Pour une juste cause – „Maria Kalesnikava“ emprisonné depuis plus de 1000 jours

C’était un Dimanche, – c’était le Dimanche quatre juin l’été avait comme avec une premier vague de chaleur dans la plaine du Rhin et les vignobles de la Unterhaardt. Dans le Spiegel je lisais « Maria Kalesnikava » était déjà emprisonnée depuis plus de 1000 jours[1]. Ses amis et ses proches l’ont nommé « Mascha » – et ces proches n’ont pas de nouvelle de Mascha depuis  4 mois. Maria Kalesnikava est plus connue en Allemagne qu’en France, – car elle a étudié la musique à la Hochschule für Musik und Darstellende Kunst  Stuttgart (École supérieure de musique de Stuttgart) à Stuttgart. En même temps je lis dans « Pour une juste cause [2]» de Vassili Grossman – je lis d’ailleurs encore – cet œuvre magistral – que Luba Jurgensen vient de retraduire en français et qui a été édité par Calmann-Levy[3].  Je tombe donc sur l’affaire Dimitri … – une victime de la construction du canal de Belomor, un ZAK  (zaklioutchonny kanaloarmeets), une victime du stalinisme !

Dimitri est le fils de Alexandra Vladimirovna Chapochnikova une des personnages clefs du roman de Grossman. Dans les notes de bas de pages écrites par Robert Chandler, le traducteur anglais de Grossman nous apprenons que ce paragraphe qui nous parle de la disparation « Dimitri »  dans un  chantier du Belomorkanal a été seulement publié en 1956, donc trois ans après la mort de Joseph Staline. Je me permets donc de citer quelques phrases du paragraphe qui parle de l’affaire Dimitri du livre de Grossman « pour une juste cause » – car en lisant cette partie du livre je pensais à Maria Kalesnikava, qui est souffrante et malade,  et aussi à tous les autres prisonniers politiques en Biélorussie et en Russie qui risque de tomber à l’oubli avec le temps qui passe, la guerre en Ukraine …..

« Cet homme lui avait obtenu un rendez-vous avec son fils qui travaillait maintenant au chantier du canal Baltique – mer Blanche, il lui avait donné l’espoir de voir l’affaire de Dmitri révisée. L’unique fois où ses proches la virent pleurer, ce fut lorsqu’elle raconta ce rendez-vous…En voyant Dimitri, elle était allée vers lui, et ils étaient restés longtemps debout en se tenant par la main comme des enfants, à se regarder dans les yeux, au bord d’une mer froide. Lui parti, elle avait marché de long en large sur la côte déserte ; les vagues affluaient, surmontées d’écume blanche, recouvraient les pierres, et les mouettes criaient au-dessus de sa tête blanchie par les ans … Depuis 1939, son fils avait cessé de répondre à ses lettres… Le temps passait, la guerre avait commencé. (Grossman 2023, 116 )»

Il n’y a pas de Belomorkanal en Biélorussie[4], – mais la dictature qui gouverne avec une main de fer le pays a certainement des manières semblablement efficace  pour réduire au silence, de faire oublier les prisonniers politiques comme aux vieux temps des « zaklioutchonny kanaloarmeets »  des eaux glacées du Belomorkanal.

J’écris ces lettres en espérant ainsi lutter contre l’oubli de Maria Kalesnikava dans le Monde francophone ! J’avais pensée a illustre le billet avec la photo portrait de Maria Kalesnikava publiée dans les divers article Wikipédia dédie a sa personne ! Les droits de copyright ne me semblait pas être très clair, – j’ai donc décidé d’utiliser le couverture du livre « Les eaux glacées du Belomorkanal » de Anne Brunswic, qu’on retrouve déjà dans deux anciens billets de paysages[5] – car la Russie et la Biélorussie sont malheureusement devenue des états autoritaires – ou le système des « lager » retrouve de plus en plus son ancienne « vocation ».

Livres et ouvrages citées :

Brunswic, Anne (2009): Les eaux glacées du Belomorkanal. Arles, Actes Sud. ISBN 978-2-7427-8214-7

Flige, Irina (2021) : Sandormokh. Le livre noire d’un lieu de Mémoire. Traduit du russe par Nicolas Werth. Deuxieme tirage. Titre original: Sandormokh, Dramaturgia smyslov. Paris, Société d’édition des belles lettres, ISBN 978-2-251-45129-9

Grossman, Vassili ; Jurgenson, Luba (traduction)  (2023) : Pour une juste cause. Traduit du russe par Luba Jurgenson.. Édition établie et préfacée par Luba Jurgenson. Postface de Robert Hugh Chandler. Paris, За правое дело (For a just cause), © Ekaterina Vasilyevna Korotkova et Yelena Fedoronvna Kozhichkina, 2019, Postface © Robert Hugh Chandler, pour la traduction français © Calmann-Levy 2023, ISBN 978-2-7021-8035-8

Ecrit le 4 et 11 juin 2023 à Grünstadt, publié le 11.06.2023


[1] Boy, Ann-Dorit; Hebel, Christina (2023): Belarussische Oppositionelle Kalesnikava in Haft komplett isoliert »Sie wollen Mascha brechen« Seit 1000 Tagen wird die belarussische Oppositionelle Maria Kalesnikava eingesperrt, seit Monaten dürfen ihre Verwandten sie nicht mehr sprechen. Auch von anderen bekannten politischen Gefangenen gibt es keine Nachrichten. In Spiegelonline, 04.06.2023.

[2] On retrouve un article dans le wikipedia.en sous le titre « Stalingrad (Grossman novel) » sur le roman.

[3] Voir la critique littéraire de Olivier Rolin dans Le Monde des livres 29.3.2023 : Relire Vassili Grossman à l’aune de la guerre en Ukraine.

[4] Voir aussi le billet :  « Memorial – les forêts de Carélie n’oublieront jamais les âmes perdues des « zaklioutchonny kanaloarmeets », les détenus-combattants du Belomorkanal »

[5] Voir „« Memorial – les forêts de Carélie n’oublieront jamais les âmes perdues des « zaklioutchonny kanaloarmeets », les détenus-combattants du Belomorkanal » et « Paysages forecast for Nobel Prize in Literature 2021 »

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