Blognotice 16.06.2017: Pierre-Yves Le Borgn’ député d’Allemagne et Europe centrale mène un courageux combat pour sa réélection !

Pierre-Yves Le Borgn’ - photomontage H.WittmannC’était le 24.0.2016, lorsque Martin Graff présentait ses livres à Freinsheim[1] [2], Freinsheim petite bourgade non loin de Grünstadt. D’une voix bien audible Martin Graff nous raconta que le fait, qu’une très grande partie des hommes & femmes politiques français ne répondent pas aux lettres, email etc. – était peut être due à l’héritage luthérien en Allemagne – car en Allemagne les membres du Bundestag avaient tendance à répondre par écrit/email aux questions des citoyens électeurs. Je pensais  – oui, Monsieur Graff a certainement raison, –  presque toutes mes demandes envers des membres du Bundestag ont reçu une réponse, – pas toujours immédiate – mais réponse il y avait toujours. Par contre toutes mes demandes envers Marie-Hélène Fabre, députée de la Deuxième circonscription de l’Aude de 2012 – 2017 n’ ont reçu aucune réponse. C’était assez décevant, car j’étais bien un de ses électeurs en 2012. Mais même en France, il y a des exceptions à la règle de non réponse de la part de «politiques » qu’avait si bien formulée Martin Graff.   Aurélie Filippetti, m’avait bien répondu deux trois fois au début de son mandat de députée de la huitième circonscription de la Moselle. Mais le député, qui a bien répondu et à tous mes courriers, – ce fut bel et bien Pierre-Yves Le Borgn‘  député de la Septième circonscription des Français établis hors de France. Député exemplaire, toujours à l’écoute de ses électeurs et de ses concitoyens, – mené un courageux combat pour sa réélection face à Frédéric PETIT candidat  de La République en marche ! Monsieur Le Borgn‘ s’ engage à fond pour des électeurs de sa circonscription et bien au-delà. Pour divers raisons personnelles, je suis inscrit sur les listes électorales de la petite commune de Leucate dans la Deuxième circonscription de l’Aude, donc je ne peux voter pour Pierre-Yves Le Borgn‘, mais je l’aurais certainement fait, si j’avais pu ! Donc en fin de ce petit billet, j’apporte tout mon soutien à Pierre-Yves Le Borgn‘ il a été un excellent député d’Allemagne et Europe centrale et mérite toute votre confiance.

Au-delà des échéances électorales, – je pense sincèrement que la gauche, le P.S.,  ou ce qui en reste après ce raz de marée électoral qui fut le premier tour des élections législative 2017 – a besoin des hommes politiques comme  Pierre-Yves Le Borgn‘, hommes et femmes politiques  proches de ses électeurs et de citoyens, – pour enfin se reconstruire !!!!

Photo : Photomontage © H. Wittmann 2017

Christophe Neff, 16.06.2017

[1] Mittwoch 24. Februar 2016, Freinsheim, 19 Uhr Der lutherische Urknall. Die Franzosen und die Deutschen.

Ort: im Alten Spital.  (voir aussi http://martin-graff.eu/lesungen/)

[2] Dont le livre: Graff, Martin ( 2015 ): Comme l’Allemagne? Le big bang luthérien. Essai. Kehl (ISBN 978-3-88571-378-4)

Les « Murmures à la jeunesse » – hymne d’amour à la république de Christiane Taubira

BD murmues à la jeunesseLes « Murmures à la jeunesse » de Christiane Taubira je les avais découverts dans l’article de Thomas Wieder « Le réquisitoire de Christiane Taubira contre la déchéance de nationalité » dans le Monde et j’avais décidé de me procurer le livre pour le lire un de ces jours – peut être durant le congé que je prendrais durant la Fasnacht ! J’avais écrit en Décembre 2015 un email à Pierre-Yves Le Borgn’ député représentant les Français établis hors de France (7e circonscription) pour le soutenir dans son combat contre la déchéance de la nationalité – email dans lequel j’avais rappelé quel mauvais souvenir cette mesure de déchéance de nationalité rappelait à un titulaire d’une double-nationalité franco-allemande,- comme par exemple, la loi dite « Gesetz über den Widerruf von Einbürgerungen und die Aberkennung der deutschen Staatsangehörigkeit » du 14. Juillet 1933 et cette fameuse Liste « Erste Ausbürgerungsliste des Deutschen Reichs von 1933 (première Liste de déchéance de nationalité du Deutsche Reich de 1933) » dans laquelle on trouve les noms de Georg Bernhard, Lion Feuchtwanger, Kurt Tucholsky, Heinrich Mann et Otto Wels – pour citer juste quelques noms de cette première liste de déchéance de nationalité du « Deutsche Reich » – cette liste était le début de 358 autres listes de déchéance de nationalité. Mon email envoyé à Pierre Yves Le Borgn’ finit avec la phrase « Avec ce projet de déchéance de nationalité on ne combat pas les terrorismes djihadistes, – mais par contre on sape les fondements de la république ! ». Je n’avais donc certainement pas besoin de lire le livre de Christiane Taubira, pour me forger une opinion assez précise sur le sujet. En plus, le nom de Christiane Taubira me rappelle le souvenir de la tragique défaite électorale de Lionel Jospin lors de l’Élection présidentielle française de 2002.

Les congés de la Fasnacht, – que j’avais initialement prévus de passer à Schramberg pour assister au Hanselsprung[1] et à la Da Bach na Fahrt, je les ai finalement passées pour diverses raisons personnelles à Grünstadt. Pendant que la tempête « Ruzica » balayait durant le Rosenmontag la Unterhaardt (et une assez grand partie du Sud de l’Allemagne) je me suis mis à la lecture du petit livre de Christiane Taubira. Je ne vais pas présenter une critique détaillée du livre, je me concentre sur quelques détails qui me semblent paraitre importants, – des critiques, on en trouve déjà un bien grand nombre sur la toile, dont l’article de Thomas Wieder déjà cité. Personnellement j’ai beaucoup apprécié la critique de « Cyclo », qui a été publiée sous le titre « une ministre qui écrit bien, ça existe ! » qui finit avec ces belles phrases « Magnifique livre qui s’adresse à des lecteurs : mais ceux-ci existent-ils encore ? Texte de réflexion et d’écoute : mais qui réfléchit encore dans un monde où on ne regarde pas plus loin que le smartphone dans sa main, qui écoute encore dans un monde où les oreilles sont bouchées par la cacophonie ambiante (et par des écouteurs) ? Texte beau, juste, salutaire : mais qui recherche la beauté, la justice (et la justesse), le salut, dans un monde vidé de préoccupations spirituelles ? (Extraits de une ministre qui écrit bien, ça existe ! par Cyclo

La lecture de du petit livre, fut une véritable tempête, tempête de citations, de poètes, de musiciens, d’artistes – l’image d’une France, mosaïques des paysages poétiques & artistiques, qui défilaient devant l’œil du lecteur. On retrouve les arguments « A qui parle et que dit le symbole de la déchéance de nationalité pour les Français de naissance ? Puisqu’il ne parle pas aux terroristes […], qui devient, par défaut, destinataire du message ? Celles et ceux qui partagent, par totale incidence avec les criminels visés, d’être binationaux, rien d’autre. […] C’est à tous ceux-là que s’adresse, fût-ce par inadvertance, cette proclamation qu’être binational est un sursis. Et une menace : celle que les obsédés de la différence, les maniaques de l’exclusion, les obnubilés de l’expulsion feront peser, et le font déjà par leurs déclarations paranoïaques et conspirationnistes, sur ceux qu’ils ne perçoivent que comme la cinquième colonne. » «Il faut refuser, malgré les intimidations, de capituler intellectuellement, écrit Christiane Taubira. Oui, il faut comprendre pour anticiper et aussi pour ramener du sens au monde. Que les cris des tyranneaux de la pensée cessent de tétaniser nos esprits. Sinon, par omission, nous aurons laissé s’installer de nouvelles frustrations grosses d’exaltations macabres, nous aurons arrosé le terreau où poussent ces contentieux passionnels. (…) Oui, au pays de Descartes, convoquons la raison » déjà cité dans l’article de Thomas Wieder.

Mais aussi le rappel du fait que ce fut le gouvernement de Vichy, qui prononça les premières déchéances de nationalité …. «  Par ailleurs, le champ du symbole peut receler d’imprévisibles embûches. Ainsi les seules déchéances de nationalité ayant frappé des Français de naissance ont été prononcés par le pouvoir d’Etat du maréchal Pétain, contre le général de Gaulle et ses compagnons exilés à Londres pour organiser la Résistance, contre Pierre Mendes France, contre le général Leclerc, contre Felix Eboué, contre René Cassin, contre Pierre Brossolette (Taubira, Ch. 2016, 43). Ou ces mots « Un temps c’est le Juif, un autre c’est l’Arabe, puis le Négre, puis le musulman, après ou avant c’est la femme, ensuite l’homosexuel, puis le binational ….(Taubira, Ch. 2016, 78) ». Mais hors de cette argumentation contre la déchéance de la nationalité, qui était déjà la mienne avant la lecture de ce petit livre, – la mélodie de ce livre, qui rappelle le chant des oiseaux de printemps, mais aussi les tempêtes de printemps qui débarrassent les cimes des montagnes de leur manteau de neige hivernale c’est aussi un hymne d’amour à la république,à une certaine image de la France…. image de la France, que je retrouvais dans les récits de mes grand – parents[2] dont j’avais presque entièrement perdu les traces – et dont par la lecture des « murmures à la jeunesse » je retrouve cette image d’un lointain souvenir pleine d’actualité.

Ce livre mériterait, – déjà par le fait de multiples citations de génération des poètes, d’écrivains de figurer dans la grille de lecture des « Grundkurse & Leistungskurse Französisch » – ces classes de français en Allemagne dans la Oberstufe (classes terminales du système d’éducation allemand), dans lesquelles on retrouve les élèves allemands qui ont décidé des poursuivre leur apprentissage de la langue française. Dans ce livre ils trouveraient un riche terreau de vision sur la France, qui invite à la discussion, l’écoute, la réflexion …

Au-delà des bancs des classes de français terminales en Allemagne, – ce livre mériterait aussi d’être traduit en allemand, anglais etc. ….

Je finis avec une citation, que j’ai particulièrement appréciée dans ce petit livre …. « Ainsi est-il aisé de se souvenir que le drapeau aux trois couleurs fut, à sa naissance, l’emblème de la révolte contre l’oppression et l’inégalité, la bannière de l’espoir d’une société meilleure, l’étendard des valeurs éternelles qu’il faut chaque jour reconquérir : fraternité, égalité, liberté. (Taubira, Ch.2016, 80).»

Et finalement ce livre nous parle aussi, de valeurs, –   des valeurs universelles !

Madame Taubira, Madame la député, même si je ne partage pas toutes vous opinions politiques, – je vous remercie vivement d’avoir écrit ce petit livre – dont la lecture ressemblait  à une « tempête de printemps qui débarrasse les cimes de montagnes de leur manteau de neige hivernale » !

 

Source:

Taubira, Christiane (2016) : Murmures à la jeunesse. Paris, Éditions Philippe Rey. ISBN 978-2-84876-529-7

Christophe Neff, écrit le 09.02.2016, publié le 10.02.2016

[1] Voir aussi textes et images dans « Quelques impressions photographiques de la Fasnet 2011 à Schramberg (Hanselsprung, Da Bach na Fahrt) » et « Aschermittwochsblognotiz 2013 – eine bemerkenswerte Begegnung beim Schramberger Hanselsprung am Fasnetssonntag 2013 (10.2.2013) »

[2] Voir aussi mon billet „Villa Jasmin“ ou l’essai (très personnel) « Zinedine Zidane – et nous les macaronis de « basse Italie » » disponible ici.

Blognotice 01.02.2016: Profession socialiste – pour des raisons de droits concédés à France Télévision, cette vidéo n’est pas disponible depuis votre position géographique

J’aurais bien aimé voir « Profession socialiste » film de Henry Marquis et Jean-Baptiste Predali, dont j’ai retrouvé les traces durant mes lectures du week-end du Monde dans une critique du film par Antoine Flandrin intitulé « Le PS désavoué par ses électeurs ». Dans cette critique je retrouve le post de blog de Michèle Delaunay « Le tunnel, ou comment faire carrière sans mettre un pied dans la vraie vie », post de blog que j’avais mis à la une de mon compte Google + le 14.09.2014. Mais malheureusement, depuis l’Allemagne il m’est impossible de visionner ce film – sur l’écran s’affiche le titre « pour des raisons de droits concédés à France Télévision, cette vidéo n’est pas disponible depuis votre position géographique ». Ce n’est pas la première fois que cela m’arrive. Je ne suis pas un grand fan de la télévision, – les rares émissions que je regarde régulièrement hors les infos sont Thalassa[1], la Grande librairie …. Peut être ici ou là une émission scientifique ou historique, – je préfère largement la lecture à la télé. Parfois il m’arrive de louper une émission de Thalassa, et mes essais de revoir une émission se heurtent toujours à cette phrase que je retrouve sur francetv pluzz « pour des raisons de droits concédés à France Télévision, cette vidéo n’est pas disponible depuis votre position géographique ». Mêmes les bandes d’annonces de Thalassa sont depuis quelques temps invisibles depuis le Web en Allemagne.

Comme je n’ai pas vu le film « Profession socialiste » je ne peux pas écrire de commentaire sur le film, – mais la situation qui était décrite dans le post de blog « Le tunnel, ou comment faire carrière sans mettre un pied dans la vraie vie » existe aussi en Allemagne, – peut être un peu moins qu’en France, mais cela existe aussi, – et le phénomène ne se limite pas aux partis de gauche. Dernier exemple est le jeune Mdb Johannes Steiniger de la CDU, qui n’a même pas fini sa formation de professeur de Lycée (Studienrat) il lui manque le « zweite Staatsexamen ». C’est vraiment le cas d’école que Michèle Delaunay décrit dans blog, un député qui n’a aucune expérience professionnelle, qui n’a même pas fini sa « Berufsausbildung (formation professionnelle) », car en Allemagne la Berufsausbildung pour devenir professeur de Lycée est seulement terminée avec le zweite Staatsexamen. Naturellement des cas semblables se trouvent aussi dans les autres partis présents au Bundestag, – par exemple le député SPD Michael Hartmann, – qui n’a jamais fini ses études – et qui n’a jamais travaillé hors de la planète SPD, il est depuis 2002 député (MDB) au Bundestag. Si un parti politique, que ce soit en Allemagne ou en France, est trop dominé par des élus loin de la vie réelle, des élus sans vraie expérience professionnelle hors du monde politique, la chance est grande qu’ un jour ce parti découvre avec stupéfaction que ses électeurs s’éloignent de plus en plus !

Concernant la phrase « pour des raisons de droits concédés à France Télévision, cette vidéo n’est pas disponible depuis votre position géographique »[2] j’aimerais bien que les élus, membres de l’Assemblée nationale – je pense particulièrement aux Députés représentant les Français établis hors de France, s’occupent du problème, car je pense que ce problème concerne certainement une très grande partie d’expats français désirant voir ou revoir une émission de télévision dont France Télévision détient les droits !

Image : screenshot « Replay profession socialiste »

Christophe Neff, le 01.02.2016

[1] Les billets suivants dans paysages on été consacre à une émission Thalassa; Quelques remarques sur Thalassa à Lisbonne (émission du 11.9.2009) et la littoralisation du Cap Saint – Vincent (Cabo de São Vicente) , Quelques remarques sur Thalassa : escale à Tunis (émission du 16.10.2009), Quelques mots sur le reportage « la route australe » d’Emilio Pacull dans l’émission Thalassa du vendredi 26.11.2010, Des paysages à l’infini – « Algérie, la mer retrouvée » – sur l’émission Thalassa du 03.04.2015,

[2] Dans le dernier paragraphe du billet « Blognotice 26.04.2015: retour sur le vieil homme – le Pico do Fogo » j’avais déjà thématiser l’impossibilité de voir ou de revoir certains émission de télévision depuis l’étranger.

Blognotice 08.09.2014: Quatre jours de vacances à Leucate, de très petites vacances ….

Z 27861-62 (Sncf) AGC devant le 76432 arrivent de Perpignan en Gare de Leucate - La Franqui
Z 27861-62 (Sncf) AGC devant le 76432 arrivent de Perpignan en Gare de Leucate – La Franqui © C.Neff 29.8.2014

Quatre jours de vacances à Leucate, de très petite vacances, – passées au bord de la mer fin août-début septembre dans le pays leucatois. Soleil, – mer – et déjà la première rafale de Tramontane. Beaucoup de baignades dans la grande bleue, – un peu de cerf volant sur la plage du Kyklos. Des jours tranquilles en bord de mer. Peu de lectures, – le Monde, même en vacances,  – deux notices de blog chez Paul Edel[1]. Le livre « Amer azur – Artistes et écrivains à Sanary »de Manfred Flügge, que j’avais dans mes bagages, je l’ai à peine feuilleté. Mais j’ai beaucoup pensé, à un livre de Manfred Flügge, un livre que j’avais lu exactement un an avant durant mes vacances à Port Leucate – « Traumland und Zuflucht – Heinrich Mann und Frankreich» – Heinrich Mann et la France. Un livre qui mériterait une traduction en français (et peut être un article dans paysages).

En fait j’ai beaucoup pensé à la France, au midi français car avant et après ces quatre jours de vacances, je préparais un cours pratique sur la géographie du Midi méditerranéen français, – un cours intensif qui comporte un séminaire et voyage d’étude pour une vingtaine d’étudiants de géographie qui débutera prochainement. C’est quoi un paysages typique du midi méditerranéen français, – le chant des cigales, les champs de Lavande, les vignes, les garrigues – ou la couleurs des paysages qui inspira artistes, écrivains, cinéastes durant des décennies, –  le maquis, une formation végétale typique des paysages méditerranéens, – mais c’est aussi bien le maquis haut lieu de la résistance contre l’envahisseur allemand, contre la terreur nazie et leurs supplétives françaises de la milice.

Durant ces quatre jours de vacances, – je faisais aussi un peu de « trainspotting[2] » –  à la gare de Leucate – la Franqui , et à la gare de Perpignan … mais ce qui ma frappa le plus, durant mes préparations de ce cours de géographie, mon voyage de préparation à travers la France, à travers les midis française c’est de voir à quel point ce pays, qui fut un pays de chemins de fer,  est devenu un pays à l’abandon. Depuis des décennies, les gouvernements, qu’ils soient de gauche ou de droite, laissent mourir ce qui fut une fois le réseau européen Nr. 1 de chemin de Fer, à petit feu. Ceci concerne tout le territoire français, – Bitche depuis peu décroché du chemin de Fer, l’Auvergne ferme silencieusement une ligne après l’autre, – combien de temps encore verra –t-on circuler des trains sur la ligne des Causses. J’utilise pour cette notice de blog en photo de couverture le Z 27861-62 (Sncf) AGC devant le 76432 arrivant de Perpignan en Gare de Leucate – La Franqui – ici à la gare de Leucate – sur la ligne Narbonne – Perpignan – Cerbère – Port Bou  le service public ferroviaire  français fonctionne encore, – nous avons même un quasi service cadence pour les TER, – mais une très grande partie des ruraux français sont tout simplement débranchés  du réseau SNCF.

Les petits Pins parasol poussant entre les rails entre Gallician et St. Gilles sur la ligne d’Arles à Lunel sont plus qu’un symbole fort pour ce déclin. Ici sur cette partie de l’ancienne ligne Arles à Lunel, – où jusqu’en 2008 passait encore un train de marchandise pour desservir la distillerie de St.  Gilles – qui est déjà envahie par la végétation forestière on pourrait avec le livre « fractures françaises[3] » de Christophe Guilly tenir en main un magnifique cours sur le déclin des ruraux français. C’est peut être une coïncidence, – mais le fait que cette ligne de chemin de Fer  se situe dans la Deuxième circonscription du Gard – dont le député élu est Gilbert Collard apparenté FN, – est plus qu’un symbole fort. C’est en fait une image très parlante. Malheureusement je n’ai pas pris de photo de ce qui reste encore de cette petite ligne de chemin de Fer.

Depuis quelques jours je suis de retour en Allemagne, – et encore en train de préparer ce cours sur la géographie du midi méditerranéen français. Sur mon bureau le magnifique livre de Magali Laure Niededka sur Sanary sur Mer, – Sanary sur Mer qui fut pendant les années 1930 la capitale de la littérature allemande[4]. Le livre, un travail universitaire sur l’exil d’artistes d’expression allemande fuyant les fureurs du nazisme à Sanary sur Mer. Dans ce livre j’ai retrouvé les traces de Jeanpierre Guindon, germaniste vivant à Sanary. Monsieur Guindon il y presque 20 ans m’avait guidé avec un groupe d’étudiants allemands de l’université de Mannheim sur les traces des artistes allemand ayant trouvé refugiés à Sanary. Le livre de Magali Laure Nieradka est un travail universitaire – mais c’est tellement bien écrit – qu’on a l’impression de revivre partiellement l’ambiance des paysages de l’exil des artistes allemands à Sanary. Et plus, le  livre est particulièrement bien documenté. Sanary sur Mer – sera une des stations du cours de géographie sur les paysages méditerranéens français. Sans le refuge offert par Sanary sur Mer, – que serait devenue la littérature allemande? Que resterait – il de la Montagne magique ? Sans Sanary, pas de « Joseph et ses frères (Thomas Mann) », pas de « Geschwister Oppermann (Lion Feuchtwanger), pas de « Veuve Bosca (René Schickele) », car tous ces ouvrages ont été au moins partiellement écrit dans le ville refuge qui fut Sanary-sur-Mer[5].

Le livre de Magali Laure Nieradka nous rappelle, que pendant un des pires moments de l’histoire allemande, Sanary fut tout simplement la capitale de lettres allemandes.

Durant la préparation de ce cours de géographie et aussi pendant ces quatre jours de vacances à Port Leucate, – j’ai aussi pensé beaucoup à un de mes maitres – le Dr. Rainer Joha Bender – décédé il y vingt ans, le 23. Aout 1994 à Mannheim[6]. C’est aussi grâce à lui, et ses cours sur la géographie du Var qu’il tenait ensemble avec Michel Mestre et Catherine Mestre de l’Université de Toulon[7], que j’ai appris à déchiffrer et lire les paysages côtiers de la méditerranée provençale entre Marseille, Ciotat, Sanary, Toulon, Port Cros, Ramatuelle …. Ces paysages qui seront au cœur du cours que je prépare en ce moment. C’est avec Rainer Joha Bender, pendant une excursion en 1988 sur la « géographie touristique du Var »[8] que je découvrais les magnifiques paysages de Port Cros.

Pour clore ce petit billet de blog, – pendant les préparations de ce cours de géographie, – interrompue par ces quatre jours de vacances à Port Leucate, – la France s’est dotée d’un nouveau gouvernement, – le Gouvernement Manuel Valls (2). Je semble être un des rares électeurs de François Hollande qui salue le virage « social-libéral » de ce remaniement gouvernemental. Il y a quelques années, – les medias allemands préconisaient aux parents d’adolescents surfant sur les réseaux sociaux, d’entrer dans Facebook, pour se prémunir de mauvaises surprise – et c’est ainsi qu’avec l’aide de ma nièce Céline je suis entré dans Facebook. Dans tendance politique j’avais écrit « Libre penseur de tendance social-libérale ». Mes convictions n’ont guère  changé depuis. Donc je ne peux que saluer ce virage « social-libéral » du nouveau gouvernement Valls.

Photo: Z 27861-62 (Sncf) AGC devant le 76432 arrivent de Perpignan en Gare de Leucate – La Franqui © C.Neff 29.8.2014

Ouvrages cités :

Bender, R.J. (Ed.)(1988):  Deutsch-französisches Seminar Tourismus und Marketing : Toulon 5.-12. 6. 1988. Mannheim Geographisches Institut.

Flügge, M. (2007): Amer Azur. Artistes et écrivains à Sanary. Paris, ISBN 978-2-86645-650-4

Flügge, M. (2013): Traumland und Zuflucht. Heinrich Mann und Frankreich. Berlin, Insel Verlag Berlin. ISBN 978-3-458-35954-8

Lentz, S, Lukhaup, R. , Neff, C.,  Ott, Th., Swiaczny F. (Eds): Gedenkschrift für Rainer Joha Bender, Mannheim 1996, Mannheimer Geographische Arbeiten 44, ISBN 3-923750-66-8.

Nieradka, M.L.  (2010): Die Hauptstadt der deutschen Literatur. Sanary-sur-Mer als Ort des Exils deutschsprachiger Schriftsteller. Formen der Erinnerung 44, Göttingen, ISBN 978-3-89971-792-1

Christophe Neff, le 08.09.2014

P.S.: La lecture du billet « Mes vacances, Clopine » dans le Blog de Paul Edel, pendant mes quatre jours de vacances fin aout 2014 à Port – Leucate m’inspira à écrire ce billet, même si à première vue les deux billets n’ont guère en commun. Enfin, dans les deux billets on écrit sur des livres, des paysages et des hommes.


[3] Une petite impression personnelle  du livre « fractures françaises »  se trouve dans le  « billet la géographie le grand gagnant du scrutin des présidentielles 2012 »

[4] Nieradka, M.L .  (2010): Die Hauptstadt der deutschen Literatur. Sanary-sur-Mer als Ort des Exils deutschsprachiger Schriftsteller. Formen der Erinnerung 44, Göttingen

[5] Dans les pages 177-181 du livre de Magali Nieradka  (Ibidem)- nous trouvons un inventaire détaillé sur les ouvrages écrites par les écrivains d’expression allemand écrit a Sanary durant les années 1930-1940.

[6] Les amis et disciples de Rainer Joha Bender lui ont consacré une Gedenkschrift en 1996 « Gedenkschrift für Rainer Joha Bender » édite par Lentz, S. et al.1996).

[7] Voire aussi Mestre, M., Mestre, C. (1996) : Zur Universitätspartnerschaft Toulon – Mannheim. In: Lentz, et al. (Eds): Gedenkschrift für Rainer Joha Bender, Mannheim 1996, Mannheimer Geographische Arbeiten 44, p. XVII- XVIII.

[8] Bender avait publié les principaux résultats de ce cours/excursion franco-allemand dans une petite brochure (Bender 1998).

Blognotice 7.6.2012: changements de paysages dans le pays Leucatois

Vue sur la Franqui 31.5.2012
Vue sur la Franqui,  © C. Neff  31.5.2012

Cela fait presque 20 ans déjà que je fais des  cours pratiques  sur les paysages méditerranéens, géobotanique et dynamiques des changements de paysages, souvent dans le « Midi méditerranéen français », – mais aussi au Portugal, en Italie etc.  Pour une fois de plus, avec 20 étudiants en géographie & écologie du paysage, nous avons passé une semaine (du 26.5 au 3.6.2012) à la découverte des changements de paysages et de la géobotanique dans les Corbières maritimes et le pays Leucatois. Et des changements de paysages, petits et grands, étaient au rendez-vous.

la gare de Leucate - la Franqui 31.5.2012
la gare de Leucate – la Franqui, © C. Neff  31.5.2012

La petite gare de Leucate-La Franquia eu droit à une nouvelle horloge. J’inclus toujours la petite gare de Leucate la Franqui dans mes cours, car d’une part on peut très bien expliquer le développement du premier tourisme balnéaire à la Franqui et à Leucate Plage, développement touristique qui était dans ses débuts très lié aux chemins de Fer. La petite  station balnéaire de la Franqui, fut une des premières stations balnéaires de la côte du Languedoc, et ceci déjà au 19eme siècle. En plus la gare de Leucate est un site privilégié pour observer les cigales, – les arbres longeant voie et quais de la petit gare sont, pendant l’été, « couverts » de cigales. Malheureusement cette année, le chant des cigales n’était pas au rendez-vous, l’été n’ayant pour ainsi dire pas encore réellement commencé !

Entrez libres - au clus de Ninon 2.6.2012
Entrez libres – au clos de Ninon 2.6.2012, © C. Neff 1.6.2012

Au village, – à Leucate village, – découverte d’une nouvelle librairie indépendante « entrez libres – au clos de Ninon », – en fait  c’est une librairie salon de thé. Belle idée, – je cite le texte sur le site de cette nouvelle librairie Leucatoise « „Entrez Libres“ est une librairie pour se retrouver entre amis, mais aussi  faire de nouvelles rencontres, autour des mots et des idées. Elle se veut un lieu de paroles et d’expression, où pourront se mêler les styles, les cultures et les générations. »  Ainsi Leucate village, possède donc deux librairies, la librairie Adamus, – dont j’ai déjà parlé ici et et maintenant la librairie « entrez libres – au clos de Ninon ». Fait remarquable, car autre-part assez souvent les librairies, surtout les librairies indépendantes sont plutôt une « espèce en voie de disparition ».

Cap Leucate - vignes et sémaphore du Cap Leucate
Cap Leucate – vignes et sémaphore du Cap Leucate, © C. Neff 1.6.2012

Autre découverte, – le Mas des Caprices, un nouveau producteur de vins, qui s’est installé à Leucate, depuis quelques années déjà, mais que je viens de découvrir seulement maintenant.  Mireille et Pierre Mann, d’origine alsacienne, ont  tenté  en 2005 leur aventure vigneronne bio sur le plateau de Leucate.  Une partie de leurs vignes, se situe juste en face du sémaphore du Cap Leucate, pas loin de la parcelle sur laquelle je « suis » attentivement depuis de  longue années la dynamique végétale (Neff, C. 1999). Le blanc de l’œuf, Corbières blanc délicieux, provient de ce vignoble du Cap Leucate, à quelques pas, du sémaphore, de la falaise et de la fameuse plagette, et naturellement de la parcelle dont je suis la dynamique depuis de longues années. De voir  la « vigne » renaitre entre plateau et falaise de Leucate  et en même temps, il faut le noter, la reprise du pâturage sur une partie du plateau de Leucate,  laisse espérer  que la dynamique du paysage a pris, au moins sur cette partie de la « presqu’ile de Leucate » la bonne direction.

Cap Leucate – vue sur le Klim & Ko et le phare du Cap Leucate, © C. Neff 1.6.2012

Mais le changement de paysages le plus visible dans le pays Leucatois est certainement le restaurant Klim & Ko sur la falaise pas loin du Phare du Cap Leucate.  Comme une surcoupe volante le Klim & Ko, – disons le bâtiment conçu par Éric Raffy, survole  les vignes et garrigues du Cap Leucate. Esthétiquement parlant  le bâtiment est plutôt une réussite – pour le reste on dirait que c’est  un « vestige » bien visible du « Sarkozistan »  qui garnira pendant longtemps le paysage visuel du Cap Leucate. On pourrait naturellement se demander légitimement comment une telle construction – en pleine  zone Natura 2000 – peut obtenir un permis de construction. Et ceci dans un des derniers sites en France où  l’on trouve encore  la  Violette ligneuse (Viola arborescens) (cf. Neff 2003),espèce protégée au niveau national  français (fiche sur Viola arborescens sur le réseau telabotanica)  – qui en dehors du site entre le phare du Cap Leucate et le Sémaphore du Cap Leucate a presque entièrement disparu en France. Mais dans la France du Sarzkozistan, – et malheureusement même avant l’ère Sarkozistan – on a toujours eu une grande liberté avec les lois environnementales.

Ici la ville de Leucate investit pour vous Site de la falaise/Cap Leucate, © C. Neff 28.05.2012

En plus, sur les panneaux encore en place devant le Klim & Ko nous apprenons que la ville de Leucate a investi ici pour un « site d’accueil et promotion de la falaise » ,mais en fait il s’agit d’un restaurant gastronomique, ce qui n’est pas mentionné sur le panneau d’autopromotion de la marie de Leucate. On pourrait aussi légitimement se demander si l’argent de du contribuable doit servir à faire démarrer un « restaurant gastronomique » sur un site protégé ?!

Cette histoire du Klim & Ko, construite sur une des dernières perles sauvages de la méditerranée, un des derniers sites où  on trouve encore des Violettes  ligneuses, n’est certainement pas une référence pour le Maire de Leucate, Michel Py, qui en ce moment se présente pour la députation de la deuxième circonscription de l’Aude. Peut-être Michel Py entrera –t-il dans l’histoire politique, pour y avoir arraché cette circonscription historique, – ce fut la circonscription de Leon Blum pendant la troisième république, à la gauche, et ceci grâce  aux rivalités et guerres  de clan de la gauche Audoise. Notons que l’Indépendant pense que Michel Py na guerre de chance de prendre place sur le « fauteuil de Léon Blum ». Mais Monsieur Py, avec cette obscure idée  d’utiliser l’argent du contribuable, pour valoriser le site de la falaise de Leucate, en y construisant un restaurant gastronomique, dans un site classe Natura 2000, risque bien de trouver sa place dans les livre d’histoire du paysage français, comme le maire, ayant sacrifié  un des derniers  sites  de « Viola arborescens » françaises ,en fait  ce fut la plus grande station de Viola arborescens en France !

Concernant le Klim & Ko, étant entre autre aussi amateur de  bonne cuisine & de bons restaurant, – je vais certainement un jour y rendre visite, – le mal est déjà fait, – et donc pourquoi pas en profiter pour un bon repas gastronomique, en espérant  que les travaux de construction (qui  vont bientôt atteindre leurs fins) et les piétinements en plus que va certainement occasionner ce restaurant sur la falaise, ne vont pas sonner le glas pour les derniers viola arbustives. Concernant le cadre et le site du restaurant, – il est certes très exceptionnel, – mais de croire comme l’a fait Michel Py durant l’inauguration du Klim & Ko, je cite la dépêche du Midi « Leucate ; le restaurant Klim and Co inauguré : Enfin, Michel Py, maire de Leucate, a félicité tous les partenaires de ce projet qui offrira un nouveau haut lieu de la gastronomie ouvert à l’année afin d’ouvrir davantage le tourisme aux quatre saisons, en espérant également que ce site magnifique mènera ces nouveaux chefs vers toutes les étoiles.» – que le seul fait d’avoir un cite exceptionnel  pourrait être un  gage pour recevoir une  des fameuses  étoiles Michelin montre que Monsieur le Maire n’a que de piètres  connaissances de la géographie gastronomique française. Une très grande partie des tables étoilées françaises ne se trouvent pas sur un  site paysage exceptionnel,  bien au contraire. Il y en a, – mais c’est plutôt rare. Les tables étoilées, ont eu droit à leur(s) étoile(s) grâce au génie de leurs « grands chefs » – mais le cadre paysages n’y est pour rien !

Le grand virtail de St. Jacques de Port Leucate, © C. Neff 2.6.2012

Je finis donc  ce petit tour d’horizon  des changements de paysages dans le pays leucatois, – avec le constat, qu’une fois de plus  les hommes et le temps ont modifié le paysage. La gare a une nouvelle horloge, le village a maintenant  une libraire de plus et un nouveau domaine viticole bio. Le nouveau restaurant Klim & Ko sur la falaise, – est certes une réussite au niveau architectural, – concernant la géographie gastronomique des Corbières cela pourrait  enrichir le paysage culinaire régional, – pour le volet environnemental ce projet de valorisation de la falaise de Leucate pourrait bel et bien sonner le glas pour un site qui fut considéré comme la plus grande  et plus belle station de Viola arborecens en France. Pour enfin finir ce tour d’horizon de changements de paysage récent dans le pays Leucatois, notons que le premier des vitraux crée par  Jacques Loire du Centre international du vitrail de Chartres pour l’Eglise St. Jacques à Port Leucate vient d’arriver à destination. Le nouveau vitrail montre St. Jacques arrivant en bateau baigné par les couleurs et lumières en plein nef de la nouvelle église de Port Leucate. Là, enfin, – une vraie réussite !

Je viens donc de passer une très belle semaine de cours sur  la dynamique & géobotanique des paysages méditerranéens avec un groupe d’étudiants très engagé. Semaine riche en observations dont j’ai décrit quelques impressions ici même. Ce fut aussi une semaine avec une météo estivale, – sur le plateau de Leucate les températures oscillaient entre 29 et 34 C., presque pas de vent, ce qui est assez exceptionnel pour Leucate. Qui, même sans chant de cigales, cette semaine fut une vraie semaine de paysages estivaux dans le pays Leucatois entre Mer, Falaise et Corbières.

Bibliographie:

Neff, C. (1999): Observation géographiques et floristiques sur la presqu’île de Leucate. In: Bul. Soc. Et. Sc. Nat. Nimes et Gard, T. 62, 1999, 23-34.

Neff, C. (2003): Les Corbières maritimes – forment-elles un étage de végétation méditerranéenne thermophile masqué par la pression humaine ? In: Fouache, E. (Ed.): The Mediterranean World Environment and History. IAG Working Group on Geo-archeology, Symposium Proceedings. Environmental Dynamics and History in Mediterranean Areas, Paris, Université de Paris – Sorbonne 24 – 26 avril 2002. Paris, 191 – 202, (Elsevier France, ISBN 2-84299-452-3)

Photos : Toutes © C. Neff; 1. Vue sur la Franqui (31.5.2012), 2. La Gare de Leucate – la Franqui (31.5.2012), 3. Entrez libre – le Clos de Ninon à Leucate Village (2.6.2012), 4. Vignes et Sémaphore du Cap Leucate (1.6.2012),  5. Vue sur le Klim & Ko et le phare du Cap Leucate depuis le plateau de Leucate (16.2012), 6. Ici la ville investit pour vous (Site de la Falaise/Cap Leucate 28.5.2012), 7. le grand virtail de St. Jacques de Port Leucate (2.6.2012)

Christophe Neff, le 7.6.2012

Blognotice 19.5.2012: décidément la météo

Le mardi 15.5.2012 matin, jour de l’investiture du 7ème président de la Vème République, Monsieur François Hollande, en écoutant la radio pendant le petit déjeuner, on nous annonçait des fortes chutes de neige pour les divers Mittelgebirge (Forêt Noire, Jura Souabe) je me disais « décidément, la météo, cette première visite présidentielle prévue pour le soir du 15.5. à Berlin chez la chancelière ne sera, déjà de par le fait des aléas météorologiques  pas «  une promenade de printemps ». Le soir même l’avion présidentiel, avec François Hollande à bord, fut touché par la foudre, et retarda le voyage présidentiel vers Berlin. Et pendant ce temps, la neige couvrait les « Mittelgebirge allemands » (moyennes altitudes)presque 20 centimètres sur les hauteurs de la Forêt Noire.  Cette réapparition brusque d’une météo hivernale, cela me rappelait des souvenirs d’enfance : combien de fois les fleurs de notre « cerisier du japon » à Schramberg – Sulgen au Lärchenweg  et de notre Magnolia stellata, qui fleurissaient toujours début/mi-mai furent  couvertes de neige. En fait la Raumschaft Schramberg, ce petit pays, en moyenne forêt noire, ce fut aussi un pays sans vrai printemps, – souvent des chutes de neige jusqu’ à début /mi-mai  et après, tout d’un coup l’été arrivait, chaleur, temps lourd apportant ces séries d’orages remontant de l’alsace par la vallée de la Kinzig et s’accrochant aux sommets des « sargdeckel de Buntsandstein »(couvercles de cercueil en grès rose)  pour plonger vallées et montagnes  dans des pluies parfois diluviennes qui provoquent  parfois ici et là des inondations considérables dans la Raumschaft Schramberg. Une fois l’orage passé, chaleurs et temps lourd  revenaient en attendant le prochain « orage de montagne ». La Raumschaft Schramberg, n’était sûrement pas un pays de printemps. Si en Allemagne, il y a une région avec un beau printemps, c’est sûrement la « Pfalz » – le palatinat rhénan  – pays de vins et de la Mandelblüte (floraison des amandiers) – et la Pfalz depuis quelque temps s’autodésigne aussi comme « Deutsche Toskana (toscane allemande) ».  L’Allemagne,  ou au moins une partie du « Deutsche Bildungsbürgertum » est liée par des liens particulièrement affectifs avec l’Italie, ou disons avec une certaine image d’une Italie, image que personnellement je ne partage pas ; mais ceci est surement dû à mes racines familiales franco-italiennes. Pour revenir au petit livre, « Tour de Franz » dont je parlai dans mon dernier billet, je trouve le chapitre « Italienisch für Angeber (Italien pour prétentieux)» particulièrement réussi. Dans ce chapitre (pages 121-125), Cécile Calla, – dans un ton charmant dévoile cet « amour allemand » pour cette « Italie imaginaire ».

L’Allemagne politique a certainement honoré la nomination de  Jean – Marc Ayrault comme premier ministre, – la presse allemande a interprèté ceci comm eun  geste de bonne volonté envers l’Allemagne et le gouvernement Merkel. Personnellement, j’étais assez surpris de voir Laurent Fabius, farouche opposant de la constitution européenne lors du Référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe , nommé  Ministre des Affaires étrangères. Françoise Fressoz interprète cette nomination comme « signal aux électeurs de la France du non » – mais hélas cette explication ne convainc guère.

Au niveau personnel, j’étais ému de voir Aurélie Filippetti, promue  ministre de la Culture et de la Communication . Nous partageons, pour ainsi dire les mêmes racines, – l’immigration italienne dans le « Haut-Pays de Lorraine » ces « italiens » qui arrivaient parfois par trains complets pour y travailler dans les mines de Fer – et dans mon premier billet de paysages j’avais dédié un petit chapitre à son roman « Les Derniers Jours de la Classe ouvrière » – je cite « Revenant aux paysages, en lisant il y a quelques jours Les Derniers Jours de la Classe ouvrière de Aurélie Filippetti, je commence à replonger dans les paysages imaginaires de mon enfance, les paysages des histoires de mes grand parents, de l‘ immigration italienne en Lorraine, de la résistance, du combat politique de la classe ouvrière ». Et quelques semaines plus tard un autre billet, – et depuis en lisant assez régulièrement son blog, j’ai un peu suivit le parcours politique de « Madame la Ministre ». Mes grands-parents, surtout mon grand-père Jean Migliori, auraient surement été émus de voir un « macaroni » nommé Ministre, Ministre dans un gouvernement de gauche. C’était un peu leurs rêves – que les enfants des couches populaires, immigre ou pas, – nés français ou de souche italienne, polonaise etc. (L’immigration maghrébine n’existait pas encore – au moins dans leur temps d’ Instituteurs à l’école d’Hussigny), – puissent  grâce à l’école laïque changer le monde vers un meilleur monde, mais aussi par l’acquis des connaissances puissent  accéder à des hautes responsabilités politiques dans la république française.

Aurélie Filippetti se présente dans la première circonscription de Moselle à Metz pour la députation. Ce ne sera sûrement pas facile, mais je crois qu’elle pourrait bien réussir ce pari électoral. En tous cas, je lui souhaite bonne chance !

Je finis l’écriture de cette blognotice, – même si la « Unterhaardt » fait partie de ce pays de printemps du palatinat rhénan : nous connaissons aussi temps lourds et orages. Il fait assez lourd et je pense que nous risquons peut être ce soir un orage de printemps sur le Linange et la Unterhaardt.

Ouvrages citées :

Calla, Cécila (2009) : Tour de Franz.  Mein Rendezvous mit den Deutschen.Unter Mitarbeit von Johanna Lühr. Aus dem Franzöischen von Brigitte Lindecke. Berlin (Ullstein), ISBN 978-3-548-26862-0

Filippetti, Aurélie (2003) : Les derniers Jours de la classe ouvrière. (Stock – Le Livre de Poche), ISBN 2-253-10859-6

Ecrit le 19.5.2012, publié le 20.5.2012

Christophe Neff, Grünstadt

Blognotice 10.12.2011

L’affaire Montebourg laisse des traces dans les Zungenknoten du 10.12.2011 de Martin Graff sous le titre «Über  französische Germanophobie». Mais à vrai dire, – les propos « germanophobes » de Arnaud Montebourg sont presque passés inaperçu en Allemagne. Le discours de François Holland au Bundesparteitag de la SPD lundi dernier,  à plutôt intéressé les medias français  – mais grâce au Zungenknoten du 10.12.2011 de Martin Graff ce discours réapparait dans le paysage médiatique allemand.  Si il y eu a un discours à retenir du Bundesparteitag de la SPD 2011 – ce fut le discours du Altkanzler Helmut Schmidt « Deutschland in und mit Europa »  – et ce discours remarquable est dans un certain sens une réponse à « Madame Merkel, Bismarck, l’euro et nous, les autres Européens » de Monsieur Montebourg. Dommage que le SPD n’ait pas mis en circulation une traduction française du discours de Helmut Schmidt car ce texte mérite l’attention du publique français, du publique européen, car c’est de l’avenir de l’Europe que l’ancien chancelier parle avec verve et émotion. Entre temps, pour une fois de plus – les gouvernements on tenté de sauver l’Euro – et le prochain sommet de sauvetage laissera surement pas s’attendre longtemps ! Aveugle par le sauvetage permanent de la monnaie européenne nous ne remarquons pas qu’au cœur de l’Europe des 27 un nouveau régime autoritaire est en train de naitre. Très bon article de Jan – Werner Müller «Ist Ungarn noch demokratisch ? – die EU rettet Griechenland, ignoriert aber Ungarns Abdriften ins Autoritäre » sur la dérive dans l’autoritarisme de l’Hongrie de Victor Orban dans la Zeit du 8 décembre 2011. Ce samedi 10 décembre 2011 fut aussi jour des remises des prix Nobel 2011 –  cérémonie qui me lassa penser à la chaise libre lors de remise du prix de Nobel de la paix 2010 à Oslo le 10 décembre 2010  – le Prix Nobel de la paix 2010 Liu Xiaobo croupit encore de nos jours dans une prison chinoise –  j’espère que le monde libre n ‘oubli pas Liu Xiabo et les autres prisonniers politique en Chine!

Sources:

Rede von Francois Hollande, Kandidat der Parti Socialiste (PS) bei der französischen Präsidentschaftswahl 2012, beim ordentlichen SPD-Bundesparteitag am 5. Dezember 2011 in Berlin

Rede „Deutschland in und mit Europa“ von Helmut Schmidt Bundeskanzler a. D beim ordentlichen SPD-Bundesparteitag am 4. Dezember 2011 in Berlin

Christophe Neff,  le 10.12.2011

Blognotice 4.12.2011 – sur les propos germanophobes d’Arnaud Montebourg

Pour ce premier week-end de décembre la météo nous prévoit une tempête de neige sur les sommets de la Forêt – Noire – pour le Feldberg le dwd nous annonce de fortes chutes de neige – et des rafales d’ouragan (kräftige Schneeschauer und orkanartige Böen).  Une autre tempête – qui souffle sur le Rhin sont « les propos germanophobes d’ Arnaud Montebourg ».

« Je dis l’égoïsme allemand. Je parle du nationalisme allemand qui est en train de ressurgir à travers la politique à la Bismarck de Mme Merkel. Elle construit la confrontation pour imposer sa domination » Verbatim Arnaud Montebourg sur Question d’ Info le 1.12.2011. Et les propos  qu’il tient sur son blog dans le billet « Madame Merkel, Bismarck, l’euro et nous, les autres Européens… », même si ils sont un peu plus nuancés, vont dans la même direction.

Dans quel état la gauche se trouve-t-elle si certains des ses membres se croient obligés de recourir aux arguments germanophobes pour gagner quelques voix de plus ? C’est ahurissant  – et en plus je cite l’édito du Monde du 3.12.2012 intitulé «Certains socialistes, derrière leur ligne Maginot » – «En outre, même si elles viennent de chevaux-légers, ces critiques socialistes tombent dans le piège tendu par Nicolas Sarkozy, qui a choisi d’instrumentaliser le modèle allemand pour justifier ses réformes. » c’est politiquement contreproductif.  Une vraie attaque politique contre le gouvernement français aurait  pu être de pointer le doigt sur le fait que depuis le « Sarkozysme » règne sur la France, l’écart économique entre l’Allemagne et la France devient de plus en plus grand – il se creuse de jour en jour ! Et ceci n’est certainement  pas la faute de Madame Merkel. Mais jusqu’ à présent les propos de Montebourg – « ont été peu repris dans la presse outre-Rhin » comme l’écrit Frédéric Lemaître dans son analyse sur les actuelles relations du SPD et du PS la Süddeutsche en parle un peu  –  Montebourg est présenté comme un homme politique, de star juvénile de  l’aile gauche des socialiste utilisant le langage de l’extrême droite « Manche „Kameraden“, wie sich die Genossen in Frankreich nennen, schlagen dabei Töne an, die man eher aus dem Lager des rechtsextremen Front National erwarten würde. Ein frappierendes Beispiel liefert Arnaud Montebourg. Der jugendliche Star des linken Flügels der Sozialisten warf Merkel am Mittwoch vor, sie wolle den Euro töten und Deutschland am Ruin anderer Länder bereichern. Zudem betreibe sie eine Politik „à la Bismarck“ » Mais à part cela les rafales que le discours de Montebourg a provoquées en France n’on jusqu’à présent pas encore rejoint l’Allemagne. Même dans les Zungenknoten de Martin Graff dans la Rheinpfalz du 3.12.2011, ce fin sismographe des relations franco-allemandes – dont les derniers sont dédiés à la « Diktatur der Gefühle », on ne trouve pas un mot sur le discours  de Montebourg. Peut être la presse outre-rhin reprendra-t-elle les propos de Montebourg lors du discours de François Holland devant les congressistes du SPD Bundesparteitag 2012. Peut être les propos de Montebourg seront –ils simplement couverts par les premières neiges en Forêt Noire  et n’atteindront jamais le grand public allemand.  En plus les medias allemands en ce moment sont plutôt intéressés par le futur de « Wetten dass … ? », surtout  pour savoir qui prendra la succession de la Thomas Gottschalk, l’actuel présentateur du show (jusqu’au 3.12.2011  et après, on ne sait pas trop !), que par le déraillement germanophobe de Arno Montebourg.

 

De très bonnes critiques sur la politique européenne de Merkel – se trouvent dans l’analyse de Frédéric Lemaître du  Monde « Angela Merkel et l'“Europe allemande“ » – ou  dans l’édito du NYT « Germany’s Denial, Europe’s Disaster «  du 29.11.2011, car on peut très bien critiquer cette politique, même la critiquer sévèrement, comme le fait le NYT, sans tomber dans la pure germanophobie, comme le fait Monsieur Montebourg.

Issu d’une famille de gauche, franco-allemand, voir un homme politique qui se prétend être de gauche, une prétendue star de la gauche française, ce monsieur 17 %   tomber dans la germanophobie pour quelques voix électorales de plus, cela me semble être une absurdité monstrueuse !  Schämen Sie sich Herr Montebourg ! Honte à vous monsieur Montebourg !

Christophe Neff, le 4.12.2011

 

Blogroll : Aurélie Filippetti

cv-les-derniers-jours-fili.1248682145.jpgEn écrivant le 25.7 mini-billet signalant le billet « Jean Miglirori le socialiste » dans le blog famillenounouneff – je me disais qu‘ il faudrait peut – être mettre le Blog d‘Aurélie Filippetti sur mon blogroll. J’avais déjà signalé son livre „les derniers jours de la classe ouvrière“ dans I. Un blog sur les paysages : un petit début – ou quelle langue choisir ? – je cite : « Revenant aux paysages, en lisant il y a quelques jours les Les Derniers Jours de la Classe ouvrière de Aurélie Filippetti, je commence à replonger dans les paysages imaginaires de mon enfance, les paysages des histoires de mes grand parents, de l‘ immigration italienne en Lorraine, de la résistance, du combat politique de la classe ouvrière. Je n‘ ai jamais mis les pieds dans ce pays, mais en lisant le livre d’Aurélie Fillppetti, j‘ avais l‘ impression de connaître chaque ruelle de la Basse – Italie d‘ Hussigny, la cour de l‘ ecole d‘ Hussigny , les cheminées du four crématoire du camp de Thil , les mines de fer, les peurs de la gestapo, des SS, – à vrai dire une géographie imaginaire qui n‘ existait que dans ma mémoire d‘ enfant, mais qui a survécu à l‘ enfance et qui ressurgit pendant la lecture du livre de Fillipetti. C’est en fait aussi la lecture du roman autobiographique de Fillipetti, qui m’a donné le courage de m’attaquer à ce blog sur les paysages, – même si je n’ai pas encore résolu le problème de la langue d’écriture adéquate. « – donc pourquoi ne pas mettre en blogroll son blog comme je sympathise un peu avec ses idées politiques. En plus, je trouve assez sympathique qu’elle ne renie pas ses souches originaires. Notons que la 7ème circonscription de Meurthe-Moselle où se situe Hussigny n’est pas la circonscription de Filippetti – mais celle du député Christian Eckert (P.S.). Filippetti , mais cela doit être bien connu, est député de la 8ème circonscription de Moselle. Son roman, qui est plutôt un documentaire historique, qu’un roman & récit autobiographique m‘ avait tellement impressionné que je me suis même aventuré avec les quelques mots d‘ italien qui me restaient d‘ écrire un petit article sur wikipedia.it sur l‘ auteur de « Les Derniers Jours de la classe ouvrière ». Je ne vais pas faire une critique du livre de Filippetti, se sera peut être pour un autre billet. Mais le livre nous montre bien qu’il faudrait absolument s’attaquer à une vraie documentation scientifique, – sorte de livre de mémoire – avant que les souvenirs de l’immigration italienne dans le « Haut-Pays » se dissipe à tout jamais dans le temps et l’oubli. Un livre que retrace la vie des italiens du Haut-Pays, leurs angoisses et les peurs, leurs petite joie de gnocchi et cappelletti du dimanche, mais aussi leurs espoirs vers un meilleur avenir, – en fait leurs espoirs étaient rouges – rouge comme communistes, rouge comme socialistes !

Et mon grand – père Jean Migliori , lui surnommé le sorcier rouge de Hussigny, lui il croyait encore au rêve socialiste rouge, à l‘ école républicaine laïque – au changement vers un meilleur monde par l‘ éducation et la connaissance – et il y a même de nos jours encore des personnalités politiques de gauche qui croient à ces idées et rêveries socialistes d‘ antan – comme nous le montre par exemple Frank Walter Steinmeier dans un interview publie dans la Zeit – « Jede Mark zählt » le 23.07.2009.

En ce qui concerne le Blog d‘Aurélie Filippetti, c’est fait, il se trouve depuis hier sur mon blogroll.

Sources & Ouvrages citées :

Filippetti, Aurélie (2003) : Les derniers Jours de la classe ouvrière. (Stock – Le Livre de Poche), ISBN 2-253-10859-6

Christophe Neff, Grünstadt le 27.6.2009