Blognotice 25.04.2015: premières floraisons d’Arbre de Judée à Grünstadt dans la Unterhaardt

premières floraisons Arbre de Judée à Grünstadt 22.4.2015

Premières floraisons de mon petit Arbre de Judée (Cercis siliquastrum), que j’avais planté il y maintenant deux ans dans notre jardin à Grünstadt[1]. En fait il n’y rien d’anodin à voir des Arbres de Judée dans la Pfalz, dans la Kurpfalz, – je pense que partout où la culture de la vigne est possible on peut très bien cultiver l’Arbre de Judée. D’ailleurs à Deidesheim dans la Mittelhaardt on peut en trouver de beaux exemplaires. Et même ici et là dans les villages des vignobles de la Unterhaardt, on peut en apercevoir ici et là. Et en se baladant dans les jardins publics de la ville de Mannheim, on en trouve aussi assez facilement, surtout pendant le printemps grâce à leur floraison caractéristique. Mais j’ai planté ce petit arbuste en souvenirs d’un Arbre de Judée très spécial, – celui qui pendant presque 25 ans fleurissait dans notre jardin à Schramberg-Sulgen dans le Lärchenweg[2]. De que les dernières chutes de neige de début mai s’éloignaient, notre petit arbre, avec les premiers orages d’été qui remontaient depuis la vallée de la Kinzig, commençait à fleurir et annonçait le début de l’été. C’est mon grand-père Jean Migliori qui avait apporté des graines d’Arbre de Judée du parc du château d’Aubord au début des années 1970 à ma mère dans un pot de yaourt et c’est a donc à partir de ces graines apportées d’Aubord à ma mère que naquit l’Arbre de Judée de Schramberg-Sulgen au Lärchenweg. Jean avait fait le trajet depuis Aubord et retour en deux jours à peine avec sa Citroën DS[3].

Mes grand parents, avant d’avoir déménagé dans leur maison «L’olivette[4] » dans l’ Impasse des Pins à Aubord, habitaient pendaient presque quatre ans et demi dans une très grande maison entourée d’un magnifique parc – je pense que c’était la demeure des propriétaires (ou des régisseurs) de l’ancien domaine St. Jean d’Aubord – et dans les années 1960/70 on l’appelait tout simplement le « château d’Aubord »[5]. Un parc magnifique – avec une collection de Pins, Cèdres, Arbres de Judée etc. et beaucoup d’autres espèces typiquement méditerranéennes (ou même exotiques). Le château et le parc existent encore, chaque fois que je passe devant le parc (dernièrement pour des raisons professionnelles et personnelles[6]) je pense que certains des Arbres de ces parcs pourraient peut-être bien figurer dans une réédition augmentée et revue de l’ ouvrage remarquable « Arbres remarquables du Gard[7] ». Mais revenons à l’Arbre de Judée du jardin de ma mère au Lärchenweg à Schramberg-Sulgen – d’ailleurs comparé aux « Arbres de Judées » du Gard atteignant largement entre 10 et 20 m d’auteurs, était plutôt un petit arbuste – mais c’était quand même un signe de « Méditerranée » dans les hauteurs de la Forêt Noire. Mais des signes de méditerranée – ou disons plutôt de « paysages subméditerranéens –subatlantiques » il y en avait aussi d’autres dans les paysages de la Raumschaft Schramberg, mais je mis plus longtemps à les découvrir ces signes -là – dans la ville de Schramberg dans le fameux Talkessel – on cultivait jusqu’à la dernière guerre mondiale un peu de vin – sur les collines du Schloßberg – et dans le Stadtpark – qui se nomme d’ailleurs maintenant Park der Zeiten (en hommage et en souvenirs de l’ancienne industrie d’horlogerie, car Schramberg fut jadis le centre de l’Horlogerie allemande avec ses usines Junghans) on trouve aussi une très belle collection d’Arbres subatlantiques-subméditerranéens – et de superbes Rhododendron de collection fleurissant fin mai à début juin[8] [9]. Les premières fleurs, les premières floraisons de mon petit arbuste de Judée se sont aussi les souvenirs de ces paysages d’enfance qui se pérennisent, – les souvenirs des recherches d’œufs de pâques dans le magnifique parc du château d’Aubord, – mais aussi les souvenirs de voir avec les premières fleurs de notre Arbre de Judée au Lärchenweg à Schramberg – Sulgen arriver debut Mai tout d’un coup l’été sur les hauteurs de la Forêt-Noire.

Livre :

Maccagno, Yves., Société d’Etude des Sciences Naturelles de Nîmes et du Gard (2013) : Arbres remarquables du Gard. Nîmes, Société d’Etude des Sciences Naturelles de Nîmes et du Gard, ISBN 978-2-746-66254-4

Photos: © Christophe Neff 2015, premières floraisons d’Arbre de Judée à Grünstadt

Christophe Neff, le 25.04.2015

[1] Ce n’est pas le seul Arbre de Judée a Grünstadt, il y en a d’autres p.ex. dans la Bitzenstraße près du Parking de la RV Bank.

[2] J‘ai déjà parlé un peu de ce Arbre de Judée dans cette notice «Blognotiz 14.12.2011 – Erinnerung an die fünf Platanen vom Schramberger Rathausplatz».

[3] En fait je ne sais pas, si cette voiture était vraiment un D.S. – ou simplement une I.D. – mais pour les petits enfants de Schramberg ce fut toujours la Citroën du Pépère, – la véritable « déesse » d’Aubord!

[4] Ou « l’Oliverai » voir aussi le billet « Aubord de « Macondo » (19.04.2014) »

[5] Le déménagement du château d’Aubord à l’Olivette dans l’Impasse de Pins, si je me souviens bien s’effectuait fin 1974.

[6] Voir les billets « Blognotice 08.09.2014: Quatre jours de vacances à Leucate, de très petites vacances …. » et « Gare de Gallician 27.09.2014 13 heures 20 ».

[7] Voir aussi le dans Telebotanica « Arbres remarquables du Gard ».

[8] Voir aussi le billet « Changements de Paysages dans la Raumschaft Schramberg ».

[9] On pourrait certainement embellir d’une certaine manière le Park der Zeiten à Schramberg avec quelques « Arbres de judées, Arbousiers (Arbutus unedo) et même pourquoi pas quelques palmiers de Chine (Trachycarpus fortunei) ». La combinaison Rhododendron + Palmier de Chine + Arbousier est d’ailleurs une de composantes des paysages de parc et jardins du Tessin.

7 Apr 2011 to 11 Apr 2015: – four years of Clustrmaps in paysages (21.04.2015)

ClustrMaps - map of visitor locations - zoom map 11.04.2015_Seite_1ClustrMaps is a hit counter map widget which allows showing the locations of the visitors of one specific site in a map. Geographer by education, I was interested to know, where the visitors of “Paysages” come from, so I installed the widget on 7 of April 2011. And since this date its running, providing me and the visitors of paysages nice maps with yellow and red dots.

More or less three years ago I published a first note about clustrmaps in paysages, – two years ago followed the second note, last year the third – and now here is fourth. In for years Clustrmaps counted about 56703 readers visiting paysages. In the last year, from 7 of April 2014 to 11 of April 2015 paysages received 15529 visitors

ClustrMaps - map of visitor locations - zoom map 11.04.2015_Seite_2(12966 2013/14). In the same period (7.4.2014-11.4.2015) Google Analytics has counted 15.478 visitors, which visited (or read) 26.421 pages on paysages. If we believe the WordPress counter which I used until the 13.September 2013, and from then on Google Analytics paysages 152.765 pages were visited since its beginning in May 2009.

Most of the visitors of paysages come from France, followed by visitors from Germany and the U.S.A. About more than 86,65 % of the visitors come from France, Germany, the USA, Switzerland & Tunisia (Details see Tab 1.). Compared to the article of 2014, there were no

 

ClustrMaps - map of visitor locations - zoom map 11.04.2015_Seite_3major changes. Google Analytics give us more or less the same results – with the exception that Tunisia has the fourth place and Switzerland the fifth place. Paysages is still a francophone blog, mostly read by person coming from francophone countries.

It can be suggested that most readers/visitors from other countries are French reading people. The most visited two articles visited since the start of paysages since May 2009 articles seemed to be still “1949 – l‘incendie meurtrier dans la Forêt des Landes” remembering the dramatic forest fire in the Landes in 1949[1]. The other article receiving a very great readership is Blognotice 12.2.2012: la banquise bloque le Port de Port Leucate which describes very exceptional climatological phenomena which occurred in February 2012. The cold blast of the Tramontane freezed parts of the Etang de Leucate and the harbor of Port Leucate to Sea ice . The harbor of Port Leucate has never been seen frozen before. In a region where normally frost is unknown, this is a very rare exceptional meteorological phenomenon. But in the wind shadows of buildings, dunes etc. the temperature never fall below 1 C., – and in this sheltered places the tropical vegetation survived. I think the article is mostly visited because of the pictures included showing the yachts trapped by the Sea ice. This is a very unusual image for a Mediterranean yacht haven.

Tab. 1:  The geographical provenance of visitors of paysages from 7.4.2011 – 11.4.2015 (source Clustrmaps 11.5.2015)

Country Visitors absolute Visitors%11-15 Visitors %11-14 Pos.11-14
France 30183 53,22% 50,73% 1
Germany 11112 19,59% 21,56% 2
USA 4192 7,39% 7,88% 3
Switzerland 2012 3,55 2,98 5
Tunisia 1645 2,90% 3,34% 4
Belgium 1475 2,60% 2,95% 6
Canada 960 1,69% 1,92% 7
U.K 664 1,17% 0,65% 10
Algeria 482 0,85% 0,92% 8
Austria 397 0,70% 0,76% 9
total 93,66% 93,69%

 

Tab 2: Articles visited in paysages from 07.04.2014 to 11.04.2015 (Source Google Analytics) (Basis 26.421 VP)

Pos article Num %
1. Blognotice 12.2.2012: la banquise bloque le Port de Port Leucate 3452 13,07%
2. Lundi 11 octobre 2010 – la mer se déchaîne sur la plage de Port Leucate 793 3,00%
3. Blognotice 28.07.2014: Bientôt le souvenir de l’église catholique chaldéenne et des églises syriaques (orthodoxes & catholiques) sera plus qu’un souffle de vent chaud dans le désert 548 2,07%
4. Blognotice 10.12.2014: L’éruption du Pico do Fogo du 23.11.2014 – l’éruption oublie …. 404 1,53%
5. 1949 – l‘incendie meurtrier dans la Forêt des Landes 351 1,33%
6. Das Biafrakind 342 1,29%
7. Yazidis d’Irak – le cri d’angoisse d’une députée du parlement irakien 314 1,19%
8. A propos 292 1,11%
9. Notice de blog 17.10.2010 – mémoires collectives et tempêtes oubliées à Leucate 276 1,04%
10. I. Un blog sur les paysages : un petit début – ou quelle langue choisir ? 250 0,95%
26,58%

 

In Tab.2 I have listed the most visited articles for the period from 07.04.2014 to 11.04.2015 as shown by google analytics. Except some details it resemblance to the list presented in the article “Rétrospectives sur le blog paysages en 2014 – les billets les plus lus de paysages en 2014 ». People sometimes ask me why my blog is written in French. If it would be written in English, (some articles are sometimes written in German), most of my friends and even some of my students would read more in paysages. Even if French is still learned in German High-Schools, the knowledge of French is declining. And I would go much further, – even if some studies suggest that French will in one or two decades much more important as it currently is (for example see here) – in Germany French it is quite a dying language. But Le Monde where paysages is hosted is a French Newspaper, so it seems to be quite normal for me to write in French. Furthermore French is my mother tongue and German is my first language. So I still will mostly write in French, just for the fun of writing, – and at least in the French-speaking (native-speakers – and foreign/second language speakers) world there will be still enough readers for my “blognotices”.

I will end with a personal remark. I learned English in secondary school a very long time ago. I had the chance to learn English in the Gymnasium Schramberg in a very quiet and lovely Black Forest town called Schramberg, far away from any civil war violence. But not all pupils have the chance that I have had in this quite Black Forest High school to pass a school time far from any danger and massive violence. Just a little bit more than one year, exactly 372 days ago, on April 14th, 2014  270 School girls were kidnapped from the Chibok Government Secondary School by Boko Haram Terrorists in Nigeria – approximately 230 are still missing. We should not forget the #Chibokgirls[2]! #BringBackOurGirls now!

 

Pictures = screenshots from paysages-clustrmaps 11.4.2015

Christophe Neff,  21.04.2015

P.S.: Having so much wrote about “most visited articles in paysages” – currently as I write these words I think that “Villa Jasmin – quelques pensées personnelles en vagabondant sur le téléfilm de Férid Boughedir” is certainly one of my personally most favorite posts in paysages.

[1] I have also written an English article about this dramatic wildfire event in South West France „The Fatal Forest Fire – remembering the “1949 Mega fire” in the „Forêt des Landes” (South West France)

[2] All post concerning the Chibokgirls in paysages can be found in the category “Chibokgirls/ lycéennes de Chibok

Homme libre – Homme livre: François Maspero

A peine avais-je publié mon dernier billet sous le titre « A la recherche des souvenirs d’un vieux texte de 2001 « Deux ou trois choses que j’ai vues de l’Algérie» de François Maspero » » me parvenait avec la poste le beau livre « François Maspero et les paysages humains ». Toute suite je me mis à le feuilleter, à lire les premiers chapitres …. et finalement je retrouvais aussi le lieu où François Maspero avait passé une partie de l’été 2001, en Algérie, sur la côte algérienne. Lundi matin , le 13 avril 2015, j’apprenais via l’article de Catherine Simon, que François Maspero venait de décéder durant la journée du Samedi 11.04.2015, – donc la même journée que j’avais publié ma petite notice de blog sur cet été 2001 que François Maspero avait passé sur la côte algérienne, que je recevais le livre sur la vie et l’œuvre de François Maspero – « Homme libre – Homme livre[1] ». Etrange coïncidence….   On peut trouver une nécrologie intéressante chez Pierre Assouline dans la RDL, – dans le Monde version papier nous trouvons une nécrologie exhaustive sous le titre « François Maspero – Editeur et écrivain » de Catherine Simon[2]. Catherine Simone nous parle aussi un peu de ce livre « François Maspero et les paysages humains » que je viens de recevoir. Elle parle d’un bel ouvrage consacré à François Maspero[3]. Oui ce livre est un bel ouvrage sur la vie et l’œuvre de François Maspero – c’est une véritable géographie humaine des paysages intérieurs de François Maspero, de sa vie avec et pour les livres, – mais c’est aussi d’une certaine manière une histoire des rêves d’une certaine gauche française, – ses rêves, ses illusions perdues. Le livre est une véritable source de témoignages, de documents sur la vie, les livres et les hommes qui entouraient François Maspero. Ces témoignages débutent avec un chapitre intitulé « la fidélité  Maspero [4]» de Edwy Plenel, – et finissent avec le chapitre « un sacré colibri » de Patrick Chamoiseau. Sur presque 70 pages Julien Hage nous livre une histoire détaillée des librairies et éditions Maspero[5]. Nous trouvons dans ce livre une reproduction des couvertures des livres des éditions Maspero, – et un catalogue des éditions Maspero, faisant de ce livre aussi une documentation sur l’édition française après-guerre. Dans la deuxième partie du livre nous trouvons entretiens et témoignages avec François Maspero. C’est ici dans cette partie témoignage que nous pouvons retrouver les traces et les lieux du texte « Deux ou trois choses que j’ai vues de l’Algérie ». C’est dans la reproduction du Postface à la réédition des Romans de Sadek Aïssat[6][7] que nous apprenons où François Maspero avait passé l’été 2001. Je ne me suis pas trompé en écrivant dans les notes en bas de page que je pensais « que le texte de Maspero  ne parle pas de Bejaïa, mais bien d’une ville tournant le dos à la plaine de la Mitidja dans les environs d’Alger » car François Maspero avait bien passé l’été 2001 à Aïn Taya dans la banlieue est d’Alger. Dans ce contexte je me permets de citer un extrait de ce texte « Et donc est arrivé cet l’ été 2001 où Sadek m’a fait ce nouveau cadeau, le plus beau de tous. Après dix ans passés loin du soleil natal, il avait décidé de revenir sur sa terre. Et il m’a demandé de venir avec lui. De partager avec lui l’émotion de ce retour tant attendu, probablement craint aussi : qu’allait-il retrouver ? Un tel acte de confiance ne se refuse pas : il ne peut qu’éblouir celui qui en est l’objet. Ce fut ce mois de lumière passé à Aïn Taya. Chez sa sœur, qui ne s’attendait certes pas à voir arriver, avec sa famille, cet ami français inconnu et dont elle lui dit simplement : « Qu’il vienne, puisque c’est ton ami ».

Nous trouvons dans ce livre aux pages 327 – 331 une bibliographie-filmographie où sont inventoriés les livres et textes écrits par François Maspero, ses traductions, mais malheureusement le texte auquel j’ai consacré mon dernier billet « Deux ou trois choses que j’ai vues de l’Algérie » publié le 22.Novembre 2001 par le Monde n’y figure pas.   C’est un peu dommage. Mais à part ça le livre « François Maspero et les paysages humains » est un merveilleux livre a l’honneur de François Maspero, – une mine de savoir et de témoignages quasiment inépuisable sur la vie et les livres de François Maspero.

Je ne suis pas un spécialiste de François Maspero, – simplement un simple lecteur bloggeur citoyen du week-end, – je crois qu’une des dernières interviews que François Maspero a données fut l’entretien « Entretien avec François Maspero : « Quelques malentendus » dans la revue période. Cet entretien mérite la lecture car on y trouve un condensé de ses rêves et de ses combats. Peut-être les amis de François Maspero pourront-ils établir une sorte de « Werkverzeichnis » où on trouve tous ces textes, traductions, productions, entretiens documentés.

Finissons ce billet avec une vue sur l’Allemagne – malheureusement en Allemagne il semble que François Maspero semble être un illustre inconnu, son décès est presque passé inaperçu. Certes il faut dire que le décès de Günter Grass, le dernier « deutsche Großintelektuelle » de l’après-guerre (écrivain-intellectuel engagé) comme disait un de mes amis, n’a laissé que peu de place médiatique pour les autres écrivains – on a un peu écrit sur le décès de Eduardo Galeano, mais presque rien sur François Maspero. C’est dommage, car c’est grâce à François Maspero que la dissidence des années 1970 dans les pays de l’ est sous domination soviétique eut un reflet, une audience internationale dans les pays francophones et bien au-delà –   Varlam Chalamov «Récits de la Kolyma  », Gdansk la mémoire ouvrière, Robert Havemann « être communiste en Allemagne de l’est » pour simplement en nommer quelques-uns …. Néanmoins Marc Zitzmann a écrit une très belle nécrologie sous le titre « Zum Tod des Pariser Verlegers François Maspero – Partisan für die Freiheit »dans la Neue Züricher Zeitung, même si cet article ne prend pas en compte l’engagement pour la dissidence dans l’ancien bloc soviétique auquel appartenait aussi l’Allemagne de l’Est. Mais à part cette petite lacune c’est un bel hommage à François Maspero. Notons aussi que depuis peu il y a aussi un article sur François Maspero dans la wikipedia.de – traduit de l’article anglais.

Francois Maspero et les paysages humains scan CVL2

Je ne connais François Maspero qu’à travers ces écrits,   – je n’ai jamais eu la chance de le connaitre personnellement. Pour ses années de libraire-éditeur j’étais bien trop jeune, – mais si j’avais eu de la chance de rencontrer durant ces dernières années j’aurais bien aimé lui demander ce qu’il pensait de l’Algérie contemporaine, de la montée de l’obscurantisme religieux dans le monde, de la montée des nationalismes en France, en Russie etc. ….

Je pense que François Maspero était aussi un géographe, – à travers ses écrits, ses textes et ses livres nous apercevons les regards d’un homme libre sur les paysages humains.

Sources:

Guichard, Bruno; Hage, Julien; Léger, Alain (Eds.) (2009): François Maspero et les paysages humains. Lyon (La fosses aux ours – a plus d’un titre). ISBN 978-2-35707-006-6

Simon, Catherine (2015) : « François Maspero – Editeur et écrivain ».In : Le Monde, Mardi 14 avril 2015, p. 16.

Photos : Scans de la couverture (vice &versa) du livre « François Maspero et les paysages humains »

Christophe Neff, écrit le 19.04.2015 à Grünstadt, publié le 19.04.2015

P.S. (21.04.2015: 18:55): Concernant la réception de François Maspero en Allemagne, – je viens de trouver cette nécrologie remarquable de Danilo Scholz « François Maspero (1932-2015) » dans le Blog de le revue « Merkur – deutsche Zeitschrift für europäisches Denken ». C’est un très bon texte méritant la lecture.

[1] Le livre est le catalogue de l’exposition éponyme sur François Maspero (voir ici et ici)

[2] Publié sous le titre « François Maspero, enfant des guerres du XXe siècle » dans version électronique pour les abonnes Le Monde.

[3]« De l’été 1959 jusqu’à la fin de l’année 1960, François Maspero « officie pratiquement seul (…), corrigeant, composant les livres et créant jusqu’aux couvertures », raconte l’historien Julien Hage, dans le très bel ouvrage, Maspero et les paysages humains (La Fosse aux ours-A plus d’un titre, 2009) qui lui a été consacré » citation extrait de Simon, Catherine (2015) : « François Maspero – Editeur et écrivain ».In : Le Monde, Mardi 14 avril 2015, p. 16.

[4] Sous le choc de la disparition de François Maspero Edwy Plenel a publié le chapitre « La Fidélité Maspero » dans son blog.

[5] Hage, J. (2009): Une brève histoire des librairies et des éditions Maspero   1955- 1982. In : Guichard, Bruno; Hage, Julien; Léger, Alain (Eds.) (2009): François Maspero et les paysages humains. Lyon (La fosses aux ours – a plus d’un titre), p. 93- 160.

[6] Maspero, F. (2009): Sadek Aïssat –   Postface à la réédition des Romans de Sadek Aïssat, Editions Barzakh, Alger 2009. In : Guichard, Bruno; Hage, Julien; Léger, Alain (Eds.) (2009): François Maspero et les paysages humains. Lyon (La fosses aux ours – a plus d’un titre), p. 298- 304.

[7] Dommage qu’a l’heure où j’écris ce billet on ne trouve pas d’article sur le journaliste et écrivain Sadek Aïssat dans la wikipedia.fr.

Blognotice 11.04.2015: A la recherche des souvenirs d’un vieux texte de 2001 « Deux ou trois choses que j’ai vues de l’Algérie» de François Maspero

En regardant « Algérie, la mer retrouvée » dans l’émission Thalassa du 03.04.2015, en voyant la ville de Béjaïa et les images de la Kabylie défilaient sur l’écran devant moi, en écrivant mon dernier billet sur cet épisode de Thalassa, – les souvenirs d’un texte que j’avais lu il y a presque quatorze ans dans le Monde en novembre 2001, me ressurgissaient, me réapparaissaient car il y avait des phrases qui étaient comme gravées dans ma mémoire pour toujours, des phrases inoubliables ….comme par exemple « Sans qu’il soit besoin de recourir à l’atroce liste des journalistes, des professeurs, des médecins assassinés, toute une élite culturelle, il y a dans chaque famille algérienne la mémoire d’un drame. L’évocation des années récentes, où des quartiers entiers d’Alger étaient tenus par la terreur, où dans la Mitidja, des bandes tuaient familles et populations entières : à Benthala, à Raïs, à Sidi-Hammed, à Beni-Messous ou sur la route Alger-Larba, toujours à quelques kilomètres de la capitale. » C’est un texte de François Maspero, un texte que l’abonné au Monde peut encore trouver dans les archives du Monde, – un texte qu’on peut encore trouver sur le site d’Algeria Watch sous le titre « Deux ou trois choses que j’ai vues de l’Algérie » – un texte du Journal le Monde qui mériterait largement un accès libre sur le site du Monde.fr – pour que tous les intéressés puissent le lire en toute liberté. Ce texte de François Maspero, écrit en 2001 pour le Journal le Monde, un texte un peu oublié de nos jours, mais un texte qui mérite la (ré) lecture. En voyant les images de Béjaïa défiler devant moi dans l’écran du poste de télévision en regardant « Algérie, la mer retrouvée » – dans l’émission Thalassa du 03.04.2015, je pensai à ce texte, – même si je ne sais pas si le texte parle réellement de Béjaïa[1] – mais comme l’écrit Maspero ceci n’a aucune importance « Elle se trouve au centre d’Oued-Baïra (par respect pour la vie privée de ceux qui m’ont accueilli, j’ai changé le nom de la ville, qui pourrait être n’importe laquelle de celles qui se succèdent sur la côte algéroise, de Tipaza à Boumerdès), qui, avec ses quarante mille habitants, face à la mer et tournant le dos à la plaine de la Mitidja, garde des vestiges de ce qui fut une petite agglomération de colons et une station balnéaire accueillante ». Apres avoir écrit mon dernier billet, j’ai trouvé ce texte de Maspero cité dans un article d’Odile Berki (2004) sur une expérience paysagère à Béjaïa et de ses paysages environnantes. On pourrait donc penser que le texte de Maspero se situe réellement à Béjaïa. Mais l’important c’est, en relisant Maspero, de voir ce qui a changé en presque quinze ans sur les côtes algériennes, ce qui n’a pas changé et peut être ce qui devrait changer ! Le texte, ou disons l’essai « géographique » d’Odile Berki, mérite aussi la lecture. On devrait demander à l’auteur, ce qui a changé à Béjaïa depuis qu’elle a écrit son essai. Pour finir ce petit billet sur les traces des paysages Béjaïa, les souvenirs du texte « Deux ou trois choses que j’ai vues de l’Algérie » de François Maspero constatons qu’une géographie régionale moderne de l’Algérie, à ma connaissance, n’existe pas. Cette géographie régionale de l’Algérie attend encore d’être écrite. Pour ma part cela me renvoie à ma jeunesse, à mes débuts de géographe où parfois je rêvais d’écrire un livre sur les paysages méditerranéens de l’Algérie… mais comme je n’ai jamais mis les pieds en Algérie, ce livre n’a jamais vu le jour …. Dans ma petite bibliothèque il reste des traces de ces temps où je collectionnais un peu tout ce que je pouvais « attraper », qui me tombait dans les mains sur l’Algérie , comme ce petit livre « Lettres d’Algérie ». Lettres d’Algérie – rassemblées par Philippe Bernard et Nathaniel Herzberg – publié par le Monde et les éditions Gallimard en 1998. Ce livre aussi mérite une relecture, – peut être même une réédition augmentée avec si possible les témoignages des auteurs de ces lettres sur l’Algérie des années 2010-2015 …..

Sources:

Berki, Odile (2004): « Une expérience paysagère : Béjaïa et ses environs, entre violence et douceur de vivre », Strates [En ligne], 11 | 2004, mis en ligne le 14 janvier 2005, Consulté le 29 mars 2015. URL : http://strates.revues.org/437

Bernard, Philippe ; Herzberg, Nathaniel (1998) : Lettres d’Algérie. Rassemblées par Philippe Bernard et Nathaniel Herzberg. Paris, Gallimard-Le Monde, ISBN 2-07-040498-6

Maspero, François (2001): « Deux ou trois choses que j’ai vues de l’Algérie », Le Monde, 22.11.2001 (consulté via les archives Le Monde), consultable sous : http://www.algeria-watch.org/farticle/tribune/maspero.htm

Christophe Neff, le 11.04.2015

[1] Je pense même que le texte de Maspero ne parle pas de Béjaïa, mais bien d’une ville tournant le dos à la plaine de la Mitidja dans les environs d’Alger. Dans ce contexte je conseille aussi de lire ce reportage de Florence Beaugé « En Algérie, dans la Mitidja, ni pardon ni oubli » datant de septembre 2005.

Des paysages à l’infini – « Algérie, la mer retrouvée » – sur l’émission Thalassa du 03.04.2015

Des paysages à l’infini, des paysages d’une beauté inoubliable à perte de vue. En regardant le documentaire « Algérie, la mer retrouvée[1] » d’Alexis Marant et Guillaume Pitron sur Thalassa[2] vendredi 3.4.2015 je fus projeté 16, presque 17 ans en arrière. Le Professeur Manfred Meurer[3], membre de mon jury de thèse de doctorat[4] m’avait demandé, si je pourrais encadrer une de ses doctorantes, – une algérienne travaillant sur la flore algérienne. J’avais jusque-là lu presque tous les ouvrages sur la géographie et les paysages algériens, – et étant en charge de cette doctorante depuis 1999 – je voulais tout de suite saisir l’occasion pour faire un voyage d’étude en Algérie, pour connaitre de mes propres yeux ce pays que je considérais comme un des plus beaux pays monde. Mais Abida Z., la doctorante algéroise du Prof. Meurer me disait, – Monsieur Neff, n’y aller pas, – vous avez des enfants … vous savez les islamistes, le GIA   ….c’est trop dangereux – vous risquez de ne plus voir vos enfants de ne jamais revenir en Allemagne, de ne jamais revoir votre épouse, votre mère, votre grand-mère. C’était le temps où l’Algérie fut déchirée par une terrible guerre civile – ce fut la décennie noire qui ensanglanta l’Algérie. En regardant les belles images du film d’Alexis Marant et Guillaume Pitron on pourrait croire, que ces années cauchemardesques, sont des souvenirs d’un autre temps, presque oublié, – mais l’assassinat de Hervé Gourdel en Septembre 2014 en Kabylie dans le massif de Djurdjura par les soldats du califat, nous a rappelé que ces cauchemars des années 1990 sont encore bien vivants et réapparaissent brusquement de temps en temps. Finalement donc je ne suis jamais parti en Algérie. En 2005[5] je commençais dans l’équipe du Professeur Meurer à l’ancienne Université de Karlsruhe[6], devenue depuis le KIT, en charge de de plusieurs projets de recherche en Tunisie, ainsi commençèrent mes années tunisiennes, – mes rêves d’Algérie s’éloignaient de plus en plus – et j’apprenais à aimer la Tunisie et ses paysages – ce qui me valut à la longue d’être considéré en Allemagne comme un des rares spécialistes allemands de la Tunisie. Durant l’année 2007 j’aurais encore eu l’occasion de travailler dans un projet de recherche écologique appliquée avec Gonzague Pillet à Annaba en Algérie, mais Gonzague Pillet décéda brusquement en automne 2007, et l’Algérie s’éloigna définitivement de mes intérêts et obligations professionnelles.

En voyant les magnifiques images des côtes algériennes du reportage d’Alexis Marant et Guillaume Pitron sur la cote algéroise, – je me suis dit, qu’un jour je ferai ce voyage en Algérie, dont j’ai toujours rêvé, au plus tard à l’Age de la retraite. Ma retraite je pourrais la prendre dans 17 ans, – espérons qu’ entre-temps les autorités algériennes ne vont dilapider, bétonner cette merveilleuse côte qui est un vrai trésor. Ne surtout pas commettre les erreurs espagnoles, – succomber à l’argent facile du tourisme de masse – et d’abandonner cette merveilleuse côte à la littoralisation, californisation – au bétonnage tout court. Ce littoral mérite mieux que l’exemple effrayant des côtes méditerranéennes espagnoles. Je pense qu’ en développant un tourisme durable on pourrait très bien développer les côtes algériennes sans mettre en péril la valeur écologique et esthétique de ses paysages côtiers uniques. D’Oran jusque à Annaba le film d’Alexis Marant et Guillaume Pitron nous a fait découvrir une cote merveilleuse, mais aussi une jeunesse, des femmes et des hommes, qui prennent leurs destins en main pour un meilleur avenir. Enfin le film m’a donné envie de ne pas attendre jusqu’à ma retraite pour découvrir l’Algérie, ces merveilleuse côtes, découvrir les paysages du Parc national de Gouraya ….. et encore beaucoup plus. De prendre le ferry depuis Marseille, me réveiller à l’aube à Alger la blanche, de monter à la Basilique Notre-Dame d’Afrique, de faire le voyage à Tibhirine pour déposer une gerbe à l’ Abbaye Notre-Dame de l’Atlas en mémoire des sept moines de Tibhirine assassinés, de poursuivre la route traversant toute l’Algérie d’ ouest en est pour finalement après avoir visité le parc national d’El-Kala, d’arriver à Tabarka en Tunisie. On peut toujours rêver ….

Christophe Neff, le 05.04.2015

[1] Voir aussi « L’Algérie à la reconquête de son littoral »

[2] Ce n’est pas la première fois que j’écris sur un épisode de l’émission Thalassa, voir : Quelques remarques sur Thalassa à Lisbonne (émission du 11.9.2009) et la littoralisation du Cap Saint – Vincent (Cabo de São Vicente) ; Quelques remarques sur Thalassa : escale à Tunis (émission du 16.10.2009) ; Quelques mots sur le reportage « la route australe » d’Emilio Pacull dans l’émission Thalassa du vendredi 26.11.2010

[3] Le Professeur Manfred Meurer était considéré en Allemagne comme un spécialiste des écosystèmes méditerranéens, de l’Afrique francophone et surtout de la Tunisie.

[4] Les membres du jury de ma thèse de doctorat furent entre autres les Professeurs suivant: Wolfgang Cramer, Peter Frankenberg, Reinhard Männer (Doyen), et Manfred Meurer.

[5] Jusque en mars 2005 j’étais Post-Doc en géographie à l’ Université de Mannheim.

[6] De nos jours l’Université de Karlsruhe se dénomme Institut de technologie de Karlsruhe ( KIT).

Blognotice 15.02.2015: Nouvelles des terroirs & vignobles leucatois

Je l’ai découvert en feuilletant le dernier numéro de Cuisine et Vins de France (Février-Mars 2015, N. 162), sur le carnet dégustation « 12 Vins pour recevoir (p.82, 83) : un Fitou du Mas des Caprices[1] à Leucate – le « Retour aux sources 2013 » – un produit leucatois dans la sélection dégustation de CVF, cela n’arrive pas tous les jours. La CVF nous décrit ce vin par les mots suivants : « Un vin terrien, puissant, poivré et giboyeux. Cette cuvée nous ramène aux sources et nous rappelle la chaleur du soleil du Languedoc. Il nous raconte beaucoup de choses et nous laisse une impression en final. Un vin qui incite à la découverte (Cuisine et Vins de France N. 162, p. 83)». La chaleur du soleil du Languedoc, – soleil et lumière qui nous manquent tant entre les mois de novembre et mars à Grünstadt. Pendant ces jours de grisailles, de brumes rhénane, – un verre de vin apportant les lumières, les rayons du soleil des falaises de Leucate, du plateau de Leucate et de ses vignes est toujours le bienvenu!

Cette mention dans la CVF est une très belle réussite pour Mireille et Pierre Mann, – ces vignerons alsaciens qui ont choisi les terres entre mer et étangs dans le pays leucatois pour leur aventure « bio » ! Notons aussi que leur « Blanc de l’œuf », un Corbières blanc, à base de Grenaches et de Maccabeo mérite le « détour ».

Mais les Manns ne sont pas sont pas les seuls qui produisent des bonnes bouteilles qui méritent le détour. La cave coopérative de Leucate, – « les Vignerons du Cap Leucate [2]» : on les retrouve dans le dernier « bettane + dessauve » – ce qui est aussi une très belle réussite. Le Coup de cœur des dégusteurs du bettane + dessauve est le « Vin de France L 2011 » qui est décrit de manière suivante « Magnifique nez d’une complexité et d’une maturité impressionnante, arômes de café, prunes, fruits noirs confiturés, grillé, jasmin, bouche tout aussi aromatique, d’une grande fraîcheur, avec une longueur superbe et un équilibre parfait. Grande expression du Carignan (Bettane & Desseauve 2014, 552) ».

Leucate, terroir de viticulture, est aussi devenu une destination gastronomique,- pour la deuxième année consécutive, le guide Michelin (Michelin 2015) distingue deux tables leucatoises, – le 35 B situé au centre de Leucate Village à la place de la république reçoit un bib gourmand, et le Klim & Ko situé sur la falaise du Cap Leucate reçoit une étoile Michelin. Seul bémol à ajouter, le fameux point d’information sur le plateau et la falaise de Leucate, point d’information sur les sites natura 2000 sur le plateau de Leucate que la Municipalité de Leucate nous avait promis en paquet lors de l’aménagement de l’ancien site TDF en restaurant gastronomique[3], d’après mes informations n’a pas encore vu la lumière du jour. Dommage! Les magnifiques paysages des falaises auraient mérité mieux.

Néanmoins le paysage viticole de Leucate se porte bien, – les hommes et femmes travaillant leur vignes contribuent à leur manière à la richesse des paysages leucatois. Une manière de valoriser les « Services fournis par les écosystèmes », les fameux « Ecosystem services » des paysages leucatois. Sans viticulture, les paysages du leucatois risquent de perdre leur diversité, leur richesse. Une viticulture raisonnable peut même à sa manière contribuer à augmenter les biodiversités du paysage, ce qui est certainement le cas dans le pays leucatois[i].

Ouvrages cités :

Angles, Stepane (Ed.) (2014): Atlas des paysages de la vigne et de l’olivier en France méditerranéenne. Versailles (Quae), ISBN 978-2-7592-2211-7

Bettane, Michel ; Desseauve, Thierry (2014) : Guide des Vins bettane + dessauve 2015. Paris (Flammarion), ISBN 978-2-0813-4275-0

Cuisine et Vins de France, Février – Mars 2015, N. 162.

Michelin (2015) : Le guide Michelin 2015. Boulogne Billancourt

Christophe Neff, le 15.02.2015

 

[1] Le site du Mas de Caprice à Leucate se trouve ici.

[2] Le site des Vignerons du Cap Leucate se trouve ici.

[3] Voir ente autre les articles: « Blognotice 30.05.2013: le Grand Cap – on peut mieux faire! », « Blognotice 20.10.2012: les violettes du Cap Leucate n’ont pas disparu » et « Blognotice 7.6.2012: changements de paysages dans le pays Leucatois ».

[i] Pour une lecture plus approfondie sur la valeur de « paysages de la vigne » voir le livre « Atlas de la vigne et de l’olivier en France méditerranéenne » édité par Stéphane Angles.

Rétrospectives sur le blog paysages en 2014 – les billets les plus lus de paysages en 2014

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La plage de Port Leucate durant la tempête du 30.11.2014, © EMF., Neff – Migliori 2014.

Dans Rézonances, le blog du social media editor du Monde.fr nous trouvons un billet titré « Les articles les plus lus et partagés par les internautes du Monde.fr en 2014 »  – et là nous apprenons que  HEC, option proxénétisme, la critique du film La Crème de la crème, de Kim Chapiron fut en 2014 l’article le plus lu par les internautes du Monde.fr en 2014.  Pierre Barthélémy – passeur de sciences sur le Monde.fr –  nous présente un billet –   Les 10 billets de Passeur de sciences les plus lus de 2014 –  et là nous apprenons que l’article « Quel est l’animal le plus dangereux pour l’homme ? »  fut le post de blog le plus lu durant l’année 2014 du blog passeur de science – un article que j’avais d’ailleurs lu et apprécié ! Comme je m’amuse depuis le début de paysages au blogostatistiques, le dernier article détaillé traitant de blogostatistiques fut l’article « Blogpaysages – 100.000 lecteurs », ces deux article mentionnés en haut m’ont incité à écrire ce billet sur la consultation du blog paysages en 2014. Depuis l’article « Blogpaysages – 100.000 lecteurs »  beaucoup de changements dans le blog paysages,  – un des changements majeurs pour les simples bloggeurs abonnés du Monde.fr fut que depuis l’été 2013 les statistiques des blogs le Monde.fr ne fonctionne plus correctement. Donc depuis le 13. Septembre 2013 j’utilise Google Analytics pour les blogostatistiques de paysages.  Cet outil donne semble-t-il des estimations assez fiables sur le trafic d’une page web. Donc voici les dix  articles  les plus consultés sur paysages en 2014.

L’article le plus consulté en 2014 fut l’article « Blognotice 12.2.2012: la banquise bloque le Port de Port Leucate » (9,49% des consultations sur paysages en 2014), article écrit en février 2012 et décrivant les conséquences d’un hiver exceptionnel sur le pays leucatois.

Suit en deuxième position une petite notice écrite en automne 2010 sur les conséquences d’une tempête d’automne à Port Leucate  – « Lundi 11 octobre 2010 – la mer se déchaîne sur la plage de Port Leucate » (3,21% des consultations sur paysages en 2014).

Enfin au troisième rang un article écrit en 2014 qui décrit le drame des Chrétiens d’Orient, menacés de disparaitre d’une grande partie des terres d’Orient « Blognotice 28.07.2014: Bientôt le souvenir de l’église catholique chaldéenne et des églises syriaques (orthodoxes & catholiques)  ne sera plus qu’un souffle de vent chaud dans le désert » (1,60% des consultations sur paysages en 2014)  .  Cet article fut aussi l’article le plus sollicité par les réseaux sociaux en 2014[1].

En  quatrième position on trouve le premier article écrit en allemand « Das Biafrakind (l’enfant de Biafra) » (1,42 % des consultations sur paysages en 2014)  – article que j’avais écrit en janvier 2010 en souvenir de la capitulation de la république du Biafra – et aussi pour rappeler ce que signifia dans l’Allemagne des années 1970 le mot « Biafrakind » – un mot depuis tombé un peu à l’oubli en Allemagne.

En cinquième position suit l’article « 1949 – l‘incendie meurtrier dans la Forêt des Landes » (1,20 % des consultations sur paysages en 2014)    , article écrit en 2009 qui nous rappelle  Incendie de la forêt des Landes de 1949. Cet article est l’article le plus consulté depuis la création du blog paysages en 2009[2]. Mais sa première place semble de plus en plus lui être contestéepar l’article « Blognotice 12.2.2012: la banquise bloque le Port de Port Leucate ».

En  sixième position on trouve le billet « Notice de blog 17.10.2010 – mémoires collectives et tempêtes oubliées à Leucate » (1,09 % des consultations sur paysages en 2014).

En  septième position on trouve la notice «   Yazidis d’Irak – le cri d’angoisse d’une députée du parlement irakien » (1,02 % des consultations sur paysages en 2014) sur le cri d’angoisse de Vian Dakhil face aux massacre commis par l’Etat Islamique envers les minorités Yazidis, Turk et Chrétiennes en Irak.

En huitième position encore un article leucatois avec « La gare de Leucate – La Franqui – rétrospectives & observations de « trainspotter » dans une petite gare de campagne (25.10.2009) » (1,02 % des consultations sur paysages en 2014, donc en chiffre relatif le même score que « Yazidis d’Irak – le cri d’angoisse d’une députée du parlement irakien » mais en chiffres absolus une consultation de moins que l’article sur Vian Dakhil ).

En neuvième position l’article « Blognotice 10.12.2014: L’éruption du Pico do Fogo du 23.11.2014 – l’éruption oubliée …. » (0,99 % des consultations sur paysages en 2014).

Enfin en dixième position encore un article sur le pays leucatois « Blognotice 7.6.2012: changements de paysages dans le pays Leucatois » (0,97 % des consultations sur paysages en 2014).

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Donc au fil des années le blog paysages est aussi devenue un blog sur Leucate et le pays leucatois. Notons aussi que le pic des 500 consultations (en effet 481 consultations) le dimanche 30 novembre 2014 est dû aux consultations des articles « Lundi 11 octobre 2010 – la mer se déchaîne sur la plage de Port Leucate »  et  « Notice de blog 17.10.2010 – mémoires collectives et tempêtes oubliées à Leucate »  – chaque fois qu’une tempête sévit sur les rivages leucatois – ces deux articles subissent un pic de consultations. Je ne peux que répéter ce que j’ai déjà écrit dans plusieurs billets dans paysages[3], – le jour viendra où une partie de la commune de Leucate, que ce soit la Franqui, Leucate-Plage ou Port Leucate sera gravement endommagée par un coup de mer,   – les risques des aléas de submersions marines à Leucate sont assez bien connus[4] – mais au niveau de la prévention de tels aléas c’est plutôt sombre. Parfois j’ai l’impression que les responsables politiques, – quel  que soit le niveau hiérarchique politique  (Commune, Département, Région etc.) – ont plutôt tendances à fermer les yeux !

Finissons par le billet–  « Grândola, Vila Morena » – il reste un petite trace sur mon compte google + qui débute avec les paroles « Il y quarante ans, le 25.04.1974 quelques minutes après minuit Grândola, Vila Morena fut diffusée à la radio portugaise Radio Renascença – et ainsi commença la Révolution des Œillets » –  que reste-  il des rêves des « Capitães de Abril »,  de  Salgueiro Maia après 40 ans de Révolution des Œillets[5].

Mais je ne l’ai pas écrit ce billet, – cet année 2014 fut une année assez difficile pour moi, – deux accidents de travail, un accident privé, interventions chirurgicales, maladies réplétives etc.  – une grande partie de mes billets fut écrite en lit de malade (Krankenbett) – espérons que l’année 2015 se présente sous de meilleures augures – donc cette année fut aussi une année de lectures à partir du « Krankenbett » – peut-être parlerai-je plus tard de quelques-uns de ces livres dans un de mes futurs billets, –  je reviens simplement au billet « Bala l’homme de la forêt »  –  ce beau chapitre du merveilleux livre sur le Brésil de Gilles Lapouge  ce « Dictionnaire amoureux du Brésil » qui invite à voyager à travers ce mystérieux Brésil  – où j’ai trouvé cette belle phrase « Je peux rester des heures là, le soir, à écouter, à sentir le vent, il coule dans forêt, le vent » pleine de poésie et de vie.

Pour finir, – et ne pas oublier – en Mai 2014 j’avais participé à la campagne « #RamenezNosFilles #BringBackOurGirls » – avec une petite notice « Blognotice 11.05.2014: #RamenezNosFilles #BringBackOurGirls[6] [7]» – aujourd’hui en Janvier 2015, donc plus de 6 mois après,  une grande partie des lycéennes de Chibok se trouvent encore dans les mains de leurs ravisseurs – comme une grande partie des femmes & jeunes filles Yazidis, réduites à l’esclavage sexuel par Daech – dans ce contexte – on ne peut que recommander  la lecture de article « Les noces barbares de Daech » de Annick Cojean. Malheureusement cet article est réservé aux abonnés du Monde[8],-il devrait trouver une large distribution, – même au-delà du Monde francophone, – je pense même après près de trois semaines après sa publication cet article mériterait une traduction en Anglais. Dommage que le Monde n’ait pas fait l’effort – de rendre l’accès libre à l’article « Les noces barbares de Daech » et de le traduire en anglais. Rappelons qu’en Mai 2013 le Monde avait une fois fait l’effort de traduire un article en Anglais – ce fut l’article « Chemical warfare in Syria  (l’original français portait le titre Guerre chimique en Syrie – Sur le front de Damas 1/5) » – mais ce fut une première sans suite, – malheureusement! Dommage que Natalie Nougayrède n’a pas réussi à établir une version anglophone du Monde – comme le fait par exemple le SPON pour une sélection d’articles qui sont régulièrement traduits en anglais dans la partie « Spiegel-online international ».

Et pour vraiment clore ce billet, – comme parfois j’aime aussi illustrer mes notices avec des photos, avec mes photographies –  le Z 27861-62 (Sncf) AGC en Gare de Leucate (voir ici)et ces vestiges de la gare de Gallician (voir ici) – sont parmi ses photos de 2014 publiées dans paysages auxquelles je me sens particulièrement attachées. Et dans ce billet j’utilise comme photo en première – un vue de plage de Port Leucate – photo prise par la famille leucatoise – le week- end de tempête du 28.-30.11.2014 – week- end que j’avais du passé à l’hôpital de Grünstadt.

Livre cité :

Gilles Lapouge « Dictionnaire amoureux du Brésil », (page 76 + page 78), Paris 2011, (Plon), ISBN 978-2-259-20925-0

Photo: La plage de Port Leucate durant la tempête du 30.11.2014,   ©  EMF.  Neff- Migliori 2014.

Christophe Neff, écrit le 04.01.2015 publie le 05.01.2015


[4] Voir entre autre cette carte consultable sous « http://www.aude.gouv.fr/cartes-d-aleas-a7009.html »

[5] Du Portugal et de la langue portugaise j’en parle déjà dans mon premier billet, voir ici !

Blognotice 10.11.2014: Le miracle de Tunis – souvenirs des lumières du Fohrenbühl

Vue sur le Gedächtnishaus Fohrenbühl
Vue sur le Gedächtnishaus Fohrenbühl, dit le Turm, le 26.10.2014, jour des élections législatives tunisiennes 2014 © C.Neff 26.10.2014

C’était peut être une simple coïncidence, mais le jour où en Tunisie les élections législatives tunisiennes de 2014 avait eu lieu,  – je dinais au Gedächtnishaus Fohrenbühl, ou Turm comme on dit dans la Raumschaft Schramberg– le même endroit que j’avais décrit dans« Les lumières du Fohrenbühl et la révolution tunisienne (21.1.2011) ».

Pendant le week-end j’avais participé à la fête que mes camarades bacheliers avaient organisée pour notre 30Ième anniversaire de bac à Schramberg[1], – et comme le soleil brillait sur les hauteurs de la Forêt – Noire, – j’avais décidé de dîner avec une amie d’enfance au Gedächtnishaus Fohrenbühl. Un ciel bleu azur,  – en allemand on dit plutôt stahlblauer Himmel (ciel bleu d’acier) plongeait le Fohrenbühl dans une étrange ambiance – ces fameuses  lumières de Fohrenbühl (Licht des Fohrenbühl). C’est ici que j’avais passé les journées décisives de la révolution tunisiennes en janvier 2011 – journées et pensées que je décrivais dans le billet « Les lumières du Fohrenbühl et la révolution tunisienne (21.1.2011) ». Depuis, presque trois années sont passées, – mais ce que  je écrivais déjà en janvier 2011 –   « si il y a une société capable de construire une démocratie laïque, une société civile libre de ses propres mains et sans interventions externe, dans le Monde arabe et en Afrique c’est bien la société tunisienne » me semble encore être valable en automne 2014. J’y crois encore, – même si je sais bien que les difficultés que le Tunisiens ont devant eux sont immenses. Et il n’y a pas de solution miracle.

La Tunisie est devenue le principal bassin recruteur pour Da’ech. Le jour où tous ces apprentis djihadistes retourneront au pays en Tunisie, – la Tunisie devra faire face à une terrible menace, – des milliers des bombes à retardement qui pourront mettre en péril la jeune démocratie tunisienne. Mais je crois que ce péril dangereux est maîtrisable. A moyen terme l’avenir de la démocratie tunisienne se jouera principalement sur des questions socio-économiques. Comme je j’écrivais déjà dans le billet de 16.09.2012, tant que le djebel à faim, – . L’avenir pour la jeune démocratie tunisienne s’annonce  plutôt sombre.  Et les solutions miracles socio-économiques pour la Tunisie n’existent pas.

Dommage que les medias internationaux n’ont pas beaucoup parlé de ces  élections historiques en Tunisie. Dans les medias français on en parlait un peu, – mais malheureusement les évènements à la une des medias était plutôt le départ forcé de  Blaise Compaoré au Burkina Faso et les évènements tragiques du barrage de Sivens du 26.10.2014.

En Allemagne on en n’a presque pas parlé –  à deux exceptions près. Une émission de discussion sur SWR2 « Arabiens Lichtblick – Wohin führt die Wahl in Tunesien? (Lueur d’espoir en Arabie – où les élections en Tunisie vont-elles nous mener)). Et dans la dernière Zeit  un article  de l’éditorialiste Josef Joffe sous le titre « Das Wunder von Tunis – Warum die Demokratie nur überlebt, wo die Revolution begann (le miracle de Tunis – pourquoi la démocratie ne fait que survivre  là où la révolution commença) » Dans cet article Joffe évoque l’article qu’il avait écrit en janvier 2011, ou il préconisait  que seule la Tunisie (Sonderfall In Arabien war nur Tunesien reif für die demokratische Revolution – Exception – seule la Tunisie est mûre pour la révolution démocratique)pourrait réussir sa transition démocratique.  A part cela, – dans les medias allemands, pas beaucoup de réactions aux résultats des élections législatives tunisiennes de 2014. Dommage, car ce qui se passe en Tunisie, devrait aussi intéresser les medias allemands. Car si l’expérience démocratique échoue, – toute l’Europe sera concernée, – et pas seulement la France –et partiellement l’Italie –comme beaucoup d’allemands tendent à croire. L’Allemagne elle aussi sera concernée !

Pour le titre de ce billet j’ai choisi le titre « le miracle de Tunis » – emprunté au titre – disons à la traduction française du titre de l’article de Josef Joffe – das Wunder von Tunis – même si personnellement je ne crois pas que ces élections et leurs résultats ont quelque chose de miraculeux.

Les Tunisiens nous ont simplement montré qu’ ils sont capables  de choisir eux même leurs chemins et leurs destins ! Sans ingérence extérieure !

Mais il il  ne faut pas non plus se faire d’illusions – le chemin vers une société civile libre et entièrement démocratique sera lent et difficile.

Mais la Tunisie, les Tunisiennes et les Tunisiens peuvent  réussir, s’ils prennent leur destin en mains, comme la France y a réussi il y a à peine deux siècles ! Ou l’Allemagne,  du  9. Novembre 1989,  jour  de la chute du mur de Berlin, jour où l’Allemagne prit son destin en main. Qui aurait parié en 1980, quelques années avant 1989, sur la réunification des deux Allemagnes ?

Photo: Vue sur le Gedächtnishaus Fohrenbühl, dit le Turm, le 26.10.2014, jour des élections législatives tunisiennes 2014 © C.Neff 26.10.2014

Christophe Neff, écrit le 09.11.2014  à Grünstadt – jour du 25 iéme anniversaire de la chute du mur de Berlin, publié le  10.11.2014

Blognotice 15.10.2014: Gare de Gallician 27.09.2014 13 heures 20

Gare de Gallician Sept. 2014b
La Gare de Gallician, © C.Neff 27.9.2014

Dans un de mes derniers billets, j’ai déjà un peu parlé de la ligne de chemin de fer d’Arles à Lunel, des vestiges qui en restent. Le dernier train de marchandise Sncf, desservant la distillerie de St. Gilles est passé en gare de Gallician durant l’année 2008[1]. Donc la gare de Gallician, depuis quelques années ne voit plus les trains passer. Même chose au passage à niveau N. 19 à quelques kilomètres a l’est, à Franquevaux. D’un point de vue géobotanique c’est sûrement une belle image, de voir avec quelle vitesse la nature reprends ses droits, – l’Inule visqueuse (Dittricha viscosa) en fleurs, ici et là les premiers petit Pins parasol (Pinus pinea) qui occupent la voie ferrée – une belle  image … d’un point de vue de géographie humaine, – c’est l’image d’une France rurale à l’abandon, – une France périphérique qui se sent oubliée. C’est peut être une coïncidence, – mais le fait que cette ligne de chemin de Fer  se situe dans la Deuxième circonscription du Gard – dont le député élu est Gilbert Collard apparenté FN, – est une image assez parlante. Peut-être dans quelques années retrouvera-t-on en France les lignes de chemins de fer de campagne surtout dans les maquettes de amateurs de modélisme ferroviaire[2], dans les trains miniatures, – peut être même à Hambourg au Miniatur – Wunderland.  Comme je l’écrivais dernièrement, « depuis des décennies, les gouvernements, qu’ils soient de gauche ou de droite, laissent mourir ce qui fut une fois le réseau européen Nr. 1 de chemin de Fer, à petit feu. …. », – le récent abandon de l’écotaxe par le Gouvernement Manuel Valls (2)  ne fait que renforcer cette impression. Pour le réseau ferré hors TGV français, cette annonce était tout, sauf une bonne nouvelle. L’image actuelle des installations ferroviaires de l’ancienne ligne SNCF Arles – Lunel, comme beaucoup d’autres lignes de chemins fers en France[3], c’est l’image  d’une France périphérique qui se sent oubliée, à l’abandon – une France qu’on retrouve dans les livres de Christophe Guilly[4], – et dans un autre registre dans le roman de Nicolas Mathieu « aux animaux la guerre »[5]. Même si ce roman de Nicolas Mathieu joue dans les Vosges, en plein hiver, dans un décor de paysage de neige,  il nous décrit ces paysages périphériques de ruraux français  qu’on trouve aussi bien dans les Vosges que dans le Gard, en bordure des Costières du Gard, -où la nature reprend ses droits sur une ligne de chemins de Fer tombée en oubli,  comme dans beaucoup d’autres endroits en France.

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Le PN 19 sur ligne Arles – Lunel à Franquevaux, © C.Neff 27.9.2014

Photos: Toutes © C.Neff 27.9.2014; 1 la Gare de Gallician, 2 le PN 19 sur ligne Arles – Lunel à Franquevaux

Christophe Neff, le 15.10.2014

P.S. (15.10.2014: 12:25): L’annonce de l’ouverture de lignes régulières d’autocar partout et sans autorisation préalable, dans le projet de loi d’Emmanuel Macron contre les « trois maladies » françaises, c’est la mort annoncée des dessertes rurales ferroviaires (voyageurs) en France!

P.S. (15.10.2014: 18:00) : Une très belle description de la gare de Gallician se trouve dans le billet «Carnets de Route: Gallician » du blog Gare aux Gares!


[3] Comme par exemple là l’état de  la ligne de chemin de Fer entre Sarreguemines et Bitche  (Ligne de Haguenau à Hargarten – Falck)

[4] Par exemple „Fractures  francaises (Francois Bourrin Éditeur 2010) (voir aussi « la géographie le grand gagnant du scrutin des présidentielles 2012 ») » et  « La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires (Flammarion 2014)(voir aussi « Pourquoi la „France périphérique“ a-t-elle basculé dans le vote FN? Entretien avec Christophe Guilluy, l’auteur de „Fractures françaises“ ») »

Blognotice 08.09.2014: Quatre jours de vacances à Leucate, de très petites vacances ….

Z 27861-62 (Sncf) AGC devant le 76432 arrivent de Perpignan en Gare de Leucate - La Franqui
Z 27861-62 (Sncf) AGC devant le 76432 arrivent de Perpignan en Gare de Leucate – La Franqui © C.Neff 29.8.2014

Quatre jours de vacances à Leucate, de très petite vacances, – passées au bord de la mer fin août-début septembre dans le pays leucatois. Soleil, – mer – et déjà la première rafale de Tramontane. Beaucoup de baignades dans la grande bleue, – un peu de cerf volant sur la plage du Kyklos. Des jours tranquilles en bord de mer. Peu de lectures, – le Monde, même en vacances,  – deux notices de blog chez Paul Edel[1]. Le livre « Amer azur – Artistes et écrivains à Sanary »de Manfred Flügge, que j’avais dans mes bagages, je l’ai à peine feuilleté. Mais j’ai beaucoup pensé, à un livre de Manfred Flügge, un livre que j’avais lu exactement un an avant durant mes vacances à Port Leucate – « Traumland und Zuflucht – Heinrich Mann und Frankreich» – Heinrich Mann et la France. Un livre qui mériterait une traduction en français (et peut être un article dans paysages).

En fait j’ai beaucoup pensé à la France, au midi français car avant et après ces quatre jours de vacances, je préparais un cours pratique sur la géographie du Midi méditerranéen français, – un cours intensif qui comporte un séminaire et voyage d’étude pour une vingtaine d’étudiants de géographie qui débutera prochainement. C’est quoi un paysages typique du midi méditerranéen français, – le chant des cigales, les champs de Lavande, les vignes, les garrigues – ou la couleurs des paysages qui inspira artistes, écrivains, cinéastes durant des décennies, –  le maquis, une formation végétale typique des paysages méditerranéens, – mais c’est aussi bien le maquis haut lieu de la résistance contre l’envahisseur allemand, contre la terreur nazie et leurs supplétives françaises de la milice.

Durant ces quatre jours de vacances, – je faisais aussi un peu de « trainspotting[2] » –  à la gare de Leucate – la Franqui , et à la gare de Perpignan … mais ce qui ma frappa le plus, durant mes préparations de ce cours de géographie, mon voyage de préparation à travers la France, à travers les midis française c’est de voir à quel point ce pays, qui fut un pays de chemins de fer,  est devenu un pays à l’abandon. Depuis des décennies, les gouvernements, qu’ils soient de gauche ou de droite, laissent mourir ce qui fut une fois le réseau européen Nr. 1 de chemin de Fer, à petit feu. Ceci concerne tout le territoire français, – Bitche depuis peu décroché du chemin de Fer, l’Auvergne ferme silencieusement une ligne après l’autre, – combien de temps encore verra –t-on circuler des trains sur la ligne des Causses. J’utilise pour cette notice de blog en photo de couverture le Z 27861-62 (Sncf) AGC devant le 76432 arrivant de Perpignan en Gare de Leucate – La Franqui – ici à la gare de Leucate – sur la ligne Narbonne – Perpignan – Cerbère – Port Bou  le service public ferroviaire  français fonctionne encore, – nous avons même un quasi service cadence pour les TER, – mais une très grande partie des ruraux français sont tout simplement débranchés  du réseau SNCF.

Les petits Pins parasol poussant entre les rails entre Gallician et St. Gilles sur la ligne d’Arles à Lunel sont plus qu’un symbole fort pour ce déclin. Ici sur cette partie de l’ancienne ligne Arles à Lunel, – où jusqu’en 2008 passait encore un train de marchandise pour desservir la distillerie de St.  Gilles – qui est déjà envahie par la végétation forestière on pourrait avec le livre « fractures françaises[3] » de Christophe Guilly tenir en main un magnifique cours sur le déclin des ruraux français. C’est peut être une coïncidence, – mais le fait que cette ligne de chemin de Fer  se situe dans la Deuxième circonscription du Gard – dont le député élu est Gilbert Collard apparenté FN, – est plus qu’un symbole fort. C’est en fait une image très parlante. Malheureusement je n’ai pas pris de photo de ce qui reste encore de cette petite ligne de chemin de Fer.

Depuis quelques jours je suis de retour en Allemagne, – et encore en train de préparer ce cours sur la géographie du midi méditerranéen français. Sur mon bureau le magnifique livre de Magali Laure Niededka sur Sanary sur Mer, – Sanary sur Mer qui fut pendant les années 1930 la capitale de la littérature allemande[4]. Le livre, un travail universitaire sur l’exil d’artistes d’expression allemande fuyant les fureurs du nazisme à Sanary sur Mer. Dans ce livre j’ai retrouvé les traces de Jeanpierre Guindon, germaniste vivant à Sanary. Monsieur Guindon il y presque 20 ans m’avait guidé avec un groupe d’étudiants allemands de l’université de Mannheim sur les traces des artistes allemand ayant trouvé refugiés à Sanary. Le livre de Magali Laure Nieradka est un travail universitaire – mais c’est tellement bien écrit – qu’on a l’impression de revivre partiellement l’ambiance des paysages de l’exil des artistes allemands à Sanary. Et plus, le  livre est particulièrement bien documenté. Sanary sur Mer – sera une des stations du cours de géographie sur les paysages méditerranéens français. Sans le refuge offert par Sanary sur Mer, – que serait devenue la littérature allemande? Que resterait – il de la Montagne magique ? Sans Sanary, pas de « Joseph et ses frères (Thomas Mann) », pas de « Geschwister Oppermann (Lion Feuchtwanger), pas de « Veuve Bosca (René Schickele) », car tous ces ouvrages ont été au moins partiellement écrit dans le ville refuge qui fut Sanary-sur-Mer[5].

Le livre de Magali Laure Nieradka nous rappelle, que pendant un des pires moments de l’histoire allemande, Sanary fut tout simplement la capitale de lettres allemandes.

Durant la préparation de ce cours de géographie et aussi pendant ces quatre jours de vacances à Port Leucate, – j’ai aussi pensé beaucoup à un de mes maitres – le Dr. Rainer Joha Bender – décédé il y vingt ans, le 23. Aout 1994 à Mannheim[6]. C’est aussi grâce à lui, et ses cours sur la géographie du Var qu’il tenait ensemble avec Michel Mestre et Catherine Mestre de l’Université de Toulon[7], que j’ai appris à déchiffrer et lire les paysages côtiers de la méditerranée provençale entre Marseille, Ciotat, Sanary, Toulon, Port Cros, Ramatuelle …. Ces paysages qui seront au cœur du cours que je prépare en ce moment. C’est avec Rainer Joha Bender, pendant une excursion en 1988 sur la « géographie touristique du Var »[8] que je découvrais les magnifiques paysages de Port Cros.

Pour clore ce petit billet de blog, – pendant les préparations de ce cours de géographie, – interrompue par ces quatre jours de vacances à Port Leucate, – la France s’est dotée d’un nouveau gouvernement, – le Gouvernement Manuel Valls (2). Je semble être un des rares électeurs de François Hollande qui salue le virage « social-libéral » de ce remaniement gouvernemental. Il y a quelques années, – les medias allemands préconisaient aux parents d’adolescents surfant sur les réseaux sociaux, d’entrer dans Facebook, pour se prémunir de mauvaises surprise – et c’est ainsi qu’avec l’aide de ma nièce Céline je suis entré dans Facebook. Dans tendance politique j’avais écrit « Libre penseur de tendance social-libérale ». Mes convictions n’ont guère  changé depuis. Donc je ne peux que saluer ce virage « social-libéral » du nouveau gouvernement Valls.

Photo: Z 27861-62 (Sncf) AGC devant le 76432 arrivent de Perpignan en Gare de Leucate – La Franqui © C.Neff 29.8.2014

Ouvrages cités :

Bender, R.J. (Ed.)(1988):  Deutsch-französisches Seminar Tourismus und Marketing : Toulon 5.-12. 6. 1988. Mannheim Geographisches Institut.

Flügge, M. (2007): Amer Azur. Artistes et écrivains à Sanary. Paris, ISBN 978-2-86645-650-4

Flügge, M. (2013): Traumland und Zuflucht. Heinrich Mann und Frankreich. Berlin, Insel Verlag Berlin. ISBN 978-3-458-35954-8

Lentz, S, Lukhaup, R. , Neff, C.,  Ott, Th., Swiaczny F. (Eds): Gedenkschrift für Rainer Joha Bender, Mannheim 1996, Mannheimer Geographische Arbeiten 44, ISBN 3-923750-66-8.

Nieradka, M.L.  (2010): Die Hauptstadt der deutschen Literatur. Sanary-sur-Mer als Ort des Exils deutschsprachiger Schriftsteller. Formen der Erinnerung 44, Göttingen, ISBN 978-3-89971-792-1

Christophe Neff, le 08.09.2014

P.S.: La lecture du billet « Mes vacances, Clopine » dans le Blog de Paul Edel, pendant mes quatre jours de vacances fin aout 2014 à Port – Leucate m’inspira à écrire ce billet, même si à première vue les deux billets n’ont guère en commun. Enfin, dans les deux billets on écrit sur des livres, des paysages et des hommes.


[3] Une petite impression personnelle  du livre « fractures françaises »  se trouve dans le  « billet la géographie le grand gagnant du scrutin des présidentielles 2012 »

[4] Nieradka, M.L .  (2010): Die Hauptstadt der deutschen Literatur. Sanary-sur-Mer als Ort des Exils deutschsprachiger Schriftsteller. Formen der Erinnerung 44, Göttingen

[5] Dans les pages 177-181 du livre de Magali Nieradka  (Ibidem)- nous trouvons un inventaire détaillé sur les ouvrages écrites par les écrivains d’expression allemand écrit a Sanary durant les années 1930-1940.

[6] Les amis et disciples de Rainer Joha Bender lui ont consacré une Gedenkschrift en 1996 « Gedenkschrift für Rainer Joha Bender » édite par Lentz, S. et al.1996).

[7] Voire aussi Mestre, M., Mestre, C. (1996) : Zur Universitätspartnerschaft Toulon – Mannheim. In: Lentz, et al. (Eds): Gedenkschrift für Rainer Joha Bender, Mannheim 1996, Mannheimer Geographische Arbeiten 44, p. XVII- XVIII.

[8] Bender avait publié les principaux résultats de ce cours/excursion franco-allemand dans une petite brochure (Bender 1998).