« Willy Hahn – Aïcha et les 40 lecteurs – Scènes d’une vie de libraire » notices de lecture, voyages et souvenirs d’un habitué de la librairie « à Livre ouvert » à Wissembourg

Chaque fois que je retourne dans la librairie «  à livre ouvert » à Wissembourg[1], – la librairie de « Willy Hahn » je me demande si je vais retourner encore une fois chez « Willy Hahn » ? Grand lecteur, que je suis, – comme beaucoup de « grand lecteur » je ne sais plus ou ranger me livres – et songe même à m’acheter une liseuse, – un « E-Book-Reader » comme on dit en allemand. Je pense donc de me procurer une liseuse « Tolino » dans les prochaines semaines. Le système « Tolino » permet d’acheter ses livres numériques , – d’une part chez les chaines de libraires allemand comme par exemple « Hugendubel », « Osiander » – mais aussi chez de librairies indépendantes allemands. Avec un « Tolino » je pourrais donc acheter mes livres allemands, chez mon libraire à Grünstadt la librairie « Frank  (Buchhandlung Frank)» ou j’ai  acheté une très grande partie de mes livres allemands – ou n’importe quelle autre librairie allemande associée au système « Tolino ». A ma connaissance, malheureusement à une telle liseuse, associant les librairies indépendantes, n’existe pas en France.

Mais naturellement je pense, – car même avec un « Tolino » je continuerais de venir à Wissembourg chez Willy Hahn, déjà pour ma collection « Bibliothèque de la Pléiade » – et en plus je continuerais certainement à lire et acheter de rareté bibliographique & bibliophile, des beaux livres, – comme par exemple le magnifique livre écrit par Charles Schlosser « Le charbonnier, une longue histoire » – sur l’histoire du charbon de bois – et des charbonnier dans les Vosges du Nord. Et en plus, – « Willy Hahn » – qui avant de devenir « libraire », était « facteur d’orgues », et aussi devenue « écrivain » – comme le témoigne le livre « Aïcha et les 40 lecteurs » ou il décrit sa vie de librairie à Wissembourg en « Outre-Forêt ».

La librairie « à livre ouvert à Wissembourg » je l’découvert en mars 2014, pendant un de mes cours pratique de géobotanique & et d’écologie terrestre. Même si la « Unterhaardt » entre Bad Dürkheim et Grünstadt est considérée comme la « Toscana allemande[2] » – le printemps arrive normalement toujours quelques jours plutôt que dans la « Unterhaardt » – et en plus comme « Wissembourg » et beaucoup plus près de Karlsruhe et du KIT, c’est déjà plus pratique pour mes étudiants.  Et en plus comme j’aime toujours combiner, écologie du paysage, géographie physique et géographie humaine et histoire contemporaine –  dans mes cours pratiques[3] –  « Wissembourg & les paysages d’Outre-Foret » sont particulièrement bien adaptés à de telles cours pratiques de « géographie ».  Je me permets dans ce contexte de citer quelques phrases du « chapitre 5 un voyage en outre forêt » de « L’Alsace des écrivains » écrit par Gilles Pudlowski : « La découverte éblouie de Wissembourg est le couronnement d’un voyage en Outre-Forêt. Cette petite cité, la plus septentrionale d’Alsace est aussi la plus alsacienne, sans nul doute, et la plus fidèle à son image d’antan. Il y a là toute une région en réduction. Le quai Anselmann, les rives de la Lauter, le mince barrage qui régule son débit, le quartier de la Petite Venise qu’on nomme ici le Schlupf, l’Hôtel de ville que reproduit Hansi, et son parvis verglacé en hiver où tous les fêtards noctambules du Nouvel An se cassent joyeusement la figure dans Mon village…. Voilà l’Alsace des livres des images (Pudlowski, 2016, p. 50 & 51). » .

C’est ainsi le 07 mars  2014 que je découvris la libraire de Willy Hahn pendant un de mes cours de géographie et j’achetai le livre « Medium » écrit par Philippe Sollers.  Depuis ce jour de printemps de l’année 2014, – une très grande partie des livres imprimés en français – je les ai achetés chez Willy Hahn dans librairie « à livre ouvert »  – un des derniers fut d’ailleurs « le coup d’état permanent »  ce fameux essai de François Mitterrand, publié en 1964, et qui depuis le 17.05.2022 fait partie de ma bibliothèque[4].

Aïcha et les 40 lecteurs. Scènes d’une vie de libraire, fait donc partiede ma collection de livre, depuis le 25.03.2022  – et j’ai beaucoup aimé la lecture des scènes d’une vie d’un libraire d’Outre- Forêt. J’apprends que Monsieur Hahn passe a peu près le même temps que moi en voiture pour rejoindre son lieux de travail, – pour moi c’est Grünstadt –Karlsruhe presque tous les jours, – pour lui c’est là quel part à l’extrémité nord de la Route des vins d’Alsace vers Marlenheim et Wissembourg, – qu’il parcourt les paysages du Nord de l’Alsace que ce soit par l’autoroute ou par les petites routes de campagnes – si sa « bagnole » ne le lâche pas – comme celà lui arrive de temps en temps ! D’ailleurs comme on l’apprend sur la « continuation » du livre sur Facebook, – « les carnets de Aicha » – sa bagnole, disons l’alternateur a lâché une fois de plus ! Les scènes de vie d’un libraire – très beaux petit morceaux littéraires, – en allemand on dirait « Kabinettstückchen » – d’ailleurs je pense, que certain d’eaux pourraient bien être lu par des classes de français en Allemagne. On pourrait enfin espérer que les professeurs de français en Allemagne découvrent « Aïcha et les 40 lecteurs » et laisse découvrir leurs élevés allemand apprenant le français la vie d’un libraire en Outre-Forêt.

La lecture du chapitre « Aïcha, soi fière de ton père » – m’a rappelé que le rêve de mon grand-père – d’une France meilleure – ou le réussite scolaire, les livres, la lecture et tout ce qui va avec, – aller permettre de construire une France plus juste –  où toutes les filles ou fils de France soit enfants de déporté, de résistant rescapé, de pied-noir, de Harkis, d’ immigrés d’un autre continent, de mineur de fond du Pays-Haut, de viticulture du Midi rouge, de paysan alsacien catholique, de paysan protestant cévenol   – pourrait trouver leur place dans cette nouvelle France  – et même accéder au plus haute fonction d’état par la réussite scolaire[5], [6]!

Pour finir je parle d’un livre, que je n’ai pas acheté chez Willy Hahn. La « Flore d’Alsace d’après Issler, Loyson, Walter » – que j’ai acheté- si je me souviens bien –  chez la librairie Kléber ou la librairie Oberlin durant l’année 1993 à Strasbourg, – c’est avec cette flore dans ma poche (ou dans mon « rucksack de travail [7]») – qui est devenue depuis une rareté bibliophile.  Belle, reliure un cuire, belle cartographie, – avec un index des noms populaire qui inclut les noms alsacien des plantes –que j’ai découvert à la librairie « à livre ouvert » en 2014 à Wissembourg. C’est d’ailleurs avec cette flore, que au début de ma carrière professionnelle, je rêvais de retracer l’histoire du paysage de Waldersbach et du Ban de la Roche – à partir (et depuis)  les écrits du pasteur Jean-Frédéric Oberlin. Ceci est resté un rêve, – mais les empreintes que Oberlin a laissé dans le paysages, sont encore visible de nos jours, comme par exemple l’allée des Tilleuls plantés par ses soins à Waldersbach qui est connue sous le nom d’’allée des fiancés …. Et c’est peut-être pour cela que je regarde toujours attentivement les nouveautés dans le rayon des « alsatiques » dans la librairie « à livre ouvert » ….

Concernent Willy Hahn – Aïcha et les 40 lecteurs j’espère que le livre sortira aussi en version poche, et surtout en format EPUP pour les liseuses !

Le dernier chapitre du livre est un peu triste, – Willy Hahn anticipe son dernier jour de libraire dans sa librairie à Wissembourg, – peut être aura il trouvé un repreneur ou une repreneuse pour sa librairie – peut-être pas – qui sait ? Cela ne doit pas être facile de tenir une librairie indépendante dans une petite ville de province.

J’espère que l’aventure de Willy Hahn pourra se prolonger longtemps, que je pourrais encore trouver de la place pour les livres acheté dans la libraire « à livre ouvert » à Wissembourg chez moi à Grünstadt. Est-ce que la librairie existera encore, – quand j’aurai entamer ma retraite en 2031, – car en Allemagne à partir de la classe d’âge de 1964 nous seront obligés de travailler jusqu’à 67 ans, – et j’appartiens bien à cette classe d’âge – un véritable boomer « dévoreur » de livres – qui devra travailler encore au moins neuf ans !

« Il me faut aussi envisager que À livre ouvert meure de sa belle mort, au terme de notre chemin de vie commune. Ainsi va la vie. La liste est longue de celles qui ont succombé bien avant elle et comprend de véritables institutions y compris dans les grands centres urbains. Je me souviens des librairies que je fréquentais enfant, où ma mère m’achetait des Sylvain et Sylvette, mes premiers Tintin ou Astérix. Souvenirs magnifiés par la distance et le regard de l’enfance.Dans vingt ou trente ans, un de ces enfants qui venaient farfouiller dans mes rayons s’en souviendra peut-être et en parlera avec amour et émotion à ses propres rejetons en passant devant la vitrine de qui fut dans sa jeunesse À livre ouvert. Rien que pour cela, le jeu en valait la chandelle. Hahn, W. (2022, 234) »

Très beau paragraphe à la fin du livre Aicha – cela me rappelle le souvenir de la libraire Klaus Simon à Schramberg-Sulgen[8]. Petit gamin je feuilletais les livres dans cette petite librairie-papeterie de village, – sorte de librairie qui disparait de plus en plus des paysages ruraux allemand et français. La maison de la presse Fetsch, – la libraire Fetsch à Lauterbourg, que je fréquente aussi de temps en temps, est encore une telle librairie d’un autre temps, – ou on trouve des articles de presse, des livres – avec très beau raillons d’alsatique, – mais aussi du tabac et des articles de pêche. La librairie-papetière Simon à Schramberg – Sulgen était une telle librairie comme la librairie Fetsch à Lauterbourg ou la librairie Adamus à Leucate dont je parlais dans mon dernier billet, ou trouvait un peu de tous, – ou j’aimais bien feuilleter les livres, et parfois même mes parents m’offrait un des livres que j’avais découvert dans la « Buchhandlung Klaus Simon » – et dont quelques livres se trouvent encore aujourd’hui dans ma bibliothèque.  

Les BD je les ai découvertes avec mes cousins dans la « grotte » de mon oncle Jean Pierre[9] à Strasbourg. Jean Pierre était évêque de Église vieille-catholique, auteur de poèmes alsatique, traducteur français-allemand, alsacien et anglais, – journaliste, globetrotteur – et assidues de BD. C’est là que je découvri le royaume du journal de Spirou, et de suite Spirou et Fantasio, Yoko Tsuno, Les Belles Histoires de l’Oncle Paul,  Les Schtroumpfs, et naturellement Lucky Luke. Et en plus mes grands-parents français d’abord à Eckbolsheim et puis après leur déménagement dans le Midi – à Aubord dans le Gard, eux aussi nous offriront pleines d’Album des BD, – Tintin, Astérix le Gaulois, mais aussi Blueberry, – Les Aventures de Tanguy et Laverdure – à point que nous la branche « allemande » de la famille, nous avions l’impression que la BD, – c’était quelque choses de très français, car chez Klaus Simon à Schramberg- Sulgen on trouvait que des « Fix und Foxi », parfois la quelques Mickey-Mouse et les traduction allemandes successive d’Astérix. Je n’ai donc presque pas de souvenirs d’enfance de librairie française, à part les « Bahnhofsbuchhandlungen », les libraires de gare de Strasbourg, Nîmes, Perpignan et Narbonne – que je fréquentais avec le dit oncle Jean-Pierre, mes grands-parents et mes parents. Jusque à l’âge des dix ans, – disons jusque à l’entrée au lycée, le « Gymnasium Schramberg »  ma libraire fut ce petite libraire de village à Schramberg – Sulgen dans la Saulgauer Strasse de Klaus Simon, qui depuis  longtemps a disparu comme beaucoup d’autre librairies de villages, de petite et moyennes villes, – que ce soit en Allemagne ou en France. Cette librairie m’avait tellement marqué, que je me souviens encore de l’emplacement des rayons des livres, des jouets, de la papeterie, et le petit rayon de presse. Et je suis sure que dans vingt ou trente ans, une femme ou un homme se souviendront, comment ils découvrirent les livres et le monde de lecture chez Willy Hahn dans la libraire à livre ouvert, 4 rue du Marché aux Poissons à Wissembourg.

Willy Hahn passe à la télé, à la radio, – en français, en alsacien[10] (mais pas encore en Hochdeutsch) – il est devenue au fil des âges un personnage incontournable du monde culturel du Bas Rhin, de l’Alsace du Nord, – et maintenant après avoir écrit Aicha il fait aussi partie du Monde de l’Alsace des écrivains ! On se demandé à quand la Wikipedia.fr. découvre « Willy Hahn » et l’intègre dans son encyclopédie. On ne peut qu’espérer que d’autres texte & livres sortiront de sa plume …. Que « Aïcha et les 40 lecteurs » serait simplement le début d’une carrière d’écrivain – libraire, après avoir déjà passé une vie comme facteur d’orgues !

Et pour finir enfin ce billet de blog, – pendant le premier confinement COVID, – le confinement vraiment dur (Mars 2021) – ou la frontière franco-allemande fut presque fermée, sauf pour les personnelles soignantes travaillant dans les cliniques allemandes et autres transfrontaliers indispensable pour l’économie allemande, -– en m’envoyant un colis avec mes commandes de livres – me permit de continuer à lire mes lectures de livres en français, sans être obligé de passer par amazon ou la Fnac. Willy Hahn qui passa sa petite enfance dans la langue de Goethe, qui est en fait sa langue maternelle, avait ainsi permis à un franco-allemand vivant en Allemagne, de maintenir le cordon ombical avec sa langue maternelle français[11] !

Bibliographie :

Hahn, Willy (2022) : Aïcha et les 40 lecteurs. Scènes d’une vie de libraire / Willy Hahn ; illustrations, Jack Koch ; préface, Frédérique Deghelt ; postface, Dominique Ehrengarth. Barr, le beau Jardin, ISBN 978-2-35970-051-0

Migliori, Jean-Pierre (1971) : Serviteur de la connaissance – Jeshounandadev. Strasbourg.

Mitterand, François (2021) : Le coup d’état permanent. Deuxième tirage. Préface de Jean – Michel Guieu & Georges Saunier. Paris, © les Héritiers de François Mitterand 2010, © 2021, pour la présente édition, Société d’Éditions Les Belles lettres, premier tirage 2010, ISBN 978-2-251-20003-3

Pudlowski, Gilles (2016) : L’Alsace des écrivains. Paris, Éditions Alexandrine, ISBN 978-2-37089-025-2

Schlosser, Charles (2021) : Le charbonnier, une longue histoire. Der Köhler. Bernardswiller, I. D. l’Édition (Images & Découvertes), ISBN 978-2-36701-232-2

Société d’Étude de la Flora d’Alsace, Institut de Botanique – Strasbourg (1982) : Flore d’Alsace. Plaine rhénane, Vosges, Sundgau. D’après Issler, Loyson, Walter (1952), 2eme édition 1982, Actualisée et présente par la Société d’Étude de la Flora d’Alsace. Strasbourg

Sollers, Philippe (2014): Médium, Paris, Gallimard, ISBN 978-2-07-013760-2

Christophe Neff, écrit  fin juin 2022/début juillet 2022, publié le 09.07.2022 à Grünstadt.


[1] Ce n’est pas la premier fois que la librairie « à livre ouvert » est mentionnée dans le blog paysages, je pense avoir écrit sur la libraire la premier fois en 2015, dans le billet « Vue de Grünstadt 02.04.2015: Vue sur le paysage urbain de Grünstadt», et dernièrement dans cette notice « Blognotice 23.04.2022: Demain Dimanche 24.04.2022 deuxième tour de l‘Élection présidentielle »

[2] Voir aussi les billets « Beginn des Hochsommers im Leiniger Land/ Début du plein été dans le Leininger Land » et « Finalement les premières neiges de l’hiver 2019/20 sont arrivées à Grünstadt et la Unterhaardt le Jeudi 27.02.2020 ».

[3] Voir aussi le billet « Blognotice 16.06.2022: Retour à Leucate – des vagues de la méditerranée qui se brisent au Cap Leucate jusques aux neiges du massif du Carlit – récit d’un cours de géobotanique en juin 2022 »

[4] Voir aussi le billet: « Blognotice 23.04.2022: Demain Dimanche 24.04.2022 deuxième tour de l‘Élection présidentielle ».

[5] De cette France je parle aussi dans un des mes premiers billet « Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir » écrit en Juin 2009.

[6] Comme par exemple Élisabeth Borne l’actuelle Première ministre, qui est une des filles de Joseph Borne, né Bornstein, résistant rescapé des camps de concentration nazis d’Auschwitz et de Buchenwald, et naturellement il y d’autre exemples, – Nine Moati dont je parle dans « Les belles de Tunis sont en deuil »,  « Rima Abdul-Malaket » et beaucoup d’autres ….

[7]Rucksack“ ou „Havresac“ était durant les années 1960, 1970 encore utilisée dans le français parle en Alsace-Moselle pour désigner le « Sac à dos ».

[8] De la libraire Klaus Simon j’ai déjà parlé un peu dans les billets « Nachtrag zum Mannemer Dreck – Mannheims Bücherwelten (21.7.2009) » et « Blognotiz 12.01.2014: „Blick auf die alte und die neue St. Laurentiuskirche auf dem Sulgen“ – Zeitreise durch die Bergvorstadt Sulgen – anhand einer Neujahrspostkarte von Uwe Rettkowski“.

[9] Jean – Pierre Migliori, 1943 – 1977 fut entre autre  auteur du recueil de poèmes « Serviteur de la connaissance – Jeshounandadev » édite en 1971. On retrouve les traces du livre dans la BNF.

[10] Par exemple dans « Bas-Rhin : Willy Hahn, libraire à Wissembourg, dévoile des scènes de vie de sa librairie dans son premier ouvrage » sur FR3, présenté & écrit par Edith Jung, à revoir ici !

[11] Voir l’émission „GsunTheim“ du 26.06.2022, présente par Christian Hahn, ou Willy Hahn parle aussi de son enfance alsacienne (à revoir ici https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/emissions/gsuntheim?) à Birlenbach.

Blognotice 16.06.2022: Retour à Leucate – des vagues de la méditerranée qui se brisent au Cap Leucate jusques aux neiges du massif du Carlit – récit d’un cours de géobotanique en juin 2022

Après une pause COVID en 2021, – je suis retourné à Leucate début juin – pour ce cours pratique de géobotaniques & écologie terrestre que je donne depuis plus ou moins presque trente ans dans les paysages Leucatois, les Corbières maritimes – avec des échappées vers la Côte Vermeille, les Albères et parfois même vers les sommets des Pyrénées ! Il y a d’ailleurs dix ans que j’avais déjà dédié un billet de blog à ce cours sous le titre « Blognotice 7.6.2012: changements de paysages dans le pays Leucatois » dans « paysages ». Cette fois ci, avec mon petit groupe d’étudiants, en fait cette année c’était uniquement des étudiantes – nous avons effectué un véritable transsect géobotaniques de la côte de la méditerranée bordant le  Cap Leucate  et le lido de Leucate séparant l’étang de Leucate de la pleine mer jusque au neiges du Massif du Carlit. Et comme je le fais parfois, j’ai même introduit quelque notions de géographie humaine, d’histoire franco-allemande en s’arrêtent aux stèles commémoratives du Camp de Rivesaltes en rappelant la triste histoire de ce camp. La plaque mémorielle de la « israelitische Religionsgemeinschaft – Baden Karlsruhe »  – rappelle le triste sort des victimes de la « Wagner-Bürckel-Aktion » – la déportation de 6500 juives du pays de Bade, du Palatinat et de la Saar, – vers les camps de Gurs, Rivesaltes etc. dans le sud de la France, – camps administrés par les autorités civiles du régime de Vichy. Pour une grande partie de ce familles juives originaires du sud-ouest d’Allemagne, Rivesaltes fut un camp de transit, avant d’entamer leur dernier voyage, – vers Drancy, Auschwitz – ou il fut presque tous assassinées ! Même si c’est un cours de géobotanique & écologie terrestre, – il est aussi important de transférer cette mémoire, aux générations étudiantes – en espérant que la mémoire de la Shoa ne tombent pas dans un oubli éternel.

Changements de paysages, – à Leucate village c’est certainement la disparition de la « librairie Adamus » qui marque un certain vide sur la place de la République- et je me demande qui à Leucate se souvient encore  de la Libraire Adamus sur la place de  la République[1] ? Le dernier livre que j’ai achète chez les « Adamus » fut le livre  « mourir pour Kobané » le 5.06.2015 en 2015.  J’aimais beaucoup cette petite papeterie –librairie-marchand de journaux de village – mais malheureusement elle a disparu depuis trop longtemps de la place de la république à Leucate. Je me souviens, que chaque fois que je faisais un tour au village, je passai chez les Adamus, – j’achetais le Monde, parfois un livre, – et après chez prenais un café, – ou jus d’orange ou même un Ricard a la Perle marine juste à côté de la librairie Adamus ! Parfois je feuilletais les livres naturalistes & de géographie régionale, les « trouvailles » que Mireille Adamus m’avait réservées, ou recommandées[2]!

Autre changement de paysage bien visible dans le pays leucatois – les palmiers de canaries (Phoenix canariensis) si caractéristique – surtout à Port Leucate – ont été presque tous victimes du « Charançon rouge des palmiers ». On essaye de remplacer le Phoenix par des Washingtonia (surtout Washingtonia robusta et hybrides) et Sabal palmetto (et autres Sabal), parfois par Syagrus romanzoffiana et des Brahea, – mais est-ce que ces espèces resteront vraiment aux attaques du Charançon rouge des palmiers ? Difficile à dire … Ce qui est sûr, ce que l’image du paysages de Port Leucate et de beaucoup d’autre stations balnéaires méditerranéens françaises, mais aussi des stations balnéaires italiennes, espagnoles etc. – vont beaucoup changer avec la disparition massive de palmiers de canaries due au Charançon rouge des palmiers. Concernant Port Leucate, il faudrait aussi ajouter que les palmiers de canaries n’était pas trop adaptés aux fortes rafales de Tramontane – là certainement les « Washingtonia» et les « Sabal » semblent être mieux adaptés à la Tramontane et à la salinité et s’ils résistent vraiment au « Charançon rouge des palmiers » – Port Leucate pourrait rester une station balnéaire marquée par la présence bien visible de ses « palmiers » !

Je finis ce petit billet par le constant, que les Sapins des gorges de saint Georges dans la haute vallée de l’Aude  – ces fameux forêts des ravins des gorges de l’Aude de présentant un mélange de Sapins, de Tilleuls, de chêne verts – et ici et là des Ciste à feuilles de laurier (et ses hybrides) ont jusque à présent assez bien survécu les aléas climatiques des derniers années.

Suivent quelques photos de cette semaine de terrain, entre Cap Leucate, de la Haute Vallée de l’Aude, du Massif du Carlit, et le Lac des Bouillouses ! Et pour finir, – le mardi 7 juin on pouvait déjà entendre le chant des cigales à Leucate – le pleine été a donc débuté au début du mois de juin dans le pays leucatois et les Corbières maritimes ! Et les cigales sont définitivement arrivée à Port Leucate, cela me rappelait l’écriture de la notice de blog « Blognotice 7.08.2013: Les cigales de Port Leucate ».

Et naturellement, comme j’étais sur place, le jour du premier tour des élections législative – j’ai voté sur place à Port Leucate, – j’étais d’ailleurs le premier votant du bureau de vote n. 6 Groupe Scolaire Port Leucate, Rue du Kercob, à huit heures du matin du dimanche 12 juin 2022!

Rue du Kercob – étrange nom – peut-être cela renvoie à la région naturelle dénommée « Kercob ou Quercorbès » à cheval entre le département de l’Aude et de l’Ariège – et qui fut pendant le deuxième guerre mondiale un refuge de la résistance du Sud du département de l’Aude- le maquis du Kercob [3]!

l’auteur du blog paysages expliquant les inflorescences de Crithmum maritimum à Leucate Plage 07.06.2022, Photot© Saskia Köck 07.06.2022
Relevée de terrain & cartographie botanique, plateau de Leucate, 08.06.2022, © Christophe Neff
Détails de la plaque mémorielle de la « israelitische Religionsgemeinschaft – Baden Karlsruhe » pour les 6500 juives du pays de Bade, du Palatinat et de la Saar déporté vers le camp de Rivesaltes (09.06.2022)!

Régénération de naturelle de sapin (Abies alba) dans les gorges de saint Georges ( Haute vallée de l’Aude) 09.06.2022, © Christophe Neff
Vue depuis le Capcir sur les landes de Cytisus oromediterraneus en fleur sur les hauteurs du Massif du Madrès 09.06.2022, © Christophe Neff
Photo de groupe du cours « geobotanisches Kartierpraktikum Leucate SS2022 » dans le Massif du Carlit au bord du lac des Bouillouses, 09.06.2022, © Christophe Neff
Aubord du lac des Bouillouses, Cytisus oromediterraneus & Rhododendron ferrugineum en fleur, 09.06.2022, © Christophe Neff

Fleur de Rhododendron ferrugineum (détails), aubord du lac des Bouillouses, 09.06.2022, © Christophe Neff

Pinus uncinata, site quasi naturelle, Massif du Carlit, 09.06.2022, © Christophe Neff
Le petit train jaune traverse la RN116 et descend vers Villefranche-de-Conflent, 09.06.2022, © Christophe Neff
Photo de groupe du cours « geobotanisches Kartierpraktikum Leucate SS2022 », au Cap Leucate, en arrière vue la pinède de Leucate-plage et le lido de Leucate, 10.06.2022
Vue sur Leucate-plage, le lido de Leucate et en arrière-plan le Massif des Albères, 10.06.2022, © Christophe Neff

Photos :

© Saskia Köck 07.06.2022 & © Christophe Neff Juin 2022

Bibliographie :

Belondrade, Jean ; Clodi, Nicole (2009): Des Corbières à la Méditerranée. Goanda Éditions Toulouse,  ISBN 978-2-9534366-0-0

Franceschi, Patrice (2015) : Mourir pour Kobané. Paris, Équateurs, ISBN 978-2-84990-378-0

Christophe Neff, écrit le 16.06.2022 à Grünstadt, publié le 16.06.2022

P.S. (23.02.2023): Révision de la petite section sur les palmiers lors d’un séjour à Leucate en février 2023.


[1] On trouve une photo de la librairie Adamus dans le billet « Vendredi, journée de marché à Leucate (16.10.2009) » du blog paysages, écrit en octobre 2009.

[2] Comme par exemple le livre « Des Corbières à la Méditerranée » voir aussi le billet « Des Corbières à la Méditerranée – quelques mots sur un livre présentant une partie des paysages des Corbières maritimes ».

[3] Voir : La résistance en Kercob – Le maquis dans le sud audois, Texte écrit par Serge Fournié, dans les pages web « si Chalabre m’était conté »

Memorial – les forêts de Carélie n’oublieront jamais les âmes perdues des « zaklioutchonny kanaloarmeets », les détenus-combattants du Belomorkanal

L’annonce de la dissolution de Memorial International par la Cour suprême de Russie le mardi 28. Decembre 2021 ne m’a pas trop surpris ! C’était malheureusement plus que prévisible ! L’évolution de la Russie vers un régime autoritaire a débuté depuis fort longtemps, – j’avais déjà décrit le début de ce processus dans « De Dostoïevski à Mikhaïl Khodorkovski » en décembre 2013. Mais avec la dissolution de « Memorial » un nouveau pas envers un état autoritaire pur et dur, voir une véritable dictature est entamé[1] ! Cette volonté affiche du pouvoir russe de vouloir contrôler la mémoire collective des années staliniennes, me rappelle des sinistres souvenirs. Quel que soit le but du Président Poutine et de son cercle intérieur, le souvenir des  morts de la terreur bolchevik repose éternellement dans les forêts de Carélie, dans les fonds glacés du Belomorkanal, dans les paysages froids de la Kolyma ! Les  âmes des « zaklioutchonny kanaloarmeets » les détenus-combattants du canal ne seront jamais oubliées ….. [2]

Le souvenir des « zaklioutchonny kanaloarmeets » on peut le retrouver dans le livre « les eaux glacées du Belomorkanal » de Anne Brunswic déjà publié en 2009 – et qui vue ce qui ce passe en Russie actuellement une (ré) lecture attentive. Et naturellement le livre « Sandormokh – le livre noire d’un lieu de mémoire » de Irina Flige, – traduit du russe par Nicolas Werth. Le souvenir de Sandarmokh, des exécutions de masse dans la forêt de Sandarmok, ne disparaitra plus du monde libre, grâce au livre d’Irina Flige. Les deux livres mériteraient sûrement une traduction en allemand et anglais. Car eux aussi sont des lieux de « mémoire » virtuelle, des témoignages sur le souvenir des crimes commis en Russie pendant la période soviétique.

Je pense que « Memorial » va faire appel du jugement de la Cour suprême russe, – donc le dernier mot ne peut être pas encore prononcé! Il reste donc un petit infime luron d’espoir ! Mais personnellement je ne suis pas très optimiste!

J’ai écrit ce petit billet de blog le soir du 29. Décembre 2021 pour que les « zaklioutchonny kanaloarmeets », les détenus-combattants du Belomorkanal et tous les autres « Zek/Zeka » ne tombent pas dans l’oubli et en remercient l’organisation « Memorial » d’avoir donné un nom et un visage a ces milliers de victimes des purges staliniennes & soviétiques, mort  par épuisement, fatigue, de faim, de nostalgie du pays dans le froid du grand nord, et assez souvent aussi assassinés par milliers par des pelletons d’exécutions comme dans la forêt de Sandarmokh en Carélie !

Livres & ouvrages citées :

Brunswic, Anne (2009): Les eaux glacées du Belomorkanal. Arles, Actes Sud. ISBN 978-2-7427-8214-7

Flige, Irina (2021) : Sandormokh. Le livre noire d’un lieu de Mémoire. Traduit du russe par Nicolas Werth. Deuxieme tirage. Titre original: Sandormokh, Dramaturgia smyslov. Paris, Société d’édition des belles lettres, ISBN 978-2-251-45129-9

Christophe Neff, écrit le 29.12.2021, publie le 30.12.2021


[1] Voir aussi: « L’ONG russe Memorial liquidée, la mémoire verrouillée » , Éditorial du Monde 29.12.2021.

[2] J’ai utilisé une partie de ce passage dans les contributions du Monde. « Merci pour l’editorial ! Les forêts de Carélie n’oublieront jamais les sanglots silencieux des victimes des purges soviétiques ! Quel que soit le but du Président Poutine (et de ses amis ici dans les contributions), le souvenir des morts de la terreur bolchevik repose éternellement dans les forêts de Carélie, dans les fonds glacés du Belomorkanal, dans les paysages froid de la Kolyma ! Les âmes des « zaklioutchonny kanaloarmeets » ne seront jamais oubliées ….. » dans les contributions des lecteurs du Monde de l’editorial « L’ONG russe Memorial liquidée, la mémoire verrouillée » du 29.12.2021 et aussi dans les contributions de l’article «  En Russie, la dissolution de l’ONG Memorial marque l’ampleur du recul démocratique de l’ère Poutine La fin de la plus connue des associations de défense des droits de l’homme russes, gardienne de la mémoire des victimes de la terreur stalinienne, a été prononcée par la Cour suprême, mardi. Par Par Isabelle Mandraud et Benoît Vitkine(Moscou, correspondant) (29.12.2021) ».

Pour saluer Martin Graff/Erinnerungen an den Gedankenschmuggler Martin Graff

Sous le titre « Auf Wolkengang »[1] Dagmar Gilcher a écrit une mémorable nécrologie dans la Rheinpfalz pour Martin Graff qui vient de décéder à Soutlzeren dans son domicile le mercredi 4 aout[2]. Die Rheinpfalz, widmet ihm dem Autor der Zungenknoten, eine ganze Erinnerungsseite in der Wochenendausgabe des siebten August 2021. J’ai rencontré Martin Graff pour la première fois dans le costume du réformateur Jean Geiler de Kaysersberg survolant l’Alsace en Montgolfière au début des années 1990. Et depuis je suivais ses pérégrinations alsaciennes, franco-allemandes, européennes. En français, auf Hochdeutsch und auf elsässisch. Parfois même j’ai commenté ses „Zungenknoten“ paru dans la Rheinpfalz, dans paysages wie beispielsweise in „Dixit Martin Graff dans les Zungenknoten du 20.02.2016: „Nicht an allem ist Frau Merkel schuld /non Madame Merkel n’est pas coupable pour tous[3]. Im Sinne von Sprache ist die einzige Heimat, – hatte Graff, – wie ich auch selbst mehrere Heimaten. Also nicht einzig und alleine die deutsche Sprache wie beim in Paris lebenden Publizisten Stefan Troller sondern das Französische und das Deutsche[4]. Wahrscheinlich war es diese Mehrsprachigkeit die mich so mit Martin Graff verband und über den Tod hinaus verbindet. Ma langue maternelle c’est le français, c’est un fait indéniable, et les faits sont têtus, aber meine Zweitsprache war und ist das Deutsch, obwohl es natürlich längst meine Erstsprache geworden ist. Mein Deutsch das war eigentlich das Schramberger Schwäbisch, – in seiner Sulgener Ausprägung[5]. Also soweit ich weiß genau umgekehrt wie bei Martin Graff, seine Muttersprache war das in den Südvogesen gesprochen sehr alemannisch gefärbte Elsässisch des Münstertals . Aber die kindliche Mehrsprachigkeit umfasste in meiner Kindheit auch die italo-romagnolische Dialektausprägung des italienischen , – pour comprendre le „nonno[6]“ – mon arrière-grand-père franco-italien il fallait bien que j’apprenne quelque notions de romagnol. Car pour suivre les récits de voyage du « Nonno » à travers la naissance de l’Italie et l’immigration italien dans le Pays Haut et à Hussigny – j’étais bien obligé de comprendre le romagnol. Le « Nonno » parlait ni l’italien, ni le français –  non il parlait un curieux mélange de italo-romagnol et de français – une sorte de langue qu’on parlait à Hussigny-Godbrange et ses environs, – et dont certains vestiges se retrouvent dans le roman autobiographique « Les derniers Jours de la classe ouvrière »   de Aurélie Filippetti . C’est l’héritage plurilinguistique et pluriculturelle européen que je partage avec Martin Graff, – et c’est pour cela bleibt er mir ein unvergesslicher literarischer Wegbegleiter !

In diesem Sinne wiederhole ich die Worte aus seinem immer noch lesenswerten Text zum 40 Jubiläum des Elyseevertrages der in der Wochenzeitung die Zeit im Januar 2003 veröffentlicht wurde „Der Tanz der Sprachen öffnet die Seele und ermöglicht es uns, mit der Mentalität verschiedener Völker zu denken.[7]

Lire les textes et essayes de Martin Graff, – c’est aussi les souvenirs des chants du Feurenmoos de mon enfance[8], – das Singen der Schwarzwaldwälder wenn der Sturmwind aus dem Westen durch die Tannenwipfel fegte ….

 Christophe Neff, Grünstadt 08.08.2021


[1] Dagmar Gilcher „Auf Wolkengang – NACHRUF: Fast 25 Jahre hat er die Leserinnen und Leser der RHEINPFALZmit seinen zweisprachigen Texten daran erinnert, dass auch sie, wie die Elsässer, in einem Land mit Grenzen leben. Grenzen, die er so nie akzeptieren wollte. Ob als Schriftsteller, Filmautor oder Kabarettist hat er sie listig überwunden. Aber nun müssen wir ohne ihn lernen, wie man Gedanken schmuggelt.“ In, Die Rheinpfalz, Nr. 181, Balkon: Über Grenzen, Die Rheinpfalz, Samstag  7. August 2021.

[2] Voir «Martin Graff, poil à gratter saute-frontière » nécrologie de Olivier BRÉGEARD dans les Dernières Nouvelles d’Alsace.  

[3] Andere Kommentare zu den in der Rheinpfalz veröffentlichten Zungenknoten bzw. zu Martin Graff finden sich u.a. in „Blognotice 10.12.2011“, „Blognotice 30.12.2012: Réflexions sur « les Zungenknoten – ungebetene Gäste» de Martin Graff“, „Blognotice 21.02.2013: „Du bist schön Frollein“ – „tu es belle Mademoiselle“, « Blognotice 16.06.2017: Pierre-Yves Le Borgn’ député d’Allemagne et Europe centrale mène un courageux combat pour sa réélection ! »

[4] Georg Stefan Troller: „Sprache ist die einzige Heimat“  – in SWR2 Zeitgenossen, Sendung vom 08.08.2021

[5] Siehe auch : « I. Un blog sur les paysages : un petit début – ou quelle langue choisir ? ».

[6] „Nonno“ – grand père en italien. Mon arrière grand père italien François Migliori (Francesco Migliori) était originaire du hameau de Montebello à Torriana en Italie. D’apres mes souvenirs il a été naturalise francais durant les années 1930  !

[7]Je t’aime moi non plus – „Das Schweigen“ in München und ein nächtliches Schlittern auf dem Tegernsee. Der elsässische Grenzgänger Martin Graff erinnert sich an seine erste Deutschlandreise“ Die Zeit, 16. Januar 2003.

[8] Das Feurenmoos – der „Urwald“ meiner Kindheit – la forêt primaire de mon enfance –  ist ein Waldgebiet im Süden der Bergvorstadt Sulgen, – eine kleine Beschreibung dieses Waldes wurde von Erwin Wagner am Beginn der 1990 Jahre verfasst. Wagner, E.  Stützung der Auerwildpopulation im Raum Schamberg. In: Weiss, H. et al. (1990): Auerwild in Baden-Württemberg, Rettung oder Untergang? : Ergebnisse der 3. Arbeitsgruppe Auerwild, Schriftenreihe  LFV  Baden-Württemberg, 70,  23 – 27. Stuttgart.

Schramberg Janvier 2021 – pays de neige / Schramberg Januar 2021 – Schneeland

Voyant les paysages enneigés de  Schramberg et de la Raumschaft Schramberg, qui me parvenaient via Facebook et d’autres voies de communication durant le mois de janvier 2021, me réveillèrent les souvenirs d’enfance, ma scolarité au Gymnasium Schramberg. Des images d’hiver ressemblant aux hivers de Forêt-Noire des années 1960,70 et 80 comme je l’ai connue durant les années d’enfance et de jeunesse à Schramberg. Ici à Grünstadt par contre le mois de janvier fut plutôt marqué par le « Dauerregen » pluies et grisailles plus ou moins permanentes.

La transformation du paysage par les chutes de neiges de janvier 2021 fut d’une telle intensité que la ville de Schramberg a même ouvert un concours de photos sur Facebook – « Winter in Schramberg ». Sur cet album « Facebook » on trouve des photos des paysages de neiges qui semblent ressurgir d’un passé lointain !

Je reproduis ici sur paysages deux photos selectionées de Rainer Langenbacher publié par la ville de Schramberg sur Facebook. Voyant ces photos, – je me replongeais dans mon enfance, je reprenais mon chemin d’écolier des hauteurs du Sulgen à la Talstadt Schramberg à travers les forêts de Sapins couvertes par un épais manteau de neige. Je descendais le Steighäusle pour rejoindre le Gymnasium Schramberg, en face le Schlossberg couvert de neige, les sapinières élançant leurs cimes blanches argentées dans le ciel limpide d’hiver bleu azur. Les photos de Rainer Langenbacher ne reproduisent pas le regard que j’avais comme écolier descendant le Steighäusle et la Charlottenhöhe vers la ville basse de Schramberg, – mais ils me replongent dans les souvenirs de l’atmosphère de long hivers de Forêt-Noire, des forêts et des paysages de neiges l Les deux photos de Rainer Langenbacher que je reproduis ici sur paysages montrent pour la premier le Schloßberg avec la ruine Hohenschramberg et des Pins sylvestres et Sapins couverts de neige, la deuxième est une vue sur le Sulgen avec son Wasserturm (château-d’eau) caractéristique et en arrière-plan  le Château de Hohenzollern.

Der Anblick der Schneelandschaften in Schramberg und der der Raumschaft Schramberg, welche mich via Facebook und über andere Wege während des Januar 2021 erreichten, weckten Kindheitserinnerungen, Erinnerungen an die Schulzeit im Gymnasium Schramberg. Diese Winterbilder erinnerten mich an die Schwarzwaldwinter die ich in den 1960,70 und 80 Jahre während meiner Kindheits und Jugendjahre in Schramberg erleben konnte. In Grünstadt war der Januar 2021 hingegen von Dauerregen und grauem Winterwetter geprägt.

Die Verwandlung der Landschaften durch den Januarschnee rund um Schramberg hat die Stadt Schramberg sogar dazu bewegt einen Photowettbewerb namens „Winter in Schramberg“ auszurufen. Auf diesem „Facebookalbum“ findet man Bilder von Schneelandschaften die wie aus einer fernen Vergangenheit auferstanden zu sein scheinen. Ich gebe hier auf paysages ein paar ausgewählte Bilder von Rainer Langenbacher die von der Stadt Schramberg auf Facebook veröffentlicht wurden wieder. Als ich diese Photos sah, tauchte ich in meiner Kindheit ein, – ich begann meinen Schulweg von den Höhen des Sulgens durch die tief verschneiten Tannenwälder in die Talstadt Schramberg. Ich lief das Steighäusle hin ab Richtung Gymnasium Schramberg, und auf der anderen Talseite gegenüber breitet sich der Schloßberg mit seinen Tannen aus. Tannen deren silbrig weiße Wipfel in den klaren azurblauen Winterhimmel ragten. Die Bilder von Rainer Langenbacher haben nicht den „Regard“, den Blick den ich als Schüler auf dem Schulwegs über Steighäusle über die Charlottenhöhe in die Talstadt Schramberg hatte, – und doch haben sie in mir die Erinnerung an die Atmosphäre der langen Schwarzwaldwinter geweckt, Erinnerungen an tief verschneite Wälder und Schneelandschaften. Die beiden Bilder von Rainer Langenbacher, die ich hier in paysages wiedergebe, zeigen zum einen den Schloßberg mit der Ruine Hohenschramberg und schneebedeckten Kiefern und Tannen, zum anderen einen Blick auf den Sulgen mit seinem charakteristischen Wasserturm und im Hintergrund die Burg Hohenzollern.

Photos: toutes/alle © Rainer Langenbacher/ Autorisation obtenue le 29.01.2021 par courrier électronique. Genehmigung am 29.1.2021 per email eingeholt.

Nouveau départ pour le blog paysages

screenshot paysages waldApres dix ans d’existence sur les Blogs LeMonde.fr paysages, – paysages prend un nouveau départ. La fin des blogs abonnés le Monde, qui était prévue pour le 5 Juni 2019, a mis fin à la présence de paysages sur les Blogs LeMonde. Le transfert du blog des Blogs LeMonde à WordPress.com a plus ou moins fonctionné, la redirection des liens articles des premières années ne semble pas avoir réussi. Mais les textes et les images ont pu être transférés sans problèmes, ce qui me semble être primordial. De la part de la direction du Monde, de même que de la rédaction du Monde, les bloggeurs abonnés, à part ce mail dont je parle dans mon billet du 14 avril 2019, n’ont jamais reçu la moindre explication concernant la fermeture des blogs abonnés.  Par contre on trouve une intéressante analyse de Vincent Bresson sur la fin des blogs abonnés du Monde dans la Revue des Medias sous le titre «  Les blogs abonnés n’ont plus la cote auprès de la presse française ». L’analyse me semble être assez exhaustive, – et en plus on y apprend que le contenu des blogs abonnés a été archivé par la Bibliothèque nationale. Concernant paysages, la version hébergée par le Monde, a été aussi conservée par la Deutsche Nationalbibliothek.  Tous les billets ont été conservés, disons tous les textes, mais pour les images il semble y avoir eu des problèmes de « conservations » à la Deutsche Nationalbibliothek[1]. Les images des premières années des paysages ne sont plus visibles dans cette version conserve. Concernant la version conserve par la BFn, si elle a vraiment conservé tous les blogs abonnés, je ne la connais pas, donc il  ne m’est pas possible de porter un jugement sur la qualité de la « copie » ou du « scan » conservés.  Il semble que les versions conservées des blogs abonnés le Monde par la BFn ne sont pas consultables sur la toile.

screenshot ersterr paysagesblog mai 2009premier billet nouvelle formule j’ai intégré deux « screenshots » – le premier montre la première partie du premier billet sur le Monde.fr  « I. Un blog sur les paysages : un petit début – ou quelle langue choisir ? »   le deuxième montre la première partie de mon dernier billet «La fin du blog paysages sur les blogs LeMonde.fr – Das Ende des Blog « paysages » auf den Blogs von Le Monde.fr ».  On voit aussi que le transfert vers wordpress.com a aussi nécessité des changements de mise en pages. Les reflets de lumières à travers la sapinière du Mooswaldkopf au-dessus du Fohrenbühl en Forêt Noire ont disparu pour des raisons de mises en pages. Pour l’instant j’ai choisi une image prise à la Falaise du Cap Leucate qui montre une vue de Leucate – Plage comme page d’intro de paysages. Cela changera peut-être, une fois que paysages dans sa nouvelle formule aura atteint sa vitesse de croisière.

screenshot letzter paysagesblog le monde.frLe transfert de paysages vers un autre hébergeur me donne aussi de nouvelles libertés. La ligne éditoriale du Monde envers le « mouvement des  gilets jaunes » était plutôt une mauvaise surprise. Même si je reste abonné à  la version électronique, je ne comprends pas pourquoi le Monde est devenu de plus en plus une caisse de résonnance pour le mouvement des gilets jaunes. Constat amer pour un lecteur qui découvrait la lecture du Monde au milieu des années 1970 chez ses grands-parents à Aubord dans le Gard. Même chose pour l’anti Macronrisme primaire du Monde.  Pour ainsi dire je ne me reconnais plus dans la ligne éditoriale du Journal que j’ai découvert à l’âge de dix ans sur le bureau de mon grand-père à Aubord. Je reste abonné, car vu d’Allemagne, le « couvrage » de Afrique, surtout de l’Afrique francophone, mais aussi du Moyen Orient et de l‘ Amérique latine, reste encore un des grands atouts du Monde.  En plus le « Monde des livres » me reste une lecture dont je n’aimerais pas me passer. Comme je passe une très grande partie de ma vie en Allemagne, et comme le Monde disparaît de plus en plus des kiosques des gares et aéroports d’Allemagne, donc si on veut régulièrement lire le Monde, comme je le fais, il ne reste que l’abonnement électronique.

Dans ma jeunesse on pouvait même en acheter pendant la saison estivale dans les kiosques (ou disons le rayon journal de la librairie Klaussner (Buchhandlung Klaussner) à Schramberg. C’est ici, que les Prof de Français du  Gymnasium Schramberg allaient chercher le Monde, pour trouver les « textes » pour leurs classes terminales. Mais il y a longtemps, – c’était les années 1980, la France avait élu François Mitterrand comme prédisent, et en Allemagne on considérait le Monde comme le grand Journal français – peut être un peu comme le NYT francophone.  Mais tout cela date d’un autre Âge, d’un autre siècle, la « Buchhandlung Klaussner » a disparu, – et le Monde n’est peut-être  plus le grand journal francophone de centre gauche, le journal de référence français qu’il fut jadis pendant des décennies. En tout cas, la manière dont le Monde a traité ses bloggeurs abonnés, montrent que le Monde semble une fois de plus  avoir des difficultés avec ses lecteurs les plus fidèles.

Les reflets de lumières à travers la sapinière du Mooswaldkopf 24.08.2008
reflets de lumières à travers la sapinière du Mooswaldkopf © Christophe Neff 24.08.2008

Photos/Bilder toutes/alle © Christophe Neff 

Ecrit et publié à Port Leucate en Juin 2019

Christophe Neff

[1] On trouve la version paysages dans les Blog le Monde archivé dans sa version du 14.5.2019 (Archivierte Netzressource vom 14.5.2019) dans la Deutsche Nationalbibliothek ici.

Rétrospective sur le blog paysages en 2018 – les billets les plus lus de « paysages » en 2018

waldbrandfläche Schiltach - Kirchberg - Zustand am 07.09.2018
le site de l’incendie de forêt de Schiltach-Kirchberg du 20.08.2018, situation du 07.09.2018, © Christophe Neff 07.09.2018

Le blog paysages entre dans sa dixième année d’existence[1]. Comme les années précédentes[2], je publie une petite rétrospective sur l’année passée sur paysages présentant les billets les plus lus de paysages durant l’année 2018.

L’article le plus consulté en 2018 fut l’article «« Lua Nha Testemunha »– souvenir d’un voyage « phytogéographique » aux iles du Cap Vert (Santiago/Fogo) en Novembre 2017» (5,44% des consultations sur paysages en 2018), article écrit en 2017 qui retrace un voyage d’étude géobotanique à l’archipel de Cap Vert (Santiago, Fogo) que j’ai effectué en Novembre 2017. Les paysages que j’ai découverts pendant ce voyage d’étude m’ont fortement marqué, mais cela n’explique pas le succès du billet que j’avais dédié à ce voyage. Peut-être aurai- je la chance de revenir aux iles du Cap dans quelques années, peut être pourrai-je approfondir le remarquable travail de Teresa Leyens sur la végétation de l’ile de Fogo[3].

En deuxième position on trouve l’article « Erinnerungen an die „märklinModerne“ » ((5,19% des consultations sur paysages en 2018), billet assez autobiographique, qui à partir d’une analyse d’un livre «märklin Moderne. Vom Bau zum Bausatz und zurück »  sur la relation entre modélisme ferroviaire et architecture en Allemagne dans la période d’après-guerre, retrace aussi la relation que l’auteur avait pour les trains miniature, et plus spécialement les trains de la marque Märklin. D’ailleurs c’est la première fois qu’un article écrit en allemand se hisse à la deuxième place des articles les plus consultés sur paysages durant une année.

Enfin au troisième rang le billet «Feux de forêts et lectures de paysages méditerranéens: (Écologie et biogéographie des forêts du bassin méditerranéen ; The Nature of Mediterranean Europe – an Ecological History ; Le feu dans la nature – mythes et réalité)» (3,57% des consultations sur paysages en 2018). C’est un article déjà écrit le 04. juin 2009, traitant « paysages & feux de forêts », c’est d’ailleurs un des premiers articles de paysage, car c’est le 24. Mai 2009 que le blog paysages débutait avec l’article « I. Un blog sur les paysages : un petit début – ou quelle langue choisir ? ». C’est certainement aussi un des premiers « notices de blog » qui thématise les relations entre changements climatiques et fréquences d’incendies de forêts.

En quatrième position l’article « 1949 – l‘incendie meurtrier dans la Forêt des Landes » (3,35% des consultations sur paysages en 2018) billet écrit en 2009 qui nous rappelle l’Incendie de la forêt des Landes de 1949.

En  cinquième position on trouve l’article « The Fatal Forest Fire – remembering the “1949 Mega fire” in the „Forêt des Landes” (South West France) » (3,28% des consultations sur paysages en 2018), billet écrit en anglais en 2009, décrivant l’Incendie de la forêt des Landes de 1949. Ce billet est une adaptation anglaise du billet 1949 – l‘incendie meurtrier dans la Forêt des Landes. A la différence de l’article français, la version anglaise insiste sur le fait qu’avec les changements climatiques les feux de forêts catastrophiques, tels que le fut l’incendie de la forêt des Landes, pourraient sensiblement augmenter en Europe.

En sixième position on trouve le billet « Pyrotragedies – a critical retrospective on the wildfire situation in Europe during July 2018 » (3,05% des consultations sur paysages en 2018), encore un article qui se penche sur les incendies de forêts de l’été 2018. Dans ce billet publié en anglais j’insiste surtout sur les interdépendances entre dangerosité de futurs feux de forêts et changements climatiques.

En septième position on trouve  l’article « Blognotice 12.2.2012: la banquise bloque le Port de Port Leucate » (3,00% des consultations sur paysages en 2018) écrit en février 2012 et décrivant les conséquences d’un hiver exceptionnel sur le pays leucatois. D’ailleurs ce billet fut aussi le billet le plus consulté en 2014, en 2015 et en 2016.

En huitième position on trouve l’article « Blognotice 01.05.2017: « Les fleurs qui poussent à travers les rails de la France périphérique » (2,96% des consultations sur paysages en 2018). Ecrit en début de Mai 2017 ce billet est une sorte de « géographie personnelle » sur l’état de la France pendant l’Élection présidentielle française de 2017. Ce billet écrit un en 2017 est aussi un aperçu géographique sur la France périphérique, où beaucoup des problèmes qui ont ressurgi avec le mouvement des gilets jaunes sont déjà décrits assez précisément. C’est d’ailleurs avec le mouvement des gilets jaunes que cet article a de nouveau retrouver un lectorat assez large. Notons que en 2017 le billet ce trouvait à la cinquième place (2,67 % des consultations sur paysages en 2017) des consultations sur paysages.

En neuvième position la notice « Bonne année 2018 – Prosit Neujahr 2018 – Happy New Year 2018 » (2,14% des consultations sur paysages en 2018), pas un article mais une sorte de carte de bonne année – avec une très belle photo comme décor que j’ai prise à Horta sur l’ile de Faial montrant l’aurore sur le  Pico (Montanha do Pico en portugais) en Septembre 2017.

Enfin en dixième position la petite notice bilingue  « Märzwinter und Frühlingsbeginn 2018 an der Unterhaardt/ Hiver de Mars et début de printemps 2018 dans la Unterhaardt » (2,12% des consultations sur paysages en 2018)sur les derniers soubresauts de l’hiver avec apparition des neiges de mars (Märzschnee en allemand) et le début du printemps avec les premiers amandiers en fleurs et les vignes légèrement recouvertes de neige dans la Unterhaardt.

entre terre et mer - une um agc languedoc-roussillon travese l'e
« entre etang et mer » une UM de AGC « Languedoc-Roussillon» traverse le chenal entre « Grau de la Franqui » et « l’etang de Lapalme ». © Christophe Neff 31.03.2018

Comparé aux années passée le blog paysages est devenu moins leucatois, donc plus international même si nous trouvons à la onzième place encore un article traitant de Leucate, « Début Août 2018 : 39,1 à Leucate, intempéries en Tunisie, et l’« Incêndio de Monchique (Incendie de Monchique) » (1,90% des consultations sur paysages en 2018) – le record de température avec 39,1 sur la station météo du Cap Leucate. Et à la douzième place, dans l’article « Impressions du « Deuxième Symposium International de l’AGT : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie » je parle aussi de Leucate, des risques de submersion marine à Port Leucate qui étaient aussi en rendez-vous de cette conférence internationale de géographie.

Les évènements de l’année 2018 ont laissé des traces sur paysages, –  d’une part les évènements des gilets jaunes ont provoqué un gain d’intérêt pour le billet «  Blognotice 01.05.2017: « Les fleurs qui poussent à travers les rails de la France périphérique » – et de l’ autre ce furent surtout les articles traitant les incendies de forêts qui furent les articles les plus consultés dans paysages pendant l’année 2018. Et malheureusement, l’année 2018, même si ceci est déjà tombé un peu en oubli, fut une année assez dévastatrice quant aux incendies de forêts, -surtout en Grèce, au Portugal, en Suède, aux Etats-Unis en Californie et même l’Allemagne a eu droit à son lot de feux de forêts durant l’été 2018. Personnellement pour diverses raisons, je ne travaille presque plus sur les feux de forêts, – quelques interviews données à des medias allemands durant l’été 2018[4] –et la supervision d’une thèse de Master sur la modélisation des risques des incendies de forêts en Forêt – Noire[5], ainsi que qu’ un petit cours de terrain sur le feux de forêts en Forêt -Noire[6] –mais néanmoins avec l’expertise scientifique que j’ai acquise pendant les dernières décennies je pense que en 2019 nous allons une fois de plus être confrontés à des scenarios d’incendies de forêts catastrophiques. La Californisation, la suburbanisation d’une part, – et les changements climatiques d’autres part – sont un cocktail particulièrement dangereux qui peuvent engendre de plus en plus de feux de forêts mortels.

Biblio :

Berkemann, Karin; Bartetzko, Daniel (HG./EDS)(2018): märklin Moderne. Vom Bau zum Bausatz und zurück. From Architectur to Assembly KIT and back again. Berlin, 2018, Jovis Verlag, ISBN 978-3-86859-518-5

Leyens, Teresa (2002) : Biodiversität und Erhalt der Hochlagenvegetation der Insel Fogo (Kap Verde): Ausarbeitung eines Konzeptes für ein Schutzgebiet. Dissertation. Rheinischen Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn.

Photo : © Christophe Neff 1.) 07.09.2018 – le site de l’incendie de forêt de Schiltach-Kirchberg du 20.08.2018, situation du 07.09.2018, 2.) 31.03.2018 « entre etang et mer » une UM de AGC « Languedoc-Roussillon» traverse le chenal entre « Grau de la Franqui » et « l’etang de Lapalme ».

Christophe Neff, le 27.01.2019

[1] Le premier billet « I. Un blog sur les paysages : un petit début – ou quelle langue choisir ?«  fut édité le 24,.5.2009.

[2] Voir :  « Rétrospectives sur le blog paysages en 2017 – les billets les plus lus de « paysages » en 2017 », « Rétrospectives sur le blog paysages en 2016 – les billets les plus lus de « paysages » , « Rétrospectives sur le blog paysages en 2015 – les billets les plus lus de paysages en 2015 » et « Rétrospectives sur le blog paysages en 2014 – les billets les plus lus de paysages en 2014 ».

[3] Leyens, Teresa (2002): Biodiversität und Erhalt der Hochlagenvegetation der Insel Fogo (Kap Verde): Ausarbeitung eines Konzeptes für ein Schutzgebiet. Dissertation. Rheinischen Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn. Download ici.

[4] Par exemple „Bundeswehrgelände in Meppen Warum der Moorbrand so schwer zu löschen ist“ dans le Spiegelonline du 18.09.2018 .

[5] Hodapp,L. (2017): Assessment of the wildfire hazard potential in the Black Forest National Park. KIT, unpublished Masterthesis in Geoecology.

[6] Voir aussi „Schiltach  -Waldbrandgebiet als Studienobjekt“ dans le Schwarzwälder Bote du 07.09.2018.

Impressions du « Deuxième Symposium International de l’AGT : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie »

IMG_20181112_101332153J’ai eu la chance de participer au « Deuxième Symposium International de l’Association des géographes tunisiens » intitulé : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie » à Hammamet. Donc après exactement dix ans d’absence, la participation à ce colloque m’a donné l’occasion de revenir en Tunisie. Comme « au bon vieux temps »[1]  c’est grâce à la « mailing List » de Maria Paradiso[2], ces fameuses mailing lists sur la géographie de la Méditerranée, datant des temps d’avant l’émergence des réseaux sociaux, avec laquelle Maria Paradiso informait sur tous les évènements, toutes les nouveautés concernant la géographe et l’environnement de la « Méditerranée ». Communications orales, posters et discussions intéressantes étaient au rendez-vous. Déjà pour cela le voyage en Tunisie valait la peine. En plus nous avons eu droit à une sortie de terrain dans la dans la région de Nabeul sur les traces des inondations du 22 septembre 2018 qui avaient ravagé la région de Nabeul et laissé derrière elles des dégâts assez considérables. Et naturellement on avait l’occasion de faire des rencontres intéressantes, – l’infatigable Annik Dougedroit, qui même étant éméritée depuis un certain temps fréquente encore les conférences internationales.  Nathalie Lemarchand, Vice-présidente de l’Union Géographique Internationale, était au rendez-vous. Des trois conférence plénières, c’est surtout l’intervention de  Jean Marie Miossec « La géographie au XXIe siècle, entre diversification et épanouissement, et toujours science des territoires » qui m’a dans un certain sens touché personnellement, car cela me rappelait une expression que j’avais utilisée en Chine durant une conférence pour me présenter « I am an old fashioned geographer reading books and landscapes (je suis en géographe démodé lisant des livres et des paysages)». Jean Marie Miossec nous présentait une géographie, qui au moins en Allemagne, se perd de plus en plus, ne se pratique presque plus au niveau universitaire[3].  En plus, nous avons eu beaucoup d’échanges intéressants sur l’évolution de la Tunisie depuis la révolution de 2010/11, car Jean Marie Miossec est certainement un des meilleurs experts géographiques internationaux de la Tunisie.

Gherardi Leucate III (avec Monique Gherardi)
Monique Gherardi devant le poster: L’apport de la géomatique dans l’évaluation des vulnérabilités humaines et matérielles (submersion marine). L’exemple de la commune littorale de Leucate (France).

Au niveau personnel j’étais assez surpris de découvrir un post qui traite des risques de submersions marines à Leucate[4]. Commune où je suis inscrit sur les listes électorales et c’est exactement sur ces risques de submersions marines que pourraient encourir les rivages leucatois que je tente de sensibiliser les lecteurs leucatois du blog paysages depuis des années[5].  Personnellement j’ai aussi très apprécié la conférence de Babacar FAYE[6] sur la dynamique du couvert végétal dans la forêt classée de Koutal au Sénégal qui me rappela mes débuts de carrière[7]. Et la conférence de Rim KLIBI[8] sur la conservation de la biodiversité à Tunis me rappelant que j’avais passe une partie de ma vie professionnelle à la Marsa[9]. Et pour finir la communication de Khouloud Hamdi[10] sur les feux de forêts dans la forêt de Béchateur. Communication qui d’ailleurs appuie mes propres observations que j’ai communiquées dans une présentation spéciale, que les feux de forêts en Tunisie ont depuis 2010 littéralement explosé. Oui j’ai aussi tenu une petite présentation orale[11], qui se focussait principalement sur les scénarios de l’étude « Stratégie nationale d‘adaptation de l‘agriculture tunisienne et des écosystèmes aux changements climatiques » établie en 2006/07 et les réalités tunisiennes de 2018, l’explosion des incendies de forêts depuis 2010 et ma vue de bloggeur sur le Monde.fr sur la Tunisie depuis 2009[12]. Naturellement il m’est impossible de refléter toutes les communications, discussion et posters durant ce symposium. Mais il me semble que le complexe urbanisation-inondations fut très bien représenté pendant le symposium, je me souviens par exemple de la communication de Hayet HMERCHA[13] sur la Périurbanisation et vulnérabilité face au risque d’inondation, les risques d’inondations semblent  se faire plus en plus  menaçants en Tunisie. Collusion entre changements climatiques et urbanisations/périurbanisation dans les grandes agglomérations tunisiennes ?

Ce que j’en retiens c’est que les contributions de géographes tunisiens, algériens, marocains, sénégalais, libanais et espagnoles m’ont beaucoup impressionné – ce fut aussi une rencontre de la géographie francophone internationale. Donc une vraie réussite pour les organisateurs de ce symposium – et ici je pense surtout à Habib Ben Boukaber[14] qui a tout fait pour que cette rencontre des géographes francophones devienne un évènement scientifique mémorable. Dans ce contexte, s’agissant de géographie francophone, dans ce congrès  réunissant des géographes francophones, il y avait deux géographes franco-allemands, constellation assez rare dans les congrès de géographie & géobotanique que je fréquente, à part ma personne, il y avait Frank Babinger[15] Enseignant-Chercheur à Madrid[16] qui a tenu une communication originale sur l’évolution du tourisme de croisière en Tunisie depuis 2010. J’espère donc  pouvoir participer à un prochain symposium de l’Association des géographes tunisiens. De la Tunisie, dans ce billet de blog, je n’en ai  presque pas parlé,-  mais je voulais ici surtout décrire mes impressions personnelles de ce Deuxième Symposium International de l’AGT.

Naturellement nous avons beaucoup parlé et discuté entre collègues sur l’évolution de la Tunisie depuis la révolution de 2010/11, – mais je pense que ceci nécessiterait un nouveau billet, peut-être même d’y consacrer un ouvrage scientifique complet. Concernant la situation politique en Tunisie, je dirais simplement, – la Tunisie a vécu des années difficiles après la révolution, l’avenir politique me semble être encore être assez difficile, surtout les perspectives socio-économiques sont encore un énorme « défi » pour la jeune démocratie tunisienne, – mais après tout les tunisiens et les tunisiennes ont déjà gagné la liberté de parole – ce qui n’est pas rien dans le monde actuel.

Christophe Neff, le 04.12.2018

P.S. : On trouve une interview radio avec Habib Ben Boubaker sur « le  Deuxième Symposium International de l’AGT : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie » ici.

[1] « Au Bon vieux temps » est aussi un restaurant à Sidi Bou Saïd où j’aimais souvent diner le soir durant mes années tunisiennes. Il existe aussi un restaurant du même noms à la Marsa.

[2] Professeur de Géographie humaine et de l’aménagement du territoire à l’Université du Sannio à Benevento en Italie.

[3] Dans ce contexte je reviens aussi sur ce que j’écrivais dans « Flâneries d’un phytogéographe sur le billet « Les fleurs qui rendent immortel » du blog « l’Aventura – le BD blog scientifique de Fiamma Luzzati »

[4] L’apport de la géomatique dans l’évaluation des vulnérabilités humaines et matérielles (submersion marine). L’exemple de la commune littorale de Leucate (France). Auteurs du poster: Stéphanie Defossez, Monique Gherardi et Fréderic Léone.

[5] Voir entre autre : Blognotice 13.10.2016: La mer déferle sur les plages leucatoises, Lundi 11 octobre 2010 – la mer se déchaîne sur la plage de Port Leucate, Notice de blog 17.10.2010 – mémoires collectives et tempêtes oubliées à Leucate, Sturm Xynthia : Blick von der Unterhaardt auf La Faute-sur-Mer, L’Aiguillon und Port Leucate.

[6] Babacar FAYE et P. NDIAYE: Dynamique du couvert végétal dans la forêt classée de Koutal: Effets de surpâturage ou d’une pratique agricole ?

[7] Voir aussi «  « Lua Nha Testemunha »– souvenir d’un voyage « phytogéographique » aux iles du Cap Vert (Santiago/Fogo) en Novembre 2017 ».

[8] Rim Klibi :  Urbanisation et conservation de la biodiversité. Quel avenir pour les écosystèmes périurbains? L’exemple de la métropole de Tunis

[9] Voir aussi « Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir »

[10] Khouloud HAMDI et B.JAZIRI : Les feux de forêt : Étude, cartographie et processus de la dynamique paysagère de la forêt de Béchateur (Bizerte) après 2010

[11] Christophe Neff: Incendies de forêts, changements climatiques, paysages et révolutions  – une vue virtuelle sur une Tunisie qui change.

[12] Le premier post traitant de la Tunisie dans le blog paysages édité dans les blogs le Monde fut le post « « Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir » le dernier « Début Août 2018 : 39,1 à Leucate, intempéries en Tunisie, et l’« Incêndio de Monchique (Incendie de Monchique) » »

[13] Hayet HMERCHA, A. DAOUD et  T. SAINT GERAND: Périurbanisation et vulnérabilité face au risque d’inondation: cas des bassins versants des oueds El-Aouabid et Ezzit (agglomération de Sfax)

[14] Habib Ben Boubaker est professeur de géographie à l’Université de La Manouba.

[15] Frank BABINGER, I.R. GUERRA et A. M. MORENO : Croisières en Méditerranée : Développement durable et stratégique pour des territoires en risque d’exclusion.

[16] Professur de géographie à Universidad Complutense de Madrid.

Début Août 2018 : 39,1 à Leucate, intempéries en Tunisie, et l’« Incêndio de Monchique (Incendie de Monchique) »

Nouveau record de température à Leucate, – le 4.08.2018 le thermomètre avait atteint 39,1 à la station météo du Cap Leucate[1]. Pendant ce même temps des intempéries avaient lourdement touché la Tunisie[2]. Inondations, éboulements de terrains … mais en Europe les intempéries qui avaient lourdement touché la Tunisie n’avaient pas de retombée médiatique. Même chose pour le début du « méga-incendie » qui naissait dans la Serra de Monchique, – l « Incêndio de Monchique », immense feu de forêt, qui a déjà depuis dévoré plus de 26.000 ha de Forêts & Maquis. D’après les données du EFFIS[3], en ce moment où j’écris ces lignes 26957 ha ont disparu en fumée durant « l’incendie de Monchique ». Naturellement, depuis que ce « méga-incendie » a pris de l’ampleur, les medias en France en parlent un peu, – mais après tout on médiatise plutôt le « front des feux de forêt en Californie », surtout le « Mendocino Complex Fire ». Même si les feux de forêts en Californie, m’intéressent par nécessité professionnelle, je me sens bien plus touché par ce qui se passe au Portugal en ce moment. Suivant l’évolution dès les débuts de l’incendie de Monchique sur le net  & les medias portugais, j’ai bien l’impression que la société portugaise est « abasourdie » par cet énorme feu de forêts qui ravage l’Algarve. Patrica Jolly a assez bien résumé cette situation par les lignes suivantes « Traumatisé par le décès de 114 personnes dans des incendies en 2017, le Portugal s’épuise dans la lutte contre un feu qui frappe l’Algarve .. »[4]

Personnellement je me sens assez touché, car il y a à peu près 20 à 25 ans, je parcourais l’Algarve pour récolter les données pour mon « modelé de simulation de feux de forêts » qui allait devenir ma thèse de doctorat. Je sillonnais les monts et vallée entre Monchique, Sagres et Alcoutim – buvais mes premières gorgées de « Aguardente de medronho » – cette eau de vie à base de fruit d’arbousier une spécialité de l’Algarve, qui était il y a vingt ans encore assez méconnue en dehors du Portugal. Le résultat de mes recherches & simulations fut que l’abandon des systèmes traditionnels de l’utilisation des terres comme par exemple les « Montados » allaient à la longue produire une accumulation de « masse combustible » et former des paysages hautement inflammables[5].  D’après ce que j’ai lu dans le Diário de Notícias l’incendie est sous contrôle depuis ce vendredi 10.08.2018[6].

Pendant que ce désastreux incendie progressait et s’étalait dans Serra de Monchique la station météo du Cap Leucate enregistrait avec 39,1 C les 4.08.2018 son record de température[7]. L’année dernière déjà début août on enregistrait un record avec 37.5 à Leucate. Comme je l’avais déjà écrit l’année dernière mes grands-parents avaient à la fin des années 1960 choisi Port-Leucate pour échapper à la lourdeur des étés (et ses lots d’orages) dans la plaine du Rhin à Strasbourg/Eckbolsheim[8], et plus tard  comme lieu de villégiature pour fuir les vagues de chaleurs estivales du Bas-Languedoc quand ils se sont installés à Aubod près de Nîmes dans le Gard. Durant les années 1960 et 1970 les chaleurs excessives à Leucate, c’était plus tôt un fait rarissime – dans mes souvenirs Leucate et ses plages étaient plutôt une véritable « Sommerfrische[9] ». J’ai bien l’impression que les choses changeant – les jours de la « Sommerfrische » sur les plages leucatoise, – appartiennent peut-être à l’histoire.

Dans mon dernier post de blog j’écrivais « I am convinced that climate change will make future wild fires more dangerous for people in the Mediterranean regions all over the world in the coming years[10]/ je suis convaincu que les changements climatiques vont produire des incendies de forêts plus dangeureux pour les habitants de toutes les régions méditerranéennes du Monde ». Le record de 39,1 enregistre le 04.08.2018 à Leucate, les intempéries de début Aout 2018, en Tunisie, l’incendie de Monchique ainsi que les températures de début Aout 2018 avoisinant les 47 degrés au Portugal, tout cela me donne l’impression que le climat méditerranéen, peut-être même les climats méditerranéens[11], le Sud de l’Australie connaît actuellement une sècheresse accrue dont on ne parle guère en ce moment en Europe[12], sont entrés dans une phase de « dérangement » climatique. Au-revoir « la Sommerfrische » sur les plages leucatoises. On devra bien s’adapter aux changements climatiques qui s’annoncent[13].

Christophe Neff, Grünstadt le 11.08.2017, publié le 12.08.2018.

[1] Voir dans  https://www.infoclimat.fr/climatologie/globale/leucate/07666.html le tableau en bas de page les périodes de chaleurs.

[2] Voir « Tunisie. Plusieurs régions touchées par des inondations ».

[3] Voir http://effis.jrc.ec.europa.eu/

[4] Patricia Jolly „L’UE cherche à renforcer son dispositif d’aide lors des catastrophes – Le mécanisme européen de solidarité entre Etats membres a été activé dix-huit fois en 2017, une année chargée en feux et inondations » dans Le Monde, Vendredi 10 aout, planète p.5 . Pour les abonnés du Monde en version électronique ici.

[5] Voir Neff, C. : MEDGROW – Vegetationsdynamik und Kulturlandschaftwandel im Mittelmeerraum. Mannheimer Geographische Arbeiten 52, Mannheim (ISBN 3- 923750-80-3) et concernant les résultats (simulations & modelés) du Sud du Portugal, les pages 115 – 119.

[6] « Incêndio em Monchique está „dominado“. Arderam 27 mil hectares – O fogo de Monchique fez 39 feridos, um deles em estado grave, e obrigou à evacuação de várias zonas habitacionais »

[7] Voir dans  https://www.infoclimat.fr/climatologie/globale/leucate/07666.html le tableau en bas de page les périodes de chaleurs

[8] Voir aussi « Blognotice 7.08.2013: Les cigales de Port Leucate »

[9] „fraicheur d’été“

[10] « Pyrotragedies – a critical retrospective on the wildfire situation in Europe during July 2018»

[11] Dans le sens de « biomes méditerranéens » voir « Forêts, terres boisées et broussailles méditerranéennes »

[12] Voir aussi « Living with Australia’s drought: ‚It’s cheaper to shoot the cows‘»

[13] Zaccai, Edwin : « S’adapter au changement climatique ». In Le Monde » Le Monde, Samedi 11 Aout 2018, p. 19.

Pyrotragedies – a critical retrospective on the wildfire situation in Europe during July 2018

July 2018 was the month in which Europe was heavily affected by wildfire events. There where forest fires in Sweden, in Greece and even in Germany there was one major forest fire event in July 2018.  A Scots Pine Forest near Fichtenwalde was heavily affected by a fire[1], thus remembering German authorities that Germany can also  be concerned by forest fires, – and recalling the terrible souvenirs of the Forest fires of the Lüneburger Heide in summer 1975. But it was Greece which was so heavily hit by several fire events, –the 2018 Attica wildfires – the city of Mati had to face a real “pyrotragedy” to use the words of Paulo Fernandes a portugese wild fire researcher[2]. Mati has been more or less completely erased by the wildfires, a landscape of ruins and desolation and a very high dead toll – about 88 people were killed by the fires in Mati[3]. For me the pictures of the landscape of ruins of Mati called up the souvenirs of the terrible fire event of  Pedrógão Grande[4] in Portugal last year.

Working on forest fires since the beginning of my academic career in 1992, I have been one of those scientists, who are continuously warning that climate change will also increase forest fire risks[5],[6]. But I also warn, since the beginning 1990’s, when I was mapping wild fire risks in the “Garrigues de  Nîmes”[7] under the guidance of Louis Trabaud[8], Peter Frankenberg and Rainer Joha Bender[9] that californisation & rural abandonment & bushencroachment are making the coming generation of forest fires so dangerous.

Californisation[10]  is the “terminus technicus” used in francophone geography, spatial planning and forestry for urban sprawl, housing, urban – forest interface, urban wild – interface etc. But I think the difference between the different English terms is that californisation also designs  the intermix of housing and extremely high inflammable forest (or bushformations like Garrigues, Maquis, Matoral, Chaparal etc. ) and high fuel loading[11].

However what term you use, I prefer californisation, because I think it describes the landscape scenery we can see in many Mediterranean regions of the world perfectly. People want to live like “Californians” constructing their house into a “green scenery” of forests & parks, like in Santa Barbara in California. In fire prone ecosystems, and all Mediterranean ecosystems are fire prone ecosystems, housing in such scenery is just like living on “powder – keg”. A forest fire occurring in this environment is a deadly trap for people, – and this exactly happened in Mati[12]. And what happened in Mati can happen in the suburbs of Lisbon, in the suburbs of Barcelona, Nîmes, Montpellier, Marseille, in La Marsa near Tunis ,- or in California or in Australia (even in the Mediterranean part of Chile and in the Cap region in South Africa). Working since the beginning of the 1990 in western European Mediterranean basin, I known so many locations in this area, where catastrophes like these which devasted Mati in Greece could also happen.

The combination of the consequences of climate change with the cocktail of californisation & rural abandonment will provide us more deadly fires in the Mediterranean regions of Europe (and perhaps also in Central Europe, Scandinavia etc.) – and I think society should react and force the governments to adapt their spatial planning to this enforced risk to see deadly forest fires spread up in that environment, to avoid situations that can lead to such fatal forest fires scenarios as the 1949 Landes Forest Fire which was the most deadly single fire which ever happened in Europe[13]. Concerning the 2018 Attica wildfires, this was a run of different fires, according to informations I could get about the fire.

What happened in Greece in the Attica region in July 2018, what happened in Pedrógão Grande in June 2017, but also in October 2017 in Portugal, these are (or were) real “pyrotragedies” and I hope that the fire season, which is going on until the End of October (in European Mediterranean regions) will not provide us other “pyrotragedies” in the Mediterranean (or elsewhere).

But the real question is if the governments in Greece or in Portugal will learn something from these “pyrotragedies”? The 1949 Landes Forest Fire with is high dead toll of 82 people killed by the fire, – provide a real shock in France – and after this shock France has made an enormous effort of systematic planning and construction of system of “Defending Forest against Wildfire” – “Défense de la forêt contre les incendies (DFCI)[14]” – which is now considered being one of the most effective “Anti Forest Fire Defence System” of the world. Perhaps someone should write down the history of the establishment of the French anti forest fire defense system, – as I know this has never been done – because this was not only success story, but the French responsible were able to learn from their different “failures”[15]– and that is very important.

In this context also associations, like the “Forêt Méditerranéenne”, have a very important role, – just remembering all the conferences dedicated to “fire prevention & wild fire management” and also all the articles dealing with forest fire published in the revue  “Forêt Méditerranéenne”[16]. Articles published in this revue are read by the people working in the forests, – the technicians, the forest engineer in direct contact, at the “frontline” with the “wildfires”. But even this relatively effective system of forest fire management, which has been established in France, is now challenged by “climate change” as recently Thomas Curt and Thibaut Frejaville showed in a study about “Wildfire Policy in Mediterranean France”[17].

My personal opinion is that science and research cannot alone provide the solution, at least perhaps applied geography and spatial planning, because it is a societal problem – how do we deal with californisation (urban sprawl, forest & urban interface, whatever you call it) in a highly inflammable environment – environment which also has a notable charge of fuel loading.  How can we manage this highly inflammable environment including climate change processes. It seems to be very difficult to find consistent solutions for that mix of problems. I personally, after working more or less since the beginning 1990s with forest fire risks, I have not “the solution”- but at least we should be honest to people living in this environment, to tell them, that they are living on a “powder – keg”. If there are no evacuation plans (and evacuation has to be trained), if fire brigades are not well trained and have a good equipment living & housing in such a fire prone environment can become very rapidly a  deadly trap if a fire outbreak is not under control very very fast.  Very very fast means to control the fire 30 minutes after outbreak, – after that threshold of 30 minutes it’s a very hard task to avoid the fire to run out of control and evolve into a large deadly fire event.

Concerning climate change, – I guess, that what I described here for Mediterranean regions, –  we will have to face such scenarios also in Central Europe – because the californisation of landscape is also existing in Central Europe, – the intermix of vegetation with housing – and if climate change scenarios provided by climatologists are correct we will also be confronted with an higher risk of fire eclosion in Central Europe.

And what about climate change and fire risks in old world Mediterranean basin? I think it is very difficult to prove that climate change is responsible for the current fire situation in summer 2018 – or for the 2017 fires in Portugal or the Maghreb[18] – but after all the paper I have read for my profession and also my own research work[19], I am convinced that climate change will make future wild fires more dangerous for people in the Mediterranean regions all over the world in the coming years.

Christophe Neff, Grünstadt 07.08.2018

P.S.: This blogpost is a revised and augmented version of a facebook post called “some words about the current forest fire situation in Greece” which I posted on Facebook on 25.07.2018.

[1] See also „Waldbrand in Fichtenwalde. Das Inferno nebenan“ on Spiegelonline.

[2] Original citation « No dia de 23 de julho o mundo foi surpreendido por mais uma pirotragédia, desta vez nos arredos de Atenas » ,  Paulo Fernandes, published in the « Jornal de Notícias » on Monday the 30 of July 2018.

[3] See also „Grèce : un ministre démissionne après les incendies meurtriers » in Le Monde.fr

[4] See „Incendie de Pedrógão Grande“ in wiki.fr, or „ Incêndio florestal de Pedrógão Grande em 2017” in wiki.pt.

[5] In the blogpost „Feux de forêts et lectures de paysages méditerranéens: (Écologie et biogéographie des forêts du bassin méditerranéen ; The Nature of Mediterranean Europe – an Ecological History ; Le feu dans la nature – mythes et réalité) »,published in juin2009, I remembered that i was one the first scientists, warning that climate change could lead to in increase in Forest Fire risks in Central Europe.

[6] In the blogpost “ The Fatal Forest Fire – remembering the “1949 Mega fire” in the „Forêt des Landes” (South West France)”,published in July2009,  I wrote concerning the “1949 Landes forest fire”, that this fire event could be seen as a “historical model for expected forest fires due to global warming in non-mediterranean European forests”

[7] The results of the fire risk mapping were published as a litte book in 1995 in German “Waldbrandrisiken in den Garrigues de Nîmes (Südfrankreich) : eine geographische Analyse“ (ISBN 3-923750-50-1).

[8] Louis Trabaud was of the pioniers of Mediterranean Fire Ecology. He passed away in april 2017, – July Pausas has written a necrology on this personal blog – “Homage to Louis Trabaud”.

[9] Concerning Reiner Joha Bender see also “Blognotice 08.09.2014: Quatre jours de vacances à Leucate, de très petites vacances …. »

[10] See also „Blognotice 15.08.2015: Incendies de forêt à Schramberg en Forêt-Noire et processus de californisation du paysage »

[11] See also „Californisation“ in Wiki.fr

[12] See also the video published by SPON, showing the devastated Mati after the fire event. The video was taken by an UAV.

[13] See also „The Fatal Forest Fire – remembering the “1949 Mega fire” in the „Forêt des Landes” (South West France)

[14] See also „Défense de la forêt contre les incendies » on wiki.fr, even if this article is very poor.

[15] For example see  the special number of the revue forestière francaise dedicated to the fire year 1975 “RFF – SPECIAL – Les incendies de forêts – 1975 (http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/20010) or in 1990  the special number “RFF – SPECIAL – Espaces forestiers… – 1990 (http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/19854) of the same revue, entirely dedicated to forest fire management.

[16] Just to name two examples – in  1990 the French Mediterranean Forests were heavily affected by forest fires, especially the “Massif de Maures” had hard price to pay in this“wildfireseason”. Thus the “Forêt Méditerranéenne” dedicated special numbers of their revue “Incendies & Pin d’Alep T. XIII, n°3, 1992 (Forest fire and Aleppo Pine) and  “Feux et forêts  – Les feux de forêt et la sécheresse en 1990 T. XIII, n°1, 1992 (Fire and Forest – the forest fires and the drought of 1990) to this crucial fire year. Not only to understand what really happened on the terrain during the fire events – but also to improve “prevention”, “forest management” and “Fire defense”.

[17] See „Curt, T. & Frejaville, T: Wildfire Policy in Mediterranean France: How Far is it Efficient and Sustainable?” in “Risk       Analysis ·July 2017 DOI: 10.1111/risa.12855”

[18] See also: Blognotice 14.08.2017: Sècheresse, canicule et feux de forêts – au Maghreb aussi !

[19] Together with some colleagues we analyzed forest fire risks and climate change scenarios and the consequences for Tunisian ecosystems, see :  Neff, C., Aloui, A., El Hamrouni, A., Souissi, A., Grossmann, A. (2007): Ecosystèmes. S. 33–43. In: République Tunisienne, Ministère de l’agriculture et des ressources hydrauliques, GTZ (Coopération technique allemande) (Hrsg.): Stratégie nationale d’adaptation de l’agriculture tunisienne et des écosystèmes aux changements climatiques, Cahier 7, Rapport des groupes d’ experts.