C’est par l’article du Monde « L’écrivain Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis novembre 2024, a été gracié » que j’avais appris la bonne nouvelle durant l’après-midi du mercredi 12 novembre 2025. Le matin même, j’avais encore posté sur Mastodon un petit appel à ne pas oublier Boualem Sansal et à demander sa libération[1]. En fait, j’avais posté ce petit rappel assez régulièrement depuis l’incarcération de Sansal par les autorités algériennes, le 16 novembre 2024[2]. La première fois que je parlais de cette incarcération, c’était dans l’article « Blognotiz 24.11.2024 : Worms im Nebelmeer » – et depuis, ici et là dans paysages, un petit rappel ici et là, dernièrement dans « Die „Vazvrachentsy“ im Roman Kolkhoze d’Emmanuel Carrère »[3]. Parler d’un prisonnier politique, c’est aussi un peu le sauver de l’oubli !
Dans ce contexte, je pense à Christophe Gleizes, toujours incarcéré en Algérie, à Zhang Zhan[4] en Chine, à Maria Kolesnikova[5], disparue dans un goulag en Biélorussie, et à tant d’autres écrivains, journalistes, activistes pour la liberté et les droits de l’homme, emprisonnés pour un délit d’opinion, oubliés dans des lieux de détention lointains !
Je me réjouis donc de la libération de Boualem Sansal. Sans les efforts du président allemand, Frank-Walter Steinmeier, cette libération n’aurait certainement pas eu lieu[6]. Peut-être même que Boualem Sansal aurait succombé à la maladie de Mitterrand dans sa cellule. J’ai beaucoup pensé aux souffrances de Boualem Sansal dans sa cellule de prison, car moi-même je suis atteint de la maladie de Mitterrand. C’est donc avec un énorme soulagement que j’ai appris la libération de Boualem Sansal. Enfin en liberté ! Enfin, il pourra être soigné correctement !
Awarding the Nobel Prize in Literature to Salman Rushdie or to Boualem Sansal would also be a very political statement. Sansal is, in fact, a political prisoner; he has been in an Algerian prison for almost a year now. He is suffering from prostate cancer, and it is unclear whether he will survive his five-year prison sentence. From time to time, I share my post „written in December 2024“ ”, “Poste restante: Alger – pour ne pas oublier Boualem Sansal!” on Mastodon[2] and Bluesky[3] to remember his fate and ask for his liberation.
And now we have to wait until October 11, 13:00 CET to know who will be awarded the Nobel Prize in Literature 2025.
Je me réveille tôt ce matin, sous une pluie battante. Il fait encore nuit quand j’apprends, dans Le Monde : « Claudia Cardinale, égérie du cinéma italien, est morte à l’âge de 87 ans. » Une partie de mon univers cinématographique s’éteint avec elle, mais ses œuvres et sa vie resteront à jamais gravées dans ma mémoire.
Je repense aux bruits sourds des premières motrices glissant sur les rails encore humides de la rosée nocturne, celles du TGM quittant La Marsa-Gare[1] en direction de Carthage, La Goulette, Tunis… Le jour se lève, et l’appel à la prière du matin résonne sur La Marsa et ses environs.
Durant mes années tunisiennes[2], on pouvait encore çà et là, dans la rue ou dans certains cafés entre Tunis et La Marsa, entendre des bribes de mots siciliens ou italiens noyés dans des phrases aux résonances franco-arabes[3]. Ce monde disparu, on en retrouve l’écho dans « Un été à La Goulette » de Férid Boughedir, où Claudia Cardinale incarne son propre rôle.
C’est aussi durant mes années tunisiennes que j’avais pu observer Férid Boughedir et son équipe tourner le téléfilm « Villa Jasmin » – car plusieurs scènes du film ont été tournées à l’hôtel Sidi Bou Saïd, à Sidi Dhrif, où je séjournais habituellement pendant mes séjours en Tunisie. En écrivant ces lignes, je me demande si le journal « Il Corriere di Tunisi » existe encore : pendant mes années tunisiennes, cette voix italienne en Tunisie était encore présente.
En dehors de cette « séquence tunisienne » et de mes souvenirs très personnels, j’ajouterais que, jeune enseignant-chercheur à l’université de Mannheim, je tenais un cours sur les paysages méditerranéens, avec un chapitre analysant le rôle du paysage dans le cinéma, plus particulièrement les paysages dans le néoréalisme italien et au-delà… Dans ce chapitre, je parlais aussi de Rocco et ses frères, du Guepard de Luchino Visconti, de Claudia Cardinale et d’Alain Delon. Mais au-delà, il me reste le souvenir inoubliable de ses rôles dans « Il était une fois dans l’Ouest », « Fitzcarraldo[4]», « Mayrig » et « 588, rue Paradis ». Comme par coïncidence, dans mon dernier billet dans paysages, en partie consacré à l’œuvre de Werner Herzog, je parle aussi de Fitzcarraldo – qui reste l’un de mes films préférés depuis plus de 40 ans.
Le Monde vient de republier le remarquable entretien que Annik Cojean avait mené avec Claudia Cardinale, en mai 2017 : « Claudia Cardinale au « Monde » : « Ce métier m’aura offert une foule de vies »», où l’actrice évoque entre autre sa jeunesse française en Tunisie : « Oui. Mes ancêtres avaient quitté la Sicile pour la Tunisie, alors protectorat français. Et mes parents, comme moi-même, avons donc été élevés dans la langue française. J’ai eu beaucoup de chance, car ils formaient un couple éternel… Ma langue maternelle est le français… »
Ce petit billet de blog met en lumière la couverture de son livre « Ma Tunisie », une évocation à la fois cinématographique et nostalgique d’un monde méditerranéen aujourd’hui disparu. Je le conclus avec cette citation, extraite de l’ouvrage : « Un été à La Goulette en 1995. Je joue mon propre rôle. Ce tournage n’était pas prévu : de passage à Tunis, j’avais croisé le réalisateur Férid Boughedir, qui me demanda de faire une apparition dans le film. Il m’a convaincue. À Carthage, où avait lieu le tournage, il m’a fait une magnifique surprise : il m’a dit d’aller sur le balcon… et j’ai découvert toute la population de la ville réunie pour m’applaudir. C’est un souvenir fantastique, et un cadeau unique ! »(Cardinale, Claudia, 2009, p. 85).
[3] Cela ressemblait un peu a la « chakchouka » de langues dont nous parle Claudia Cardinale dans le Chapitre « Du Lycée de Tunis à Hollywood » dans le livre les lycées français du soleil : « A` la maison, nous parlions en français en mélangeant des mots d’arabe, d’hébreu, de sicilien une véritable chakchouka (Cardinal, C. 2004, p. 203)»
Ein Klavier steht in der Trümmerwüste, – ein paar Löwenzahnblüten schimmern gelb im grauen Schutt, – und dann erklingt eine Stimme und man hört die Dichterliebe, die Worte Heinrichs Heine in der Vertonung von Robert Schumann …..
(Heinrich Heine, Buch der Lieder, Lyrisches Intermezzo , Hamburg 1827, Hoffmann und Campe)
So stellte ich mir manchmal als Jugendlicher das Kriegsende im Mai 1945 vor. Bildlandschaft ähnlich der Bilder aus dem Film „zwischen Gestern und Morgen“ von Harald Braun, der ja tatsächlich im Frühjahr des Jahres 1947 in den Trümmerlandschaften der Stadt München gedreht wurde. Oder wie die Trümmerlandschaften Berlins im Wolfgang Staudte Film „die Mörder sind unter uns“. Aber so hat es das wahrscheinlich nie gegeben, wobei selbst das nicht ganz unmöglich gewesen wäre …..
Bei den Schramms in Saulgau in Karlstraße gegenüber dem Bahnhof stand wohl 1945 ein Klavier im Hause. Aber Schuhmann Liederzyklus „Dichterliebe“ hat man wohl nicht darauf gespielt. Saulgau war vom Bombenkrieg quasi verschont geblieben. Trümmerlandschaften gab es dort nicht. Die gab es in Ulm und Friedrichshafen. Saulgau war ein kleines oberschwäbisches Städtchen voller Flüchtlinge im Mai 1945. Das große Sterben war vorbei, – Endlich ! Und in der Karlstraße gegenüber dem Saulgauer Bahnhof hoffte man, dass irgendwann die Männer der Neffs und der Pischls, die Brüder und Söhne der Familie zurück kommen würden. Dass der Krieg verloren war, das wusste man in meiner Familie seit Stalingrad[2]. Oder man hat es geahnt. Das habe ich als Kind, als sogenannter Kriegsenkel, selbst mitbekommen. Ich habe über diese Zeit schon in einem Buchkapitel in einem Zeitzeugenbuch über die Zeit des Zweites Weltkrieges in Bad Saulgau berichtet[3]. Die Schatten des Weltkrieges wirkten bis in meine Kindheit nach. Nicht nur in meiner Familie, denn ich begegnete diesem Schatten während meiner Kindheit in der Raumschaft Schramberg überall. Darüber habe ich auch mehrfach schon in diesem Blog berichtet[4]. Im französischen Teil meiner Familie hat man im Mai 1945 vor allem gehofft, dass Libéro Casciola , ein Cousin meines Großvaters aus der deutschen Deportation lebend nach Hause kommen würde. Meine französischen Großeltern hofften das eigentlich bis an ihr Lebensende. Aber Libéro kam nie zurück[5]. Und meine Großmutter hoffte, natürlich inständig, dass der Krieg im Fernen Osten, in Indochina zu einem Ende kommen würde, – und ihr Bruder Victor die japanische Kriegsgefangenschaft überleben würde. Ja, und er kam dann auch nach der Kapitulation Japans im August 1945 stark abgemagert aber wohlbehalten zurück. Im Mai 1945 hatte man in Frankreich sehr viele Hoffnungen in die neue aus der Resistance und dem Gaullismus gewachsene neue IV Republik gesetzt[6]. Aber diese neue IV Republik scheiterte an ihren inneren Widersprüchen und vor allem an der Zukunft des „Empire colonial français“. Das wusste man aber damals im Mai 1945 noch nicht. Die Ereignisse von Sétif in Algerien im Mai 1945 wurden im französischen Mutterland kaum wahrgenommen. Ich selbst habe davon erst Ende der 1980er Jahren als Student in einem der Romanistik Kurse von Mireille Zimmermann an der Universität Mannheim von diesen tragischen Ereignissen erfahren. Sétif, das war wohl der Anfang vom Ende des „Empire colonial français“ – des französischen Kolonialreiches. Für Frankreich waren mit dem Ende des zweiten Weltkrieges die Kriege nicht vorbei. Das ist so in Deutschland auch kaum bekannt. Während der Indochinakrieg im Wesentlichen die Sache von „Kolonialtruppen“ und der Fremdenlegion war, – wurde Frankreich vom Algerienkrieg, – den sogenannten „événements d’Algérie“ quasi zerrissen. Im Gegensatz zum Indochinakrieg und den anderen Kolonialkriegen, wurden in Algerien auch systematisch französische Wehrpflichtige in den Krieg eingezogen. Damit hatte der Krieg wieder Einzug in viele französische Familien gefunden.
Die IV Republik ist letztlich am Algerienkrieg zugrunde gegangen. Auch in meiner französischen Familie haben diese „“événements d’Algérie“ tiefe Spuren hinterlassen. Der Krieg als stetiger Begleiter des Tagesgeschehens in Frankreich endete erst mit den Verträgen von Evian 1962 und der algerischen Unabhängigkeit. Im Mai 1945 haben die Menschen beidseits des Rheines wohl einfach gehofft, dass bessere Zeiten anbrechen, – die Kriegsgefangenen und Vermissten wieder nach Hause kommen, die Familien wieder zueinander finden. Dass das „Sterben“ und das „Morden“ endlich aufgehört hatte.
Zum 80 Jährigen Kriegsende in Deutschland gab es wieder eine Vielzahl von Texten in den Medien, – von denen ich wahrscheinlich die wenigsten gelesen habe, wobei mich vor allem der Text von Susanne Beyer „Eine Suche in der Vergangenheit und was sie mit mir macht“ im Spiegel[7] und der Radiobeitrag „Das Kriegsende 1945 im Familiengedächtnis: Die Geschichte von Opa „Pépé Robert““ von Marie – Christine Werner sehr bewegt haben[8] . Die Lektüre von Susanne Beyers Text hat mich dann auch dazu veranlasst, mir ihr Buch „Kornblumenblau“ zu kaufen.
Sehr bewegt hat mich auch der Text „den Hass entlarven“ von Andreas Funke[9], der in der Rheinpfalz, sprich der Regionalausgabe „Unterhaardter Rundschau“, der am Samstag, den 10. Mai veröffentlicht wurde – und hier vor allem der Satz „Ich bin Jahrgang 1962, großgeworden mit Geschichten vom Krieg, fast damit überfüttert worden“[10]. Ich bin zwar Jahrgang 1964 aber letztlich war es bei mir ähnlich. Der Krieg war in meiner Kindheit die ich vor allem in der Raumschaft Schramberg, aber auch in Saulgau, Eckbolsheim einem Vorort von Strasbourg und Aubord in Südfrankreich verbrachte überall, – da waren die Erzählungen aus dem Familien – und Freundeskreis, die Erzählungen der Schulkameraden – das Versehrtenschwimmen im Schwimmbad, die Suchmeldungen des roten Kreuzes, die noch hier und da an manchem Kaufhausschaufenster, beim örtlichen Friseur und in den Amtsstuben klebten. Manchmal hatte ich als Kind das Gefühl als wäre der Krieg ein dunkler Schatten über den man durchaus im privaten spricht, aber über den in der Öffentlichen Wahrnehmung kaum gesprochen wurde. Pazifist war ich im Gegensatz zu Andreas Funke nie. Davor hatte mich schon die französische Familiengeschichte bewahrt. Ohne Waffengewalt, – ohne Resistance und alliierte Landung in der Normandie – hätte es niemals eine „Liberation“ – eine Befreiung von den Schrecken der Naziherrschaft gegeben. Weder in Frankreich noch im Rest Europas. Folglich habe ich mich während des Grundwehrdienstes in der Luftlandebrigade 25 im Sommer 1985 in Calw zum Reserveoffizier ausbilden lassen[11], und danach eine Vielzahl von Wehrübungen abgeleistet bis ich meine Uniform und meine Ausrüstungsgegenstände im Oktober 2021 abgegeben habe[12].
Jeden Tag wenn ich aufstehe, schaue ich aus dem Fenster und Blicke in die aufgehende Sonne über dem Odenwald. Und seit Februar 2022 lese ich fast jeden Morgen von Luftangriffen auf die Ukraine. Auch die letzte Nacht gab es wieder Tote in Kyjiw durch russische Raketen und Drohnen. Der Krieg ist wieder nähergekommen. Wir hatten in (West)-Deutschland seit dem Ende des zweiten Weltkrieges sehr viel Glück von den ganzen Kriegen, die es seit Ende des zweiten Weltkrieges überall auf der Welt gab, nie direkt oder indirekt betroffen zu sein. Das ändert sich gerade. Die Zeit der großen Sorglosigkeit ist vorbei. Der Krieg tobt ein paar hundert Kilometer vor unserer eigenen Haustür und fordert jeden Tag seine Opfer. Man kann nur hoffen, dass dieser Krieg bald ein Ende findet, und die Ukraine als souveräner Staat und werdende Demokratie überlebt. Denn sollte die Ukraine nicht überleben, dann wird der Krieg uns in Deutschland mit fast unausweichlicher Sicherheit auch noch erreichen.
Boualem Sansal est porté disparu dans une prison algérienne ! J’ai découvert la nouvelle par le petit billet « Pour Boualem Sansal » publié par Pierre Assouline dans la République des livres le 23. Novembre 2024 ! En lisant les lignes de Pierre Assouline, en particulier « Au début des années 30, ils n’étaient qu’une poignée d’écrivains à inquiéter leurs lecteurs sur les dangers à venir annoncés par la montée du nazisme. Ils manifestaient là un devoir d’intranquillité correspondant à l’idée qu’ils se faisaient se leur vocation d’écrivain. Dans l’Europe d’hier, ils s’appelaient André Suarès, Klaus Mann… Dans l’Europe d’aujourd’hui, ils s’appellent Kamel Daoud, Boualem Sansal… Des lanceurs d’alerte contre l’islamo-fascisme » je pensais au premier livre de Sansal que j’avais lu durant l’été 2008, et j’espérais que Sansal, l’écrivain dissident, – le prisonnier politique pourrait regagner la liberté dans un court délai, – mais hélas je ne me faisais aucune illusion ! « Poste restante : Alger Lettre de colère et d’espoir à mes compatriotes ». Ce livre, en version folio, qui débute avec l’avant propos « Ala mémoire de Mohamed Boudiaf Président de l’Algérie de janvier à juin 1992 Assassiné à Annaba le 28 juin 1992 Par un officier de la garde présidentielle » je l’avais acheté dans la libraire Adamus, à Leucate il y a maintenant presque 20 ans. J’aimais bien cette librairie, qui a malheureusement disparue, comme beaucoup d’autres petites librairies & point vente de presse qui disparaissent « sans faire de bruit » du paysage ruraux français. Au fil des années dans « paysages » ici et là je parlais aussi un peu de cette charmante petite librairie[1]. Et concernant le livre « Poste restante: Alger. Lettre de colère et d’espoir à mes compatriotes » je crois que c’était même Mireille Adamus qui me l’avait recommandé ! Et maintenant après 16 ans, – le pouvoir algérois lasse disparaitre Sansal dans une prison inconnue. Heureusement, dans le Monde francophone[2] les écrivains, les intellectuels se sont très mobilisés pour Sansal, – je citerai simplement la tribune écrite par Kamel Daoud « Des Prix Nobel de littérature se mobilisent pour Boualem Sansal » publié dans le Point. On retrouve ces appels sous le Hashtag #BoulemSansal dans Mastodon ou chez Bluesky » . En Allemagne par contre la mobilisation est plutôt restreinte, – on retrouve l’article d’Iris Radisch « Boualem Sansal ist verschwunden » dans la Zeit, un article dans la TAZ « Algerischer Schriftsteller verschwunden. Der Schriftsteller Boualem Sansal ist verschollen“, Heiner Wittmann „Die Verhaftung von Boualem Sansal in Algerien“ dans le Frankreich Blog et l’auteur de paysages en parle dans son dernier billet „Blognotiz 24.11.2024: Worms im Nebelmeer“. Dans les pays anglophone c‘est plutôt le silence complet. Il reste donc que d’espérer que Boualem Sansal retrouve bientôt sa liberté et de lire ses livres. Et naturellement ne pas oublier ces milliers d’autres écrivains, artistes, dissidents, prisonniers politiques dans le reste du monde, comme par exemple Maria Kalesnikava en Biélorussie[3] ou Mahsa Amini et le mouvement Femme, Vie, Liberté en Iran[4].
Es ist Donnerstag, 7 November, der Tag ist noch jung, – und die Sonne ist noch nicht sichtbar[1]. Meine Frau bringt mich wieder einmal ins Klinikum Worms zur stationären Aufnahme. Donald Trump hat die US Präsidentschaftswahlen gewonnen, was mich nicht sonderlich überraschte. Ich hatte das ja befürchtet, – man kann das auch hier in diesem Blogbeitrag „Blognotice “27.10.2024” : America where are you going ?“ nachlesen. Trumps Wahlsieg war jedoch viel deutlicher als ich es angenommen hatte. Da werden unruhige Zeit auf uns zu kommen. Über Nacht ist auch die Ampel zerbrochen. Das hat mich auch nicht sonderlich überrascht, aber ich hatte geglaubt, dass die Regierung noch den Haushalt 2025 durchbringen würde. Inzwischen weiß man, dass die FDP den Ampelbruch provoziert hat, ja das ganze quasi generalstabsmäßig vorbereitet hat – das hat unter anderem die bemerkenswerte Recherche Robert Pausch „Das liberale Drehbuch für den Regierungssturz“ welche in der Zeit veröffentlicht wurde, ans Licht gebracht.
An diesem Donnerstagmorgen, an dem ich ins Krankenhaus gebracht werde, denke ich, – was haben Christian Lindner und seine Weggefährten aus der liberalen Freiheitspartei des Gerhart Baum nur gemacht. Das Buch „Freiheit – ein Appell“ liegt bei mir zur Lektüre auf dem Nachttisch. Später habe ich dann erfahren, dass sich Baum, von den „FDP Granden“ regelrecht übers Ohr gehauen fühlt. Letztlich ist die Ampel wegen des fiskalpolitischen Fundamentalismus[2] von Christian Lindner und seiner liberalen Mitstreiter gestorben.
Es wird natürlich Neuwahlen geben, – und ich muss auch an unsere SPD Bundestagsabgeordnete Isabel Mackensen-Geis denken. Wird sie es nochmals in den Bundestag schaffen? Ich habe ja hier in meinem Blog bei der letzten Bundestagswahl für sie unter dem Titel „Meine Erststimme für Isabel Mackensen-Geis!“ geworben. Ich finde, dass sie eine sehr gute politische Arbeit macht und ihren Wahlkreis gut vertritt. Ich hoffe, dass sie wieder den Einzug in den Bundestag schafft. Als ich aus dem Auto aussteige ist das Dunkel der Nacht einem Nebelgrau gewichen. Nebelgrau welches mich während des knapp einwöchigen stationären Aufenthalts fast immer begleiten würde. Der Wormser Dom war von meinem Krankenhauszimmer nur selten zu sehen. Noch seltener war die Sonne zu sehen.
Während des Krankenhausaufenthaltes habe viel gelesen. Über all die Lektüren die ich im Krankenbett verschlungen habe zu berichten, würde hier den Rahmen sprengen. Jedes der gelesenen Bücher (siehe Bibliographie) würde eine eigene Rezension verdienen. Endlich schaffte ich es auch, den hervorragenden betörenden Roman „A outra margem do mar : romance“ von António Lobo Antunes[3], der aber auch keine einfache Lektüre ist, – in der französischen Übersetzung „L’Autre Rive de la mer“ von Dominique Nédellec zu Ende zu lesen. Wie ich schon zweimal in diesem Blog schrieb, António Lobo Antunes würde den Literaturnobelpreis schon mehrfach verdient haben[4]. Der Roman erscheint auch jetzt in der deutschen Übersetzung von Maralde Meyer-Minnemann unter dem Titel „Am anderen Ufer des Meeres“[5], [6]. Ich hatte mir auch überlegt, mir das portugisiesche Original zu beschaffen, um mich dort zumindest abschnittsweise einzulesen. Aber das traue ich mir angesichts der Komplexität der Sprache des Werkes dann doch nicht zu. Schon auf Französisch, was ja immerhin meine Muttersprache ist, – war das kein einfaches Lesevergnügen, aber es hat sich gelohnt ! „Domingas à moi – Gare au vent mademoiselle gare au vent“- Domingas ruft mir zu – „ nehmen sie sich in acht vor dem Wind Mademoiselle, nehmen sie sich in acht vor dem Wind“.
Ja, und dann blieb mir während des Klinikaufenthaltes noch meine Armbanduhr stehen. Meine Tissot Pr 50 Automatik, – hörte auf zu „ticken“. Immerhin die Uhr, die mich fast 25 Jahre meines Lebens begleitete. Ich hatte sie mir nach der Geburt meines Sohnes gekauft, – und sie bis auf wenige Ausnahmen auch immer in dieser Zeit getragen. Inzwischen weiß ich, dass die Uhr wohl Probleme mit der Gangreserve hat. Ich werde sie reparieren lassen und mir vielleicht eine Junghans Uhr kaufen. Ich bin ja mit Junghansuhren aufgewachsen. Meine erste Uhr das war ja eine Junghans. Roland Wittwer, ein Freund der Familie, der mein Leben bis zu seinem Tod im Februar 2002 väterlich begleitete, hat mir diese Uhr in den 1970er Jahren geschenkt. In der Erinnerung sah meine erste Uhr dem jetzigen Junghans 1972 Chronoscope Quarz ähnlich. Vielleicht hatte ich meine erste Uhr ja zum Bestehen des „Grundschulabitur“[7] – also dem erfolgreichen Übergang ins Gymnasium von Roland geschenkt bekommen. In meiner Kindheit in den 1960 und 1970 Jahren war die Firma Junghans das pulsierende Herz der Stadt Schramberg. Wer in dieser Zeit in Schramberg aufwuchs, der wuchs mit der Gewissheit auf, dass man Uhren, nur im Fachgeschäft, beim Uhrmacher oder Juwelier kauft, – niemals im Kaufhaus oder gar bei „Quelle“ oder im Supermarkt. Eine lesenswerte kleine Firmengeschichte der Firma Junghans wurde vor kurzem von Gernot Stähle unter dem Titel „Junghans – Uhren – Federn-Zünder“ verfasst. Aber aus den Erinnerungen, die ich mit meiner Tissotuhr, den Junghansuhren meiner Kindheit verbinde, könnte man noch eine weit größere Geschichte erzählen. Vielleicht sogar ein ganzes Buch füllen. Und über Roland Wittwer der ja auch Prokurist bei Junghans war, – waren wir damals in gewisser Weise der Firma besonders verbunden. Immerhin hatte ja die Idee eine Eisenbahnmodellfirma zu gründen, über die ich schon mehrmals in diesem Blog berichtete, mit der Uhrmachergeschichte der Raumschaft Schramberg zu tun[8]. Aber das ist eine Geschichte die ich irgendwann an andrer Stelle erzählen werde.
Als ich das Klinikum Worms nach quasi einer Woche im Nebelmeer, in der ich den Wormser Dom, sozusagen nur ein paar wenige Stunden gesehen hatte verliess, wusste ich zwei Dinge. Es wird bald zu vorgezogenen Bundestagswahlen kommen. Soweit man den Umfragen Glauben schenken mag, wird dann mit großer Wahrscheinlichkeit Friedrich Merz Kanzler werden. Aber bis zu den Bundestagswahlen kann noch viel passieren, also dass Friedrich Merz Kanzler wird, das ist noch längst keine Gewissheit. Und alleine wird die CDU auch nicht regieren können. Sie wird, wenn sie dann die Wahlen wirklich gewinnt, einen Koalitionspartner brauchen. Ich selbst bin gegenüber Umfragen eher skeptisch, und vertraue eher meinen eigenem politischen „Gefühl“ – und da lag ich bei Trump leider wieder mal ganz richtig[9]. Ich habe das Klinikum Worms auch mit der Gewissheit verlassen dass, soweit die CDU wirklich die Bundestagswahlen gewinnen sollte, wir auch wieder mit einem CSU Verkehrsminister rechnen müssten. Die ganzen Infrastrukturprobleme der Bahn, mit der wir heute zutage zu kämpfen haben, sind weitgehend durch die katastrophale Politik der CSU Verkehrsminister entstanden. Das waren zwischen vom 28 Oktober 2009 bis 8 Dezember 2021 die Herren Peter Ramsauer, Alexander Dobrindt, Christian Schmidt (kommissarisch) und Andreas Scheuer. Die CSU am Ruder des Verkehrsministeriums zu sehen, – das wird wahrlich wieder im verkehrspolitischen Supergau enden.
Und das zweite was ich wusste, – ich werde mir wieder eine Junghansuhr kaufen, selbst wenn ich die Gangreserve meiner Tissot beim Uhrmacher wieder instandsetzten lasse! Weiterhin sollte ich mir vielleicht ein Tablet kaufen, denn es ist wohl damit zu rechnen, dass ich wohl öfter in stationäre Behandlung gehen muss. Mit einem Tablet wäre es auch möglich im Liegen zu schreiben und auch in gewisser Weise den Paysagesblog weiter fort zuführen. Natürlich kann man auch im Liegen „handschriftliche“ Notizen machen. Das mache ich ja schon bestimmt nun über 45 Jahre, da ich ja noch immer ein klassisches handgeschriebenes Tagebuch führe. Nur habe ich selbst so eine unlesbar Handschrift, dass ich oftmals meine eigenen Tagebuchaufzeichnungen nur sehr schwer „dechiffrieren“ kann.
Beim Verfassen dieses Textes erfahre ich vom Verschwinden des franko-algerischen Schriftstellers Boualem Sansal. Leider spricht in Deutschland (noch) niemand darüber. Immerhin erhielt Sansal im Oktober 2011 den Friedenspreis des Deutschen Buchhandels . Ich verweise auf den Text „Pour Boualem Sansal“ den Pierre Assouline in der République des livres gestern veröffentlichte. Kamel Daoud verfasste im Le Point einen Appel zur Freilassung von Sansal „Des Prix Nobel de littérature se mobilisent pour Boualem Sansal“ den auch Salman Rushdie und Peter Sloterdijk mitunterzeichnet haben. Lesenswert ist in diesem Zusammenhang auch das Éditorial der der Tageszeit Le Monde „Boualem Sansal : le silence injustifiable d’Alger“.Man kann nur hoffen, dass die Apelle der frankophonen Schriftsteller und Intelektuellen dazu führen das Boualem Sansal bald wieder auftaucht bzw. freigelassen wird.
Christophe Neff, November 2024, veröffentlicht am 24.11.2024
P.S.: Ich hätte auch gern ein paar Photos des Wormser Nebelmeer, sowie ich es auch es aus meinem Krankenzimmer erblicken konnte, hier veröffentlicht, aber leider ist das „photographieren“ auf dem Gelände des Klinikum Worms verboten.
Bibliographie (die während des Klinikaufenthaltes gelesene Werke sind in Kursiv gedruckt):
Antunes, António Lobo ; Meyer-Minnemann, Maralde (Übers.) (2024): Am anderen Ufer des Meeres. Roman. Aus dem Portugiesischen von Maralde Meyer-Minnemann. München. Luchterhand, ISBN 978-3-630-87735-8
Antunes, António Lobo (2019): « A outra margem do mar : romance » Lisboa : Don Quixote, 2019 ISBN 978-972-20-6842-0
Cohen, Ute (2024): Der Geschmack der Freiheit. Eine Geschichte der Kulinarik. Ditzingen, 2024. 2024 Philipp Reclam jun. Verlag GmbH, ISBN 978-3-15-962278-1.
Klink, Vincent (2023): Tagebuch 2018 – 2024 : mit vielen Rezepten. Mit Herz + Hirn. Stuttgart, 2023 ISBN 978-3-927350-89-2
Je me réjouis de l’attribution du prix Sakharov à Mahsa Amini (posthum) et au mouvement des femmes en Iran – Femme, Vie, Liberté comme je me suis réjoui de l’attribution du Prix Nobel de la Paix à Narges Mohammad et du retour de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah en France ! Enfin une des rares bonnes nouvelles dans une Monde assombri par les massacres[1], le terrorisme, les guerres[2], les catastrophes[3] …… Ces Prix sont aussi une récompense bien mérité pour les courageuse femmes iraniennes pour lesquelles j’avais écrit en Novembre 2022 le poème « Courir toujours plus loin pour un brin de liberté (pour les courageuses femmes iraniennes) ». Ces prix devraient aussi nous nous rappeler de ne pas oublier le combat de ces courageuses femmes iraniennes pour la liberté, mais aussi avoir une pensée pour tous ceux qui souffrent en silence quelques part dans une prison iranienne ….
I am delighted by the award of the Sakharov Prize to Mahsa Amini (posthumously) and to the women’s movement in Iran – Woman, Life, Freedom – just as I was delighted by the award of the Nobel Peace Prize to Narges Mohammad and by the return of the Franco-Iranian researcher Fariba Adelkhah to France! At last, one of the few pieces of good news in a world overshadowed by massacres[4], terrorism, wars[5] and disasters[6] …… These prizes are also a well-deserved reward for the courageous Iranian women for whom I wrote the poem „Courir toujours plus loin pour un brin de liberté (pour les courageuses femmes iraniennes)[7]“ in November 2022. These awards should also remind us not to forget the struggle of these brave Iranian women for freedom, but also to spare a thought for all those who suffer in silence somewhere in an Iranian prison ….
Aout, – le mois des Grandes vacances! Je vais profiter des vacances pour enfin essayer, – de « délester » un peu ma bibliothèque ! Comme je suis en possession d’une liseuse Tolino depuis quelques mois, j’essaie donc de plus en plus lire des « livres numériques », – mais naturellement il m’arrive de temps en temps d’acheter et lire des « livres traditionnelles » en papier[1]! Et comme il pleut énormément depuis des semaines,- les nappes phréatiques du Oberrheingraben ont certainement dû se recharger assez facilement – je pense que je pourrais enfin un peu « vider les lieux ». Pendant les rares apparitions du soleil je fais un peu de train spotting – et comme je n’aurais pas l’occasion de voir la mer ou simplement une plage de lac ou d’un fleuve – je me suis rapproché de la mer et des plages par la lecture du livre « Éloge de la plage » – un véritable «Strandbuch/livre de plage » écrit par Grégory le Floch. J’avais découvert le livre par la critique de Virginie François dans le Monde des livres[2].
J’ai d’ailleurs lu le livre, après l’avoir acheté à libraire « à livre ouvert » chez « Willy Hahn » à Wissembourg, en version traditionnel en papier. J’avais pensé de donner/prêter le livre à la « famille » ou des amis comme lecture estivale,- et pour cela le livre numérique n’est pas trop adapté ! Si par hasard j’aurais toute la place du Monde pour ranger tous mes livres, je n’aurai certainement pas acheté une « liseuse » ! Concernant le livre de Grégory Le Floch, je dirai simplement, que c’était une belle lecture estivale qui m’a bien rapproché un peu à la mer, que je n’aurais certainement pas l’occasion de la côtoyer pendant ces vacances ! J’ai particulièrement aimé le chapitre « faire renaitre les plages d’Ukraine » – et naturellement la fin – car je retrouve l’œuvre de Thomas Mann. Etrange coïncidence, avant d’entamer « L’Éloge de la plage » je venais juste finir la lecture du livre impressionnant de Volker Weidermann sur Thomas Mann et la Mer « Mann vom Meer. Thomas Mann und die Liebe seines Lebens (non traduit) (Homme de la mer – Thomas Mann et l’amour de sa vie), – un essai sublime sur l’œuvre de Thomas et la mer, qui mériterait surement une traduction en français ! Et pour continuer, – pour le lecteur de plages & rivages – le livre de Menget Lucas « Nages Libres », que j’ai lu pendant mes derniers « grandes » vacances en aout 2022[3] – est certainement aussi une lecture estivale à déguster !
Comme le décrit merveilleusement Olivier Rolin dans « vider les lieux » – se séparer d’une partie de ses livres, – cela réveille de souvenirs. C’est ainsi que je suis tombé sur le petit livre de Philippe de Baleine « le petit train de la brousse » que j’avais acheté en 1989 à la librairie de France à Abidjan. Le livre décrit un voyage en train en Afrique francophone, en occurrence la fameuse ligne de chemin de fer Abidjan à Ouagadougou, tout simplement le Abidjan-Niger , – à laquelle Clive Lamming vient de consacrer un billet de blog sous le titre « L’Abidjan-Niger : Niamey attend toujours son train. ».
Dans ce petit livre de poche, – qui a parcouru les forêts de la région de Man, le mont Tonkoui dans mes « poches » on retrouve même encore la fiche libraire de la librairie de France d’Abidjan de 1989 que j’avais oubliée de retirer et de renvoyer à Abidjan ! Ce livre, plein de souvenirs, – car c’est en Afrique francophone entre Abidjan et les montagnes de Man pour ainsi dire que j’avais commencé ma carrière de « géographe de terrain & universitaire» – il ne partira surement pas dans une « Librairie de livres anciens et d’occasion » dénommé « Antiquariat » en allemand ! Et même si mon parcours professionnel a pris un autre chemin, – depuis ce séjour en Côte d’Ivoire et même avant – je suis avec attention les « évènements » en Afrique francophone » ! Dans ce contexte je n’étais pas trop surpris par le pronunciamiento[4] de Niamey au Niger du 26 juillet 2023 !
En dehors de mes livres, cet été pas de voyages, peut-être si la météo veut un petit séjour dans les Vosges ou en Forêt-Noire. Ce temps que nous avons depuis à peu près mi-juillet, – beaucoup de pluie, – qui permet au nappe phréatiques de la plaine du Rhin de ce recharger, – me rappellent un peu des conditions météorologiques des étés de mon enfance en Forêt-Noire. Il pleuvait beaucoup, – de voir un ciel bleu, limpide en pleine été sans craindre un prochain orage était plutôt rare ! Ces étés pluvieux étaient surement aussi un des facteurs de la rue vers le Sud[5] des vacanciers Allemands (Belges, Hollandais et c’est surement aussi valable pour les vacanciers du Nord-est de la France) durant les années 1970, 1980 ….….
Et naturellement j’essaierai de finir la lecture de « Pour une juste cause » de Vassili Grossman. Mes cours reprennent le vendredi 25 aout, – et j’aimerais bien finir ce grand ouvrage de Grossman dans la traduction de Luba Jurgenson avant ma rentrée ! Et peut-être commencer à relire le Docteur Jivago dans la nouvelle traduction d’Hélène Henry [7]!
Menget, Lucas (2022): Nages Libres. Paris, Éditions des Equateurs, ISBN 978-2-3828-4334-5
Pasternak, Boris: Herny, Hélène (trad.)(2023): Le Docteur Jivago. Nouvelle traduction. Roman. Traduction du russe, note et postface d’Hélène Henry. Éditions Gallimard, 4 mai 2023, Paris. ISBN 978-2-07-292533-7
Le jour du coup de force de Kaïs Saïed, le dimanche 15 juillet je revenais d’une semaine de vacances de randonnée en Autriche. J’aurais du prendre le train à Zell am See pour rejoindre Mannheim, – mais pour divers raisons familiales, je reviens en voiture, – beaucoup de bouchons sur les autoroutes allemandes, – et dans les diverses radio qui m’accompagnait à travers les autoroutes bochonnées du Sud de l’Allemagne aucune parle de la crise constitutionnelle qui sévit en Tunisie depuis janvier 2021.
En fait la crise institutionnelle en Tunisie est un non-évènement en Allemagne. La crise sanitaire du COVID qui ravage la Tunisie, – on en parle jamais ici en Allemagne – pour se rendre compte il faut bien lire les médias francophones. La Tunisie pour beaucoup d’analystes et experts politiques allemands, – revient dans le collimateur comme pays exportateurs d’immigrations – à part cela le pays ne semble pas exister. Personnellement j’apprends du gel du parlement tunisien par le président tunisien Kaïs Saïed dans la nuit du 25 au 26 juillet par divers médias francophones. Durant la journée du lundi 26 juillet les médias allemands redécouvrent la Tunisie – la Tunisie – l’expérience démocratique tunisienne semble être sérieusement menacée – beaucoup de « blabla » et des larmes de crocodiles sur les menaces qui pesaient sur la démocratie tunisienne. A part une analyse très réussi publiée par Sarah Mersch dans le Spiegel « Wie es zum Staatsstreich kommen konnte – und was jetzt bevorsteht (Comment le coup d’État a pu se produire – et ce qui nous attend maintenant) » jusqu’à présent je n’ai trouvé de analyse convaincante sur le coup de force de Kaïs Saïed dans les medias allemands. La Tunisie semble être bien loin des préoccupations des medias et experts politiques allemands. J’ai l’impression que finalement la Tunisie ne les intéresse pas trop, – pourvue que « l’immigration clandestine tunisienne » concerne surtout l’Italie et la France et ne semble pas trop bouleverser le quotidien politique allemand. En contrepartie – les soignants tunisiens – pourvue qu’ils parlent un peu l’allemand – ils sont les bienvenues en Allemagne !
Personnellement je « suis » la crise tunisienne depuis des mois dans les médias francophones et aussi en lisant les posts Facebook de quelques ami(e)s tunisiens. La situation était devenue vraiment intenable – une très grande partie de la population tunisienne souffre déjà énormément des conséquences de la crise sanitaire due au COVID, – et la crise institutionnelle semblait s’empirer de jour en jour !
Difficile de porter un jugement sur les évènements actuels en Tunisie. Au mieux Kaïs Saïed pourrait transformer le régime parlementaire tunisien envers un système présidentielle de type 5 république française , – pour suivre l’exemple du général de Gaulle. Au pire nous allons revivre l’expérience égyptienne ou Abdel Fattah al-Sissi l’homme fort égyptien qui règne avec une main de fer sur ses administres sur les rives du Nil. Peut-être même nous allons revivre l’idée d’un Estado Novo tunisien – qui reprend les principaux mécanismes dictatoriales qu’avait établi António de Oliveira Salazar au Portugal il y fort longtemps. Franchement je ne le sais pas, – mais j’espère que le président tunisiens suivra plutôt les pas d’un Charles de Gaulle que les traces de Abdel Fattah al-Sissi en Egypte ou de António de Oliveira Salazar au Portugal dans les années 1930.
Christophe Neff, écrit le 31.07.2021, publié le 31.07.2021