Depuis quelques jours, les Sternbergia lutea — aussi dénommées Sternbergia jaune ou Crocus d’automne — ont commencé à fleurir chez moi, à Grünstadt, dans l’Unterhaardt. En fait, j’ai planté il y a plus d’une dizaine d’années quelques bulbes de Sternbergia lutea dans mon jardin, et depuis, ils se sont disséminés un peu partout[1]. Ainsi, de début septembre à début novembre, on trouve toujours ici et là une touffe de Sternbergia lutea, qui embellit les couleurs de l’automne dans les environs proches
L’été se termine doucement, et l’automne commence. L’un des livres qui m’a accompagné pendant une grande partie de l’été fut certainement le Dictionnaire amoureux de Pouchkine d’André Markowicz. Quelle lecture ! Pierre Assouline en a déjà écrit une remarquable critique sous le titre « Pouchkine, c’est la Russie », et en effet, presque tout est dit sur le livre[2]. Je n’ai donc pas grand-chose à y ajouter. Markowicz nous étale un immense panorama — un paysage littéraire, une immense géographie littéraire de la « Russie éternelle ». On y retrouve aussi bien les décabristes, Nicolas Ier de Russie ainsi que la Russie du nouveau tsar Vladimir Poutine, et même les Moroschkas ont eu droit à un petit chapitre.
J’avais déjà comparé le tsar Poutine à Nicolas Ier de Russie dans un billet écrit en décembre 2013 (« Blognotice 22.12.2013 : De Dostoïevski à Mikhaïl Khodorkovski »). Après la lecture de l’ouvrage de Markowicz sur Pouchkine, je pense ne pas m’être trompé avec cette comparaison osée écrite en décembre 2013. En lisant André Markowicz, j’ai souvent eu l’impression que la « Russie profonde », depuis la mort de Pouchkine, ne semble pas avoir beaucoup changé : censure, déportation en Sibérie, guerres permanentes — tous les fléaux du règne de Nicolas Ier de Russie sont de nouveau en vogue dans la Russie poutinienne.
On apprend aussi beaucoup sur l’auteur, André Markowicz : ses traductions littéraires, son parcours de traducteur. Et surtout, ce livre le « Dictionnaire amoureux de Pouchkine » est un jardin merveilleux dans lequel Andre Markowicz nous invite à découvrir, à redécouvrir les vers et poèmes de l’œuvre de Alexandre Pouchkine.
Les images du Biafra ne m’ont jamais quitté. Elles se sont imprimées dans ma mémoire comme un cauchemar. J’ai une relation très spéciale avec les enfants du Biafra, que j’ai décrits dans un article de mon blog Paysages intitulé « Das Biafrakind (l’enfant du Biafra) » en janvier 2010. Pendant des années, ce fut l’un des textes les plus lus de mon blog, que j’alimente depuis plus de seize ans. Et les voilà de retour, ces images. Ce sont des images de la faim. Elles me rappellent le poème « Christmas in Biafra » de Chinua Achebe, écrit en 1969 pendant la guerre du Biafra.
Aujourd’hui, samedi 26 juillet 2025, l’hebdomadaire allemand Die Zeit publie l’article intitulé « So sieht Hunger aus » (traduction : « Voici à quoi ressemble la faim », C. Neff) de Malin Schulz[1]. Rien à ajouter aux mots de Malin Schulz, ni à la photographie de l’enfant souffrant de faim, prise par le photojournaliste palestinien Ali Jadallah. Peut-être Die Zeit aurait-il pu publier une version internationale en anglais du texte !
En utilisant la faim comme arme contre les Gazaouis, le gouvernement de Benjamin Netanyahou ne combat pas le terrorisme, ne libère pas les otages détenus par le Hamas, et ne renforce pas la sécurité d’Israël. Au contraire, ces actions sapent les fondements de l’humanité et menacent les valeurs démocratiques d’Israël, telles que l’État de droit et la séparation des pouvoirs, mettant en péril le rêve d’un Israël laïque et démocratique.
Concernant la reconnaissance de la Palestine par la France, comme le propose le président Emmanuel Macron, je partage l’avis d’Hubert Védrine publié dans une interview du Monde : « Reconnaissance de la Palestine : pour Hubert Védrine, « il devenait déshonorant de ne rien faire[2].
En tant que blogueur, je ne peux pas résoudre le conflit israélo-palestinien. J’espère simplement qu’un jour Israël et la Palestine trouveront la paix. Il est temps de mettre fin à la logique destructrice de ces guerres et des massacres sans fin[3]. J’espère aussi qu’Israël résistera aux tendances autoritaires qui menacent ses fondements démocratiques.
Et naturellement, Israël a le droit de se défendre, de mener une guerre contre le Hamas et autres groupes terroristes. Mais en ce moment, on a bien l’impression qu’Israël ne mène pas une guerre contre le Hamas, mais contre la population entière de Gaza. Et j’espère qu’Israël sortira vainqueur de cette terrible épreuve en restant une démocratie libérale.
Christophe Neff, écrit le Samedi 26.07.2025 à Grünstadt, publié le 27.07.2025
Letzten Freitag, also Freitag den 11.07.2025, war so ein Tag, an dem mir die Komplikation mit der Mitterrandschen Krankheit, wieder einmal zu schaffen machte. Hin und wieder gibt es solche Tage. Es war auch der Tag, an dem sich der Beginn des Massakers von Srebrenica zum dreißigsten Mal jährte. Eine offene Wunde im Herzen Europas. Sie klafft immer noch tief und bedrohlich. Als es geschah, war ich noch ein junger Mann, Assistent für Geographie am Lehrstuhl für Physische Geographie und Länderkunde von Professor Frankenberg an der Universität Mannheim. Ich konnte es damals kaum fassen, als man erfuhr was geschah, – und letztlich kann ich es bis auf den heutigen Tag nicht fassen – wie konnte ein solches Verbrechen, ein Völkermord mitten in Europa geschehen? Als ich meine Stelle als „Rat“ an der damaligen Universität Karlsruhe (TH), dem jetzigen KIT antrat, fragte ich manchmal die Studierenden meiner Lehrveranstaltungen was sie mit dem Namen Srebrenica anfangen können. Da waren ja gerade mal zehn, oder etwas mehr Jahre nach dem Massaker durchs Land gegangen. Aber Srebrenica, das Massaker von Srebrenica, das war wie ein ferner unbekannter Planet, von denen die meisten der damaligen Studierenden gar nichts wussten. Heute wage ich gar nicht mehr zu fragen. Seit diesen Jahren, habe ich fast zu jeden Julibeginn Gedichte auf loses Papier über das unfassbare geschrieben. Die meisten dieser losen Blätter sind inzwischen verloren gegangen oder im Altpapier gelandet. Dieses Jahr habe es ich erst wieder auf ein loses Blatt geschrieben, – aber diesmal war ich dann doch so geistesgegenwärtig, dass ich es in eine Worddatei übertragen habe. Vielleicht werde ich es hier im Blog einmal veröffentliche – oder es erscheint im Gedichtband an dem ich schon Jahrzehnte, ja seit meiner Jugendzeit arbeite. „Stille – 30 Jahre danach – weinen die Gräber in Srebrenica – immer noch stumm“ – so lautet der Titel des unveröffentlichten Gedichtes.
Ja, und diesem selben Tag, in dem ja auch an die Opfer von Srebrenica im deutschen Bundestag gedacht wurde, – da wurde die Richterwahl zum Bundesverfassungsgericht im Bundestag kurzfristig abgesagt. Damit erreicht die Causa „Frauke Brosius – Gersdorf“ ihren vorläufigen Höhenpunkt. Ich schreibe vorläufigen Höhepunkt, weil das Ganze noch andauert und niemand richtig weiß, wie das ganze Enden wird. Wäre ich Hochschuljurist, hätte ich bestimmt die von den Strafrechtsprofessoren Susanne Beck und Alexander Thiele, sowie dem Verwaltungsrechtler Stefan Huster intitierte „Stellungnahme zur Causa „Frauke Brosius-Gersdorf“ unterschrieben[1]. Aber ich bin ja nur ein Hochschulgeograph. Aber betroffen macht mich das Ganze schon. Es ist schon mehr als befremdlich zu sehen, was für eine „Kampagnenmacht“ die fundamentalistische Rechte schon heute besitzt. Man könnte fast meinen, dass es in Zukunft für liberale Richter sehr schwer werden wird, oder fast gar unmöglich werden wird Richter oder Richterin am Bundesverfassungsgericht zu werden. Offensichtlich ist aber auch, – und dies wurde schon bei der Kanzlerwahl am 6 Mai 2025 sichtbar, – in der CDU – Bundestagsfraktion gibt es eine starke Minderheit die mit der jetzigen schwarz-roten Koalition unter dem Kanzler Merz fremdelt, – ja da gibt es bestimmt einige Abgeordnete, die würden eine CDU Minderheitsregierung, die von der AFD geduldet wird bevorzugen. Eigentlich müsste man dazu einen eigenen Blogbeitrag schreiben. Abschließend kann ich nur sagen, dass ich den Mut und die Entschlossenheit von Frauke Brosius-Gersdorf bewundere.
Christophe Neff, Grünstadt im Juli 2025 (19.07.2025).
P.S. Zur Causa „Frauke Brosius-Gersdorf“ wird viel geschrieben. Besonders lesenswert erscheint mir der Meinungsbeitrag von Armin Nassehi im Montagsblock/332 denn ich erst zweit Tage nach Verfassens dieses Blogbeitrages über meine Freitagsgedanken entdeckte.
Décidément la canicule transforme le « Oberrheingraben » en véritable fournaise[1]. Pour une fois, qu’on aurait pu visiter la Fête de la musique à Wissembourg ! Mais cette chaleur estivale précoce me semblait pas trop invitant pour passer l’après midi et la soirée à Wissembourg. J’aurais en plus pu chercher les livres pour ma collection de la pléiade chez Willy Hahn dans sa belle petite libraire « à livre ouvert ». J’ai donc passé cet après midi avec la lecture – et je me suis plongé dans le « Dictionnaire amoureux de Pouchkine » de André Markowicz que j’avais découvert grâce au billet « Pouchkine, c’est la Russie » de Pierre Assouline dans la République des livres. C’est le premier dictionnaire amoureux que je lis en version epub, – mais le manque de place dans ma bibliothèque m’oblige de plus en plus d’acheter et de lire de livres électroniques[2] ! Je me plonge donc dans le Monde de Pouchkine, pense au Monde de Eugène Onéguine, je me souviens de l’opéra de Piotr Ilitch Tchaïkovski, la version allemande Acte II, Scène 2: Aria. „Wohin, wohin seid ihr entschwunden“ de l‘aria de Lenski interprete par Fritz Wunderlich. Je croise le monde des décabristes, les tableaux de Ivan Aïvazovski, la mer… partir vers la mer en villégiature pour échapper à cette chaleur lourde du « Oberrheingraben », ou vers les hauteurs en Forêt Noire ou dans le Vosges avec quelques livres à bord. On peut toujours rêver ….. mais je n’ai toujours pas dépassé la lettre A.
Mais la réalité ne se laisse guerre tromper,- je pense avec tristesse à la poète iranienne Parnia Abbassi morte sous les bombes de la première attaque israélienne sur Téhéran[3]. Les victimes de la guerre ce sont toujours les innocents. Il y une petit notice dans la wikipedia.nl sur la vie et l’œuvre bien trop courte de Parnia Abbassi[4]. Je continue mes lectures du Samedi, Pouchkine d’une part et la Mage du Kremlin d’une autre part. Il m’arrive assez souvent de lire plusieurs livres à la fois. Et surtout je ne change pas le sort d’événements géopolitiques. Mais je pense souvent aux habitants des villes iraniennes. Ils sont les victimes d’un régime sanguinaire, – et maintenant en plus ils doivent subir les bombardements aériennes sans aucune protection contre les attaques aériennes…
Je reviens à mes lectures du Samedi, – je pense et j’espère qu’un jour le Nationaltheater Mannheim, va reprendre les Opéras russes ……j’aimerais bien un jour assister à Eugène Onéguine.
Je pense aussi que la traduction française d’Eugène Onéguine par André Markowicz n’existe pas en version epub. C’est dommage, j’aurais bien aimeé de la lire. Et dans ma collection « la Pléiade » il me manque les L’œuvres de Michel Lermontov et d’Alexandre Pouchkine. Et il me semble bien que dans ce volume de la Pléiade (Bibliothèque de la Pléiade, n° 245) il manque Eugène Onéguine. Je n’ai pas encore fini la lettre A, mais j’ai sauté quelques pages pour lire le chapitre sur Eugène Onéguine dans le « « Dictionnaire amoureux de Pouchkine » de André Markowicz, – et je pense que déjà ce chapitre est une invitation a se procurer ce livre. Au moins pour les amis de la littérature russe !
Bibiliographie :
Da Empoli, Giuliano (2022) : Le mage du Kremlin. Roman. Paris, 2022, Éditions Gallimard, 21 mars 2022, ISBN 978-2-07295819-9
Ein Klavier steht in der Trümmerwüste, – ein paar Löwenzahnblüten schimmern gelb im grauen Schutt, – und dann erklingt eine Stimme und man hört die Dichterliebe, die Worte Heinrichs Heine in der Vertonung von Robert Schumann …..
(Heinrich Heine, Buch der Lieder, Lyrisches Intermezzo , Hamburg 1827, Hoffmann und Campe)
So stellte ich mir manchmal als Jugendlicher das Kriegsende im Mai 1945 vor. Bildlandschaft ähnlich der Bilder aus dem Film „zwischen Gestern und Morgen“ von Harald Braun, der ja tatsächlich im Frühjahr des Jahres 1947 in den Trümmerlandschaften der Stadt München gedreht wurde. Oder wie die Trümmerlandschaften Berlins im Wolfgang Staudte Film „die Mörder sind unter uns“. Aber so hat es das wahrscheinlich nie gegeben, wobei selbst das nicht ganz unmöglich gewesen wäre …..
Bei den Schramms in Saulgau in Karlstraße gegenüber dem Bahnhof stand wohl 1945 ein Klavier im Hause. Aber Schuhmann Liederzyklus „Dichterliebe“ hat man wohl nicht darauf gespielt. Saulgau war vom Bombenkrieg quasi verschont geblieben. Trümmerlandschaften gab es dort nicht. Die gab es in Ulm und Friedrichshafen. Saulgau war ein kleines oberschwäbisches Städtchen voller Flüchtlinge im Mai 1945. Das große Sterben war vorbei, – Endlich ! Und in der Karlstraße gegenüber dem Saulgauer Bahnhof hoffte man, dass irgendwann die Männer der Neffs und der Pischls, die Brüder und Söhne der Familie zurück kommen würden. Dass der Krieg verloren war, das wusste man in meiner Familie seit Stalingrad[2]. Oder man hat es geahnt. Das habe ich als Kind, als sogenannter Kriegsenkel, selbst mitbekommen. Ich habe über diese Zeit schon in einem Buchkapitel in einem Zeitzeugenbuch über die Zeit des Zweites Weltkrieges in Bad Saulgau berichtet[3]. Die Schatten des Weltkrieges wirkten bis in meine Kindheit nach. Nicht nur in meiner Familie, denn ich begegnete diesem Schatten während meiner Kindheit in der Raumschaft Schramberg überall. Darüber habe ich auch mehrfach schon in diesem Blog berichtet[4]. Im französischen Teil meiner Familie hat man im Mai 1945 vor allem gehofft, dass Libéro Casciola , ein Cousin meines Großvaters aus der deutschen Deportation lebend nach Hause kommen würde. Meine französischen Großeltern hofften das eigentlich bis an ihr Lebensende. Aber Libéro kam nie zurück[5]. Und meine Großmutter hoffte, natürlich inständig, dass der Krieg im Fernen Osten, in Indochina zu einem Ende kommen würde, – und ihr Bruder Victor die japanische Kriegsgefangenschaft überleben würde. Ja, und er kam dann auch nach der Kapitulation Japans im August 1945 stark abgemagert aber wohlbehalten zurück. Im Mai 1945 hatte man in Frankreich sehr viele Hoffnungen in die neue aus der Resistance und dem Gaullismus gewachsene neue IV Republik gesetzt[6]. Aber diese neue IV Republik scheiterte an ihren inneren Widersprüchen und vor allem an der Zukunft des „Empire colonial français“. Das wusste man aber damals im Mai 1945 noch nicht. Die Ereignisse von Sétif in Algerien im Mai 1945 wurden im französischen Mutterland kaum wahrgenommen. Ich selbst habe davon erst Ende der 1980er Jahren als Student in einem der Romanistik Kurse von Mireille Zimmermann an der Universität Mannheim von diesen tragischen Ereignissen erfahren. Sétif, das war wohl der Anfang vom Ende des „Empire colonial français“ – des französischen Kolonialreiches. Für Frankreich waren mit dem Ende des zweiten Weltkrieges die Kriege nicht vorbei. Das ist so in Deutschland auch kaum bekannt. Während der Indochinakrieg im Wesentlichen die Sache von „Kolonialtruppen“ und der Fremdenlegion war, – wurde Frankreich vom Algerienkrieg, – den sogenannten „événements d’Algérie“ quasi zerrissen. Im Gegensatz zum Indochinakrieg und den anderen Kolonialkriegen, wurden in Algerien auch systematisch französische Wehrpflichtige in den Krieg eingezogen. Damit hatte der Krieg wieder Einzug in viele französische Familien gefunden.
Die IV Republik ist letztlich am Algerienkrieg zugrunde gegangen. Auch in meiner französischen Familie haben diese „“événements d’Algérie“ tiefe Spuren hinterlassen. Der Krieg als stetiger Begleiter des Tagesgeschehens in Frankreich endete erst mit den Verträgen von Evian 1962 und der algerischen Unabhängigkeit. Im Mai 1945 haben die Menschen beidseits des Rheines wohl einfach gehofft, dass bessere Zeiten anbrechen, – die Kriegsgefangenen und Vermissten wieder nach Hause kommen, die Familien wieder zueinander finden. Dass das „Sterben“ und das „Morden“ endlich aufgehört hatte.
Zum 80 Jährigen Kriegsende in Deutschland gab es wieder eine Vielzahl von Texten in den Medien, – von denen ich wahrscheinlich die wenigsten gelesen habe, wobei mich vor allem der Text von Susanne Beyer „Eine Suche in der Vergangenheit und was sie mit mir macht“ im Spiegel[7] und der Radiobeitrag „Das Kriegsende 1945 im Familiengedächtnis: Die Geschichte von Opa „Pépé Robert““ von Marie – Christine Werner sehr bewegt haben[8] . Die Lektüre von Susanne Beyers Text hat mich dann auch dazu veranlasst, mir ihr Buch „Kornblumenblau“ zu kaufen.
Sehr bewegt hat mich auch der Text „den Hass entlarven“ von Andreas Funke[9], der in der Rheinpfalz, sprich der Regionalausgabe „Unterhaardter Rundschau“, der am Samstag, den 10. Mai veröffentlicht wurde – und hier vor allem der Satz „Ich bin Jahrgang 1962, großgeworden mit Geschichten vom Krieg, fast damit überfüttert worden“[10]. Ich bin zwar Jahrgang 1964 aber letztlich war es bei mir ähnlich. Der Krieg war in meiner Kindheit die ich vor allem in der Raumschaft Schramberg, aber auch in Saulgau, Eckbolsheim einem Vorort von Strasbourg und Aubord in Südfrankreich verbrachte überall, – da waren die Erzählungen aus dem Familien – und Freundeskreis, die Erzählungen der Schulkameraden – das Versehrtenschwimmen im Schwimmbad, die Suchmeldungen des roten Kreuzes, die noch hier und da an manchem Kaufhausschaufenster, beim örtlichen Friseur und in den Amtsstuben klebten. Manchmal hatte ich als Kind das Gefühl als wäre der Krieg ein dunkler Schatten über den man durchaus im privaten spricht, aber über den in der Öffentlichen Wahrnehmung kaum gesprochen wurde. Pazifist war ich im Gegensatz zu Andreas Funke nie. Davor hatte mich schon die französische Familiengeschichte bewahrt. Ohne Waffengewalt, – ohne Resistance und alliierte Landung in der Normandie – hätte es niemals eine „Liberation“ – eine Befreiung von den Schrecken der Naziherrschaft gegeben. Weder in Frankreich noch im Rest Europas. Folglich habe ich mich während des Grundwehrdienstes in der Luftlandebrigade 25 im Sommer 1985 in Calw zum Reserveoffizier ausbilden lassen[11], und danach eine Vielzahl von Wehrübungen abgeleistet bis ich meine Uniform und meine Ausrüstungsgegenstände im Oktober 2021 abgegeben habe[12].
Jeden Tag wenn ich aufstehe, schaue ich aus dem Fenster und Blicke in die aufgehende Sonne über dem Odenwald. Und seit Februar 2022 lese ich fast jeden Morgen von Luftangriffen auf die Ukraine. Auch die letzte Nacht gab es wieder Tote in Kyjiw durch russische Raketen und Drohnen. Der Krieg ist wieder nähergekommen. Wir hatten in (West)-Deutschland seit dem Ende des zweiten Weltkrieges sehr viel Glück von den ganzen Kriegen, die es seit Ende des zweiten Weltkrieges überall auf der Welt gab, nie direkt oder indirekt betroffen zu sein. Das ändert sich gerade. Die Zeit der großen Sorglosigkeit ist vorbei. Der Krieg tobt ein paar hundert Kilometer vor unserer eigenen Haustür und fordert jeden Tag seine Opfer. Man kann nur hoffen, dass dieser Krieg bald ein Ende findet, und die Ukraine als souveräner Staat und werdende Demokratie überlebt. Denn sollte die Ukraine nicht überleben, dann wird der Krieg uns in Deutschland mit fast unausweichlicher Sicherheit auch noch erreichen.
Blick auf den Windpark Dirmstein-Groß-Kleinniedesheim-Heuchelheim 22.12.2024
Gestern war der kürzeste Tag des Jahres, die Wintersonnenwende. Von nun an werden die Tage wieder länger und die Nächte kürzer. Es beginnt auch die Zeit der Raunächte. Urs Faes hat ein schönes Buch über die Raunächte im Kinzigtal verfasst, welches ich schon vor Jahren gelesen habe. Das Buch hatte mir damals gut gefallen, weil ich selbst biographische Verwurzelungen und Erinnerungen im Kinzigtal habe, und weil Faes da eine schöne Geschichte geschrieben hatte[1]. Urs Faes hat auch ein beeindruckendes Buch über seine Prostatakrebserkrankung und die daraus folgende Strahlentherapie verfasst. Halt auf Verlangen heißt dieses Fahrtenbuch durch die Erinnerung an frühere Lebenswelten, Kindheit, Jugend, Liebe, Alter, Krebs und Strahlentherapie[2]. Ich habe dieses Buch in diesem Herbst gelesen. Ich leide an der gleichen Krankheit wie Urs Faes , – ich nenne die Krankheit oft „la maladie de François Mitterrand – die Krankheit François Mitterrand[3]“ – aber im deutschsprachigen Raum können wohl nur Mitterrandexperten, Onkologen und Urologen damit etwas anfangen. Tatsächlich ist mir die Krankheit zum ersten Mal über den Weg gelaufen als man in Frankreich plötzlich über die zu Anfangs rätselhafte Krankheit des alten Präsidenten öffentlich diskutierte. Damals war ich noch ein junger Mann. Das mich dieser Krebs irgendwann selbst auch tangieren könnte, das konnte ich mir damals nicht vorstellen. Inzwischen habe ich die sechzig überschritten, – wobei ich die Diagnose schon mit neunundfünfzig Jahren erhielt. Laut dem „Leitlinien Programm Onkologie – Prostatakarzinom“ beträgt das „Mittel des Erkrankungsalters in Deutschland 72 Jahre“ (S.23)[4]. Ich gehe wahrscheinlich schon seit über zwanzig Jahren zum Urologen zur Prostatakrebsfrüherkennung. So wurde das Karzinom dann auch im Winter/Frühjahr 2024 entdeckt. Die Prognose ist an für sich gut, aber eine gute Prognose, verhindert auch keine Komplikationen. Strahlentherapie wie sie Urs Faes schildert, davon blieb ich erst mal verschont. Wie schon in der „Blognotice 20.10.2024 : Port Leucate octobre 2024“ beschrieben unterzog ich mich im letzten Sommer einer radikalen Prostatektomie. Sehr selten kann es zu nach einer radikalen Prostatektomie zu postoperativen Komplikation kommen. Das habe ich in den letzten Wochen erlebt. Mein Büro am IFGG – KIT habe ich seit Anfang November nicht mehr gesehen. Stationäre Aufenthalte am Klinikum Worms, wechselten sich mit Phasen im Krankenzimmer zuhause in Grünstadt ab. Zuhause in Grünstadt kann ich von unserem Balkon auf die Windräder in der Ferne am Horizont schauen. Ich habe die Windräder auch schon vor meiner Krankheit aus den verschiedenstem Blickwinkeln photographiert. Es handelt sich um die Windräder des „Windpark Dirmstein-Groß-/Kleinniedesheim-Heuchelheim“ die sich rund um die A 61 gruppieren. Es sind richtige Landschaftmarker geworden, man kann die Schatten der Windräder auch auf Googlearth erkennen. Das langsame Drehen der Räder im Wind, – erinnert mich manchmal an die klirrenden Fahnen in Hölderlins Gedicht „Hälfte des Lebens“. Seit ein paar Tagen habe ich das Gefühl, dass es wieder aufwärts geht. Ich denke auch an die Weihnachtszeit meiner Kindheit, aber das werde ich irgendwann in einem eigenen Beitrag beschreiben.
Ich stehe am offenen Fenster und beobachte das auf und ab der „Windflügel“ in der Ferne und rezitiere Hölderlins „Hälfte des Lebens“[5]. Ich halte es für einer der schönsten Gedichte der deutschen Sprache. Aber wer kennt heute noch Hölderlin ?
Hälfte des Lebens
Mit gelben Birnen hänget Und voll mit wilden Rosen Das Land in den See, Ihr holden Schwäne, Und trunken von Küssen Tunkt ihr das Haupt Ins heilignüchterne Wasser.
Weh mir, wo nehm’ ich, wenn Es Winter ist, die Blumen, und wo Den Sonnenschein, Und Schatten der Erde? Die Mauern stehn Sprachlos und kalt, im Winde Klirren die Fahnen. (Friedrich Hölderlin 1804)
La mort subite d’Alexeï Navalny[1] m’avait tellement ému, que j’avais écrit le billet « C’était vendredi, le 16 février 2024 ……. ». Le poème « Maria » que je dédie à Maria Kalesnikava, qui a disparu quelque part dans un « goulag » en Biélorussie, est aussi un poème écrit pour tous les détenues des goulags en Russie, Biélorussie, en Chine, en Corée du Nord. La situation des « dissidents », des prisonniers politiques me rappelle parfois les paroles de la chanson « Diego libre dans sa tête[2] » de Michel Berger !
« Derrière des barreaux
Pour quelques mots qu’il pensait si fort
Dehors
Oui dehors, il fait chaud
Et des milliers d’oiseaux s’envolent
Sans effort
Quel est ce pays
Où frappe la nuit
La loi du plus fort? » (Extraits de la chanson Diego libre dans sa tête de Michel Berger)
Ecrit par Michel Berger en 1981 ces paroles dénonçant les dictatures sanglantes qui sévissaient sur une très grande partie de l’Amérique latine dans les années 1970, – paroles qui de nos jours sont encore d’actualité en Russie, Biélorussie, en Chine etc. – même si la chaleur tropicale a été remplacé par le froid polaire du Grand Nord.
J’étais et je suis encore particulièrement touché par tous ces citoyens russes, courageux qui bravaient l’interdiction d’assister aux funérailles d’Alexeï Navalny, que ce soit à Moscou, à Saint Pétersbourg, à Novossibirsk …. Quel courage ! Quelle audace !
En mémoire d’Alexeï Navalny et des courageux citoyens russes qui ont bravé les interdictions et les intimidations du pouvoir russe et qui ont osé d’accompagner Alexeï pour son dernier voyage, qui ont ensevelie sous les fleurs la tombe du dissident au cimetière de Borisovo à Moscou, l’hebdomadaire le Spiegel parlait même de « Blumenberg (Montagnes de fleurs)», je publie le tableau « Nawalny » de l’artiste franco-allemand Agnès Deramecourt.
pour Maria Kalesnikava qui se trouve depuis trop longtemps en détention dans une colonie pénitentiaire, dans un camp situé dans un lieu inconnu en Biélorussie. Depuis plus d’un an, depuis le 12.2.2023, il n’y a plus aucun signe de vie de Maria ! En juin dernier, j’ai rédigé le texte „Pour une juste cause – „Maria Kalesnikava“ emprisonnée depuis plus de 1000 jours“ pour lutter contre l’oubli…
Je me réjouis de l’attribution du prix Sakharov à Mahsa Amini (posthum) et au mouvement des femmes en Iran – Femme, Vie, Liberté comme je me suis réjoui de l’attribution du Prix Nobel de la Paix à Narges Mohammad et du retour de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah en France ! Enfin une des rares bonnes nouvelles dans une Monde assombri par les massacres[1], le terrorisme, les guerres[2], les catastrophes[3] …… Ces Prix sont aussi une récompense bien mérité pour les courageuse femmes iraniennes pour lesquelles j’avais écrit en Novembre 2022 le poème « Courir toujours plus loin pour un brin de liberté (pour les courageuses femmes iraniennes) ». Ces prix devraient aussi nous nous rappeler de ne pas oublier le combat de ces courageuses femmes iraniennes pour la liberté, mais aussi avoir une pensée pour tous ceux qui souffrent en silence quelques part dans une prison iranienne ….
I am delighted by the award of the Sakharov Prize to Mahsa Amini (posthumously) and to the women’s movement in Iran – Woman, Life, Freedom – just as I was delighted by the award of the Nobel Peace Prize to Narges Mohammad and by the return of the Franco-Iranian researcher Fariba Adelkhah to France! At last, one of the few pieces of good news in a world overshadowed by massacres[4], terrorism, wars[5] and disasters[6] …… These prizes are also a well-deserved reward for the courageous Iranian women for whom I wrote the poem „Courir toujours plus loin pour un brin de liberté (pour les courageuses femmes iraniennes)[7]“ in November 2022. These awards should also remind us not to forget the struggle of these brave Iranian women for freedom, but also to spare a thought for all those who suffer in silence somewhere in an Iranian prison ….
C’est en lisant « le cartographe des absences » que je découvris les paysages de la « Baía de Sofala » et sa mangrove, le Rio Búzi, le Rio Púnguè et naturellement la ville de Beira et son arrière -pays. J’ai d’ailleurs déjà parlé de ce livre dans un de mes derniers billets « Une liseuse „Tolino“ pour délester ma bibliothèque ». Et grâce à cette liseuses « Tolino » que j’ai lu la version intégrale du livre dans la merveilleuse traduction d’Elisabeth Monteiro Rodrigues et partiellement dans la version originale en portugais mozambicain. C’était une belle expérience ! J’ai appris le portugais il y a plus de trente à l’université de Mannheim, dans les cours de portugais de Madame Hundertmark. La même Maria Teresa Hundertmark Santos Martins qui a aussi édité une grammaire portugaise[1] et autres manuels pour les étudiants allemands en langue portugais! Par manque de pratique je ne parle pas couramment le portugais, – mais je le lis encore assez bien. Est-ce que pendant les cours de Madame Hundertmark durant les années 1980 dans la belle ambiance du « Mannheimer Schloß », – j’avais pensé de lire une fois, même partiellement un roman portugais ? Non, je ne crois pas !
Donc je me permets d’écrire que la traduction Elisabeth Monteiro Rodrigues est un véritable chef d’œuvre, – même si j’aurais traduit « Essa enorme língua de areia era marginada por uma floresta de mangal / Cette grande langue de sable était bordée par une forêt de manguiers » par « cette grande langue de sable était bordée par une forêt de mangrove »! Et les forêts de mangrove sont une des éléments caractéristique de la « Baía de Sofala »[2].
Mais il faut dire que j’ai aussi lu le livre comme un livre de géographe qui me permet de découvrir les paysages de la province de Sofala, mais aussi de déchiffrer les paysages intérieures de l’auteur Mia Couto. Comme Gladys Marivat, c’est d’ailleurs par la lecture de sa critique dans le Monde qui j’ai découvert le roman[3], je pense que Mia Couto, pourrait un jour recevoir le prix de Nobel de littérature. Ceci serait un belle récompense pour l’œuvre de Mia Couto, mais aussi un récompense pour la langue portugaise, la lusophonie et aussi naturellement pour la littérature et les auteurs africains !
« Le lendemain, une fois la tempête passée, mon père m’avait demandé d’ouvrir les fenêtres. Comme je tardais, il s’était levé, avait débloqué les verrous en cuivre et ouvert grand les battants. Il faisait cela comme s’il ne l’avait jamais fait auparavant, comme si la fenêtre était une invention très récente. Il avait regardé le jour lumineux, inspiré profondément et dit :
– Viens, mon fils, viens voir le monde pour la première fois.[5]»
La lecture du « Cartographe des absences » m’a replonge dans mes premiers lectures des grands roman de la « Weltliteratur » pendant ma jeunesse à Schramberg, à Aubord, à Leucate …. . J’ai l’impression de redécouvrir le monde « pour la première fois » comme Diogo, après que la tempête ayant balaye la ville de « Beira ».
Comme je découvris dans la traduction allemand de Curt Meyer-Clason « les Cent Ans de solitude » de Gabriel García Márquez[6], – comme je filais dans le bureau de mon père pour y déchiffrer ce Monde lointain et inconnu avec l’aide de ses livres, les atlas géographiques et historiques et surtout sa grande Brockhaus Enzyklopädie en 24 volumes. Les temps ont bien changé, – et j’utilise Internet, ma bibliothèque personnelle durant mes lectures pour y déchiffrer mes « livres & lectures » – de réunir imaginaire littéraire et réalité géographique. Et c’est ainsi que je découvre aussi « Fernando Leite Couto » le père de Mia Couto, – car dans Adriano Santiago on découvre bien l’âme et les souvenirs du père de Mia Couto. A Maputo il y d’ailleurs une fondation, la Fundação Fernando Leite Couto, qui a aussi le but de transmettre l’héritage culturel de Fernando Leite Couto. Peut-être un jour je pourrais aussi faire le voyage au Mozambique pour découvrir de mes propres yeux les paysages de la « Baía de Sofala », visiter le petit centre culturel de la Fundação Fernando Leite à Maputo.
Concernant le « Le Cartographe des absences/ O Mapeador de Ausências » je pense que le livre mériterait bien une traduction anglaise et pourquoi pas allemande ? Et je me demande pourquoi ces traductions ne sont pas déjà présentes pour les lecteurs anglophones voire allemanophones ?
Et la traduction française de Elisabeth Monteiro Rodrigues est un véritable chef d’œuvre comme je l’écrivais déjà plus haut dans le texte, – rien que pour lire la traduction du poème de la sorcière Maniara (Parole de la femme qui enterre ses enfants) – le « Cartographe des Absence » mérite une lecture approfondi ! Et si par hasard une réédition de la traduction française serait envisagée, je pense une belle carte de la Baía de Sofala & de la province de Sofala serait la bienvenue, pour mieux pouvoir accompagner la voyage de Diogo Santiago à travers le temps et l’espaces des paysages et les brumes de l’océan et les nuages de la mer !
Pour tous les aficionados du « réalisme magique » – et tous les inventeurs de l’oubli – la lecture du « Cartographe des absences » devient une expérience inoubliable !
Et n’oublions pas, comme le dit Mia Couto lui-même, – le « Mapeador de Ausências » est le roman le « plus autobiograhique » de l’auteur[7] !