Dimanche des rameaux 2011 à Grünstadt

Ici à Grünstadt le « Palmsonntag », le Dimanche des rameaux, se fête avec des petits bouquets de buis, comme dans une grande partie de l’Allemagne (catholique). Dans la Raumschaft Schramberg, où j’ai grandi, il y avait une autre tradition, là c’était (et c’est encore) des branches de Houx qui accompagnaient la procession des fidèles du dimanche des rameux. Des houx, il y en a assez dans le Raumschaft Schramberg, la région est connue pour les belles forêts de Sapins et de houx – parfois même on trouve de tres beaux houx dans les rares prés encore entretenus sur les hauteurs entre le Fohrenbühl et la vallée de la Kinzig, – par exemple au lieudit « auf der Grub » ,duquel on a une magnifique vue sur les Grinden de la Forêt Noire du Nord et le Brandenkopf ; Brandenkopf le nom témoigne d’un vaste incendie que décima la montagne en 1730. Le Palmsonntag, -que ce soit à Schramberg ou au Sulgen se passait souvent dans la neige. Dans la vallée de la Kinzig les cerisiers étaient déjà en fleurs et dans la Raumschaft Schramberg les montagnes portaient encore leur manteau de neige. Il faut dire que je n’ai pas trop de souvenir des Palmsonntage à Schramberg, car assez souvent nous passions pâques dans le Midi, où le dimanche des rameux se dénomme aussi Dimanche des palmes ( ce qui est la traduction littérale de Palmsonntag , des mots allemand du Dimanche des rameaux). La visite de la messe dominicale c’était en plus le domaine de ma mère, – qui comme vraie catholique de gauche et membre de la SPD (Linkskatholikin) y allait régulièrement. Par contre mon père ayant reçu un surdosage de catholicisme traditionnel souabe était un des vrais et rares laïques allemands que j’aie connus. Il faut préciser que le catholicisme traditionnel du Württemberg en Oberschwaben, même si il fut extrêmement conservateur (ce qu’il est en plus certainement encore) , il a eu quand même a le mérite de ne pas se compromettre aves le nazisme, durant les plus sombres années de l’Allemagne. Les accusations publiques de Joann Baptist Sproll contre le programme de l’action T 4 qui se déroula à Grafeneck fut un des rares actes de résistance publique pendant le troisième Reich en Allemagne. Soit, personnellement je vais occasionnellement aussi bien en Allemagne qu’en France à la messe. Et je constate que les messes se vident, au moins dans les paysages ruraux, de plus en plus. Il faut admettre qu’aujourd’hui la messe du Palmsonntag á St. Peter était assez bien remplie, et que j’ai déjà participé a des messes pleine à craquer à St. Jacques de Port Leucate . Les messes se vident, et les messes se vidant de plus en plus en plus, c’est une certaine ruralité qui s’endort : Messe und Frühschoppen ,ces traditions se perdent de plus en plus dans le Sud de l’Allemagne catholique. Et il y a des régions, où non seulement les messes se vident, mais où les infrastructures qui sont cruciales pour la survie de la vie rurale se perdent de plus en plus, bureau de postes, postes de gendarmerie, hôpital etc. Ainsi la Raumschaft Schramberg va sauf miracle perdre son hôpital – les grand houx dans les Sapinières entourant les montagnes de Schramberg vont perdurer et produire encore des bouquets de houx pour les dimanches des rameaux , mais sans hôpital ,sans le Kreiskrankenhaus Schramberg la vie quotidienne dans la Raumschaft Schramberg deviendra sûrement plus difficile. Oui, les messes se vident, et cette ruralité que ce soit en France ou en Allemagne s’endort de plus en plus.

Coïncidence , mais en revenant de la messe des rameux comme j’allais autrefois durant mes années étudiantes avec des amis au Frühschoppen(l’apéro, assez souvent on y allait sans détours par l’église) je me branche sur la république de livres – et je retrouve une phrase dans le billet sur les mémoires de Bernard Pivot – qui résume fort bien le petit microcosmes de cette ruralité en voie de disparition : « C’est un homme du centre du centre de la France, héritier d’une lignée de paysans au cul de plomb, enracinés sur leur terre au point de ne jamais s’interroger sur l’au-delà de leur ligne d’horizon, qui en concevra une secrète fascination pour les cosmopolites, les apatrides, les gens et les esprits venus d’ailleurs, ceux dont il dit joliment qu’ils sont nés dans les pliures de la géographie et qu’ils ont grandi dans les codicilles de l’Histoire. » – c’est très franco – français – mais c’est aussi valable pour les paysages ruraux du Sud de l’Allemagne.

Je finis ce petit billet de dimanche des rameaux en me rappelant la collecte faite à l’église de St. Peter de Grünstadt lors de la messe des rameaux , collecte pour les chrétiens de Terre sainte. Terre sainte cela veux dire Israël et Palestine : dans ces pays lointains les rares chrétiens n’ont pas la vie facile ,la communauté chrétienne se rétrécit comme une peau de chagrin.

Christophe Neff, Grünstadt le 18.4.2011

Ein Kommentar zu „Dimanche des rameaux 2011 à Grünstadt

  1. pour ma part, il y a fort longtemps que je ne vais plus à la messe. Mais j’ai été enfant de choeur jusqu’au moment où je suis entré à l’école militaire, à seize ans. Mais à chaque permission (qui correspondanit aux vacances scolaires) j’allais servir la messe: et en uniforme s’il vous plait. Ce n’était pas tous les jours dans ce village de la Sarthe profonde qu’on voyait un col bleu officier avec le curé. Et j’étais pas peu fier, d’autant que je savais bien des regards braqués sur moi, ceux de mes petites camarades intéressées. Cela dit, je garde un souvenir exceptionnel de ces années d’enfant de choeur: les curés étaient sympas, pas obtus, l’ambiance décontractée.
    Pour revenir au sujet du jour, le dimanche des Rameaux, c’était une belle fête, religieuse bien sûr, mais avec une grand’messe avec ce qu’il fallait de chorale, de grandes orgues, de processions, bref tout ce qu’il faut pour faire de ces journées des moments de joie et de fête. Il fallait que le buis soit béni pour qu’il puisse protéger toute la maisonnée et chez mes parents, pas de buis égal pas de protections.
    Ahjourd’hui, je ne sais plus trop comment se passent ces messes, mais je sais qu’il y a pour ces „grandes occasions“ plus de monde qu’à l’accoutumée, mais une population quelque peu âgée. Mais comme j’entends depuis des lustres qu’il n’y a plus que les „vieux“ qui vont à la messe, je me dis que ces vieux doivent être maintenant au minimum centenaires. Mais plus sérieusement, il y a un retour au religieux quand on „prend un peu de la bouteille“. Pour ce qui me concerne, puisque ma jeunesse athée à 200% est loin derrière moi, je suis passé à un agnostisme réfléchi, prudent mais sans certitudes.
    Je suis allé en Bavière l’année dernière (voir mon blog sur Berlin: http://panissieres.blog.lemonde.fr/2010/09/) et on peut se rendre compte de „l’empreinte“ catholique au nombre d’églises. Le dimanche où nous y étions, le concert de la l’harmonie municipale n’a commence que lorsque la messe était finie…
    Comme chez nous, le gouvernement allemand traque tout ce qu’il appelle les dépenses „inutiles“, donc haro sur les services publics, comme les hopitaux de proximité accusés à tort de „coûter“ trop cher… En Allemagne, je ne sais pas, mais chez nous, la preuve est loin d’être faite que ces politiques de destruction des services publics soient efficaces!!!

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