Blognotice 10.12.2014: L’éruption du Pico do Fogo du 23.11.2014 – l’éruption oublie ….

Le volcan Pico do Fogo (Cap Vert) est entré en éruption depuis quelques semaines[1]. Le Pico do Fogo est un stratovolcan situé sur l’île de Fogo . Le Pico de Fogo est aussi le  point culminant du Cap Vert avec 2 829 mètres d’altitude. Cette éruption qui débuta le 23.11.2014 – est un peu oubliée par les medias internationaux et donc par une grande partie du monde.

L’évènement se situant  sur une ile perdue dans l’océan atlantique, appartenant au monde lusophone, cette éruption n’a guère intéressé les medias internationaux. Comme la République de Cabo Verde fait aussi partie de la « Francophonie », ici et là quelques rares medias francophones ont  parlé de l’évènement[2]. En Allemagne les nouvelles sur l’éruption de « Homi Grande (L’homme Grand)[3] » comme on dénomme aussi le volcan sont arrivées le 9.12.2014 avec un article du SPON « Kapverdische Inseln: Lavamassen löschen Dörfer aus (Illes du Cap Vert – les masses de Lava ont detruisent deux villages) », donc avec deux semaines de retard.

Pour les vulcanologues c’est un évènement spectaculaire, – donc l’analyse peut agrandir notre savoir sur le volcanisme. Pour les amateurs de  volcanisme ce sont des frissons et des belles photos et vidéos[4]. Pour l’écologie terrestre un site extraordinaire pour observer la reconquête et  la dynamique végétale après une éruption volcanique. Mais pour les habitants c’est tout simplement une catastrophe. Même si jusqu’ à présent il n’y a eu aucun mort à déplorer, – pour les habitants des villages de la  Chã das Caldeiras c’est tout simplement une catastrophe. Il suffit de regarder les différentes vidéos de la télévision Capverdienne et Portugaise[5].

Visionnant ces  différentes vidéos, j’ai beaucoup du pense à Capelo sur l’ile de Faial, totalement ensevelit par l’éruption du Capelinhos en 1957/58. D’abord à mes propres travaux sur la reconquête végétale après l’éruption du Capelinhos, – travaux et documents qui attendent depuis 2008 leur rédaction et publication. Mes deux publications sur les Azores, ne parlent que très brièvement de la reconquête végétale sur le site du Capelinhos à Capelo[6]. Peut-être le jour viendra où je pourrai enfin publier les résultats de ces analyses sur la dynamique végétale à Capelo.

Mais en visionnant ces images de désolation, les larmes des habitants de Portela qui ont tout perdu, j’ai surtout pensé au  Pastore-Kennedy Act de 1958 – acte aussi dénommé Azorean Refugee Act of 1958 – cet acte qui ouvre les portes des Etats Unis pour les refugiés de l’éruption du Capelinhos de Capello, de Praia do Norte,  Norte Pequeno, etc. sur l’ile de Faial. Les initiateurs de ce acte furent le sénateur démocrate John O. Pastore de Rhode Island, et le sénateur démocrate John F. Kennedy du Massachusetts.

Les iles du Cap Vert font bien partie de la francophonie – et en visionnant les images parvenant de la  Chã das Caldeiras, –  je me suis demandé où sont les hommes et femmes politiques francophones (française, suisses, belges, québécoise etc.) qui pourraient être le fer de lance t’une telle initiative courageuse – comme le fut John Pastore ou John F. Kennedy en 1958. C’est en France que débuta la véritable carrière internationale de Cesária Evora, – pourquoi la France ne prendrait pas le devant d’une telle initiative. Le Portugal, l’ancien pays colonisateur, – pays qui souffre encore  énormément des suites de la crise financière,  – un pays où la pauvreté fait rage –  fait ce qu’il peut – a  envoyé la Frégate Álvares Cabral – pour une première aide – sur place.  Mais la France a sûrement les moyens de faire plus que le Portugal.

Peut-être les hommes et femmes politiques avec le courage d’un John O Pastore ou John F. Kennedy en France sont devenus rares. Et en plus on a tellement peur du FN en France.

Quelle personnalité politique en France de nos jours aurait le courage d’ouvrir la porte d’entrée pour les refugiés de l’éruption du Pico do Fogo, – des villages de la Chã das Caldeiras. Le petit village de de Portela a quasiment disparu sous la rivière de lave  en provenance de la « bouche » de  l’Homme grand. Et l’éruption continue de sévir, d’après les dernières publications du Publico, l’éruption est même en train de se renforcer!

Je finis ce petit billet avec une pensée pour Orlando Ribeiro, grand maitre de la géographie portugaise. Le livre « A Ilha do Fogo e as suas erupções[7] (l’ile de Fogo et ses éruptions)» fut un de ses chefs-d’œuvre. Le quotidien Público le rappelle bien dans sa couverture de l’éruption du Pico du Fogo, en honneur de Orlando Ribeiro un des cônes du Pico du Fogo s’appelle Monte Orlando!

Christophe Neff, 10.12.2014


[1] Le billet est une version élaborée de la notice bilingue (fr/en)  « Le volcan Pico do Fogo (Cap Vert) est entrée en éruption depuis quelques semaines » sur mon site Google+.

[6] Mes deux publications traitant des Acores sont „ Neff, C. (2002): Quelques observations géographiques et botaniques sur Fajã Grande (Flores/Açores/Portugal) – notice d’un voyage d’études aux Açores (Flores/Faial) pendant l’été 2001. Geoöko 23(4), S. 279–288. » et   Neff, C. (2004): Azoren: Blumeninseln im Atlantik. Geographische Rundschau 57(9), S. 24–28.

[7] Orlando Ribeiro „A Ilha do Fogo e as suas erupções”. 12ª ed. – Lisboa : Junta de Investigações do Ultramar, 1960. – 319 p. : 61 est. – Memórias / Junta de Investigações do Ultramar.Série Geográfica.

Blognotice 07.12.2014: Dagmar Gilcher – à nouveau sur les traces de Johnny/ Dagmar Gilcher – wieder auf den Spuren von Johnny

Scan rester vivant IMG-b-3 (2)Le matin du mercredi 3. Décembre 2014, jour où Grünstadt se réveillait couvert par un  léger manteau de neige, je découvris dans la Rheinpfalz, – un petit article de Dagmar Gilcher « 50 Zeilen Chanson – die Legende(n) quicklebendig ( 50 lignes de chanson – la légende et les légendes – en très bonne santé (trad. C. Neff)).  Eh bien, oui dans ce petit article, Dagmar Gilcher, une fois de plus se balade sur les traces de Johnny Hallyday[1], – elle nous parle de son nouvel album « rester vivant » – elle nous raconte le succès du show commun avec Eddy Mittchell et Jacques Dutronc « vieilles canailles ». Concernant le nouvel album « rester vivant » –  Dagmar Gilcher écrit « Auf dem neuen Album rockt er fast besser als jemals zuvor, mit der altbekannten Mischung aus Blues und Country …. (Sur le nouvel album il rocke  presque mieux que jamais avant, avec le mix bien connu de Blues et Country (trad. C. Neff). Dagmar Gilcher  semble manifestement bien aimer la musique de Johnny, et ainsi tient les fans  de Johnny qui se trouvent dans la zone de diffusion de la Rheinpfalz au courant des exploits artistiques de Johnny. Mais dans son joli petit article sur Johnny elle a quand même oublié une information essentielle – dans le cadre de la tournée « rester vivant » – Johnny donne un concert à Strasbourg, –  le vendredi 3. Novembre 2015 au Zénith Europe de Strasbourg. Cette information pourrait certainement intéresser les lecteurs (fans de Johnny) de la Rheinpfalz car Strasbourg ne se situe pas trop loin de l’aire de couverture de la Rheinpfalz. C’est pour cette raison, – que j’écris cet article dans une version bilingue  (française-allemande).

Et l’auteur de ces  lignes trouve que « rester vivant [2]» c’est un bel album, – très belles paroles, bon rythme. Peut-être que j’essaierai d’assister à un des concerts de la tournée, – peut être Strasbourg – mais disons que pour des raisons « biographiques » – j’aimerais voir Monsieur Smet aux arènes de Nîmes le jeudi 02.2015. Mais je sais bien, que pour de raisons professionnelles, ce sera quasiment impossible de partir à Nîmes, en pleine semaine. Mais il reste le concert de Strasbourg en Novembre,- cela me semble plutôt être réalisable.

Scan rester vivant IMG-b-3 (3)Am Morgen des Mittwoch 3. Dezembers 2014, als Grünstadt vom ersten Schnee bedeckt erwachte, entdeckte ich in der Rheinpfalz, einen kleinen Artikel von Dagmar Gilcher mit dem Titel „« 50 Zeilen Chanson – die Legende(n) quicklebendig“. Hier spaziert also Dagmar Gilcher wieder auf den Spuren von Johnny Hallyday[3]. Sie erzählt uns von seinem neuem Album „rester vivant“, vom Erfolg der gemeinsam mit Eddy Mitchell und Jacques Dutronc gestalteten show „vieilles canailles (dt. = alte Knacker)“. Über das neue Album von Johnny schreibt sie u.a. folgendes „Auf dem neuen Album rockt er fast besser als jemals zuvor, mit der altbekannten Mischung aus Blues und Country (Gilcher 2014)“. Offensichtlich scheint Dagmar Gilcher die Musik von Johnny zu mögen, -und so hält sie die Leser (und Fans) von Johnny die sich im Verbreitungsgebiet der Rheinpfalz befinden über die künstlerische Entwicklung Johnny Hallydays auf dem Laufenden.  Doch in ihrem netten kleinen Artikel über Johnny Hallyday hat Frau Gilcher eine wesentliche Information vergessen, nämlich, dass Johnny im Rahmen seiner Tournee „rester vivant“ auch ein Konzert in Strasbourg veranstaltet, – und zwar am Freitag den 3. November im Zénith  Europe. Diese Information könnte Rheinpfalzleser durchaus interessieren, da sich ja Strasbourg nicht allzu weit vom Verbreitungsgebiet der Rheinpfalz befindet. Das ist auch der Grund weshalb ich diesen Artikel in einer bilingualen Version (französisch-deutsch)verfasst habe.

Und der Verfasser  dieser Zeilen, – ja der Verfasser dieser Zeilen findet, dass das Album „rester vivant (dt. = am Leben bleiben bzw. weiterleben)[4] ein durchaus gelungenes Album ist, schöne Texte und Worte, guter Rhythmus. Vielleicht werde ich versuchen ich eines der Konzerte der Tourne zu besuchen, vielleicht in Strasbourg. Aber soweit möglich, sozusagen aus biographischen Gründen, würde ich gern Monsieur Smet in der Arena von Nîmes am Donnerstag den 2 Juli 2015 sehen. Aber das wird sich u.a. auch aus beruflichen Gründen kaum realisieren lassen, –  bleibt also noch der Novemberauftritt in Strasbourg.

Sources/Quellen:

Gilcher, Dagmar (2014): 50 Zeilen Chanson – die Legende(n) quicklebendig. In: Die Rheinpfalz, Nr. 280 Mittwoch, 3. Dezember 2014 (Kultur)

Scans de la couverture de l‘ album rester vivant.

Christophe Neff, le 07.12.2014

 


[1] Voir le billet  «Johnny vu par Dagmar Gilcher»

[2] Une tres belle critique de l’album se trouve dans le monde.fr « Johnny Hallyday, pris en flagrante envie » malheuresement ce texte est reserve aux abonnées du Monde.fr.

[3] Siehe u.a.  den Post «Johnny vu par Dagmar Gilcher (in frz.)», oder auch Gilcher, Dagmar (2013): Immer noch da – Frankreichs Rock Idol Johnny Hallyday wird 70 – ein (fast) unerklärbares Phänomen. In: Die Rheinpfalz, Nr. 136, – Ihr Wochenende – Balkon: Über Grenzen. Samstag 15. Juni 2013

[4]   Eine sehr schöne Kritik des Albums befindet sich auf lemonde.fr  unter dem Titel« Johnny Hallyday, pris en flagrante envie ». Leider ist der gesamte Text nur den Abonnenten von le  Monde.fr. vorbehalten.

Blognotice 04.12.2014: Et finalement la neige arriva le soir du 2.12.2014 à Grünstadt

Arbousier et neiges de decembre, Grünstadt 03.12.2014
Arbousier (Arbutus unedo) et neiges de décembre à Grünstadt © C.Neff 03.12.2014

Après une absence de presque deux ans, l’hiver 2013-14 à Grünstadt était un hiver sans neige, – les premiers flocons de neige arrivaient donc avec la tombée du soir, le mardi 2.12.2014. Et la neige tomba toute la nuit du mardi au mercredi, – la ville de Grünstadt se réveilla le 3. Décembre 2014 couvert avec un léger manteau de neige. A la radio, – comme toujours – quand les premiers neiges apparaissent dans une grande partie de l’Allemagne du Sud – les habituelles bouchons et accidents due au chutes de neiges – parfois lors de ces début d’hiver on a l’impression que le  Süddeutschland aurait tout simplement oublie que l’hiver dans l’Allemagne du Sud, c’est aussi un pays de neige (au moins dans les Mittelgebirge) – avec des chutes de neige, qui parfois même peuvent être abondant – et donc provoquer des difficultés de circulation sur le réseaux routier[1]. C’est peut – être une coïncidence mais ce matin même je découvrait sur « Facebook »  l’album « „Winter und Weihnachten in Schramberg(Hiver et Noël à Schramberg)„» – Album édite par la rédaction Facebook de la ville de Schramberg – a partir d’une conférence de Werner Klank[2]  – et les photos du Archiv  Kasenbacher. Comme je l’avais décrit déjà antérieurement, la Raumschaft Schramberg, – petit pays de Forêt – Noire  dans lequel que j’ai grandi, fut jusque vers les années 1980 un véritable pays de neiges. L’album « Winter und Weihnachten in Schramberg » donne une très belle impression ce qui fut l’hiver à Schramberg (des années 1938 jusqu’à maintenant), – et même de nos jours – ce type d’hiver se rencontre assez couramment à Schramberg et dans les environs. On pourrait peut-être prendre cet Album  comme base pour un livre –  « Winterlandschaften in Schramberg » –  car qui sait combien de temps « Facebook » durera – et je pense que ces photos des paysages d’hiver de Schramberg ont d’une part une valeur comme document des changements de paysages à Schramberg et ses environs – mais d’une autre part aussi une certain valeur artistique.

Pour finir ce petit billet de neige  –  je rappelle ici les dates des premiers chutes de neiges à Grünstadt depuis 2009,  – en 2012 la neige est arrivée à Grünstadt le 27.10.2012, en 2011 le 18.12.2011, en  2010 vers la fin novembre, et en 2009 dans la nuit du 12 au 13.decembre 2009. Le hiver 2013-2014 fut un hiver sans neige à Grünstadt, – on va voir ce  que nous apportera l’hiver 2014-15.

Photo: Arbousier (Arbutus unedo) et neiges de décembre à Grünstadt © C.Neff 03.12.2014

Sources:

Klank, Werner; Facebook-Redaktion der Stadt Schramberg ( 03.12.2014): „Winter und Weihnachten in Schramberg“, Stand: 03.12.2014, Kasenbacher-Archiv im Facebook der Stadt Schramberg Teil 2.

Christophe Neff, le 04.12.2014

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[2] Sur Werner Klank, – un des piliers de la Social-démocratie locale et régionale –  voire aussi le billet „Gedanken zur Lage der deutschen und französischen Sozialdemokratie – mit Fallbeispielen zur politischen Landschaft aus Schramberg und Grünstadt (en allemand)“. En plus Werner Klank est un ami de la famille Neff et il fut durant les années 1990 le médecin de la famille Neff, voir aussi le billet  « chutes de neige de fin novembre 2010 en Forêt Noire et dans la Raumschaft Schramberg »

Blognotice 03.12.2014: La traduction allemande de « La fin de la classe ouvrière » d’Aurèlie Filippetti dans les 20 livres à lire du Literaturherbst 2014 du Spiegel-online

En Allemagne nous avons le Bücherherbst ou Literaturherbst, – l’automne des livres. Cette saison de lecture débute avec la Frankfurter Buchmesse – et finit pendant l’Avent quand les journaux (quotidiens et hebdomadaires) nous inondent avec leurs pernicieux conseils pour les « livres-cadeaux » pour les fêtes de noël. D’ailleurs la Zeit a déjà fait un début cette année en publiant dans le dernier Zeit Literatur – 20 Schriftsteller empfehlen Bücher zu Weihnachten (20  écrivains nous recommandent des livres pour noël)(2014). Mais avant noël et pendant l’Avent il y a donc ce fameux Bücherherbst. A Grünstadt, – véritable trou de brouillard (Nebelloch) où pendant les mois d’automne le soleil  ne se montre que très rarement – cette saison est vraiment une saison particulièrement propice pour la lecture. Naturellement toute l’Allemagne n’est pas couverte  de brouillard pendant les mois, d’automne,  – personnellement la région où j’ai grandi la Raumschaft Schramberg dans la Forêt – Noire connaissait et connaît aussi pendant l’automne de belles éclaircies, – même parfois de véritables périodes de chaleurs automnales, pendant que la plaine rhénane, la vallée de la Kinzig sont couvertes  de brumes et de brouillards. Mais même dans cette  région plutôt ensoleille pendant l’automne, – le Bücherherbst invite le lecteur a la lecture.

C’est donc au début de ce Bücher & Literaturherbstes 2014 que je découvris début octobre 2014 dans l’article de Sebastian Hammelehle « Hits des Literaturherbstes: Die 20 wichtigsten neuen Bücher » du SPON  dans le 17 eme des 20 livres à lire pendant le Bücherherbst 2014 (d’après le SPON) la traduction allemande de       .  Der Untergang einer ganzen Welt, geschildert mit Pathos und Melancholie: In „Das Ende der Arbeiterklasse“ schildert Aurélie Filippetti am Beispiel der eigenen Familie den Niedergang der stolzen Französischen Linken. Lesen Sie hier die Rezension des Buches (La fin de tout  un monde,  nous est racontée  avec pathos et mélancolie. Dans « La fin de classe ouvrière » Aurélie Filippetti nous raconte à travers l’exemple de sa propre famille le déclin de la gauche française, de la fiiére gauche française (trad. C.Neff) »[1].

Donc je retrouve dans les critiques du SPON la traduction allemand du livre « la fin de la classe ouvrière » les souvenirs de mes premiers billets de paysages[2]  – dans lesquels le livre d’Aurèlie Filippetti et le monde qu’elle décrivait prenait une place considérable. Quand je lisais le livre d’Aurèlie Filippetti à la fin du printemps 2009, – débutant dans les blogs le monde, – encore traumatisé par un accident grave, – en mai 2009 je n’étais pas  sûr de retrouver mes capacités motrices pour enfin pouvoir  remarcher  de mes propres pieds.

Souvenirs de la mines et des mineurs sur les murs d’Hussigny, © C.Neff 8.5.2011

Dans le livre de Filippetti je retrouvais le monde dans lequel j’avais grandi,- ces histoires du Pays-Haut – de mineurs, de la minette, du fer – de l’Italie – même si tous ces paysages d’enfance  ne se passaient pas à Villerupt mais dans un village un peu plus à l’ouest, – à Hussigny-Godbrange, donc à peine quelques kilomètres près de Villerupt. Des autres noms, des autres villages de souvenirs en Italie, un décor  et des paysages semblables – mais le même monde, – qui était en train de disparaitre. En lisant la critique de Felix Bayer sur la traduction allemande du livre, je me disais qu’enfin je pourrais faire cadeau de ce livre à des amis, aux amis allemand de la Famille Neff, pour qu’ils découvrent ce monde, – dont on parlait aussi bien à Eckbolsheim, qu’à Aubord et à Port Leucate dans la famille des Migliori – et que ma mère avait importé  dans les profondeurs de la Forêt Noire et de l’aile gauche de la SPD à Schramberg, dans les Kreisverband Rottweil et même dans le « Landesvorstand » de SPD du Bade-Wurtemberg des années 1970. En quelque sorte les souvenirs de ce monde, – Hussigny – centre d’un paysage virtuel oublié – ressurgissait durant la lecture du livre de Filippetti – pendant le printemps 2009 – même si le centre littéraire du livre se situe plutôt entre Villerupt et Audun-le-Tiche.

La traduction d’Angela Sanman me semble être correcte, redonnant un peu le rythme du livre, même si personnellement je préfère la version originale écrite en français avec ces minuscules incursions en italien. D’ailleurs la traduction allemande contient un glossaire où les incursions italiennes sont traduites en allemand, et en plus quelques lieux géographiques et historiques sont expliqués au lecteur allemand. Bonne idée, mais on aurait pu un peu mieux détailler certaines explications. Dommage qu’on ne trouve pas de « Vorwort » ou de « Nachwort » d’Aurèlie Filippetti pour cette traduction.  Lisant régulièrement les blogs littéraires de Paul Edel et de Pierre Assouline, – on y rencontre assez souvent des discussions de commentateurs des deux blogs sur la qualité de traduction des œuvres littéraires. Je me demande, comment peuvent-ils juger sur la qualité littéraire d’une traduction – ont-ils lu la version originale et la traduction ? Comment pouvoir donner un jugement sans connaitre l’original et la traduction ? Cela me semble assez difficile.

En tous cas ce que me plaît beaucoup dans la RDL, c’est la version du traducteur , véritable coin du traducteur – car traduire un œuvre littéraire c’est un véritable art, qui n’ est malheureusement pas reconnu comme tel.  Là Pierre Assouline a eu une très bonne idée d’ouvrir son blog aux traducteurs littéraires.

Concernant la traduction du livre d’Aurèlie Filippetti j’ai le sentiment que c’est assez réussi et vais certainement faire cadeaux du livre (pour noël ? ou un anniversaire ?) à un de mes amis.

Pour finir, – personnellement j’aurais préféré voir Aurèlie Filippetti rester au gouvernement comme ministre de la culture. Je comprends ses raisons  d’avoir préféré retrouver de son siège de parlementaire – personnellement je suis plutôt favorable  au tournant social-libéral du nouveau gouvernement Valls II – même se je crains que le réseau ferré français, ce qu’ il reste des lignes de chemins de fers traversant les ruraux français auront un fort prix à payer –  oui je pense, que si le gouvernement ne change pas de politique  de transports – le chemin de fer va tout simplement disparaitre des paysages français, des campagnes françaises  –  combien de temps encore les trains circuleront encore sur la ligne des Causses  – est-ce que dans dix ans il y aura encore de trains empruntant le viaduc du Garabit pour simplement citer un exemple.

Le livre « la fin de la classe ouvrière » écrit par Aurèlie Filippetti il y a presque quinze ans est un peu tombé à l’oubli en France.  C’est un peu dommage – car ce livre est d’une part un voyage dans les paysages oubliés du Pays Haut « du Texas français, redevenu désert (Filippetti 2003, 11) » – d’une autre part la lecture de ce livre permet de mieux comprendre  les récentes choix politiques d’Aurélie Filippetti.

Notons à la fin de ce billet,  que la FAZ, quotidien allemand de tendance assez conservateur, nous livre une très bonne critique du livre par la plume de Lena Bopp – « Der Schatten eines Unterschiedes – In der Mine ist man solidarisch oder tot- : Wie die einstige französische Kulturministerin Aurélie Filippetti ihrer lothringischen Heimat ein Denkmal setzt (L’ombre d’une différence –  dans la mine on est solidaire ou on est mort – comment l’ancienne ministre de la culture française Aurélie Filippetti  a écrit un livre mémoire pour sa lorraine natale (trad. C. Neff).

Oui, on peut aussi lire ce livre, aussi bien dans sa traduction allemande comme dans l’originale français comme une géographie historique des paysages disparus du Pays Haut entre Longwy et Metz et partir en voyage.

Relire ce livre[3], personnellement pour moi, –  c’est une sorte de voyage de retour de à Hussigny, – dans le pays des mineurs de fer, le pays des hauts-fourneaux, le pays de de la petite Italie – encaisse entre la France et le Luxembourg –  un voyage que j’ai fait le 8.5.2011 en mémoire d’un lointain cousin mort en déportation à Bergen – Belsen ……. voyage que je referai certainement un jour – dans mes bagages le livre « Les Derniers Jours de la classe ouvrière » – qui m’accompagnera comme guide à travers les paysages oubliées du Pays Haut , et des ces hommes et femmes venue d’Italie pour en extraire de ses entrailles, le minerai de fer de la minette pour les besoins de l’industrie de l’acier français …..  Les paroles « Angelo, filio mio, quanto mi ha mancato ! sono fiero de te, sai, di tutto quel che hai fatto. Adesso, viene col babo, che ti aspetto da tanti anni ….. (Filippetti 2003, 47) » qui résonnent comme souvenir d’une lecture, d’un livre, – et la mémoire du gout des Gnocchi du Dimanche qui m’ont accompagné durant ma jeunesse à Eckbolsheim, à Aubord, à Port Leucate, à Schramberg-Sulgen ….

Sources :

Bayer, Felix (2014): Hollandes Ex-Ministerin als Romanautorin: Das letzte Hurra der Linken. Spiegel-online. 29.9.2014

Bopp, Lena (2014) : Der Schatten eines Unterschiedes – In der Mine ist man solidarisch oder tot- : Wie die einstige französische Kulturministerin Aurélie Filippetti ihrer lothringischen Heimat ein Denkmal setzt. In: Frankfurter Allgemeine Zeitung, Literatur 1.6, Samstag, 29. November 2014, Nr. 278

Filippetti, Aurélie (2003) : Les derniers Jours de la classe ouvrière. (Stock – Le Livre de Poche), ISBN 2-253-10859-6

Filippetti, Aurélie (2014) : Das Ende der Arbeiterklasse. Ein Familienroman. Aus dem Französischen von Angela Sanmann, S. Fischerverlag Frankfurt am Main, ISBN 978-3-10-002213-4

Zeit Literatur (2014): Schriftsteller empfehlen Bücher zu Weihnachten. N. 49, November 2014

Photos:  Souvenirs de la mines et des mineurs sur les murs d’Hussigny, Hussigny – Godbrange toutes © C.Neff  8.5.2011

Christophe Neff,  03.12.2014