Premières floraisons de mon petit Arbre de Judée (Cercis siliquastrum), que j’avais planté il y maintenant deux ans dans notre jardin à Grünstadt[1]. En fait il n’y rien d’anodin à voir des Arbres de Judée dans la Pfalz, dans la Kurpfalz, – je pense que partout où la culture de la vigne est possible on peut très bien cultiver l’Arbre de Judée. D’ailleurs à Deidesheim dans la Mittelhaardt on peut en trouver de beaux exemplaires. Et même ici et là dans les villages des vignobles de la Unterhaardt, on peut en apercevoir ici et là. Et en se baladant dans les jardins publics de la ville de Mannheim, on en trouve aussi assez facilement, surtout pendant le printemps grâce à leur floraison caractéristique. Mais j’ai planté ce petit arbuste en souvenirs d’un Arbre de Judée très spécial, – celui qui pendant presque 25 ans fleurissait dans notre jardin à Schramberg-Sulgen dans le Lärchenweg[2]. De que les dernières chutes de neige de début mai s’éloignaient, notre petit arbre, avec les premiers orages d’été qui remontaient depuis la vallée de la Kinzig, commençait à fleurir et annonçait le début de l’été. C’est mon grand-père Jean Migliori qui avait apporté des graines d’Arbre de Judée du parc du château d’Aubord au début des années 1970 à ma mère dans un pot de yaourt et c’est a donc à partir de ces graines apportées d’Aubord à ma mère que naquit l’Arbre de Judée de Schramberg-Sulgen au Lärchenweg. Jean avait fait le trajet depuis Aubord et retour en deux jours à peine avec sa Citroën DS[3].
Mes grand parents, avant d’avoir déménagé dans leur maison «L’olivette[4] » dans l’ Impasse des Pins à Aubord, habitaient pendaient presque quatre ans et demi dans une très grande maison entourée d’un magnifique parc – je pense que c’était la demeure des propriétaires (ou des régisseurs) de l’ancien domaine St. Jean d’Aubord – et dans les années 1960/70 on l’appelait tout simplement le « château d’Aubord »[5]. Un parc magnifique – avec une collection de Pins, Cèdres, Arbres de Judée etc. et beaucoup d’autres espèces typiquement méditerranéennes (ou même exotiques). Le château et le parc existent encore, chaque fois que je passe devant le parc (dernièrement pour des raisons professionnelles et personnelles[6]) je pense que certains des Arbres de ces parcs pourraient peut-être bien figurer dans une réédition augmentée et revue de l’ ouvrage remarquable « Arbres remarquables du Gard[7] ». Mais revenons à l’Arbre de Judée du jardin de ma mère au Lärchenweg à Schramberg-Sulgen – d’ailleurs comparé aux « Arbres de Judées » du Gard atteignant largement entre 10 et 20 m d’auteurs, était plutôt un petit arbuste – mais c’était quand même un signe de « Méditerranée » dans les hauteurs de la Forêt Noire. Mais des signes de méditerranée – ou disons plutôt de « paysages subméditerranéens –subatlantiques » il y en avait aussi d’autres dans les paysages de la Raumschaft Schramberg, mais je mis plus longtemps à les découvrir ces signes -là – dans la ville de Schramberg dans le fameux Talkessel – on cultivait jusqu’à la dernière guerre mondiale un peu de vin – sur les collines du Schloßberg – et dans le Stadtpark – qui se nomme d’ailleurs maintenant Park der Zeiten (en hommage et en souvenirs de l’ancienne industrie d’horlogerie, car Schramberg fut jadis le centre de l’Horlogerie allemande avec ses usines Junghans) on trouve aussi une très belle collection d’Arbres subatlantiques-subméditerranéens – et de superbes Rhododendron de collection fleurissant fin mai à début juin[8] [9]. Les premières fleurs, les premières floraisons de mon petit arbuste de Judée se sont aussi les souvenirs de ces paysages d’enfance qui se pérennisent, – les souvenirs des recherches d’œufs de pâques dans le magnifique parc du château d’Aubord, – mais aussi les souvenirs de voir avec les premières fleurs de notre Arbre de Judée au Lärchenweg à Schramberg – Sulgen arriver debut Mai tout d’un coup l’été sur les hauteurs de la Forêt-Noire.
Livre :
Maccagno, Yves., Société d’Etude des Sciences Naturelles de Nîmes et du Gard (2013) : Arbres remarquables du Gard. Nîmes, Société d’Etude des Sciences Naturelles de Nîmes et du Gard, ISBN 978-2-746-66254-4
Photos: © Christophe Neff 2015, premières floraisons d’Arbre de Judée à Grünstadt
Christophe Neff, le 25.04.2015
[1] Ce n’est pas le seul Arbre de Judée a Grünstadt, il y en a d’autres p.ex. dans la Bitzenstraße près du Parking de la RV Bank.
[2] J‘ai déjà parlé un peu de ce Arbre de Judée dans cette notice «Blognotiz 14.12.2011 – Erinnerung an die fünf Platanen vom Schramberger Rathausplatz».
[3] En fait je ne sais pas, si cette voiture était vraiment un D.S. – ou simplement une I.D. – mais pour les petits enfants de Schramberg ce fut toujours la Citroën du Pépère, – la véritable « déesse » d’Aubord!
[4] Ou « l’Oliverai » voir aussi le billet « Aubord de « Macondo » (19.04.2014) »
[5] Le déménagement du château d’Aubord à l’Olivette dans l’Impasse de Pins, si je me souviens bien s’effectuait fin 1974.
[6] Voir les billets « Blognotice 08.09.2014: Quatre jours de vacances à Leucate, de très petites vacances …. » et « Gare de Gallician 27.09.2014 13 heures 20 ».
[7] Voir aussi le dans Telebotanica « Arbres remarquables du Gard ».
[8] Voir aussi le billet « Changements de Paysages dans la Raumschaft Schramberg ».
[9] On pourrait certainement embellir d’une certaine manière le Park der Zeiten à Schramberg avec quelques « Arbres de judées, Arbousiers (Arbutus unedo) et même pourquoi pas quelques palmiers de Chine (Trachycarpus fortunei) ». La combinaison Rhododendron + Palmier de Chine + Arbousier est d’ailleurs une de composantes des paysages de parc et jardins du Tessin.