Blognotice 27.1.2012

Retenu à  domicile par un problème  oculaire, j’ai profité du temps libre pour écouter le discours de Marcel Reich-Ranicki au Bundestag pour la cérémonie de mémoire pour le « Tag des Gedenkens an die Opfer des Nationalsozialismus » jour de mémoire pour les victimes du Nazisme, journée de commémoration du 67e anniversaire de la libération d’Auschwitz. Cette cérémonie de mémoire fut dénommée  Am Tag, als die Aussiedlung in den Tod begann  (Le Jour où commença le déplacement vers la mort) – cérémonie de mémoire qui comprenait comme ouverture le Nocturne nº 20 en ut dièse mineur de Frédéric Chopin joué par Jascha Nemtsov, le discours de inaugural de Norbert Lammert, le discours et le  témoignage de Marcel Reich Ranicki – et en final  la sonate pour violon & piano Nr. 3, opus 37  de Mieczyslaw Weinberg interprété par Sascha Nemtsov et  Kolja Blacher.

Le discours de Ranicki, la voix à  peine audible, fut un discours contre l’oubli – eine Rede gegen das Vergessen.  Les mots de Ranicki  nous plongeront dans un jour d’été de 1942 au plein milieu du ghetto de Varsovie, – le 22. Juillet 1942 – le jour où le Sturmbannführer Herman Höfle dicta la fin, « die Aussiedlung des Warschauer Ghettos » à Adam Czerniaków et à Marcel Reich Ranicki. Très émouvanteb la partie où  Ranicki nous témoigne du suicide de Czerniaków, de sa dernière lettre à son épouse « „Sie verlangen von mir, mit eigenen Händen die Kinder meines Volkes umzubringen. Es bleibt mir nichts anderes übrig, als zu sterben.“ (Ils me demandent de tuer de mes propres bras les enfants de mon peuple. Je ne vois plus d’issue, – il ne me reste qu’à  prendre le chemin de la mort, de mourir trad. C.Neff). Le discours de Ranicki prend fin avec les mots suivants « Die in den Vormittagsstunden des 22. Juli 1942 begonnene Deportation der Juden aus Warschau nach Treblinka dauerte bis Mitte September. Was die „Umsiedlung“ der Juden genannt wurde, war bloß eine Aussiedlung – die Aussiedlung aus Warschau. Sie hatte nur ein Ziel, sie hatte nur einen Zweck: den Tod. (La déportation de juifs de Varsovie à Treblinka, qui commença pendant la matinée du 22. Juillet 1942, dura jusqu’ à mi septembre.  Ce qui fut simplement dénommé « déplacement des Juifs »  était seulement une évacuation, l’évacuation des juifs de Varsovie. Cette évacuation des juifs n’avait qu’un seul objectif, une seule fin: la mort.( Trad. & adaptation française C. Neff)).

Même si  le discours reprend en partie des petits extraits de son autobiographie « Mein Leben » – ce témoignage émouvant de Marcel Reich – Ranicki fut un grand discours. Un témoignage qui mériterait la traduction (complète) en français et en anglais.

Sources et documents :
Lammert, Norbert : 27.01.2012 – Rede zum Tag des Gedenkens an die Opfer des Nationalsozialismus
Reich-Ranicki, Marcel:  Rede von Marcel Reich-Ranicki zum Tag des Gedenkens an die Opfer des Nationalsozialismus (27.01.2012)
Reich-Ranicki, Marcel (1999): Mein Leben.  Stuttgart, deutsche Verlagsanstalt, dritte Auflage 1999, ISBN 3-421-05149-6
Weiland, Severin (27.1.2012): Reich-Ranicki zum Holocaust – Bericht aus der Hölle. SPON 27.1.2012

Christophe Neff, le 27.1.2012

P.S. (30.1.2012 21 :20) : Le Blog «L’astragale de Cassiopée» nous propose une traduction française du discours mémorable de Reich-Ranicki!

Blognotice 20.1.2012

Le Mercredi 18.1.2012 fut une des rares heures de gloire du parlement européen à Strasbourg, – enfin un vrai débat sur la situation politique en Hongrie ou le gouvernement Orbán dérive de plus en plus vers l’autoritarisme ! J’ai particulièrement apprécié l’intervention de Daniel COHN-BENDIT, pleine d’émotions et de verve.  Surtout ces deux phrases  « Si vous n’êtes pas d’accord, je vous dis une chose très simple: „suivons la proposition de Guy Verhofstadt. Envoyons via la commission des libertés publiques une délégation pour vérifier, au titre de l’article 7, pourquoi les sans-abris en Hongrie ont peur, pourquoi des intellectuels ont peur, pourquoi des gens de ma famille et des gens que je connais, qui sont juifs en Hongrie, ont peur aujourd’hui, pourquoi l’esprit de votre nouvelle Constitution est celui d’une Hongrie passée qui fait peur à nombre de citoyens hongrois. Même si vous avez la majorité, les minorités ont le droit de ne pas avoir peur dans votre pays, Monsieur Orbán. (Source ) »
Espérons que l’Europe politique se rend compte qu’il faut enfin stopper cette dérive de l’Hongrie vers un  véritable « Orbanistán » !

Sources et liens:

Intervention de Daniel Cohn – Bendit en séance plénière du parlement européen du Mercredi 18.1.2012 (document parlement européen)

Vidéo de l’Intervention de Daniel Cohn – Bendit en séance plénière du parlement européen du Mercredi 18.1.2012

Christophe Neff, le 20.1.2012

Blognotiz 14.1.2012

Im Bahnhofsgebäude des Stuttgarter Hbf, dem sogenannten „Bonatzbau“ gibt es einen Ort, an dem ich während der Advents & Weihnachtszeit gern mal für ein paar Augenblicke verweile und dem Bahnhofsgeschehen in Stille zuschaue. Es ist der Ort des Weihnachtsbaumes. Die meisten Zeitgenossen eilen meist geschäftig vorbei, manch einer hebt den Blick kurz an, aber hin und wieder bleibt ein Mensch stehen. Verbleibt in Stille, blickt auf Baum und Krippe – und geht dann irgendwann weiter. Gehen, Rauschen, im Takt der Zeit – immer weiter ziehen die Reisenden von den Zügen in die Stadt, von der Stadt zu den Zügen. Nur an diesem Ort herrscht manchmal für ein paar Augenblick Stille. Nachdenklichkeit und Stille in der „Salle des pas-perdus“ – dem Saal der verlorenen Schritte, wie Bahnhofshallen im Französischen manchmal benannt werden. „Saale des pas-perdus“ ist auch ein heute fast vergessenes Chanson von Maxime Le Forestier, welches uns die Geschichte eines Mannes erzählt der vergeblich in einer großen Bahnhofshalle auf die ferne Geliebte wartet. Kein Zug bringt die Ersehnte, – es bleibt im nur die Erinnerung an ferne Ziele und der Widerhall der Schritte in der Halle der „verlorenen Schritte“.

„Zugig“ ist es in der Stuttgarter Bahnhofshalle  geworden, seit dem der Nordflügel  abgerissen wurde, – auch der Widerhall der Schritte ist wenn nicht verstummt leiser geworden. Wie das erst werden wird, wenn der „Südflügel“ abgerissen sein wird. Dann wird’s erst recht „Zugig werden“, – der Weihnachtsbaum und die wenigen Reisenden, die kurz ihre Schritte bremsen – um den Baum mit einem stillen Blick zu würdigen – sie werden dann wohl voll „im Zug“ stehen wie man so auf „Schwäbisch“ zu sagen pflegt. Wo der Christbaum wohl während der Arbeiten zu Stuttgart 21 stehen mag?  Vielleicht gibt es auch während der „Bauphase“ einfach keinen Platz mehr für Baum und Krippe in der Halle der verlorenen Schritte des Stuttgarter Hbf. La salle des pas-perdus du Bonatzbau sans „Sapin de Noël“  (die Halle der verloren Schritte ohne « Christbaum ») – eigentlich unvorstellbar!

Photo:  © C. Neff. „Christbaum mit Krippe, Stuttgart Hbf 4.1.2011“

Christophe Neff, le 14.1.2012

Blognotice 7.1.2012

L’année 2012 a commencé avec deux tempêtes, Ulli et Andrea ont balayé le Sud de l’Allemagne, provoquant ici et là quelques dégâts, mais ici dans le Leiningerland à première vue cela s’est plutôt bien passé.  La neige nous manque ici, depuis les quelques flocons du 18.12.2011  rien,   mais beaucoup de pluie. L’Allemagne politique en ce moment est balayée par une autre tempête politique, – et je ne parle pas du déclin de la FDP ou de la fin de la Jamaikakoalition (coalition noir-verte-jaune) (Cabinet Kramp-Karrenbauer) dans la Sarre mais c’est bien l’affaire Wulff qui occupe l’Allemagne politique à presque 100%.  Même les « Zungenknoten »(baragouins embarrassés) de Martin Graff du 7.1.2012 nous en parle sous le titre de « Président oder Präsident – … erzählt von Präsidentengeschichten, über die man sich in Frankreich eher weniger aufregt (Président ou Präsident – … nous raconte des histoires présidentielles, sur lesquelles  en France on s’emballe moins) – sur l’affaire Wulff, et compare l’affaire Wulff aux  différentes affaires  de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac.  Si on suit Martin Graff, – on croirait qu’ en France les différents méandres de l’affaire Wulff seraient  tombés  dans le grand silence.  La, je ne suis pas si sûr  que ça  je crois même que Graff se trompe.  Pendant que l’Allemagne était plutôt occupée par ses différents tempêtes,  – la  Hongrie elle dérive de plus en plus vers un régime autoritaire – et  l’Europe politique préfère rester silencieuse.  Ici et là quelques exceptions positives, comme par exemple l’intervention d’ Alain Juppé « Il appartient à la Commission européenne de vérifier que ces nouveaux textes constitutionnels respectent ce qui fait le bien commun de tous les pays de l’Union européenne, c’est-à-dire l’Etat de droit et le respect des grandes valeurs démocratiques ». Si l’Europe politique se résumait simplement au sauvetage de l’Euro et fermait silencieusement les yeux sur ces dérives autoritaires du gouvernement Orban en Hongrie elle risquerait de perdre ce qu’il lui reste de sa légitimité politique. Même si le paysage médio-politique allemand était très pris cette première semaine de janvier 2012 par l’affaire Wulf, – la presse allemande, – (dernièrement le SPON « Orbáns Rechtsruck in Ungarn – autokratisch durchgeknallt ») et même la Rheinpfalz nous en parle de temps en temps, couvre largement les événements politique en Hongrie, –  car il n’y a pas seulement l’autoritarisme du  Fidesz de Victor Orban qui  pose problème, mais à droite de Victor Orban c’est le mouvement « Jobbik » qui s’étend de plus en plus. En plus la politique économique désastreuse du Gouvernement Orban est en train de mener la Hongrie au bord de la faillite économique.  2012 s’annonce d’être une année difficile pour la Hongrie   et une année cruciale pour l’Europe citoyenne ! Finissons cette petite blognotice avec les prévisions littéraires de Pierre Assouline pour 2012 – En 2012, demain sera un autre jour  et j’en retiens que  l’ebook a de beaux jours devant lui , l’avenir du livre de poche s’assombrit plutôt et naturellement quelques anniversaires  littéraires pour 2012 – entre autres le 200ème anniversaire de Charles Dickens , la Zeit lui a déjà consacré un tres belle article sous le titre « Schwarz wie die Kindheit (Noir comme l’enfance) » signé Bernadette Conrad.

Christophe Neff, le 7.1.2012