St. Jacques de Port de Leucate – au clair de la lune de mai 2010

St. Jacques Port Leucate 29.5.2010 0H35

Dans les régions des  religions du livre – là où  l’homme taille le paysage comme le tailleur de pierres taille la pierre ,les lieux de cultes , que ce soit église, mosquée ou synagogue  marquent  les paysages d’une manière très spéciale : l’hommen, en vénérant son dieu , prend possession du paysage d’une manière éternelle.  C’est  le dernier pas du processus de transformation du paysage  sauvage en paysage humanisé, la Kulturlandschaft  (fr. paysage culturel, en. Cultural landscape) pour employer  ce terme issu  de la géographie allemande.

Un des paysages qui fut jusqu’au début des années 1960 un des plus sauvages  de France était le lido entre Leucate Plage et le Barcarès – j‘ en parlais  déjà dans  « Impression d‘ un dimanche d‘ automne à Port Leucate (18.10.2009) » , cordon dunaire séparant la mer ouverte avec l‘ étang de Leucate – troué par des graus permanents et épisodiques , cordon dunaire toujours en proie à  des submersions  marines répétées . Sur ce lido se trouvent  de nos jours les nouvelles stations touristiques de  Port Barcarès et de Port Leucate. A Port Leucate depuis quelques mois déjà ,une nouvelle église a vu le jour   – St. Jacques de Port Leucate – (j’en parlais aussi ici ) – signalant ainsi que l’homme a pris possession du paysage – et a ainsi transformé la côte sauvage en paysage humanisé.

Ayant assez souvent  un appareil de photo sur moi, que ce soit pour des  voyages professionnels  ou  personnels ,j’eus l’occasion en revenant d’un meeting avec les étudiants durant le LÖP SS 2009 Leucate de découvrir  le carillon de St. Jacques de Port Leucate baignant  dans les lumières d’un clair de lune  dans un ciel où la tramontane balaye  les sombres  nuages  nocturnes vers la mer. Je fis donc deux séries  de photos- une série avec un vieux reflex Minolta 7000 utilisant un Kodachrome C- 64 (le film de diapositives  dont je parlais ici) mais que je n’ai pas encore fait développer ,et une autre avec un petit revue DC80sz (emprunté à ma mére)  en mode manuel  dont une des photos est utilisée pour illustrer ce petit billet.

C’est  tout simplement une belle photo – le carillon de St. Jacques illuminé par le clair de lune de la fin mai 2010 – photo et paysage que j’aimerais partager  avec les lecteurs du blog paysages.

Photo : Le carillon de St. Jacques de Port Leucate illuminé par le clair de lune.  ©Christophe Neff, 30.5.2010 (Revue DC80sz)

Christophe Neff, Grünstadt le 12.7.2010

P.S. : Dans le contexte sur la perception de lieux dans l‘ évolution des paysages historiques   j‘ aimerais aussi conseiller la lecture du dernier billet «A l’Est de la Turquie : Sylvie Lasserre à la rencontre des derniers chrétiens d’Orient » du blog sur les routes d‘ Asie Centrale de Sylvie Lasserre – Blog que  j‘ ai aussi mis dans mon blogroll.

Un petit royaume du livre en Salanque – la librairie Plaisir – à Saint-Laurent-de-la-Salanque

Durant mon dernier cours sur la géographie et les paysages des Corbières maritimes nous avons aussi visité ensemble le marché du dimanche de Saint-Laurent-de-la-Salanque – marché dont j‘ ai déjà un peu parlé dans Impression d‘ un dimanche d‘ automne à Port Leucate – et pendant que les étudiants étaient à la découverte des richesses du terroir de la Salanque et du Roussillon – je fis quelques pas vers la charmante librairie Plaisir . En fait, j’avais déjà découvert cette librairie en février 2009, mais àncette date le blog paysages n‘ existait pas encore. La librairie s’étale sur deux étages – au  rez de chaussée on trouve on papèterie & cartonnerie – et au premier étage se trouve la véritable librairie. Un vrai petit royaume du livre, – où on prend plaisir à regarder & feuilleter les livres -prendre le temps de regarder le choix. En fait le seul lieu autour du grand lac marin, l‘ étang de Leucate, qui soit entièrement consacré au livre. Ce qui m’a particulièrement bien plu- et c‘ est un peu le géographe qui parle – c‘ est le rayon consacré à la littérature régionale  qui offre un large choix – de la retirada jusqu’à l‘ histoire des combats pour l’environnement en Pays catalan. C’est aussi ce livre (Denis Serrer :  50 ans de combats pour l‘ environnement en Pays catalan)  que j‘ ai acheté dans cette librairie. 50envirpo.1275719945.jpg Les quelques chapitres que j’ai déjà lus dans ce livre se révèlent être fort intéressants pour tous lecteurs intéressés par l’histoire récente des divers paysages du Roussillon et des Corbières maritimes. Je trouve particulièrement intéressant le chapitre sur le village de cabanes de Bourdigou (Bourdigou : les derniers de mohicans) et le chapitre sur les plans heureusement abandonés de construire une centrale nucléaire entre Port la Nouvelle et Leucate (Nucléaire, non merci, de Port la Nouvelle à Ille -sur – Têt).

Je tiens donc à,signaler ce petit royaume du livre à St. Laurent de la Salanque. Je pense qu’il est aussi important de parler de bonnes librairies – comme le fait parfois KTK – ici je pense au billet „Books actually“ the book shop on Club Street, one thing I missed being away from Singapore , récemment lu , tant que ces libraires existent.  Par exemple la RDL de Pierre Assouline – où actuellement sévit un intéressant débat  sur Charles de Gaulle «De Gaulle n’est plus un écrivain» comme auteur littéraire – la RDL parle malheureusement des bonnes libraires quand il est trop tard. Comme par exemple ici sur  la disparition la librairie de France à New York.  Mais  moi-même j‘ ai parlé de la disparition de librairies quand il était trop tard – comme par exemple dans Brentano’s unhappy end. Car si toutes les bonnes librairies disparaissent les discussions sur la qualité littéraire d‘ un auteur deviendront plus ou moins obsolètes – car il n‘ y aura plus de lieux (sauf peut- être amazon ou la Fnac) où acheter les livres.

Pour tous lecteurs résidants ou vacanciers sur les rives de l‘ étang de Leucate cherchant des livres de qualités : la libraire plaisir à Saint Laurent de la Salanque vaut sûrement le petit détour.

Source :

Serrer, D. (2010) : 50 ans de combats pour l‘ environnement en Pays catalan. ISBN :978-2-917859-11-7

Christophe Neff, Grünstadt le 5.6.2010

Le 8 mars 2010 – de la neige à Port Leucate

J‘ ai déjà plusieurs fois consacre de billets dans ce blog à l‘ hiver 2009/10 qui nous semble particulièrement long (et pour beaucoup d’allemands semble être aussi particulièrement dur), dont les Les premières neiges de l’hiver 2009/10 sont arrivées à Grünstadt , De la neige entre Jendouba, Aïn Draham et Tabarka, et surtout l‘ analyse L‘ Allemagne fatiguée de son hiver (Hiver 2009/2010). Et l’hiver perdure encore ici en Allemagne – et le printemps semble vraiment se laisser attendre. A Grünstadt nous avons encore quelques centimètres de neige, presque 5 centimètres à Karlsruhe, – ce qui est un phénomène météorologique assez rare en début de mars. Souvent dans le « Oberrheingraben » début mars c’est le printemps qui commence – vers la mi -mars les amandiers roses de la Weinstraße entre Bad Dürkheim commencent à fleurir. La neige mi -mars dans l’Unterhaardt c’est rare, mais cela arrive. Mais de la neige sur la plage de Port Leucate, cela me semble être vraiment exceptionnel (Voici un lien vers une photo du Lydia en neige ). Une vraie couverture neigeuse qui couvre l’ensemble de la plage – si je me souviens bien – et je connais les lieux depuis 1968 – cela ce n’est jamais produit dans les derniers 50 années. Pour une fois nous assistons à un phénomène météorologique vraiment exceptionnel, les chutes de neiges sur la zone que Henri Gaussen dénommée la zone de l’Oranger cela arrive ici et là, mais la plage de Port Leucate entièrement enneigée cela mérite d’être noté.

Digital StillCamera
Digital StillCamera

Photo : la plage de Port Leucate blanchit par les neiges de mars et la houle grise de la méditerranée Lundi 10 mars 2010 (Photo Evelyne Marie France Neff auteur de blog Au jour le jour)

Christophe Neff, Grünstadt le 9.3.2010

P.S. (10.3.2010 7 :45): Des photos additionnelle du épisode neigeux du 8 mars à Leucate se trouvent dans le blog «Chinook‘ Hot Blog» – dans les billets «Chinook snow shop», «alti Port Leucate» et «Pow pow».

Des Corbières à la Méditerranée – quelques mots sur un livre présentant une partie des paysages des Corbières maritimes.

« Des Corbières à la Méditerranée »  est un livre, plutôt un volume illustré, livre de photographie, de Jean Belondrade (Photographies) et Nicole Clodi (Textes), – présentant les paysages & hommes de la partie orientale des Corbières maritimes. Je reprends ici la couverture du livre en espérant  ne pas rencontrer les difficultés de Bob Garcia , difficultés dont un des derniers billets de la république de livres nous  informent.  Mais présenter un livre, un œuvre même d’une façon critique, c’est d’une certaine manière aussi une forme de promotion -promotion positive ou promotion négative. « Des Corbières à la Méditerranée » nous présente les paysages d’une partie de la façade orientale des Corbières maritimes. A première vue, on pourrait croire que le livre nous présente les communes du Canton de Sigean, mais il manque la commune de Peyriac-de-Mer, qui ne fait pas partie de la communauté de communes Corbières en méditerranée .

En faite le livre nous montre les paysages des dix communes Port-la-Nouvelle, Sigean, Leucate, La Palme, Portel-des-Corbières, Fitou, Roquefort-des-Corbières, Caves, Treilles, Feuilla de l‘ intercommunalité Communauté de communes Corbières en Méditerranée .  Comme le livre porte le logo Corbières méditerranées on peut penser que la Communauté de communes Corbières en Méditerranée a participé au moins partiellement au financement de ce volume illustré.  Le livre nous presente chaque commune de l’intercommunalité avec une petite partie texte et quelques photos de paysages, de scènes de vie de village etc.  On rencontre Fréderic le maréchal ferrand à La Palme, Giovanni l’heureux apiculteur de Treilles, Giovanni Palamara d’ont j’ai déjà parle dans le billet « Vendredi, journée de marché à Leucate (16.10.2009) ».  Oui, le livre nous montre hommes et paysages des Corbières maritimes, sans les clichés habituels – comme les couchers de soleil en mer, flamands roses sur les étangs, surfeurs glissant en grand formats à travers vents & vagues, le Canigou photographié à travers les amandiers fleuris du plateau de Leucate, – cela manque ou est extrêmement rare.  Le seul coucher de soleil que je remarque dans le livre est le coucher de soleil sur la Caramoun , page 73. Donc vraiment  une belle surprise dans ce livre de photographie  de ne pas rencontrer les stéréotypes d’un paysages touristique de façon mer, plage, coucher de soleil etc. Naturellement comme chaque paysage est aussi une construction sentimentale & intellectuelle – dans ce contexte je ne peux que suggérer  la lecture du livre « Vieldeutige Natur – Landschaft, Wildnis und Ökosysteme als kulturgeschichtliche Phänomene » édité par Thomas Kirchhof & Ludwig Trepl (2009) – le livre de Jean Belondrade & Nicole Clodi nous présente leur vision des paysages de la façade orientale des Corbières maritimes. Vision que je trouve personnellement assez réussie. Deux petit points mériteraient dans une réédition d’être corrigés! Chaque photo aurait gagné si la date précise – ou au moins un date approximative – comme par exemple – été 2008, avril 2007 était indiquée.  En feuilletant le livre, on a l’impression de rencontrer la mémoire photographique du paysages des Corbières maritimes entre 2005 et 2008, – mais en réalité cela reste difficile à cerner. On aurait aussi aimé avoir quelques informations bibliographiques – au moins pour les lecteurs désirant un complément d’informations sur les villages & paysages rencontrés dans ce livre. Nous retrouvons en dernière page au-dessus des informations éditoriales comme le numéro d’ISBN, un petit remerciement à Marc Pala « Remerciements à Marc Pala qui a partagé amicalement sa connaissance des lieux et de l’histoire, ainsi qu’à tous les personnages qui ont collaboré à la réalisation de ce livre. »  Qui est Marc Pala (C’est peut être lui ?)  Est-ce que les informations historiques proviennent toutes de Marc Pala – et sont-elles  sourcées et sourçables ? Un peu plus de rigueur éditoriale aurait certainement amélioré le livre.  Il reste donc un peu de regret car au moins le lecteur avisé a l’impression de lire (ou de regarder) une publicité intelligemment bien faite, mais qui reste quand même un produit de publicité pour la  Communauté de communes Corbières en Méditerranée. Néanmoins le livre me plait et je pense qu’il vaut bien le prix des 20 euros. Le livre réunit dans ses photos mes propres impressions de paysage actuelles (2005-2009) des Corbières maritimes entre Feuilla, La Palme et Leucate. C’est donc un livre à recommander pour tout lecteur désirant avoir une vision photographique + quelques informations historiques complémentaires – sur les paysages actuels caractéristiques  des Corbières maritimes, – une petite géographie visuelle de la Communauté de communes Corbières en Méditerranée.

Sources :

Belondrade, Jean ; Clodi, Nicole (2009): Des Corbières à la Méditerranée. Goanda Éditions Toulouse,  ISBN 978-2-9534366-0-0

Kirchhof, Th. ; Trepl, L. (2009) : Vieldeutige Natur, Landschaft, Wildnis und Ökosystem als kulturgeschichtliche Phänomene. Transcript Verlag Bielefeld, ISBN 978-3-89942-944-2

Christophe Neff, Grünstadt le 28.10.2009

La gare de Leucate – La Franqui – rétrospectives & observations de « trainspotter » dans une petite gare de campagne (25.10.2009)

De retour à Grünstadt, de retour dans les brumes rhénanes, les premières gelées blanches- c’est déjà  le  « Spätherbst » avec ses lumières d’hiver qui débute.  Aujourd’hui dimanche, le soleil a enfin assez de force pour percer la couche épaisse de brouillard. L’Allemagne a depuis quelques heures un nouveau gouvernement, – et j’étais particulièrement surpris de voir Dirk Niebel promu ministre fédéral de la Coopération économique et du Développement. Surpris comme beaucoup d’autres allemands aussi, car Dirk Niebel est surtout  considéré  comme un  spécialiste du marché du travail (Arbeitsmarkt), – mais certainement pas comme un  spécialiste du développement. Dirk Niebel et moi – nous avons passé quelques mois ensembles à  Calw, chez les Fallschirmjäger, les paras allemands, – en été 1985, nous passions ensemble le « Unteroffizierlehrgang Teil I » -il y a  maintenant 24 ans. (Nous somme tous les deux officiers de réserve de la Bundeswehr de nos jours, – Dirk Niebel d‘ après Wikipedia.de comme Capitaine (Hauptmann d.R.) et moi Commandant (Major d. R.).

On devrait peut-être lui rappeler que la FDP était le parti qui militait pour l’annulation de l’aide au développement pour la Chine (voir aussi mon billet Quelques réflexions sur l’invité d’honneur de la Buchmesse 2009 à Frankfurt). Mais peut-être ce vœu pieux de la période électorale est-il déjà oublié ?  On devrait peut être lui le rappeler ? Autrement presque pas de surprise, sauf de voir Karl-Theodor zu Guttenberg au ministère de la défense et peut etre d‘ apprende que Günther Oettinger l’actuelle ministre-président du Land de Bade-Wurtemberg a été désigné par le gouvernement allemand pour le prochain commissaire européen de nationalité allemande.

L’Allemagne a donc repris son souffle politique – nous avons un nouveau gouvernement –  et une opposition jusqu’à présent presqu‘ invisible.

le-vieux-panneau-oct-2009.1256478474.jpgPhoto 1: Le vieux panneau d‘ un autre temps – en direction de la gare de Leucate la Franqui.  (Photo C.Neff Canon Powershot A720IS 15.10.2009)

Mais je voulais écrire sur la gare de Leucate – La Franqui . En fait Leucate possède une petite gare de campagne. Je la connais depuis au moins 40 ans – le temps où la ligne Narbonne-Port Pou était encore un des derniers refuges de la traction à vapeur en France, –  la ligne où les belles américaines, les 141 R tiraient de longs convois de trains de marchandise jusqu’en 1973. Et donc depuis ma plus jeune enfance ,je suis devenu un « trainspotter » – et depuis que je fais de la photo – j’ai eu mon premier appareil de photo en 1974- je fais des images des paysages de train. Malheureusement j’ai eu mon premier appareil de photo après la disparation des 141 R sur la ligne Narbonne – Port Bou. Mais régulièrement, depuis mon enfance, j’ai fait des  photos de trains à la Gare de Leucate-La Franqui.  Notons que je ne suis pas le seul, car la ligne Narbonne-Port Bou traversant mer & étangs entre Narbonne, Port La Nouvelle, Leucate et Salses est un spot assez renommé pour les trainspotters  européens.  Sur la commune de Leucate c’est surtout le petit pont sur l’étang de Lapalme , sur l’ancien grau de la Franqui qui reliait  la mer ouverte avec l’étang de Lapalme, qui est un site apprécié par les trainsspotters.  Mais comme j’ai quelques souvenirs personnels, je préfère faire du trainspotting à la petite gare de Leucate.  En plus, on peut y  faire des observations intéressantes. La crise économique est aussi perceptible pour le trainspotter – là où il y  a quelques années on pouvait encore voir toutes les 20 à 30 minutes un train de marchandise – on en voit peut être un toutes les deux heures. La maigre fréquentation de la ligne  Narbonne – Port Bou par des trains de marchandise est peut être donc  une retombée de la crise – ou peut être la Sncf, le rail a tout simplement perdu tout son  trafic vers la route, vue l’armada des camions sur l’A 9.  Deuxième observation – le voyageur arrivant à la gare de Leucate – la Franqui hors saison n’ayant pas la chance d’être récupéré  par un proche, a surtout besoin de temps et de patience, car il n’y a ni bus, ni taxis pour le voyageur désirant se rendre à la Franqui, Leucate-Village, Port Leucate, etc.  C’est pour ainsi dire le désert.  On pourrait peut être – comme je L’avais déjà écrit en 1998 (Neff 1998)  revitaliser l’idée d’un chemin de fer reliant la Gare de Leucate-La  Franqui à Port Leucate.  Car aujourd’hui‘ hui – comme je l’aie perçu  la semaine dernière pendant mes sessions de trainspotting, – le voyageur malchanceux arrivant à la gare de Leucate, doit prendre son mal en patience en espérant qu’un taxi finisse par  arriver ou prendre ses bagages en main et faire le trajet à pied.

mit-22-minuten-verspatung-fahrt-der-ter-nach-perpignan-weiter-17102009.1256479011.jpgSamedi 17.10 vers 16.59 ; le TER de 16.37 assure par une rame AGC partant pour Perpignan – avec 22 minutes de retard. (Photo C.Neff Canon Powershot A720IS 17.10.2009)

tgv-durchbraust-leucate-la-franqui-17102009.1256479461.jpgSamedi 17.10 vers 16.52; un TGV traversant la Gare de Leucate – La Franqui en filant vers Perpignan. (Photo C.Neff Canon Powershot A720IS 17.10.2009)

Sources :

Neff, C. (1998): Kulturlandschaftswandel, Fremdenverkehr und Biodiversität auf der Halbinsel Leucate (Dept. Aude/ Frankreich). In: Fremdenverkehrsgebiete des Mittelmeerraumes im Umbruch. Beiträge der Tagung des Arbeitskreises „Geographische Mittelmeerländer- Forschung“ vom 11.-13. Oktober 1996 in Regensburg. Regensburger Geographische Schriften, H. 27, 99-135, Regensburg. (ISBN 3-88 246-193-4)

Christophe Neff, Grünstadt le 25.10.2009

Impression d‘ un dimanche d‘ automne à Port Leucate (18.10.2009)

Vendredi c‘ est la journée  du marché  à Leucate , au vieux village, marché décrit dans un billet précédent. Dimanche, c‘ est la journée de marché à Port Leucate. Marché avec déjà plus d‘ ambiance que le marché de vendredi de Leucate village.

marche-du-dimanche-port-leucate-18102009.1255896796.jpgPhoto 1: Ambiance de marché dominical à Port Leucate (C.Neff Canon Powershot A720IS 18.10.2009)

Mais le grand marché du dimanche, c‘ est à Saint-Laurent-de-la-Salanque qu‘ on le trouve. La Salanque, riche terre agricole, terre maraichère, terre de l‘ abricotier, des jardins d‘ orangers, – tous cela se trouve au marché de St. Laurent de la Salanque. Sauf peut -être les Oranges, qui proviennent à quelques exception près d‘ Espagne. Vraiment un marché à découvrir ! Nous trouvons un joli portrait du marché de St. Laurent de la Salanque dans le Blog « Book-Catalogne  » sous le titre de «Le Marché de Saint Laurent de la Salanque ».  Donc un marché vivant qui vaut le détour. Revenons à Port Leucate, avec une nouvelle église catholique (St. Jacques), un petit marché du dimanche, une librairie papeterie ouverte à l’année, deux trois brasseries & restaurants ouverts  à l‘ année, un article wikipedia (de qualité plutôt moyenne) – Port Leucate est devenue un petit centre économique considerable.

eglise-st-jacques-port-leucate-14102009.1255897290.jpgPhoto 2 : La nouvelle église St. Jacques à Port Leucate (C.Neff Canon Powershot A720IS 14.10.2009)

Un centre économique considérable qui persiste hors saison touristique.  Peut être le jour viendra où Port Leucate, – la nouvelle station touristique des années 1960-70 – née entre  sables dunaires, étangs et mers – nommé le désert français, ou l’Afrique française par les géographes (Neff & Scheid 2005)  supplantera un jour le vieux village.  Pour le préciser – c’est le cordon littoral transpercé par divers grau permanents et épisodiques, le lido entre la presque‘ île de Leucate et l‘ embouchure de l‘ Agly qui fut appelé l’Afrique française par les géographes et botanistes ( Conill 1933, Neff & Scheid 2005     ).  Pour les lecteurs intéressés par l‘ histoire écologique du lido entre Leucate et le Barcarès  et lisant l‘ allemand je pense que l’article de Neff & Scheid «Der mediterrane Süden Frankreichs. Vegetationsdynamik und Kulturlandschaft im Languedoc- Roussillon »  peut être une lecture intéressante.  Dans ce cadre, – mais dans une approche régionaliste & historique se place le livre de Jacques Hiron «Il était une fois Leucate » sur l’histoire de Leucate, où on trouve quelques détails (et photos intéressantes) sur l’histoire de la nouvelle station de Port Leucate.  Donc Port Leucate vu l’affluence hors saison de son marché dominical ne se porte pas si mal que ca !

herbstansicht-kyklos-18102009.1255897992.jpgPhoto 3 : Vue automnale sur le Kyklos – quasiment le berceau de Port Leucate. ((C.Neff Canon Powershot A720IS 18.10.2009)

Sources citées :

Conill, L. (1933) : Végétation de la Salanque et des Corbières orientales Roussionnaises. Commentaires botaniques de la Carte des productions végétales, Feuille XXV – 48, Perpignan N.W. Bulletin de la Société Agricole, Scientifique et Littéraire  des Pyrénnées Orientales. Perpignan, p. 189 – 261.

Hiron, Jacques (2005) : Il était une fois Leucate. Leucate,  Ed. du Cap Leucate, 2005. (reprint) (Des infos sur le livre se trouvent sur le site de Jacques Hiron.)

Neff, C., Scheid, A. (2005): Der mediterrane Süden Frankreichs. Vegetationsdynamik und Kulturlandschaft im Languedoc- Roussillon. In:  Geographische Rundschau, 57, Heft 9, 38-44.

Christophe Neff, Port Leucate le 18.10.2009

Vendredi, journée de marché à Leucate (16.10.2009)

Vendredi c’est la journée du marché à Leucate, à Leucate Village comme on dit ici. Hors saison estivale, un vrai petit  marche typique d’arrière- pays méridional. Rien de touristique,  un petit marche local. Parfois ,quand je tiens de cours d’écologie terrestre dans les environs de Leucate et des Corbières maritimes j’amène parfois les étudiants pour leur montrer un marché vivant. Donc ce matin, je passe au village faire un tour à la Librairie de la Presse, la dénommée  librairie Adamus, et je vais faire un tour au marché de Leucate. Mais quelle déception !  Est-ce que l’air glacé de la tramontane a fait  disparaître le marché de Leucate. Je ne retrouve que 4 – 5 stands sur la place de la république face à  la statue de Françoise de Cezelly. Un stand de  fleuriste, -3 à 4 quatre stands de vente de légumes, et le stand de vente du miel de l‘ apiculteur de Treilles tenu par Madame Palamara. Eh bien , les pots de  miel de Giovanni Palamara,( Giovanni immortalisé dans le livre de Belondrade & Clodi (2009) sur la page 154 sous le titre « Giovanni se définit lui-même comme un « happy culteur » ), avec quelques fleurs et légumes – les derniers mohicans du marché de Leucate.  Giovanni Palamara, apiculteur à Treilles dans les Corbières maritimes, qui nous a –  à moi et mes étudiants donné  de  vrais cours pratiques sur l’apiculture et la Flore mellifère des Corbières.

Un marché qui meurt, c’est un paysage qui meurt. Il a y à peu prés  15 ans, le géographe allemand Fred Scholz (1994) montrait en citant l’exemple du marché d’Uzès comment la vitalité d’un paysage culturel se reflétait dans l’image de son marché. Apparemment ,vu  l’impression que j’ai eu aujourd’hui‘ hui du marché de Leucate, le paysage culturel, la « Kulturlandschaft » des Corbières maritimes ne se porte pas très bien. Peut être était-ce simplement le souffle glacé de  la tramontane  qui a fait fuir les « marchands » ,espérons -le.  En tous cas, même avec une tramontane glacée,  l’épouse de Giovanni Palamara avec  ses petits pots de Miel et ses sacs d’amandes tient encore bien la garde !

Photo 1: Sacs d’Amandes et pots de Miel de Giovanni Palamara. (C.Neff Canon Powershot A720IS 16.10.2009)
Photo 2: Vue sur une partie du marché du vendredi 16.10.2009 à Leucate (C.Neff Canon Powershot A720IS 16.10.2009)
Photo 3 : Les petit pots de miel de Giovanni Palamara – les derniers mohicans du petit marché de Leucate. (C.Neff Canon Powershot A720IS 16.10.2009
Photo 4 : Vue sur la Libraire de la Presse à Leucate, la nommée Librairie Adamus. (C.Neff Canon Powershot A720IS 16.10.2009)

Sources :

Belondrade, J.; Clodi, N. (2009): Des Corbières à la Méditerranée. Goanda Éditions Toulouse,  ISBN 978-2-9534366-0-0

Scholz, Fred: Funktion und Dynamik von Wochenmärkten im Süden Frankreichs: Uzès (Gard) als Beispiel. In: Die Erde, 125 (1994), p. 15-35.

Christophe Neff, Port Leucate le 16.10.2009

Soleil, mer et tramontane – Port Leucate 14.10.2009

Laissant les brumes rhénanes, les premières neiges allemandes  derrière moi, j’ai  débarqué hier dans les Corbières maritimes à Port Leucate pour quelques jours de vacances, quelques jours de repos, pour retrouver mer, soleil et tramontane. Soleil et tramontane sont bien là, – la tramontane souffle avec une telle force, qu’il est  même très difficile de trouver une place à l‘ abri du vent.  Mais sans tramontane pas de ciel limpide, pas de soleil, pas de lumière.  Le jour de mon accident, la première  nuit à la Berufsgenossenschaftliche Unfallklinik Ludwigshafen je craignais de ne plus jamais pouvoir accéder à la méditerranée par mes propres jambes, de la toucher, de la sentir – d’écouter le chant des cigales. Tout cela maintenant semble être le souvenir d’un mauvais rêve, j’ai repris le travail début septembre, ,et maintenant je suis ici pour quelques jours de repos et de soleil sur la côte méditerranéenne dans l’appartement familial de vacances de la famillenounouneff. Dans mes bagages, un appareil de photo numérique – un canon Powershot – et une vieux reflex Olympus classique, une OM-4 avec une pellicule Kodachrome C-64, j’ai encore pu acheter quelques pellicules C- 64 avant que ce regard photographique ne disparaisse pour  toujours.  Et dans mes bagages quatre livres comme lecture de vacances (Stephen Smith – Négrologie – pourquoi l’Afrique meurt ;   Stefan Kornelius – der unerklärte Krieg, Deutschlands Selbstbetrug in Afghanistan ; Alain Finkielkraut – un cœur intelligent ; Johannes Balve – Wie wird man exzellent ? Deutsche Universitäten im Spitzenrausch  ) – le dernier Supplément littérature de la Zeit – « Zeit-Literatur – Wozu verführt uns China ? ».  C’est tout.  Les hurlements de la tramontane dans l‘ oreille, j’écris ces quelques lignes – que je placerai comme écrites ici à Leucate , en tant que dépêches de Leucate, – en analogie aux dépêches de Grünstadt. Autrefois, quand j‘ étais plus jeune, et que  ma grand mère habitait encore à Aubord  dans le Gard, entre Vistrenque et Costière, dans le Gard pour me ressourcer – longue balades à pied à travers les vignes et les forêts de pins parasols des Costières, assez souvent je prenais le train depuis Générac pour le Grau du Roi, pour  accéder aux plages et à la mer. Le nouveau «  Rail Passion »consacre un article intéressant à cette ligne  de chemins de fer «  Etude de ligne – De Nîmes au Grau – du-Roi, une antenne à vocation balnéaire » longeant Costières et Petite Camargue, qui est un peu tombée en oubli  mais qui heureusement fonctionne encore .

Finissons ce billet, la première dépêche de Leucate, avec une  vue en arrière vers mon dernier billet intitulé « Das Fach Geographie an der Mannheimer Hochschule », – la géographie à Mannheim, vu qu’elle  n’y existe plus, semble avoir beaucoup d’amis, à en concure de  la fréquentation de l’article.  En plus, je découvre sur mon wordpress dashboard que pas mal de lecteurs provenaient du billet « Les prix d’excellence de la planète universitaire » de la république des livres. Donc il y aurait dans le cercle des lecteurs de la république de livres une partie assez considérable de lecteurs avec de forts liens envers la langue de Goethe. Au moins plus de lecteurs « germanophones » que Berlin en parle, vu  les commentaires qu’on trouve dans son dernier billet « Deutsch-Französisches Brot ».

Mais il me semble clair que la vie littéraire allemande pour  « la république des livres » n’est pas un « Fremdwort » – (un mot étranger), – le billet du 12.10.2009 est intitulé « Minetti vous attend ».  Donc je finis ce billet avec un message pour les lecteurs germanophones de «  la république de livres » hier il y avait une émission de radio sur SWR2 intitulée « Mehrfach heimatlos – Herta Müller und die rumäniendeutsche Literatur » (Serie SWR2 Forum). L’émission est chargeable comme download ou comme Podcast. L’émission est à conseiller à tout lecteur germanophone intéressé  par la « Rumäniendeutsche Literatur » et par « Herta Müller ».  Avant de finir cette première dépêche de Leucate, notons que l‘ affaire du petit prince  est bien arrivée en Allemagne – et Spiegelonline vient de lui consacrer un article savoureux  „Prinz Jean“ – Frankreich spottet über Blitzkarriere von Sarkozy junior“ – et un forum « Bonapartismus in Frankreich »  – tout  cela est naturellement à lire avec modération !

Avec ce message je finis mon billet – pour à nouveau profiter de mer, soleil et tramontane. Lire le Monde en version papier, lire mes lectures de vacances, faire quelques photographies des paysages et me ressourcer  pour le semestre prochain, la Vorlesungszeit du Wintersemester 2009/10 qui commence pour moi avec un cours magistral  de géobotanique le mercredi 21 Octobre.

strandvegetation-port-leucate-echinophora-spinosa-12102009.1255501701.jpgPhoto 1. : Végétation dunaire à Port Leucate avec Panais porte-épines (Echinophora spinosa) (C.Neff Canon Powershot A720IS 12.10.2009)

tramontanlinse-im-abendlicht-uber-port-leucate-12102009.1255501854.jpgPhoto 2 : Reflets de coucher de soleil du ciel au-dessus de Port Leucate balayé par la Tramontane (C.Neff Canon Powershot A720IS 12.10.2009).

Sources citées :

Collardey, B. (2009) : Étude de ligne. De Nîmes au Grau-du-Roi, une antenne à vocation balnéaire. In : Rail Passion, N. 144, Octobre 2009, p. 46 – 51.

Christophe Neff, Port Leucate le 14.10.2009