Je viens de lire la nouvelle sur le site de telabotanica, exactement sur le petit article intitulé « Le Monde des Plantes n° 497 » présentant le résumé du dernier numéro du « monde des plantes » – la revue « Ecologia mediterranea » reprend du souffle et se lance dans un nouveau départ (voire aussi l‘ article déjà publié en Janvier par telabotanica ). Je pense que « Ecologia mediterranea » était, jusque vers la fin des années 1990, « la revue scientifique» pour les écosystèmes méditerranéens, mais à partir des années 2000 on avait l’impression que tout cela s’endormait un peu. Je me permets ici de citer le dernier éditorial du nouvel Éditeur en Chef Thierry Dutoit (Professeur à l’Université d’Avignon).
« Suite au retard de publication accumulé depuis 2005, le nombre de contributions soumises à notre revue a considérablement diminué et il faut souligner que c’est grâce aux soumissions de nos collègues d’Afrique du Nord et de Méditerranée orientale que notre revue peut continuer à exister et sortir un fascicule par année (huit articles par fascicule). Certains collègues de l’UMR IRD CNRS Institut méditerranéen d’écologie et de paléoécologie(IMEP) se sont également considérablement mobilisés pour permettre à notre revue de continuer à paraître. Ainsi, leurs articles se trouvent disséminés dans les volumes de 2006 à 2008. Qu’ils soient ici considérablement remerciés pour leur contribution à la survie d’une revue d’écologie multilangue non indexée à l’heure où toutes les évaluations convergent vers des publications internationales de langue anglaise. ecologia mediterranea reste en effet une revue scientifique d’écologie méditerranéenne de transfert entre écologie fondamentale et sciences de la conservation. Elle permet toujours la publication d’articles comprenant de nombreux tableaux d’inventaires en annexes qui seront des ressources de données historiques importantes dans les années futures comme en témoignent les nombreuses demandes de copies d’articles parus dans nos précédents numéros depuis 1975. » (Dutoit 2008)
Le dernier point me semble être très important, – enfin une revue où on trouve encore les tableaux d’inventaires – qui souvent dans les grandes revues anglophones dites « ISI » ont disparu ou se retrouvent dans des annexes électroniques – qui, avec le temps, ont tendance à disparaître dans le nirvana électronique. Ceci devrait sûrement être un argument décisif pour attirer des contributions intéressantes. Notons aussi que le prix d’abonnement 26 – 28 € pour les versions internationales me semble être plus que raisonnable, en comparaison avec les prix souvent prohibitifs des revues internationales des Maisons d‘ Editions de Springer & Co qui dépassent souvent les 1000 € pour les abonnements institutionnels. A ce prix d’abonnement on pourrait croire que les bibliothèques institutionnelles auraient plutôt intérêt à acquérir une revue comme Ecologia mediterranea. Oui, le prix invite même à réfléchir à un abonnement personnel – mais où mettre les cahiers de la revue – quand chaque nouveau livre qu’on achète devient un véritable casse-tête – où peut on encore trouver de la place dans la bibliothèque personnelle ? Je pense que une version pdf – au moins pour les abonnements personnels serait une bonne chose.
En plus je trouve la facette francophone / – multi linguale de Ecologia mediterranea plus que sympathique – cela a pour effet que les résultats de la recherche scientifique écologique peuvent être lus et compris par une grande partie des intéressés potentiels dans le monde méditerranéen, car, sauf à Chypre et en Egypte, l’anglais n’a aucune importance comme langue véhiculaire. Travaillant sur les deux rives de la méditerranée, je crois que le français reste après tout « la langue scientifique » dans le domaine forestier, environnemental et agronome (au moins dans la partie occidentale de la méditerranée) En Allemagne l‘ importance de l‘ allemand comme langue scientifique est presque descendue à zéro ,voir les 7 thèses sur la valeur de l‘ allemand comme langue scientifique, – c‘ est pour cela que moi-même j‘ ai signé ces 7 thèses pour le maintien de l‘ allemand comme langue scientifique. Même si la situation dans les pays francophone des deux bords de la méditerranée n’est pas encore comparable à la situation en Allemagne, – je pense que la revue Ecologia mediterranea – peut aussi contribuer au disséminement de résultats de recherche écologique dans un environnement méditerranéens francophone. Une seule chose que je regrette un peu, ni l’espagnol, ni l’italien ni le portugais ne sont plus acceptés comme langue de publication. Des articles en espagnol ou en italien auraient peut être pu aussi apporter un plus vaste potentiel de lecteurs pour la revue (et peut être aussi attirer des manuscrits intéressants).
Je souhaite bonne chance au nouveau départ de « Ecologia mediterranea » – en espérant que la revue retrouve son ancienne forme et redevienne la revue « biogéographique & écologique du monde méditerranéens – de la mare nostrum de l’ancien monde ».
Sources :
Dutoit, T (2008) : Éditorial. Ecologia mediterranea Revue internationale d‘ écologie méditerranéenne – Mediterranean Journal of Ecology, Vol 34, 2008.
Christophe Neff, Grünstadt le 10.7.2009
P.S. : Une partie des anciens numéros d’Ecologia mediterranea sont chargeables ici , – mais je crois, si j’ ai bien compris, qu’il ne s’agit que d’ un service temporaire.