Blognotice 15.12.2013: Siggi – le vainqueur!

Ce fut un long et difficile chemin – mais à la fin du compte, Sigmar Gabriel remporta l’épreuve  du Mitgliederentscheid du SPD en grand vainqueur. Ce fut un vrai plébiscite pour le chef du SPD. Il y a presque six semaines, dans ma dernière blognotice, j’étais encore assez sceptique  sur ce que les « Mitglieder » – les membres du SPD suivraient le « Vorstand » vers une grande coalition avec la CDU.

Le score du Mitgliederentscheid est impressionnant, –  75,96% des adhérents  ont approuvé le Mitgliederentscheid. Ce score est d’autant plus incontestable que 77% des 474820 adhérents du SPD, (369680 exactement) ont pris part à ce vote qui constituait une procédure inédite dans l’histoire de la SPD (et dans l’histoire allemande comme le rappelle Frédéric Lemaitre dans son post de blog intitulé «Les sociaux-démocrates plébiscitent la grande coalition avec Merkel »).

Les deux arguments qui ont finalement fait basculer la pendule vers ce « oui massif » – étaient – le Mindestlohn – le salaire minimum à 8,50 euros, et la « Rente mit 63 » la retraite à 63 ans qui doit permettre aux salariés de 63 ans ayant cotisé 45 ans de prendre leur retraite sans pénalité, – car en ce moment l’âge de retraite, suivant  des classes d’âges se situe entre 65 1/2 et 67 ans. C’est la classe d’âge de 1964 qui partira en retraite en 2031 à l’âge de 67 ans. En introduisant la « Rente mit 63 » la SPD se réconcilie avec les « Facharbeiter »  – ces Facharbeiter qui commencent leur parcours professionnel  avec un apprentissage à l’âge de 14-18 ans, – et qui formaient jusqu’ aux fameuses réformes Hartz IV de Gerhard Schröder une grande partie de l’électorat traditionnel de la SPD.

Avec un tel plébiscite dans son  dos, Sigmar Gabriel renforce la position de la SPD dans la Grande Coalition, la fameuse Groko avec la CDU, à tel point que le verdict électoral des dernières Bundestagwahlen, qui fut un des plus mauvais résultats électoraux de la SPD depuis 1949 au niveau fédéral, semble presque oublié. Décidément, avec les résultats de ce Mitgliederentscheidt le poids politique de la SPD dans le Cabinet Merkel III surpasse largement son poids électoral actuel. Reste à savoir comment la Social-démocratie usera de cette nouvelle force politique au sein de la « Groko » au-delà du « Koalitionsvertrag ».

D’ailleurs le mot « Groko », pour finir ce petit billet, cet acronyme pour Große Koalition (Grande Coalition), a été élu « Wort de Jahres 2013 » (Mot de l’année  2013) – par la Gesellschaft für Deutsche Sprache !

Christophe Neff, le 15.12.2013

Blognotice: 04.11.2013 – SPD: le difficile chemin vers une grande coalition

Comme je l’ai déjà écrit dans mon dernier billet, « je pense que les barons de la SPD auront des grandes difficultés à  persuader les militants de la SPD de voter pour une « Grande Coalition » lors du Mitgliederentscheid ».  Sauf miracle, le Mitgliederentscheid qui est prévu pour la semaine du 6 au 12. Décembre, pourra se relever d’un désastre pour les dirigeants de la SPD. Une très grande parti des militants du SPD semblent être opposées à une grande coalition. La Unterhaardter Rundschau commence son reportage sur le Parteitag du SPD-Unterbezirks Neustadt/Bad Dürkheim du 30.10.2013 à Grünstadt avec les mots suivants:   „Si le débat sur la grande coalition pendant le SPD-Unterparteitag  reflète les avis de tout le parti en Allemagne, il n‘ y aura pas de majorité lors de la Mitgliederbefragung pour une participation de la SPD à  un prochain gouvernement (Wenn die Debatte über eine Große  Koalition beim SPD-Unterbezirksparteitag  ein Spiegelbild der Stimmungslage  der gesamten Partei ist, dann gibt es bei der Mitgliederbefragung keine Mehrheit für einen Eintritt der Sozialdemokraten in die Regierung (Die Rheinpfalz-Unterhaardter Rundschau 2.11.2013“). Dans ce même reportage on apprend aussi, que des dix orateurs, seulement deux se sont prononcée, à condition que dans le « Koalitionsvertrag » se retrouvent une  partie de principales « promesses électorales de la SPD, pour une participation de la SPD dans le prochain gouvernement Merkel.  Ces deux orateurs étaient Manfred Geis, le député de la SPD de la circonscription de Bad Dürkheim au Landtag de Rhénanie-Palatinat, – et un certain Christophe Neff de Grünstadt (bloggeur sur le Monde.fr.) Vu l’applaudimètre, – l’approbation de l’intervention de Manfred Geis et de la mienne par les délègues de la SPD fut plutôt faible, les autres orateurs se prononçant pour une non-participation de la SPD à un gouvernement Merkel furent véritablement ovationné par les militants-délégués de la SPD !

Etant moi-même membre de la SPD, – je ne peux que réitérer ma position prononcée  pendant ce Unterbezirksparteitag, position qui a été aussi reprise par la presse régionale (Unterhaardter Rundschau). A condition  que le Koalitionsvertrag reprenne  les principales promesses électorales  de la SPD, dont le « Mindestlohn (SMIC) », – un investissement massif dans les infrastructures et dans la recherche universitaire, je pense que le SPD devraient prendre le chemin d’une grande coalition. En plus il faut peut-être le rappeler, – le SPD est déjà sortie vainqueur d’une grande coalition, – ce fut en 1969, quand Willy Brandt après 3 années de grand coalition sous le chancelier Kurt Georg Kiesinger, gagna les élections fédérales de 1969, donc le SPD en aucune façon ne devrait avoir peur de Madame Merkel. Ajoutons à cela aussi un point de vue franco-allemand (et européen), – l’installation d’un Mindestlohn en Allemagne, –  mettrait enfin fin à certaine pratique de concurrence déloyale de certaines branches industrielles (par. Ex. l’abattage) et de  plus permettrait dans certaines régions de l’Allemagne de l’Est  que les employée puissent  enfin vivre dignement de leur salaire !

Mais soyons clairs, – vue la « Stimmung » actuelle des simples militants de base de la base de la SPD, – le chemin de la SPD vers une coalition sous la chancelière Angela Merkel me semble être particulièrement difficile. Sauf miracle, je pense même  que le résultat du fameux Mitgliederentscheid en Décembre sera un grand «Nein (Non) »  à une participation gouvernementale de la SPD dans une coalition avec la CDU !

Sources citées :

Die Rheinpfalz – Unterhaardter Rundschau (2013) : „Zur Sache Debatte zur Großen Koalition“,   Die Rheinpfalz – Unterhaardter Rundschau, Nr. 254, Samstag 2. November 2013.

Christophe Neff, le 04.11.2013

Blognotice 28.10.2013: Bienvenue au Merkelland

Mandats directs lors de l’élection du 22 septembre 2013. Légende: bleu = CDU/CSU, rouge = SPD, violet = die Linke, vert = les Verts. Source Wikimedia.org 2013

Il y a maintenant plus que quatre semaines Madame Merkel a remporté un grand succès électoral, frôlant presque la majorité des sièges du 18ème Bundestag. Politiquement parlé, ce succès électoral, qui fut un véritable raz de marée pour la CDU( voir  les résultats directs (Direktmandate) de la CDU)fut plutôt une victoire à la Pyrrhus, plus de quatre semaines après les élections, le nouveau gouvernement ne s’est pas encore formé. En ce moment il semble qu’une grande coalition avec la SPD est en train de se former, mais il ne semble pas du tout acquis que les troupes de la SPD suivront leur général Sigmar Gabriel pour une grande coalition sous la chancelière Merkel. Est-ce que les membres du SPD, voteront lors du « Mitgliederentscheid », qui est prévu afin de finaliser les « pourparlers de Coalition »  pour le « Koalitionsvertrag » avec la CDU. Ce Mitgliederentscheid semble encore très loin, mais actuellement je pense que les barons de la SPD auront des grandes difficultés à  persuader les militants de la SPD de voter pour une « Grande Coalition » lors du Mitgliederentscheid. La peur d’être marginalisés par la superpuissante Angela Merkel et la CDU est grande chez les simples « Mitglieder »(adhérents) de la SPD. Et si Angela Merkel ne trouvait pas de partenaire, elle ne semble guère tentée par l’option d’une Minderheitsregierung (Gouvernement minoritaire), – des nouvelles élections,  les Neuwahlen , des potentielles nouvelles élections porteront vraisemblablement la CDU vers une majorité absolue au Bundestag, une situation, il faut le rappeler, que jusqu’à présent seulement Kondrad Adenauer avait réussi  lors des élections fédérales de 1957 à affronter. La SPD se trouve donc aussi dans une situation délicate. Pour voir à quel point la CDU est déjà omniprésente dans le paysage politique allemand depuis les Bundestagswahlen 2013 il suffit de jeter un coup d’œil sur la carte des Direktmandate (Mandants directs), le bleu (CDU) (191 mandats directs) et le bleu-foncé (CSU) (45 mandats directs) dominent largement, – par contre l’opposition en rouge le SPD (58), la Linke en violet (4 mandats directs), et les verts en vert (avec 1 mandat quasiment invisible) est presque invisible face aux couleurs bleu dominantes. J’ai bien l’impression, qu’en France, cette facette du succès électoral de Madame Merkel est restée inconnue. Lisant assez souvent les commentaires dans les divers articles du Monde sur l’Allemagne, dans le Blog de Frédéric Lemaitre etc. on a assez souvent l’impression qu’une grande partie de commentateurs croient vraiment qu’une grande partie des Allemands vit sous le seuil de pauvreté, végétant au niveau Hartz IV avec des petits boulots à 1 euro l’heure.  Mais ceci est une image d’Epinal qui et ici je reprends une citation de Guillaume Duval (2013 : 10) « ne peut cependant fonctionner que parce-que qu’elle s’appuie sur l’ignorance profonde et probablement croissante de sujet de l’Allemagne ». Madame Merkel n’aurait jamais rapporté ce raz de marée électoral le 22. Septembre 2013, si une grande partie de la population allemande vivait sous le seuil de pauvreté avec un salaire guère au-dessus du niveau Hartz IV. Naturellement il y a de la pauvreté, des exclus, des marginaux dans l’Allemagne des années 2013, oui il y a même comme en France des quartiers à Berlin ou à Dortmund ou à Duisburg où la police n’ose pas trop entrer, – cela existe – mais cela est loin d’être une généralité dans l’ Allemagne de l’an 2013.

Pour avoir un tableau assez réussi de l’Allemagne avant électorale de 2012 & 2013 je ne peux que recommander le livre de Guillaume Duval « Made in Germany. Le Modèle allemand au-delà des Mythes » même si ici et là se trouvent quelques erreurs d’approximations. La grande victoire électorale de Madame Merkel du Septembre 2013, même si au niveau politique cela ressemble plutôt  à une victoire à la Pyrrhus, montre à quel point une très grande majorité des allemands sont satisfaits  de  leur situation socio-économique actuelle. Au niveau actuel il est encore difficile de déchiffrer la silhouette du prochain gouvernement allemand. Par contre ce gouvernent devra résoudre au moins deux défis majeurs. S’attaquer enfin au problème d’une infrastructure en pleine décomposition.  À part le réseau classique ferroviaire français qui vu l’état des lignes de chemin de Fer dans le Massif central, les Vosges du Nord etc. est dans piètre état, on peut dire qu’en général  les voies de communication en France sont dans un meilleur état qu’en Allemagne. Le deuxième défi c’est d’enfin s’attaquer  au grave dysfonctionnement de la recherche universitaire et appliquée en Allemagne. Dans une très grande partie des matières scientifiques une majeure partie des Post-Docs est obligée d’émigre aux Etats-Unis, au Canada, en Suisse – et même en France  – car ils n’ont aucune chance de trouver un poste permanant dans le système de recherche allemand, grâce à la fameuse règle de 12 ans[1]. Une société, qui est tellement dépendante  du savoir-faire de ces ingénieurs et scientifiques comme la société allemande va droit au mur si elle n’est pas capable de créer des débouchés et des perspectives pour ses meilleures têtes ! Donc déjà deux défis énormes à affronter pour le prochain gouvernement allemand, il y a de plus le problème démographique qui pèse lourdement sur l’avenir allemand,  la société allemande est une société vieillissante ! Mais pour le problème démographique allemand il n’y a certes pas de solution politique à court et moyen terme !

Mais pour l’instant, l’Allemagne attend surtout avec une impatience grandissante la composition du nouveau gouvernement Merkel. Avec qui Madame Merkel, avec quelle équipe va-t-elle gouverner l’Allemagne pendant les prochaines quatre ans ?

Sources:

Duval, Guillaume (2013): Made in Germany. Le Modèle allemand au-delà des Mythes. Paris, Éditions du Seuil janvier 2013, ISBN 978-2-02-109779-5

Wikimedia Org (9.10.2013): Carte des mandats directs = Direktmandate nach Partei und Vorsprung – Bundestagswahl 2013, endgueltiges Ergebnis Source: http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Direktmandate_nach_Partei_und_Vorsprung_%E2%80%93_Bundestagswahl_2013,_endgueltiges_Ergebnis.svg  et  http://vis.uell.net/btw/13/atlas.html?wkr13sieger dernière consultation des deux sources 27.10.2013 19:00

Christophe Neff, le 28.10.2013


[1] La fameuse règle de 12 ans (Wissenschaftszeitvertragsgesetz) préconise que avec un doctorat on peut au maximum travailler 12 ans (6 ans de temps de doctorat, 6 ans de temps post-doc) dans la recherche scientifique sur un contrat à durée déterminée. Si durant ces 12 ans on ne trouve pas de poste permanent (unbefristete Planstelle) on doit quitter la recherche universitaire (ou établissement équivalent) !

Blognotiz 21.09.2013: Mehr Demokratie wagen mit Heike Mrosek – Handwerk

Meine drei letzten Artikel (1,2,3)  in Paysages waren größtenteils dem Wahlkampf der SPD Direktkandidatin des Bundestagswahlkreis Neustadt – Speyer  Heike Mrosek-Handwerk gewidmet. So schrieb ich beispielsweise in meinem letzten Blogbeitrag „Blognotice 19.09.2013: dernier marathon électorale pour les Bundestagswahlen du 22.9.2013“ über den sehr engagierten Wahlkampf von Heike Mrosek-Handwerk – „unermündlich im Wahlkreis Neustadt-Speyer unterwegs, um dem Bürger ihr Gehör zu schenken versucht sie das unvorstellbare, nämlich Norbert Schindler den Wahlkreis streitig zu machen (im franz. Original « Ainsi dans la circonscription de Neustadt – Speyer Heike Mrosek-Handwerk tente l’imaginable,  de battre Norbert Schindler pour le « Direktmandat ». On a l’impression qu’elle est partout, toujours à l’écoute du citoyen. »).

Wenn man mich nach einem passenden Wahlkampfslogan für den Wahlkampf für Heike Mrosek-Handwerk gefragt hätte, dann hätte ich mit einem abgewandelten Willy Brandt Zitat geantwortet „mehr Demokratie wagen, deshalb Heike Mrosek-Handwerk wählen“.

Vor vier Jahren gab es in paysages ein kleines Posting zur Unterstützung des SPD – Kandidaten Dr. Wolfgang Ressmann mit dem Titel „Mit der roten Berta nach Berlin“. Heute am Vorabend der Bundestagswahlen, schreibe ich einfach „Mehr Demokratie wagen mit Heike Mrosek – Handwerk!“.

Christophe Neff, le 21.09.2013

Blognotice 19.09.2013: dernier marathon électorale pour les Bundestagswahlen du 22.9.2013

Les Bundestagswahlen (Élections fédérales allemandes de 2013) du 23.9.2013 se rapprochent de plus en plus. Les candidats, surtout ceux n’ayant pas la chance d’obtenir une bonne place sur les Landeslisten (voir aussi mon dernier post), essaye dans un dernier marathon électorale de persuader les électeurs de leurs circonscription de leur donner leur voix.  Ainsi dans la circonscription de Neustadt – Speyer Heike Mrosek-Handwerk tente l’imaginable,  de battre Norbert Schindler pour le « Direktmandat ». On a l’impression qu’elle est partout, toujours à l’écoute du citoyen.

Mais même les candidats ayant une place sure dans le prochain Bundestag, grâce à la fameuse Landesliste, essayent de gagner leurs mandat directement, – car la loi électoral a été change le 9.5.2013[1], – et le nombre des mandats  du prochain Bundestag pourrait considérablement augmenter grâce aux nouveaux  « Ausgleichsmandate ». Par exemple « Cansel Kiziltepe » candidat du SPD à Kreuzberg, tente sa chance face  à Hans-Christian Ströbele, le seul candidat des verts arrivé en tête dans une circonscription lors d’élections de 2009. Fréderic Lemaitre (2013) a d’ailleurs dressé un sympathique portrait de la candidate SPD  dans le Monde Dimanche15- Lundi 16 septembre 2013. J’ai fait la connaissance virtuel de « Cansel Kiziltepe » en rédigeant mes deux articles sur Ottmar Schreiner (voire ici et ici) et je pense que la candidate symbolise aussi le renouveau de la SPD. Mais Cansel Kiziltepe n’est pas la seule candidate SPD issue de l’immigration turque, – il y a par exemple Ergun Can dans la circonscription de Rottweil-Tuttlingen, qui essaye de réussir un bon résultat face à Volker Kauder,  un bon résultat qui pourrait lui permettre de se positionner pour une meilleure place sur la « Landesliste » pour les election de 2017.

C’est avec des personnalités comme « Cansel Kiziltepe, Heike Mrosek-Handwerk, Ergun Can», des candidats issus du milieu de la société, que la SPD pourrait rebondir dans quatre ans. Car même si dans les sondages de la SPD semble enfin grimper un peu, – la chancellerie, sauf miracle, restera dans les mains de la CDU. La question est plutôt de savoir avec qui Madame Merkel pourra gouverner l’Allemagne pour les prochains quatre ans.

Est-ce que le FDP pourra vraiment se maintenir au Bundestag ? Mais la grande énigme des élections du 23.9.2013 sera le score de l’AFD. Est-ce que ce nouveau parti réussira-t-il de sauter au-dessus de la barre fatidique de 5% des « Zweitstimmen ». Ce parti se présente la première fois pour les élections législatives, et les instituts de sondage, ont du mal à cerner sa vraie importance électoral. Personnellement je crois, que l’AFD a des vraies chances de faire partie du prochain Bundestag, – vue les marges d’erreurs statistiques des sondages, une telle perspective me semble pas tellement inimaginable.

Peut-être le choix du corps électoral allemands nous réservera aussi quelques surprises !  Dimanche le 22.09.2013 vers dix-huit heures on en saurra un peu plus !

Sources:

Lemaître, Frédéric (2013): Mme Kiziltepe, candidate issue de l’immigration. Dans le Monde, Dimanche15- Lundi 16 septembre 2013, p. 2. (L’article dans l’édition abonnés electronique)

Photo/Scan : Carte postal promotionnel d’ Heike Mrosek-Handwerk pour les Bundestagswahlen 2013. (Texte « Vivre la démocratie – allez voter le 22.09.2013, première voix Heike Mrosek – Handwerk, deuxième voix SPD »)

Christophe Neff, le 19.09.2013

 

 


[1] La loi respective fut votée le 21.2.2013 (Zweiundzwanzigstes Gesetz zur Änderung des Bundeswahlgesetzes http://dipbt.bundestag.de/extrakt/ba/WP17/495/49591.html)

Blognotice 09.09.2013: Quand Willy fut élu chancelier

« Als Willy Kanzler wurde » – quand Willy fut élu chancelier – tel est le titre de l’article de Rheinpfalz (2013) qui dresse un portrait de la candidate de la SPD Heike Mrosek-Handwerk  (sur Heike Mrosek-Handwerk voir aussi mon dernier article Auf ein Glas Wein mit Heike beim Kraftsportverein Grünstadt am 12.08.2013) pour la circonscription de Neustadt – Speyer pour les Élections fédérales allemandes de 2013 du 22.9.2013. En fait Willy Brandt  fut élu chancelier le 22 Octobre 1969, le premier gouvernement Brandt, commença avec cette fameuse phrase « Mehr Demokratie wagen (oser plus de democratie) »  dans la « Regierungserklärung du 28.10.1969 ».  Le premier gouvernement Brandt de 1969 fut donc le premier gouvernement de gauche allemand d’après-guerre. D’ailleurs dans le sympathique petit livre de Guillaume Duval (2013) sur le Modèle allemand (Made in Germany. Le Modèle allemand au-delà des Mythes)  l’auteur fait une grand erreur d’approximation écrivant sur Gerhard Schröder le vainqueur de Helmut Kohl « Rien de tel en 1988 : l’alternance fut complète, la gauche était majoritaire seule, les Verts et le SPD disposant  de la majorité absolue au Bundestag. Jusque-là, lorsque le SPD avait accédé au gouvernement, il avait dû le faire soit dans le cadre d’une grand coalition avec la CDU (1966-69), soit en s’appuyant sur le FDP, le petit parti libéral de centre droit (1969-1982). »

La FDP des deux gouvernements Brandt  n’était pas un parti libéral de centre droit, mais c’était un parti de tendance gauche-libérale, comparé  à la FDP de nos jours on pourrait même parler d’un vrai parti de gauche. La FDP d’aujourd’hui est un autre parti, – le « Social-libéralisme » est devenu  une « note de bas de page » de l’histoire de la FDP, – le libéralisme de gauche , on le retrouve aujourd’hui surtout chez les Verts allemands, et aussi en partie dans la SPD. Les gouvernements de Willy Brandt, sont donc considérés  dans la mémoire collective allemande (à juste titre) comme les premiers gouvernements de gauche de la Bundesrepublik Deutschland. D’ailleurs Willy Brandt avait tellement « remué » la Société allemande au début des années 1970, qu’il procura à la SPD dans les Élections fédérales allemandes de 1972  un score de 45,8% des voix (Zweitstimmen),  un résulta historique, que jamais la SPD n’a atteint depuis. De nos jours on est loin de tels résultats électoraux. Oui, Willy Brandt avait réussi l’exploit de remuer profondément la société allemande durant les débuts des années 1970. Je me souviens encore bien, j’étais un petit gamin, quand mon père en 1972 avant les élections fédérale m’avait amenait à accompagner sa classe bachelière pour une visite des usines Junghans à Schramberg. Une très grande majorité des bacheliers portaient de badges « Willy Brandt»  cela m’avait  profondément impressionné. Le premier gouvernement Brandt avait rabaissé l’Age électoral à 18 ans, les élections du 19. Novembre 1972 furent les premières s élections au niveau fédéral où les 18-20ans pouvaient voter. Jamais depuis ce 19. Novembre 1972 la SPD n’a pu retrouver cet élan électoral. Cette  véritable «onde de choc démocratique », cette « conscience sociale », qui avait touché l’Allemagne durant les années Brandt avait rapproché  la jeune écolière Heike Mrosek vers le SPD. 11 ans après la démission du chancelier Brandt, en 1985, Heike Mrosek entra dans la SPD. Et maintenant 28 ans après son début dans la SPD, 44 ans après que Willy Brandt fut élu chancelier de la jeune République fédérale allemande elle essaye de gagner la circonscription de Neustadt – Speyer pour le SPD. Pas facile, – la circonscription de Neustadt – Speyer est le fief de Norbert Schindler de la CDU, sorte de Christian Jacob allemand, vice-président du très influent Deutscher Bauernverband. Gagner le « Direktmandat »  contre Schindler serait presque un miracle. Reste la voie par les « Zweitstimmen » – mais pour réussir à avoir une bonne place sur les fameuses « Landeslisten » il faut convaincre les barons régionaux de la SPD. Comme l’a décrit dernièrement Karl Lauterbach (2013) lors d’une interview dans le Spiegel le système d’attribution des places sur les listes de la SPD (et des autres partis)  est problématique et le procédé est complètement opaque[1]. Madame Mrosek-Handwerk n’a pas réussi à gagner une bonne place sur la Landesliste du SPD Rheinland Pfalz. Pour qu’elle puisse avoir une réelle chance d’être élue au prochain Bundestag la SPD devraient au moins dépasser les 30% de voix au niveau fédéral. Même si après le « duel télévisé entre la chancelière Meckel  et le candidat Steinbrück  du 1.9.2013» la cote de la SPD semble monter un peu, – entre 25 à 28% – on est très loin des 45% que Willy Brand récolta  pour la SPD en 1972, – les chances pour Heike Mrosek – Handwerk de pouvoir siéger au prochain Bundestag sont assez faibles. Mais en débit de faibles chances de se voir élue au prochain Bundestag, Heike Mrosek-Handwerk ne cesse  son combat électoral sur le terrain de la circonscription de Neustadt – Speyer. Avec le souffle de Willy Brandt dans le dos elle essaye de convaincre les électeurs du fief de Norbert Schindler que le SPD est encore un parti de gauche. Un parti de gauche, qui incarne encore les idées de Willy Brandt sur la justice sociale et l’égalité des chances, une gauche qui essaye d’améliorer les conditions de vie du peuple.

Sources :

Duval, Guillaume (2013): Made in Germany. Le Modèle allemand au-delà des Mythes. Paris, Éditions du Seuil janvier 2013, ISBN 978-2-02-109779-5

Die Rheinpfalz – Unterhaardter Rundschau (2013): Als „Willy“ Kanzler wurde.  Die Direktkandidaten (7). Heike Mrosek-Handwerk stammt aus einer Arbeiterfamilie. Ihre Eltern ermöglichten ihr eine gute Ausbildung. Diese Erfahrung und das, was sie als Fachanwältin für Familienrecht erlebt, sind die Gründe, weshalb sich die SPD-Kandidatin für Bildung und Chancengleichheit junger Menschen einsetzt – unabhängig vom Einkommen der Eltern.  In: Die Rheinpfalz Nr. 195, Freitag 23. August 2013.

Lauterbach, Karl (2013): „Illoyal, herablassend, falsch“  Spiegel – Gespräch. Der SPD-Abgeordnete Prof. Dr. Dr. Karl Lauterbach, 50, über das schwierige Verhältnis von Intelligenz und Politik, die Wandlung vom Wissenschaftler zum Politiker und seinen Widerstand gegen den damaligen SPD-Chef Kurt Beck. In: Der Spiegel, 36/2013, 46-48.

Christophe Neff, le 09.09.2013


[1] Lauterbach (2013, 47): „Das System der Listenaufstellung ist in allen Parteien, auch in der SPD, ziemlich fragwürdig, das Verfahren völlig intrasparent.“

Blognotiz 23.08.2013: Auf ein Glas Wein mit Heike beim Kraftsportverein Grünstadt am 12.08.2013

Am Montag den 12.08.2013 habe ich an der  Wahlkampveranstaltung der SPD Direktkandidatin des Bundestagswahlkreis Neustadt – Speyer  Heike Mrosek-Handwerk, „Auf ein Glas Wein mit Heike beim Kraftsportverein Grünstadt“  teilgenommen.  Inzwischen sind zwar schon ein paar Tage vergangen, aber da die Presse, sprich die örtliche Ausgabe der Rheinpfalz – die Unterhaardter Rundschau – nichts darüber schrieb, – und mir die Veranstaltung sehr gut gefiel – möchte ich doch ein paar Worte darüber im Paysagesblog erzählen.

In kleinem Kreis hat sich die Kandidatin vorgestellt und ihre wichtigsten politischen Anliegen wie Chancengleichheit und soziale Gerechtigkeit dargestellt. Daraus haben sich lebhafte Diskussionen entwickelt. Einerseits war das Publikum der Kandidatin wohlgesonnen, andrerseits schwebte der unheilvolle Schatten von Hartz IV über der Diskussion (Zu meiner Meinung zu Hartz IV siehe u.a. hier).  Ein Teil der anwesenden Bürger schien durchaus mit der SPD und deren  „Wertvorstellung“  zu sympathisieren, andrerseits empfand man deshalb gerade die „Hartz-Gesetze“, aber auch die Rente mit 67, als „Verrat“ an der Sache der „kleinen Leute“. Frau Mrosek-Handwerk hat es jedoch mit bewundernswerte Ruhe geschafft, dem Publikum klar zu machen, dass es eine „positive Veränderung“ der Hartz-Gesetze in Richtung mehr soziale Gerechtigkeit wohl nur mit der SPD geben wird. Mehr soziale Gerechtigkeit so ihre klare Botschaft, wird es nur mit der SPD geben.

Als sich gegen Ende der Veranstaltung die Wogen etwas geglättet hatten, habe ich mir noch eine allgemeine Bemerkung über die Bedeutung der Bildung in diesem Wahlkampf erlaubt, – nämlich, dass in diesem Bundestagswahlkampf bisher kaum um Bildungspolitische Inhalte  „gerungen“ wird.  Ein paar Tage später hat Marion Schmidt in der Zeit über diese „Lücke“ – einen Artikel namens – „Wo ist die Bildung im Wahlkampf? (Schmidt, Marion 2013)“ geschrieben.  Vor allem wies ich auf die desaströsen Zukunftsaussichten für den wissenschaftlichen Nachwuchs in Deutschland hin. Man liest hin und wieder darüber in Spiegel und Zeit, – wie letztens in einem Artikel von Annika Sartor in der Zeit – aber die Politik scheint das geradezu parteiübergreifend zu ignorieren.

Bemerkenswerte Weise hat die Kandidatin auch hier eine interessante Antwort, Antwort die sie teilweise aus ihrer Biographie begründet,  – Forschung und Lehre dürfen nicht privatisiert werden – und Bildungsgerechtigkeit  als Voraussetzung für Chancengerechtigkeit gehören für sie zu den Kernbereichen Sozialdemokratischer  Politik.  Das hört sich gut an, – erinnert ein bisschen an die sozialdemokratische Bildungseuphorie der 1970 Jahre, – andrerseits muss man sich fragen wie man angesichts „leerer Kassen“ und „Schuldenbremse“ die Grundfinanzierung  der Universitäten und Hochschulen mittelfristig nachhaltig verbessern wird.

Aber man merkt es ist ihr Thema, – Bildung und Chancengerechtigkeit für junge Menschen, – Aufbruch in eine neue Zeit. Als ich an diesem Abend durch die nächtlichen Gassen Grünstadts nach Hause lief, hatte ich das Gefühl – dass die SPD Kandidatin bei mir Erinnerungen an die große Zeit der Sozialdemokratie unter Willy Brandt weckte.  Zumindest darin habe ich mich nicht getäuscht, denn der heutige Artikel über die SPD-Kandidatin in der Unterhaardter Rundschau beginnt mit den Worten „Als Willy Kanzler wurde“.

Quellen:

Die Rheinpfalz – Unterhaardter Rundschau (2013): Als „Willy“ Kanzler wurde.  Die Direktkandidaten (7). Heike Mrosek-Handwerk stammt aus einer Arbeiterfamilie. Ihre Eltern ermöglichten ihr eine gute Ausbildung. Diese Erfahrung und das, was sie als Fachanwältin für Familienrecht erlebt, sind die Gründe, weshalb sich die SPD-Kandidatin für Bildung und Chancengleichheit junger Menschen einsetzt – unabhängig vom Einkommen der Eltern.  In: Die Rheinpfalz Nr. 195, Freitag 23. August 2013

Schmidt, Marion (2013): Wo ist die Bildung im Wahlkampf? Für bessere Schulen und Unis machen die Parteien keine Werbung. In: Die Zeit, 14. August 2013, N. 34, p. 63

Geschrieben am 23.08.2013, veröffentlicht am 24.08.2013

Ottmar Schreiner – Socialiste, officier parachutiste et catholique (28.04.2013)

Ottmar Schreiner, qui est décédé le 6. Avril 2013 à Saarlouis, était quasiment inconnu en France. Ottmar Schreiner était un des derniers socialiste de la SPD. Je luis avais dédié mon dernier billet (allemand) sous le titre « Ottmar Schreiner – Sozialdemokrat, Fallschirmjägeroffizier und Katholik (Ottmar Schreiner – Socialiste, officier parachutiste et catholique)) ». Avec le décès d’Ottmar Schreiner la SPD perd un de ses derniers hommes de gauche. Ottmar Schreiner a toujours combattu l’ « agenda 2010, les lois Hartz » – mais il n’a jamais quitté la SPD – il a toujours essayé de se battre pour ses convictions dans la SPD. Parfois il était seul, très seul – les medias – le désignaient  « Betonlinker  (Gauche de béton) – mais il n’a jamais pensé à cesser son combat pour ses idées de justice sociale. Sa force de résistance, sa volonté de résister  il les a souvent expliquées par sa biographie personnelle – son parcours d’officier parachutiste (Fallschirmjägeroffizier) dans la Bundeswehr. Durant sa jeunesse, Ottmar Schreiner s’était engagé dans les paras allemands (Fallschirmjäger) pour devenir officier. C’était dans les années 1960,  avant sa carrière d’homme politique dans la SPD. Sa résistance, sa force de résistance, souvent il les expliquait par sa qualité d’ancien officier parachutiste  « Über Jahre in einer Minderheitenposition zu stehen, ist sehr belastend. Aber ich bin ausgebildeter Fallschirmoffizier, die schmeißen nicht hin (être pendant des années dans une position minoritaire, c’est ne pas facile. Mais je suis officier parachutiste, les officiers parachutiste n’abandonnent  jamais ». En enfait, Ottmar Schreiner poursuivait ses périodes de réserves chez les Fallschirmjäger  jusque à la fin de ses 50ans, – il participait même à des exercices de saut en parachute. Il faut préciser qu’avant la création du KSK, les paras allemands – les Fallschirmjäger étaient considérés comme l’élite de l’armée de Terre  (Heer) de la Bundeswehr. Les aristocrates devenaient officiers  dans la « Panzeraufklärungstruppe (sorte de cavalerie légère mécanisée), les sportifs qui aimaient l’escalades & le ski devenaient officiers  chez les Gebirgsjäger (chasseurs alpins), les combattants, les guerriers, devenaient officiers parachutistes.  Ottmar Schreiner n’a jamais abandonné son idée de se battre pour ces positions de gauche dans la SPD. Il a en plus renoncé à la tentation populiste version Oskar Lafontaine, – qui a rejoint la Linke – ou pour prendre un exemple actuel franco-français il  a renoncé à des positions de gauche populiste-autoritaire version Jean-Luc Mélenchon.  La SPD fête les 150 ans de la « Arbeiterbewegung (lutte ouvrière) », mais on se demande comment la SPD va combler ce vide que la disparition de Ottmar Schreiner laisse derrière lui. C’était un des derniers piliers de l’aile gauche qui se battait pour les idées de justice sociale au sein de la SPD.

Concernant les nécrologies pour Ottmar Schreiner dans le paysage médiatique allemand – je retiendrai celle de Peter Altmeier l’actuel ministre de l’environnement fédéral (membre de la CDU)  dans la Zeit  «Über alle Grenzen – Ottmar Schreiner wird mir fehlen ( a travers toutes les frontieres – Ottmar Schreiner va me manquer »   – et surtout le très émouvant témoignage de Cansel Kiziltepe. Cansel Kiziltepe, candidate de la SPD pour 83 circonscription du Bundestag 2013 (Wahlkreis 83 Berlin-Friedrichshain – Kreuzberg – Prenzlauer Berg Ost Bundestagswahl 2013)a publié dans son blog sous le titre «Tiefe Trauer – ein Kämpfer ist von uns gegangen (Grand tristesse – un combattant nous a quittée) » – un témoignage personnel sur Ottmar Schreiner , elle nous décrit une personnalité combative qui ne cessa jamais de croire que la SPD avait le devoir de se battre pour le rêve d’un monde meilleur, le rêve d’une justice sociale, mais aussi le rêve de l’ascension sociale. En lisant les mots de Cansel Kiziltepe – je pensais à mes propres mots dans un des mes premier billet de blog –  Villa Jasmin « Une Europe unie, libre, démocratique, juste et sociale – ceci pourrait être une image pour une gauche visionnaire qui est encore capable de mobiliser des hommes et des idées un peu comme les valeurs et les idées qui ont mobilisé Serge Moati père et ses camarades socialistes, mon grand père Jean Migliori et tous les autres pendant les années 30 et 40 d’une autre ère. » Serge Moati père, Jean Migliori, Ottmar Schreiner – chacun à  sa manière a combattu pour ce rêve d’un monde meilleur et juste. Ottmar Schreiner c’était un des derniers socialistes de la SPD, un des derniers défenseurs de la classe ouvrière au sein de la SPD.

Christophe Neff, le 28.04.2013

Blognotice 9.12.2012: Regards d’Allemagne – un nouveau blog lemonde.fr sur L’Allemagne

Sur les Blogs lemonde.fr on trouve depuis début Decembre un nouveau blog sur l’Allemagne. Frédéric Lemaître, correspondant du Monde à Berlin nous promet  dans « Regards d’Allemagne » de suivre la campagne électorale pour le prochain Bundestag. Cette campagne dont l’issue sera décisive non  seulement pour l’Allemagne mais pour  l’ensemble de l’Union européenne et notamment pour la France. Regards d’Allemagne  rappelle un peu le blog « Berlin en parle » de Claire- Luis Buis, l’ancienne correspondante du Monde à Berlin : c’est en fait ce blog qui avait inspiré mes début de bloggeur sur paysages. « Berlin en parle » a depuis longtemps disparu de la blogosphère,  nous lisons à l’adresse du blog  – http://clbuis.blog.lemonde.fr/ – « WordPress» Erreur – Ce site a été archivé ou suspendu » – Claire Luis publie sur son propre site « Ideenlab » depuis Février 2010, un site franco-allemand dédié aux idées  et aux  livres politiques et philosophiques.  La disparition du contenu  de « Berlin en parle » – révèle  un grave problème de la Blogosphère. Ici c’est aussi mon esprit  professionnel de chercheur qui s’exprime: comment la recherche peut-elle  restituer les paysages médiatiques d’une certaine aire si les contenus disparaissent. Est-ce-que le Monde archive ses blogs ? Ou est-ce que le contenu de ces blogs disparait pour toujours ? Berlin en parle était dans un certain dégré le reflet de la grande coalition, le début de l’ère « Merkel ». Die Ära-Merkel  qui se poursuivra peut –être au-delà du 23.9.2013. Mais comme je l’ai déjà écrit le 29.09.2012 « Peer Steinbrück pourra redresser la SPD de la dure défaite des dernières Bundestagswahlen,  et peut être au-delà ouvrir de nouveaux  choix stratégiques pour reconquérir le « Bundeskanzleramt » ». « Les regards d’Allemagne » nous promettent donc de suivre de près cette campagne électorale qui pourrait ouvrir à Angela Merkel, la Mutti comme elle est souvent désignée dans les medias allemands, une troisième période au Bundeskanzleramt.  Mais c’est  peut être moins la cote de grands partis comme la CDU et de la SPD, qui va décider du destin de Madame Merkel ou de Monsieur Steinbrück , ce seront peut-être le score des pirates, de la FDP et des Verts aux Bundestagswahlen qui seront les « Kanzlermacher ».

Concernant les blogs le Monde.fr un autre évènement est à signaler – la République des livres a quitté les blogs du Monde – depuis le 26. Novembre 2012la République des livres navigue sous son propre pavillon. Et durant les premiers jours de la République des livres  sous son propre pavillon – pendants quelques heures, le contenu de l’ancien site sur le Monde avait disparu. Même si depuis, les billets et commentaires de l’ancien blog de la République de livres  ont réapparu, cela montre que l’archivage des contenus  des blogs,  mais aussi de tous les medias électroniques (livres, musiques, films) reste un grand défi. Car si nous ne faisons pas attention  de  cette ère super médiatisée il risque de ne rester qu’un souvenir vide de contenu!

Les regards d’Allemagne pourront donc permettre aux lecteurs français et  francophones un regard rapproché sur la campagne électorale pour le 18 eme Bundestag. Personnellement j’espère que les lettres d’Allemagne que Frédéric Lemaître publie régulièrement sur le journal le Monde – ne disparaissent  pas, car j’aimais et j’aime beaucoup  lire ces prises de vue françaises sur l’Allemagne contemporaine!

Photo: © C. Neff Winterblick auf Grünstadt/Vue d’hiver sur Grünstadt 2.11.2012

Christophe Neff, le 9.12.2012

Blognotice 29.09.2012: Peer Steinbrück – candidat de la SPD à la chancellerie

Peer Steinbrück est le candidat de la SPD à la chancellerie. La fameuse troïka (Peer Steinbrück, Sigmar Gabriel, Frank-Walter Steinmeier), a enfin fait ses choix, – et hier vendredi 28.09.2012 Sigmar Gabriel a informé le public et les medias. L’ancien ministre des finances de la grande coalition d’Angela Merkel, Peer Steinbrück sera le Kanzlerkandidat de la SPD, et affrontera donc la chancelière Angela Merkel dans les prochaines élections fédérales en Allemagne en Septembre 2013. Etant membre du SPD j’aurais personnellement préféré  voir un vote des militants du SPD choisir le « Kanzlerkandidat » –  comme l’avait préconisé  entre autres Franz Walter dans un commentaire publié dans le Spiegel intitulé « Dann wagt doch mehr mehr Demokratie » en référence à la fameuse phrase de Willy Brandt « Mehr Demokratie wagen ». Les verts allemands vont faire choisir leur tête de liste pour la Bundestagswahl 2013 par un vote des militants, – et le P.S. français il faut peut-être le rappeler avait aussi fait le choix de faire décider ses militants – et le vote et la mobilisation des militants pendant cette période préélectorale pour François Hollande  était peut-être aussi une des clefs pour sa réussite aux élections présidentielles en France. Mais la troïka de la SPD a donc fait ses choix sans consultation des membres de la SPD. Des trois candidats potentiels  Sigmar Gabriel, Frank Walter Steinmaier,  Peer Steinbrück celui-ci est sûrement le candidat qui pourra espérer  capter le maximum de voix pour la SPD. Ce qu’il perd sur sa gauche, il pourra largement le rattraper au centre,  ce qui me parait décisif car jusqu’à présent les élections fédérales en Allemagne se sont gagnées avec les voix du centre, pour ainsi dire du « Mittelstand/de la Mittelschicht ».  Les chances de battre Angela Merkel semblent être minimes, les medias allemands nous annoncent une grande coalition CDU/SPD avec une chancelière Angela Merkel. Mais les Bundestagswahlen sont encore loin, et durant une année, beaucoup de  choses peuvent encore changer la donne. En plus avec Peer Steinbrück la SPD peut s’ouvrir des choix stratégiques au-delà d’une coalition rouge/vert ou une grande coalition avec la CDU ; je pense à une coalition sociale-libérale  avec la FDP ou même une Ampel (Coalition en feu tricolore). De plus, avec son fameux « Bankenpapier »  – un papier de discussion sur les possibilités de limiter le pouvoir «  du Monde de la finance et des banques » – un papier qui est resté inaperçu en France – qui est largement discuté en Allemagne il a attiré l’attention. Avec «Vertrauen zurückgewinnen: Ein neuer Anlauf zur Bändigung der Finanzmärkte“ Peer Steinbrück a réussi à très bien se placer dans l’arène politique allemande. Les chances de battre Angela Merkel sont, si on en croit les Augures de la presse allemande, minimes  pour Peer Steinbrück, mais personnellement je crois  que Peer Steinbrück pourra redresser la SPD de la dure défaite des dernières Bundestagswahlen,  et peut être au-delà ouvrir de nouveaux  choix stratégiques pour reconquérir le « Bundeskanzleramt ».

Au-delà de la Bundespolitik, – ce vendredi 28.09.2012 fut aussi une journée décisive pour la SPD au niveau régional  allemand (Länderebene) – Kurt Beck annonça qu’il se retirait de la politique – la nouvelle ministre – présidente désigne de la Rhénanie-Palatinat est Malu Dreyer (voici un portait politique du SPON (en allemand) sur Malu Dreyer «Beck-Nachfolgerin Dreyer Die Überraschungskandidatin ») et  Roger Lewentz est le chef de file désigné de la SPD de la Rhénanie-Palatinat.

Qui qu’il arrive – le vendredi 28.09.2012 fut une journée décisive pour la Social-démocratie allemande !

Sources :

Dausend, Peter; Hildebrandt, Tina; Niejahr, Elisabeth (2012): Bis alles platzt. Die Kanzlerin glaubt nicht mehr an Schwarz-Gelb, die SPD ahnt, dass sie nicht den Kanzler stellen wird, und die Grünen wollen auch ohne die Roten an die Macht. Warum sagt das niemand den Wählern. In: Die Zeit, 27. September 2012, Nr. 40, p. 2-3.

Lemaître, Frédéric (2012): M.Steinbrück, l’ancien grand argentier, choisi par le SPD pour défier Mme Merkel.A un an des élections législatives, les sociaux-démocrates se donnent un chef de file réputé centriste In : Le Monde, Dimanche30 septembre- Lundi 1er octobre 2012, p.6. (Version électronique chargeable pour les abonnées le Monde.fr)

Steinbrück, Peer (2012): Vertrauen zurückgewinnen: Ein neuer Anlauf zur Bändigung der Finanzmärkte. Berlin 25. September 2012. Download ici.

Christophe Neff, le 29.09.2012