La Marguerite antinucléaire alsacienne et l’adieu de L’Allemagne à ses dernières centrales nucléaires

Samedi, le 15.04.2023 fut certainement un jour historique, car l’Allemagne a mis fin à l’utilisation de ses centrales nucléaires pour la production de l’électricité. Les  centrales atomiques Neckarwestheim 2, Emsland, Isar 2 ont donc cessé de produire de l’électricité. Ainsi s’achève un long combat d’une partie de la société civile allemande contre l’industrie nucléaire. Il débutait ainsi dire, au milieu des années 1970 pas loin de la frontière française, – à quelques encablures du Rhin dans le petit village de Wyhl am Kaiserstuhl. Et au début de ce mouvement antinucléaire allemand naissant dans le petit village de Whyl fut fortement « épaule » par les militants écologistes alsaciens. Sans la « Radio Verte Fessenheim/Dreyekland [1]» donc pas de « Ausstieg » du nucléaire en Allemagne le 15.04.2023. En France ce fait est carrément oublié, – et même en Allemagne on ne trouve que des vestiges de cette histoire. Mais quand même dans l’article de wikipedia.de sur l’histoire de la mouvance antinucléaire « Anti-Atomkraft-Bewegung in Deutschland » on en parle[2].

Et c’est pour cela que hier j’ai beaucoup pensé  à cette fameuse « Marguerite » antinucleaire sur fond bleu, qui existait  en affiche, en autocollant, etc.  – et qui faisait un peu partie du paysage alsacien durant les années 1970. De nos jours cette affiche est presque oubliée, – mais dans un certain sens cette marguerite alsacienne signait le début de la fin du nucléaire allemand. Et j’ai en plus aussi de souvenirs très personnelles de cette « marguerite » – on la trouvait sur la caravane, sur les voitures de ma famille alsacienne, – ma tante Chantal et son mari Édouard qui ont « trimbalée » cette fameuse marguerite avec leur caravane un peu partout en Europe. Malheureusement décédés depuis quelques temps, ils n’ont pas eu la chance, – de se réjouir de  la fin du nucléaire civile en Allemagne.

Personnellement comme je l’ai déjà écrit dans le billet « Fukushima pays de neige – Souvenirs du Vendredi 11 Mars 2011 » je ne me considère pas comme un antinucléaire stricte, – plutôt comme un nucléaire sceptique ! Je pense, qu’on aurait aussi pu, attendre une ou deux années, – pour émettre un peu moins de Co² – pour éteindre un plus tôt une de ces fameuses centrales électrique à lignite, – mais globalement je suis d’accord avec l’abandon de l’énergie électrique nucléaire par l’Allemagne. Néanmoins je pense que la recherche nucléaire en Allemagne doit continuer, – et j’espère que l’Allemagne n’abandonne pas ses réacteurs nucléaires de recherche – et j’espère même qu’un nouveau réacteur nucléaire de type plus moderne sera construite dans un proche future.

Et en France ? La France était et est tellement aveugle par le tout nucléaire qu’elle a tout simplement  raté le changement envers des énergies renouvelables. En plus elle a complètement  laissé dégrader son réseau de chemins de fer[3], – à tel point qu’à peu près de 90% du territoire national il est impossible de se passer de sa voiture pour mener une vie correctement[4]. Même si cela n’intéresse  pas grand monde, – la France est en train de perdre sa souveraineté énergétique[5] et elle rate complétement sa transition écologique. Et même si en ce moment en matière des énergies décarbonées, la France a encore un avantage considérable face à l’Allemagne, – cet avantage risque être de courte durée, vue les efforts en cours en Allemagne. Vue ce que la France hérite de sa « géographique physique » – elle a vraiment un potentiel énorme en énergie solaire et éolienne comparé à l’Allemagne  – mais malheureusement ces ressources naturelles ne sont guère prises en considération pour produire de l’énergie renouvelable. Inscrite sur les listes électoral de Leucate[6],  – le pays leucatois – est un pays de soleil et de vents – qui pourrait être « autosuffisante » en matière énergétique et même exporter de l’énergie électrique. Mais en France on préfère croire au mirage de l’énergie nucléaire – jusqu’au jour où les centrales nucléaires françaises devront  réduire considérablement leur production électrique par manque d’eau de refroidissement – et ceci grâce aux conséquences des changements climatiques. Au moment où j’écris ces lignes – l’Agly et la Têt sont plus ou moins complétement à sec – et je me demande si en France on est vraiment conscient de la crise écologique qui s’annonce ici avec les changements climatiques. Les premiers incendies de forêt ont d’ailleurs déjà dans le Roussillion[7].

Je pense en matière de transition écologique et de souveraineté énergétique l’Allemagne, même si on peut longtemps discuter sur certains détails,  a pris les bonnes décisions énergétiques vue les changements climatiques qui nous attendent !

Et finissons par la remarque que la  « Marguerite  antinucléaire alsacienne » avait déjà débarquée à Port Leucate longtemps avant qu’on parle des changements climatiques, –  c’était dans les années 1970 ou en envisageait de construire une centrale nucléaire à Port la Nouvelle  – la petite « Marguerite  antinucléaire alsacienne » séjournait tranquillement comme autocollant sur la caravane de ma famille alsacienne au Camping rives des Corbières de Port Leucate.

« Nucléaire ? Non merci ! logo international, symbole du mouvement antinucléaire en français et en allemand ! (sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nucl%C3%A9aire_%3F_Non_merci_!#/media/Fichier:Nucleaire.jpg  et https://de.wikipedia.org/wiki/Atomkraft%3F_Nein_danke#/media/Datei:Atomkraft_Nein_Danke.svg,)

Christophe Neff, écrit le Dimanche 16.04.2023 à Grünstadt, publié le 16.04.2023

P.S.: Pour les lecteurs de ce billet comprenant l’allemand je suggère d’écouter sur SWR2 les deux émissions radio produite par Gábor Paál avec l’historien Joachim Radkau sur l’histoire de l’énergie nucléaire en Allemagne. 

SWR2 Wissen: Die Epoche der Kernenergie in Deutschland – Euphorie und Widerstand  –  Gábor Paál im Gespräch mit Joachim Radkau. Emission du 14.3.2023

SWR2 Wissen: Die Epoche der Kernenergie in Deutschland – Euphorie und Widerstand. Emission du 15.3.2023. Die Epoche der Kernenergie in Deutschland – Euphorie und Widerstand. Gábor Paál im Gespräch mit Joachim Radkau


[1] Voir aussi : « L’épopée alsacienne du Dreyeckland – 1970-1981, une décennie de luttes écologistes, citoyennes et transfrontalières » ecrit par Myriam Battarel, printemps 2017. En faite c’est un petit recit sur le livre de « L’épopée alsacienne du Dreyeckland » publie par Jocelyn Peyret en 2017.

[2] « In Breisach kam es zu Kundgebungen, Protestmärschen und 65.000 Einsprüchen, was zur Verlegung des Vorhabens nach Wyhl führte, dort jedoch auf noch größeren Widerstand stieß. Wichtige Unterstützung kam von französischer Seite, wo seit 1971 gegen das Kernkraftwerk Fessenheim protestiert wurde (Baubeginn Reaktor I: 1. September 1971; Reaktor II 1-2-72) (A Breisach, des rassemblements, des marches de protestation et 65.000 oppositions ont eu lieu, ce qui a conduit au transfert du projet à Wyhl, où il s’est toutefois heurté à une résistance encore plus grande. Un soutien important est venu du côté français, où l’on protestait depuis 1971 contre la centrale nucléaire de Fessenheim (début de la construction du réacteur I : 1er septembre 1971 ; réacteur II 1-2-72). Extrait de l’article Anti-Atomkraft-Bewegung in Deutschland de la Wikipedia.de, traduction par l’auteur. Version de l’article du 16.04.2023.

[3] Voir aussi :« Blognotice 01.05.2017: « Les fleurs qui poussent à travers les rails de la France périphérique »

[4] Voir aussi : Sophie Fay « Un plan à 100 milliards d’euros pour le transport ferroviaire en France, mais pour quoi faire ? », Le Monde.fr, 16.04.2023

[5] Voir aussi :Luc Bonner „Le rapport accablant sur les choix énergétiques de la France, et sa perte de souveraineté : « Une divagation politique qui nous a éloignés de la transition écologique » Après six mois de travail, la commission d’enquête parlementaire a rendu un rapport très critique, jeudi, affirmant qu’il ne reste pas grand-chose de la mythologie nationale de ces trente dernières années. », Le Monde.fr , 06 avril 2023

[6] Voir aussi : „Le 24 avril 2022, chaque vote comptera ! »

[7] Voir aussi : « Dans les Pyrénées-Orientales, un incendie ravage presque 700 hectares de végétation », le Monde.fr, 16.04.2023.

Blognotice 16.06.2022: Retour à Leucate – des vagues de la méditerranée qui se brisent au Cap Leucate jusques aux neiges du massif du Carlit – récit d’un cours de géobotanique en juin 2022

Après une pause COVID en 2021, – je suis retourné à Leucate début juin – pour ce cours pratique de géobotaniques & écologie terrestre que je donne depuis plus ou moins presque trente ans dans les paysages Leucatois, les Corbières maritimes – avec des échappées vers la Côte Vermeille, les Albères et parfois même vers les sommets des Pyrénées ! Il y a d’ailleurs dix ans que j’avais déjà dédié un billet de blog à ce cours sous le titre « Blognotice 7.6.2012: changements de paysages dans le pays Leucatois » dans « paysages ». Cette fois ci, avec mon petit groupe d’étudiants, en fait cette année c’était uniquement des étudiantes – nous avons effectué un véritable transsect géobotaniques de la côte de la méditerranée bordant le  Cap Leucate  et le lido de Leucate séparant l’étang de Leucate de la pleine mer jusque au neiges du Massif du Carlit. Et comme je le fais parfois, j’ai même introduit quelque notions de géographie humaine, d’histoire franco-allemande en s’arrêtent aux stèles commémoratives du Camp de Rivesaltes en rappelant la triste histoire de ce camp. La plaque mémorielle de la « israelitische Religionsgemeinschaft – Baden Karlsruhe »  – rappelle le triste sort des victimes de la « Wagner-Bürckel-Aktion » – la déportation de 6500 juives du pays de Bade, du Palatinat et de la Saar, – vers les camps de Gurs, Rivesaltes etc. dans le sud de la France, – camps administrés par les autorités civiles du régime de Vichy. Pour une grande partie de ce familles juives originaires du sud-ouest d’Allemagne, Rivesaltes fut un camp de transit, avant d’entamer leur dernier voyage, – vers Drancy, Auschwitz – ou il fut presque tous assassinées ! Même si c’est un cours de géobotanique & écologie terrestre, – il est aussi important de transférer cette mémoire, aux générations étudiantes – en espérant que la mémoire de la Shoa ne tombent pas dans un oubli éternel.

Changements de paysages, – à Leucate village c’est certainement la disparition de la « librairie Adamus » qui marque un certain vide sur la place de la République- et je me demande qui à Leucate se souvient encore  de la Libraire Adamus sur la place de  la République[1] ? Le dernier livre que j’ai achète chez les « Adamus » fut le livre  « mourir pour Kobané » le 5.06.2015 en 2015.  J’aimais beaucoup cette petite papeterie –librairie-marchand de journaux de village – mais malheureusement elle a disparu depuis trop longtemps de la place de la république à Leucate. Je me souviens, que chaque fois que je faisais un tour au village, je passai chez les Adamus, – j’achetais le Monde, parfois un livre, – et après chez prenais un café, – ou jus d’orange ou même un Ricard a la Perle marine juste à côté de la librairie Adamus ! Parfois je feuilletais les livres naturalistes & de géographie régionale, les « trouvailles » que Mireille Adamus m’avait réservées, ou recommandées[2]!

Autre changement de paysage bien visible dans le pays leucatois – les palmiers de canaries (Phoenix canariensis) si caractéristique – surtout à Port Leucate – ont été presque tous victimes du « Charançon rouge des palmiers ». On essaye de remplacer le Phoenix par des Washingtonia (surtout Washingtonia robusta et hybrides) et Sabal palmetto (et autres Sabal), parfois par Syagrus romanzoffiana et des Brahea, – mais est-ce que ces espèces resteront vraiment aux attaques du Charançon rouge des palmiers ? Difficile à dire … Ce qui est sûr, ce que l’image du paysages de Port Leucate et de beaucoup d’autre stations balnéaires méditerranéens françaises, mais aussi des stations balnéaires italiennes, espagnoles etc. – vont beaucoup changer avec la disparition massive de palmiers de canaries due au Charançon rouge des palmiers. Concernant Port Leucate, il faudrait aussi ajouter que les palmiers de canaries n’était pas trop adaptés aux fortes rafales de Tramontane – là certainement les « Washingtonia» et les « Sabal » semblent être mieux adaptés à la Tramontane et à la salinité et s’ils résistent vraiment au « Charançon rouge des palmiers » – Port Leucate pourrait rester une station balnéaire marquée par la présence bien visible de ses « palmiers » !

Je finis ce petit billet par le constant, que les Sapins des gorges de saint Georges dans la haute vallée de l’Aude  – ces fameux forêts des ravins des gorges de l’Aude de présentant un mélange de Sapins, de Tilleuls, de chêne verts – et ici et là des Ciste à feuilles de laurier (et ses hybrides) ont jusque à présent assez bien survécu les aléas climatiques des derniers années.

Suivent quelques photos de cette semaine de terrain, entre Cap Leucate, de la Haute Vallée de l’Aude, du Massif du Carlit, et le Lac des Bouillouses ! Et pour finir, – le mardi 7 juin on pouvait déjà entendre le chant des cigales à Leucate – le pleine été a donc débuté au début du mois de juin dans le pays leucatois et les Corbières maritimes ! Et les cigales sont définitivement arrivée à Port Leucate, cela me rappelait l’écriture de la notice de blog « Blognotice 7.08.2013: Les cigales de Port Leucate ».

Et naturellement, comme j’étais sur place, le jour du premier tour des élections législative – j’ai voté sur place à Port Leucate, – j’étais d’ailleurs le premier votant du bureau de vote n. 6 Groupe Scolaire Port Leucate, Rue du Kercob, à huit heures du matin du dimanche 12 juin 2022!

Rue du Kercob – étrange nom – peut-être cela renvoie à la région naturelle dénommée « Kercob ou Quercorbès » à cheval entre le département de l’Aude et de l’Ariège – et qui fut pendant le deuxième guerre mondiale un refuge de la résistance du Sud du département de l’Aude- le maquis du Kercob [3]!

l’auteur du blog paysages expliquant les inflorescences de Crithmum maritimum à Leucate Plage 07.06.2022, Photot© Saskia Köck 07.06.2022
Relevée de terrain & cartographie botanique, plateau de Leucate, 08.06.2022, © Christophe Neff
Détails de la plaque mémorielle de la « israelitische Religionsgemeinschaft – Baden Karlsruhe » pour les 6500 juives du pays de Bade, du Palatinat et de la Saar déporté vers le camp de Rivesaltes (09.06.2022)!

Régénération de naturelle de sapin (Abies alba) dans les gorges de saint Georges ( Haute vallée de l’Aude) 09.06.2022, © Christophe Neff
Vue depuis le Capcir sur les landes de Cytisus oromediterraneus en fleur sur les hauteurs du Massif du Madrès 09.06.2022, © Christophe Neff
Photo de groupe du cours « geobotanisches Kartierpraktikum Leucate SS2022 » dans le Massif du Carlit au bord du lac des Bouillouses, 09.06.2022, © Christophe Neff
Aubord du lac des Bouillouses, Cytisus oromediterraneus & Rhododendron ferrugineum en fleur, 09.06.2022, © Christophe Neff

Fleur de Rhododendron ferrugineum (détails), aubord du lac des Bouillouses, 09.06.2022, © Christophe Neff

Pinus uncinata, site quasi naturelle, Massif du Carlit, 09.06.2022, © Christophe Neff
Le petit train jaune traverse la RN116 et descend vers Villefranche-de-Conflent, 09.06.2022, © Christophe Neff
Photo de groupe du cours « geobotanisches Kartierpraktikum Leucate SS2022 », au Cap Leucate, en arrière vue la pinède de Leucate-plage et le lido de Leucate, 10.06.2022
Vue sur Leucate-plage, le lido de Leucate et en arrière-plan le Massif des Albères, 10.06.2022, © Christophe Neff

Photos :

© Saskia Köck 07.06.2022 & © Christophe Neff Juin 2022

Bibliographie :

Belondrade, Jean ; Clodi, Nicole (2009): Des Corbières à la Méditerranée. Goanda Éditions Toulouse,  ISBN 978-2-9534366-0-0

Franceschi, Patrice (2015) : Mourir pour Kobané. Paris, Équateurs, ISBN 978-2-84990-378-0

Christophe Neff, écrit le 16.06.2022 à Grünstadt, publié le 16.06.2022

P.S. (23.02.2023): Révision de la petite section sur les palmiers lors d’un séjour à Leucate en février 2023.


[1] On trouve une photo de la librairie Adamus dans le billet « Vendredi, journée de marché à Leucate (16.10.2009) » du blog paysages, écrit en octobre 2009.

[2] Comme par exemple le livre « Des Corbières à la Méditerranée » voir aussi le billet « Des Corbières à la Méditerranée – quelques mots sur un livre présentant une partie des paysages des Corbières maritimes ».

[3] Voir : La résistance en Kercob – Le maquis dans le sud audois, Texte écrit par Serge Fournié, dans les pages web « si Chalabre m’était conté »

Début Août 2018 : 39,1 à Leucate, intempéries en Tunisie, et l’« Incêndio de Monchique (Incendie de Monchique) »

Nouveau record de température à Leucate, – le 4.08.2018 le thermomètre avait atteint 39,1 à la station météo du Cap Leucate[1]. Pendant ce même temps des intempéries avaient lourdement touché la Tunisie[2]. Inondations, éboulements de terrains … mais en Europe les intempéries qui avaient lourdement touché la Tunisie n’avaient pas de retombée médiatique. Même chose pour le début du « méga-incendie » qui naissait dans la Serra de Monchique, – l « Incêndio de Monchique », immense feu de forêt, qui a déjà depuis dévoré plus de 26.000 ha de Forêts & Maquis. D’après les données du EFFIS[3], en ce moment où j’écris ces lignes 26957 ha ont disparu en fumée durant « l’incendie de Monchique ». Naturellement, depuis que ce « méga-incendie » a pris de l’ampleur, les medias en France en parlent un peu, – mais après tout on médiatise plutôt le « front des feux de forêt en Californie », surtout le « Mendocino Complex Fire ». Même si les feux de forêts en Californie, m’intéressent par nécessité professionnelle, je me sens bien plus touché par ce qui se passe au Portugal en ce moment. Suivant l’évolution dès les débuts de l’incendie de Monchique sur le net  & les medias portugais, j’ai bien l’impression que la société portugaise est « abasourdie » par cet énorme feu de forêts qui ravage l’Algarve. Patrica Jolly a assez bien résumé cette situation par les lignes suivantes « Traumatisé par le décès de 114 personnes dans des incendies en 2017, le Portugal s’épuise dans la lutte contre un feu qui frappe l’Algarve .. »[4]

Personnellement je me sens assez touché, car il y a à peu près 20 à 25 ans, je parcourais l’Algarve pour récolter les données pour mon « modelé de simulation de feux de forêts » qui allait devenir ma thèse de doctorat. Je sillonnais les monts et vallée entre Monchique, Sagres et Alcoutim – buvais mes premières gorgées de « Aguardente de medronho » – cette eau de vie à base de fruit d’arbousier une spécialité de l’Algarve, qui était il y a vingt ans encore assez méconnue en dehors du Portugal. Le résultat de mes recherches & simulations fut que l’abandon des systèmes traditionnels de l’utilisation des terres comme par exemple les « Montados » allaient à la longue produire une accumulation de « masse combustible » et former des paysages hautement inflammables[5].  D’après ce que j’ai lu dans le Diário de Notícias l’incendie est sous contrôle depuis ce vendredi 10.08.2018[6].

Pendant que ce désastreux incendie progressait et s’étalait dans Serra de Monchique la station météo du Cap Leucate enregistrait avec 39,1 C les 4.08.2018 son record de température[7]. L’année dernière déjà début août on enregistrait un record avec 37.5 à Leucate. Comme je l’avais déjà écrit l’année dernière mes grands-parents avaient à la fin des années 1960 choisi Port-Leucate pour échapper à la lourdeur des étés (et ses lots d’orages) dans la plaine du Rhin à Strasbourg/Eckbolsheim[8], et plus tard  comme lieu de villégiature pour fuir les vagues de chaleurs estivales du Bas-Languedoc quand ils se sont installés à Aubod près de Nîmes dans le Gard. Durant les années 1960 et 1970 les chaleurs excessives à Leucate, c’était plus tôt un fait rarissime – dans mes souvenirs Leucate et ses plages étaient plutôt une véritable « Sommerfrische[9] ». J’ai bien l’impression que les choses changeant – les jours de la « Sommerfrische » sur les plages leucatoise, – appartiennent peut-être à l’histoire.

Dans mon dernier post de blog j’écrivais « I am convinced that climate change will make future wild fires more dangerous for people in the Mediterranean regions all over the world in the coming years[10]/ je suis convaincu que les changements climatiques vont produire des incendies de forêts plus dangeureux pour les habitants de toutes les régions méditerranéennes du Monde ». Le record de 39,1 enregistre le 04.08.2018 à Leucate, les intempéries de début Aout 2018, en Tunisie, l’incendie de Monchique ainsi que les températures de début Aout 2018 avoisinant les 47 degrés au Portugal, tout cela me donne l’impression que le climat méditerranéen, peut-être même les climats méditerranéens[11], le Sud de l’Australie connaît actuellement une sècheresse accrue dont on ne parle guère en ce moment en Europe[12], sont entrés dans une phase de « dérangement » climatique. Au-revoir « la Sommerfrische » sur les plages leucatoises. On devra bien s’adapter aux changements climatiques qui s’annoncent[13].

Christophe Neff, Grünstadt le 11.08.2017, publié le 12.08.2018.

[1] Voir dans  https://www.infoclimat.fr/climatologie/globale/leucate/07666.html le tableau en bas de page les périodes de chaleurs.

[2] Voir « Tunisie. Plusieurs régions touchées par des inondations ».

[3] Voir http://effis.jrc.ec.europa.eu/

[4] Patricia Jolly „L’UE cherche à renforcer son dispositif d’aide lors des catastrophes – Le mécanisme européen de solidarité entre Etats membres a été activé dix-huit fois en 2017, une année chargée en feux et inondations » dans Le Monde, Vendredi 10 aout, planète p.5 . Pour les abonnés du Monde en version électronique ici.

[5] Voir Neff, C. : MEDGROW – Vegetationsdynamik und Kulturlandschaftwandel im Mittelmeerraum. Mannheimer Geographische Arbeiten 52, Mannheim (ISBN 3- 923750-80-3) et concernant les résultats (simulations & modelés) du Sud du Portugal, les pages 115 – 119.

[6] « Incêndio em Monchique está „dominado“. Arderam 27 mil hectares – O fogo de Monchique fez 39 feridos, um deles em estado grave, e obrigou à evacuação de várias zonas habitacionais »

[7] Voir dans  https://www.infoclimat.fr/climatologie/globale/leucate/07666.html le tableau en bas de page les périodes de chaleurs

[8] Voir aussi « Blognotice 7.08.2013: Les cigales de Port Leucate »

[9] „fraicheur d’été“

[10] « Pyrotragedies – a critical retrospective on the wildfire situation in Europe during July 2018»

[11] Dans le sens de « biomes méditerranéens » voir « Forêts, terres boisées et broussailles méditerranéennes »

[12] Voir aussi « Living with Australia’s drought: ‚It’s cheaper to shoot the cows‘»

[13] Zaccai, Edwin : « S’adapter au changement climatique ». In Le Monde » Le Monde, Samedi 11 Aout 2018, p. 19.

Blognotice 13.10.2016: La mer déferle sur les plages leucatoises.

Port Leucate, 13.10.2016 la mer déferle sur le ponton
Port Leucate, 13.10.2016 la mer déferle sur le ponton, © Christophe Neff 13.10.2016

La mer déferle sur les plages leucatoises. Il y a six ans j’avais assisté au une tempête semblable, – à laquelle j’avais dédié deux petits billets  « Lundi 11 octobre 2010 – la mer se déchaîne sur la plage de Port Leucate [1]» et « Notice de blog 17.10.2010 – mémoires collectives et tempêtes oubliées à Leucate». Dans la notice du 11.10.2010 j’avais aussi signalé le risque de submersions marines sur le lido séparant l’étang de Leucate et la pleine mer où se trouvent les sites de Port Leucate et de Port Barcarès. La situation que j’ai rencontrée aujourd’hui jeudi 13 octobre 2016 ressemble beaucoup à celle que j’avais observée en octobre 2010. Ce qui m’a frappé aujourd’hui c’est de voir à quelle vitesse la mer a submergé la plage de Port Leucate. Suivent quelques impressions photographiques de la mer déferlante sur les plages leucatoises – toutes prises durant la journée du 13.10.2016.

Vue sur le Kyklos matin du 13.10.2016
Vue sur le Kyklos matin du 13.10.2016, © Christophe Neff 13.10.2016

Vue sur le Kyklos matin du 13.10.2016

 

Vue sur le Kyklos après-midi du 13.10.2016
Vue sur le Kyklos après-midi du 13.10.2016, © Christophe Neff 13.10.2016

Vue sur le Kyklos après-midi du 13.10.2016

Leucate plage 13.10.2016  10H40  du matin
Leucate plage 13.10.2016 10H40 du matin, © Christophe Neff 13.10.2016

Leucate plage 13.10.2016 10H40 du matin

La Franqui 13.10.2016 11H19
La Franqui 13.10.2016 11H19, © Christophe Neff 13.10.2016

La Franqui 13.10.2016 11H19

Port Leucate, le ponton 13.10.2016 vers 15H46
Port Leucate, le ponton 13.10.2016 vers 15H46, © Christophe Neff 13.10.2016

Port Leucate, le ponton 13.06.2016 vers 15H46

La plage de Port Leucate 13.10.2016, vers 15.27
La plage de Port Leucate 13.10.2016, vers 15.27, © Christophe Neff 13.10.2016

La plage de Port Leucate 13.10.2016, vers 15.27

Photos: toutes © Christophe Neff 13.10.2016

Christophe Neff, Port Leucate le 13.10.2016

[1] Ce billet est d’ailleurs un des billets les plus consultés sur paysages, voir aussi ici.

Blognotice 30.08.2016: au revoir Leucate, pays des plages de la liberté

Vue sur la plage de Leucate – plage (30.05.2012) © Christophe Neff

Dans les années 1970 la station de Port Leucate faisait de la publicité dans toute la France avec le slogan « Port Leucate pays de la liberté » – mettant en avant des adolescents à poil[1]. Durant l’été 2013 on pouvait voir quelques unes de ces affiches dans l’exposition « Exposition centenaire Georges Candilis Architecture & Design » expo, dont j’ai parlé un petit peu dans le billet « Les cigales de Port Leucate ». Leucate, pays des plages de la liberté, avec cet arrêté anti burkini , c’est définitivement du « has-been » – car avec cet arrêté municipal « anti – burkini » promulgué à Leucate (comme dans 31 autres communes françaises[2]) la liberté de profiter librement des plaisirs de la plage dans l’habit qu’on choisit est partie en fumée. Peut-être faudrait –il rappeler à Monsieur le Maire de la commune de Leucate Michel Py, qu’au début de la station de la Franqui, une des premières stations balnéaires du Languedoc,  le plagiste se baignait encore tout habillé. Dans le livre « La nature et le balnéaire – le littoral de l’Aude [3], [4]» – qui est d’ailleurs une excellente étude de géographie historique sur l’évolution de la côte audoise – on trouve une très belle photo « baigneurs et pécheurs cohabitent a la Franqui vers 1910 » qui nous rappelle à quel point les tenues de bains ont changé sur la côte audoise  [5] , [6]. Mais même de nos jours on voit ici et là des plagistes habillé en « vêtements de rue » profitant de la plage. Ceci parfois je l’ai déjà pratiqué moi-même pour me protéger du soleil et du vent sur les plages leucatoises. En plus on voit de plus en plus d’enfants sur les plages françaises portant une combinaison néoprène pour se protéger du soleil.   Cela se rencontre aussi sur les plages Leucatoises. L’envie de choper quelques voix au FN, de voir le nom de Leucate effleurer les medias nationaux, a certainement eu sa  responsabilité dans la promulgation de  cet arrêté municipal malheureux. Parfois je me demande, ce que arriverait à un prêtre en soutane, qui profite des plaisirs de la plage sur les plages leucatoises en aout 2016  comme le fit mon oncle durant les années 1970  – serait-il verbalisé par les agents de la police municipale de Leucate ? Dans les années 1970 mon oncle Jean-Pierre Migliori[7],  prêtre de  l’Église vieille-catholique  – se baladait  coiffé de son bonnet ecclésiastique, la  barrette, et en soutane  – parfois sur les plages leucatoises. En fait il n’aimait pas trop la plage, mais il voulait faire plaisir à ses neveux et nièces en les accompagnants à la plage. Ou une jeune femme  juive orthodoxe se baignant sur une plage leucatois en « maillot pudique » qui n’est rien d’autre  que le « cousin juif du burkini [8]» est-ce qu’elle se ferait verbaliser à Leucate ? De vouloir faire de la tenue vestimentaire sur les plages françaises un pilier dans le combat anti-djihadiste, – là il y a certainement mieux à faire – et c’est même contreproductif  si on veut vraiment combattre l’intégrisme religieux islamique! D’une certaine façon,  et ceci au-delà de l’édile de Leucate, comme Monsieur Py est dénommé dans un article du Monde, tous ces maires qui ont promulgué des arrêtés anti-burkini  ont ,par ignorance  fait le jeu des monarchies wahhabites les plus arriérées –  car en Arabie saoudite – la conduite d’une voiture ou une baignade en burkini est simplement interdite pour toutes les femmes.   Olivier Roy récemment dans une interview va encore plus loin « Le groupe Etat islamique où les talibans n’autoriseraient jamais le burkini. Au contraire, cette tenue est l’exemple même de la gentrification de la pratique religieuse musulmane dans l’espace occidental. Ce maillot de bain couvrant est symboliquement lié l’ascension sociale de certaines musulmanes. Le porter représente une tentative, pour des femmes, plutôt jeunes, de poser un signe religieux sur une pratique moderne, c’est-à-dire la baignade en famille ….. Non. Les débats sur le port du burkini et de la burka, par exemple, doivent être distingués, car le burkini est une invention récente [créé en 2003 en Australie], qui fait sauter les fondamentalistes au plafond. Pour ces derniers, une femme n’a pas à se promener sur la plage, et encore moins se baigner ! Donc le burkini est, au contraire, une tenue moderne, qui n’a rien de traditionnel ou de fondamentaliste.   ».

Pour revenir à Leucate – j’aurais bien aimé que le maire de Leucate eût investi la même énergie pour enfin faire vivre le point d’info  Natura 2000 sur le grand Cap –   que  pour cet arrêté municipal  anti burkini.  Mais le point d’info Natura 2000 au site de la falaise du Cap Leucate semble être tout simplement tombé à l’oubli.  Ce petit scandale sur la falaise de Leucate mériterait aussi un petit regard de la presse nationale.

Au-delà de la polémique « anti-burkini » – je crois que le maillot couvrant une partie intégrale du corps a encore de beaux jours devant lui – les risques de cancer de la peau  qu’une exposition trop longue  au soleil peut engendrer vont booster  le port du maillot de bain intégral sur nos plages.  Profiter de la plage, d’une baignade en mer sans prendre de risque d’attraper un cancer de la peau –  ceci est aussi une des promesses d’un maillot de bain intégral comme le burkini ou le maillot pudique juif en sont.  D’ailleurs cette  sorte de maillot de bain intégral que portent les maitres-nageurs sauveteurs (féminin et masculin) de la SNSM a une forte ressemblance avec le burkini. Au Barcarès, commune avoisinante de Leucate, ces maitres-nageurs ont partiellement assuré la surveillance de plages durant l’été 2016[9].

Référence :

Andreu-Boussut, Vincent (2008) : La nature et le balnéaire. Le littoral de l’Aude. Paris, l’Harmattan, ISBN 978-2-296-07604-4

Photo: Vue sur la plage de Leucate – plage  (30.05.2012) © Christophe Neff 30.5.2012

Christophe Neff,  Grünstadt le 30.08.2016

[1] On peut retrouver un scan d’une de ces images sur le site de Jacques Hiron. Voir ici.

[2] Dans l’article « Plusieurs maires veulent maintenir leur arrêté « anti-burkini » » on trouve une carte montrant les 31 communes françaises ayant pris un arrêté anti-burkini.

[3] Le livre est la version publiée de la Thèse de doctorat de Vincent Andreu-Boussut  « L’aménageur, le touriste et la nature sur le littoral de l’Aude.  Modèles d’aménagement, pratiques touristiques et enjeux environnementaux ».  Download ici.

[4] Dans ce livre de Vincent Andreu-Boussut  on trouve aussi un tres beau chapitre sur les debuts de la station de la Franqui , l’histoire de l’hotel Excelsior, de la familie Bertand etc. « chapitre : La Franqui-plage : un essor en demi-teinte orchestré par la famile Bertrand (Andreu-Boussut, 2008, 44-47)»

[5] Dans la version (Thèse) du livre de  Vincent Andreu-Boussut  on trouve sur la page 78 la planche 16 « l’essor des bains de mers : Invention de la plage et nouveaux liens – sociaux spatiaux ».  Download ici.

[6] On trouve des belles photos de la station de la Franqui du début du 20ème siècle ici sur le site « Colonie de Vacances de Lézignan-Corbières à La Franqui ».

[7] Jean – Pierre Migliori nommé „Jeshouandadev“  1943 (Hussigny) – 1977 (Strasbourg).

[8] Voir aussi dans Libération le réportage de Nissim Behar « En Israël, un cousin du burkini pour les juives orthodoxes »

[9] Sur le site de  Martial Guerin  on trouve un reportage TFI sur les sauveteurs de la SNSM au Barcarès, dans le quel la sauveteuse  maitre – nageur « Laura Lanvin » en maillot intégral est interviewée! (A voir ici).

Rétrospectives sur le blog paysages en 2015 – les billets les plus lus de paysages en 2015

calme matinale sur la plage de Port Leucate,vue sur le ponton le 30.08.2015, 8h08;  © V.V. Neff & C. Neff 2015
calme matinale sur la plage de Port Leucate,vue sur le ponton le 30.08.2015, 8h08; © V.V. Neff & C. Neff 2015

Comme l’année dernière je publie une petite rétrospective sur l’année passée sur paysages, – présentant les billets les plus lus de paysages durant l’année 2015.

L’article le plus consulté en 2015 fut l’article «Blognotice 12.2.2012: la banquise bloque le Port de Port Leucate» (15,16% des consultations sur paysages en 2015), article écrit en février 2012 et décrivant les conséquences d’un hiver exceptionnel sur le pays leucatois. D’ailleurs ce billet fut aussi le billet le plus consulté en 2014.

En deuxième position on trouve l’article « Blognotice 28.07.2014: Bientôt le souvenir de l’église catholique chaldéenne et des églises syriaques (orthodoxes & catholiques) ne sera plus qu’un souffle de vent chaud dans le désert » (2,53% des consultations sur paysages en 2015) qui décrit le drame des Chrétiens d’Orient, menacés de disparaître d’une grande partie des terres d’Orient.

Enfin au troisième rang le billet « 1949 – l‘incendie meurtrier dans la Forêt des Landes » (2,52% des consultations sur paysages en 2015) article écrit en 2009 qui nous rappelle l’Incendie de la forêt des Landes de 1949.

En quatrième position l’article « Commentaire sur « Le piège Daech – l’Etat islamique ou le retour de l’Histoire » de Pierre – Jean Luizard » (1,79% des consultations sur paysages en 2015) , critique du livre éponyme de Pierre-Jean Luizard, billet que j’avais publié le 15. Septembre 2015, et qui depuis semble intéresser les lecteurs de paysages.

En  cinquième position on trouve le premier article écrit en allemand « Das Biafrakind (l’enfant de Biafra) » (1,36 % des consultations sur paysages en 2015)  – article que j’avais écrit en janvier 2010 en souvenir de la capitulation de la république du Biafra – et aussi pour rappeler ce que signifia dans l’Allemagne des années 1970 le mot « Biafrakind » – un mot depuis tombé un peu en oubli en Allemagne.

En sixième position on trouve le billet « Blognotice 7.6.2012: changements de paysages dans le pays Leucatois » (1,28 % des consultations sur paysages en 2015), un billet comme le titre l’indique sur les changements de paysages dans le pays leucatois.

En septième position on trouve l’article « Des paysages à l’infini – « Algérie, la mer retrouvée » – sur l’émission Thalassa du 03.04.2015 » -(1,23 % des consultations sur paysages en 2015) un billet consacre à l’émission Thalassa sur l’Algérie et sa façade maritime.

En huitième position suit la « Blognotice 10.12.2014: L’éruption du Pico do Fogo du 23.11.2014 – l’éruption oublie ….-» (1,21 % des consultations sur paysages en 2015), sur l’éruption du Pico do Fogo l’île de Fogo, au Cap-Vert, une éruption volcanique quasiment oubliée des medias internationaux. Je consacre d’ailleurs un deuxième billet à cette éruption « Blognotice 26.04.2015: retour sur le vieil homme – le Pico do Fogo » en 2015.

En neuvième position l’article « Lundi 11 octobre 2010 – la mer se déchaîne sur la plage de Port Leucate » (1,19 % des consultations sur paysages en 2015).

Enfin en dixième position encore un article sur le pays leucatois «La gare de Leucate – La Franqui – rétrospectives & observations de « trainspotter » dans une petite gare de campagne (25.10.2009)» (1,18 % des consultations sur paysages en 2015).

le Cap, la plage -  vue sur le Cap Leucate depuis Port Leucate 27.08.2015; © V.V. Neff & C. Neff 2015
le Cap, la plage – vue sur le Cap Leucate depuis Port Leucate 27.08.2015; © V.V. Neff & C. Neff 2015

Vu les préférences des lecteurs de paysages, le blog paysages est comme en 2014, un blog sur Leucate et ses paysages, même si en 2015 seulement deux billets (de 31 billets publiée en 2015) pour ainsi dire ont été consacrés au moins partiellement à Leucate et ses environs (Rétrospectives sur le blog paysages en 2014 – les billets les plus lus de paysages en 2014,   Blognotice 15.02.2015: Nouvelles des terroirs & vignobles leucatois) et deux billets (Six ans de Blog paysages sur le Monde.fr (31.05.2015) , Fête – Dieu 2015 – une pensée pour les lycéennes de Chibok kidnappées par Boko Haram – #RamenezNosFilles / The Feast of Corpus Christi 2015 – a mind for the Chibok schoolgirls kidnapped by Boko Haram – #BringBackOurGirls! ) fut écrit à Port Leucate,- et un billet fut partiellement écrit à Port Leucate (Commentaire sur « Le piège Daech – l’Etat islamique ou le retour de l’Histoire » de Pierre – Jean Luizard).

Naturellement les attentats terroristes de 2015 en France (Attentats de janvier 2015 en France, Attentats du 13 novembre 2015 en France) ont aussi laissé leurs traces sur ce blog, en janvier 2015 j’avais écrit le billet … « Dimanche 11 Janvier 2015 – Le drapeau tricolore qui flotte devant le Mannheimer Rosengarten en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché casher de la porte de Vincennes », et en novembre l’article « Souvenir du Samedi 14.11.2015 – visite de la Bibliothèque française de Spire ». Comme je l’avais écrit dans ce dernier billet il « faut malheureusement s’attendre à des nouvelles attaques djihadistes de l’Etat islamique sur le sol français » …….

Concernant cette série d’attaques terroristes du Novembre 2015 à Paris je renvoie au « mémorial du « Monde » aux victimes des attentats du 13 novembre » cela me semble être un souvenir touchant de la « génération  Bataclan », – et comme l’écrivent   Sylvie Kauffmann et Aline Leclerc dans l’article « En mémoire du 13 novembre » cette génération Bataclan, « finalement, c’est l’anti-Etat islamique. C’est tout ce que les terroristes ne sont pas, tout ce qu’ils haïssent : la beauté, l’esthétique, la musique, l’art, le plaisir, la science, l’éducation, la diversité, la mixité, la tolérance, la liberté, l’égalité… et la fraternité ».

BB26128 Leucate-La Franqui 05.06.2015
BB26128 Leucate-La Franqui 05.06.2015; © C.Neff 2015

Revenons au pays leucatois, – je ne sais pas pourquoi les lecteurs de paysages ont une préférence pour les articles traitant au-moins partiellement Leucate et ses paysages (18,81% des visites) – ceci me rappelle le manuscrit de billet « les eclairs de Leningrad sur la plage de Port Leucate » qui attend encore d’être terminé –comme c’est ainsi j’ai décidé de garnir ce billet avec quelques photos prises dans le pays Leucatois. A la une j’ai mis une photo montrant le ponton de Port Leucate un matin de fin aout 2015, – une plage quasiment vide – et quelques petites vagues qui balayent la plage et le ponton. Autre perspective (deuxième photo) – plagistes à Port Leucate, -le Cap vu depuis le ponton de Port Leucate le 27.08.2015. Pour finir une photo prise à la petite gare de Leucate-La Franqui, –   une BB 26.000  avec son train de marchandises filant vers l’Espagne. Cette petite gare, je la connais depuis mon âge de gamin. Mes grands-parents m’amenaient la vers la fin des années 1960 pour chercher oncles et tantes arrivant du grand est en train à Leucate mais aussi pour admirer les fameuses 141R du dépôt de Narbonne. Et de nos jours il m’arrive de temps en temps de filer vers cette petite gare de campagne pour prendre quelques photos de trains qui passent[1].

Photos : toutes © V.V. Neff & C. Neff 2015 (photos 1 &2), © C.Neff (photo 3) 2015

Christophe Neff, Grünstadt le 07.01.2016

[1] Voir aussi le billet « La gare de Leucate – La Franqui – rétrospectives & observations de « trainspotter » dans une petite gare de campagne (25.10.2009) ».

Blognotice 15.08.2015: Incendies de forêt à Schramberg en Forêt-Noire et processus de californisation du paysage

Vue sur la Talstadt Schramberg - 31.07.2015
Vue sur la Talstadt Schramberg – 31.07.2015 – engrenage de l’habitat avec le couvert végétal, © Christophe Neff 2015

Et encore un feu de forêt à Schramberg en Forêt – Noire . Après avoir déjà subi un premier incendie de forêt le 16.7.2015 au lieu dit « oberer Göttelbach », c’est le bois du Rappenfelsen qui a pris feu le 11.8.2015. Décidément pour la commandante des pompiers de Schramberg, Annette Melvin, jusqu’à présent l’été 2015 fut déjà laborieux – et si le temps sec et chaud perdure en Forêt – Noire elle et ses camarades auront encore beaucoup de travail devant eux. Le journal régional – le Schwarzwälder Bote a d’ailleurs publié un article dans lequel on m‘a cité dans ce sens « Der Feuerökologe befürchtet: Annette Melvin und ihre Kameraden werden viel zu tun haben, wenn die trocken-warme Witterung so anhält» . Une très grande partie de l’Allemagne subit les conséquences d’un été sec et chaud[1] – certaines régions allemandes subissent une sècheresse comme on en n’a plus vue depuis 50 ans[2]. L’article du Schwarzwälder Bote m’a procuré plusieurs demandes per email & Facebook sur la signification de californisation – californisation du paysage.

En géographie, mais aussi dans les sciences traitant les feux de forêts (écologie du paysage, écologie du feu, sylviculture, génie rural etc.) le terme est utilisé pour désigner l’engrenage entre la végétation (forêts, maquis, garrigues, boisement) et l’habitat – qui rend particulièrement dangereux un incendie de forêts. Un incendie de forêts qui sévit dans un paysage « californisé » -est difficile à combattre – et il peut mettre en danger les habitations et provoquer des pertes de vies humaines.

Au-delà, en géographie humaine, par exemple le terme est utilisé pour désigner la « métropolisation » du paysage,- dans ce contexte on peut aussi parler de « californisation, soit de l’arc lémanique soit même de la totalité de la Suisse, pour décrire un mouvement de mitage, de diffusion du bâti sur le territoire, de non-création d’espaces publics voire de ségrégation des espaces résidentiels (Messer, M.A. 2014, p. 2) ».

Californisation à Lauterbach (Forêt Noire) 28.07.2015
Californisation à Lauterbach (Forêt Noire) 28.07.2015, © Christophe Neff 2015

Personnellement j’utilisé le terme pour désigner l’engrenage du combustible (masse combustible) du feu de forêt potentiel, donc l’engrenage du couvert végétal avec l’habitat. Dans ce sens la ville de Schramberg, comme beaucoup d’autres municipalités de Forêt – Noire (par exemple la commune de Lauterbach), mais aussi comme beaucoup d’autres communes dans le midi français se situe dans un paysage californisé.

Neff, C. , Baum, J. (2012) Californisation & Littoralisation in Mediterranean France, IGC Cologone 2012 SE 01-03 - Analysis of linked social-ecological systems 3, 26 – 30 August 2012  page 1
Neff, C. , Baum, J. (2012): Californisation & Littoralisation in Mediterranean France, IGC Cologone 2012 SE 01-03 – Analysis of linked social-ecological systems 3, 26 – 30 August 2012 page 1

Un incendie de forêt qui éclate dans un tel milieu « californisé » – comme on le voit dans le transparent (exemple de Treilles dans le département de l’Aude) que j’ai utilisé durant une conférence en 2012 (Neff&Baum 2012) traitant de la californisation & littoralisation de France méditerranéenne[3] – peut avoir des conséquences dramatiques. Notons qu’aux Etats – Uni dans ce contexte on parle plutôt d’Urban-Wilderness interface, Housing density patterns, Urban sprawl – le terme de californisation me semble plutôt être inconnu. Le terme est plutôt utilisé en géographie agraire pour désigner un type de paysage agraire avec une agriculture très intensive ressemblant à l’agriculture californienne (Grigg, D.B. (1974) p. 174).

Concernant la californisation à Schramberg,- j’avais déjà décrit dans paysages la situation dans la Raumschaft Schramberg dans le billet – « La Forêt progresse à Schramberg – et les risques d‘ incendies». Donc a priori rien de nouveau, – sauf que l’été 2015 a été particulièrement chaud et sec –ce qui a provoqué déjà deux départs de feu – et procuré beaucoup de travail à Annette Melvin et son équipe.

Pour finir – le terme de californisation dans ce contexte d’ analyse de risque d’incendie de forêts, – et les dangers que ces incendies peuvent induire pour l’environnement (et les hommes qui peuplent cet environnement[4]), je crois, si je me souviens bien, que c’est en 1990 après les discussions qui suivaient l’incendie de Collobrières dans le Var[5], que je l’ai aperçu ou entendu la première fois. Il me semble assez clair que le terme californisation prend comme référence cette image qu’on voit défiler devant nos écrans de télévision depuis des décennies – des belles villas dans un espace de boisement bien soigné – qui sont la proie d’un incendie de forêt devenu incontrôlable –quelque part en Californie assez souvent dans les Orange County, Riverside County, San Bernardino County, & Los Angeles County.

Littératures & sources citées :

Darques, R. (2013): Mythé et realité des « grands » incendies en Méditerranée. In : Darques, R., Sidiropoulos, G., Montiel-Molina, C. (2013) (EDS) :Les grands incendies de forêt en Méditerranée/ Great wildfires in the Mediterranean, 11-21. ISBN 978-2-85399-934-2

Fritsche, Johannes (2015): Waldbrand-Risiko ist in der Talstadt sehr hoch. In: Schwarzwälder Bote. 13.08.2015

Grigg, D.B. (1974): The Agricultural Systems of the World. An Evolutionary Approach. Cambrige, p. 129

Messer, M.A. (2014) : Peut-on encore parler d’urbanisation de la Suisse ? In : 20e Biennale de géographie d’Avignon – Géopoint 2014 – « Controverses et géographies » – 12 et 13 juin 2014. (download/chargeable ici)

Neff, C. : (1995) : Waldbrandrisiken in den Garrigues de Nîmes (Südfrankreich) : eine geographische Analyse. Mannheim. ISBN: 3-923750-50-1

Neff, C. , Baum, J. (2012): Californisation & Littoralisation in Mediterranean France, IGC Cologone 2012 SE 01-03 – Analysis of linked social-ecological systems 3, 26 – 30 August 2012, Conférence/présentation publique (non publiée).

Photos :Vue sur la Talstadt Schramberg – engrenage de l’habitat avec le couvert végétal, © Christophe Neff 31.07.2015;  Californisation à Lauterbach (Forêt Noire), © Christophe Neff 28.07.2015, Premiere page de la conference/présentation: Neff, C. , Baum, J. (2012): Californisation & Littoralisation in Mediterranean France, IGC Cologone 2012 SE 01-03 – Analysis of linked social-ecological systems 3, 26 – 30 August 2012, Conférence/présentation publique (non publiée).

Christophe Neff, le 15.08.2015

[1] Situation semblable en France, voir entre autre le billet « Blognotice 10.08.2015: Cigognes, canicule et chant de cigales – vue sur l’été 2015 dans le « Oberrhein (Rhin Supérieur) »

[2] Voir „Dürre: In Deutschland ist es so trocken wie seit 50 Jahren nicht“.

[3] Neff, C., Baum, J (2012) : The Social Ecology of Californisation & Littoralisation in Mediterranean France. Conference/Presentation lors du 32nd International Geographical Congress 2012, Cologne, Session: Analysis of linked social‐ecological systems, 26 – 30 August 2012. (voir sur researchgate ici)

[4] On lira avec intérêt l’article « Mythe et réalité des « grands » incendie en Méditerranée » de Régis Darques (Darques 2013)

[5] Pour une description de l’incendie de forêt de Collobrières de 1990 voir entre autre « Waldbrandrisiken in den Garrigues de Nîmes (Südfrankreich) : eine geographische Analyse ».

Blognotice 15.02.2015: Nouvelles des terroirs & vignobles leucatois

Je l’ai découvert en feuilletant le dernier numéro de Cuisine et Vins de France (Février-Mars 2015, N. 162), sur le carnet dégustation « 12 Vins pour recevoir (p.82, 83) : un Fitou du Mas des Caprices[1] à Leucate – le « Retour aux sources 2013 » – un produit leucatois dans la sélection dégustation de CVF, cela n’arrive pas tous les jours. La CVF nous décrit ce vin par les mots suivants : « Un vin terrien, puissant, poivré et giboyeux. Cette cuvée nous ramène aux sources et nous rappelle la chaleur du soleil du Languedoc. Il nous raconte beaucoup de choses et nous laisse une impression en final. Un vin qui incite à la découverte (Cuisine et Vins de France N. 162, p. 83)». La chaleur du soleil du Languedoc, – soleil et lumière qui nous manquent tant entre les mois de novembre et mars à Grünstadt. Pendant ces jours de grisailles, de brumes rhénane, – un verre de vin apportant les lumières, les rayons du soleil des falaises de Leucate, du plateau de Leucate et de ses vignes est toujours le bienvenu!

Cette mention dans la CVF est une très belle réussite pour Mireille et Pierre Mann, – ces vignerons alsaciens qui ont choisi les terres entre mer et étangs dans le pays leucatois pour leur aventure « bio » ! Notons aussi que leur « Blanc de l’œuf », un Corbières blanc, à base de Grenaches et de Maccabeo mérite le « détour ».

Mais les Manns ne sont pas sont pas les seuls qui produisent des bonnes bouteilles qui méritent le détour. La cave coopérative de Leucate, – « les Vignerons du Cap Leucate [2]» : on les retrouve dans le dernier « bettane + dessauve » – ce qui est aussi une très belle réussite. Le Coup de cœur des dégusteurs du bettane + dessauve est le « Vin de France L 2011 » qui est décrit de manière suivante « Magnifique nez d’une complexité et d’une maturité impressionnante, arômes de café, prunes, fruits noirs confiturés, grillé, jasmin, bouche tout aussi aromatique, d’une grande fraîcheur, avec une longueur superbe et un équilibre parfait. Grande expression du Carignan (Bettane & Desseauve 2014, 552) ».

Leucate, terroir de viticulture, est aussi devenu une destination gastronomique,- pour la deuxième année consécutive, le guide Michelin (Michelin 2015) distingue deux tables leucatoises, – le 35 B situé au centre de Leucate Village à la place de la république reçoit un bib gourmand, et le Klim & Ko situé sur la falaise du Cap Leucate reçoit une étoile Michelin. Seul bémol à ajouter, le fameux point d’information sur le plateau et la falaise de Leucate, point d’information sur les sites natura 2000 sur le plateau de Leucate que la Municipalité de Leucate nous avait promis en paquet lors de l’aménagement de l’ancien site TDF en restaurant gastronomique[3], d’après mes informations n’a pas encore vu la lumière du jour. Dommage! Les magnifiques paysages des falaises auraient mérité mieux.

Néanmoins le paysage viticole de Leucate se porte bien, – les hommes et femmes travaillant leur vignes contribuent à leur manière à la richesse des paysages leucatois. Une manière de valoriser les « Services fournis par les écosystèmes », les fameux « Ecosystem services » des paysages leucatois. Sans viticulture, les paysages du leucatois risquent de perdre leur diversité, leur richesse. Une viticulture raisonnable peut même à sa manière contribuer à augmenter les biodiversités du paysage, ce qui est certainement le cas dans le pays leucatois[i].

Ouvrages cités :

Angles, Stepane (Ed.) (2014): Atlas des paysages de la vigne et de l’olivier en France méditerranéenne. Versailles (Quae), ISBN 978-2-7592-2211-7

Bettane, Michel ; Desseauve, Thierry (2014) : Guide des Vins bettane + dessauve 2015. Paris (Flammarion), ISBN 978-2-0813-4275-0

Cuisine et Vins de France, Février – Mars 2015, N. 162.

Michelin (2015) : Le guide Michelin 2015. Boulogne Billancourt

Christophe Neff, le 15.02.2015

 

[1] Le site du Mas de Caprice à Leucate se trouve ici.

[2] Le site des Vignerons du Cap Leucate se trouve ici.

[3] Voir ente autre les articles: « Blognotice 30.05.2013: le Grand Cap – on peut mieux faire! », « Blognotice 20.10.2012: les violettes du Cap Leucate n’ont pas disparu » et « Blognotice 7.6.2012: changements de paysages dans le pays Leucatois ».

[i] Pour une lecture plus approfondie sur la valeur de « paysages de la vigne » voir le livre « Atlas de la vigne et de l’olivier en France méditerranéenne » édité par Stéphane Angles.

Blognotice 7.08.2013: Les cigales de Port Leucate

Espaces verts Port Leucate (Rue de la Mayral) 26.07.2013
Espaces verts Port Leucate (Rue de la Mayral) © C. Neff 26.7.2013

Ce fut en 1968 (si mes souvenirs sont corrects)  que mes grands-parents ont acheté une villa à Port Leucate. C’était une villa dans la résidence de La Griffoulière. La Griffoulière était une des premières résidences de la nouvelle unité touristique Leucate –  Barcarès (aussi dénommée  unité touristique Port Leucate –Port Barcarès) construite dans le cadre de la mission Racine  et dont l’architecte en chef fut Georges Candilis. La résidence de la Griffoulière fut commercialisée par la société Pippi frères,  surtout dans le Grand Est (Metz, Nancy, Strasbourg) et c’est ainsi que mes grand parents débarquèrent comme beaucoup d’autres premiers « acheteurs » venus du Grand Est français à Port Leucate et découvrirent un pays de sable et de vent, un véritable paysage semi-désertique,  un paysage africain (Conill 1933, Neff & Scheid 2005) en pleine France. Mon premier souvenir de Port Leucate, nous passions  quelques jours de vacances en 1969 chez les grands-parents à Port Leucate sont les véritables tempêtes de sable qui interdisaient l’accès à la plage du Kyklos, ce qui assez souvent nous mettait en pleurs et obligeait mes parents et grands- parents à  « fuir » à la Plage de Leucate – Plage pour les délices des plages et les bains de mer, mieux abrité de la Tramontane. Au Kyklos il y avait la plage, souvent rendue  inaccessible par des rafales de Tramontane foudroyante, et au début de la station c’est au Kyklos que la messe dominicale avait lieu. Mais ce qui impressionnait le plus les premiers vacanciers de la nouvelle station de Port Leucate, c’était ce manque de verdure, pas un arbre, – un paysage quasiment semi-désertique – balayé par la Tramontane, et aucune  cigale qui chantait. Cette atmosphère étrange, on peut un peu la retrouver dans l’exposition « Exposition centenaire Georges Candilis Architecture & Design[1]» qui a actuellement lieu à la marie annexe de Leucate, à Port Leucate dans l’espace culturel Henry de Monfreid. Au début de années 1970 mes grands-parents quittaient Eckbolsheim,  pour des raisons professionnelles et déménageaient  dans la région nîmoise, à Aubord entre Costière et Vistrenque, avec ses été torrides  et depuis, la Griffoulière leur servait  comme lieu de villégiature pour fuir les vagues de chaleurs estivales du Bas-Languedoc. Pour les enfants et les petits enfants et même arrière -petit enfants de mes grands-parents Port Leucate devenait la station balnéaire de référence.

Espaces verts Port Leucate (Avenue de la Septimanie-  Rue de la
Espaces verts Port Leucate (Avenue de la Septimanie- Rue de la Vixiege), © C. Neff 26.07.2013

A Port Leucate le thermomètre dépassait très très rarement les 30 C., le vent, que ce soit Tramontane ou Marin ne cessait  guère  de souffler – il y avait toujours du mouvement dans l’air. Mais les cigales, si présentes dans le Gard,  ont toujours manqué à Port Leucate, – a tel point qu’ils avaient même essayé de les naturaliser à Port Leucate, mais sans réel succès. Port Leucate était resté un paysage sans  chants de cigales pendant plus de quarante ans. Ceci vient de changer, -cet été durant les deux dernières semaines de juillet on pouvait enfin entendre le chant des cigales à Port Leucate. Ce n’était pas encore le concert symphonique comme en Provence, dans les garrigues de Nîmes ou même sur le plateau de Leucate, – mais c’était déjà un beau début, – mes grands-parents auraient sûrement aimé  entendre le chant des cigales sous leurs deux palmiers à la Griffoulière. 45 années après les débuts de la station de Port Leucate,  le chant des cigales peut être aussi considéré comme une réussite des idées de Candilis. Le paysage du Lido entre Leucate et le Barcarès s’est au niveau esthétique complétement métamorphosé, – avant la mission Racine et au début de la station de Port Leucate  le paysage ressemblait plus au sud Tunisien, véritable Jeffara française – c’est ainsi  que j’ai connu la station dans ses tout premiers débuts durant mon enfance. Aujourd’hui Port Leucate est entouré de belles Pinèdes peuplées de Pins parasols (Pinus pinea), de Pin d’Alep (Pinus halepensis), de Pin maritimes (Pinus pinaster) et de Cyprès (Cupressus sempervirens horizontalis). En plus, les espaces verts de Port Leucate aussi bien au niveau esthétique qu’au niveau écologique sont d’une qualité considérable. Jadis plutôt un paysage semi-désertique, sorte de Jeffara française, – Port Leucate est devenu un véritable îlot de verdure entre mer et étang. Naturellement l’aspect sauvage, ce semi-désert à la française, – la « wilderness » a presque disparu  pour laisser place à un paysage de verdure semi-urbain où les cigales semblent enfin se naturaliser et se sentir à l’aise. Du point de vue de touriste du Nord de l’Europe, Port Leucate et le pays Leucatois ressemble de plus en plus à cette vision de paysage méditerranéen héritée de voyages de « Grand tour », pinèdes et cigales, mer et architecture formant une unité esthétique harmonieuse.

Photos : Toutes © C. Neff (2013)

Sources :

Conill, L. (1933) : Végétation de la Salanque et des Corbières orientales Roussillonnaises. Commentaires botaniques de la Carte des productions végétales, Feuille XXV – 48, Perpignan N.W. Bulletin de la Société Agricole, Scientifique et Littéraire  des Pyrénées Orientales. Perpignan, p. 189 – 261.

Neff, C. & Scheid, A. (2005): Der mediterrane Süden Frankreichs. Vegetationsdynamik und Kulturlandschaft im Languedoc- Roussillon. In:  Geographische Rundschau, 57, Heft 9, 38-44.

Christophe Neff, le 07.08.2013

P.S. : D’après les chants, les cigales présentes à Port Leucate durant le mois de juillet 2013 appartenaient aux espèces   Lyristes plebejus (Cigale plébéienne) et  Cicada orni  (Cigale grise). Pour le chant voir aussi la page SONGS OF EUROPEAN SINGING CICADAS, – dont le chant de Lyristes plebejus et de Cicada orni.


[1] Du 06.07.2013 au 31.08.2013; Commissaire d’exposition Clément Cividino, plus d’info voire ici.

Blognotice 30.05.2013: le Grand Cap – on peut mieux faire!

Signalisation „Le Grand Cap“ au site de la falaise de Leucate/Cap Leucate © C. Neff 26.05.2013

Le « Grand Cap » est le site touristique sur la Falaise du Cap Leucate qui comprend  le restaurant gastronomique Klim & Ko  et un point d’information sur le plateau et la falaise (plateau de Leucate ; site de la falaise du Cap Leucate = sites natura 2000). L’ouverture du Klim & Ko fut célèbre en «  grand pompe » le 26.05.2012, le site d’information ne fut jusqu’à présent jamais ouvert. Pendant de longs mois on avait droit à une petit affiche sur le grillage du sous-sol du Klim & Ko où devrait se situer le fameux point d’information sur le site Natura 2000; il y était écrit « le point d’information sur la plateau et la falaise ouvrira prochainement » (photo + article dans la Blognotice 20.10.2012: les violettes du Cap Leucate n’ont pas disparu); entre temps cette petite

Le point d’info sur le site natura 2000 de la Falaise de Leucate, situation 22.05.2013© C. Neff 22.05.2013

affiche sur le grillage a disparu. Seul  témoin visible de cette promesse est la pancarte « ici la ville de Leucate investit pour vous » – devant le site du « Grand Cap »  pancarte qui a tendance à disparaitre sous les chardons. Peut-être l’équipe municipale aimerait bien faire oublier cette promesse avant les élections municipales 2014,  car avec cette promesse on avait fait avaler la pilule amère d’avoir construit un restaurant gastronomique sur un site protégé  Natura 2000 (voir entre autre ici). Le maire de Leucate, Monsieur Py,  nous avait promis en plus une table étoilée  pour Leucate.  Dans le dernier guide rouge Michelin – ces étoiles  sont

Ici, la ville investit pour vous, acceuil et promotion du site de la Falaise, situation 22.05.2013© C. Neff 22.05.2013

encore restées  invisibles pour Leucate,  nous retrouvons juste un restaurant deux fourchettes ,donc comparable au  Jardin  des Filoche à Leucate Village (Michelin 2013, p. 853 (Jardin des Filoche), p. 854 (Klim & Ko)) (le KLIM&KO sur le site Michelin.fr , le Jardin des Filoche sur le site Michelin.fr) . Ceci rejoint ce que j’avais écrit sur les connaissances en géographie gastronomique de Monsieur Py en juin 2012. La table étoilée  promise  pour le grand Cap  n’a pas encore vu le jour  mais j’espère bien que ce macaron Michelin va arriver un beau jour sans quoi  l’argent du contribuable aurait été dépensé pour rien,  quant  à l’ouverture du site d’information natura 2000 ce sera pour des lustres,  difficile de croire que site ouvrira prochainement. Peut-être  qu’à la marie de Leucate on a

Vue sur le Grand Cap/Klim&Ko sur le site de la falaise de Leucate/Cap Leucate © C. Neff 26.05.2013

simplement oublie cette petite promesse.  L’année 2014 on aura droit à deux échéances électorales – les élections communales et les élections européennes,  ce sera le temps de demander des comptes, où est passé l’argent du contribuable? Quels fonds ont été utilisés  pour construire le site du Grand Cap, des fonds, aides régionales ou nationales, voire  européennes ? Pourquoi le point d’information sur le site de la falaise du Cap Leucate tarde-t- il à ouvrir ? Des questions qui méritent bien d’être discutées   et d’y  trouver une réponse.

Le mal est fait ; pour le Klim &Ko, j’espère que l’affaire tournera  bien, je me rejouirais même d’un macaron Michelin,  cela serait sûrement un + pour la commune de Leucate, – et si ce macaron pouvait bien arriver, on pourrait enfin améliorer  le chemin d’accès au site du Cap Leucate qui est une  vraie  catastrophe. Concernant les choix en aménagement de la station touristique de Leucate pour un développement durable,  on aurait mieux fait d’ utiliser « l’énergie  investie» pour  promouvoir un Hôtel trois ou quatre étoiles, ouvert toute l’année et  trouver un site aménageable pour un tel hôtel à la Franqui, au village ou à Port Leucate  plutôt que de gaspiller l’argent du contribuable pour la construction d’un restaurant gastronomique sur un site protégé Natura 2000.

Vue sur le Lido de Leucate depuis le Cap Leucate/site de la Falaise de Leucate © C. Neff 26.05.2013

Sources :

Michelin & Cie. (2013) : France, – le guide Michelin 2013, Hotels & Restaurants. Nanterre

Photos : Toutes © C. Neff

Christophe Neff, le 30.5.2013