
Ci-dessous on trouve quelques photos prises pendant une petite semaine de vacances d’été dans le pays de Gex, la ville de Genève et le Plateau suisse. Ces paysages je les connais depuis mon enfance, car mes parents pendant les années 1970 ont souvent passé des vacances en Suisse, – et en plus nous avons des attaches familiales dans le pays de Gex. On l’oublie souvent, mais les photos du paysages, peuvent être un outil utile, même indispensable pour retracer l’histoire du paysage, – et par suite aussi l’histoire environnementale et écologique.

Dans ce contexte j’aimerais aussi signaler le livre « Atlas Suzanne Daveau » – dans lequel une partie des « photos » des « paysages » que la géographe franco-portugaise Suzanne Daveau a prise pendant sa longue vie voué à la Géographie sont publié[1]. Véritable outil de travail pour Suzanne Daveau, ces photos permettent de retracer à quel point certains paysages, lieux, villes etc. ont changé dans les dernières décennies. Donc comme dans le livre de Daveau on trouve plusieurs clichés historiques de la mer de glace, j’avais prévu de visiter ce glacier pendant les vacances et aussi faire quelque photos – mais pour divers raisons cette excursion depuis le pays de Gex vers Chamonix n’a pas pu avoir lieu.
Par contre je voulais « revisiter » la ligne de chemin de fer « Collonges – Divonne – (Nyon) » à laquelle j’avais déjà dédié plusieurs billets, – dont « Saint-Genis-Pouilly à bientôt – quelques réflexions sur l‘ après Copenhague – et quelques aspects de la politique des transports en Allemagne, en France et en Suisse » et « Blognotice 30.12.2011 – la BB 475068 en gare de Crozet ». En 2009/2010 il y avait des plans de réactiver cette ligne de chemins de fer pour le trafic voyageurs, – de la connecter aux réseaux de tramway de Genève à St. Genis Pouilly, – mais ces plans, ces idées sont restées lettres mortes, – en avril 2014 la RFF décide de fermer la ligne à tout trafic. Et depuis la végétation a repris ses droits sur l’ancienne trace de la ligne.

Dans le livre qu’Alain Primatesta consacre à l’histoire de la ligne Bellegarde sur Valserine à Genève- Cornavin on trouve aussi un chapitre dédié à l’histoire de la ligne Collonges – Divonne – (Nyon). On y découvre aussi que les plans de réactivation de la ligne ont été ressuscités. Ces plans et idées on les retrouve aussi dans la page wikipedia consacrée à la ligne. Personnellement je suis plutôt sceptique, – car en France – on préfère plutôt abandonner l’héritage ferroviaire, – que de réactiver, ou de reconstruire des anciens lignes de chemins de fer – ou même de construire de nouvelles lignes, – comme par exemple cette ligne Sergy/St.Genis – Satigny-Genève qu’on trouve dans ces plans du potentiel du développement de la ligne du Jura[2] . Les X3800 Picasso, dont on trouve des photos dans le livre d’Alain Primatesta, je les ai vues circuler durant mon enfance entre Gex et Bellegarde.
Quelques images de Genève et du Rhône. J’avais lu quel parts que entre la ville de Genève et la Plaine on pouvait trouver des bosquets de Chêne vert sur les coteaux rocheux de la vallée du Rhône mais apparemment je n’ai rien trouvé – ou peut être ma mémoire me trahissait ? Qui sait ? Enfin on trouve l’espèce présentée dans le canton de Genève dans les données et dans la carte du fichier sur Quercus ilex dans Info.flora.ch.
Par contre j’ai par hazard « rencontré » quelques pieds de l’Euphorbe des garrigues (Euphorbia characias) – a l’état spontané dans les pavées et murs de la Rue de la Tretasse, – et il me semble bien, que cette espèce jusqu’à présent n’a pas encore était décrite dans la Flore suisse, au moins je n’ai pas trouvé l’espèce ni dans Info.flora.ch. ni dans ma « Flora helvetica » en écrivant ce billet de blog.

Me baladant dans la ville de Genève je fus rattrapé par les souvenirs d’un film que j’avais vu dans un cinéma de Genève pendant le « Frühsommer » 1985 – ce fut « Derborence » de Francis Reusser, – tourné d’après le roman éponyme de Charles Ramuz. Un des rares films, ou j’ai parfois l’impression, que le film surpasse l’original littéraire. Magnifique Isabelle Otero dans le rôle de Thérèse, remarquable Bruno Cremer dans le rôle de Séraphin[3].
En 1985 je n’aurais jamais cru de travailler un jour à Derborence, – mais entre-temps j’ai assez souvent dirigé des cours de géobotanique dans la forêt vierge de Derborence. La forêt vierge et le lac de Derborence sont les résultats des éboulements de 1719 et 1749 – éboulements historiques qui ont inspiré Ramuz pendant l’écriture de son roman. Personnellement je pense que la forêt de Derborence est la seule forêt primaire en Europe Central/Moyen Europe (Mitteleuropa) qui mérite le mot forêt primaire ou forêt vierge. La dernière fois que j’ai donné un cours pratique de géobotanique/écologie terrestre sur le site de Derborence[4], ce fut en 2011. Je suis sûr qu’un jour je retournerai sur ce site magnifique !
Retourné en Allemagne, longeant la Aar, car comme si souvent l’Autoroute entre Kriegstetten et Härkingen était « bouchonnée » et découvrant sur le Chemin de fer Soleure–Niederbipp (aujourd’hui Aare Seeland mobil) un tronçon avec « Dreischienengleis » – une voie à double écartement (ou troisième rail) entre Oberbipp et Niederbipp. Malheureusement j’ai oublié de faire des photos – mais on trouve une très belle vidéo sur youtoube sur la desserte marchandise de ce petit tronçon de voie à double écartement[5]. Des images comme on les voit ici en Suisse, sont devenus rarissime en France et en Allemagne aussi. Dans ses deux pays ont préfère d’encombrer les routes avec des kilomètres de bouchons de camions.
Ceci m’a rappelé aussi, qu’au début des années 2000 il y avait encore un léger trafic marchandise dans la gare de Chevry sur la ligne Collonges – Divonne – (Nyon) qui desservait la coopérative agricole présente aux abords de la gare de Chevry.

J’ai été aussi surpris de retrouver ici et l’habitat caractéristique de l’Argovie des dessins de Jörg Müller du livre – album « Alle Jahre wieder saust der Presslufthammer nieder (en français la Ronde annuelle des marteaux-piqueurs ou la mutation d’un paysage). La maison violette des dessins de Jörg Müller ne semble pas avoir disparu des paysages du « Mittelland ».















Livres & ouvrages mentionnées dans le texte :
Daveau, Suzanne; Belo, Duarte (2021)(Ed.): Atlas Suzanne Daveau. Museo da Paisagem. Lisboa. ISBN 978-989-54497-4-3
Lauber, Konrad; Wagner, Gerhart, Gygax, Andreas (2014): Flore Helvetica. Fünfte, vollständig überarbeitete Auflage. 1 korrigierte Nachdruck der 5. Auflage 2014. Bern, Haupt Verlag, ISBN 978-3-258-07700-0
Müller, Jörg (1995) : Alle Jahre wieder saust der Presslufthammer nieder oder die Veränderung der Landschaft. Frankfurt am Main & Aarau, Verlag Sauerländer, 18. Auflage 1995, ISBN 3-7941-0218-5
Primatesta, Alain (2022): Ligne de Chemin de Fer Bellegarde-sur-Valserine-La Plaine-Genève-Cornavin Deux Pays, un Département, un Canton, une Grande Histoire. Vernier-Genève, Éditions Mythraz, ISBN 978-2-8399-3495-4
Ramuz, C.F. (1999) : Derborence. Paris, Bernard Grasset, Les Cahiers Rouge, ISBN 2-246-15792-7
Photos sauf couvertures de livres, toutes © Christophe Neff. Toutes les photos, sauf les deux photos des rives de l’Aar, ont été prise avec un Lumix-Panasonic avec un objectif Leica. Les photos des rives de l’Aar avec mon vieux smartphone Moto-G5.
Christophe Neff, écrit à Grünstadt en Aout 2022, publié le 24.08.2022
[1] On peut aussi retrouver une partie de ces photos dans le film « Suzanne Daveau » de Luisa Homem. On peut lira la critique du film dans le Guardian sous le titre « Suzanne Daveau review – intimate, sparkling portrait of an astonishing career ».
[2] Voir la carte « potentiel de développement de la ligne ferroviaire du Pied du Jura ».
[3] Un retrouve un bel hommage au Film de Reusser, au roman de Ramuz ercit en 2020 par Antoine Duplan pour le journal suisse Le Temps : « Francis Reusser monte à Derborence – Enfant de Mai 68, Francis Reusser fait sensation en proposant une relecture lumineuse du «Derborence» de Ramuz. Métaphysique, épique et sensuel, ce western alpin réconcilie une génération avec l’écrivain vaudois et les paysages helvétiques ». L’hommage que Antoine Duplan a écrit, lors du décès de Francis Reusser en avril 2020 vaut aussi la lecture « Francis Reusser, décès d’un éternel rebelle »
[4] Voir la page de Pro Natura Valais sur la Réserve naturelle de Derborence.
[5] Video Youtube de Joachim Kaddatz « ASm Niederbipp-Tanklager Oberbipp (CH)».