La Marsa, le TGM et mes souvenirs tunisiens de Claudia Cardinale

Je me réveille tôt ce matin, sous une pluie battante. Il fait encore nuit quand j’apprends, dans Le Monde : « Claudia Cardinale, égérie du cinéma italien, est morte à l’âge de 87 ans. » Une partie de mon univers cinématographique s’éteint avec elle, mais ses œuvres et sa vie resteront à jamais gravées dans ma mémoire.

Je repense aux bruits sourds des premières motrices glissant sur les rails encore humides de la rosée nocturne, celles du TGM quittant La Marsa-Gare[1] en direction de Carthage, La Goulette, Tunis… Le jour se lève, et l’appel à la prière du matin résonne sur La Marsa et ses environs.

 Durant mes années tunisiennes[2], on pouvait encore çà et là, dans la rue ou dans certains cafés entre Tunis et La Marsa, entendre des bribes de mots siciliens ou italiens noyés dans des phrases aux résonances franco-arabes[3]. Ce monde disparu, on en retrouve l’écho dans « Un été à La Goulette » de Férid Boughedir, où Claudia Cardinale incarne son propre rôle.

C’est aussi durant mes années tunisiennes que j’avais pu observer Férid Boughedir et son équipe tourner le téléfilm « Villa Jasmin » – car plusieurs scènes du film ont été tournées à l’hôtel Sidi Bou Saïd, à Sidi Dhrif, où je séjournais habituellement pendant mes séjours en Tunisie. En écrivant ces lignes, je me demande si le journal « Il Corriere di Tunisi » existe encore : pendant mes années tunisiennes, cette voix italienne en Tunisie était encore présente.

En dehors de cette « séquence tunisienne » et de mes souvenirs très personnels, j’ajouterais que, jeune enseignant-chercheur à l’université de Mannheim, je tenais un cours sur les paysages méditerranéens, avec un chapitre analysant le rôle du paysage dans le cinéma, plus particulièrement les paysages dans le néoréalisme italien et au-delà… Dans ce chapitre, je parlais aussi de Rocco et ses frères, du Guepard de Luchino Visconti, de Claudia Cardinale et d’Alain Delon. Mais au-delà, il me reste le souvenir inoubliable de ses rôles dans « Il était une fois dans l’Ouest », « Fitzcarraldo [4]», « Mayrig » et « 588, rue Paradis ». Comme par coïncidence, dans mon dernier billet dans paysages, en partie consacré à l’œuvre de Werner Herzog, je parle aussi de Fitzcarraldo – qui reste l’un de mes films préférés depuis plus de 40 ans.

Le Monde vient de republier le remarquable entretien que Annik Cojean avait mené avec Claudia Cardinale, en mai 2017 : « Claudia Cardinale au « Monde » : « Ce métier m’aura offert une foule de vies »», où l’actrice évoque entre autre sa jeunesse française en Tunisie : « Oui. Mes ancêtres avaient quitté la Sicile pour la Tunisie, alors protectorat français. Et mes parents, comme moi-même, avons donc été élevés dans la langue française. J’ai eu beaucoup de chance, car ils formaient un couple éternel… Ma langue maternelle est le français… »

Ce petit billet de blog met en lumière la couverture de son livre « Ma Tunisie », une évocation à la fois cinématographique et nostalgique d’un monde méditerranéen aujourd’hui disparu. Je le conclus avec cette citation, extraite de l’ouvrage : « Un été à La Goulette en 1995. Je joue mon propre rôle. Ce tournage n’était pas prévu : de passage à Tunis, j’avais croisé le réalisateur Férid Boughedir, qui me demanda de faire une apparition dans le film. Il m’a convaincue. À Carthage, où avait lieu le tournage, il m’a fait une magnifique surprise : il m’a dit d’aller sur le balcon… et j’ai découvert toute la population de la ville réunie pour m’applaudir. C’est un souvenir fantastique, et un cadeau unique ! » (Cardinale, Claudia, 2009, p. 85).

Bibliographie :

Cardinale, Claudia (2004) : Du Lycée de Tunis à Hollywood. In : Tselikas, Effy & Hayoun, Lina (Eds.) : Les lycées français du soleil. Creusets cosmopolites du Maroc, de l’Algerie et de la Tunisie. Paris, les Éditions Autrement, ISBN 2-7467-0435-8, p. 201 – 207.

Cardinale, Claudia (2009) : Ma Tunisie. Boulogne sur Mer, 2009, Timée Éditions. ISBN 978-2-35401-082-9

Christophe Neff, écrit et publié à Grünstadt 24 Septembre 2025


[1] Gare aujourd’hui dénomme « La Marsa Plage »

[2] Voir aussi « Les belles de Tunis sont en deuil » et « Impressions du « Deuxième Symposium International de l’AGT : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie » et naturellement « Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir (PDF du Texte dans KITopen, DOI: 10.5445/IR/1000162896

[3] Cela ressemblait un peu a la  « chakchouka » de langues dont nous parle Claudia Cardinale dans le Chapitre « Du Lycée de Tunis à Hollywood » dans le livre les lycées français du soleil : « A` la maison,  nous parlions en français en mélangeant des mots d’arabe, d’hébreu, de sicilien une véritable chakchouka (Cardinal, C. 2004, p. 203)»

[4] Dans la nécrologie de Claudia Cardinale de Georg Seeßlen  « Sie war die Göttin der Zukunft  – Die Filme „Der Leopard“ und „Spiel mir das Lied vom Tod“ machten Claudia Cardinale unsterblich. Für Italien bedeutete die Schauspielerin aber noch viel mehr. Ein Nachruf» dans l’hebdomadaire allemand die Zeit les conditions de tournage difficile de Fitzcarraldo sont évoquées. Voir aussi la nécrologie de Christian Buß dans le Spiegel « Zum Tod von Claudia Cardinale Die größte Überlebenskünstlerin des europäischen Kinos In ihren Filmen erzählte sie von der Gewalt und der Ökonomie, denen der weibliche Körper ausgesetzt ist. Die Geschichte von Claudia Cardinale ist eine des Willens, der Würde und des Widerstands. »

Mittwoch 02.07.2025: „Canicule“ Grünstadt – Sausenheim 16:00 Uhr 38.1 Grad

Screenshot der Wetterstation Grünstadt – Sausenheim vom 02.07.2025

Solche Temperaturen wie sie am Mittwoch 02.07.2025 in der Agrarmeteorologische Station Grünstadt Sausenheim gemessen wurden, um 16:00 Uhr 38.1 Grad  habe ich in Mitteleuropa nur selten erlebt. Wobei in der von der Agrarmeteorologie Rheinland-Pfalz betrieben Wetterstation schon höhere Temperaturen gemessen wurden. Auch wenn ich das Gefühl hatte, dass ich hier in Grünstadt noch nie so hohe Temperaturen erlebt hatte und wir wohnen schon seit Frühsommer 1999 in Grünstadt. Am 26.08.2016 wurden hier in Grünstadt-Sausenheim 40,6 Grad gemessen. In beiliegender Tabelle habe ich die Temperaturmaxima der letzten zehn Jahre der besagten Wetterstation sowie die Anzahl der Hitzetage, also der Tage über 30 Grad eingetragen.

JahrTemperaturDatumHT
2025[1]38,102.07.202511
202434,913.08.202418
202335,409.07.202318
202237,304.08.202230
202124,718.06.20217
202035,509.08.202017
201938,425.07.201925
201835,431.07.201827
201734,719.07.201716
201640,626.08.201621
20153907.08.201529

T.1 Jahrestemperaturhöchstwerte und Anzahl der Hitzetage der Klimastation „Grünstadt-Sausemheim“ (Agrarmeteorologie Rheinland-Pfalz )zwischen 2015 und 5 Juli 2025.

Ich bin zwar kein Klimatologe, aber man wird schon sagen können, dass Grünstadt und die Unterhaardt, wohl durchaus zu den Regionen in Deutschland gehört, in denen überaus hohe Sommertemperaturen erreicht werden, Temperaturen die durchaus denen im Mittelmeerraum ähneln. Weshalb ich diese vergangen Hitzeperiode Ende Juni/Anfang Juli als so belastend empfunden habe, weiß ich nicht so genau. Vielleicht liegt es am Alter, vielleicht auch an den mit der „Maladie de Mitterrand“ einhergehenden Komplikationen[2]. Solche Hitzeperioden kannte ich natürlich schon aus dem mediterranen Südfrankreich oder auch aus meinen „années Tunisiennes“ also meiner beruflicher Tätigkeit in Tunesien[3]. Rückblickend muss ich sagen, dass abgesehen davon, dass ich diese Hitzeperioden erheblich besser wegsteckte, bzw. ich früher dieses „trockene“ Hitze sogar richtig mochte, – das lag bestimmt auch daran, dass ich wesentlich jünger war. Aber das alltägliche Leben war dort in Südfrankreich rund um Nîmes auch der Hitze angepasst, die Wohngebäude auch ohne Klimaanlagen im Sommer kühl.  Das Landleben im Hochsommer rund um das kleine Dorf Aubord in der Ebene der Vistrenque südwestlich von Nîmes in der meine Großeltern lebten, spielte sich in den frühen Morgenstunden ab[4]. Die  Feldarbeit begann mit dem Sonnenaufgang und dauert bis in die Mittagsstunden danach war erst mal „Sieste“ – die Mittagsruhe. Danach wachte das Leben erst in den wieder Abendstunden auf. Selbst in der Großstadt „Nîmes“ waren im Hochsommer die Straßen und Plätze in den 1970er und auch in den 1980er Jahren fast menschenleer. Doch die Landarbeit in Südfrankreich rund um Nîmes hat sich auch gewandelt, wie unlängst eine Reportage von „  Agathe Beaudouin“ im Le Monde „Dans le Gard, les ouvriers agricoles face à la canicule : « Plus il fait chaud, plus il faut ramasser les fruits[5] » zeigte, – nur an besonders heißen Tagen wird nur bis 14 Uhr 30 gearbeitet. Und der Großteil der Erntearbeiter kommt aus dem Ausland, hauptsächlich aus Ecuador und Kolumbien. Weiterhin besaßen meine Großeltern ja auch eine Ferienwohnung in der von Georges Candilis in den 1960er Jahren entworfenen Ferienanlage Port Leucate. Sie hatten sich diese Ferienwohnung als sie in Eckbolsheim wohnten als „Sommerfrische“ in den 1960er Jahren gekauft um der Sommerschwüle im Großraum Strasbourg zu entkommen[6]. Und tatsächlich war die Griffouliere[7] so verschattet gebaut, dass es auch im Hochsommer immer angenehm kühl war. Und soweit es Port Leucate betrifft, waren die Tageshöchsttemperaturen bei der diesjährigen „Canicule“ an der Klimastation von Meteo France[8] auf dem Cap Leucate doch erheblich geringer als die in Wetterstation Grünstadt Sausenheim gemessenen Temperaturwerte.

Der Klimawandel wird uns hier auch hier in Mitteleuropa vor gewaltige Herausforderungen stellen. Vor der Gefahr zunehmender Waldbrände durch den Klimawandel warne ich ja schon seit Jahrzehnten. Aber was mir selbst bis vor einigen Jahren nicht so richtig klar war ist, dass unsere Gebäude, Schulen, Altenheim, Krankenhäuser nicht für solche hohen Temperaturen ausgelegt sind. So frage ich mich, ob man bei der Modernisierung des Kreiskrankenhaus Grünstadt an den Klimawandel, den Anstieg der Temperaturen im Sommer, den Hitzeschutz mitbedacht hat [9] ? Die durch den Klimawandel häufiger werdenden Hitzewellen werden die Frage des Hitzeschutzes und auch der Notwendigkeit von Klimanlagen in Krankenhäusern, Altenheimen und Schulen neu diskutiert werden müssen. Canicule ist übrigens das französische Wort für Hitzewelle. In Frankreich werden die Hitzewellen seit 1947 inventarisiert, – die Hitzewelle die Grünstadt die 38.1 Grad bescherte war übrigens die fünfzigste  seit 1947 in Frankreich[10].  Soweit ich informiert bin fehlt so eine Statistik für Deutschland.

Aus der französischen Statistik lässt sich entnehmen, dass die Frequenz, die Dauer und die Intensität der „Canicule“ immer mehr zunimmt[11]. Ich gehe mal davon aus, dass das in Deutschland ähnlich sein wird, auch wenn ich dazu so nichts finden konnte, außer der kleinen DWD-Notiz „Markante Hitzewellen seit 1950“ aus dem Jahr 2017. Sehr informativ fand ich in diesem Zusammenhang den Aufsatz von Claudia Winklmayr et al „Heat in Germany: Health risks and preventive measure[12] aus dem Jahr 2023.

Die Herausforderungen, die der Klimawandel für Mitteleuropas mit sich bringt gehen weit über den Hochwasserschutz oder die Erhöhung „Waldbrandrisiken“ mit denen ich mich auch beruflich befasst habe  hinaus[13],[14]. Im letzten Jahr betreute ich beispielsweise eine Abschlussarbeit über die Einsatzmöglichkeiten von amphibischen Löschflugzeugen zur Waldbrandbekämpfung in Baden-Württemberg[15]. Mir scheint, dass vor allem die Risiken für Daseinsvorsorge und Gesundheit in Deutschland noch nicht richtig zur Kenntnis genommen werden. Und überhaupt scheinen die Risiken, die der Klimawandel für Deutschlands Zukunft bergen bei der aktuellen Bundesregierung kaum präsent zu sein, – sie werden förmlich in den Hintergrund gedrängt. Das ist wirklich besorgniserregend! Wie ich es schon im Beitrag „Klimakleber vor dem KIT“ im November 2023 schrieb – dass ich jemals mit der Bahn ans KIT pendeln werde – erschien schon damals utopisch – jetzt mit der neuen Bundesregierung wird es quasi unmöglich gemacht. Eine klimagerechte Verkehrs- & Energiepolitik scheint mit dieser Bundesregierung in weite Ferne gerückt[16]. Das Wort „Klimaresilienz“ scheint für die aktuelle Bundesregierung ein unbekanntes Fremdwort zu sein[17]. Man wird sich an Hitzeperioden, Waldbrandgeruch in der Luft, Hochwasserszenarien gewöhnen müssen. Und letztlich wird man auch nicht darum herum kommen Klimaanalagen in Krankenhäuser[18], Schulen und Altenheimen einzubauen. Und zwar unabhängig davon wer gerade den Kanzler stellt,  welche Parteien die Bundesregierung stellen.

Christophe Neff, Grünstadt im  Juli 2025

P.S. 06.07.2025 20:15 : Auch wenn ich die Radiosendung „Wie wirkt sich der Klimawandel auf unsere Gesundheit aus? – Extremes Wetter, wie beispielsweise eine Hitzewelle, wirkt sich auf die Gesundheit des Menschen aus. Alina Herrmann untersucht gesundheitliche Folgen und Präventionsmaßnahmen.“ auf SWR-Kultur erst nach dem Erstellen dieses Blogbeitrages gehört habe, denke ich, dass diese Radiosendung den von mir verfassten Text sehr gut ergänzt.


[1] Werte 2025 bis einschließlich Freitag, 04.07.2025.

[2] Maladie de Mitterand = in Frankreich zumindest in der „Generation Mitterrand“ gängige Bezeichnung für Prostatakrebs, siehe u.a. „Wintersonnenwende 2024“ und „Cahiers de maladie (Cancer de la prostate)“.

[3] Siehe u.a « Impressions du « Deuxième Symposium International de l’AGT : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie » » und « Les belles de Tunis sont en deuil » sowie « Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir ».

[4] Die Bedeutung vom Sommerreisen zu den französischen Großeltern für Menschen mit deutsch-französischem Hintergrund ist sehr schön dargestellt in Nils Minkmar’s Blogbeitrag „Die große Pause“.

[5] Siehe Agathe Beaudouin « Dans le Gard, les ouvriers agricoles face à la canicule : « Plus il fait chaud, plus il faut ramasser les fruits  – Dans le département du sud de la France, en vigilance orange ce week-end, la récolte des fruits bat son plein. Les journées commencent le plus tôt possible pour éviter la chaleur, mais le travail reste harassant. », Le Monde, 29.06.2025.

[6] Siehe u.a. „Se ressourcer – auftanken, – über versteckte Orte in der Zeit vom 14. Juli 2022 – und andere Ferne und Nahe „Aufladestationen““.

[7] Wohnviertel in Port Leucate, – mit dem Kyklos, den Clapotis einer der ersten Ferienwohnanlagen von Port Leucate.

[8] Die Messwerte der Meteo-France Klimastation „Cap Leucate“ lassen sich hier auf dem Site von Infoclimat einsehen.

[9] Siehe u.a.:  Christopher Lennart Vogel „Krankenhaus-Sanierung: Kreistag gibt grünes Licht – Das Kreiskrankenhaus Grünstadt soll umfassend modernisiert werden. Der Kreistag hat der Planung am Montag zugestimmt. Wird so die Gesundheitsversorgung im Landkreis gesichert?“. Die Rheinpfalz, 27. Mai 2025.

[10] Siehe auch « Canicule : 84 départements en vigilance orange, l’« épisode caniculaire intense » s’étend sur toute la France. Les températures pourront dépasser localement les 40 °C durant cette vague de chaleur. Son « paroxysme » est attendu en milieu de semaine, avec « des minimales très élevées, comprises entre 20 °C et 24 °C », dit Météo-France. », Le Monde, 30.6.2025.

[11] Siehe u.a. « Changement climatique : quel impact sur les vagues de chaleur ? », Meteofrance 15.06.2025

[12] Winkelmayer, C. et al. (2023): Heat in Germany: Health risks and preventive measures. Journal of Health Monitoring · 2023 8(S4), DOI 10.25646/11651 , Robert Koch Institute, Berlin

[13] Hieranbei die ersten Blogartikel von Paysages zum Zusammenhang von Klimawandel und Zunahme von Waldbrandrisiken „Feux de forêts et lectures de paysages méditerranéens: (Écologie et biogéographie des forêts du bassin méditerranéen ; The Nature of Mediterranean Europe – an Ecological History ; Le feu dans la nature – mythes et réalité)”, « 1949 – l‘incendie meurtrier dans la Forêt des Landes », « The Fatal Forest Fire – remembering the “1949 Mega fire” in the „Forêt des Landes” (South West France) ».

[14] So setzte ich mich schon seit „Jahrzehnten“ für den Einsatz von amphibischen Löschflugzeugen zur Waldbrandbekämpfung in Deutschland ein. Siehe u.a. „Neff, C. (2010): Waldbrände in Mitteleuropa – Bestandsaufnahme und Zukunftsszenarien. Was kommt auf die Feuerwehren im Lkr. Rottweil zu? (DOI: 10.5445/IR/1000149170, KITopen) , „Sommer 2015 – zur Waldbrandgefahrenlage in der Raumschaft Schramberg (17.08.2015)“ sowie das Interview „Drohen uns Waldbrände, die Pfälzer Siedlungen verschlingen?“ vom 28.06.2022 in der Rheinpfalz.

[15] Vgl. Volk, Steffen (2024): Einsatzpotentiale von amphibischen Löschflugzeugen in Baden-Württemberg. Bachelorarbeit, Bachelor of Education, Geographie, Karlsruher Institut für Technologie (KIT), (Betreuung Dr. C. Neff & Dr. C. Mager KIT-IFGG), DOI: 10.5445/IR/1000185792 (KITopen).

[16] Hierzu auch der Spiegel Kolumnist Christian Stöcker : „Die Welt verändert sich gerade in wachsendem Tempo, und zwar in beängstigender und rettender Weise gleichzeitig. Eine Bundesregierung, die beides aktiv ignoriert und auf die Technik von vorgestern setzt, tut auch der deutschen Wirtschaft keinen Gefallen. Sie legt die Weichen für den Zug Deutschland um in Richtung Abstellgleis.“ „Energiepolitik unter Friedrich Merz Schwarz-rot regiert für eine Parallelrealität“, der Spiegel, 06.07.2025.

[17] Siehe hierzu: Petra Pinzler & Bernd Ulrich „Wie ausgestorben Die Regierung schreibt die Umwelt- und Klimapolitik ab. Sie schadet damit der Bevölkerung – und sich selbst.“ Die Zeit, Nr. 28/2025, Aktualisiert am 5. Juli 2025.

[18] Siehe hierzu auch:  Philipp Kollenbroich „Hitzeschutz Warum sind deutsche Intensivstationen nicht klimatisiert? Hitze wird häufiger und intensiver. Räume zu kühlen, könnte Leben retten. Doch die Technik wird in Deutschland geschmäht.“ Der Spiegel, 32/2024, 03.08.2024.

Blognotice 18.08.2024: de retour à Grünstadt – et les martinets se sont déjà envolés vers le Sud

Vue depuis ma chambre d’hôpital à Durbach/ Blick aus meinem Krankenhauszimmer Durbach, © Christophe Neff 28.07.2024

De retour à Grünstadt – et les martinets[1] se sont déjà envolés vers le Sud ! Apres avoir passé trois semaines dans une clinique de réadaptation à Durbach dans la Ortenau au pied de la Forêt-Noire, je suis de retour à Grünstadt et je constante que la France est encore en attente d’un premier ministre ! Trois étranges semaines que j’ai passées à Durbach, balades entre vignes et forets[2], lectures – et naturellement le programme de réadaptation quotidien. L’expression la maladie de Mitterrand que j’ai déjà utilisé plusieurs fois dans ce blog pour designer le cancer de la prostate est quasiment inconnue en Allemagne[3]. Mais comme en France en Allemagne ce cancer sévit comme une moissonneuse infatigable …. mais j’ai l’impression qu’on n’en parle moins dans les medias allemands.

Ce que je retiens de ces trois semaines à Durbach, – quelques lectures, – mais la montagne magique de Thomas Mann que j’avais mis dans mes bagages, disons chargé sur mon « Tolino » avant de partir vers Durbach était un peu tombée a l’oublie, – je relis l’ouvrage plus tard, j’avais déjà lu ce livre durant mes années de jeunesse. En faite j’ai lu que trois livres pendant mon séjour à Durbach. La biographie du forestier Walter Trefz, une personnalité légendaire de l’histoire récente de la Foret Noire, livre dont je parle dans ce billet «   Bemerkungen zur Biographie „der Walder vom Schwarzwald, Erinnerungen an den rebellischen Förster Walter Trefz“ von Annette Maria Rieger ». Le nouveau livre de Simone Morgenthaler « Sur la route avec Tante Jeanne » et le récit d’une randonnée à travers la vallée de la Kinzig de Elmar Langenbacher « Mein Licht. Meine Stille.  Der Kinzigtäler Jacobsweg.  Quer duch den Schwarzwald – eine Reisereportage mit Stille. Überarbeitete Neuauflage incl. Nachwort ». Avant de repartir vers Grünstadt, j’avais juste commencé la lecture de « Fille de Tunis » de Olivia Elkaim. Pour mes lectures souvent je me retrouvais au bord du Heinrichs-Brunnen à quelques pas de la clinique pendant les heures du soir sous un majestueux Noyer!

Blick vöm Köpfle -Plauelrain auf die Mediclin Staufenburg in Durbach, Vue depuis le Köpfle -Plauelrain sur la Mediclin Staufenburg à Durbach, © Christophe Neff 10.08.2024

Mais peut être les souvenirs restants de ces trois semaines sont mes pérégrinations vers la Linde, une auberge familiale & restaurant avec une très bonne cuisine badoise. Ici on trouve sur la même carte les classiques de la cuisine badoise ainsi que l’infatigable Wurstsalat –  et la patronne parle  couramment le français. Les balades à travers les vignes et forêts de Durbach et mes repas dans la « Linde » m’ont permis de m’échapper de cette atmosphère étrange de clinique de réadaptions, –  où les souvenirs de la montagne magique ne sont jamais loin. Et pour finir, naturellement réellement gravé dans mes souvenirs de ces trois semaines à Durbach la mémoire des images de la chevauche du cheval d’argent et de sa cavalière Morgane Suquart sur la Seine pendant la ceremonie d’ouverture de Jeux olympiques de Paris 2024. Dommage qu’on ne trouve pas d’article wikipedia sur ce fabuleux cheval d’argent créé par l’atelier de design Atelier Blam à Nantes. Inoubliables aussi l’hymne à l’amour de Céline Dion depuis le premier étage de la Tour Eiffel ! Et aussi la danse d’Aya Nakamura avec la Garde républicaine !

Je suis donc de retour à Grünstadt, les martinets se sont envolée vers le sud, et la France est toujours en attenante d’un nouveau premier ministre. La couverture du nouveau spiegel nous annonce les débuts d’un nouveau fascisme « wie Faschismus beginnt (comment débute le fascisme )» – et oui, comme je l’avais déjà écrit au début de l’année « nous risquons de voir Donald Trump gagner les élections présidentielles aux Etats-Unis, l’AFD au chevet du pouvoir régionale en Allemagne de l’Est,   et ne parlons pas de l’Ukraine où je crains le pire ! Un Ministre-président Björn Höcke dans l’état fédérale de Thuringe, est peut être improbable, mais certainement pas impossible ! » Concernant les Etats-Unis, je suis devenu un peu plus optimiste, car je pense que Kamala Harris a vraiment des chances de gagner les prochaines élections présidentielles aux Etats-Unis. Disons que je l’espère qu’elle gagne ces élections tellement décisives ! Une victoire de Donald Trump serait une catastrophe pour les Etats-Unis, un véritable désastre pour le Monde libre, – et il faut toujours le rappeler que nous étions déjà témoins d’un essai d’un coup de état fasciste aux Etats-Unis, c’était le 6 janvier 2021[4]. Je me suis donc mis à suivre le groupe « Kamala Harris for President News & Organizing » sur Mastodon !

Je finis ces lignes, il pleut à Grünstadt ! Par mes lectures matinale du Monde, j’aprends la mort de Alain Delon. Je pense à ses films, « il gattopardo », « Rocco e i suoi fratelli » inoubliables et je pense aussi à Romy Schneider, à la chanson « paroles, paroles » enregistrée avec Dalida !

J’aurais aimé de partir avec les Martinets vers le Sud, – me reposer quelques jours fin août à Port Leucate. Port Leucate est un pays de Martinets, – on y retrouve des véritables colonies de Martinet pale[5]. Mais les bains de mer me sont formellement interdits pendant trois mois. Je tacherai donc de descendre à Port Leucate début octobre, – les martinets seront encore sur la place, d’ailleurs il arrive qu’ils passent parfois les mois d’hiver à Port Leucate, et en Octobre je pourrais de nouveau profiter d’un bain de mer, car un peut encore très bien se baigner à Port Leucate en Octobre !

Bibliographie

Elkaim, Olivia (2023): Fille de Tunis. Paris, © Éditions Stock, 2023 ISBN 978-2-234-09192-4

Mann, Thomas ( 2010) : Der Zauberberg. Roman In der Textfassung der Großen kommentierten Frankfurter Ausgabe (GKFA ) Mit Daten zu Leben und Werk. © S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main 2010, Fischer Ebooks, ISBN 978-3-10-400300-9

Morgenthaler, Simone (2023): Sur la route avec Tante Jeanne. © La Nuée Bleu/EBRA Éditions Strasbourg, 2024, ISBN 978-2-7165-0957-2

Langenbacher, Elmar (2020) : Mein Licht. Meine Stille.  Der Kinzigtäler Jacobsweg.  Quer duch den Schwarzwald – eine Reisereportage mit Stille. Überarbeitete Neuauflage incl. Nachwort. © Elmar Langenbacher, Offenburg 2. Auflage 2020, Elmar Langenbacher Verlag Hornberg im Schwarzwald, ISBN 978-3-98214753-6

Rieger, Annette Maria (  2023  ): Der Walder vom Schwarzwald. Erinnerungen an den rebellischen Förster Walter Trefz. © Alfred Kröner Verlag Stuttgart, I. Auflage in der Edition Edition Klöpfer, Alfred Kröner Verlag. ISBN 978-3-520-76905-3

Photos: toutes © Christophe Neff 28.07.2024 & 10.08.2024

Christophe Neff, Durbach/Grünstadt Aout 2024


[1][1] A Grünstadt on retrouve principalement le Martinet noire (Apus apus) de debut Mai à debut Aout !

[2] On retrouve mes observations naturaliste de cette periode ici sur le projet « Durbach/Ortenau etc. Juli – August 2024  »  dans l’ inaturaliste »

[3] Voir par example « Blognotice 02.06.2024 : « La promesse » d’Anne Lauvergeon » et « Blognotice 06.07.2024: veille du deuxième tour des élections législatives 2024 » et « Erinnerungen  und Gedankenfetzen zu Martin Walsers autobiographischem Roman „ein springender Brunnen“ ».

[4] « “Currently we are witnessing a fascist coup d’état attempt in Washington” were the words I published on my Facebook wall while observing the storming the United States Capitol on Wednesday the 6 January 2021 on CNN. » écrit dans « Witnessed from Grünstadt: The storm of the United States Capitol on Epiphany 2021 »

[5] Une des mes observations sonore du Martinet pale a Port Leucate du 14. September 2023 sur inaturaliste !

Vue depuis Grünstadt: « Le coup de force institutionnel de Kaïs Saïed en Tunisie du dimanche 25 juillet 2021»

Le jour du coup de force de Kaïs Saïed, le dimanche 15 juillet je revenais d’une semaine de vacances de randonnée en Autriche. J’aurais du prendre le train à Zell am See pour rejoindre Mannheim,  – mais pour divers raisons familiales, je reviens en voiture, – beaucoup de bouchons sur les autoroutes allemandes, – et dans les diverses radio qui m’accompagnait à travers les autoroutes bochonnées du Sud de l’Allemagne aucune parle de la crise constitutionnelle qui sévit en Tunisie depuis janvier 2021.

En fait la crise institutionnelle en Tunisie est un non-évènement en Allemagne. La crise sanitaire du COVID qui ravage la Tunisie, – on en parle jamais ici en Allemagne – pour se rendre compte il faut bien lire les médias francophones. La Tunisie pour beaucoup d’analystes et experts politiques allemands,  – revient dans le collimateur comme pays exportateurs d’immigrations – à part cela le pays ne semble pas exister. Personnellement j’apprends du gel du parlement tunisien par le président tunisien Kaïs Saïed dans la nuit du 25 au 26 juillet par divers médias francophones. Durant la journée du lundi 26 juillet les médias allemands redécouvrent  la Tunisie – la Tunisie – l’expérience démocratique tunisienne semble être sérieusement menacée – beaucoup de « blabla » et des larmes de crocodiles sur les menaces qui pesaient sur la démocratie tunisienne. A part une analyse très réussi publiée par Sarah Mersch dans le Spiegel « Wie es zum Staatsstreich kommen konnte – und was jetzt bevorsteht (Comment le coup d’État a pu se produire – et ce qui nous attend maintenant) » jusqu’à présent je n’ai trouvé de analyse convaincante sur le coup de force de Kaïs Saïed dans les medias allemands. La Tunisie semble être bien loin des préoccupations des medias et experts politiques allemands. J’ai l’impression que finalement la Tunisie ne les intéresse pas trop, – pourvue que « l’immigration clandestine tunisienne » concerne surtout l’Italie et la France et ne semble pas trop bouleverser le quotidien politique allemand. En contrepartie – les soignants tunisiens – pourvue qu’ils parlent un peu l’allemand – ils sont les bienvenues en Allemagne !

Personnellement je « suis » la crise tunisienne depuis des mois dans les médias francophones et aussi en lisant les posts Facebook de quelques ami(e)s tunisiens. La situation était devenue vraiment intenable – une très grande partie de la population tunisienne souffre déjà énormément des conséquences de la crise sanitaire due au COVID, – et la crise institutionnelle semblait s’empirer de jour en jour !

Difficile de porter un jugement sur les évènements actuels en Tunisie. Au mieux Kaïs Saïed pourrait transformer le régime parlementaire tunisien envers un système présidentielle de type 5 république française , – pour suivre l’exemple du général de Gaulle. Au pire nous allons revivre l’expérience égyptienne ou Abdel Fattah al-Sissi l’homme fort égyptien qui règne avec une main de fer sur ses administres sur les rives du Nil. Peut-être même nous allons revivre l’idée d’un Estado Novo tunisien – qui reprend les principaux mécanismes dictatoriales qu’avait établi António de Oliveira Salazar au Portugal il y fort longtemps. Franchement je ne le sais pas, – mais j’espère que le président tunisiens suivra plutôt les pas d’un Charles de Gaulle que les traces de Abdel Fattah al-Sissi en Egypte ou de António de Oliveira Salazar au Portugal dans les années 1930.

Christophe Neff, écrit le 31.07.2021, publié le 31.07.2021

Les belles de Tunis sont en deuil

Les belles de Tunis sont en deuil, Nine Moati Cariès vient de décéder début mai[1]. Je l’ai appris en écrivant mon dernier billet par diverses sources tunisiennes[2]. D’ailleurs je suis étonné, de ne retrouver aucune nécrologie sur Nine Moati dans la presse française, – dommage[3] car elle était une écrivaine reconnue et ses livres ont aussi connu un succès en librairie et dans les mains de ses lecteurs et lectrices. Oui les nouvelles de son décès me sont donc arrivées par la Tunisie, ce pays qu’elle aimait tant.

Je me vois encore descendre la colline de Sidi Dhriff pour aller chercher le Monde à la Marsa Gare, entrez dans la librairie Mille feuilles véritable « institution à la Marsa » , comme je le faisais régulièrement pendant mes années tunisiennes. Et c’est ici que j’ai acheté le roman « les belles de Tunis[4] » de Nine Moati dans une édition spéciale pour le Maghreb francophone. C’est d’ailleurs ici que j’ai aussi acheté les livres de son frère, Serge – dont « Villa Jasmin » auquel j’avais dédié un de mes premiers post de blog sur paysages « Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir ». C’est grâce aux livres de Nine et de son frère Serge dont j’ai lu une très grande partie à la Marsa, pendant ces dites « mes années tunisiennes », que j’ai aussi appris à comprendre l’histoire de la Tunisie et peut être aussi un peu la mienne !  On peut retrouver d’ailleurs les souvenirs de jeunesses tunisiens de Nine et de Serge dans le livre édité par Éric Fottorino « Mille et un soleil. Paroles du Maghreb en France » en 1995. Je reprends donc quelques paroles du chapitre « la coquille de Nine Moate » :

« Je me sentais tout à la fois, se souvient Nine Moati quand elle évoque son arrive à Paris en 1957 avec son frère Serge, peu après le traumatise de la mort de leurs parents et  le départ loin de la Tunisie natale. Je me sentais Française car j’avais été éduquée dans cette culture (son père était président de la Ligue des droits de l’homme). Sentimentalement, j’étais Tunisienne. Et juive à l’évidence, sans m’en rendre compte. Je n’avais pas connu l’antisémitisme en Tunisie ! Je n’avais pas l’impression qu’il existait des juifs ailleurs. J’ai seulement ressenti cette identité en arrivant à Paris. « On pense au mots de Sartre : c’est le regard des autres qui crée le Juif ». A cette époque, continue Nine Moati, je n’avais pas les clefs de la société française (Fottorino 1995 110-111)  » 

On retrouve dans ses paroles les souvenirs de son père, – Serge Moati (1903 – 1957), journaliste, résistant, socialiste, – comme dans beaucoup d’écrits de Serge[5], – mais hélas il est vraiment difficile de retrouver des sources sur la vie du père de Serge et de Nine à part cette petite notice biographique dans le dictionnaire biographique Le Maitron on ne trouve guerre de sources scientifiques. J’écris ceci, car j’avais moi-même pour un exposé scientifique recherché des sources pertinentes sur la biographie du père de Serge et Nine –  car dans cet exposé j’avais aussi dédié un transparent entier aux « vue de Serge Moati père » sur la Tunisie des années 1940/50[6].

Je finis ce texte en mémoire de Nine Moati, en reprenant une partie de la préface de Nine Moati du roman « les belles de Tunis » de Nine Moati dans une éditions spéciale pour le Maghreb francophone que j’avais acheté durant l’année 2005 à la libraire « Mille feuilles » à la Marsa !

 « Préface à la présenté édition 

Voir Les belles de Tunis édité en Tunisie me procure une grande émotion, tant j’ai l’impression que les choses rentrent dans leur ordre naturel.

Car c’est d’abord pour répondre aux questions intéressées de mon mari sur mes ancêtres et sur mon pays, que j’ai écrit ce livre. La mémoire, chez nous en Tunisie et dans la plupart des pays méditerranéens, était transmise uniquement par la parole. 0 ‚où le rôle essentiel des conteurs et conteuses, et pas seulement des Milles et Une Nuits. Totalement différente est la conservation de la mémoire dans les pays occidentaux. Ma belle famille, par exemple, gardait des archives remontant au 17‘ siècle et des arbres généalogiques plus nombreux que nos oliviers. Chez nous, rien. Hormis quelques légendes familiales qu’on se racontait sur un ton léger, sans avoir l’air d’y toucher ni de s’apesantir: « Oui, nous avions un grand oncle ministre des finances du Bey qui avait quitté la Tunise en catimini …. Oui, c’est vrai, les Grana (Juifs d’origine livournaise) et les Tounsi ne se supportaient pas; même dans la mort, jusqu’à exiger des cimetières séparés… »

Et puis, on racontait des petites affaires de cœur, des  deuils, des mariages, des entrevues, le montant de la dot de la fille Untel… la routine. Mais jamais on ne parlait de ce qu’avait fait l’arrière grand’père ou la cause de sa venue en Tunisie depuis Livourne …

C’est en France que je me suis aperçue que je ne savais rien, mais rien de tout, de mon pays. Alors, je me suis lancée dans de longues recherchs. J’ai eu beaucoup de mal à retrouver des documents pour préparer la première partie, celle qui relate l’instauration du Protectorat français. Ensuite, pour la période commençant en 1900, je me suis empressée de recueillir certains témoignages de survivants de ces années là. Pour la dernière partie, c’est-à-dire celle de la Deuxième Guerre Mondiale et de l’Indépendance de la Tunisie, je n’ai eu qu’à plonger dans mes propres souvenirs et à consulter mes petits agendas rouges avec leur crayon accroché. je me suis souvenue, toute petite fille, de notre installation pendant la guerre dans le hammam de l’avenue de Londres. Pendant que les bombes pleuvaient sur Tunis, nous mangions du couscous en esquissant quelques mouvements de danse orientale … Puis, après, notre villa au Belvédère, les magazines achetés chez Younès avenue de Paris,  les surprises parties sur les terrasses qui sentaient bon le jasmin et le fel en bord de me, les baignades à Bikini, le T.G.M.. le Ma’sar, le poisson complet de Bichi, les bonbaloni et les cornets de frites, les frigolos et les cakis, les amandes et les glibettes ….

Je n’ai jamais coupé mes liens avec la Tunisie. J’y reviens très régulièrement comme on revient à maison ….

Nine Moati »

Cette préface dédié aux lecteurs du Maghreb francophone et surtout aux lecteurs tunisiens, écrite il y maintenant presque vingt ans est un véritable document historique qui nous montre à quel point Nine Moati était attaché à sa « Tunisie ».  En écrivant ces lettres, je me souviens, qu’à  la libraire « Mille feuilles » on me disait que les Moati frères et sœurs étaient parfois de passage à la libraire, – mais personnellement je ne les ai jamais rencontré à la Marsa. Même si je ne les  ai jamais rencontrés personnellement ni en Tunisie, ni en France c’est  à travers leurs livres qui j’ai découvert une autre image de la Tunisie, – et à travers ces livre j’ai aussi fait la connaissance de « Serge Moati père » le socialiste, – décédé beaucoup trop jeune en Aout 1957.

Le fait que « l’annonce du décès de Nine Moati » m’est parvenue par la Tunisie (par les médias tunisiens) montre à quelle point Nine Moati ne se trompait en écrivant dans les derniers lignes de préface aux lecteurs francophone « Cette nouvelle édition de « Les Belles de Tunis » m’attache encore d’avantage à mon pays, le pays de mon cœur et de ma mémoire. »

Peut-être un jour j’aurais l’occasion de retourner à la Marsa, – de descendre la colline de Sidi Dhriff, de rentrer à la librairie « Mille feuilles », d’acheter le Monde chez le marchand de journaux en proximité de la Gare du TGM, – et j’aurais certainement une pensé pour Nine Moati, la grand sœur courageuse de Serge[7], pour « les belles de Tunis » – et pour ma jeunesse. Quand je lisais «les belles de Tunis », « Villa Jasmin » j’étais un jeune père, avec de petits enfants, auxquels je rapportais toujours des pâtisseries tunisiennes (« tunesische Süßigkeiten) des me séjours professionnels en Tunisie – et depuis le temps a passé – je suis même retourne en Tunisie en 2018 – et mes enfants sont devenues des personnes adultes – mais ils n’ont pas oubliés les « tunesische Süßigkeiten » – les pâtisseries tunisiennes !

Images : Les scan de la couverture des « belles de Tunis », édition spéciale pour le Maghreb francophone, éditions Cérès Tunis avec comme illustration de couverture une aquarelle de l’artiste Victor Sarfati, – ce livre que j’ai acheté en 2005 dans la librairie « Mille feuilles » à la Marsa !

Bibliographie (livre consultés et cités) :

Fottorino, Éric (1995 ) : Mille et un soleil. Paroles du Maghreb en France. Éditions Stock, Paris., ISBN 2-234-04542-8

Moati, Nine (2004) : Les Belles de Tunis. Cérès Editions, Tunis. ISBN 9973 – 19-418-7

Moati, Serge ( 2003 ) : Villa Jasmin, Fayard, le livre de Poche, ISBN 2-253-10851-0.

Tselikas, Effy ; Hayoun, Lina (Eds.),(2004): Les lycées français du soleil. Creusets cosmopolites du Maroc, de l’Algerie et de la Tunisie. Éditions autrement, Paris, ISBN 2-7467-0435-8

Christophe Neff, écrit durant le week-end de pente cote 2021

Publié le lundi 24.05.2021 à Grünstadt


[1] Avis de décès, paru le 7. Mai 2021 sur dansnoscœurs.fr

[2] Entre autre sur le site tunisiens Kapitalis   « Décès de Nine Moati : Les « Belles de Tunis » en pleurs » et sur la page facebook du Lycée Carnot de Tunis dans le post « Nine Moati nous a quittée hier ».

[3] Apparemment l’article « « Portraits de mon père » de Félix Moat» sur le site « Véronique Chemla Informations et analyses de géopolitique, sur l’antisémitisme, la culture, les Juifs, le judaïsme, Israël, l’Histoire et l’aviation » est le seul media français que mentionne le décès de Nine Moati.

[4] Voir la critique de « Serge Koster » « Nine Moati et “ les Belles de Tunis “ » dans le Monde en mars 1983.

[5] Voir aussi « Serge Moati : „Le jour où mon père est mort“ »

[6] Exposé  « Incendies de forêts, changements climatiques, paysages et révolutions – une vue virtuelle sur une Tunisie qui change » tenu pendant la Conférence « II ème symposium international sur le thème : Territoires, Changements Globaux et développement durable. Hammamet du lundi 12 au samedi 17 novembre 2018 » dont je parle dans le billet «Impressions du « Deuxième Symposium International de l’AGT : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie ».

[7] Cette phrase parvient d’un Interview de Serge Moati dans Paris Match « Ma grande soeur, si courageuse, m’emmène à Paris où nous habitons ensemble chez des gens. La vie n’est pas facile : on passe d’une existence bourgeoise à la galère sans le sou » déjà mentionée plus haut (Serge Moati : „Le jour où mon père est mort“).

Encore une déception avec le Monde – La suppression du format PDF du journal numérique du Monde

Le‌ ‌Monde‌ ‌a‌ ‌supprimé‌ ‌le‌ ‌format‌ ‌PDF‌ ‌du‌ ‌journal‌ ‌numérique.‌ ‌J’avais‌ ‌déjà‌ ‌reçu‌ ‌un‌ email‌ ‌annonçant‌ ‌la‌ ‌suppression‌ ‌du‌ ‌format‌ ‌PDF‌ ‌du‌ ‌journal‌ ‌papier‌ ‌il‌ ‌y‌ ‌a‌ ‌quelques‌ ‌semaines,‌ ‌mais‌ ‌apparemment‌ ‌je‌ ‌n’avais‌ ‌pas‌ ‌bien‌ ‌compris‌ ‌ce‌ ‌que‌ ‌cette‌ ‌annonce‌ ‌entraîne‌ ‌comme‌ ‌conséquences !‌ ‌Eh‌ ‌bien‌ ‌en‌ ‌voulant‌ ‌me‌ ‌« charger »‌ ‌le‌ ‌Monde‌ ‌du‌ ‌week-End‌ ‌du‌ ‌8‌ ‌Mai‌ ‌2021‌ ‌pour‌ ‌mon‌ ‌archive‌ ‌personnelle,‌ ‌je‌ ‌me‌ ‌rends‌ ‌compte‌ que‌ ‌désormais‌ ‌mon‌ ‌abonnement‌ ‌numérique‌ ‌avec‌ ‌lequel‌ ‌je‌ ‌lisais‌ ‌plus‌ ‌ou‌ ‌moins‌ ‌quotidiennement‌ ‌une‌ ‌partie‌ ‌du‌ ‌Monde‌ ‌–‌ ‌et‌ ‌je‌ ‌sauvegardais‌ ‌le‌ ‌reste‌ ‌en‌ ‌copie‌ ‌PDF‌ ‌pour‌ ‌le‌ ‌lire‌ ‌pendant‌ ‌le‌ ‌week-end‌ ‌suivant,‌ ‌-‌ ‌tout‌ ‌cela‌ ‌prend‌ ‌donc‌ ‌fin.‌ ‌J’ai‌ ‌contacté‌ ‌le‌ ‌service‌ ‌client‌ ‌du‌ ‌Monde‌ ‌et‌ ‌reçois‌ ‌comme‌ ‌réponse‌ ‌un‌ ‌petit‌ ‌courrier‌ ‌dont‌ ‌je‌ ‌reproduis‌ ‌ici‌ ‌une‌ ‌« capture‌ ‌d’écran »‌ ‌-‌ ‌eh‌ ‌bien‌ ‌oui‌ ‌le‌ ‌Monde‌ ‌abandonne‌ ‌le‌ ‌format‌ ‌PDF‌ ‌du‌ ‌journal‌ ‌papier,‌ ‌-‌ ‌pour‌ ‌lutter‌ ‌contre‌ ‌la‌ ‌diffusion‌ ‌gratuite‌ ‌du‌ ‌Journal.‌ ‌Je‌ ‌reprends‌ ‌la‌ ‌citation‌ ‌exacte‌ ‌« ‌Nous‌ ‌regrettons‌ ‌de‌ ‌devoir‌ ‌prendre‌ ‌une‌ ‌telle‌ ‌décision,‌ ‌mais‌ ‌la‌ ‌lutte‌ ‌contre‌ ‌la‌ ‌diffusion‌ ‌gratuite‌ ‌du‌ ‌travail‌ ‌des‌ ‌500‌ ‌journalistes‌ ‌de‌ ‌la‌ ‌rédaction‌ ‌est‌ ‌un‌ ‌impératif‌ ‌pour‌ ‌notre‌ ‌collectivité ‌»‌ ‌du‌ ‌courrier‌ ‌reçu !‌ ‌ ‌

Je‌ ‌suis‌ ‌un‌ ‌peu‌ ‌étonné‌ ‌car‌ ‌j’ai‌ ‌des‌ ‌abonnements‌ ‌semblables‌ ‌chez‌ ‌les‌ ‌hebdomadaires‌ ‌allemands‌ ‌« der‌ ‌Spiegel »‌ ‌et‌ ‌« die‌ ‌Zeit »‌ ‌-‌ ‌mais‌ ‌apparemment‌ ‌« la‌ ‌fraude‌ ‌numérique »‌ ‌ne‌ ‌semble‌ ‌guère‌ ‌être‌ ‌un‌ ‌problème‌ ‌pour‌ ‌ces‌ ‌« poids-lourds »‌ ‌de‌ ‌la‌ ‌presse‌ ‌écrite‌ ‌allemande.‌ ‌Cette‌ ‌fraude‌  ‌existe‌ ‌certainement‌ ‌aussi‌ ‌en‌ ‌Allemagne‌ ‌mais‌ ‌je‌ ‌pense‌ ‌que‌ ‌ceci‌ ‌est‌ ‌pris‌ ‌en‌ ‌compte‌ ‌pour‌ ‌atteindre‌ ‌une‌ ‌portée‌ ‌journalistique‌ ‌(Publizistische‌ ‌Reichweite[1])‌ ‌plus‌ ‌large‌ ‌et‌ ‌ainsi‌ ‌aussi‌ ‌augmenter‌ ‌les‌ ‌revenus‌ ‌publicitaires.‌ 

A‌ ‌part‌ ‌ma‌ ‌surprise‌ ‌personnelle,‌ ‌l’annonce‌ ‌du‌ ‌Monde‌ ‌de‌ ‌mettre‌ ‌fin‌ ‌au‌ ‌format‌ ‌PDF‌ ‌de‌ ‌son‌ ‌quotidien‌ ‌papier‌ ‌ne‌ ‌semble‌ ‌guère‌ ‌avoir‌ ‌produit‌ ‌de‌ ‌réactions‌ ‌médiatiques,‌ ‌à‌ ‌part‌ ‌l’article‌ ‌« ‌Le‌ ‌Monde‌ ‌met‌ ‌fin‌ ‌au‌ ‌format‌ ‌PDF‌ ‌de‌ ‌son‌ ‌quotidien‌ ‌papier‌ ‌pour‌ ‌lutter‌ ‌contre‌ ‌le‌ ‌partage‌ ‌de‌ ‌contenus‌ »‌ ‌sur‌ ‌mind.media‌‌ ‌(article‌ ‌que‌ ‌je‌ ‌n’ai‌ ‌pas‌ ‌lu‌ ‌car‌ ‌accès‌ ‌restreint‌ ‌pour‌ ‌abonnés‌ ‌du‌ ‌site)‌ ‌ ‌je‌ ‌n’ai‌ ‌trouvé‌ ‌aucune‌ ‌réaction‌ ‌sur‌ ‌la‌ ‌toile francophone.‌ ‌J’en‌ ‌déduis‌ ‌que‌ ‌pour‌ ‌les‌ ‌médias‌ ‌francophones‌ ‌la‌ ‌disparition‌ ‌du‌ ‌Monde‌ ‌papiers‌ ‌PDF‌ ‌était‌ ‌un‌ ‌« non‌ ‌évènement ».‌ ‌ ‌

Donc‌ ‌après‌ ‌avoir‌ ‌subi‌ ‌le‌ ‌mauvais‌ ‌coup‌ ‌de‌ ‌la‌ ‌suppression‌ ‌des‌ ‌blogs‌ ‌abonnés‌ ‌du‌ ‌Monde.fr‌ ‌durant‌ ‌le‌ ‌printemps‌ ‌2019‌ ‌voici‌ ‌une‌ ‌nouvelle‌ ‌déception‌ ‌avec‌ ‌le‌ ‌Monde.‌ ‌« ‌Paysages‌ »‌ ‌faisait‌ ‌partie‌ ‌de‌ ‌blogs‌ ‌abonnés‌ ‌du‌ ‌Monde‌ ‌jusqu’à‌ ‌leur‌ ‌suppression‌ ‌en‌ ‌mai‌ ‌2019‌ ‌–‌ ‌et‌ ‌cette‌ ‌suppression‌ ‌assez‌ ‌brusque‌ ‌motivée‌ ‌par‌ ‌des‌ ‌raisons‌ ‌techniques‌  ‌m’avait‌ ‌pris‌ ‌par‌ ‌surprise‌ ‌–‌ ‌et‌ ‌j’avais‌ ‌même‌ ‌dédié‌ ‌deux‌ ‌billets[2]‌‌ ‌à‌ ‌cette‌ ‌suppression‌ ‌brutale‌ ‌et‌ ‌j’ai‌ ‌remis‌ ‌paysages‌ ‌sur‌ ‌rail‌ ‌chez‌ ‌l’hébergeur‌ ‌wordpress.com‌ ‌avec‌ ‌l’article‌ ‌« ‌Nouveau‌ ‌départ‌ ‌pour‌ ‌le‌ ‌blog‌ ‌paysages ‌».‌

‌En‌ ‌plus‌  ‌la‌ ‌ligne‌ ‌éditoriale‌ ‌du‌ ‌Monde‌ ‌m’intrigue‌ ‌de‌ ‌plus‌ ‌en‌ ‌plus.‌ ‌Par‌ ‌exemple‌ ‌la‌ ‌couverture‌ ‌des‌ ‌mouvements‌ ‌des‌ ‌gilets‌ ‌jaunes‌ ‌par‌ ‌le‌ ‌Monde‌ ‌n’avait‌ ‌aucun‌ ‌recul‌ ‌journalistique,‌ ‌-‌ ‌lisant‌ ‌les‌ ‌reportages‌ ‌d’Aline‌ ‌Leclerc‌  ‌on‌ ‌avait‌ ‌de‌ ‌plus‌ ‌en‌ ‌plus‌ ‌le‌ ‌sentiment‌ ‌que‌ ‌cette‌ ‌journaliste‌ ‌du‌ ‌Monde‌ ‌était‌ ‌devenue‌ ‌une‌ sorte‌ ‌de‌ ‌porte-parole‌ ‌officieuse‌ ‌des‌ ‌gilets‌ ‌jaunes.‌ ‌

Autre exemple, cet « anti-macronisme » primaire qu’on peut malheureusement trouver dans nombreux articles sur la politique intérieure!  En‌ ‌lisant‌ ‌certains‌ ‌articles‌ ‌du‌ ‌Monde‌ ‌on‌ ‌a‌ ‌l’impression‌ ‌que‌ ‌Macron‌ ‌est‌ ‌responsable‌ ‌de‌ ‌tous‌ ‌les‌ ‌malheurs‌ ‌de‌ ‌la‌ ‌France,‌ ‌-‌ ‌même‌ ‌les‌ ‌« humeurs »‌ ‌de‌ ‌la‌ ‌météo‌ ‌semblent‌  ‌dépendre‌ ‌de‌ ‌Macron‌ ‌–‌ ‌les‌ ‌chaleurs‌ ‌estivales‌ ‌deviennent‌ ‌insupportables,‌ ‌-‌ ‌c’est‌ ‌certainement‌ ‌Macron‌ ‌le‌ ‌responsable.‌ ‌Il‌ ‌y‌ ‌trop‌ ‌de‌ ‌neige‌ ‌en‌ ‌hiver‌ ‌c’est‌ ‌certainement‌ ‌Macron‌ ‌le‌ ‌responsable,-‌ ‌et‌ ‌si‌ ‌par‌ ‌hasard‌ ‌il‌ ‌n’y‌ ‌avait‌ ‌pas‌ ‌assez‌ ‌de‌ ‌neige‌ ‌en‌ ‌hiver‌ ‌c’est‌ ‌encore‌ ‌Macron‌ ‌le‌ ‌responsable.‌ ‌‌C’est‌ ‌un‌ ‌peu‌ ‌ce‌ ‌que‌ ‌je‌ ‌ressens‌ ‌en‌ ‌lisant‌ ‌les‌ ‌pages‌ ‌de‌ ‌politique‌ ‌intérieur‌ ‌dans‌ ‌le‌ ‌Monde ‌ ‌-‌ ‌Macron‌ ‌semble‌ ‌faire‌ ‌la‌ ‌pluie‌ ‌et‌ ‌le‌ ‌beau‌ ‌temps‌ ‌sur‌ ‌les‌ ‌paysages‌ ‌de‌ ‌France !‌ ‌ ‌

Malgré‌ ‌cette‌ ‌énième‌ ‌déception[3]‌‌ ‌avec‌ ‌le‌ ‌Monde‌ ‌je‌ ‌reste‌ ‌abonné,‌ ‌je‌ ‌ne‌ ‌pense‌ ‌même‌ ‌pas‌ ‌à‌ ‌me‌ ‌désabonner‌ ‌du‌ ‌Monde.‌ ‌Dans‌ ‌ce‌ ‌contexte,‌ ‌je‌ ‌pense‌ ‌avec‌ ‌un‌ ‌léger‌ ‌sourire‌ ‌aussi‌ ‌aux‌ ‌commentaires‌ ‌des‌ ‌abonnés‌ ‌du‌ ‌Monde,‌ ‌qui‌ ‌menacent‌ ‌régulièrement‌ ‌dans‌ ‌leurs‌ ‌commentaires‌ ‌d’articles‌ ‌de‌ ‌se‌ ‌désabonner,‌ ‌mais‌ ‌qui‌ ‌finalement‌ ‌restent‌ ‌fidèles‌ ‌à‌ ‌leur‌ ‌« journal‌ ‌de‌ ‌référence ».‌ ‌Certainement‌ ‌pas‌ ‌tous,‌ ‌-‌ ‌mais‌ ‌on‌ ‌retrouve‌ ‌ces‌ ‌mêmes‌ ‌« noms‌ ‌de‌ ‌plumes »‌ ‌dans‌ ‌les‌ ‌commentaires‌ ‌et‌ ‌on‌ ‌se‌ ‌dit‌ ‌que,‌ ‌finalement‌ ‌ils‌ ‌ne‌ ‌se‌ ‌sont‌ ‌donc‌ ‌pas‌ ‌désabonnés,‌ ‌ou‌ ‌peut-être‌ ‌qu’‌ ‌ils‌ ‌sont‌ ‌revenus‌ ‌après‌ ‌avoir‌ ‌pris‌ ‌un‌ ‌congé‌ ‌provisoire‌ ‌dans‌ ‌leur‌ ‌abonnement.‌ ‌

Et précisions oblige, à la grande différence de la presse allemande écrite, – la production‌ ‌de‌ ‌commentaires‌ ‌sous‌ ‌les‌ ‌articles‌ ‌du‌ ‌Monde‌ ‌est‌ ‌réservé‌ ‌aux‌ ‌seuls‌ ‌abonnés‌ ‌du‌ ‌Monde.‌ ‌D’ailleurs‌ ‌le‌ ‌Spiegel‌ ‌essaye‌ ‌en‌ ‌ce‌ ‌moment‌ ‌d’évoluer‌ ‌vers‌ ‌le‌ ‌Modèle ‌le‌ ‌Monde,‌ ‌-‌ ‌de‌ ‌plus‌ ‌en‌ ‌d’articles‌ ‌sont‌ ‌seulement‌ ‌« commentables »‌ ‌par‌ ‌les‌ ‌abonnés‌ ‌du‌ ‌Spiegel.‌ ‌ ‌

Le‌ ‌Monde‌ ‌depuis‌ ‌mon‌ ‌enfance‌ ‌, c’est‌ ‌plutôt‌ ‌un‌ ‌environnement‌ ‌naturel‌ ‌dans‌ ‌lequel‌ ‌j’évoluais.‌ ‌Les‌ ‌lectures‌ ‌du‌ ‌Monde‌ ‌avec‌ ‌mon‌ ‌grand-père‌ ‌tant‌ ‌à‌ ‌la‌ ‌« L’Oliveraie[4]»‌ ‌a‌ ‌l’impasse‌ ‌de‌ ‌Pins‌ ‌à‌ ‌Aubord‌ ‌qu’à‌ ‌la‌ ‌Griffoulière‌ ‌à‌ ‌Port‌ ‌Leucate[5] ceci a certainement débuté à neuf ou dix ans, donc apparemment en 1974. Le premier évènement de politique internationale que je suivais et que j’essayait de comprendre par la lecture du Monde, fut la  Révolution des Œillets au Portugal pendant le printemps 1974. En 1974 je m’en doutait pas encore, que je travaillerai un jour dans ce pays au bord de l’Atlantique, aussi bien sur la Costa Vicentina[6] pour une partie de relevées de terrain pour ma thèse de doctorat (durant les années 1990) , – et depuis 1999, donc plus de vingt ans des travaux de recherches sur l’archipel des Açores, principalement sur l’île de Faial[7].

Et‌ ‌plus‌ ‌tard‌ ‌pendant‌ ‌mes‌ ‌études‌ ‌à‌ ‌l’université de Mannheim,‌ ‌je‌ ‌passais‌ ‌prendre‌ ‌le‌ ‌Monde‌ ‌a‌ ‌la‌ ‌Gare‌ ‌de‌ ‌Mannheim,‌ ‌et‌ ‌les‌ ‌week‌ ‌-‌ ‌ends‌ ‌le‌ ‌magazine‌ ‌« Jeune‌ ‌Afrique »,‌ ‌et‌ ‌vingt-ans‌ ‌plus‌ ‌tard‌ ‌je‌ ‌descendais‌ ‌la‌ ‌colline‌ ‌de‌ ‌Sidi-Dhrif‌ ‌à‌ ‌la‌ ‌Marsa‌ ‌Gare‌ (La Marsa Plage) ‌pour‌ ‌chercher‌ ‌mon‌ ‌« Monde »‌ ‌chez‌ ‌le‌ ‌marchand‌ ‌de‌ ‌journaux‌ ‌en‌ ‌face‌ ‌de‌ ‌la‌ ‌gare‌ ‌du‌ ‌TGM‌[8] !‌ ‌Donc‌ ‌une‌ ‌longue‌ ‌histoire,‌ ‌je‌ ‌dirais‌ ‌presque‌ ‌familiale‌ ‌que‌ ‌j’entretiens‌ ‌avec‌  ‌le‌ ‌Monde‌ ‌depuis‌ ‌plus‌ ‌de‌ ‌45‌ ‌ans.‌ ‌

Donc‌ ‌cela‌ ‌me‌ ‌semblait‌ ‌plus‌ ‌au‌ ‌moins‌ ‌être‌ ‌une‌ ‌évolution‌ ‌naturelle‌ ‌que‌ ‌je‌ ‌me‌ ‌suis‌ ‌abonné‌ ‌à‌ ‌la‌ ‌version‌ ‌numérique‌ ‌du‌ ‌Monde‌ ‌qui‌ ‌incluait‌ ‌le‌ ‌PDF‌ ‌du‌ ‌journal‌ ‌« papier »‌ ‌au‌ ‌début‌ ‌des‌ ‌années‌ ‌2000.‌ ‌Rien‌ ‌de‌ ‌comparable‌ ‌aux‌ ‌sentiments‌ ‌que‌ ‌Sabine‌ ‌Aussenac‌ ‌décrit‌ ‌dans‌ ‌son‌ ‌petit‌ ‌texte‌ ‌« ‌Le‌ ‌jour‌ ‌où‌ ‌je‌ ‌me‌ ‌suis‌ ‌abonnée‌ ‌au‌ ‌Monde ‌»,‌ ‌-‌ ‌l’abonnement‌ ‌au‌ ‌Monde,‌ ‌pour‌ ‌moi-personnellement‌ ‌c’était‌ ‌plutôt‌ ‌une‌ ‌évolution‌ ‌naturelle,‌ ‌-‌ ‌et‌ ‌certainement‌ ‌pas‌ ‌la‌ ‌découverte‌ ‌d’un‌ ‌nouveau‌ ‌Monde,‌ ‌car‌ ‌ce‌ ‌Monde‌ ‌je‌ ‌le‌ ‌connaissais‌ ‌depuis‌ ‌mon‌ ‌enfance.‌ ‌ ‌

Reste‌ ‌que‌ ‌maintenant,‌ ‌pour‌ ‌sauvegarder‌ ‌le‌ ‌Monde‌ ‌des‌ ‌livres‌ ‌pour‌ ‌mon‌ ‌archive‌ ‌personnelle,‌ ‌-‌ ‌ce‌ ‌qui‌ ‌se‌ ‌faisait‌ ‌en‌ ‌un‌ ‌clic‌ ‌et‌ ‌quelques‌ ‌secondes,‌ ‌-‌ ‌cela‌ ‌me‌ ‌prend‌ ‌maintenant‌ ‌3‌ ‌à‌ ‌4‌ ‌minutes.‌ ‌Cette‌ ‌manœuvre‌ ‌me‌  ‌prend‌ ‌du‌ ‌temps.‌ ‌Je‌ ‌prends‌ ‌acte‌ ‌de‌ ‌ce‌ ‌changement‌ ‌de‌ ‌l’environnement‌ ‌du‌ ‌Monde,‌ ‌et‌ ‌je‌ ‌pense‌ ‌que‌ ‌peut‌ ‌être‌ ‌écrire‌ ‌un‌ ‌récit,‌ ‌un‌ ‌véritable‌ ‌récit,‌ ‌un‌ ‌livre‌ ‌comment‌ ‌j’ai‌ ‌découvert‌ ‌le‌ ‌Monde‌ ‌avec‌ ‌le‌ ‌Monde,‌ ‌et‌ ‌comment‌ ‌le‌ ‌Monde‌ ‌m’accompagnait‌ ‌pendant‌ ‌mes‌ ‌pérégrinations‌ ‌à‌ ‌travers‌ ‌le‌ ‌Monde‌[9],‌ [10] ‌ce‌  ‌serait‌ ‌un‌ ‌jour‌ ‌un‌ ‌défi‌ ‌bienvenu‌ ‌pour‌ ‌le‌ ‌jour‌ ‌où‌ ‌j’aurai‌ ‌entamé‌ ‌ma‌ ‌retraite,‌ ‌ce‌ ‌qui‌ ‌devrait‌ ‌être‌ ‌le‌ ‌cas‌ ‌dans‌ ‌à‌ ‌peu‌ ‌près‌ ‌dix‌ ‌ans‌[11]!‌ ‌ ‌

Livres et autres sources consultées :

Fottorino, Éric (2012) : Mon tour du « Monde ». récit. Paris, Gallimard, ISBN 978-2-07-013419-9

Saramago, José (2003): Pérégrination portugaises. Traduit du portugais par Geneviève Leibrich. Paris, Éditions du Seuil, ISBN 2-02-047424-7

Christophe Neff, Grünstadt Mai 2021


[1] ‌Pour‌ ‌la‌ ‌« publizistische‌ ‌Reichweite »‌ ‌du‌ ‌Spiegel,‌ ‌voir‌ ‌par‌ ‌exemple‌ ‌« ‌Reichweite‌ ‌des‌ ‌Nachrichtenmagazins‌ ‌ Der‌ ‌Spiegel‌ ‌in‌ ‌den‌ ‌Jahren‌ ‌2004‌ ‌bis‌ ‌2020‌“‌ ‌ ‌

[2] Voir les articles « La fin annoncée des blogs abonnées du Monde.fr, la fin du blog paysages sur les blogs leMonde.fr » et « La fin du blog paysages sur les blogs LeMonde.fr – Das Ende des Blog « paysages » auf den Blogs von Le Monde.fr ».

[3] Voir aussi les articles : « Blogostatistique 75.000 » et « Blognotice 11.05.2013: réactions à la Blogostatistique 75.000 ».

[4]„L’Oliveraie“‌ ‌ou‌ ‌„L’olivette“‌ ‌ainsi‌ ‌mes‌ ‌grand‌ ‌parents‌ ‌avait‌ ‌désigné‌ ‌la‌ ‌petit‌ ‌maison‌ ‌aux‌ ‌« Impasse‌ ‌des‌ ‌Pins »‌ ‌à‌ ‌Aubord,‌ ‌qui‌ ‌ils‌ ‌avaient‌ ‌achetée‌ ‌après‌ ‌avoir‌ ‌habité‌ ‌un‌ ‌certain‌ ‌temps‌ ‌au‌ ‌« château‌ ‌d’Aubord »‌ ‌-‌ ‌la‌ ‌grande‌ ‌villa‌ ‌du‌ ‌domaine‌ ‌St.‌ ‌Jean‌ ‌à‌ ‌ Aubord,‌ ‌avec‌ ‌son‌ ‌parc‌ ‌majestueux,‌ ‌qui‌ ‌d’ailleurs‌ ‌existe‌ ‌encore‌ ‌de‌ ‌nos‌ ‌jours.‌  (Voir aussi   « Blognotice 25.04.2015: premières floraisons d’Arbre de Judée à Grünstadt dans la Unterhaardt »)

[5] Mes grands-parents ont acheté une villa à Port Leucate en 1968 dans la résidence de La Griffoulière , voir aussi « Blognotice 7.08.2013: Les cigales de Port Leucate ».

[6] Voir aussi : « Quelques remarques sur Thalassa à Lisbonne (émission du 11.9.2009) et la littoralisation du Cap Saint – Vincent (Cabo de São Vicente) »

[7] Voir aussi : « Souvenirs de vingt ans de voyage de recherche à Capelo (Île de Faial/Açores) »

[8] Voir aussi: « Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir »

[9] « Pérégrinations à travers le Monde » ceci ressemble un peu à « Pérégrinations portugaises» le titre français du récit de José Saramago « Viagem a Portugal », traduite du portugais par Geneviève Leibrich !

[10] Dans ce contexte je me souviens de la formidable lecture du livre « Mon tour du Monde » de Éric Fottorino, un des anciens directeurs en chefs du Monde, que j’ai lu il y exactement neufs ans en Mai 2012!

[11] L’Age de retraite légale pour la classe d’âge né en 1964 et les classes d’âge plus jeunes est de 67 ans actuellement en Allemagne !

Blognotice 23.07.2020 : rétrospectives personnelles franco – allemandes sur deux mois de déconfinement COVID-19

Et finalement l’été arriva à Grünstadt, – l’Allemagne comme la France s’est deconfinée depuis des semaines déjà. Ici à Grünstadt les vacances scolaires ont débuté depuis un moment, – une grande partie de l’Allemagne est sur la route des vacances. Il reste que les Lands du Sud la Bavière et le Baden –Württemberg qui travaillent encore. Le confinement en Allemagne comme je l’avais déjà écrit en Avril n’était pas du tout comparable à la situation en France – vue de France cela ressemblait plutôt à un « confinement light » et en plus ici en Allemagne les règles d’application du confinement entre les différents lands était assez hétérogène. En Bavière cela ressemblait déjà un peu aux règles strictes françaises, ici en Rheinland-Pfalz, on n’avait plutôt l’impression que le gouvernement régional de Mayence avait optée le plus vite possible pour un modelé ressemblant au modèle suédois.  Personnellement le confinement ne m’a pas trop touché, sauf que la charge de travail avait considérablement augmenté durant le confinement, avec tous les plannings des cours « online » – et le décèlement et l’organisation des examens etc., et cela perdure.  J’ai quand même réussi à écrire un petit article scientifique qui résume un peu mes recherches géographiques en Tunisie et qui dessine un premier tableau  sur l’évolution des incendies de forêts en Tunisie de 2000 à 2019[1] que je viens de soumettre à la revue «Géographie et Développement». J’ai aussi eu l’agréable surprise d’apprendre pendant le confinement que l’article dont je parlais[2] dans le billet « Souvenirs de vingt ans de voyage de recherche à Capelo (Île de Faial/Açores) »- vient d’être accepté par la revue « Finisterra ».  J’ai aussi fait l’expérience de participer à un symposium online de géomedicine sur le COVID-19 le  «COVID-19 als Zäsur? Geographische Perspektiven auf Räume, Gesellschaften und Technologien in der Pandemie » où j’ai même tenu une petite « mini présentation » virtuelle dénommé « Persönliche Überlegung zur COVID 19 – Situation[3] (réflexions personnelles sur la situation du COVID-19) » qui s’est focalisé entre autre sur les différences géographiques des principaux foyers du COVID-19 en Allemagne et en France.  Comme je l’ai déjà écrit dernièrement  j’ai failli toucher la géo-médicine & la modélisation épidémiologique au début des années 2000.  C’était une expérience assez intéressante pour moi, comme jusqu’ à présent je n’avais jamais participé à un  « télé-symposium ». Finissons ce petit tour d’horizon « post-confinement COVID-19 » personnelle – avec une question ! Comment est-ce que la rentrée va-t-elle se passer –  quand je lis dans le Monde l’article  « Sur le littoral français, l’« insoutenable légèreté de la foule » de vacanciers face au coronavirus » où le fait que les premiers vacanciers allemands sont revenus de l’île de Majorque atteint du COVID19[4]. Reste à espérer que la situation ne dégénéra pas trop en fin de vacances. En tout cas il faudrait être assez vigilant pour ne pas être trop dépassé par l’évolution du COVID 19 au début de la rentrée prochaine !

Christophe Neff, 23.07.2020

[1]  Neff. C. (2020): Incendies de forêts, changements climatiques, paysages & révolutions .  Soumis/submitted (le 20 .07.2020) to: « Géographie et Développement » Revue de l’Association des Géographes Tunisiens

[2] Neff, C. (2019): Neff, C. (2019): Observations de la dynamique végétale sur le volcan des Capelinhos (Île de Faial/ Açores /Portugal), Submitted to Finisterra 02.09.2019, accepted 03.06.2020.

[3] Neff, C.(2020): „Persönliche Überlegung zur COVID 19 – Situation„. In: COVID-19 als Zäsur? Virtual Oralpresentation  at : Geographische Perspektiven auf Räume, Gesellschaften und Technologien in der Pandemie. 6.7 – 8.7.2020.. Online Symposium. Research Group Transient Spaces & Societies. Geographisches Institut der Leopold-Franzens-Universität Innsbruck

[4] Voir aussi «  Mitteilungen der Stadt Cottbus 22.07.2020: Reiserückkehrer – Vier neue Corona-Fälle in Cottbus/Chóśebuz » et « Positiver Corona-Test nach Mallorca-Urlaub – was das für Reisende bedeutet »

Rétrospective sur le blog paysages en 2018 – les billets les plus lus de « paysages » en 2018

waldbrandfläche Schiltach - Kirchberg - Zustand am 07.09.2018
le site de l’incendie de forêt de Schiltach-Kirchberg du 20.08.2018, situation du 07.09.2018, © Christophe Neff 07.09.2018

Le blog paysages entre dans sa dixième année d’existence[1]. Comme les années précédentes[2], je publie une petite rétrospective sur l’année passée sur paysages présentant les billets les plus lus de paysages durant l’année 2018.

L’article le plus consulté en 2018 fut l’article «« Lua Nha Testemunha »– souvenir d’un voyage « phytogéographique » aux iles du Cap Vert (Santiago/Fogo) en Novembre 2017» (5,44% des consultations sur paysages en 2018), article écrit en 2017 qui retrace un voyage d’étude géobotanique à l’archipel de Cap Vert (Santiago, Fogo) que j’ai effectué en Novembre 2017. Les paysages que j’ai découverts pendant ce voyage d’étude m’ont fortement marqué, mais cela n’explique pas le succès du billet que j’avais dédié à ce voyage. Peut-être aurai- je la chance de revenir aux iles du Cap dans quelques années, peut être pourrai-je approfondir le remarquable travail de Teresa Leyens sur la végétation de l’ile de Fogo[3].

En deuxième position on trouve l’article « Erinnerungen an die „märklinModerne“ » ((5,19% des consultations sur paysages en 2018), billet assez autobiographique, qui à partir d’une analyse d’un livre «märklin Moderne. Vom Bau zum Bausatz und zurück »  sur la relation entre modélisme ferroviaire et architecture en Allemagne dans la période d’après-guerre, retrace aussi la relation que l’auteur avait pour les trains miniature, et plus spécialement les trains de la marque Märklin. D’ailleurs c’est la première fois qu’un article écrit en allemand se hisse à la deuxième place des articles les plus consultés sur paysages durant une année.

Enfin au troisième rang le billet «Feux de forêts et lectures de paysages méditerranéens: (Écologie et biogéographie des forêts du bassin méditerranéen ; The Nature of Mediterranean Europe – an Ecological History ; Le feu dans la nature – mythes et réalité)» (3,57% des consultations sur paysages en 2018). C’est un article déjà écrit le 04. juin 2009, traitant « paysages & feux de forêts », c’est d’ailleurs un des premiers articles de paysage, car c’est le 24. Mai 2009 que le blog paysages débutait avec l’article « I. Un blog sur les paysages : un petit début – ou quelle langue choisir ? ». C’est certainement aussi un des premiers « notices de blog » qui thématise les relations entre changements climatiques et fréquences d’incendies de forêts.

En quatrième position l’article « 1949 – l‘incendie meurtrier dans la Forêt des Landes » (3,35% des consultations sur paysages en 2018) billet écrit en 2009 qui nous rappelle l’Incendie de la forêt des Landes de 1949.

En  cinquième position on trouve l’article « The Fatal Forest Fire – remembering the “1949 Mega fire” in the „Forêt des Landes” (South West France) » (3,28% des consultations sur paysages en 2018), billet écrit en anglais en 2009, décrivant l’Incendie de la forêt des Landes de 1949. Ce billet est une adaptation anglaise du billet 1949 – l‘incendie meurtrier dans la Forêt des Landes. A la différence de l’article français, la version anglaise insiste sur le fait qu’avec les changements climatiques les feux de forêts catastrophiques, tels que le fut l’incendie de la forêt des Landes, pourraient sensiblement augmenter en Europe.

En sixième position on trouve le billet « Pyrotragedies – a critical retrospective on the wildfire situation in Europe during July 2018 » (3,05% des consultations sur paysages en 2018), encore un article qui se penche sur les incendies de forêts de l’été 2018. Dans ce billet publié en anglais j’insiste surtout sur les interdépendances entre dangerosité de futurs feux de forêts et changements climatiques.

En septième position on trouve  l’article « Blognotice 12.2.2012: la banquise bloque le Port de Port Leucate » (3,00% des consultations sur paysages en 2018) écrit en février 2012 et décrivant les conséquences d’un hiver exceptionnel sur le pays leucatois. D’ailleurs ce billet fut aussi le billet le plus consulté en 2014, en 2015 et en 2016.

En huitième position on trouve l’article « Blognotice 01.05.2017: « Les fleurs qui poussent à travers les rails de la France périphérique » (2,96% des consultations sur paysages en 2018). Ecrit en début de Mai 2017 ce billet est une sorte de « géographie personnelle » sur l’état de la France pendant l’Élection présidentielle française de 2017. Ce billet écrit un en 2017 est aussi un aperçu géographique sur la France périphérique, où beaucoup des problèmes qui ont ressurgi avec le mouvement des gilets jaunes sont déjà décrits assez précisément. C’est d’ailleurs avec le mouvement des gilets jaunes que cet article a de nouveau retrouver un lectorat assez large. Notons que en 2017 le billet ce trouvait à la cinquième place (2,67 % des consultations sur paysages en 2017) des consultations sur paysages.

En neuvième position la notice « Bonne année 2018 – Prosit Neujahr 2018 – Happy New Year 2018 » (2,14% des consultations sur paysages en 2018), pas un article mais une sorte de carte de bonne année – avec une très belle photo comme décor que j’ai prise à Horta sur l’ile de Faial montrant l’aurore sur le  Pico (Montanha do Pico en portugais) en Septembre 2017.

Enfin en dixième position la petite notice bilingue  « Märzwinter und Frühlingsbeginn 2018 an der Unterhaardt/ Hiver de Mars et début de printemps 2018 dans la Unterhaardt » (2,12% des consultations sur paysages en 2018)sur les derniers soubresauts de l’hiver avec apparition des neiges de mars (Märzschnee en allemand) et le début du printemps avec les premiers amandiers en fleurs et les vignes légèrement recouvertes de neige dans la Unterhaardt.

entre terre et mer - une um agc languedoc-roussillon travese l'e
« entre etang et mer » une UM de AGC « Languedoc-Roussillon» traverse le chenal entre « Grau de la Franqui » et « l’etang de Lapalme ». © Christophe Neff 31.03.2018

Comparé aux années passée le blog paysages est devenu moins leucatois, donc plus international même si nous trouvons à la onzième place encore un article traitant de Leucate, « Début Août 2018 : 39,1 à Leucate, intempéries en Tunisie, et l’« Incêndio de Monchique (Incendie de Monchique) » (1,90% des consultations sur paysages en 2018) – le record de température avec 39,1 sur la station météo du Cap Leucate. Et à la douzième place, dans l’article « Impressions du « Deuxième Symposium International de l’AGT : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie » je parle aussi de Leucate, des risques de submersion marine à Port Leucate qui étaient aussi en rendez-vous de cette conférence internationale de géographie.

Les évènements de l’année 2018 ont laissé des traces sur paysages, –  d’une part les évènements des gilets jaunes ont provoqué un gain d’intérêt pour le billet «  Blognotice 01.05.2017: « Les fleurs qui poussent à travers les rails de la France périphérique » – et de l’ autre ce furent surtout les articles traitant les incendies de forêts qui furent les articles les plus consultés dans paysages pendant l’année 2018. Et malheureusement, l’année 2018, même si ceci est déjà tombé un peu en oubli, fut une année assez dévastatrice quant aux incendies de forêts, -surtout en Grèce, au Portugal, en Suède, aux Etats-Unis en Californie et même l’Allemagne a eu droit à son lot de feux de forêts durant l’été 2018. Personnellement pour diverses raisons, je ne travaille presque plus sur les feux de forêts, – quelques interviews données à des medias allemands durant l’été 2018[4] –et la supervision d’une thèse de Master sur la modélisation des risques des incendies de forêts en Forêt – Noire[5], ainsi que qu’ un petit cours de terrain sur le feux de forêts en Forêt -Noire[6] –mais néanmoins avec l’expertise scientifique que j’ai acquise pendant les dernières décennies je pense que en 2019 nous allons une fois de plus être confrontés à des scenarios d’incendies de forêts catastrophiques. La Californisation, la suburbanisation d’une part, – et les changements climatiques d’autres part – sont un cocktail particulièrement dangereux qui peuvent engendre de plus en plus de feux de forêts mortels.

Biblio :

Berkemann, Karin; Bartetzko, Daniel (HG./EDS)(2018): märklin Moderne. Vom Bau zum Bausatz und zurück. From Architectur to Assembly KIT and back again. Berlin, 2018, Jovis Verlag, ISBN 978-3-86859-518-5

Leyens, Teresa (2002) : Biodiversität und Erhalt der Hochlagenvegetation der Insel Fogo (Kap Verde): Ausarbeitung eines Konzeptes für ein Schutzgebiet. Dissertation. Rheinischen Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn.

Photo : © Christophe Neff 1.) 07.09.2018 – le site de l’incendie de forêt de Schiltach-Kirchberg du 20.08.2018, situation du 07.09.2018, 2.) 31.03.2018 « entre etang et mer » une UM de AGC « Languedoc-Roussillon» traverse le chenal entre « Grau de la Franqui » et « l’etang de Lapalme ».

Christophe Neff, le 27.01.2019

[1] Le premier billet « I. Un blog sur les paysages : un petit début – ou quelle langue choisir ?«  fut édité le 24,.5.2009.

[2] Voir :  « Rétrospectives sur le blog paysages en 2017 – les billets les plus lus de « paysages » en 2017 », « Rétrospectives sur le blog paysages en 2016 – les billets les plus lus de « paysages » , « Rétrospectives sur le blog paysages en 2015 – les billets les plus lus de paysages en 2015 » et « Rétrospectives sur le blog paysages en 2014 – les billets les plus lus de paysages en 2014 ».

[3] Leyens, Teresa (2002): Biodiversität und Erhalt der Hochlagenvegetation der Insel Fogo (Kap Verde): Ausarbeitung eines Konzeptes für ein Schutzgebiet. Dissertation. Rheinischen Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn. Download ici.

[4] Par exemple „Bundeswehrgelände in Meppen Warum der Moorbrand so schwer zu löschen ist“ dans le Spiegelonline du 18.09.2018 .

[5] Hodapp,L. (2017): Assessment of the wildfire hazard potential in the Black Forest National Park. KIT, unpublished Masterthesis in Geoecology.

[6] Voir aussi „Schiltach  -Waldbrandgebiet als Studienobjekt“ dans le Schwarzwälder Bote du 07.09.2018.

Impressions du « Deuxième Symposium International de l’AGT : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie »

IMG_20181112_101332153J’ai eu la chance de participer au « Deuxième Symposium International de l’Association des géographes tunisiens » intitulé : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie » à Hammamet. Donc après exactement dix ans d’absence, la participation à ce colloque m’a donné l’occasion de revenir en Tunisie. Comme « au bon vieux temps »[1]  c’est grâce à la « mailing List » de Maria Paradiso[2], ces fameuses mailing lists sur la géographie de la Méditerranée, datant des temps d’avant l’émergence des réseaux sociaux, avec laquelle Maria Paradiso informait sur tous les évènements, toutes les nouveautés concernant la géographe et l’environnement de la « Méditerranée ». Communications orales, posters et discussions intéressantes étaient au rendez-vous. Déjà pour cela le voyage en Tunisie valait la peine. En plus nous avons eu droit à une sortie de terrain dans la dans la région de Nabeul sur les traces des inondations du 22 septembre 2018 qui avaient ravagé la région de Nabeul et laissé derrière elles des dégâts assez considérables. Et naturellement on avait l’occasion de faire des rencontres intéressantes, – l’infatigable Annik Dougedroit, qui même étant éméritée depuis un certain temps fréquente encore les conférences internationales.  Nathalie Lemarchand, Vice-présidente de l’Union Géographique Internationale, était au rendez-vous. Des trois conférence plénières, c’est surtout l’intervention de  Jean Marie Miossec « La géographie au XXIe siècle, entre diversification et épanouissement, et toujours science des territoires » qui m’a dans un certain sens touché personnellement, car cela me rappelait une expression que j’avais utilisée en Chine durant une conférence pour me présenter « I am an old fashioned geographer reading books and landscapes (je suis en géographe démodé lisant des livres et des paysages)». Jean Marie Miossec nous présentait une géographie, qui au moins en Allemagne, se perd de plus en plus, ne se pratique presque plus au niveau universitaire[3].  En plus, nous avons eu beaucoup d’échanges intéressants sur l’évolution de la Tunisie depuis la révolution de 2010/11, car Jean Marie Miossec est certainement un des meilleurs experts géographiques internationaux de la Tunisie.

Gherardi Leucate III (avec Monique Gherardi)
Monique Gherardi devant le poster: L’apport de la géomatique dans l’évaluation des vulnérabilités humaines et matérielles (submersion marine). L’exemple de la commune littorale de Leucate (France).

Au niveau personnel j’étais assez surpris de découvrir un post qui traite des risques de submersions marines à Leucate[4]. Commune où je suis inscrit sur les listes électorales et c’est exactement sur ces risques de submersions marines que pourraient encourir les rivages leucatois que je tente de sensibiliser les lecteurs leucatois du blog paysages depuis des années[5].  Personnellement j’ai aussi très apprécié la conférence de Babacar FAYE[6] sur la dynamique du couvert végétal dans la forêt classée de Koutal au Sénégal qui me rappela mes débuts de carrière[7]. Et la conférence de Rim KLIBI[8] sur la conservation de la biodiversité à Tunis me rappelant que j’avais passe une partie de ma vie professionnelle à la Marsa[9]. Et pour finir la communication de Khouloud Hamdi[10] sur les feux de forêts dans la forêt de Béchateur. Communication qui d’ailleurs appuie mes propres observations que j’ai communiquées dans une présentation spéciale, que les feux de forêts en Tunisie ont depuis 2010 littéralement explosé. Oui j’ai aussi tenu une petite présentation orale[11], qui se focussait principalement sur les scénarios de l’étude « Stratégie nationale d‘adaptation de l‘agriculture tunisienne et des écosystèmes aux changements climatiques » établie en 2006/07 et les réalités tunisiennes de 2018, l’explosion des incendies de forêts depuis 2010 et ma vue de bloggeur sur le Monde.fr sur la Tunisie depuis 2009[12]. Naturellement il m’est impossible de refléter toutes les communications, discussion et posters durant ce symposium. Mais il me semble que le complexe urbanisation-inondations fut très bien représenté pendant le symposium, je me souviens par exemple de la communication de Hayet HMERCHA[13] sur la Périurbanisation et vulnérabilité face au risque d’inondation, les risques d’inondations semblent  se faire plus en plus  menaçants en Tunisie. Collusion entre changements climatiques et urbanisations/périurbanisation dans les grandes agglomérations tunisiennes ?

Ce que j’en retiens c’est que les contributions de géographes tunisiens, algériens, marocains, sénégalais, libanais et espagnoles m’ont beaucoup impressionné – ce fut aussi une rencontre de la géographie francophone internationale. Donc une vraie réussite pour les organisateurs de ce symposium – et ici je pense surtout à Habib Ben Boukaber[14] qui a tout fait pour que cette rencontre des géographes francophones devienne un évènement scientifique mémorable. Dans ce contexte, s’agissant de géographie francophone, dans ce congrès  réunissant des géographes francophones, il y avait deux géographes franco-allemands, constellation assez rare dans les congrès de géographie & géobotanique que je fréquente, à part ma personne, il y avait Frank Babinger[15] Enseignant-Chercheur à Madrid[16] qui a tenu une communication originale sur l’évolution du tourisme de croisière en Tunisie depuis 2010. J’espère donc  pouvoir participer à un prochain symposium de l’Association des géographes tunisiens. De la Tunisie, dans ce billet de blog, je n’en ai  presque pas parlé,-  mais je voulais ici surtout décrire mes impressions personnelles de ce Deuxième Symposium International de l’AGT.

Naturellement nous avons beaucoup parlé et discuté entre collègues sur l’évolution de la Tunisie depuis la révolution de 2010/11, – mais je pense que ceci nécessiterait un nouveau billet, peut-être même d’y consacrer un ouvrage scientifique complet. Concernant la situation politique en Tunisie, je dirais simplement, – la Tunisie a vécu des années difficiles après la révolution, l’avenir politique me semble être encore être assez difficile, surtout les perspectives socio-économiques sont encore un énorme « défi » pour la jeune démocratie tunisienne, – mais après tout les tunisiens et les tunisiennes ont déjà gagné la liberté de parole – ce qui n’est pas rien dans le monde actuel.

Christophe Neff, le 04.12.2018

P.S. : On trouve une interview radio avec Habib Ben Boubaker sur « le  Deuxième Symposium International de l’AGT : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie » ici.

[1] « Au Bon vieux temps » est aussi un restaurant à Sidi Bou Saïd où j’aimais souvent diner le soir durant mes années tunisiennes. Il existe aussi un restaurant du même noms à la Marsa.

[2] Professeur de Géographie humaine et de l’aménagement du territoire à l’Université du Sannio à Benevento en Italie.

[3] Dans ce contexte je reviens aussi sur ce que j’écrivais dans « Flâneries d’un phytogéographe sur le billet « Les fleurs qui rendent immortel » du blog « l’Aventura – le BD blog scientifique de Fiamma Luzzati »

[4] L’apport de la géomatique dans l’évaluation des vulnérabilités humaines et matérielles (submersion marine). L’exemple de la commune littorale de Leucate (France). Auteurs du poster: Stéphanie Defossez, Monique Gherardi et Fréderic Léone.

[5] Voir entre autre : Blognotice 13.10.2016: La mer déferle sur les plages leucatoises, Lundi 11 octobre 2010 – la mer se déchaîne sur la plage de Port Leucate, Notice de blog 17.10.2010 – mémoires collectives et tempêtes oubliées à Leucate, Sturm Xynthia : Blick von der Unterhaardt auf La Faute-sur-Mer, L’Aiguillon und Port Leucate.

[6] Babacar FAYE et P. NDIAYE: Dynamique du couvert végétal dans la forêt classée de Koutal: Effets de surpâturage ou d’une pratique agricole ?

[7] Voir aussi «  « Lua Nha Testemunha »– souvenir d’un voyage « phytogéographique » aux iles du Cap Vert (Santiago/Fogo) en Novembre 2017 ».

[8] Rim Klibi :  Urbanisation et conservation de la biodiversité. Quel avenir pour les écosystèmes périurbains? L’exemple de la métropole de Tunis

[9] Voir aussi « Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir »

[10] Khouloud HAMDI et B.JAZIRI : Les feux de forêt : Étude, cartographie et processus de la dynamique paysagère de la forêt de Béchateur (Bizerte) après 2010

[11] Christophe Neff: Incendies de forêts, changements climatiques, paysages et révolutions  – une vue virtuelle sur une Tunisie qui change.

[12] Le premier post traitant de la Tunisie dans le blog paysages édité dans les blogs le Monde fut le post « « Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir » le dernier « Début Août 2018 : 39,1 à Leucate, intempéries en Tunisie, et l’« Incêndio de Monchique (Incendie de Monchique) » »

[13] Hayet HMERCHA, A. DAOUD et  T. SAINT GERAND: Périurbanisation et vulnérabilité face au risque d’inondation: cas des bassins versants des oueds El-Aouabid et Ezzit (agglomération de Sfax)

[14] Habib Ben Boubaker est professeur de géographie à l’Université de La Manouba.

[15] Frank BABINGER, I.R. GUERRA et A. M. MORENO : Croisières en Méditerranée : Développement durable et stratégique pour des territoires en risque d’exclusion.

[16] Professur de géographie à Universidad Complutense de Madrid.

Début Août 2018 : 39,1 à Leucate, intempéries en Tunisie, et l’« Incêndio de Monchique (Incendie de Monchique) »

Nouveau record de température à Leucate, – le 4.08.2018 le thermomètre avait atteint 39,1 à la station météo du Cap Leucate[1]. Pendant ce même temps des intempéries avaient lourdement touché la Tunisie[2]. Inondations, éboulements de terrains … mais en Europe les intempéries qui avaient lourdement touché la Tunisie n’avaient pas de retombée médiatique. Même chose pour le début du « méga-incendie » qui naissait dans la Serra de Monchique, – l « Incêndio de Monchique », immense feu de forêt, qui a déjà depuis dévoré plus de 26.000 ha de Forêts & Maquis. D’après les données du EFFIS[3], en ce moment où j’écris ces lignes 26957 ha ont disparu en fumée durant « l’incendie de Monchique ». Naturellement, depuis que ce « méga-incendie » a pris de l’ampleur, les medias en France en parlent un peu, – mais après tout on médiatise plutôt le « front des feux de forêt en Californie », surtout le « Mendocino Complex Fire ». Même si les feux de forêts en Californie, m’intéressent par nécessité professionnelle, je me sens bien plus touché par ce qui se passe au Portugal en ce moment. Suivant l’évolution dès les débuts de l’incendie de Monchique sur le net  & les medias portugais, j’ai bien l’impression que la société portugaise est « abasourdie » par cet énorme feu de forêts qui ravage l’Algarve. Patrica Jolly a assez bien résumé cette situation par les lignes suivantes « Traumatisé par le décès de 114 personnes dans des incendies en 2017, le Portugal s’épuise dans la lutte contre un feu qui frappe l’Algarve .. »[4]

Personnellement je me sens assez touché, car il y a à peu près 20 à 25 ans, je parcourais l’Algarve pour récolter les données pour mon « modelé de simulation de feux de forêts » qui allait devenir ma thèse de doctorat. Je sillonnais les monts et vallée entre Monchique, Sagres et Alcoutim – buvais mes premières gorgées de « Aguardente de medronho » – cette eau de vie à base de fruit d’arbousier une spécialité de l’Algarve, qui était il y a vingt ans encore assez méconnue en dehors du Portugal. Le résultat de mes recherches & simulations fut que l’abandon des systèmes traditionnels de l’utilisation des terres comme par exemple les « Montados » allaient à la longue produire une accumulation de « masse combustible » et former des paysages hautement inflammables[5].  D’après ce que j’ai lu dans le Diário de Notícias l’incendie est sous contrôle depuis ce vendredi 10.08.2018[6].

Pendant que ce désastreux incendie progressait et s’étalait dans Serra de Monchique la station météo du Cap Leucate enregistrait avec 39,1 C les 4.08.2018 son record de température[7]. L’année dernière déjà début août on enregistrait un record avec 37.5 à Leucate. Comme je l’avais déjà écrit l’année dernière mes grands-parents avaient à la fin des années 1960 choisi Port-Leucate pour échapper à la lourdeur des étés (et ses lots d’orages) dans la plaine du Rhin à Strasbourg/Eckbolsheim[8], et plus tard  comme lieu de villégiature pour fuir les vagues de chaleurs estivales du Bas-Languedoc quand ils se sont installés à Aubod près de Nîmes dans le Gard. Durant les années 1960 et 1970 les chaleurs excessives à Leucate, c’était plus tôt un fait rarissime – dans mes souvenirs Leucate et ses plages étaient plutôt une véritable « Sommerfrische[9] ». J’ai bien l’impression que les choses changeant – les jours de la « Sommerfrische » sur les plages leucatoise, – appartiennent peut-être à l’histoire.

Dans mon dernier post de blog j’écrivais « I am convinced that climate change will make future wild fires more dangerous for people in the Mediterranean regions all over the world in the coming years[10]/ je suis convaincu que les changements climatiques vont produire des incendies de forêts plus dangeureux pour les habitants de toutes les régions méditerranéennes du Monde ». Le record de 39,1 enregistre le 04.08.2018 à Leucate, les intempéries de début Aout 2018, en Tunisie, l’incendie de Monchique ainsi que les températures de début Aout 2018 avoisinant les 47 degrés au Portugal, tout cela me donne l’impression que le climat méditerranéen, peut-être même les climats méditerranéens[11], le Sud de l’Australie connaît actuellement une sècheresse accrue dont on ne parle guère en ce moment en Europe[12], sont entrés dans une phase de « dérangement » climatique. Au-revoir « la Sommerfrische » sur les plages leucatoises. On devra bien s’adapter aux changements climatiques qui s’annoncent[13].

Christophe Neff, Grünstadt le 11.08.2017, publié le 12.08.2018.

[1] Voir dans  https://www.infoclimat.fr/climatologie/globale/leucate/07666.html le tableau en bas de page les périodes de chaleurs.

[2] Voir « Tunisie. Plusieurs régions touchées par des inondations ».

[3] Voir http://effis.jrc.ec.europa.eu/

[4] Patricia Jolly „L’UE cherche à renforcer son dispositif d’aide lors des catastrophes – Le mécanisme européen de solidarité entre Etats membres a été activé dix-huit fois en 2017, une année chargée en feux et inondations » dans Le Monde, Vendredi 10 aout, planète p.5 . Pour les abonnés du Monde en version électronique ici.

[5] Voir Neff, C. : MEDGROW – Vegetationsdynamik und Kulturlandschaftwandel im Mittelmeerraum. Mannheimer Geographische Arbeiten 52, Mannheim (ISBN 3- 923750-80-3) et concernant les résultats (simulations & modelés) du Sud du Portugal, les pages 115 – 119.

[6] « Incêndio em Monchique está „dominado“. Arderam 27 mil hectares – O fogo de Monchique fez 39 feridos, um deles em estado grave, e obrigou à evacuação de várias zonas habitacionais »

[7] Voir dans  https://www.infoclimat.fr/climatologie/globale/leucate/07666.html le tableau en bas de page les périodes de chaleurs

[8] Voir aussi « Blognotice 7.08.2013: Les cigales de Port Leucate »

[9] „fraicheur d’été“

[10] « Pyrotragedies – a critical retrospective on the wildfire situation in Europe during July 2018»

[11] Dans le sens de « biomes méditerranéens » voir « Forêts, terres boisées et broussailles méditerranéennes »

[12] Voir aussi « Living with Australia’s drought: ‚It’s cheaper to shoot the cows‘»

[13] Zaccai, Edwin : « S’adapter au changement climatique ». In Le Monde » Le Monde, Samedi 11 Aout 2018, p. 19.