Pensées pascales 2024 : Eloi, eloi, lamma sabacthani?

Devant ma fenêtre de l’hôpital du Klinikum Worms je vois les trains qui traversent les champs, vignes et vergers. En Mars et Avril 2017 j’avais déjà passé une dizaine de jours dans cet hôpital, d’ailleurs j’en parle dans le billet « Blognotice 17.03.2017: Il y avait une fois un train direct Worms – Paris via la Zellertalbahn » . Cette fois j’ai subi une petite intervention chirurgicale. Beaucoup de lectures, – dans le bel petit livre « le gout du christianisme[1] » édite par Christian Delahaye je tombe sur la phrase suivante de Victor Hugo «  et ce grand cri qui sortira éternellement des bouches sublimes devant le ciel farouche ; Eli, Eli lamma sabactani ? (p. 93)». Je me demande qui de nos jours connait « ce grand cri » emi il y a plus de 2000 mille à Jérusalem  –

33 Et facta hora sexta, tenebræ factæ sunt per totam terram usque in horam nonam.

34 Et hora nona exclamavit Jesus voce magna, dicens: Eloi, eloi, lamma sabacthani? quod est interpretatum: Deus meus, Deus meus, ut quid dereliquisti me? (Marcus Caput 15)”

Qui lit encore la bible dans le texte ? Qui se souvient encore du message du nouveau testament. Je me suis demandé ceci il a y quelques jours quand je découvris l’affiche « vom Leiden Christi » pour les concerts du groupe vocal Philae dirige par Cédric Dosch chez Willy Hahn dans la vitrine de sa librairie « à livre ouvert » à Wissembourg[2]. J’aurais bien aimé pouvoir participer au concert avant de partir pour mon séjour à l’hôpital.

Les trains passent à travers les vignes et vergers et j’accompagne «Jedermann» dans son dernier voyage. Et je lis le nouveau  recueil des poèmes de Wolf Wondratschek.  Les cerisiers sont en fleurs, le printemps arrive, j’entame la lecture « au pays de l’ours » de Jean Jacques Camarra – et je peux enfin quitter l’hôpital juste avant vendredi saint.

De retour à Grünstadt, je me mets à l’écoute de l’enregistrement   « Septem verba a Christo in cruce moriente prolata» de  «  Pergolesi » par René Jacobs (Akademie für alte Musik, Berlin)    –  et je relis l’évangile selon Marc dans la Vulgate originale. Elevé j’étais plutôt un cancre en latin, – mais 45 ans après mon « latin » j’ai encore suffisant de connaissances de latin pour lire les textes bibliques. Mais pour véritablement pouvoir lire les textes originales des évangiles  il faudrait lire le grec anciens, – que je n’ai jamais appris. Mais je ne suis pas un bibliste, – même si pendant mon enfance j’ai parfois rêvé de devenir un « exégète ».

33 Et facta hora sexta, tenebræ factæ sunt per totam terram usque in horam nonam.

34 Et hora nona exclamavit Jesus voce magna, dicens: Eloi, eloi, lamma sabacthani? quod est interpretatum: Deus meus, Deus meus, ut quid dereliquisti me?”

Qui se souvient encore du cri désespère « Eloi, eloi, lamma sabacthani » il a plus des deux mille ans sur les roches du Golgotha ? Que signifient ces mots aujourd’hui  dans notre monde ?

Je finis ces lignes après avoir participé à la petit célébration œcuménique de pacques au cimetière de Grünstadt. Un petit groupe restreint de fidèle chrétiens qui célèbre la résurrection du Christ. Il pleut, et les oiseaux chantent, – on pourrait croire que ce sont surtout les oiseaux par leur chant matinale chantent et célèbre la résurrection du Christe. Il y a beaucoup plus d’oiseaux que de fidèles qui fêtent la résurrection du Christ. De retour à la maison je lis le texte de Sebastian Rogler sur la merveille de paques – « Wunder oder nicht » – et je me mets à la  lecture des chapitres 15 et 16 de l’évangile selon Marc en latin et en français. Comme par miracle je découvre le très bel article de « Daniel Marguerat » sur la constitution des tout premiers récits sur Jésus dans le Monde[3]. Je ne sais pas trop si je suis croyant, – mais déjà durant mon enfance j’étais fasciné par les textes bibliques.

6 Qui dicit illis: Nolite expavescere: Jesum quæritis Nazarenum, crucifixum: surrexit, non est hic, ecce locus ubi posuerunt eum.

7 Sed ite, dicite discipulis ejus, et Petro, quia præcedit vos in Galilæam: ibi eum videbitis, sicut dixit vobis.

Mc 16:6- Il leur dit: Ne vous épouvantez pas; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié; il est ressuscité, il n`est point ici; voici le lieu où on l`avait mis

Mc 16:7- Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu`il vous précède en Galilée: c`est là que vous le verrez, comme il vous l`a dit.

Bibliographie :

Les extraits de bible en latin du site vulgata.net et la version français du chapitre 16 de l’évangile de Marc provient du site Biblia catholica.

Camara, Jean – Jacques (2022) : Au pays de l’ours. Neuchatel. ISBN 978- 2-88958-486-4

Delahaye, Christian (Ed.) (2024): Le goût du christianisme. Texte choisis et présentés par Christian Delahye. Paris, 2024, © Mercure de France pour l’introduction, les présentations et les commentaires, ISBN 978-2-7152-5536-4

Hofmannsthal, Hugo von; Thomasberger, Andreas (Hrsg): Jedermann. Das Spiel vom Sterben des reichen Mannes. Herausgeben von Andreas Thomasberger. Ditzingen, 2021, Reclams Universal  – Bibliothek Nr. 18037,  2000 Philipp Reclam jun. GmbH & Co. Kg. , Ditzingen 2021, ISBN 978-3-15-018037-2

Wondratschek, Wolf (2023) : Einige Gedichte. Berlin, 2023, © Wolf Wondratschek 2023, © Zeichung auf S. 48, Lilo Rinkens, © dieser Ausgabe Ullstein Buchverlage Berli, ISBN 978-3-550-05091-6

Christophe Neff, écrit pendant le week-end pascale 2024


[1] On trouve une petite notice de lecture ecrite par Pierre Assouline sur la page Facebook de la RDL « Le goût du christianisme. Textes choisis et présentés par Christian Delahaye »

[2] Sur Willy Hahn et la librairie « a livre ouvert » voir aussi « « Willy Hahn – Aïcha et les 40 lecteurs – Scènes d’une vie de libraire » notices de lecture, voyages et souvenirs d’un habitué de la librairie « à Livre ouvert » à Wissembourg »

[3] Marguerat, Daniel (2024): Comment (et par qui) le souvenir de Jésus a-t-il été transmis après sa mort ? La question reste l’une des énigmes les plus difficiles à percer de l’histoire du christianisme. Alors qu’une partie du monde chrétien célèbre la résurrection du Christ à l’occasion des fêtes de Pâques, zoom sur la constitution des tout premiers récits sur Jésus, des lettres de Paul aux Evangiles.  Le Monde (Le Monde des religions).

Souvenirs des chants d’Israël, « La Caravane des Cavaliers  (Chayreth Harochvim) »

« Caravane des Cavaliers (Chayreth Harochvim) »: C’est une légende sur une caravane de cavaliers qui partait,  pendant la guerre d’indépendance d’Israël, dans les Montagnes, et qui n’est pas revenue ….. » On trouve ces mots sur le verso de l’emballage du disque vinyle « les  Dudaïm – Chants d’Israel » – et c’est avec cette chanson des Dudaïm que j’ai (avec beaucoup d’autres chansons[1]) passé mon enfance à Tübingen, Eckbolsheim, Schramberg …… La mélodie et les chants de Chayreth Harochvim[2] restent un souvenir, un paysage de musique de mon enfance inoubliable ! Et même si je ne parle pas un mot d’hébreu  je peux encore entonner cette chanson …..

En Mai 2009, quand je débutais le blog paysages avec le billet « I. Un blog sur les paysages : un petit début – ou quelle langue choisir ? » je m’avais promis de ne jamais me prononcer sur le conflit israélo-palestinien, trop compliqué, trop de passions, et surtout depuis la prise du pouvoir à Gaza par le Hamas en 2007 j’avais l’impression que le processus de paix des accords d’Oslo était arrivé au point mort et qu’un jour  tous cela finirait dans une catastrophe. C’était assez prévisible, mais malheureusement comme je ne savais pas comment trouver une issu de ce cul de sac mortelle j’avais préféré de rester silencieux !

Mais je suis tellement sidéré, révolté par les images des carnages et massacres commis par le Hamas le Samedi 7 Octobre le lendemain du Souccot en terre d’Israël, – que j’abandonne cette promesse en écrivant ce billet de blog. Bercé dans mon enfance par les chants d’Israël des Dudaim, connaissant très bien l’histoire d’Israël, du Sionisme, de la Palestine, mais aussi du Bund, l’histoire de la religion juive, parlant et comprenant un peu le yidish-daytsh[3]  – voyant ces images des massacres du 7 Octobre  en Israël-  je ne peux pas autrement que d’exprimer ma rage et ma révolte. Au moins 1300 morts, –  un véritable pogrom sur la terre d’Israël, – terre de refuge pour le peuple d’Israël, – le pire pogrom depuis la terreur des Einsatzgruppen de la SS en Europe de l’Est pendant la Shoa !« Filoche » du début de « La promesse de l’aube » de Gary Romain est de retour laissant un lac de sang sur les terres d’Israël !

J’ai 59 ans, – 30 ans plus tôt, après un telle évènement, comme étudiant de géographie à l’Université de Mannheim, j’aurais rassemblé quelques-uns de mes amis musiciens pour chanter avec eux sur une place publique allemande « Chayereth Harovhvim » la caravanne des cavaliers, – « Comme toi »[4] [5] de Jean – Jacques Goldmann et surtout « Zog Nit Keynmol » – ce poème écrit au ghetto de Vilnius par Hirsch Glik qui devient par la suite l’hymne des partisan juives. Mais je n’ai plus vingt ans, – je ne monterai surement pas au  Wasserturm de Mannheim avec un énorme drapeau d’Israël  pour montrer ma compassion et ma solidarité avec Israël, ce que j’aurais surement fait comme étudiant de  vingt ans! Je ne chanterai aucune de ses chanson en publique !

Rien, la seule chose que j’ai fait c’est de participer vendredi soir le 13.10.2023 à Grünstadt a une prière politique pour Israël organisé par les églises protestantes et catholiques de Grünstadt. Très impressionnant – le Pasteur Funke qui récitait le Birkat Cohanim en Hébreu !

La seule chose, qui me reste, c’est d’espérer que l’Etat hébreux, ne soit pas entièrement ravage par le désir de vengeance et de tomber dans le piège que le Hamas lui tend. Au contraire qu’après avoir anéanti les structures militaires du Hamas on construise enfin une base d’entente qui puisse ouvrir un meilleur avenir pour Israël et la Palestine. Cela semble d’étrange des écrire des telles mots, après ces pogromes et carnages commis par le Hamas. Mais qui auraient parie en 1945 que la France et l’Allemagne trouvent enfin un chemin de sortir des cycles de guerres dévastatrices et meurtrières interminables ? Mais grâce a des hommes et femmes courageux des deux côtés du Rhin cet exploit a réussi, – même si en 1945 les blessures semblait tellement insurmontable[6].

Pour finir ce petit billet de blog, je transmets ici les paroles du poème écrit par Hirsch Glik   « Zog nit keyn mol, az du geyst dem letstn veg (Ne dis jamais que tu marches ton dernier chemin) [7]» en transcription latin du Yiddish[8] !

    Zog nit keyn mol, az du geyst dem letstn veg,

    ven himlen blayene farshteln bloye teg.

    kumen vet nokh undzer oysgebenkte sho,

    s’vet a poyk ton undzer trot : mir zaynen do !

    fun grinem palmen-land biz vaysn land fun shney,

    mir kumen on mit undzer payn, mit undzer vey,

    un vu gefaln s’iz a shprits fun undzer blut,

    shprotsn vet dort undzer gvure, undzer mut !

    s’vet di morgn-zun bagildn undz dem haynt,

    un der nekhtn vet farshvindn mitn faynt,

    nor oyb farzamen vet di zun in dem kayor –

    vi a parol zol geyn dos lid fun dor tsu dor.

    dos lid geshribn iz mit blut, un nit mit blay,

    s’iz nit keyn lidl fun a foygl oyf der fray,

    dos hot a folk tsvishn falndike vent

    dos lid gezungen mit naganes in di hent 

(source de la transscirtpion = article Wikpedia.fr Zog Nit Keynmol)

Sources:

Abitol, Michel (2018): Histoire d‘Israël. Paris, Perrin, ISBN 978- 2-262- 03087-2

Benndorf, A. (2023): Nie wieder darf es geschehen. Zu einem politischen Friedensgebet haben die protestantischen und katholischen Kirchen Grünstadt und Sausenheim-Neuleiningen geladen. Im Gedenken an die Opfer der Angriffe auf Israel durch die Hamas fanden die Geistlichen deutliche und mahnende Worte. Die Rheinpfalz, Nr. 240, Unterhaardter Rundschau, Montag 16. Oktober 2023. (Version electronique = Grünstadt Geistliche finden bei Friedensgebet deutliche Worte für die Angriffe auf Israel)

Gary, Romain  (2018) : la promesse de l’aube. Folio/Éditions Gallimard, Paris, 2018, ISBN 978-2-07-036373-5

Les Dudaïm (1960): „Chants d’Israel“. Disque vinyl, 45 tours, fontana 460,652 Me Medium[9]  ,

Christophe Neff, écrit le 16.10.2023 à Grünstadt, publié le 17.10.2023


[1] Comme par exemple   « Paris Tu M’as Pris Dans Tes Bras » de Enrico Macias voir aussi « I. Un blog sur les paysages : un petit début – ou quelle langue choisir ? »

[2] Les Dudaïm : Shayeret Harochvim (1959) הדודאים sur youtube

[3] Voir aussi „Shtil di nakht – Still die Nacht ist voller Sterne und der Frost er hat gebrennet“  & „Ein Wagen Schuhe – in Erinnerung an Abraham Stuzkever

[4] Très belle interprétation de „Comme toi » pas Francis Cabrel et Jean-Jacques Goldmann sur YouTube, et voici le clip officiel !

[5] J’ai déjà parlé de cette chanson dans paysages, voir « Blognotice 01.11.2014: “Come toi (As you)” – remembering the Chibokgirls with a song from Jean – Jacques Goldman ».

[6] Voir aussi par exemple « Blognotice 22.01.2013: pensées personnelles franco-allemandes sur le cinquantième anniversaire du Traité de l’Elysée » et « Quelques mots sur le billet « Gracq en guerre ou comment Louis devient écrivain » de la République des livres »

[7] « Ne dis jamais que c’est ton dernier chemin » est aussi un billet de blog que j’avais ecrit pour Danielle Mitterand :  Souvenirs du mardi 22.11.2011 – Ne dis jamais que c’est ton dernier chemin

[8] Très belle interprétation de „ZOG NIT KAYN’MOL“ par Chava Alberstein sur youtube, et l’interpretation par Theo Bikel „Zog Nit Keynmol“ Festival of Jewish Culture Krakow.

[9] Voir aussi les Info sur discogs

Courir toujours plus loin pour un brin de liberté

Courir toujours plus loin pour un brin de liberté

(pour les courageuses femmes iraniennes)

Courir toujours plus loin …..

Courir sur une plage déserte

Sentir le vent

Pour voir les premiers aurores

Toujours plus

Sentir

Le premier souffle du jeune matin

dans tes longs cheveux

Courir dans le sable

Pour une simple mèche

Qui brille

Dans les premières lumières du jour naissant

Toujours plus

Ne jamais s’arrêter

Semer l’espoir

D’un matin meilleur

Le chant des premiers oiseux

Caresse les mèches des femmes iraniennes

Qui rêvent d’un jour meilleur

Courir

Sentir le vent

Entendre les vagues silencieuses

Les vagues silencieuses qui ne cesseront jamais de chanter

La liberté

Courir toujours plus loin

Écrit pour les courageuses femmes iraniennes, durant un samedi soir de novembre 2022

J’ai écrit ce petit poème le soir du samedi 19 novembre sous l’impression des courageuse iraniennes et iraniens que font face à une répression sanglante de la part du régime des mollahs de Téhéran. Que peut-on faire comme simple citoyen pour exprimer son soutien, sa sympathie pour ces courageuses femmes. Ecrire un poème pour avoir au moins une lueur d’espoir. Dans ma jeunesse entre 15 ans et 30 ans, – j’en écrivais assez souvent dans des petit cahiers – on retrouve un petit vestige d’essai littéraires dans le billet « Les premières neiges de l’hiver 2009/10 sont arrivées à Grünstadt ». Et la situation politique en Iran ma toujours inquiété, bouleversé – d’ailleurs  un de mes billet dans paysages, écrit en juin 2009 « F comme Freidoune – et ouvrons-leur nos portes quand ils en auront besoin » n’a pas perdu en brin d’actualité ! Les moyens d’un simple citoyen pour venir à l’aide d’iraniens qui se battent à mains nue contre la terreur sanglante sont assez limités, mais nous gouvernement pourraient faire un effort. Il y a en France, en Allemagne, en Suisse, en Belgique etc. des jeunes doctorants, des post doc – qui vivent sous la menace permanant de devoir retourner dans le pays des Mollahs, – après la fin du  financement du doctorat, du post-doc.  Là nos gouvernements pourraient faire beaucoup plus  ……  en fait parfois j’ai même le sentiment qu’ils ne se rendent pas compte ce qui se passe là bas dans les villes du Kurdistan iraniens.

Comme j’écrivais déjà en juin 2009 «  Espérons le meilleur pour le mouvement de liberté qui bouleverse l’Iran en ce moment – et ouvrons quant à nous nos portes quand ils en auront besoin » !

Ich habe dieses kleine (siehe oben) auf Französisch verfasste Gedicht am Samstagabend, dem 19. November, unter dem Eindruck der mutigen Iranerinnen und Iraner geschrieben die versuchen der blutigen Repression durch die Mullahs zu trotzen. Das Gedicht selbst habe ich nicht übersetzt, man müsste es wohl nochmals auf Deutsch nachdichten. Es handelt von jungen Iranerinnen, die an einem menschenleeren Strand, zum Tagesanbruch durch den Sand rennen, ihre Kopfbedeckung abwerfen … und der Freiheit entgegen eilen.

Was kann man als einfacher Bürger tun, um seine Unterstützung, seine Sympathie für diese mutigen Frauen auszudrücken? Ein Gedicht schreiben, um wenigstens einen Hoffnungsschimmer zu haben. Ich habe in einer früheren Lebensphase, so zwischen meinem fünfzehnte und dreißigstem Lebensjahre eine Menge von Gedicht in kleine Schreibhefte geschrieben, ein kleines Überbleibsel dieser literarischer Versuche befindet sich in „« Les premières neiges de l’hiver 2009/10 sont arrivées à Grünstadt „.

Die politische Situation im Iran hat mich schon immer beunruhigt und erschüttert – übrigens hat einer meiner Blogbeiträge  in paysages , der im Juni 2009 geschrieben wurde, “ Espérons le meilleur pour le mouvement de liberté qui bouleverse l’Iran en ce moment – et ouvrons quant à nous nos portes quand ils en auront besoin“, nichts von seiner Aktualität verloren! Die Mittel eines einfachen Bürgers, um den Iranern zu helfen, die mit bloßen Händen gegen die blutigen Staatsrepression kämpfen, sind ziemlich begrenzt, aber unsere Regierungen könnte sich schon etwas mehr bemühen, da gibt es noch Luft nach oben. In Frankreich, Deutschland, der Schweiz, Belgien usw. gibt es junge Doktoranden und Postdoktoranden, die unter der ständigen Bedrohung leben, in das Land der Mullahs zurückkehren zu müssen, wenn die Finanzierung des Doktorats oder des Postdoktorats ausläuft.  Hier könnten unsere Regierungen viel mehr tun …… Manchmal habe ich sogar das Gefühl, dass sie sich nicht bewusst sind, was in den Städten im iranischen Kurdistan vor sich geht.

Wie ich bereits im Juni 2009 schrieb: “ Espérons le meilleur pour le mouvement de liberté qui bouleverse l’Iran en ce moment – et ouvrons quant à nous nos portes quand ils en auront besoin / Hoffen wir das Beste für die Freiheitsbewegung, die den Iran derzeit erschüttert – und öffnen wir unsere Türen, wenn sie es brauchen„!

Christophe Neff, Grünstadt 21.11.2022

P.S. (22.11.2022 20:00): Hieranbei der Versuch der Übertragung/Nachdichtung des Gedichtes „Courir toujours plus loin pour un brin de liberté“ aus dem Französischen.

Immer weiter laufen für ein Stückchen Freiheit

(für die mutigen iranischen Frauen)

Immer weiter laufen…..

An einem einsamen Strand rennen

Den Wind zu spüren

Um die erste Morgenröte zu sehen

Immer weiter

Den ersten Atemzug des jungen Morgens fühlen

in deinem langen Haar

Durch den Sand zu laufen

Für eine einzige Strähne

Die glänzt

In den ersten Lichtern des beginnenden Tages

Immer mehr

Niemals aufhören

Die Hoffnung säen

Auf einen besseren Morgen

Der Gesang der ersten Vögel

Streichelt die Strähnen der iranischen Frauen

Die von einem besseren Tag träumen

Rennen

Den Wind spüren

Die stillen Wellen hören

Die stillen Wellen, die nie aufhören werden zu singen.

Die Freiheit

Immer weiter laufen

Saulgau Oberschwaben Oktober 2022: Photos, Buchlektüren und Kindheitserinnerungen

Bahnhof Bad Saulgau Fahrtrichtung Herbertingen, © Christophe Neff 09.10.2022

Bad Saulgau im Oberland, –  in meinen Kinderjahren hieß es noch einfach Saulgau, – und für mich erschien es lange so, als sei die ehemalige Kreisstadt des Landkreises Saulgau das Zentrum von Oberschwaben, ja das Zentrum der historischen Donaustädte. Zuletzt führte mich im Frühjahr 2010, anlässlich eines familiären Trauerfalles, eine Bahnreise nach Saulgau, ich verfasste auch über diese Bahnreise vor über zwölf Jahren einen eigenen Blogbeitrag unter dem Titel „Blognotiz 13.03.2022: Erinnerungen an eine Bahnreise nach Saulgau im März 2010“ in paysages[1].

Ich sollte Anfang Oktober zu einem Phototermin zum Photographen Albert Drescher nach Bad Saulgau fahren, – um Autorenbilder für ein Buchkapitel in einem Zeitzeugenbuch über das Kriegsende in Saulgau machen zu lassen. Über das eigentliche Buchprojekt findet man auch ein paar Sätze in schon erwähntem Blogbeitrag aus dem Frühjahr 2022.

Ich habe natürlich das Ende des zweiten Weltkrieges in Saulgau nicht selbst erlebt, da ich erst 1964 in Tübingen geboren wurde. Aber der zweite Weltkrieg war eigentlich immer präsent bei den Familienbesuchen in der Karlstraße gegenüber dem Saulgauer Bahnhof, so lebensnah, dass ich sie bis heute nicht vergessen konnte. Eigentlich wollte ich mich vor der dieser Reise in meine „oberschwäbische Vergangenheit“ noch etwas einlesen, – und suchte nach einem „gescheiten“ Reiseführer über Oberschwaben, musste aber leider erkennen, dass es solch einen Reiseführer der meinen Erwartungen entspricht so wohl nicht mehr gibt. In meiner kleinen Privatbibliothek, befindet sich noch ein Baedecker aus dem Beginn der 2000er Jahre mit dem Titel „Bodensee – Oberschwaben“ (Buness et al. 2003), und in diesem Reiseführer finden sich fast alle Ortschaften und Sehenswürdigkeiten, die ich als Kind bei Saulgau besuchte und die ich mit Oberschwaben verband, also die zahlreichen Klöster, der Bussen, Bad Buchau mit dem Federsee, Riedlingen, Ravensburg, Mengen, der Bodensee, – nur Munderkingen fehlt. Letztlich las ich dann zur Vorbereitung der Reise nach Saulgau ein paar Kapitel in dem Federseeführer von Hans Günzl (2007), und zur Nachbereitung ein paar Kapitel in dem geographischen Saulgauführer von Eck & Höhfeld ( 1989) – letztgenanntes Buch hatte ich schon als Student gelesen. Rückblickend muss ich sagen, dass der geographische Führer „Saulgau – Stadt und Landschaft“ von Eck & Höhfeld (1989), immer noch das Beste ist, was ich über Saulgau lesen konnte. In diesem „geographischen Führer“ finden sich Blockbilder zur Landschaftgenese der Landschaft rund um Bad Saulgau, wie man sie so heute kaum noch macht.

Weiterhin las ich dann noch das kleine Heftchen von Barbara Wiedemann (2017) über die literaturgeschichtliche Bedeutung der Kleberpost in Saulgau. In einem gewissen Sinne war Saulgau, durch die Bedeutung des Hotels Kleberpost für die Gruppe 47, eine Zeitlange eine der „geheimen Literaturhauptstädte“ Deutschlands. Zumindest solange, wie sich in den Räumen der Kleberpost, die Mitglieder der Gruppe 47 trafen. Die „wechselvolle“ und teilweise auch „tragische“ Geschichte der Kleberpost in Saulgau würde es bestimmt auch einmal verdienen „verschriftlicht“ zu werden[2].  Weiterhin beendete ich kurz nach dieser Reise auch noch die Lektüre von Huby’s Lehrjahren (2020). Hubys journalistische Lehrjahre, die ja nicht weit von Saulgau in Blaubeuren stattfanden, und die Huby in diesem autobiographischen Roman nochmals Revue passieren lässt. Was beim Romanwerk Hubys auffällt, hier meine ich vor allem die „Bienzle“ Kriminalromane, die ich alle gelesen habe, dass diese alle in „Altwürttemberg“ spielen, – nach „Oberschwaben“ kommt der „Bienzle“ wohl nie. Oberschwaben, die alten Donaustädte liegen offensichtlich zu weit von Stuttgart, dem „Wirkungskreis“ des Bienzle entfernt.

Wenn man sich die zeitgenössische Lebenswelt Oberschwabens, also die Lebenswelt des Oberlandes vom Ende des zweiten Weltkrieges bis heute, annähernd erlesen will, dann denke ich, kommt man an dem Romanwerk von Arnold Stadler nicht vorbei. Mein letzter Stadler, das war seine Reise an den Kilimandscharo, – sozusagen Oberschwaben – Kilimandscharo und zurück – geographisch und historisch. Im Umfeld der Lektüre des Reiseromans Stadler entdeckte ich schon im März 2021, den tansanischen Schriftsteller Abdulrazak Gurnah, so dass mir Werk und Autor nicht unbekannt waren, als Gurnah den Literaturnobelpreis im Oktober 2021 verliehen wurde. Da hatte ich dem deutschen Feuilleton dann schon etwas voraus, als Gurnah der Literaturpreis verliehen wurde, war er für mich zumindest kein „Unbekannter“ mehr. So kann man die Welt mit Stadler bereisen und entdeckt dabei nicht nur Oberschwaben.

Bei der nächsten Oberschwabenreise packe ich mir dann wieder einer meiner „Stadler“ mit ins Reisegepäck, denn Stadler ist sowohl schreibender Fernreisender als auch aufmerksam scheibender „Maler“ des schwäbischen Oberlandes. Vielleicht auch der letzte „Zeuge“ des katholischen Landlebens in Oberschwaben, seinen Wirtschaften, seinen Stammtischen, seinen Legenden ….

Abgesehen von den Lektüren, sind da noch die Erinnerungen an zwei Exkursion die ich als Student durch Schwaben machten durfte. Einmal war da überhaupt meine erste mehrtägige Exkursion als Geographiestudent überhaupt, die „Schwaben Exkursion“ mit Besuch der Städte Ulm, Augsburg und Nördlingen, – Exkursion die von Professor Christoph Jentsch und seiner damaligen Assistentin Barbara Hahn geleitet wurde, – die zwar die Landschaften des alten Landkreises Saulgau nur streiften, aber die mir dennoch unvergesslich geblieben ist, denn wir „bekamen mit“ und verfolgten quasi live im Busradio die Ankunft der radioaktiven Wolke aus Tschernobyl. Das war der Beginn des Sommersemesters 1986, nach Bundeswehr und Beginn der Reserveoffiziersausbildung, hatte ich gerade begonnen in Mannheim Geographie zu studieren. Was wir damals im Exkursionsbus noch nicht wussten, – die Nuklearkatastrophe von Tschernobyl leitet den Zerfall der Sowjetunion ein. Der russische Überfall auf die Ukraine ist letztlich auch nur ein verzweifelter Versuch diesen Zerfall in Teilen Rückgängig zu machen.

Bronzestatue der Kaiserin Maria Theresia in Bad Saulgau (Kopie eines Barokkunstwerkes von Franz Xaver Messerschmidt, das Orignal „Maria Theresia als Königin von Ungarn“ steht im Belvedere in Wien ) , © Christophe Neff 09.10.2022

Aber das konnten wir natürlich Ende April 1986 alles noch nicht wissen. Genauso unvergesslich die Oberschwabenexkursion von Rainer Loose, der von seinem damaligen Assistenten Sebastian Lentz begleitet wurde. Rainer Loose[3], eigentlich ein „Humangeograph“ und „historischer Landeskundler“ konnte quasi in einem Atemzug die Vereinödung und Agrarmelioration durch Maria Theresia in Oberschwaben, die Federseefällung, die Reliefgestaltung Oberschwabens durch den Bodenseegletscher, die Entstehung des Federsee’s im Gelände erklären. Man steht auf dem Bussen, und man sieht vor dem geographischen Auge die Landschaftsgenese „Oberschwaben“ quasi in Zeitlupe vor sich abspielen. Solche geographischen Exkursion, soweit meine Erfahrung, sind heut zu Tage weitgehend aus dem universitären Curriculum herausgefallen, – was ich persönlich für schade halte. Hingegen bleibt das „Wirken“ der Kaiserin Maria Theresia im Oberland unvergesslich, – und auf dem Marktplatz von Bad Saulgau, findet man ja ein schönes Denkmal das an Maria Theresia und die vorderösterreichische Zeit in Oberwaben erinnert.

Blick auf die Karlstraße 15, Bad Saulgau, © Christophe Neff 08.10.2022

Der eigentliche Phototermin im Photostudio von Albert Drescher am Samstag den 08.10.2022 war sehr interessant, – und neben dem eigentlichen „Photomachen“ erfuhr ich auch noch vieles über die neuere und ältere Geschichte von Bad Saulgau. Im Grunde genommen könnte man wohl mit dem Wissen von Albert Drescher einen ganzen „Bild & Geschichtsband“ über die Karlstraße in Bad Saulgau erstellen. Wenn man mit Albert Drescher die Karlstraße auf und ab läuft, hat man das Gefühl, dass er wirklich über fast jedes Gebäude eine Geschichte erzählen kann. Ja und dann hat er mich mit meiner Arbeitskamera, einer „hosentaschentauglichen“ Allroundkamera (Panasonic DMC-TZ71), die mich seit Jahren, im Gelände, bei Exkursion fast überall begleitet, zusammen mit meiner Frau vor der Karlstraße 15 photographiert. Die Karlstraße 15, das war das Wohnhaus meiner Großeltern, – und lange Zeit auch Firmensitz der Wilhelm Schramm Spedition. Bis zum Tod meines Großvaters[4], der auch Geschäftsführer dieser Spedition war, waren wir die Neff Geschwister aus Schramberg,  doch relativ oft in der Karlstraße, gegenüber den damals noch sehr großflächigen Gleisanlagen des Bahnhofes Saulgau.

Gedenkstein für Theodore D. Nielsen, Bad Saulgau, © Christophe Neff 08.10.2022

Natürlich habe ich an diesem Wochenende auch selbst ein paar Photos gemacht. Ich hatte ja nicht nur meine kleine Arbeitskamera, sondern auch meine „große Vollformat“ Kamera von Canon. Nicht alle sollen hier veröffentlicht werden, das würde den Rahmen des Blogbeitrages bei weitem sprengen. Ein Bild vom Gedenkstein für den amerikanischen Jagdfliegerpiloten Lt. Theodore D. Nielsen der am 9. August 1944 von einem SS Schergen am Haidemer Stöckle ermordet wurde. Geschichte, die ich meinem Vater, der sie mir immer wieder und wieder in verschiedenen Variationen erzählte, nie richtig glauben wollte. In besagtem Buchkapitel gehe ich etwas näher auf diese tragische Geschichte ein. Und natürlich Photos vom Saulgauer Bahnhof, – von der Karlstraße aus photographiert – also quasi aus dem Blickwinkel meiner „Kleinkinderinnerung“.

Bahnhof Bad Saulgau Zustand der Ladegleise, © Christophe Neff 09.10.2022

Die Ladestraße, an der ich mit meinem Onkel Ewald die Güterwägen mit Kohle und teilweise auch Heizöl entlud[5], ist komplett verschwunden, die Gleise teilweise mit Sträuchern und Bäumen überwuchert. Der Stückgutschuppen verschwunden, –  so wie ein auch ein Großteil der anderen Lade, Anschluss und Rangiergleise. Aber immerhin gibt es in Saulgau noch einen funktionierenden Bahnhof, – Personenzüge gibt es wahrscheinlich mehr als in meinen Kindheitstagen, hingegen ist vom einst florierenden Güterverkehr, außer der Bedienung des Claaswerkes[6] durch die HZL nicht mehr viel übrig geblieben. Soweit es nicht gelingt den Güterverkehr wieder zurück auf die Schiene zu verlagern, wird das mit der viel beschworenen klimaökologischen Verkehrswende nichts werden. Da nützten auch alle Lippenbekenntnisse nichts.

Ich erhielt dann an diesem Wochenende auch noch das Neff Familienarchiv von einer meiner Großtanten, –  ich will sie mal so nennen. Darin befindet sich neben vielen persönlichen Photos, Feldpostbriefen aus dem ersten und zweiten Weltkrieg, – auch eine Festschrift zu 150 Jahren Eisenhandlung Josef Pischl[7], – eine alte Saulgauer Firma, – die auch viel mit meiner Familie[8] zu tun hatte, – und von der man ebenso wie von der Wilhelm Schramm Spedition im Saulgauer Stadtbild nicht mehr viel oder gar nichts mehr findet. Und soweit man heute jüngere Passanten in Bad Saulgau nach beiden Firmen fragt – oder auch den berühmten Dr. Google – so erfährt man eigentlich nichts mehr „nennenswertes“ über beide Firmen, – die einst doch das „Stadtbild“ und auch das „Wirtschaftsleben“ in Saulgau prägten. Der „Pischl“ – und der „Schramm“ – das ist in Saulgau längst vergangene und fast vergessene „Wirtschaftsgeschichte“.

Und dann eben der Krieg, eigentlich müsste man schreiben, die Weltkriege, – denn im Grunde genommen sind es Bilder, Briefe, Traueranzeigen aus beiden Kriegen, – aus denen man rudimentär die Geschichte eine Munderkinger Flaschnerfamilie[9] nachvollziehen kann. Bilder der Kinder von Josef und Augustine Neff, – die von Munderkingen aus in Welt aufbrachen, – und von denen einige dann vor und nach dem zweiten Weltkrieg in Saulgau landeten und dort Fuß fassten. Der Verfasser des „paysagesblog“ ist einer der vielen Urenkel von Josef und Augustine Neff aus Munderkingen. Und das „Neff’sche Familienarchiv“ – so will ich diese Bilder und Briefsammlung mal nennen, ist bei mir dem Verfasser des paysagesbloges gelandet, weil ich mich u.a. auch für diese „Familiengeschichte“ interessiere. Der Krieg, bzw. die beiden Weltkriege, die in diesem Familienarchiv omnipräsent sind, – waren auch oft Thema der Tischgespräche die ich in der Karlstraße als Kleinkind mitbekam. Diese Kriege, die Verletzungen, die Narben, die Erinnerung an die die nicht mehr zurückkamen, – waren 20 und 30 Jahre nach den Ende des zweiten Weltkrieges in der Karlstraße 15 allgegenwärtig. Und angesichts der Ereignisse in der Ukraine, den russischen Angriff auf die Ukraine am 26. Februar 2022, erwachen diese Erinnerungen wieder zum Leben[10].

Nach einem Besuch des Federsees, – einem Spaziergang über den „Federseesteg“ fuhren wir über Riedlingen, Honau und an Stuttgart zurück nach Grünstadt. Die Alb strahlte herbstlich golden wie einst in meinen Kindertagen. In Stuttgart standen wir dann lange im Stau auf der A 81 / A8 zwischen Stuttgarter Kreuz und Leonberger Kreuz. In einer besseren Welt, – d.h. in einer Welt in der die „klimaökologische Wende“ längst vollzogen wäre,- wäre ich mit dem Zug nach Bad Saulgau gefahren, – hätte mir dort ein E-Auto gemietet,- und wäre dann mit diesem nach dem Wochende entweder wieder über die Alb nach Tübingen oder Reutlingen, – und dann wieder mit dem Zug nach Grünstadt- oder eben mit dem E-Auto durchs Donautal an Burg Wildenstein und Schloss Werenwag vorbei, übers Kloster Beuron zum Soldatenfriedhof von Beuron, über den es bis jetzt immer noch keinen Wikipediaartikel gibt, nach Immendingen, – und von dort mit der Schwarzwaldbahn über Offenburg, Karlsruhe nach Grünstadt. Die letztgenannte Variante, wäre natürlich irgendwie auch eine „Erinnerungsfahrt“ an die fernen Kindheitstage gewesen, – denn mein Vater wählte oftmals diese Route, auf unseren Fahrten von Schramberg nach Saulgau und zurück.

Ich hätte mir von der jetzigen Bundesregierung zumindest einen Einstieg in solch eine klimaökologisch nachhaltige Mobilität gewünscht, aber davon sind wir noch lange entfernt. Es gibt übrigens ein Land in unmittelbarer Nachbarschaft zu Deutschland, in welchem man die Form von nachhaltiger Verkehrsmobilität schon lange umgesetzt hat (nicht perfekt, aber erheblich besser als in Deutschland),  das ist die Schweiz. Abgesehen davon erscheint einem Saulgau und das Oberland von der Kurpfalz aus gesehen, – völlig unabhängig davon ob man mit der Bahn oder dem Auto anreist schon irgendwie sehr weit weg, wie auf einem anderen Planeten. Eine kleine Provinzstadt in der Ferne von Schwäbisch-Mesopotamien[11].

Bahnhof Bad Saulgau Fahrtrichtung Aulendorf, © Christophe Neff 09.10.2022

Ein Freund und Kollege, ein Geograph der so wie ich selbst in einer schwäbischen Provinzstadt aufwuchs, fragte mich nachdem ich ihm von der Reise in die oberschwäbische Provinz berichtete, ob ich mir vorstellen könnte, dort in Saulgau zu wohnen und zu leben. Ich antworte ihm, wohl eher nicht, – die Württembergische Landesbibliothek in Stuttgart, die Universitätsbibliothek Tübingen, – erschienen mir doch recht weit weg von Saulgau. Im Nachhinein muss ich sagen, dass per Bahn München von Saulgau aus im Gegensatz zu Grünstadt recht gut und schnell erreichbar ist, – der Bodensee natürlich auch, – dann gibt es ja auch noch die von Jacques Coup de Fréjac nach dem zweiten Weltkrieg gegründete Kunstgalerie die Fähre[12]. Also so ganz im Windschatten von Kultur und Wissenschaften liegt dann Saulgau dann doch nicht. In Schramberg der Kleinstadt im Schwarzwald in der ich aufgewachsen bin gab es und gibt etwas Vergleichbares wie die Kunstgalerie die Fähre in Bad Saulgau nicht – und in Schramberg gibt es auch schon lange keine Eisenbahn mehr.

Photos : © Christophe Neff, Oktober 2022

Literatur:

Buness, Jutta; Galenschowski, Carmen; Linde, Helmut, Strüber, Reinhard (2003): Bodensee Oberschwaben. Mit großer Reisekarte. Baedeker, Allianz Reiseführer. 7. Auflage 2003. Ostfildern, 2003, ISBN 3-87504-403-7

Eck, Helmut; Höhfeld, Volker (Hrsg.)(1989): Saulgau. Stadt und Landschaft. Ein geographischer Führer und die Stadt und ihre Umgebung. Saulgau, © Gebr. Edel, Gmbh & Co. KG, Druck und Verlag, D-7968 Saulgau, ISBN 3-9801892-0-1

Ertle, Robert; Neff, Max (Hrsg.)(1953): 150 Jahre Eisenhandlung Jos Pischl Saulgau seit 1803. Festschrift der Eisenhandlung Josef Pischl. Eisenhandlung Josef Pischl, Druck Gebr. Edel Saulgau.

Günzl, Hans (2007): Das Naturschutzgebiet Federsee. Ein Führer durch Landschaftsgeschichte und Ökologie. Tübingen, © Silberbuchverlag, ISBN 978-3-87407-747-7

Huby, Felix (2020): Lehrjahre. Roman. © 2020 Silberburgverlag 2020, 1. Auflage Taschenbuchausgabe, Originalausgabe Hardcover © Klöper & Meyer Verlag Tübingen 2016, ISBN 978-3-8425-2213-8

Loose, Rainer (2022): Gustav Schübler (1787-1834). Professor für Naturgeschichte und Botanik in Tübingen. © Franz Steiner Verlag Stuttgart 2022, zugleich Contuberinium Tübinger Beiträge zur Universitäts und Wissenschaftgeschichte B. 90, und Jahreshefte der Gesellschaft für Naturkunde in Württemberg, Sonderheft 6. ISBN, 978-3-515-13254-1.

Stadler, Arnold (2021): Meine Reise zum Kilimandscharo. Am siebten Tag flog ich zurück. Roman. © 2021 S. Fischer Verlag GmbH , Frankfurt am Main.

Wiedemann, Barbara (2017): Die Gruppe 47 und das Hotel „Kleber Post“ in Saulgau. Marbach am Neckar, 2017, Spuren 116, © 2017, Deutsche Schillergesellschaft Marbach am Neckar, ISBN 978-3-944469-33-1,

Verfasst im Oktober 2022, veröffentlicht am 31.10.2022


[1] In paysages gibt es zwei weiterer Blogbeiträge die sich hauptsächlich mit Saulgau beschäftigen, nämlich „Blognotiz 16.11.2014: Novembererinnerungen an Saulgau – Gedanken zum Volkstrauertag 2014“ und „Ein paar Tage im November 1989: Erinnerung zum Mauerfall aus Südwestdeutschland“.

[2] Man kann ein paar photographische Erinnerungen an die alte Kleberpost, hier auf den Seiten von Jörn Schramm, finden.

[3] In diesem Zusammenhang auch beachtenswert die Monographie die Rainer Loose dem württembergischen Botaniker „Gustav Schübler“ widmete!

[4] Anton Neff, 1904- 1977

[5] Eigentlich begleitete ich meine Onkel Ewald mehr als das ich selbst die Kohlen aus dem Eisenbahnwagen entlud. Wobei die Kohle mit Selbstentladewagen (wahrscheinlich Eds 090) und dann per Förderband auf Laster geladen wurde, die die Kohle ins Lager der Firma Schramm brachte.

[6] Das Claaswerk in Saulgau hat seinen Ursprung im Bautzwerk der Josef Bautz AG die 1969 von Class übernommen wurde.

[7] Diese Festschrift ist unter dem Titel „Festschrift der Eisenhandlung Josef Pischl“ ist laut KVK u.a. in folgenden Bibliothek im Bestand aufgeführt : Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek <24>, Mannheim, Universität Mannheim, Universitätsbibliothek <180>, Ruhr-Universität Bochum, Fakultät für Geschichtswissenschaft, Historische Bibliothek. In diesem Sinne ist die Pischl Festschrift schon eine bibliographische Rarität.

[8] Mein Großvater, der schon erwähnte Anton Neff, war u.a. von ca. 1935 bis 1945 Prokurist beim Pischl, – und in der schon erwähnten Festschrift ist u.a. die Rede von ihm. Aber auch andere weiter Geschwister meines Großvaters Anton Neff, waren eng verbunden mit der Eisenhandlung Pischl, wie zum Beispiel meine Großtante Veronika Neff genannt die „Vroni“.

[9] Flaschner = schwäbischer Begriff für Klempner, Sprengler. Mein Urgroßvater Josef Neff war Flaschnermeister in Munderkingen.

[10] Zum Überfall auf die Ukraine, siehe auch „Die Truppen des Zaren Putin greifen die Ukraine an! (Übertragung der « Blognotice 24.02.2022: les troupes du Tsar Poutine attaque l’Ukraine » aus dem Französischen)“.

[11] Hierzu siehe auch: „Sprachlosigkeit in Schwäbisch-Mesopotamien –  Arnold Stadlers Geschichten „New York machen wir das nächste Mal“ sind Zeugnisse einer außergewöhnlich bildkräftigen Sprache“ von Gunter Irmler.

[12] Siehe auch „Galerie Die Fähre, Bad Saulgau Oberschwäbische Documenta“ – Von Dietrich Heißenbüttel|Fotos: Jens Voll, Kontext Wochenzeitung, August 2022, Ausgabe 592.

Une gerbe de fleurs d’abricotier en souvenir des sept moines de Tibhirine

Il y a vingt ans[1], dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, vers une heure du matin furent enlevés les 7 moines de l’Abbaye Notre-Dame de l’Atlas à Tibhirine[2],[3]. Les têtes des sept moines assassinés furent retrouvées fin Mai 2006  dans les environs de Médéa. Vingt ans après ces crimes les circonstances de leur assassinat n’ont toujours pas été élucidées[4],[5]. Ce crime m’avait fortement marqué il y a vingt ans. Je suivais les évènements de la décennie noire en Algérie de près[6], et ce crime, ce drame reste gravé dans ma mémoire comme le symbole des drames sanglants que subissait le peuple algérien pendant la décennie noire,  massacres sanglants à répétition dont souvent on ne savait pas très bien si c’étaient les bourreaux du GIA, ou bien les tortionnaires des forces de sécurité algériennes qui en étaient les responsables. Concernant les responsables de l’assassinant des moines de Tibhirine, je crois que le mystère ne sera levé  (comme pour beaucoup d’autres crimes de la décennie noire), que si l’Algérie devient réellement une vraie démocratie et que les Algériens retrouvent la parole libre et la liberté. Malheureusement, on est encore bien loin de l’établissement d’une vraie démocratie en Algérie,  et en outre, de nouvelles anciennes menaces semblent de plus en plus peser sur l’Algérie[7].

Comme je l’ai déjà écrit ici dans paysages, le jour viendra où je ferai le voyage vers Tibhirine pour déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des sept moines assassinés. Mais aussi en mémoire des innombrables massacres dont les algériens furent victimes durant la décennie noire. Faute de mieux, je laisse ici une photo d’une branche d’abricotier en fleurs de notre jardin à Grünstadt. En souvenir de Christian de Chergé, Luc Dochier, Christophe Lebreton,  Michel Fleury, Bruno Lemarchand, Célestin Ringeard, Paul Favre Miville –  mais en souvenir innombrables victimes de la décennie noire en Algérie.

Fleurs d’Abricotier à Grünstadt, © Christophe Neff 26.03.2016

Source :

Chebel, Malek (2012) : Dictionnaire amoureux de l’Algérie. Paris (Plon), ISBN 978-2-259-21236-6

Photo : Fleurs d’Abricotier à Grünstadt © Christophe Neff 26.03.2016

Christophe Neff,  Grünstadt, Pâques 2016 (publiée le  29.03.2016)

P.S : Dans le contexte de mon billet, je me permets de signaler la parution prochaine d’un livre à la mémoire et à l’héritage des moines de Tibhirine :  Henning, Christophe (Ed) : Tibhirine, l’héritage. Bayard, 178 p., 14,90 €, ISBN 978-2227488700. En librairie le 7 avril.

[1] Voir aussi « L’enlèvement des moines de Tibhirine : 20 ans après » et «À Tibhirine, la mémoire de sept vies données »     sur le site de L’Église catholique d’Algérie.

[2] Voir aussi l’article de  Anne-Bénédicte Hoffner et Chloé Rondeleux  « A Tibhirine, la mémoire de sept vies données » dans la Croix.

[3] Voir aussi le site « Les moines de Tibhirine »  site dédié aux moines de Tibhirine.

[4] Voir aussi l’article de Pierre Leipidi  « Les moines de Tibhirine restent otages des relations franco-algériennes » dans le Monde Afrique.

[5] Voir aussi le chapitre « Moines de Tibhirine » dans le Dictionnaire amoureux de l’Algérie, chapitre qui débute avec les phrases suivantes : « Connaîtra-t-on jamais la vérité ? Les sept moines trappistes de Tibhirine,monastère situé non loin de Médéa, à moins de 100 kilomètres d’Alger, sont morts à une date inconnue et furent enterrés en mai 1996 (Chebel, M. 2012, p. 430).

[6] Voir aussi les articles:  « Des paysages à l’infini – « Algérie, la mer retrouvée » – sur l’émission Thalassa du 03.04.2015 », « Blognotice 11.04.2015: A la recherche des souvenirs d’un vieux texte de 2001 « Deux ou trois choses que j’ai vues de l’Algérie» de François Maspero ».

[7] Voir l’analyse récemment publiée par Gerow von Randow:  „Vor dem Sturm Algerien treibt auf eine schwere Krise zu. Al-Kaida und „Islamischer Staat“ lauern auf ihre Chance“ – il existe une traduction anglaise sous le titre:  „ Before the Storm Algeria is drifting toward a major crisis, and Al-Qaeda and Islamic State are just waiting for their chance”.

Souvenir du Samedi 14.11.2015 – visite de la Bibliothèque française de Spire

Le matin du samedi 14.11.2015 j’ai pris ma petite Peugeot blanche pour enfin me rendre à la Bibliothèque française de Spire. Il y a quelques années, au tout début de mon aventure comme bloggeur sur le monde.fr[1], j’ai reçu un email d’ Agnès Wittner la fondatrice de cette bibliothèque[2] et quelques années plus tard je suis devenu membre de l’association Französische Bibliothek Speyer e. V. sans avoir jamais mis les pieds dans ladite bibliothèque. Mais l’idée courageuse de vouloir créer un espace francophone dans une Allemagne où le français se voit de plus en plus rétrogradé comme langue étrangère – et en plus une bibliothèque où le livre et la lecture se livrent aussi une bataille de retraite – cette idée m’avait beaucoup séduit. Depuis un moment la Bibliothèque ouvre ses portes les samedis, – et début novembre je me suis dit qu’il faudrait bien un jour visiter la Bibliothèque française à Speyer – en plus mon épouse aimerait bien que j’achète un peu moins de livres : la place pour ranger les livres manque de plus en plus, j’avais donc décidé au milieu de la semaine de me rendre à Speyer le samedi 14.11.2015 pour enfin visiter cette bibliothèque.

Mais le matin du Samedi 14.11.2015, le lendemain de l’attaque terroriste de la soirée du vendredi 13 novembre 2015 – véritable déclaration de guerre L’État islamique à la France et au monde libre – j’avais passé une bonne partie de la nuit à écouter France Info et à suivre les évènements tragiques à Paris – j’avais simplement éprouvé le besoin de me plonger dans un monde francophone, – d’échanger quelques mots en français, cette langue française qui fut pour moi à la différence de ma fratrie langue maternelle. Concernant l’attaque terroriste du 13.11.2015 je n’ai pas été trop surpris – je m’attendais même à voir surgir une telle attaque en France, à Paris. En fait il y a maintenant plus de 22 ans, je préparais mes épreuves finales universitaires et un des thèmes que je préparais était l’épreuve « der islamische Fundamentalismus als Bedrohung für die westlichen Demokratien (le fondamentalisme islamique comme menace pour les démocraties occidentales) chez le Professeur Wildenmann[3] . Depuis j’ai lu d’une part par nécessité professionnelle, mais aussi par intérêt personnel[4] car je considère tous les intégrismes religieux comme menace pour les démocraties – une grande partie de la littérature scientifique traitant le sujet du fondamentalisme islamique. Concernant l’Etat islamique – je pense qu’outre qu’il est une menace pour nos démocraties occidentales, une menace d’ailleurs trop longtemps sous-estimée , l’Etat islamique[5] veut tout simplement faire anéantir la liberté. Dans ce contexte, il faut malheureusement s’attendre à des nouvelles attaques djihadistes de l’Etat islamique sur le sol français, à Paris, – car la France et la ville de Paris sont dans un certain sens considérées dans une très grande partie du monde comme les symboles de la liberté. Mais même si je n’étais pas surpris par l’attaque terroriste qu’a dû subir la France durant la soirée du 13.11.2015, j’en fus profondément ému et bouleversé.

En arrivant à la bibliothèque française de Spire, je fus donc très heureux de pouvoir me plonger dans un milieu francophone, – de retrouver ces livres que me sont si chers – et naturellement de parler français avec les deux dames de l’association Französische Bibliothek Speyer e. V. qui tenaient la permanence du samedi matin. De voir « Une rage d’enfant » – l’autobiographie de André Glucksmann dans l’étagère des livres à la une – ce livre que j’avais lu il y a quelque temps, qui est aussi une hymne pour la liberté , m’a en plus réchauffé un peu le cœur. Et dans un coin de fenêtre, quelle coïncidence je découvris l’album « Paris – vue du ciel ».

En partant, – de retour dans ma 208 blanche, je me disais qu’Agnès Wittner et son équipe devraient peut-être essayer d’ouvrir un deuxième samedi et peut être aussi combiner cela avec une sorte de « salon de thé  francophone » –   un lieu d’échange libre des francophones de la Metropol region Rhein – Neckar. Pas un conversationszirkel a l’allemande, durant mes études j’avais fréquenté deux ou trois fois de tels « conversationszirkel » français et italien à Mannheim   et j’ai trouvé cela assez lourd  et même pénible. Donc plutôt un « salon de thé francophone libre » où les francophones de Metropol region Rhein-Neckar peuvent s’échanger librement.

En roulant sur l’Autoroute envers le Haardtrand, j’ai aussi pensé qu’ une bibliothèque, c’est aussi un signe fort de la liberté –   car les obscurantistes (et cela depuis fort longtemps) – avant de s’attaquer directement aux hommes, brûlaient les livres –   d’ailleurs en Allemagne il n’y a pas si longtemps qu’on brûlait des livres – et de nos jours c’est à Mossoul et à Racca qu’on brûle des livres et qu’ on assassine la liberté.

Si j’avais visité la bibliothèque française de Spire un autre jour, j’aurais certainement écrit un autre billet,   vu les évènements dramatiques du 13.11.2015/14.11.2015 – j’ai simplement noté ce que je pensais durant cette petite visite. Mais en dehors de ces circonstance dramatiques des attentats de Paris du 13.11.2015,- j’aimerais aussi faire passer le message qu’Agnès Wittner et son équipe font un travail admirable pour la langue et la littérature françaises et pour la francophonie. Au moins en ce qui concerne l’Allemagne du Sud-Ouest (Südwestdeutschland) à ma connaissance il n’existe pas de bibliothèque française semblable. Dans ce contexte ce lieu de la francophonie et du livre me semble être déjà remarquable !

Christophe Neff, écrit le Dimanche 15.11.2015 à Grünstadt, publié le 16.11.2015

[1] Sur l’histoire de l’aventure de bloggeur sur le Monde.fr voir aussi « Six ans de Blog paysages sur le Monde.fr (31.05.2015) »

[2] La bibliothèque a été créée en 2001 par Agnès Wittner.

[3] Voir aussi le billet „Mannemer Dreck- traumhafte Zeiten – eine autobiographische Zeitreise mit Musikbegleitung nach Mannheim“.

[4] Voir aussi le billet «  F comme Freidoune – et ouvrons-leur nos portes quand ils en auront besoin. »

[5] Les billets traitant l’Etat islamique dans paysages sont (liste incomplète) « Blognotice 28.07.2014: Bientôt le souvenir de l’église catholique chaldéenne et des églises syriaques (orthodoxes & catholiques) sera plus qu’un souffle de vent chaud dans le désert », «  Yazidis d’Irak – le cri d’angoisse d’une députée du parlement irakien », « Blognotice 14.08.2014 : Le Film de Michel Reimon sur le pont aérien pour les Yazidis refugiés dans les Montagnes du Sinjar », « Blognotice 10.11.2014: Le miracle de Tunis – souvenirs des lumières du Fohrenbühl », « Rétrospectives sur le blog paysages en 2014 – les billets les plus lus de paysages en 2014 », « Dimanche 11 Janvier 2015 – Le drapeau tricolore qui flotte devant le Mannheimer Rosengarten en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché casher de la porte de Vincennes », «  Blognotice 06.09.2015: Petit commentaire sur « Les réfugiés d’aujourd’hui me rappellent mon père fuyant le nazisme » de Guy Sorman dans le Monde du Vendredi 4 septembre 2015. », « Commentaire sur « Le piège Daech – l’Etat islamique ou le retour de l’Histoire » de Pierre – Jean Luizard »,

Commentaire sur « Le piège Daech – l’Etat islamique ou le retour de l’Histoire » de Pierre – Jean Luizard

 

piège daech deckblatt (PJ Luizard) blog

J’ai découvert le livre « Le piège Daech – l’Etat islamique ou le retour de l’Histoire » de Pierre – Jean Luizard » dans un article du Monde intitulé « L’Etat islamique veut entraîner la France dans le piège du « choc des civilisations » signé Pierre-Jean Luizard[1], quelques jours après les attentats du 7 et 9 janvier 2015. L’article avait suscité mon intérêt, car l’auteur avait proposé une « contre-conférence de San Remo [2]» – ce qui relayait ma constatation formulée dans deux posts de blog[3] durant l’été 2014 que l’éclatement de l’architecture géopolitique des accords de Sykes-Picot embrasait une grande partie du moyen orient. En plus l’article annonçait la publication pour février 2015 d’un livre avec le titre fort prometteur « Le piège Daech – l’Etat islamique ou le retour de l’Histoire » ce qui avait éveillé ma curiosité. Finalement, après avoir acheté le livre en mai à la librairie « à livre ouvert » à Wissembourg – le livre était quasiment introuvable en Allemagne – même par amazon il était impossible de se le procurer – et enfin pendant mes petites vacances d’été passées sur les bords de la méditerranée fin août à Port Leucate j’ai trouvé le temps libre nécessaire pour me plonger dans ce livre de Pierre – Jean Luizard.

Comme depuis la publication du livre en printemps 2015 un bon nombre de critiques du livre ont été déjà publiées[4] – je ne présenterai ici que quelques idées personnelles (points faibles et forts) sur l’ouvrage. On trouvera une analyse très détaillée du livre écrite par Myriam Benraad et publiée sous le titre « le Piège Daech [5]» dans le Blog de la revue politique étrangère. D’ailleurs Myriam Benraad vient aussi de publier un livre intéressant sur une partie du sujet – « Irak, la revanche de l’histoire. De l’occupation étrangère à l’État islamique ».

Point faible :

Le livre comporte un point faible – le manque d’une orientation bibliographique. Même si l’ouvrage se comprend plutôt comme un essai historique grand public – j’estime que le livre aurait beaucoup gagné avec des repères bibliographiques. Pour trouver un aperçu bibliographique assez complet sur l’histoire contemporaine de l’Irak ou consultera le livre « Irak, la revanche de l’histoire. De l’occupation étrangère à l’État islamique [6]» récemment publié par Myriam Benraad. Pour la Syrie c’est déjà plus difficile, – je ne sais pas quel livre recommander.

Concernant la Syrie, je pense que les livres cités dans les orientations bibliographiques du nouveau livre de Jean – Pierre Filiu «  Les Arabes leur destin et le nôtre [7]» nous somme guidés vers « Infiltré dans l’enfer syrien » de Sofia Amara, en plus « la Syrie promise » de Hala Kodmani, « Carnets de Homs » de Jonathan Litell et « Syrie, la revolution orpheline » de Ziad Majed – mais j’admets que je ne connais pas ces quatre livres – pourrait peut-être se prêter à une lecture approfondie des évènements en Syrie.

A part ce manque d’orientations bibliographique – je n’ai trouvé aucun point faible dans le livre de Pierre Jean Luizard.

Points forts :

Pour commencer, et peut être bien que j’écris cela parce que je suis tellement désabusé par des écrits, des commentaires sur Internet, – comme par exemple – les américains sont responsables de tous les maux au Moyen-Orients (et du reste du monde) etc., – enfin un livre grand public qui nous dresse un grand tableau géo-historique qui débute avec la fin de l’empire ottoman et qui finit avec la naissance de l’état islamique –un livre où on n’accuse pas les Etats Unis (et Israël) d’être le seul responsable de tous les maux de la région.

Sur 178 pages l’auteur nous dresse un tableau complet de l’histoire de la région. C’est une histoire complexe, pleine de trahison, de violences sanglantes …. d’un cercle de violences qui ne semble pas vouloir finir. L’auteur a réussi l’exploit de de nous décrire le continuum historique depuis les Accords Sykes-Picot jusque la prise de Mossoul en juin 2014 par l’état islamique. Tous cela est accompagné d’une cartographie soignée, – et en fin de l’essai – car le livre se voit en essai historique – nous trouvons un tableau chronologique (Repères chronologiques pages 179- 183.) de 1914 à 2014.

Conclusions :

Un livre bien écrit qui réussit l’exploit de nous décrire l’histoire complexe de 100 ans d’histoire postcoloniale en Syrie et en Irak sur un peu plus de 170 pages. On aimerait bien prescrire la lecture de ce livre à tous les membres de l’assemblée nationale, à tous les parlementaires francophones du parlement européen, à tous les membres du Bundestag francophones. J’irai même plus loin en affirmant que ce livre devrait être traduit au moins en anglais – et pourquoi pas même en allemand – car ce livre mérite d’être lu, – et compris. Il devrait être surtout connu par les acteurs politiques en France, Angleterre, Allemagne, Etats Unis etc.

Comme j’avais déjà constaté durant l’été 2014 dans deux posts de blog la fin de structures géographiques au Moyen Orient se fondant sur les accords de Sykes-Picot[8] je me sens assez proche des conclusions politiques de Pierre – Jean Luizard, – je finis donc cet aperçu par les dernières phrases du livre de Pierre – Jean Luizard, dont je recommande la lecture à tous les lecteurs désirant connaitre le fond historiques des drames sanglants qui secouent actuellement la Syrie et l’Irak.

« Une longue période historique s’achève: on ne reviendra pas au Moyen-Orient que nous avons connu près d’un siècle. Une guerre lancée, sans perspectives politiques n’est-elle pas perdue d’avance ? C’est le piège que l’Etat islamique tend aux démocraties occidentales pour lesquelles il représente certainement un danger mortel. Les leçons de l’histoire doivent aussi servir à le combattre. (Luizard, P-J. 2015, p. 178)».

Ouvrages et sources cités :

Benraad, Myriam (2015): Irak, la revanche de l’histoire. De l’occupation étrangère à l’État islamique. Paris (Vendémaire). ISBN 978-2-36358-053-5

Filliu, Jean Pierre (2015): Les Arabes, leur destin et le nôtre. Histoire d’une libération. Paris, Éditions de la découverte. ISBN 978-2-7071-8861-4

Luizard, Pierre – Jean (2015): Le piège Daech. L’état islamique ou le retour de l‘Histoire. Paris, Éditions de la Découverte. ISBN 978-2-7071-8597-6

Christophe Neff, (Port Leucate Aout 2015 et Grünstadt Septembre 2015), 15.09.2015

[1] Pierre-Jean Luizard est considère comme un des rares spécialiste de l’histoire contemporaine de l’Irak et de la Syrie.

[2] Citation exacte « Près d’un siècle plus tard, une contre-conférence de San Remo s’impose. Promettre la consultation des populations locales par voie référendaire et le respect de leur volonté dans la mesure du possible est la seule issue. C’est à ce prix qu’il sera possible de vaincre l’Etat islamique. Tout au moins en Irak et au Levant, car la liste des Etats auxquels les printemps arabes ont donné l’estocade finale est longue (Libye, Yémen) ».

[3] Voir: « Blognotice 28.07.2014: Bientôt le souvenir de l’église catholique chaldéenne et des églises syriaques (orthodoxes & catholiques) sera plus qu’un souffle de vent chaud dans le désert »   et « Yazidis d’Irak – le cri d’angoisse d’une députée du parlement irakien ».

[4] Voir entre autre : «Louise Plun : « Pierre-Jean Luizard, Le piège Daech, L’Etat islamique ou le retour de l’Histoire dans Les clés du Moyen-Orient, 13.04.2014 », et l’Interview de Pierre – Jean Luizard dans Les clés du Moyen-Orient « Entretien avec Pierre-Jean Luizard – Des racines historiques à la faillite des Etats : comment l’Etat islamique (EI) est monté en puissance », Compte-rendu de lecture : Le piège Daech. L’État islamique ou le retour de l’histoire de l’IFRE, « Un livre de Pierre-Jean Luizard Le piège Daech – L’État islamique ou le retour de l’Histoire dans le Blog de Laurent Bloch », Sara Daniel dans Biblio Obs « Les deux coups de maître de Daech – L’historien Pierre-Jean Luizard montre comment l’Etat islamique a exploité les erreurs de l’Occident. » et le compte rendu de Jules Crétois dans le Monde diplomatique.

[5] Publié à l’origine dans la revue Politique étrangère 2015/2 (Été) sous le titre « Le piège Daech. L’État islamique ou le retour de l’Histoire ; Le retour des djihadistes. Aux racines de l’État islamique » –

[6] Le livre « Irak, la revanche de l’histoire » de Myriam Benraad (2015) comporte une bibliographie assez large de 7 pages (p. 279 – 285) et 332 notes (p. 259 – 272) et nombreuses cartes.

[7] On trouve un récit critique du livre écrit par Christophe Ayad dans le Monde du Samedi 5 Septembre (page 13 éclairages) sous le titre « De la Nahda aux révolutions arabes ».

[8] Voir: « Blognotice 28.07.2014: Bientôt le souvenir de l’église catholique chaldéenne et des églises syriaques (orthodoxes & catholiques) sera plus qu’un souffle de vent chaud dans le désert »   et « Yazidis d’Irak – le cri d’angoisse d’une députée du parlement irakien »

Yazidis d’Irak – le cri d’angoisse d’une députée du parlement irakien

Vian Dakhil est une députée du Parlement irakien. Elle est la seule représentante de la communauté yazidie au Parlement irakien. Le mardi 5 août cette députée, fondit en larmes et s’est évanouie en pleine  séance plénière – en lançant son cri de cœur « Nous sommes massacrés, notre religion est en train d’être rayée de la surface de la terre. Les femmes sont tuées ou vendues comme esclaves »

Comme je l’avais écrit dans mon dernier billet (Blognotice du 28.07.2014), –  l’éclatement de l’architecture géopolitique des accords de Sykes-Picot embrase une grande partie du moyen orient, et est particulièrement fatale pour les minorités religieuses. Un des objectifs de l’Etat Islamique qui renaît sur les cendres des vestiges de cette architecture géopolitique datant des accords Sykes – Picot est tout simplement d’exterminer toutes les minorités religieuses.

Le cri de cœur de Vian Dakhil mérite de trouver une large audience en dehors de l’Irak, car si la communauté internationale ne réagit pas, bientôt il ne restera plus grandchose des Yézidis, des communautés chrétiennes et des autres minorités – dans ce qui fut une fois l’Irak. Malheureusement cette  constatation est aussi valable pour les parties de la Syrie occupée par l’Etat islamique.

Christophe Neff, le 08.08.2014

P.S : Une version sous-titrée en français  du cri de cœur de Vian Dakhil se trouve ici (Video-Youtube). lien = https://www.youtube.com/watch?v=0aJQpoinMk4

Le discours de Vian Dakhil  à aussi laissé de traces dans le blog  YOL (routes de Turquie et d’ailleurs) sous le titre : « Je vous en supplie frères, faites taire vos différences pour sauver les Yézidis ! Le cri d’une députée yézidie en larmes à Bagdad. » lien = http://yollar.blog.lemonde.fr/2014/08/05/je-vous-en-supplie-freres-faites-taire-vos-differences-pour-sauver-les-yezidis-le-cri-dune-deputee-yezidie-en-larmes-a-bagdad/

P.S.  (09.08.2014) : Une première version de ce billet fut publié sous le titre « Blognotice 08.08.2014: le cri de cœur de Vian Dakhil » – mais sous ce titre le billet avait pour des raisons inconnues tendances à disparaitre des Blogs-lemonde. En plus ce billet « coulait » les billets « Blognotice 28.07.2014: Bientôt le souvenir de l’église catholique chaldéenne et des églises syriaques (orthodoxes & catholiques) sera plus qu’un souffle de vent chaud dans le désert » et « Blognotice 7.08.2013: Les cigales de Port Leucate ». Etrange coïncidences ! En plus il semble être impossible d’intégrer des liens dans le texte !

Blognotice 28.07.2014: Bientôt le souvenir de l’église catholique chaldéenne et des églises syriaques (orthodoxes & catholiques) sera plus qu’un souffle de vent chaud dans le désert

Hier dimanche 27.07.2014, vu l’Exodus de chrétiens de Mossoul j’écrivais dans mon compte Facebook ce petit message bilingue « Aucune manifestation pour pleurer le sort des chrétiens de Mossoul, bientôt le souvenir des églises syriaques (orthodoxes & catholiques) sera qu’un souffle de vent chaud dans le désert …/ There has been not any demonstration to deplore the cruel fate of the Christians in Mosul. In a little while the souvenirs of the syriaque churches (Orthodox & Catholic) will be reduced to warm blast in the desert…” Entre temps il y a eu heureusement hier dimanche 27.07.2014 la Manifestation de soutien aux chrétiens d’Irak devant Notre-Dame de Paris en soutien aux chrétiens d’Irak à Paris. En Allemagne par contre, c’est presque le silence total. Les églises chrétiennes d’orient sont en voie d’extinction, – leur sort tragique semble tomber dans l’indifférence totale mondiale, à part quelques manifestations de soutien comme hier à Paris devant Notre-Dame de Paris. Les minorités chrétiennes ne sont de loin pas les seules victimes de la montée de l’islam politique, des guerres qui ravagent le monde arabe – toutes les minorités sont concernées par cette épuration religieuse. Personnellement, je juge la situation encore plus dramatique que l’édito alarmant du Monde de 26.7.2014  intitulé « Tragique exode des chrétiens du monde arabe »[1] car au-delà des « épurations religieuses » toute l’architecture géopolitique, se fondant sur les Accords Sykes-Picot est en train de voler en éclat, – et avec cela la protection relative des minorités religieuses.

Le sort de églises d’orient m’a toujours préoccupé, –  à tel point que dans mes cours où je traite de la géographie, de l’écologie et aussi de l’histoire de forêts  du moyen orient, – les cédraies du Liban, de Abies cilicica (Sapins de Cilicie) – j’insère  aussi quelques petits mots sur les églises d’orients, de l’église maronite qui porte le cèdre du Liban dans son emblème. Je leur parle de la forêt des Cèdres de Dieu (arabe : أرز الربّ Horsh Arz el-Rab), de l’Epopée de Gilgamesh, de Humbaba le gardien des forêts, du roi Salomon, de l’église maronite, – et de l’état actuel de ce qui reste de ces forêts au Liban, en Syrie … …. Pour les rares étudiants désireux d’en  savoir un peu plus sur les chrétiens d’orient je conseille le livre de Claude Lorieux « Chrétiens d’orient en terre d’Islam » , – je ne suis pas spécialiste de l’histoire des chrétiens d’orient – mais j’ai l’impression que ce livre, même s’il a déjà un peu pris de l’âge ; est encore une bonne introduction au  monde des chrétiens d’orient. Ce cours, il est vrai, date un peu, – la dernière fois que je l’ai tenu c’était en été 2008, – mais la situation n’a guère changé,  concernant aussi bien les questions environnementales et la situation des chrétiens d’orient – la situation a plutôt empiré. Et le grand livre sur l’histoire, la géographie, l’écologie des forêts du Moyen Orient, des forêts de cèdres du Liban, de Syrie ….attend encore son écriture. Peut-être le jour viendra où les chercheurs, les géographes, les écologues, les botanistes, les  historiens de ces pays déchirés par tant de guerre fratricides pourront un jour écrire un tel livre, – un livre bi voire même trilingue – arabe, français et anglais … sur les forêts du moyen orient.

Apres 2000 ans d’existence la communauté chrétienne de Mossoul a quasiment disparu. La présence de communautés chrétiennes au Moyen orient, une présence qui faisait pendant 2000 ans partie intégrale des paysages du Moyen orient, ses églises, ses cloîtres, ses monastères, ses forêts, ses arbres … est en train de disparaitre sous nos yeux.

En attendant une vraie solution sur le terrain, – une nouvelle architecture géopolitique remplaçant les anciennes structures datant de Sykses-Picot on ne peut qu’ espérer, que la France est prête, en cas de nécessité d’accueillir les réfugiés de cet exode des chrétiens d’orient, mais aussi des autres minorités mises en danger par les éclatements des structures géopolitiques en Irak, en Syrie, etc.  – qu’ils soient chrétiens, chiites,  ou druzes ou autres …… Que les personnalités politiques présentes pendant la manifestation de soutien aux chrétiens d’Irak a notre Dame de Paris, le monde nous parle de Rachida Dati, Nathalie Kociusko-Morizet, Roger Karoutchi, Claude Goasguen, Philippe Kaltenbach aient vraiment le courage de s’engager pour ceux qui sont pourchassés par les guerres civiles en Syrie, en Irak, pour ceux forcés a l’exode par le « Califat de l’Etat islamique » et qui demandent aide et refuge en France!

Si nous fermons les yeux, les prières exprimées en syriaque occidental ou en syriaque oriental dans une église du moyen orient ne seront bientôt plus qu’un lointain souvenir[2] – rien de plus qu’un souffle de vent chaud dans le désert ….

Sources :

Le Monde (25.7.2014): Tragique exode des chrétiens du monde arabe – ÉDITORIAL du Monde, daté Samedi 26 juillet 2014,

Lorieux, Claude (2001): Chrétien d’Orient en terres d’islam. Paris, (Perrin), ISBN 2-262-01609-7

Christophe Neff, le 28.07.2014

P.S.: Apres avoir écrit ce billet j’ai découvert dans le Monde.fr l’article suivant « La France prête à « favoriser l’accueil » des chrétiens fuyant l’Irak ». Dans un communiqué commun le ministre des affaires étrangères et ministre de l’intérieur annoncent « Nous sommes prêts, s’ils le souhaitent, à en favoriser l’accueil sur notre sol au titre de l’asile ». D’ailleurs cet acte a déjà été remarquée par la presse allemande – le SPON écrit « Nach Vertreibung aus Mossul: Frankreich bietet irakischen Christen Asyl an ». Espérons que ces annonces seront suivies de réels actes!

 


[1] L’édito est disponible pour les abonnés au Monde sous le titre « Tragique exode des chrétiens du monde arabe »

[2] Quelques exemples de prières se trouvent sur le site  de l’Eglise Syriaque-Orthodoxe Antiochienne en France .

 

Blognotice 01.04.2013 – billet de Week-end Pasqual

Il y a deux ans j’avais écrit un billet nommé « Les cloches de Pâques introuvables sur Wikipedia.fr » , – et depuis sur wikipedia.fr  la situation n’a guère changé – à part les quelques mots sur les cloches de pâques dans l’article Pâques , l’article Lapin de Pâques et l’article Œuf de Pâques – on ne trouve pas grand-chose. Par contre dernièrement la Rheinpfalz a consacré tout un article aux cloches de pâques (françaises) sous le titre « Wenn die Kirchenglocken stumm bleiben (Quand les cloches d’église restent muettes) (Die Rheinpfalz Nr. 74, 2013) ». Dans cet article on nous explique que cette coutume « cloches muettes des églises catholiques » n’est pas tellement franco-française, mais se rencontre dans beaucoup de pays avec de forts liens avec la tradition catholique, – même en Allemagne dans les régions catholiques du Sud les cloches des églises restent muettes entre Vendredi saint (Jeudi Saint/Gründonnerstag) et le Dimanche de pâques – le silence rappelle le calvaire de Jésus Christ, mort crucifié pour « sauver l’humanité du mal ». Le retour des cloches le Dimanche de pâques, – ces cloches de pâques qui ramènent les petites friandises aux enfants, – ces cloches qui sonnent à grand éclat le dimanche matin dans les églises catholiques du monde entier – nous rappellent que « le mal » a été vaincu par le sacrifice de Jésus Christ et sa résurrection le Dimanche de Pâques. Même ici, dans le Leiningerland – le dimanche matin – les cloches sonnaient à grand éclat – un vrai paysage sonore – et il n’y avait pas seulement les cloches des églises catholiques qui sonnaient. Je me demande, combien de temps il faudra encore attendre un bon article, bien documenté et recherché  sur la wikipedia.fr sur les racines des cloches de pâques.

Personnellement, durant mon enfance franco-allemande, ce fut à Eckbolsheim, rue des pommes – sous le grand cerisier et sous les groseilliers que  j’avais fait avec mon frère et ma  sœur (et une partie de mes cousins et cousines)(voir aussi 1, 2) mes premières rencontres avec les cloches de pâques. Et après ce fut au château d’Aubord, – suivi de la villa l’olivette aux impasse de Pins à Aubord, – et d’innombrables fois ces cloches de pâques à la Griffoulière, la petite maison de vacances de mes grands-parents avec ses deux magnifiques palmiers, à Port Leucate. C’est à la Griffoulière, que mes propres enfants ont fait il y a quelques années leurs « premières rencontres » avec ces fameuses cloches franco-françaises, – naturellement c’étaient des cloches de pâques qui rapportaient aussi bien des « œufs de pâques » que des « Osterhasen ».

Vu cet hiver long et sombre en Allemagne , – surtout le manque de luminosité – même si nous avons eu droit à quelques belles éclaircies ce matin, – mais notre petit étang de jardin (Gartenteich) était encore recouvert de glace ce matin et une grande partie de l’Allemagne était encore revêtue par un manteau neigeux durant ce week-end pascal 2013 – je peux très bien comprendre mes parents, qui partaient avec leurs enfants vers le Midi,  où fleurissaient les arbres fruitiers, les Arbres de judées – où le printemps ne se faisait pas attendre comme à Schramberg.  A Schramberg l’hiver, durant mon enfance durait parfois de fin octobre jusqu’au début Mai. Pâques à Port Leucate, ce fut naturellement les cloches de pâques, beaucoup de luminosité avec encore plus de Tramontane, – et parfois le début de la floraison des Pittospores (Pittosporum tobira) dans les espaces verts et jardins de Port Leucate – avec cette senteur spéciale des fleurs des Pittospores qui ressemble fortement à la fleur d’oranger. D’ailleurs ces Pittospores qu’on plantait presque dans tous les espaces verts durant les années 1970 à Port Leucate se sont bien naturalisé depuis les années 1970 dans les paysages Leucatois (voire  aussi (Neff & Scheid 2005)).

Sources etc :

Die Rheinpfalz 2013: Wenn die Kirchenglocken stumm bleiben. Die Rheinpfalz – Nr. 74, Zeitgeschehen, Donnerstag 28. März 2013

Neff, C., Scheid, A. (2005): Der mediterrane Süden Frankreichs. Vegetationsdynamik und Kulturlandschaft im Languedoc- Roussillon. In: Geographische Rundschau, 57, Heft 9, 38-44.

Christophe Neff, le 01.04.2013