
Bonne année 2023 – Prosit Neujahr 2023 – Happy New Year 2023

paysages et livres – Landschaften und Bücher – Landscapes and Books


Et finalement les premières neiges de l‘hiver 2022/23 arrivent à Grünstadt durant la journée du Mercredi 14 Décembre 2022. Très très tardivement car une très grande parte de l’Allemagne est déjà couvert de neige depuis quelques jours. Et d’après le SPON le décembre 2022 pourrait devenir le décembre le plus froids des derniers dix années en Allemagne. Est-ce que nous pourrons avoir un peu plus de neige que normalement dans la Unterhaardt dans ce coin de l’Allemagne qui est certainement un des plus méditerranéens de l’Europe Centrale ? Mais décidément en ce moment il fait froid à Grünstadt, samedi matin le 17.12.2022 la station météorologique de Grünstadt-Sausenheim affichait – 10 (voir capture d’écran). Moins dix c’est vraiment rare dans la « Unterhaardt » qui prétend être la Toscane allemande (Toskana Deutschlands).

Pour finir ce petit billet de neige – je rappelle ici les dates des premières chutes de neiges à Grünstadt depuis 2009 – 2009 dans la nuit du 12 au 13 décembre 2009, en 2010 vers la fin novembre, en 2011 le 18.12.2011, en 2012 le 27.10.2012 , L’hiver 2013-2014 fut un hiver sans neige à Grünstadt, en 2015 le 14 Octobre 2015, durant l’hiver 2016/2017 les premiers neiges apparaissait le 2 janvier 2017, pour l’hiver 2017/18 c’était le 4 décembre, l’hiver 2019/18 la nuit du 15 au décembre 2018 apportait les premiers neiges arrivait à Grünstadt. Les premières neiges de l’hiver 2019/2020 arrivaient très tardivement le 27.02.2020 et ces neiges tardives recouvraient les vignobles de l’Unterhaardt pendant plusieurs jours. Durant l’hiver 2020/21 la neige arriva à Grünstadt durant la durant la nuit du 30 novembre au 1 décembre 2020. Et pendant l’hiver de 2021 la neige arriva durant la journée du lundi 29.11.2021, – pour disparaitre en quelques heures, – mais elle reviendra durant la nuit du 8 au 9 avril 2022 pendant le début du printemps 2022.
Photos : © Christophe Neff, 14.12.2022
Christophe Neff, Grünstadt le 17.12.2022
Après une pause COVID en 2021, – je suis retourné à Leucate début juin – pour ce cours pratique de géobotaniques & écologie terrestre que je donne depuis plus ou moins presque trente ans dans les paysages Leucatois, les Corbières maritimes – avec des échappées vers la Côte Vermeille, les Albères et parfois même vers les sommets des Pyrénées ! Il y a d’ailleurs dix ans que j’avais déjà dédié un billet de blog à ce cours sous le titre « Blognotice 7.6.2012: changements de paysages dans le pays Leucatois » dans « paysages ». Cette fois ci, avec mon petit groupe d’étudiants, en fait cette année c’était uniquement des étudiantes – nous avons effectué un véritable transsect géobotaniques de la côte de la méditerranée bordant le Cap Leucate et le lido de Leucate séparant l’étang de Leucate de la pleine mer jusque au neiges du Massif du Carlit. Et comme je le fais parfois, j’ai même introduit quelque notions de géographie humaine, d’histoire franco-allemande en s’arrêtent aux stèles commémoratives du Camp de Rivesaltes en rappelant la triste histoire de ce camp. La plaque mémorielle de la « israelitische Religionsgemeinschaft – Baden Karlsruhe » – rappelle le triste sort des victimes de la « Wagner-Bürckel-Aktion » – la déportation de 6500 juives du pays de Bade, du Palatinat et de la Saar, – vers les camps de Gurs, Rivesaltes etc. dans le sud de la France, – camps administrés par les autorités civiles du régime de Vichy. Pour une grande partie de ce familles juives originaires du sud-ouest d’Allemagne, Rivesaltes fut un camp de transit, avant d’entamer leur dernier voyage, – vers Drancy, Auschwitz – ou il fut presque tous assassinées ! Même si c’est un cours de géobotanique & écologie terrestre, – il est aussi important de transférer cette mémoire, aux générations étudiantes – en espérant que la mémoire de la Shoa ne tombent pas dans un oubli éternel.
Changements de paysages, – à Leucate village c’est certainement la disparition de la « librairie Adamus » qui marque un certain vide sur la place de la République- et je me demande qui à Leucate se souvient encore de la Libraire Adamus sur la place de la République[1] ? Le dernier livre que j’ai achète chez les « Adamus » fut le livre « mourir pour Kobané » le 5.06.2015 en 2015. J’aimais beaucoup cette petite papeterie –librairie-marchand de journaux de village – mais malheureusement elle a disparu depuis trop longtemps de la place de la république à Leucate. Je me souviens, que chaque fois que je faisais un tour au village, je passai chez les Adamus, – j’achetais le Monde, parfois un livre, – et après chez prenais un café, – ou jus d’orange ou même un Ricard a la Perle marine juste à côté de la librairie Adamus ! Parfois je feuilletais les livres naturalistes & de géographie régionale, les « trouvailles » que Mireille Adamus m’avait réservées, ou recommandées[2]!
Autre changement de paysage bien visible dans le pays leucatois – les palmiers de canaries (Phoenix canariensis) si caractéristique – surtout à Port Leucate – ont été presque tous victimes du « Charançon rouge des palmiers ». On essaye de remplacer le Phoenix par des Washingtonia (surtout Washingtonia robusta et hybrides) et Sabal palmetto (et autres Sabal), parfois par Syagrus romanzoffiana et des Brahea, – mais est-ce que ces espèces resteront vraiment aux attaques du Charançon rouge des palmiers ? Difficile à dire … Ce qui est sûr, ce que l’image du paysages de Port Leucate et de beaucoup d’autre stations balnéaires méditerranéens françaises, mais aussi des stations balnéaires italiennes, espagnoles etc. – vont beaucoup changer avec la disparition massive de palmiers de canaries due au Charançon rouge des palmiers. Concernant Port Leucate, il faudrait aussi ajouter que les palmiers de canaries n’était pas trop adaptés aux fortes rafales de Tramontane – là certainement les « Washingtonia» et les « Sabal » semblent être mieux adaptés à la Tramontane et à la salinité et s’ils résistent vraiment au « Charançon rouge des palmiers » – Port Leucate pourrait rester une station balnéaire marquée par la présence bien visible de ses « palmiers » !
Je finis ce petit billet par le constant, que les Sapins des gorges de saint Georges dans la haute vallée de l’Aude – ces fameux forêts des ravins des gorges de l’Aude de présentant un mélange de Sapins, de Tilleuls, de chêne verts – et ici et là des Ciste à feuilles de laurier (et ses hybrides) ont jusque à présent assez bien survécu les aléas climatiques des derniers années.
Suivent quelques photos de cette semaine de terrain, entre Cap Leucate, de la Haute Vallée de l’Aude, du Massif du Carlit, et le Lac des Bouillouses ! Et pour finir, – le mardi 7 juin on pouvait déjà entendre le chant des cigales à Leucate – le pleine été a donc débuté au début du mois de juin dans le pays leucatois et les Corbières maritimes ! Et les cigales sont définitivement arrivée à Port Leucate, cela me rappelait l’écriture de la notice de blog « Blognotice 7.08.2013: Les cigales de Port Leucate ».
Et naturellement, comme j’étais sur place, le jour du premier tour des élections législative – j’ai voté sur place à Port Leucate, – j’étais d’ailleurs le premier votant du bureau de vote n. 6 Groupe Scolaire Port Leucate, Rue du Kercob, à huit heures du matin du dimanche 12 juin 2022!
Rue du Kercob – étrange nom – peut-être cela renvoie à la région naturelle dénommée « Kercob ou Quercorbès » à cheval entre le département de l’Aude et de l’Ariège – et qui fut pendant le deuxième guerre mondiale un refuge de la résistance du Sud du département de l’Aude- le maquis du Kercob [3]!












Photos :
© Saskia Köck 07.06.2022 & © Christophe Neff Juin 2022
Bibliographie :
Belondrade, Jean ; Clodi, Nicole (2009): Des Corbières à la Méditerranée. Goanda Éditions Toulouse, ISBN 978-2-9534366-0-0
Franceschi, Patrice (2015) : Mourir pour Kobané. Paris, Équateurs, ISBN 978-2-84990-378-0
Christophe Neff, écrit le 16.06.2022 à Grünstadt, publié le 16.06.2022
P.S. (23.02.2023): Révision de la petite section sur les palmiers lors d’un séjour à Leucate en février 2023.
[1] On trouve une photo de la librairie Adamus dans le billet « Vendredi, journée de marché à Leucate (16.10.2009) » du blog paysages, écrit en octobre 2009.
[2] Comme par exemple le livre « Des Corbières à la Méditerranée » voir aussi le billet « Des Corbières à la Méditerranée – quelques mots sur un livre présentant une partie des paysages des Corbières maritimes ».
[3] Voir : La résistance en Kercob – Le maquis dans le sud audois, Texte écrit par Serge Fournié, dans les pages web « si Chalabre m’était conté »

C’était dernièrement, – jeudi douze Mai déjeuner de travail aux « badische Weinstuben im botanischen Garten Karlsruhe », – avec des collègues de Oregon State University. Très beau cadre au milieu du Jardin botanique de Karlsruhe (en allemand, Botanischer Garten Karlsruhe). Très belles collections d’arbres exotiques, – et en discutant sur les divers arbres de cette collection – je racontais aux collègues américains que dans mon jardin à Grünstadt il y avait des palmiers en plein terre, – dont certains portait cette année leurs premières inflorescences, une petite collection de plantes méditerranées dont plusieurs Arbousiers[1] – et trois « Yuzus ». Un des collègues américain, – me répliquait que c’était intéressant, – marié à une japonaise- ils avait nommé leur fille « Yuzu » – et me demandait comment j’avais découvert le « Yuzu », car aux Etats-Unis les « Yuzus » étaient quasiment inconnues !
Et donc je me mis à raconter l’histoire des « Yuzu » dans mon jardin à Grünstadt, en ajoutant qu’en Allemagne, les « Yuzus » sont quasiment inconnues, mais en France, il y a des petites cultures commerciales, destinées à la « haute gastronomie ».
Il y a à peu près dix-huit ans, après ma « Verbeamtung comme akademischer Rat» j’avais surpris le Professeur Meurer – en disant que, – si je gagnai une fois une grande somme aux Lotto, – je quitterais le système universitaire allemand, – et deviendrais « Privatgelehrter (Chercheur indépendant)» et je me mettrais à collectionner et cultiver les agrumes, – peut être dans le midi français dans le pays leucatois, dans les environs de Leucate, – ou peut être sur l’ile de Faial à Capelo[2] – et naturellement continuer mes recherches geóbotaniques[3].
A mes débuts au KIT, la dérive du système universitaire allemand, vers un système « hyper concurrentielle », avec une productivité énorme, mais aussi une précarisation systématique de doctorants et post-docs, avait déjà commencé, – avec le « Wissenschaftszeitvertragsgesetz » – et depuis les conditions de travail pour les jeunes chercheurs se sont considérablement détériorée[4]. Les initiatives comme dernièrement #IchBinHanna n’ont jusqu’à présent pas changé grand-chose aux dérives de ce système hyper productive. Personnellement, j’avais eu beaucoup de chance, d’avoir réussi d’atterrir sur une Dauerstelle aux KIT avant le début de mes quarantaines. Actuellement une très grande partie des « Post-docs » dans le système allemand, – n’auront pas cette chance. En fait cela semble plutôt se détériorer d’année en année !

Comme je ne joue que très rarement au Lotto, – et qu’en plus je n’ai jamais gagné – je n’ai donc jamais vraiment songé à devenir « Privatgelehrter » et « cultivateur d’Agrumes » et en plus j’ai une très belle position d’enseignant – chercheur au KIT[5]. Mais l’intérêt pour les « agrumes » a persisté et je me suis mis à rechercher les espèces d’agrumes résistant au froid potentiellement cultivables en pleine terre autre que « Ponicirus trifoliata » dans la « Unterhaardt » – et d’essayer leur culture dans notre petit jardin à Grünstadt. Et c’est donc ainsi que je suis tombé sur le « Yuzu », après avoir essayé les Kumquats longs (Fortunella margarita) et les mandarines Satsuma (Citrus reticulata subsp. unshiu) sans succès. J’ai acheté mes premiers deux Yuzus, issus de semis, dans une pépinière spécialisé en France. Malheureusement ils ont subi une attaque à la tondeuse à gazon de un de mes enfants, – mais par chance – les deux Yuzus ont repris de souche – et j’espère que dans quelques années mes deux « Yuzus de semis » porteront leurs premiers fruits. J’ai un troisieme exemplaire, que j’ai acheté dans un « garden center » allemand durant l’été de l’année dernière, – qui semble être greffé – mais qui visiblement ne semble pas avoir bien réussi !
A noter qu’un Calamondin (Citrus mitis), que nous avons oublié dans son pot au jardin, a très bien survécu le dernier hiver, – hiver dans lequel on nous n’avions que quelques journées de moins de sept dégrés.
Je finis cette petite notice sur le Yuzu un peu anecdotique avec un petit conseil de lecture. Pour ceux qui s’intéressent à la culture des agrumes résistant au froid en pleine terre – je conseille l’excellent livre « Agrumes résistant au froid à cultiver en pleine terre » écrit par Olivier Biggio et Bertrand Londeix et publié aux éditions Ulmer. Je mettrai toutefois un petit bémol concernant la carte des zones climatiques, – je pense que certains vallées traversant les collines sous-vosgiennes comme par exemple la valle noble à Soultzmatt[6], – ou certaines régions particulière comme la Unterhaardt dans le Palatinat, – la Unterhaardt qui est d’ailleurs souvent décrite comme la « toscana allemande [7]» pourraient très bien entrer dans la catégorie 8a. Pour tous amateurs d’« agrumes » vivant au Nord de Loire, – ce petit manuel sur les Agrumes – est un véritable « must ». On trouve vraiment presque toutes les infos nécessaires pour s’attaquer à la culture des Agrumes dans les régions non méditerranées de l’Europe de l’ouest et en partie le versant occidental de l’Europe central/Mitteleuropa. Et si par hasard il y aurait une deuxième édition augmentée du livre, – je suggère aux auteurs d’y ajouter la suisse romande, car les bords du lac Léman, du lac de Neuchâtel, et du lac de Bienne – sont tous susceptibles à la culture de bon nombre des espèces d’agrumes décrit dans ce livre merveilleux!

Photos: © Christophe Neff 15.05.2022
Scan : Couverture du livre : Agrumes résistant au froid. À cultiver en pleine Terre
Bibliographie :
Biggio, Olivier; Londeix, Bertrand : Agrumes résistant au froid. À cultiver en pleine Terre. Paris, les éditions Ulmer 2022, ISBN 978-2-37922-205-4
Christophe Neff, écrit le 15.05.2022, publié le 15.05.2022
P.S. (16.05.2022 : 8 :00) : En complément de ce billet de blog sur les agrumes, je renvoie à cet article de la Wikipedia.fr „Agrumes japonais“ très instructive, dans lequel on trouve aussi certaines espèces d’agrumes susceptible d’être cultive en pleine terre en France – et dans les régions viticoles allemandes !
[1] On trouve des belles photos de mes arbousiers dans les billets « Les premières neiges de l’hiver 2009/10 sont arrivées à Grünstadt » et « Bonne année 2019 – Prosit Neujahr 2019 – Happy New Year 2019 » et « Flâneries d’un phytogéographe sur le billet « Les fleurs qui rendent immortel » du blog « l’Aventura – le BD blog scientifique de Fiamma Luzzati » ».
[2] Voir aussi : « Souvenirs de vingt ans de voyage de recherche à Capelo (Île de Faial/Açores) »
[3] Dans ce contexte voir aussi : « Flâneries d’un phytogéographe sur le billet « Les fleurs qui rendent immortel » du blog « l’Aventura – le BD blog scientifique de Fiamma Luzzati » ».
[4] Sur le system hyper compétitive de la recherche universitaire allemande, voir aussi « Blognotice 11.09.2020: Retrospective on a Facebook post concerning COVID-19 written in April 2020 ».
[5] Voir aussi : « Botaniste – un livre qui invite à rêver de voyages, de plantes et de paysages lointains ».
[6] C’est d’ailleurs à Soultzmatt, que j’ai decouvert durant les années 1990, mes premier Eucalyptus et mes premiers Kumquats en plein terre au nord de la « Loire ».
[7] Voire aussi „Beginn des Hochsommers im Leiniger Land/ Début du plein été dans le Leininger Land“.

Demain dimanche 24.04.2022 deuxième tour de l‘Élection présidentielle ! Je voterai pour Emmanuel Macron, – mon choix électoral, – je l’ai déjà décrit dans mon dernier billet « Le 24 avril 2022, chaque vote comptera ! ». D’après les derniers sondages[1], le président sortant devrait gagner, – mais personnellement je ne suis pas trop optimiste ! Peut-être un peu moins pessimiste qu’au début de la semaine, – mais je pense que naturellement Marine Le Pen peut encore l’emporter. Tant d’électeurs qui ne vont pas aller voter car ils pensent que Macron va en tout cas gagner. Une autre partie qui pense bien faire en émettant en bulletin de vote « blanc ». Comme je l’écrivais dans mon dernier billet, – si Marine Le Pen est réellement élue « le réveil du lendemain de l’élection présidentielle sera un réveil difficile, amer et douloureux »[2] pour une très grande partie de la France, et aussi pour le reste de l’Europe, – et surtout en Allemagne.
Je suis aussi assez consterné de voir à quel point beaucoup d’électeurs, qui se pensent être de gauche, – ne connaissaient pas la constitution de la Cinquième République! Il ne semble pas connaitre le fameux livre de François Mitterrand « le coup d’état permanent » – livre que j’ai découvert» dans la bibliothèque de mon grand-père Jean Migliori à Aubord. J’ai lu le livre à l’âge de 16/17 ans, vers la fin des années 1970, début des années 1980. Même constat pour la génération étudiante. Elle ne semble pas cerner que dans la constitution de la V. République il n’y a pas beaucoup de garde fous pour stopper la dérive autoritaire d’une présidence, d’un gouvernent. Naturellement on peut court-circuiter le Parlement, c’est déjà arrivé en 1962 et 1969[3] – et je ne vois pas pourquoi Marine Le Pen ne le ferait pas !
Je pense que la constitution de Ve. République est telle – que Marine le Pen – pourra gouverner sans réelle contre-pouvoir si elle est élue – cela sera un amer surprise pour beaucoup de Monde – car la France se transformera à vitesse de TGV (transition autoritaire à très grand vitesse) en état autoritaire. Beaucoup plus vite que la Pologne, la Hongrie ou la Turquie. La constitution de Ve république n’a malheureusement pas les « contrepouvoirs institutionnelles forts» de la démocratie américaine, – qui ont réussi d’endiguer au moins les pire dérives autoritaires de l’ancien président Donald Trump!
Demain je voterai pour Emmanuel Macron, – vote par procuration dans la petite station balnéaire de Leucate ou je suis inscrit sur les listes électorales ! J’espère que le « train » électoral demain roulera dans la bonne direction, c’est à dire pour Emmanuel Macron[4]. Et le livre de Mitterrand « le coup d’état permanant » – que j’avais trouvé dans la bibliothèque de mon grand-père à Aubord il y plus de quarante ans, – je devrais le relire un de ces jours – et ceci indépendamment du résultat du deuxième tour de l’élection présidentielle. Je vais donc le commander, à la librairie « à livre ouvert » chez Willy Hahn à Wissembourg, pour qu’il trouve sa place dans ma bibliothèque personnelle!

Photos: © Christophe Neff, 13.09.2020 et 15.09.2020, trains dans le paysage leucatois !
Christophe Neff, Grünstadt le 23.04.2022
[1] Voir aussi « Liste de sondages sur l’élection présidentielle française de 2022 », et « Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron favori du second tour, mais Marine Le Pen à un niveau élevé, selon un ultime sondage ».
[2] Cette phrase est en fait le titre d’un des mes billets de blog dans paysages « Blognotice 27.10.2018: Le réveil du lendemain de l’élection présidentielle aux Brésil, sera un réveil difficile, amer et douloureux ! »
[3] Voir aussi « Avec ou sans majorité à l’Assemblée, quels sont les pouvoirs d’un président de la République ? » les Décodeurs, Le Monde.fr 22.04.2022
[4] Dans une interview pour le Spiegel l’historien Matthias Waechter a émis un pronostic personnel, – 52% pour Macron -48 % pour le Pen, – « Marine Le Pens Wahlerfolge – Warum ticken die Franzosen so extrem? Interview von Katja Iken ».

Le 24 avril 2022 je voterai pour Emmanuel Marcon, car je pense que chaque vote comptera ! J’ai d’ailleurs déjà voté pour le président sortant au premier tour d’Élection présidentielle . Donc mon choix électoral est exactement le même qu’en 2017. En 2017 j’avais même fait partie des signataires d’une tribune de chercheurs et d’universitaires français annonçant avoir voté Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle française de 2017 et appelant à voter pour lui au second tour qui fut publié dans le Quotidien le Monde. Pour les élections présidentielles de 2022 on s’est pas encore jusqu’à présent rapproché de moi, donc je n’ai pas encore eu la chance de signer une telle tribune ! Je vis en Allemagne, travaille dans la recherche universitaire allemande, je paie mes impôts en Allemagne, – mais comme j’ai la chance d’avoir une double nationalité franco-allemande je vote aussi en France ! Je suis inscrit sur les listes électorales de la commune de Leucate[1], petite station balnéaire dans l’Aude, station que je connais depuis la fin des années 1960[2] – et où j’ai encore des attaches familiales – et je suis avec attention les événements politiques en France. Concernant les électeurs de gauche qui préfèrent s’abstenir ou de voter blanc, – si par malheur Marine Le Pen gagne l’élection, car ce sera de toute façon serré – le réveil du lendemain de l’élection présidentielle sera un réveil difficile, amer et douloureux [3]! D’un jour à l’autre la France entamera sa dérive autoritaire vers un régime semblable comme on l’en trouve en Hongrie ou au Brésil – ou même pire comme en Russie[4] !
Mais même si Emmanuel Macron l’emporte, – Marine Le Pen – aura certainement un score entre 42- 48 % des voix ! 48 % des voix pour une personne que avait tant des liens proches avec le régnant de Moscou – le président Poutine. 48 % des électeurs qui vont peut-être se prononcer pour un régime autoritaire, – ceci est déjà un chiffre assez impressionnant, dangereux ! Monsieur Poutine pourra se féliciter d’avoir tant de supporteurs parmi les électeurs français !
Le 24 avril 2022 je voterai pour Emmanuel Macron, car je pense que chaque vote comptera !
Photo : © Christophe Neff, 18.09.2020
Christophe Neff, Grünstadt le 16.04.2022
[1] Voir aussi le billet « Blognotice 16.06.2017: Pierre-Yves Le Borgn’ député d’Allemagne et Europe centrale mène un courageux combat pour sa réélection ! »
[2] Voir aussi le billet « Blognotice 7.08.2013: Les cigales de Port Leucate »
[3] Cette phrase est en fait le titre d’un des mes billets de blog dans paysages « Blognotice 27.10.2018: Le réveil du lendemain de l’élection présidentielle aux Brésil, sera un réveil difficile, amer et douloureux ! »
[4] Dans ce contexte je renvoie aussi au billet de blog « Nous tous, libres et égaux en droit ! » publie par Pierre-Yves Le Borgn‘.
Le jour du coup de force de Kaïs Saïed, le dimanche 15 juillet je revenais d’une semaine de vacances de randonnée en Autriche. J’aurais du prendre le train à Zell am See pour rejoindre Mannheim, – mais pour divers raisons familiales, je reviens en voiture, – beaucoup de bouchons sur les autoroutes allemandes, – et dans les diverses radio qui m’accompagnait à travers les autoroutes bochonnées du Sud de l’Allemagne aucune parle de la crise constitutionnelle qui sévit en Tunisie depuis janvier 2021.
En fait la crise institutionnelle en Tunisie est un non-évènement en Allemagne. La crise sanitaire du COVID qui ravage la Tunisie, – on en parle jamais ici en Allemagne – pour se rendre compte il faut bien lire les médias francophones. La Tunisie pour beaucoup d’analystes et experts politiques allemands, – revient dans le collimateur comme pays exportateurs d’immigrations – à part cela le pays ne semble pas exister. Personnellement j’apprends du gel du parlement tunisien par le président tunisien Kaïs Saïed dans la nuit du 25 au 26 juillet par divers médias francophones. Durant la journée du lundi 26 juillet les médias allemands redécouvrent la Tunisie – la Tunisie – l’expérience démocratique tunisienne semble être sérieusement menacée – beaucoup de « blabla » et des larmes de crocodiles sur les menaces qui pesaient sur la démocratie tunisienne. A part une analyse très réussi publiée par Sarah Mersch dans le Spiegel « Wie es zum Staatsstreich kommen konnte – und was jetzt bevorsteht (Comment le coup d’État a pu se produire – et ce qui nous attend maintenant) » jusqu’à présent je n’ai trouvé de analyse convaincante sur le coup de force de Kaïs Saïed dans les medias allemands. La Tunisie semble être bien loin des préoccupations des medias et experts politiques allemands. J’ai l’impression que finalement la Tunisie ne les intéresse pas trop, – pourvue que « l’immigration clandestine tunisienne » concerne surtout l’Italie et la France et ne semble pas trop bouleverser le quotidien politique allemand. En contrepartie – les soignants tunisiens – pourvue qu’ils parlent un peu l’allemand – ils sont les bienvenues en Allemagne !
Personnellement je « suis » la crise tunisienne depuis des mois dans les médias francophones et aussi en lisant les posts Facebook de quelques ami(e)s tunisiens. La situation était devenue vraiment intenable – une très grande partie de la population tunisienne souffre déjà énormément des conséquences de la crise sanitaire due au COVID, – et la crise institutionnelle semblait s’empirer de jour en jour !
Difficile de porter un jugement sur les évènements actuels en Tunisie. Au mieux Kaïs Saïed pourrait transformer le régime parlementaire tunisien envers un système présidentielle de type 5 république française , – pour suivre l’exemple du général de Gaulle. Au pire nous allons revivre l’expérience égyptienne ou Abdel Fattah al-Sissi l’homme fort égyptien qui règne avec une main de fer sur ses administres sur les rives du Nil. Peut-être même nous allons revivre l’idée d’un Estado Novo tunisien – qui reprend les principaux mécanismes dictatoriales qu’avait établi António de Oliveira Salazar au Portugal il y fort longtemps. Franchement je ne le sais pas, – mais j’espère que le président tunisiens suivra plutôt les pas d’un Charles de Gaulle que les traces de Abdel Fattah al-Sissi en Egypte ou de António de Oliveira Salazar au Portugal dans les années 1930.
Christophe Neff, écrit le 31.07.2021, publié le 31.07.2021

Der Hochsommer im Leiningerland hat nun endlich doch Einzug gefunden. Auf dem Grünstadter Berg hat die Ernte des Winterweizens mit ca. 2-3 wöchiger Verspätung begonnen. Normalerweise fahren hier ja die ersten Mähdrescher schon Ende Juni/Anfang Juli. Und in Grünstadt – Asselheim blüht der Lavendel. In den Rebhängen rund um Grünstadt gibt es ein paar Lavendelfelder, welches der sommerlichen Landschaft ein etwas provenzalische Flair gibt[1]. Also nicht die deutsche Toskana, so wie sich die „Unterhaardt“ gern selbst bewirbt, sondern ein Anflug von deutscher Provence am nördliche Ende der „Unterhaardt“.

Le plein été est enfin arrivé dans le Leiningerland. Sur le Grünstadter Berg, la récolte du blé d’hiver a commencé avec un retard d’environ 2 à 3 semaines. Normalement, les premières moissonneuses-batteuses circulent déjà ici à la fin du mois de juin/début du mois de juillet. Et à Grünstadt – Asselheim, la lavande est en fleur. Dans les vignobles autour de Grünstadt, on trouve quelques champs de lavande, qui donnent au paysage estival un petit air provençal[2]. Ce n’est donc pas la Toscane allemande, comme l'“Unterhaardt“ aime à se vanter, mais une touche de Provence allemande à l’extrémité nord de l'“Unterhaardt“.

Photos : alle/toutes © Christophe Neff 18.07.2021
Feldgebüsche- abgeernteter Winterweizen Grünstadter Berg/ Champ de broussailles- blé d’hiver récolté Grünstadter Berg
Reste der Winterweizenernte Grünstadter Berg, da bleibt genug für den Feldhamster/ Restes de la récolte de blé d’hiver Grünstadter Berg, il en reste assez pour le hamster des champs.
Lavendelfeld Asselheim /Champ de lavande à Asselheim
Christophe Neff, 18.07.2021
[1] Die Lavendelzucht wurde von Anne und Matthias Gaul in Asselheim eingeführt. Siehe hierzu auch „Mehr als eine duftende Augenweide: Lavendel im Leiningerland“ und“ Ein Stück Provence in der Pfalz“ in der Rheinpfalz.
[2] La culture de la lavande a été introduite par Anne et Matthias Gaul à Asselheim. Voir aussi „Mehr als eine duftende Augenweide: Lavendel im Leiningerland“ et “ Ein Stück Provence in der Pfalz“ dans la Rheinpfalz.
Les belles de Tunis sont en deuil, Nine Moati Cariès vient de décéder début mai[1]. Je l’ai appris en écrivant mon dernier billet par diverses sources tunisiennes[2]. D’ailleurs je suis étonné, de ne retrouver aucune nécrologie sur Nine Moati dans la presse française, – dommage[3] car elle était une écrivaine reconnue et ses livres ont aussi connu un succès en librairie et dans les mains de ses lecteurs et lectrices. Oui les nouvelles de son décès me sont donc arrivées par la Tunisie, ce pays qu’elle aimait tant.

Je me vois encore descendre la colline de Sidi Dhriff pour aller chercher le Monde à la Marsa Gare, entrez dans la librairie Mille feuilles véritable « institution à la Marsa » , comme je le faisais régulièrement pendant mes années tunisiennes. Et c’est ici que j’ai acheté le roman « les belles de Tunis[4] » de Nine Moati dans une édition spéciale pour le Maghreb francophone. C’est d’ailleurs ici que j’ai aussi acheté les livres de son frère, Serge – dont « Villa Jasmin » auquel j’avais dédié un de mes premiers post de blog sur paysages « Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir ». C’est grâce aux livres de Nine et de son frère Serge dont j’ai lu une très grande partie à la Marsa, pendant ces dites « mes années tunisiennes », que j’ai aussi appris à comprendre l’histoire de la Tunisie et peut être aussi un peu la mienne ! On peut retrouver d’ailleurs les souvenirs de jeunesses tunisiens de Nine et de Serge dans le livre édité par Éric Fottorino « Mille et un soleil. Paroles du Maghreb en France » en 1995. Je reprends donc quelques paroles du chapitre « la coquille de Nine Moate » :
« Je me sentais tout à la fois, se souvient Nine Moati quand elle évoque son arrive à Paris en 1957 avec son frère Serge, peu après le traumatise de la mort de leurs parents et le départ loin de la Tunisie natale. Je me sentais Française car j’avais été éduquée dans cette culture (son père était président de la Ligue des droits de l’homme). Sentimentalement, j’étais Tunisienne. Et juive à l’évidence, sans m’en rendre compte. Je n’avais pas connu l’antisémitisme en Tunisie ! Je n’avais pas l’impression qu’il existait des juifs ailleurs. J’ai seulement ressenti cette identité en arrivant à Paris. « On pense au mots de Sartre : c’est le regard des autres qui crée le Juif ». A cette époque, continue Nine Moati, je n’avais pas les clefs de la société française (Fottorino 1995 110-111) »
On retrouve dans ses paroles les souvenirs de son père, – Serge Moati (1903 – 1957), journaliste, résistant, socialiste, – comme dans beaucoup d’écrits de Serge[5], – mais hélas il est vraiment difficile de retrouver des sources sur la vie du père de Serge et de Nine à part cette petite notice biographique dans le dictionnaire biographique Le Maitron on ne trouve guerre de sources scientifiques. J’écris ceci, car j’avais moi-même pour un exposé scientifique recherché des sources pertinentes sur la biographie du père de Serge et Nine – car dans cet exposé j’avais aussi dédié un transparent entier aux « vue de Serge Moati père » sur la Tunisie des années 1940/50[6].
Je finis ce texte en mémoire de Nine Moati, en reprenant une partie de la préface de Nine Moati du roman « les belles de Tunis » de Nine Moati dans une éditions spéciale pour le Maghreb francophone que j’avais acheté durant l’année 2005 à la libraire « Mille feuilles » à la Marsa !
« Préface à la présenté édition
Voir Les belles de Tunis édité en Tunisie me procure une grande émotion, tant j’ai l’impression que les choses rentrent dans leur ordre naturel.
Car c’est d’abord pour répondre aux questions intéressées de mon mari sur mes ancêtres et sur mon pays, que j’ai écrit ce livre. La mémoire, chez nous en Tunisie et dans la plupart des pays méditerranéens, était transmise uniquement par la parole. 0 ‚où le rôle essentiel des conteurs et conteuses, et pas seulement des Milles et Une Nuits. Totalement différente est la conservation de la mémoire dans les pays occidentaux. Ma belle famille, par exemple, gardait des archives remontant au 17‘ siècle et des arbres généalogiques plus nombreux que nos oliviers. Chez nous, rien. Hormis quelques légendes familiales qu’on se racontait sur un ton léger, sans avoir l’air d’y toucher ni de s’apesantir: « Oui, nous avions un grand oncle ministre des finances du Bey qui avait quitté la Tunise en catimini …. Oui, c’est vrai, les Grana (Juifs d’origine livournaise) et les Tounsi ne se supportaient pas; même dans la mort, jusqu’à exiger des cimetières séparés… »
Et puis, on racontait des petites affaires de cœur, des deuils, des mariages, des entrevues, le montant de la dot de la fille Untel… la routine. Mais jamais on ne parlait de ce qu’avait fait l’arrière grand’père ou la cause de sa venue en Tunisie depuis Livourne …
C’est en France que je me suis aperçue que je ne savais rien, mais rien de tout, de mon pays. Alors, je me suis lancée dans de longues recherchs. J’ai eu beaucoup de mal à retrouver des documents pour préparer la première partie, celle qui relate l’instauration du Protectorat français. Ensuite, pour la période commençant en 1900, je me suis empressée de recueillir certains témoignages de survivants de ces années là. Pour la dernière partie, c’est-à-dire celle de la Deuxième Guerre Mondiale et de l’Indépendance de la Tunisie, je n’ai eu qu’à plonger dans mes propres souvenirs et à consulter mes petits agendas rouges avec leur crayon accroché. je me suis souvenue, toute petite fille, de notre installation pendant la guerre dans le hammam de l’avenue de Londres. Pendant que les bombes pleuvaient sur Tunis, nous mangions du couscous en esquissant quelques mouvements de danse orientale … Puis, après, notre villa au Belvédère, les magazines achetés chez Younès avenue de Paris, les surprises parties sur les terrasses qui sentaient bon le jasmin et le fel en bord de me, les baignades à Bikini, le T.G.M.. le Ma’sar, le poisson complet de Bichi, les bonbaloni et les cornets de frites, les frigolos et les cakis, les amandes et les glibettes ….
Je n’ai jamais coupé mes liens avec la Tunisie. J’y reviens très régulièrement comme on revient à maison ….
Nine Moati »
Cette préface dédié aux lecteurs du Maghreb francophone et surtout aux lecteurs tunisiens, écrite il y maintenant presque vingt ans est un véritable document historique qui nous montre à quel point Nine Moati était attaché à sa « Tunisie ». En écrivant ces lettres, je me souviens, qu’à la libraire « Mille feuilles » on me disait que les Moati frères et sœurs étaient parfois de passage à la libraire, – mais personnellement je ne les ai jamais rencontré à la Marsa. Même si je ne les ai jamais rencontrés personnellement ni en Tunisie, ni en France c’est à travers leurs livres qui j’ai découvert une autre image de la Tunisie, – et à travers ces livre j’ai aussi fait la connaissance de « Serge Moati père » le socialiste, – décédé beaucoup trop jeune en Aout 1957.
Le fait que « l’annonce du décès de Nine Moati » m’est parvenue par la Tunisie (par les médias tunisiens) montre à quelle point Nine Moati ne se trompait en écrivant dans les derniers lignes de préface aux lecteurs francophone « Cette nouvelle édition de « Les Belles de Tunis » m’attache encore d’avantage à mon pays, le pays de mon cœur et de ma mémoire. »
Peut-être un jour j’aurais l’occasion de retourner à la Marsa, – de descendre la colline de Sidi Dhriff, de rentrer à la librairie « Mille feuilles », d’acheter le Monde chez le marchand de journaux en proximité de la Gare du TGM, – et j’aurais certainement une pensé pour Nine Moati, la grand sœur courageuse de Serge[7], pour « les belles de Tunis » – et pour ma jeunesse. Quand je lisais «les belles de Tunis », « Villa Jasmin » j’étais un jeune père, avec de petits enfants, auxquels je rapportais toujours des pâtisseries tunisiennes (« tunesische Süßigkeiten) des me séjours professionnels en Tunisie – et depuis le temps a passé – je suis même retourne en Tunisie en 2018 – et mes enfants sont devenues des personnes adultes – mais ils n’ont pas oubliés les « tunesische Süßigkeiten » – les pâtisseries tunisiennes !

Images : Les scan de la couverture des « belles de Tunis », édition spéciale pour le Maghreb francophone, éditions Cérès Tunis avec comme illustration de couverture une aquarelle de l’artiste Victor Sarfati, – ce livre que j’ai acheté en 2005 dans la librairie « Mille feuilles » à la Marsa !
Bibliographie (livre consultés et cités) :
Fottorino, Éric (1995 ) : Mille et un soleil. Paroles du Maghreb en France. Éditions Stock, Paris., ISBN 2-234-04542-8
Moati, Nine (2004) : Les Belles de Tunis. Cérès Editions, Tunis. ISBN 9973 – 19-418-7
Moati, Serge ( 2003 ) : Villa Jasmin, Fayard, le livre de Poche, ISBN 2-253-10851-0.
Tselikas, Effy ; Hayoun, Lina (Eds.),(2004): Les lycées français du soleil. Creusets cosmopolites du Maroc, de l’Algerie et de la Tunisie. Éditions autrement, Paris, ISBN 2-7467-0435-8
Christophe Neff, écrit durant le week-end de pente cote 2021
Publié le lundi 24.05.2021 à Grünstadt
[1] Avis de décès, paru le 7. Mai 2021 sur dansnoscœurs.fr
[2] Entre autre sur le site tunisiens Kapitalis « Décès de Nine Moati : Les « Belles de Tunis » en pleurs » et sur la page facebook du Lycée Carnot de Tunis dans le post « Nine Moati nous a quittée hier ».
[3] Apparemment l’article « « Portraits de mon père » de Félix Moati » sur le site « Véronique Chemla Informations et analyses de géopolitique, sur l’antisémitisme, la culture, les Juifs, le judaïsme, Israël, l’Histoire et l’aviation » est le seul media français que mentionne le décès de Nine Moati.
[4] Voir la critique de « Serge Koster » « Nine Moati et “ les Belles de Tunis “ » dans le Monde en mars 1983.
[5] Voir aussi « Serge Moati : „Le jour où mon père est mort“ »
[6] Exposé « Incendies de forêts, changements climatiques, paysages et révolutions – une vue virtuelle sur une Tunisie qui change » tenu pendant la Conférence « II ème symposium international sur le thème : Territoires, Changements Globaux et développement durable. Hammamet du lundi 12 au samedi 17 novembre 2018 » dont je parle dans le billet «Impressions du « Deuxième Symposium International de l’AGT : « Territoires, Changements globaux et Développement Durable», 12-17 novembre 2018, Hammamet –Tunisie ».
[7] Cette phrase parvient d’un Interview de Serge Moati dans Paris Match « Ma grande soeur, si courageuse, m’emmène à Paris où nous habitons ensemble chez des gens. La vie n’est pas facile : on passe d’une existence bourgeoise à la galère sans le sou » déjà mentionée plus haut (Serge Moati : „Le jour où mon père est mort“).
Le Monde a supprimé le format PDF du journal numérique. J’avais déjà reçu un email annonçant la suppression du format PDF du journal papier il y a quelques semaines, mais apparemment je n’avais pas bien compris ce que cette annonce entraîne comme conséquences ! Eh bien en voulant me « charger » le Monde du week-End du 8 Mai 2021 pour mon archive personnelle, je me rends compte que désormais mon abonnement numérique avec lequel je lisais plus ou moins quotidiennement une partie du Monde – et je sauvegardais le reste en copie PDF pour le lire pendant le week-end suivant, - tout cela prend donc fin. J’ai contacté le service client du Monde et reçois comme réponse un petit courrier dont je reproduis ici une « capture d’écran » - eh bien oui le Monde abandonne le format PDF du journal papier, - pour lutter contre la diffusion gratuite du Journal. Je reprends la citation exacte « Nous regrettons de devoir prendre une telle décision, mais la lutte contre la diffusion gratuite du travail des 500 journalistes de la rédaction est un impératif pour notre collectivité » du courrier reçu !

Je suis un peu étonné car j’ai des abonnements semblables chez les hebdomadaires allemands « der Spiegel » et « die Zeit » - mais apparemment « la fraude numérique » ne semble guère être un problème pour ces « poids-lourds » de la presse écrite allemande. Cette fraude existe certainement aussi en Allemagne mais je pense que ceci est pris en compte pour atteindre une portée journalistique (Publizistische Reichweite[1]) plus large et ainsi aussi augmenter les revenus publicitaires.
A part ma surprise personnelle, l’annonce du Monde de mettre fin au format PDF de son quotidien papier ne semble guère avoir produit de réactions médiatiques, à part l’article « Le Monde met fin au format PDF de son quotidien papier pour lutter contre le partage de contenus » sur mind.media (article que je n’ai pas lu car accès restreint pour abonnés du site) je n’ai trouvé aucune réaction sur la toile francophone. J’en déduis que pour les médias francophones la disparition du Monde papiers PDF était un « non évènement ».
Donc après avoir subi le mauvais coup de la suppression des blogs abonnés du Monde.fr durant le printemps 2019 voici une nouvelle déception avec le Monde. « Paysages » faisait partie de blogs abonnés du Monde jusqu’à leur suppression en mai 2019 – et cette suppression assez brusque motivée par des raisons techniques m’avait pris par surprise – et j’avais même dédié deux billets[2] à cette suppression brutale et j’ai remis paysages sur rail chez l’hébergeur wordpress.com avec l’article « Nouveau départ pour le blog paysages ».
En plus la ligne éditoriale du Monde m’intrigue de plus en plus. Par exemple la couverture des mouvements des gilets jaunes par le Monde n’avait aucun recul journalistique, - lisant les reportages d’Aline Leclerc on avait de plus en plus le sentiment que cette journaliste du Monde était devenue une sorte de porte-parole officieuse des gilets jaunes.
Autre exemple, cet « anti-macronisme » primaire qu’on peut malheureusement trouver dans nombreux articles sur la politique intérieure! En lisant certains articles du Monde on a l’impression que Macron est responsable de tous les malheurs de la France, - même les « humeurs » de la météo semblent dépendre de Macron – les chaleurs estivales deviennent insupportables, - c’est certainement Macron le responsable. Il y trop de neige en hiver c’est certainement Macron le responsable,- et si par hasard il n’y avait pas assez de neige en hiver c’est encore Macron le responsable. C’est un peu ce que je ressens en lisant les pages de politique intérieur dans le Monde - Macron semble faire la pluie et le beau temps sur les paysages de France !
Malgré cette énième déception[3] avec le Monde je reste abonné, je ne pense même pas à me désabonner du Monde. Dans ce contexte, je pense avec un léger sourire aussi aux commentaires des abonnés du Monde, qui menacent régulièrement dans leurs commentaires d’articles de se désabonner, mais qui finalement restent fidèles à leur « journal de référence ». Certainement pas tous, - mais on retrouve ces mêmes « noms de plumes » dans les commentaires et on se dit que, finalement ils ne se sont donc pas désabonnés, ou peut-être qu’ ils sont revenus après avoir pris un congé provisoire dans leur abonnement.
Et précisions oblige, à la grande différence de la presse allemande écrite, – la production de commentaires sous les articles du Monde est réservé aux seuls abonnés du Monde. D’ailleurs le Spiegel essaye en ce moment d’évoluer vers le Modèle le Monde, - de plus en d’articles sont seulement « commentables » par les abonnés du Spiegel.
Le Monde depuis mon enfance , c’est plutôt un environnement naturel dans lequel j’évoluais. Les lectures du Monde avec mon grand-père tant à la « L’Oliveraie[4]» a l’impasse de Pins à Aubord qu’à la Griffoulière à Port Leucate[5] ceci a certainement débuté à neuf ou dix ans, donc apparemment en 1974. Le premier évènement de politique internationale que je suivais et que j’essayait de comprendre par la lecture du Monde, fut la Révolution des Œillets au Portugal pendant le printemps 1974. En 1974 je m’en doutait pas encore, que je travaillerai un jour dans ce pays au bord de l’Atlantique, aussi bien sur la Costa Vicentina[6] pour une partie de relevées de terrain pour ma thèse de doctorat (durant les années 1990) , – et depuis 1999, donc plus de vingt ans des travaux de recherches sur l’archipel des Açores, principalement sur l’île de Faial[7].
Et plus tard pendant mes études à l’université de Mannheim, je passais prendre le Monde a la Gare de Mannheim, et les week - ends le magazine « Jeune Afrique », et vingt-ans plus tard je descendais la colline de Sidi-Dhrif à la Marsa Gare (La Marsa Plage) pour chercher mon « Monde » chez le marchand de journaux en face de la gare du TGM[8] ! Donc une longue histoire, je dirais presque familiale que j’entretiens avec le Monde depuis plus de 45 ans.
Donc cela me semblait plus au moins être une évolution naturelle que je me suis abonné à la version numérique du Monde qui incluait le PDF du journal « papier » au début des années 2000. Rien de comparable aux sentiments que Sabine Aussenac décrit dans son petit texte « Le jour où je me suis abonnée au Monde », - l’abonnement au Monde, pour moi-personnellement c’était plutôt une évolution naturelle, - et certainement pas la découverte d’un nouveau Monde, car ce Monde je le connaissais depuis mon enfance.
Reste que maintenant, pour sauvegarder le Monde des livres pour mon archive personnelle, - ce qui se faisait en un clic et quelques secondes, - cela me prend maintenant 3 à 4 minutes. Cette manœuvre me prend du temps. Je prends acte de ce changement de l’environnement du Monde, et je pense que peut être écrire un récit, un véritable récit, un livre comment j’ai découvert le Monde avec le Monde, et comment le Monde m’accompagnait pendant mes pérégrinations à travers le Monde[9], [10] ce serait un jour un défi bienvenu pour le jour où j’aurai entamé ma retraite, ce qui devrait être le cas dans à peu près dix ans[11]!
Livres et autres sources consultées :
Fottorino, Éric (2012) : Mon tour du « Monde ». récit. Paris, Gallimard, ISBN 978-2-07-013419-9
Saramago, José (2003): Pérégrination portugaises. Traduit du portugais par Geneviève Leibrich. Paris, Éditions du Seuil, ISBN 2-02-047424-7
Christophe Neff, Grünstadt Mai 2021
[1] Pour la « publizistische Reichweite » du Spiegel, voir par exemple « Reichweite des Nachrichtenmagazins Der Spiegel in den Jahren 2004 bis 2020“
[2] Voir les articles « La fin annoncée des blogs abonnées du Monde.fr, la fin du blog paysages sur les blogs leMonde.fr » et « La fin du blog paysages sur les blogs LeMonde.fr – Das Ende des Blog « paysages » auf den Blogs von Le Monde.fr ».
[3] Voir aussi les articles : « Blogostatistique 75.000 » et « Blognotice 11.05.2013: réactions à la Blogostatistique 75.000 ».
[4]„L’Oliveraie“ ou „L’olivette“ ainsi mes grand parents avait désigné la petit maison aux « Impasse des Pins » à Aubord, qui ils avaient achetée après avoir habité un certain temps au « château d’Aubord » - la grande villa du domaine St. Jean à Aubord, avec son parc majestueux, qui d’ailleurs existe encore de nos jours. (Voir aussi « Blognotice 25.04.2015: premières floraisons d’Arbre de Judée à Grünstadt dans la Unterhaardt »)
[5] Mes grands-parents ont acheté une villa à Port Leucate en 1968 dans la résidence de La Griffoulière , voir aussi « Blognotice 7.08.2013: Les cigales de Port Leucate ».
[6] Voir aussi : « Quelques remarques sur Thalassa à Lisbonne (émission du 11.9.2009) et la littoralisation du Cap Saint – Vincent (Cabo de São Vicente) »
[7] Voir aussi : « Souvenirs de vingt ans de voyage de recherche à Capelo (Île de Faial/Açores) »
[8] Voir aussi: « Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir »
[9] « Pérégrinations à travers le Monde » ceci ressemble un peu à « Pérégrinations portugaises» le titre français du récit de José Saramago « Viagem a Portugal », traduite du portugais par Geneviève Leibrich !
[10] Dans ce contexte je me souviens de la formidable lecture du livre « Mon tour du Monde » de Éric Fottorino, un des anciens directeurs en chefs du Monde, que j’ai lu il y exactement neufs ans en Mai 2012!
[11] L’Age de retraite légale pour la classe d’âge né en 1964 et les classes d’âge plus jeunes est de 67 ans actuellement en Allemagne !