L’article le plus consulté en 2022 fut l’article « Encore une déception avec le Monde – La suppression du format PDF du journal numérique du Monde» (8,50 % des consultations sur paysages en 2022, première position en 2021). Un billet sur encore énième déception que j’ai subi comme abonné du Monde. Article qui semble être un des rares « sources » disponibles et gratuites sur la disparation du format PDF du journal numérique du Monde, – qui est donc beaucoup sollicite, lu par les lecteurs de « paysages ».
En quatrième position l’article « Beginn des Hochsommers im Leiniger Land/ Début du plein été dans le Leininger Land » (2,05 % des consultations sur paysages en 2022, 29ième place en 2021). Article (bilingue allemand/français) datant de juillet 2021 décrivent le début du plein été dans le Leininger Land et la Unterhaardt, ses champs de Lavande, le début des moissons etc.
En sixième position on trouve le billet « Blognotiz 13.03.2022: Erinnerungen an eine Bahnreise nach Saulgau im März 2010 » (1,85 % des consultations sur paysages en 2022). Ce billet écrit en allemand retrace le souvenir d’un voyage en train à Saulgau en mars 2010. C’est aussi le récit sur l’écriture d’un chapitre de livre destinée à un ouvrage sur la fin de la deuxième guerre mondiale a Bad Saulgau.
Dans le tableau suivant on retrouve l’origine géographique d’une majeure partie des lecteurs de paysages.
Pays
%
1
Allemagne
48,66
2
France
21,12
3
USA
20,48
4
Suisse
1,01
5
Canada
0,80
6
Portugal
0,69
7
Belgique
0,64
8
Espagne
0,54
9
Chine
0,51
10
Tunisie
0,42
total
94,87
Provenances géographiques des lecteurs du blog paysages en 2021
Donc beaucoup de changements par rapport en 2021. La saison des feux de forêts de l’été 2022 a laissé ses traces dans paysages. Même en Allemagne nous étions confrontés à des incendies de forêts. J’ai donnée quelques interviews dans presse écrite allemande et dans un journal de la télévision régionale publique (Südwestfernsehen) sur le changement climatique et les incendies de forêts[2]. Et j’ai plaidé pour que l’Allemagne acheté enfin des « Canadairs »[3] ! Et finalement j’ai aussi donnée une petite présentation orale sur les feux de forêts en Allemagne/Europe centrale durant une petite conférence international/webinaire internationale sur les incendies de forêts en Europe[4].
Et j’ai fait un beau voyage professionnel en 2022 – j’ai participé à la FLORAMAC2022 à San Sebastian de la Gomera[5], – ou j’ai entre autre présenté les résultats de mes recherches géobotanique aux Acores. J’ai déposé les transparent de ma présentation orale « “Overview of more than twenty years of my geobotanical & geographical field research on Faial (Azores) – history, results and outlook” dans KITopen, et peut être j’écrirai une publication scientifique sur la bases de transparents et de mes résultats de mes travaux de terrain sur l’ile de Faial. Le voyage, l’excursion géobotanique à Valle Gran Rey, les congres géobotanique – m’ont très impressionnée – et je voulais aussi écrire un récit de mon séjour à la Gomera pour paysages, mais par manque de temps je ne l’ai pas encore fait.
[5] C’est de San Sebastian de la Gomera, que Christophe Colombo entamait la traversée de l’Atlantique le 6 Septembre 1492, – pour son voyage destines à l’inde qui finalement l’amena l’archipel américain des Caraïbes
Personnellement la poésie du film me rappelle le petit livre de Herzog « vom Gehen im Eis » – récit d’un voyage d’invitation de Herzog de Munich à Paris – à traves les paysages automnales & hivernales entre Munich et Paris en 1974. Au-delà naturellement il y a ma fascination personnelle pour les Krafft et les volcans.
Mes grand parents m’avait offert, si je me souviens bien le livre de Katia Conrad & Maurice Krafft «Volcans et tremblements de terre » pour ma réussite aux « Probearbeiten/Aufnahmeprüfungen » car dans le Baden Württemberg des années 1970 il fallait passer à l’âge de dix ans (après la Grundschule) un examen spéciale aussi dénommée « kleines Abitur (petit bac) » pour accéder au lycée. En fait, cet examen qui a disparu du paysage scolaire du Baden Württemberg était un reliquat du fameux « Landesexamen » de l’ancien « Wurrtemberg » – immortalisé par Hermann Hesse dans son livre « Unterm Rad (L’Ornière). Donc après avoir passé cet examen j’avais le droit de passer au Gymnasium Schramberg, dans lequel j’ai donc eu mon « Abitur » en 1984.
Le livre des Krafft que j’ai lu et relu pendant ma jeunesse, – m’avait fortement marque – et le livre se trouve encore dans ma bibliothèque personnelle. Le livre est d’ailleurs aussi une rareté bibliographique, car il s’agit encore de la première édition, dans laquelle Katia était encore mentionnée comme autrice en utilisant son nom de fille, Katia Conrad.
La lecture du livre des époux Krafft a certainement contribué à mon intérêt pour les paysages de terres volcaniques, – une partie de mes travaux de terrains pour ma thèse de doctorat, je les ai faits sur le flanc du Stromboli, – et je travaille depuis plus de vingt ans sur le Capelinhos aux Açores[2] – et d’ailleurs il y a juste deux semaines j’ai présenté mes travaux sur le Capelinhos sur île de Faial pendant la conférence Floramac2022 à San Sebastían de la Gomera[3]. Dans ce sens l’Hommage inoubliable de Werner Herzog pour Katja et Maurice Krafft ma fortement touché – et j’espère qu’on pourra retrouver le Film en DVD.
Livres citées :
Conrad, Katia; Krafft, Maurice, Krafft; Haas, Roland (1974): Volcans et tremblements de terre. Katia Conrad; Maurice Krafft, Roland Haas de l’équipe Vulcain. Préface de Jean Orcel. Paris, Éditions des Deux Coqs d’Or.
[3] Voir : Neff, C. (2022): Overview of more than twenty years of my geobotanical & geographical field research on Faial (Azores) – history, results and outlook. In: Sansón, M., Nascimento, L. de, Patiño, J., Sangil, C., Fernández-Palacios, J.M. (Eds.): Abstract boof of the international Symposium FLORAMAC2022, San Sebastián de La Gomera, Canary Islands 12-16 September 2022, p. 40, Universidad de La Laguna – ULL ( Le conference abstract se trouve sur KTOPEN ici , les transparents de la presentation orale se retrouve ici dans KITOPEN.
In the middle of the Atlantic Ocean on the small island of São Jorge in the Azores archipelago a seismovolcanic crisis (Crise Sismovulcânica de São Jorge in Portuguese) is currently underway. I follow this crisis from Grünstadt on the web pages of the Instituto de Investigação em Vulcanologia e Avaliação de Riscos of the government of the Azores. There is a page called „Crise Sismovulcânica de São Jorge“ with a map that shows the seismic activity on the island of São Jorge. The alarm level at the time of writing is V4. This means that according to the alarm scale in force in the Azores archipelago we are in the pre-eruptive volcanic phase[3]. I am not a geologist, nor a vulcanologist, but simply a geographer & fieldbotanist, but I think that the probability of a volcanic eruption on the island of São Jorge seems to be very high. As a fieldecologist, I have been doing geobotanical research for more than twenty years on one of the neighboring islands, only twenty kilometers from São Jorge on the island of Faial. I study the pioneer vegetation on the volcano of Capelinhos, the vegetation dynamics on ash fields of Capelo[4] . The Capelinhos is the volcano, which emerged from the Atlantic waves in September 1957, a few hundred meters in front of the western part of Faial island. The last eruption on the island of São Jorge was the eruption of “Vulcão da Urzelina” in 1808. So 214 years after this last volcanic eruption on the island of São Jorge we could see lava flows reappear in São Jorge. By the way, São Jorge is one of the few islands of the Azores that I don’t know. I have never set foot there. According to my information, it is the only place in Europe where you can find coffee plantations. I hope that the Azorean authorities have taken all the necessary measures to protect the population of São Jorge!
Il y a maintenant déjà vingt ans que je débarquai à Castelo Branco, le petit aéroport de Horta sur l’île de Faial, pour débuter mes recherches géographiques et géobotaniques sur le complexe de Capelo à l’ouest de l’île de Faial aux Açores. Ce fut durant la fin de l’été 1999 que je découvris l’île de Faial, en venant de l’ile de Flores et de Terceira, et depuis entre 1999 et 2008 je suis retourné quasiment chaque année. L’accident de 1999, qui engendra la naissance du blog paysages sur le Monde.fr, interrompra mes voyages jusqu’ en 2017[1]. Enfin en Septembre 2017, jusque 60 ans après la naissance du Capelinhos j’avais enfin l’occasion de revenir à Faial et de poursuivre mes recherches, que j’ai poursuivies durant la deuxième moitié de Septembre 2019 sur la dynamique
végétale dans le complexe de Capelo. Le complexe de Capelo, ou plus précisément le complexe volcanique de Capelo (complexo vulcânico do Capelo en portugais/ Capelo Volcanic Complex en anglais) désigne la partie occidentale de l’île de Faial, dénommée aussi la péninsule de Capelo, qui est un paysages formé par volcanisme relativement récent, 11 systèmes volcaniques, formant 33 cônes, qui se sont formés durant les derniers 8000 ans, et dont le volcan Capelinhos est le dernier né.
Diapos d’introduction de la présentation « Observations de la dynamique végétale sur le volcan Capelinhos » au congrès « Phytosociology, Biogeography and Syntaxonomy of the Eastern Atlantic Regions. Praia, Cabo Verde, November 5-7, 2017 » montrant la vue depuis le Cabeço Verde (aussi dénommé Pico Verde) sur le Cabeço do Canto et en arrière-plan le volcan des Capelinhos appartenant tous au complexe volcanique de “Capelo”.
A mon arrivée à Faial, il n’y avait pas des « tourisme » digne de ce nom. Quelques randonneurs, des équipages des voiliers qui se réunissaient chez « Peters». Les petits déjeuners dans la salle à manager de l’ Hôtel Faial[3], – ou j’ai toujours débarqué pendait mes voyages – se passait dans le calme – quelques touristes français & francophones, des américains, des luso-américains à la recherche de leurs racines açoriennes.
Cela cependant a complètement changé, le tourisme est bien arrivé à Faial. La salle à manger de l’Hôtel Faial, le matin, pendant l’heure du petit déjeuner a perdu son calme, – il y a du monde maintenant qui prend son petit déjeuner ici. D’ailleurs les dessins montrant la base française de Flores, l’approche des « Transall » vers le petit aéroport de Santa Cruz de Flores ont disparu de la salle à manger de l’Hôtel Faial, mais heureusement on les retrouve au Bar de l’Hôtel. Ces dessins qui rappellent les souvenirs de la présence de la base militaire française de l’ile de Flores sont aussi dans ce sens un vestige d’une période presque oubliée – la guerre froide et le développement de la « Force de Frappe » française. Jadis c’était cette base qui faisait tourner l’économie de la petite île de Flores, ce petit caillou perdu dans l’atlantique du Nord, – qui géologiquement appartient déjà à l’Amérique, Flores fait partie de la « Plaque nord-américaine »[4]. Flores et surtout le petit village de Fajã Grande sur la côte occidentale de l’ île sont un monde à part qui semble être oublié des grands bouleversements qui ont secoué la planète ces vingt dernières années – c’est au moins ce que je retiens de deux séjours dans ce village en 1999 et 2001[5].
Quand je descendis la première fois à l’Hôtel Faial, une grande partie du personnel était encore « francophone », cela a changé, à part Valther le maître d’Hôtel qui maitrise parfaitement la langue de Voltaire, – l’Hôtel est devenu un lieu anglophone (comme d’ailleurs une grande partie du paysage touristique portugais). Un des rares endroits où une partie du personnel parle encore français est le fameux « Peter Café Sport» sur le Port de Horta. C’est là par ailleurs que je fis une rencontre qui m’a montré à quel point le Portugal a souffert de la crise de 2007/08.
Une jeune femme, architecte diplômée et photographe, a dû quitter les paysages du Nord du Portugal où elle a grandi, passé ses études, pour gagner sa vie à Horta, – car ici à Faial le tourisme (qui était quasiment inexistant en 1999) a pendant les années de crises (et même après) procuré quelques possibilités de survivre économiquement. Beaucoup de jeunes portugais ont d’ailleurs été obligés d’immigrer au Brésil, vers l’Angola et de même le « flux » de l’immigration portugais envers la France et la Suisse a repris pendant ces années de crise. Marianna la jeune photographe venue du Nord du Portugal a choisi de tenter sa chance à Faial – elle boucle ses mois en travaillant chez « Peters ».
Quand je suis arrivé sur les champs de cendres de Capelo en 1999, à Cedros il y avait le restaurant de Nick, « O’Esconderijo-Nicks Hide away » – à Capelo « l’artisanato do Capelo » de Véronique, à Norte Pequeno le Bar « Fim do Mundo (Fin du Monde) » de Domingos – et le restaurant « Bela Vista » à Capelo – oui la partie occidentale de île de Faial – en 1999 c’était encore quasiment la Fin du Monde.
Et parfois un Pickup passait devant le « Bar » vendre ses « Bananes » – car c’est presque oublié dans le grand Monde – les Açores c’est aussi un pays de Bananes. Beaucoup d’ Açoréens ont dans leurs jardins, une petite plantation de Bananes, – mais les grandes plantations comme par exemple aux Antilles ou en Amérique centrale n’existent pas aux Açores.
Malheureusement les époux Andrade ont fermé le « Fim do Mundo » il y a quelques années. Mais il reste le souvenir de cet endroit magique. Car c’était un peu ca – un endroit magique du bout du Monde[10].
Le fin du Monde en 1999 c’était la partie occidentale de Capelo vers le vieux phare de Capelinhos –le Farol da Ponta dos Capelinhos. Le centre du Centro de Interpretação do Vulcão dos Capelinhos était inexistant, aucune résidence secondaire à Capelo sur la « Rua do Canto » à Capelo ! En Septembre 1999 on descendait la « Rua do Canto » pour arriver au vieux phare du Capelinhos et après on pouvait descendre vers le vieil
embarcadère de Porto Comprido. Un paysage de champs de cendres recouvert de « Canne de Provence », de quelques Tamaris et de Banksia côtier – et au bout de la « rua do Canto » – la rue du Canto – le Cabeço do Canto est un des Cônes volcaniques surplombant Capelo et faisant donc partie du Complexe volcanique de Capelo. Dans cette petite ruelle que fit la « Rua da Canto » en 1999, il y avait dans une petite maison en pierre volcanique où se trouvait « l’Artesanato do Capelo », le seul endroit où on pouvait trouver quelques infos sur le Capelinhos, des extraits de vieux journaux, des livres en portugais et en français. Ce centre était le premier début du « Centro de Artesanato do Capelo» qui de nos jours se trouve au soi-disant centre de Capelo.
« L’Artesanato do Capelo » c’était le royaume de Véronique. Je me rappelle encore bien, quand je rentrai dans la petite maison en Septembre 1999, me débrouillant dans mon portugais approximatif avec une forte intonation française – et Véronique s’est tout de suite mise à parler en français avec moi – et après avoir découvert mon accent alémanique/alsacien – elle passa à l’allemand. Véronique avait passé une très longue partie de sa vie comme artiste à Paris, mais elle est originaire de la Suisse alémanique des environs de Bâle – et elle avait donc tout de suite reconnue dans ma prononciation française mes origines « alémaniques ». C’est d’ailleurs ici chez « Véronique » dans
Couverture du livre « Vulcão dos Capelinhos; retrospectivas vol. 1 » édite par Victor Hugo Forjaz en 1997
« L’Artesanato » que j’ai acheté mon premier livre scientifique sur l’éruption du Capelinhos. C’était l’ouvrage « Vulcão dos Capelinhos; retrospectivas vol. 1 » – édite par Victor Hugo Forjaz en 1997, – un livre qui contient presque tous les articles scientifiques en fac-similé qui ont été publiés après l’Eruption du Capelinhos dans les années 1950 et 1960. Une grande partie de ces articles étaient d’ailleurs publiés en Français, – le français était encore une langue scientifique importante, – et de plus l’élite scientifique portugaise (et intellectuelle) était tout à fait francophone.
Et depuis cette rencontre en Septembre 1999, chaque fois que je suis retourné à Faial (sauf en 2017) j’ai rendu visite à Véronique / Verónica Scholer Brasil Alves. Au début des années 2000 elle avait encore sa petite boutique artisanale en face de sa maison – dans laquelle j’achetais des « foulard en soie » pour mon épouse – et pour Véronique c’était naturellement aussi l’occasion de parler un peu l’allemand. Car au début du 2 eme millénaire, – les résidences secondaires appartenant à des allemands ou suisses alémaniques à Capelo cela n’existait pas encore. Ceci depuis a complètement changé. Les résidences secondaires du début du 2 eme millénaire c’était surtout les belles demeures à Varadouro des descendants des émigrés qui avaient fui l’éruption volcanique de 1957/58 vers Rhode Island et le Massachusetts, descendants de famille qui avait « réussi » sur l’autre côté de l’atlantique dans les états de la Nouvelle -Angleterre ! Je suis repassé en Septembre 2019 chez « Véronique » – et Véronique nous aouvert son jardin pour une petite visite.
Bananes, Oranges, légumes et aussi quelques plantes ornementales …. un jardin idéal pour l’autosuffisance, mais aussi un jardin qui nécessite endurance et persévérance, beaucoup de travail. Et puis Véronique nous parle de changements du paysage à Capelo, la vigne qui réapparait massivement, les résidences secondaire qui poussent par endroit comme des champignons. Et surtout le climat qui change, – les étés deviennent de plus chauds, – des semaines sans pluies – avec un soleil qui tape comme dans le Midi, – autrefois quand Véronique avait débarqué à Capelo- les étés ressemblaient plutôt aux étés de Bretagne ou de Normandie – mais pas aux étés torrides du midi méditerranéen. Véronique avait cherché une île calme avec des étés et des hivers doux pour cette deuxième vie après ces turbulentes années de vie d’artiste à Paris et à Berlin. Mais les changements climatiques semblent avoir « méditerranisé» les étés de Faial et en plus il semble attirer les touristes. Les flux touristes, qui autrefois n’existait pas, certes précise-t-elle c’est surement dû aussi au « Centro de Interpretação do Vulcão dos Capelinhos ». D’un autre côté le « tourisme » a aussi apporté un peu de « prospérité » et de « culture artistique » à Faial.
« Nick ‘s Hideway – O Esconderijo » je l’ai découvert grâce à la première édition du guide « Azoren » de Michael Bussmann édite en 1999. Ce guide d’ailleurs est un phénomène, c’est certainement un des guides les plus complets sur les Açores – j’ai depuis 1999 acheté toutes les éditions de ce guide[11], [12].Je pense que pour tous les voyageurs lisant l’allemand et désirant découvrir les Açores, la lecture de ce guide est un véritable must pour un voyage aux Açores. D’ailleurs grâce à la 7 eme édition de 2019 de ce guide je viens de découvrir le restaurant «Praya » sur la plage d’Almoxarife, petit restaurant, avec une architecture remarquable, vue sur la plage, qui vaut certainement le détour. Revenons chez « Nick » à Cedros.
Couverture du premier guide « Azoren » de Michael Bussmann
Décrite par la première édition du guide « guide Bussmann », j’ai découvert Nick en 1999[13], – la petite terrasse penche sur un petit ruisseau lui-même ombragé par une luxuriante végétation, des « Monsteras » énormes, sous lesquelles on prenait l’apéro sur la terrasse !
Les chaumes des bambous balayées par les vents de l’atlantique, le timbre d’un curieux mélange de chansons françaises, cap verdienne, du folk et du rythme & blues baignant ce petit coin de Cedros. Dans mes souvenirs cette petit vallée était « sonorisée » par les voix de Georges Moustaki, Nicoletta, Georges Brassens, Cesária Évora, Madredeus, Joan Baez, Stephan Eicher, The Doors et beaucoup d’autres voix que se perdent dans les souvenirs. Peut-être aussi du Wagner, « Tristan und Isolde », « Siefried Idyll », peut-être – mais les souvenirs lointains peuvent aussi devenir trompeurs, il y a déjà longtemps que Nick a vendu son « restaurant » on the « wilde side ». Et comme l’écrivait le guide « Bussmann » –on trouvait le meilleur « bifteck » de l’île (voir aussi la note en bas de page 13 avec citation originale du guide « Guide Bussmann de 1999 » (en allemand)), pas seulement les meilleurs steaks mais aussi les meilleurs Vins de l’ile de Faial. Au début du 2 IIème millénaire trouver de bons vins à Faial n’était pas si facile, les restaurateurs avaient toujours le problème de trouver un bon « importateur » pour « importer » de bons crus portugais ou français du continent vers le petit ilôt au milieu de l’atlantique. Mais depuis cela a aussi changé. Il y quelques années Nick a vendu son affaire aux néo-ruraux allemand Hans Einwang venu du Chiemgau – et Nick’s Hideway est redevenue «-
O Esconderijo[14] ». Le nouveau propriétaire a changé la formule du restaurant, fini le bon « bifteck » à la Nick, le restaurant propose une carte 100% végétarienne. Nous n’avons pas eu la chance de déguster la nouvelle formule gastronomique propoése végétarienne par Hans, mais d’après le « Bussmann de 2019 » Hans propose une cuisine digne d’une belle table étoilé[15], [16]. Néanmoins le décor de la végétation luxuriante baignant le lieu n’a pas changé et Hans le nouveau propriétaire nous a même permis de faire un relevé des plantes de ce décor végétal unique.
Oui, Capelo a changé, et je pourrais encore remarquer une centaine de petits détails. On pourrait aussi dire que l’ile de Faial s’est un peu plus rapprochée du continent. Au mois un, parfois deux vols par jours pour Lisboa, – en Septembre/Octobre 1999 il n’avait que 3 vols hebdomadaires pour Lisbonne. Le Jardin botanique de Faial (Jardim Botânico do Faial) qui était en 1999 un petit ilôt de jardin minuscule est devenu un véritable centre de recherche scientifique – et en plus néanmoins c’est aussi devenu un véritable «jardin botanique », avec une très belle collection d’Orchidées, « l’Orquidário dos Açores » qui mérite vraiment une visite. Et si on a de la chance de tomber sur Marco Rosa on a même droit à une visite guidée en français. Je pense que pour tous les amateurs de « fleurs », de « botanique » le jardin botanique de Faial est une « étape incontournable ». Notons, que le livre « Natural History of the Azores (Histoire naturelle des Açores) » à qui j’ai consacré un billet dernièrement, est en vente dans la petite boutique du Jardin botanique.
Et du fameux Capelinhos, je n’en ai jusqu’ à présent pas parlé dans ce billet. Comme j’ai déjà écrit au début de ce billet, j’ai soumis début septembre 2019 un long article scientifique qui résume mes travaux botaniques sur le Capelions et les champs de cendres de Capelo à la revue de géographie « Finisterra ». Mais c’était avant ce voyage à Faial de la mi-septembre 2019. L’ascension aux
Capelinhos est interdite depuis le dernier hiver (2018/19). Les tempêtes de l’hiver dernier ont gravement érodé le passage entre l’ancienne cote et le Capelinhos – et l’ascension du Capelinhos est devenue une dangereuse aventure. Difficile de recevoir un droit de passage – j’ai bataillé pendant une semaine pour enfin réussir d’obtenir cette autorisation.
Le samedi 28 septembre 2019 j’ai enfin pu faire mes relevées de plantes sur le Capelinhos avec 6 étudiants du KIT qui m’accompagnait. Du retour du Capelinhos deux rangers nous attendaient durant notre descente vers Porto Comprido. J’ai montré l’autorisation, mais les deux rangers m’avertirent que j’avais bien dû avoir deux autorisations, l’une pour pouvoir effectuer des travaux scientifiques et l’autre d’avoir la permission de « grimper » sur le Capelinhos. Donc pour la prochaine fois je saurai que j’aurais besoin de deux autorisations[17].
Mais j’ai de forts doutes qu’il y aura une prochaine fois ! J’ai quitté l’ile le Dimanche 29. Septembre. Début Octobre l’Ouragan Lorenzo (2019) a frappé les Azores de toutes forces. Je crains que cet ouragan qui frappe l’ile de Faial avec des vagues d’une hauteur d’une quinzaine de mètres ait définitivement interrompu l’accès terrestre au Capelinhos.
Dans ce billet j’ai décrit mes « impressions » très personnelles sur les changements des paysages et de la géographie de la partie occidentale de l’île de Faial, ce qu’on dénomme aussi « complexe de Capelo » ou « Complexe volcanique de Faial ». Le seul lieu qui ne semble pas avoir trop changé depuis le début du 2 -ème millénaire c’est le restaurant « Bela Vista » à Capelo/Areeiro – et si bien comme ça- on y trouve encore une très bonne cuisine açorienne traditionnel !
Il y eu beaucoup de changements à Faial, – mais les grands traits de la géographie sont les mêmes depuis des décennies, des centenaires, des millénaires – l’atlantique, le volcanisme, les tremblements de terre et les tempêtes & ouragans. Volcans, tremblements de terres, les dégâts des tempêtes ont assez souvent poussé les habitants de Faial vers l’émigration (USA, Canada, Brésil) – mais d’une autre partie Faial est aussi une terre d’immigration ….. pour des nouveaux arrivants du continents – qui pour des tas de raisons tentent leur s« chances » ou simplement cherchent « le calme » sur cette nouvelle terre – en attendant la prochaine éruption d’un volcan, d’un nouveau coup de séisme, d’une nouvelle tempête qui s’abat sur l’île.
Je tâcherai de revenir à Faial pour encore observer la dynamique de la végétation pionnière du Capelinhos. Peut-être aussi tenter enfin de faire depuis Faial le voyage vers Sao Jorge, une des rares iles des Azores que je ne connais pas encore[18] ! Sao Jorge, est à ma connaissance le seul endroit en Europe où on cultive le Café. Et naturellement, ramener des T-Shirts, des Polos de chez Peters, – pour mes enfants. Depuis 1999 de chaque voyage j’ai ramené des T-Shirts, des Polos de chez Peter’s pour mes enfants, – et si possible aussi d’ailleurs aussi un peu de thé des Açores. Le thé des Açores de nos jours provient de l’ile de Sao Miguel, mais la culture du thé fut aussi pratiquée à Faial, – les théiers font leur apparition à partir de 1872 à Faial comme produit de substitution aux orangeries des Faial, -l’orange fut au 19 -ème siècle un des principales ressources économiques de Faial (voir aussi Rudel 2002, p.73/74). Toute cette histoire on peut la lire, la relire dans le magnifique ouvrage de Christian Rudel sur les Açores « Les Açores: Un archipel au cœur de l’Atlantique » – et même si le livre a été déjà écrit en 2002, je pense, qu’ il présente encore de nos jours les principaux traits de l’histoire et de la géographie de l’Archipel des Açores. Concernant la Culture du thé aux Açores, on trouve une description très exhaustive dans le chapitre « The Azores and Brazil (pages 713 – 718)» du livre « The Tale of Tea (la sage du thé)» de George van Driem (2019). D’ailleurs ce livre est un véritable chef-d’œuvre sur le thé, je l’impression que l’auteur a réussi de réunir toute l’histoire, je dirais même tous le savoir sur le thé et sa culture, son histoire, sa géographie, oui même l’ethnolinguistique du thé, dans un seul livre.
Pour les lecteurs de ce billet, qui aimerait savoir plus sur la nature, la géologie & géographie physique, l’environnement des Açores, je recommande la lecture du livre « Natural History of the Azores », livre dont je parle dans un des mes derniers billet ! Pour finir – et vue qu’on trouve des photos d’avion (ou prises d’avion) – sans avion il est quasiment impossible d’arriver à Faial. L’aéroport de Horta est un aéroport très spécial, – une piste ultra courte [19] – et surtout pas de ILS. Donc les conditions météorologiques peuvent souvent retarder même annuler un vol de ou vers Horta. Naturellement on peut aussi venir en bateau, voiliers à Faial, mais il faut du temps pour traverser cette partie de l’atlantique.
Concernant les images dans ce billet – durant mes voyages aux Açores 1999 à 2008 j’ai principalement fait des « diapos » – une très grande partie de ces images attendent encore d’être scannées et digitaliseées[20]. En utilisant ces images on pourrait aussi construire aussi un « inventaire » des changements de paysages du « complexe de Capelo ». Mais ceci est une autre histoire, un autre défi. Donc presque pas d’images de mes premiers voyages vers Faial dans ce billet.
Je confie que j’ai écrit ce billet à partir de mes souvenirs, – je n’ai pas utilisé mes notes de voyages pour ce billet – ni de mon « Feldbuch » – il s’agit donc d’un récit personnel écrit en Octobre 2019, sorte de mémoires personnels sur mes voyages à Faial entre 1999 – 2019.
Bussmann, Michael (2019): Azoren. 7. komplett überarbeitete und aktualisierte Auflage , Erlangen, (Michael Müller Verlag), 978-3-95654-568-9
Driem, George van (2019): The Tale of Tea : A Comprehensive History of Tea From Prehistoric Times to the Present Day. Leiden, Brill, ISBN 978-9004386259
Forjaz, V.H (Ed.)(1997): Vulcão dos Capelinhos; retrospectivas vol. 1. [The Capelinhos Volcano: retrospectives Vol.1. ] Ponta Delgada: Observatório Vulcanológico e Geotermico dos Açores
Neff, C. (2002): Quelques observations géographiques et botaniques sur Fajã Grande (Flores/Açores/Portugal) – notice d’un voyage d’études aux Açores (Flores/Faial) pendant l’été 2001. Geoöko 23(4), S. 279–288.
Neff, C. (2004): Azoren: Blumeninseln im Atlantik. Geographische Rundschau 57(9), S. 24–28.
Neff, C. (2019): Observations de la dynamique végétale sur le volcan des Capelinhos (Île de Faial/ Açores /Portugal) , soumis/submitted to Finisterra le 02.09.2019 for Special number Finisterra, “Phytosociology Biogeography and Syntaxonomy of the Atlantic Regions” edited by Carlos Neto.
Neff, C.; Bassing, S; Frankenberg, P. (2001): Das Bild der Azoren in Reiseführern – Klischee oder Realität? S. 165–174. In: Stier, B. (Hrsg.): Stadt und Land: Bilder, Inszenierungen und Visionen in Geschichte und Gegenwart; Wolfgang von Hippel zum 65. Geburtstag.
Pereira, Jorge Alberto da Costa; Calvet, Nuno (1995): Peter Café Sport. Texte en français. Lisboa
Rudel, C. (2002): Les Açores: Un archipel au cœur de l’Atlantique. Paris, (Karthala), ISBN 2-84586-254-7
Tabucchi, A. (1983): Donna di Porto Pim e altre storie. Palermo, (Sellerio)
Trota, António Neves; Pereira, Maria João (2018) : Natural History of the Azores. Second revised updated edition. Ponta Delgada, Geotrota – Unipessoal Lda. ISBN 978-989-54137-0-6
Christophe Neff, écrit en Octobre 2019 à Grünstadt, publié le 3. Novembre 2019.
[5] Voir aussi Neff, C: “ (2002): Quelques observations géographiques et botaniques sur Fajã Grande (Flores/Açores/Portugal) – notice d’un voyage d’études aux Açores (Flores/Faial) pendant l’été 2001. Geoöko 23(4), S. 279–288.
[6] Le tenant du Bar « Fim do Mondo » c’était Domingos Andrade, qui fut parfois épaulé par son épouse Patricia.
[7] Si je me souviens bien, Patricia fut aussi le correspondant du Cape Code Times.
[11] En 2001 j’ai publié avec deux collègues (Sascha Bassing et Peter Frankenberg) une petite analyse sur l’image et la perception des paysages des Açores dans le guide de voyage « Das Bild der Azoren in Reiseführern – Klischee oder Realität? S. 165–174. In: Stier, B. (Hrsg.): Stadt und Land: Bilder, Inszenierungen und Visionen in Geschichte und Gegenwart; Wolfgang von Hippel zum 65. Geburtstag. »
[13] Bussmann 1999, p. 326 « Restaurante O Esconderijo, wie der Name schon sagt versteckt gelegen. Wurde 1997 von dem Schweizer Nick Stump eröffnet. Das Lokal ist bekannt für seine saftigen Steaks und ein ausgezeichnetes Lamm. Innen sehr gemütlich und liebevoll eingerichtet. Außen schöne Terrasse über einen Bach, der nur im Winter Wasser führt.“
[15] Bussmann 2019, p.303 « Restaurante O Esconderijo ….. Für 20 Euro bekommt man ein Wahnsinns-4-Gänge Menu (angerichtet wie in der Sternegastronomie) inkl. Wasser und Getränk des Tages“. Vieles ist bio und von der Insel, manches aus dem eigenen Garten“
Les excursionnistes botanistes du „European Meeting of Phytosociology Biogeography and Syntaxonomy of the Atlantic Regions“ devant le panneau d’entrée du Parc naturel de Fogo (8.11.2017)
Lorsque j’écrivais les lignes pour le petit post „retour sur le viel homme“ après avoir vu le film «Alcindo et ses frères » en regardant l’émission « faut pas rêver » en avril 2015 – juste quelques semaines après la fin de l’éruption du Pico do Fogo de 2014/15 je n’aurais jamais pu imaginer qu’un jour je mettrais mes pieds au Chã das Caldeiras, que je monterais au sommet du Pico do Fogo, – et que’ j’admirerais le travail de reconstruction de « Alcindo et ses frères ». Alcindo et ses frères ont reconstruit leur hôtel. La « Pensão alcindo e laetitia[1] » peut de nouveau recevoir « randonneurs & hôtes du Monde » entier.
Salvador Rivas Martínez
Cet au début de l’été 2017 que j’avais découvert qu’ une conférence botanique & de phytosociologie aurait lieu aux Cap Vert qui inclurait aussi diverses excursions botaniques, dont une vers l’ile de Fogo, ascension du Pico do Fogo inclus[2]. Après avoir dû surmonter l’épreuve d’un accident cérébral en hiver/printemps 2017 (voir aussi le billet « Il y avait une fois un train direct Worms – Paris via la Zellertalbahn »), j’ai saisi l’occasion
Salvador Rivas Martínez en action (5.11.2017)
en proposant une communication orale sur mes travaux de terrain sur le volcan du Capelinhos sur l’ile de Faial aux Açores. Enfin une occasion de présenter mes travaux sur la dynamique de la végétation pionnière sur ce volcan sorti de l’océan Atlantique en Septembre 1957. Je me disais, – si la communication orale serait acceptée, – je participerais à la conférence et aux excursions scientifiques proposées– et j’aurais peut-être la chance de monter au Pico do Fogo. Ma contribution fut finalement acceptée[3] – et donc
photo de groupe devant Echium vulcanorum
j’étais un des heureux participants du « European Meeting of Phytosociology Biogeography and Syntaxonomy of the Atlantic Regions ».
J’avais donc la chance de participer à congrès très bien organisé avec des interventions intéressantes, de belles excursions botaniques durant lesquelles j’avais l’opportunité de découvrir une nouvelle flore – mais aussi de revenir à un des débuts de
Inflorescence d‘ Echium vulcanorum (8.11.2017)
mon parcours professionnel car ma première publication scientifique fut un petit article sur Acacia albida (Faidherbia albida) au Sénégal[4]. En descendant de l’avion début Novembre à l’aéroport de Praia j’avais un peu l’impression de débarquer quelques parts entre Dakar et St. Louis au Sénégal. Il manquait juste les Baobabs, – qui sont d’ailleurs présents aux Cap Vert – nous les avons vus sur l’Ile de Fogo. Et Acacia albida est présente aux iles du Cap Verts sous une
le sommet du Pico de Fogo – arrivée et pause
forme de sous- espèces Acacia albida var. caboverdeana endémique (ou Acacia caboverdeana Rivas Mart., Lousá, J.C. Costa & Maria Duarte)[5]. Concernant les congrès j’aimerais simplement remarquer deux faits qui m’ont marqué, pour le reste je ne peux que conseiller de lire le book of Abstracts et le guide des excursions[6]. Premièrement le congrès m’a permis de faire la connaissance d’un des derniers grands monuments de la phytosociologie encore en vie – Salvadore Rivaz Martinez – un personnage fascinant qui peut être nommé dans une lignée de personnalités botanistes, phyotgeographes et phytosociologues comme Charles Flahaut, Martin Rilkli, Josias Braun-Blanquet, Henri Gaussen, Louis Emberger, Georges Kuhnholtz-Lordat, Pierre Quézel – tous ces noms qui m’ont fait rêver durant mes années étudiantes.
Vue depuis le sommet du Pico do Fogo sur les Chã das Caldeiras (Portela, )
Deuxièmement ce congrès fut dans une certaine mesure aussi une réunion de langues romanes, de la latinité – rarement on entendait un mot d’anglais. On avait l’impression d’assister à la résurrection de la lingua franca dans une version occidentale où le Portugais, le Français et l’Espagnol s’entremêlaient[7]. Sept mois avant, en février 2017 après l’attaque cérébrale j’avais des doutes sur mes capacités linguistiques etmotrices, – mais après ce congrès botanique j’ai la certitude de pouvoir encore suivre un suivre un discours scientifique en portugais. Et après avoir grimpé jusqu’ au sommet du Pico do Fogo le jeudi 9.11.2017, même si ce fut un « long combat » j’ai l’impression d’avoirparcouru un très long chemin depuis février 2017.
Le matin du vendredi 10.11.2017 en attendant le petit bus qui devrait nous emmener pour notre prochaine étape de l’excursion botanique – je faisais une promenade avec une collègue botaniste à travers le petit hameau de Portela – et c’est là que nous tombions sur Laetitia la compagne de Azindo – et elle nous montra son nouvel Hôtel reconstruit – la « Casa alcindo e laetitia » – la belle fresque de la grande salle de l’intérieur – et c’est la en écoutant les récits de Laetitia que je compris que nous avions « atterri » dans cet Hôtel qui fut encore une ruine – que Acindo et ses frères commençait a reconstruire – dans le film « Acindo et ses frères » que j’avaisdécrit dans le billet « retour sur le vielle homme ». Naturellement il n’y a pas seulement la Casa Acindo & Laetitia – je pourrais aussi parler de la Casa Marisa aussi reconstruite après l’éruption du Pico do Fogo de 2014/15 où on
la descente dans les champs de Lapilli
parle toutes les langues, l’allemand, le français, le portugais ….. et l’histoire de « Mustafa Kerim Eren » qui après un long voyage depuis le Kirghizstan traversant la Turquie, l’Allemagne et la France pour atterrir ici aux Chã das Caldeiras au milieux des laves du Pico do Fogo. Marisa, Mustafa, Laetitia, Azindo et ses frères – comme les vignerons qui arrachent aux laves les gouttes du vin de Chã das Caldeiras, tous ces hommes et femmes se sont
notre bus d’excursion sur l’ile de Fogo
attachés avec un acharnement remarquable aux terres de laves des Chã face aux rumeurs & vomissement du Pico do Fogo.
Avec ce billet j’aimerais exprimer mon admiration envers le courage des habitants des Chã das Caldeiras et remercier les organisateurs et responsables scientifiques du European Meeting of Phytosociology Biogeography and Syntaxonomy of the Atlantic Regions November 5 – 7, University of Cape Verde
Vendredi 10.11.2017: le jour se lève et les brumes se les brumes se dissipent sur la Casa Acindo & Laetitia
Les Fresques dans la Casa Acindo & Laetitia
– (Santiago Island) 2017 pour cet extraordinaire congrès scientifique et ces fabuleuses sorties botaniques à travers le monde végétal des iles du Cap du Vert. Je crois que les participants qui ont eu la chance de participer à l’excursion géobotanique de l’Ile de Fogo, de découvrir le Pico do Fogo cette grande pyramide noire s’élevant des fonds des Chã das Caldeiras vers la lune[8] et les étoiles, qui ont participé à l’ascension du Pico do Fogo ont vécu des moments inoubliables !
Lua Nha Testemunha/Lune mon temoin – les Chã das Caldeiras et les Pico do Fogo sous les Lumières célestes
Bibliographie :
Capelo, J. (2017): Origem da vegetação de Cabo Verde. IN: Quercetea 11: 21- 24 (2017) PHYTOS, Lisboa, Portugal
Costa, J.C ; Capelo, J.; Neto, C.; Duarte, C.; Vitoria, S. ; Romeiras, M.; Rivas-Marinez, S..; Guia da excursão geobotânica à Ilha de Santiago. In: : Quercetea 11: 101- 170 (2017) PHYTOS, Lisboa, Portugal
Costa, J.C.; Neto, C.; Romeiras, M.; Dinis, H.; Duarte, M.C.; Capelo, J.; Guia da excursão geobotânica à Ilha do Fogo. In: : Quercetea 11: 101- 170 (2017) PHYTOS, Lisboa, Portugal
Neto, C. et al (Eds)(2017) : Phytosociology, Biogeography and Syntaxonomy of the Eastern Atlantic Regions, Books of Abstracts. Centro de Estudos Geográficos, Lisboa
Victória, S.S. ; Medina do Nascimento, J. ; Semedo, J.M. (2017): Geologie e Geomorfologia do Arquipélago de Cabo Verde. IN: Quercetea 11: 5- 19 (2017) PHYTOS, Lisboa, Portugal,
Photos: Pedro Arsénio, Eduardo Dias, Christophe Neff, ;
Christophe Neff, Grünstadt/Karlsruhe 22 Novembre 2017
[2] European Meeting of Phytosociology Biogeography and Syntaxonomy of the Atlantic Regions November 5 – 7 (2017), University of Cape Verde – (Santiago Island) (http://www.ceg.ulisboa.pt/european-phytos/)
[3] Titre de la communication orale : « Observations de la dynamique végétale sur le volcan Capelinhos (Ile de Faial/ Açores/ Portugal) » . Un résumé de la communication se trouve aussi dans le book of Abstract de la Conférence (vor Neto et al 2017)
[4] Anhuf, D., Frankenberg, P., Nef, C. (1993): Evaluation of changes in the vegetation cover by photo-interprétation in western Senegal – Cap Vert region. In: GASTON, A.; KERNICK, M.; LE HOUREOU, H.N. (Eds.): Actes du quatrième congrès international des terres de parcours – Proceedings of the fourth International Rangeland Congress, Volume 1 communications/papers, 27-31, Montpellier 1993. (ISBN 2-87614-102-7)
[5] Voir aussi Costam J.C. et al (2017) : Guia da excursão geobotânica à Ilha de Santiago/ Geobotanical excursion guide of Santiago Island (Cape Verde). IN : Quercetea 11: 25-100 (2017) PHYTOS, Lisboa, Portugal, p. 52 Taxa List/Liste des Taxon.
[6] Le Book of Abstract = Neto, C. et al (Eds)(2017) : Phytosociology, Biogeography and Syntaxonomy of the Eastern Atlantic Regions, Books of Abstracts. Centro de Estudos Geográficos, Lisboa; et dans la Quercetea , Revista da Associacao Portuguesa de Ciencia de Vegetação , V. 11, Novembre 2017 se trouve le guide des excursions géobotaniques ( 4 articles).
[7] En ce qui concerne ma personne ce fut surtout un mix entre français, italien et portugais – car je n’ai jamais appris l’espagnol.
Photo de l’écran de mon poste de télévision : – la coulée de lave refroidi du Pico du Fogo, extrait du film L’ILE DU FEU de l’emission « Cap-Vert, les îles aux trésors » du 24.04.2015 »
Retour sur l’éruption du vieil homme – le Pico do Fogo –qui dura à peu près trois mois et demi, le vielle homme de l’ile de Fogo semble s’être endormit depuis le début du printemps. Apres 77 jours d’éruptions[1] l’Observatório Vulcanológico de Cabo Verde nous annonces la fin de l’éruption[2] du Pico do Fogo. Donc le vieil homme depuis 08.02.2015 est retombé en veille, maintenant il s’endort lentement, -jusque a la prochaine éruption. Compare a aux autres éruptions volcaniques qui ont lieux dernièrement, par exemple en ce moment les volcans Calbuco[3] et Villarica[4] aux Chili,- la phase éruptive assez prolonge du Pico do Fogo n’a reçu un couvert médiatique très limite. Dans ce contexte j’ai moi-même parle de l’éruption oubliée – et le géologue David Rothery avait aussi publié un article intéressant sous le titre « Why have we heard so little about the devastating Cape Verde volcano? ». L’éruption finie, la vie reprend lentement ses droits dans les Chã das Caldeiras. On pouvait s’apercevoir dans le magnifique reportage « L’île du feu » produit par Clémentine Arnaud et Arnaud Mansir dans l’émission « Faut pas rêver : Cap-Vert, les îles aux trésors » du 24.04.2015. La coulée de lave a recouvert un grande partie des habitations de Chã das Caldeiras, – mais ici et là – la reprise végétale s’annonce –les premiers plantes sont à apercevoir – « Alcindo et ses freres[5] » – les « fils du volcan » ont commencé à tenter de reconstruire leurs Hôtel ensevelit sous la coulée de lave. Bientôt les premiers randonneurs arriveront de l’Europe lointaine (France, Allemagne etc.) pour appréhender le Pico do Fogo a la recherche de sensations volcanique forte, – oui la vie reprends – et cela sans grande « compassion » médiatique,- et peut être c’est même mieux commença !
Finissons cette petite notice avec un petit B-Mol, – malheureusement il est impossible de revoir aussi bien les émissions « Faut pas rever », mais aussi « Thalassa », – revoir l’émission « Algérie, la mer retrouvée » – dont j’ai consacré le billet « Algérie, la mer retrouvée» ou par exemple la « la route australe » d’Emilio Pacull dans l’émission Thalassa du vendredi 26.11.2010» c’est tout simplement impossible depuis l’Allemagne. Parfois on a la chance, de retrouver ici et là un ombre de vestige d’un anciens épisode Thalassa sur YouTube, – vestige permet qui de revoir ces remarquables reportages, comme par exemple « SAO TOME – Les Îles Chocolat» sur la fabuleuse histoire du « cacao » senso Claudio Corallo.
Pour revenir à l’ile Fogo, au reportage « L’île du feu » Clémentine Arnaud et Arnaud Mansir, ce film mériterait largement qu’on puisse le revoir (depuis étranger), – car je pense que c’est aussi- dans une certaine mesure un document historique, – ce sont surement une des premières images de documentaires télévisées qui nous montrent les paysagées des Chã das Caldeiras ensevelit sous la coulée des lavées datant de l’éruption 2014/15 – d’une durée de 77 jours, du Pico du Fogo, de ce vieil homme qui est pour une fois de plus s’endormit un petit peu !
Le volcan Pico do Fogo (Cap Vert) est entré en éruption depuis quelques semaines[1]. Le Pico do Fogo est un stratovolcan situé sur l’île de Fogo . Le Pico de Fogo est aussi le point culminant du Cap Vert avec 2 829 mètres d’altitude. Cette éruption qui débuta le 23.11.2014 – est un peu oubliée par les medias internationaux et donc par une grande partie du monde.
Pour les vulcanologues c’est un évènement spectaculaire, – donc l’analyse peut agrandir notre savoir sur le volcanisme. Pour les amateurs de volcanisme ce sont des frissons et des belles photos et vidéos[4]. Pour l’écologie terrestre un site extraordinaire pour observer la reconquête et la dynamique végétale après une éruption volcanique. Mais pour les habitants c’est tout simplement une catastrophe. Même si jusqu’ à présent il n’y a eu aucun mort à déplorer, – pour les habitants des villages de la Chã das Caldeiras c’est tout simplement une catastrophe. Il suffit de regarder les différentes vidéos de la télévision Capverdienne et Portugaise[5].
Visionnant ces différentes vidéos, j’ai beaucoup du pense à Capelo sur l’ile de Faial, totalement ensevelit par l’éruption du Capelinhos en 1957/58. D’abord à mes propres travaux sur la reconquête végétale après l’éruption du Capelinhos, – travaux et documents qui attendent depuis 2008 leur rédaction et publication. Mes deux publications sur les Azores, ne parlent que très brièvement de la reconquête végétale sur le site du Capelinhos à Capelo[6]. Peut-être le jour viendra où je pourrai enfin publier les résultats de ces analyses sur la dynamique végétale à Capelo.
Mais en visionnant ces images de désolation, les larmes des habitants de Portela qui ont tout perdu, j’ai surtout pensé au Pastore-Kennedy Act de 1958 – acte aussi dénommé Azorean Refugee Act of 1958 – cet acte qui ouvre les portes des Etats Unis pour les refugiés de l’éruption du Capelinhos de Capello, de Praia do Norte, Norte Pequeno, etc. sur l’ile de Faial. Les initiateurs de ce acte furent le sénateur démocrate John O. Pastore de Rhode Island, et le sénateur démocrate John F. Kennedy du Massachusetts.
Les iles du Cap Vert font bien partie de la francophonie – et en visionnant les images parvenant de la Chã das Caldeiras, – je me suis demandé où sont les hommes et femmes politiques francophones (française, suisses, belges, québécoise etc.) qui pourraient être le fer de lance t’une telle initiative courageuse – comme le fut John Pastore ou John F. Kennedy en 1958. C’est en France que débuta la véritable carrière internationale de Cesária Evora, – pourquoi la France ne prendrait pas le devant d’une telle initiative. Le Portugal, l’ancien pays colonisateur, – pays qui souffre encore énormément des suites de la crise financière, – un pays où la pauvreté fait rage – fait ce qu’il peut – a envoyé la Frégate Álvares Cabral – pour une première aide – sur place. Mais la France a sûrement les moyens de faire plus que le Portugal.
Peut-être les hommes et femmes politiques avec le courage d’un John O Pastore ou John F. Kennedy en France sont devenus rares. Et en plus on a tellement peur du FN en France.
Quelle personnalité politique en France de nos jours aurait le courage d’ouvrir la porte d’entrée pour les refugiés de l’éruption du Pico do Fogo, – des villages de la Chã das Caldeiras. Le petit village de de Portela a quasiment disparu sous la rivière de lave en provenance de la « bouche » de l’Homme grand. Et l’éruption continue de sévir, d’après les dernières publications du Publico, l’éruption est même en train de se renforcer!
[6] Mes deux publications traitant des Acores sont „ Neff, C. (2002): Quelques observations géographiques et botaniques sur Fajã Grande (Flores/Açores/Portugal) – notice d’un voyage d’études aux Açores (Flores/Faial) pendant l’été 2001. Geoöko 23(4), S. 279–288. » et Neff, C. (2004): Azoren: Blumeninseln im Atlantik. Geographische Rundschau 57(9), S. 24–28.
[7] Orlando Ribeiro „A Ilha do Fogo e as suas erupções”. 12ª ed. – Lisboa : Junta de Investigações do Ultramar, 1960. – 319 p. : 61 est. – Memórias / Junta de Investigações do Ultramar.Série Geográfica.