Blognotice 30.03.2025 : „Timothy Snyder au Canada : Le Début d’un Exode Académique Américain ?“

Jeudi 26 mars je m’aperçus que Timothy Snyder est en train de partir de l’Université de Yale vers le Canada. Il va commencer à enseigner l’histoire contemporaine à la « Munk School » de l’Université de Toronto. Il n’est pas le seul enseignant de quitter Yale pour Toronto, – son épouse Marci Shore elle aussi enseignante à Yale suit son mari vers le Canada, ainsi que Jason Stanley philosophe expert du « fascisme » s’envolent vers Toronto. Le départ des époux Snyder-Shore était de déjà prévue de longe date, comme on pouvait lire quelque jours plus tard dans Toronto Today, Il semble qu’il s’agit d’un simple transfert académique – donc à priori rien de plus normale dans le monde universitaire international.  Mais dans le même article, Marci Shore dit : « Je suis juive et historienne des années 1930 – donc le catastrophisme névrotique est peut-être surdéterminé : ma principale leçon de 1933 c’est qu’il vaut mieux partir plus tôt que trop tard. (Traduction de l’originale par C. Neff[1] )». Tout est dit, il n’y a rien à ajouter. C’est peut être le début de l’Exodus académique américain.  Le départ de ces trois scientifiques et intellectuels américains m’intrigue beaucoup, surtout le départ de Timothy Snyder, – je crois que j’ai presque tous ce livres dans ma bibliothèque, – je lis régulièrement son blog Thinking about…et parfois même je partage ses billets sur Mastodon ! Je pense que la lecture régulière des textes et analyse des de Timothy Snyder m’ont permis de déchiffrer un peu la dérive impériale de la Russie du Tsar Poutine[2].

Le même jour je découvre aussi les nouvelles inquiétantes de la disparition de la doctorante turque Rumeysa Ozturk   de l’université de Tufts. Je poste même dans Mastodon le message « how deep you have fallen ? », tellement je fus bouleversé par ces images ! Les images de l’arrestation de Rumeysa Ozturk me rappelé des très mauvais souvenirs, – les arrestations secrètes et disparitions des dissidents de l’Europe de l’Est entre 1945 et 1989, – avant l’effondrement de l’Union soviétique. Mais aussi la disparition des opposants de dictatures militaires durant les années 1970 en Amérique du Sud, Chili, Argentine, Brésil. Je me souviens du film « Missing », recomposé par la Palme d’Or à Cannes en 1982, que j’avais vue comme lycéen dans un des cinémas à Schramberg. Les disparus politiques de l’Amérique du Sud n’ont d’ailleurs pas disparu de la mémoire collective américaine, – comme le montre  la récompense de « Ainda Estou Aqui (je suis toujours la) » par le Oscar du meilleur film international 2025. La sénateur démocrate Elizabeth Warren semble avoir pris l’initiative le « leadership » pour une libération de Rumeysa Ozturk[3]. Entre temps la juge fédéral Denise J. Casper vient de stopper la déportation d’Ozturk[4]. Est-ce que l’administration Trump va accepter cette décision de justice ? J’ai des sérieuses doutes, – et je crains malheureusement que l’administration Trump va essayer de mettre l’état de droit en ruines. Mes pires craintes que j’avais publies dans le petit billet de blog « America where are you going » en Octobre 2024 juste avant l’élection de Donald Trump se réalisent actuellement. La dérive des Etats-Unis vers un régime proto-fasciste semble pour l’instant se poursuivre sans obstacles majeurs.

Ce matin je lis dans le Blog de Hasnain Kazim « „C’est vraiment dommage qu’il puisse devenir délicat de se rendre aux États-Unis… Les États-Unis, c’est vraiment très triste, je n’aurais jamais cru que cela soit possible.“ (Traduction libre  C.Neff) [5] »

Il a quelques jours je disais presque la même chose à l’un des mes enfants « je ne crois pas que je pourrais, au moins pendant le règne de Trump un jour aller aux Etats-Unis, – c’est trop risqué, voir à quel point je me suis permis de critiquer Donald Trump et son administration dans mon Blog et sur Mastodon. »

C’est un rêve de jeunesse qui s’écroule. Faire un jour un voyages aux Etats-Unis et admirer les magnifiques paysages, les forêts, les parcs nationaux, les long voyage en train…. Le pays de la liberté bascule dangereusement vers le gouffre autoritariste. Il reste un petit peu d’espoir, que les citoyens américains se réveilleront un jour  et vont stopper ce cauchemar !

Bibliographie :
(Pour la bibliographie, j’ai choisi le dernier livre de Timothy Snyder, qui a rejoint ma bibliothèque en octobre 2024, et dont j’ai utilisé la couverture pour illustrer ce billet de blog)

Snyder, Timothy (2024) : On Freedom. London, 2024 Copyright © Timothy Snyder, 2024; Vintage , Penguin Random House, UK 2024, ISBN 978-1-529-92927-0

Christophe Neff, Grünstadt le 30.03.2025

P.S.: (30.03.2025): Quelques instants après la publication de ce billet sur paysages, – je découvre l’interview de Jason Stanley dans le Spiegel « Faschismus-Forscher Stanley über Trump und seinen Abschied von Yale (der Spiegel, 30.03.2025, 16.16 Uhr) ».  La lecture de cette interview complète parfaitement mon billet de blog.


[1] Voir citation anglaise originale “I’m both a Jew and a historian of the 1930s, so the neurotic catastrophism is perhaps overdetermined: it’s always been clear to me that the lesson of 1933 is that it’s better to get out sooner rather than later,” dans Allison Smith “UofT hires three prominent Yale professors worried about Trump Fascism scholar Jason Stanley and historians Timothy Snyder and Marci Shore have taken jobs at the University of Toronto amid concerns about the second Trump administration” 26.03.2025, Torontotoday.

[2] Voir aussi les billets : Blognotice 24.02.2022 : les troupes du Tsar Poutine attaque l’Ukraine » et « Blognotice 22.12.2013: De Dostoïevski à Mikhaïl Khodorkovski ».

[3] Voir “Led by “EizabethWarren , NewEngland  lawmakers demand release of  Tufts  University grade student”, The Boston Globe, 28.03.2025

[4] Voir „A PhD student was snatched by masked officers in broad daylight. Then she was flown 1,500 miles away“ CNN, 29.03.2025.“

[5] Voir  Hasnain Kazim „Dass es aber mal heikel werden könnte, in die USA zu reisen, das hätte ich nicht für möglich gehalten …. Die USA! Das ist wirklich sehr traurig.“ Dans „ Keine Lügen, nur Schmäh: Reisefreiheit / Lügenverbot! / Türkei / Brief pro Bohne / Wiener Schmäh / Schneewittchen“, Erbaubliche Unterredungen, 30.03.2025.

Blognotice 23.03.2025 : le printemps démarre à Grünstadt et dans la Unterhaardt

Fleurs d’abricotier, Grünstadt, © Christophe Neff, 22.03.2025

L’abricotier des voisins fleurit depuis quelques jours, les amandiers longeant la route de vins allemands se mettent à fleurir. Le printemps est enfin arrivé ici dans la Unterhaardt et j’en parlais déjà dans mon dernier billet « Frühlingsbeginn und Mandelblüte 2025 an der Unterhaardt / Début de printemps 2025 et floraisons des amandiers dans la Unterhaardt ».  L’hiver à Grünstadt, – fut une fois de plus, long – sombre et gris – enfin c’est comme cela que j’ai perçu cet hiver qui vient de se finir. J’aimerais bien revoir les pêchers et abricots en fleurs du Roussillon, avec en coulisse le Canigou enneigé. Partir voire la famille à Leucate pour quelques jours. Se balader sur le plateau de Leucate, – voir les orchidées et les narcisses en fleur. Mais c’est un long trajet – que ce soit en voiture ou en train. Le TGV n’a d’ailleurs pas amélioré considérablement les voyages en train entre Perpignan et Strasbourg et l’Allemagne. J’ai plutôt l’impression que cela s’est empiré d’année en année ! Qui se souvient encore du train Rapide « Rouget-de-Lisle  » Strasbourg – Marseille (Nice)[1],  – qui comportait des voitures directs Strasbourg – Cerbere, – et qui était dédoublé en saison estivale par un train direct Strasboug – Cerbere. Et naturellement il y avait les trains de nuits qui reliaient l’Allemagne  et l’Alsace avec le Midi. En plus au temps d’Air Inter, – la relation avec correspondance courte à Orly Ouest – en 3H30 de l’Strasbourg vers Perpignan, relation que fut partiellement repris par Air France, – mais qui a disparu entre temps. La manière dont la Sncf organise les relations TGV/trains de nuits en l’Allemagne, l’Alsace et la partie occidentale de l’Occitanie n’invite guerre au voyage en trains. Seule alternative depuis Grünstadt les vols directs de Lufthansa Francfort – Toulouse. Sinon, si on veut éviter l’avion il reste que le trajet en voiture, – mais c’est un long trajet épuisant, surtout si l’on est dans état de santé fragile.

Je me demande parfois comment François Mitterrand,  a pu « régner » pendant deux septennats sur la France, – menant en même temps quasiment une double vie privée – et  souffrait d’un cancer de la prostate. La manière de Mitterrand de faire face à la maladie mortelle et ses souffrances m’impressionne encore beaucoup. En plus j’aimerais bien pouvoir « Mitterrand » interroger sur la situation géopolitique international actuelle. La vue Mitterrandienne sur les relations internationales actuelles et du rôle de la France, – cela mériterai certainement l’attention. Même si la dérive autoritaire de l’administration Trump me surprend pas trop, – je l’avais même prévue dans un certain sens dans le billet « America where are you going » –  cela m’attriste de voir l’Amérique, les Etats-Unis –  le pays de la liberté s’enfoncer de plus en plus dans un régime techno-féodalisme protofasciste[2].

Je finis cette petite notice de blog, avec une pensée pour Boualem Sansal. Lui aussi est, si on croit bien le Monde, est atteint d’un cancer de la prostate[3]. Malade, emprisonné à Alger, – j’espère que Boualem Sansal pourra vite retrouver la liberté et revenir en France. Plusieurs fois par semaine, je reposte dans Mastodon sous le  #boualemsansal mon petit message de solidarité « Poste restante : Alger  – pour ne pas oublier Boualem Sansal ! » que j’avais écrit début décembre 2024. Ce fait déjà plus que trois mois que Boualem Sansal est emprisonné, malade d’un cancer de la  prostate ….. espérons qu’il pourra vivre le temps que la maladie lui laisse en pleine liberté en dehors des murs d’une prison !

Vue sur Grünstadt avec amandier en fleurs, © Christophe Neff, 23.03.2025

Photos: © Christophe Neff, 22.03.2025 & 23.03.2025

Christophe Neff, Grünstadt le 23.03.2025


[1] Plus d’info sur ce train  (et beaucoup d’autres train) se retrouvent dans l’article « La ligne Strasbourg-Lyon : pour l’Alsace, le rêve venait du Sud. » dans le trainconsultant de Cleve Lamming.

[2] Voir l’interview de Natscha Strobl par Jonas Spreng dans le Spiegel:  « Trump, AfD und Co. »Das Wort Faschismus ist angemessen« Ist Donald Trump ein Rechtsextremer? Sind AfD-Politiker einfach nur Populisten? Die Politikwissenschaftlerin Natascha Strobl erklärt, welche Begriffe die richtigen für die neuen politischen Zeiten sind.“ Der Spiegel, 23.03.2025.

[3] Voir „Boualem Sansal devant ses juges : « Je n’ai rien voulu faire contre mon pays, je n’ai fait qu’exprimer une opinion », Simon Roger, LeMonde 20.3.2025

Frühlingsbeginn und Mandelblüte 2025 an der Unterhaardt / Début de printemps 2025 et floraisons des amandiers dans la Unterhaardt

Mandelblüte Grünstadt, Sausenheimer Straße , © Christophe Neff, 11.03.2025

Wie schon in den Jahren zuvor (2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, 2022, 2023, 2024) folgt hier eine kurze Notiz über das phänologische Frühjahrsgeschehen in  Grünstadt, der Unterhaardt und dem Leiningerland. Die Mandelblüte rund um Grünstadt setzte dieses Jahr im Vergleich zu den Vorjahren später ein. Soweit man den Décodeurs vom LeMonde.fr glaubt, dann hat es im Jahr 2024 ein erhebliches „Sonnenstundendefizit“ in großen Teilen Frankreichs gegeben[1], gefühlt hatte ich auch den Eindruck, das sich hier ähnliches abspielt, –  aber die Zahlen der agrarmeteorologischen Station Grünstadt – Sausenheim sprechen hier eine andere Sprache. Der Mandelbaum in der Sausenheimer Straße in Grünstadt spielte mal wieder den Vorreiter, – am 10.03.2025 stand er in voller Blütenpracht. Hier und da kann man auch einige Blutpflaumen (Prunus cerasifera var. pissardii (Carrière) Koehne)  in Grünstadt und Umgebung blühen sehen.  Wobei man hier im Vergleich zum naheliegenden Elsass die Blutpflaume doch seltener als Ziergehölz verwendet wird. Leider ist ja mein räumlicher Radius, durch die „Maladie de Mitterrand[2]“ doch recht eingeschränkt, aber bei meinen Fahrten ins Klinikum Worms, konnte ich beobachten, dass sich die Mandelbäumchen zwischen Grünstadt und Bockenheim in der Vorblüte befinden, wobei es sich hier bei ja um die rosa blühenden Pfirsich-Mandel Hybriden (Prunus × amygdalopersica)  handelt, die  wohl auch demnächst blühen werden. Bei der „Perle der Weinstraße“ handelt es sich um eine solche Pfirsich-Mandel Hybride. Wer sich für die Sortenbestimmung der verschiedenen Mandelarten und Pfirsich-Mandel Hybriden an der Weinstraße interessiert, dem sei das vorzügliche Buch „Einheimische Mandeln“ von Philipp Eisenbarth zur Lektüre empfohlen. Mit Hilfe dieses Buches lassen sich wohl die meisten Mandel Sorten (und Verwandte) an der Weinstraße bestimmten.  

Comme les années précédentes (2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, 2022, 2023, 2024), voici une brève note sur les événements phénologiques printaniers à Grünstadt, dans la Unterhaardt et le Linage.. Cette année, la floraison des amandiers autour de Grünstadt a commencé plus tard que les années précédentes. Si l’on en croit les décodeurs duMonde.fr[3], il y a eu en 2024 un « déficit d’heures d’ensoleillement » considérable dans une grande partie de la France, j’ai aussi eu l’impression qu’il se passait la même chose ici, – mais les chiffres de la station agro-météorologique de Grünstadt – Sausenheim parlent un autre langage. L’amandier de la  Sausenheim Straße à Grünstadt a une fois de plus joué les précurseurs, – le 10.03.2025, il était en pleine floraison. Ici et là, on peut également voir fleurir quelques pruniers sanguins (Prunus cerasifera var. pissardii (Carrière) Koehne) à Grünstadt et dans les environs.  Bien qu’ici, en comparaison avec l’Alsace toute proche, le prunier sanguin soit plus rarement utilisé comme arbuste d’ornement. Malheureusement, mon rayon d’action est limité par la « maladie de Mitterrand[4] », mais lors de mes déplacements au Klinikum Worms j’ai pu observer que les amandiers entre Grünstadt et Bockenheim étaient en pré-floraison. Il s’agit ici d’hybrides pêcher-amandier à fleurs roses, qui fleuriront sans doute prochainement. La „Perle der Weinstraße“ est un hybride pêche-amande de ce type. Pour ceux qui s’intéressent à l’identification des différentes variétés d’amandes et d’hybrides pêches-amandes etc. de la Route du vin allemande, nous recommandons la lecture de l’excellent livre « Einheimische Mandeln » de Philipp Eisenbarth. Grâce à ce livre, il est possible de déterminer la plupart des variétés d’amandiers (et apparentées) de la Route du Vin allemande (Deutsche Weinstraße). 

Photo: © Christophe Neff, 11.03.2025

Bibliographie :

Eisenbarth, Philipp (2020) : Einheimische Mandeln. Kulturgeschichte des Mandelbaums, Mandelanbau in Deutschland, Mit 28 Sortenporträts. Hamburg. Hamburg, 2020,© 2020 Philipp Eisenbarth, Pomologen – Verein e.V., Hamburg. ISBN 978-3-943198-39-3

Grünstadt, 15.03.2025


[1] Vgl. « Les Décodeurs Climat : Manque de soleil : une année de « grisaille » record et des effets sur la santé »., LeMonde.fr , 16.02.2025

[2] Siehe u.a. « Cahiers de maladie (Cancer de la prostate) » und « Wintersonnenwende 2024 »

[3] Voir  « Les Décodeurs Climat : Manque de soleil : une année de « grisaille » record et des effets sur la santé »., LeMonde.fr , 16.02.2025

[4] Voir « Cahiers de maladie (Cancer de la prostate) » und « Wintersonnenwende 2024 »

Lesenotizen zu „der Bücherfreund“ von Monika Helfer (Text) & Kat Menschik (Illustrationen)

Diese Lesenotiz ist dem Buch „der Bücherfreund“ gewidmet, welches ich in der Radiosendung „Lesenswert“ in SWRKultur am 16.2.2025 durch die Buchkritik von Jörg Magenau „Monika Helfer – Der Bücherfreund “ entdeckte.   Als ich diese Buchrezension hörte dachte ich mir, – dieses Buch werde ich bestimmt lesen. Aber das denke ich tatsächlich oft, beschaffe mir das Buch, – und dann bleibt es erst einmal ungelesen in meiner Bibliothek. Völlig unabhängig, ob es ich um ein traditionelles gedrucktes Buch handelt oder um ein E-Book. Irgendwann wird das neuerworbene Buch dann doch angelesen, überflogen und letztendlich irgendwann mal auch „auf der Zeile“ gelesen. Den Bücherfreund habe ich mir dann doch relativ schnell nach der gehörten Rezension im örtlichen Buchhandel, also der Buchhandlung Frank in Grünstadt gekauft und dann an einem schönen Frühlingsnachmittag auf unserer Gartenterrasse gelesen, – abends dann, als die Sonne unterging hatte ich es auch schon zu Ende gelesen. Ich bin froh, dass ich es mir noch als traditionelles Buch gekauft habe, und nicht als E-Book für meinen Tolino, weil es sich tatsächlich um ein sehr schön gemachtes Buch handelt[1].  Die Illustrationen von Kat Menschik ergänzen den Text von Monika Helfer eindringlich. Mit Text und Bildern reist man durch die Bücherwelt des „Vatis“, dem Vater von Monika Helfer, auf der Tschengla[2]. Man reist auch durch die Nachkriegswelt, die dem zweiten Weltkrieg folgte, und den Erinnerungen die diese Welt hinterließ. In gewisser Weise bin ich ja auch ein Kind dieser Nachkriegswelt auch wenn ich doch jünger als die Autorin bin[3]. Auf dem Bild der Seite 21 glaube ich den „Unteroffizier Beckmann“ der den Zug der Versehrten, die dunklen stummen Schatten  der Erinnerung an den zweiten Weltkrieg, anführt, zu erkennen. „Draussen vor der Tür“ welches ich als Oberstufenschüler gelesen hatte, – ist mir bis mir bis heute als Lektüre unvergesslich geblieben. Im Staatstheater Stuttgart wird das Theaterstück von Borchert zu Zeit in einer Neuinszenierung von Sapir Heller aufgeführt, – die Premiere war am 01. November 2024[4]. Bisher habe es nicht geschafft das Stück anzusehen. Ich war ja auch zu krank und zu schwach dazu. Vielleicht kann ich es ja im anstehenden Frühjahr, soweit das Stück noch gespielt wird, mit Freunden aus Stuttgart ansehen. „Kriegsversehrtenschlangen“ – diese Bilder sind von unseren Straßen längst verschwunden, – aber in der Ukraine, – und wohl in Russland sieht man sie wieder, die „Kriegsversehrten“. Ich frage mich, ob man in Russland die Kriegsversehrten vom Straßenbild fernhält, ob man sie einfach aus dem kollektiven Gedächtnis wegretuschiert. Beim Lesen des Buches, das ja so viel vom Kriegs erzählt, denke ich oft an die Ukraine, denn dort herrscht jetzt der Krieg, – und ich frage mich, ob die Autorin nicht auch ab und zu an die Ukraine dachte als sie den Text schrieb. Aber die Autorin ist ja mit den Schatten des letzten Weltkrieges, bzw. den Erinnerungen daran aufgewachsen. Das Kriegsversehrtenheim auf der Tschengla hat es wirklich gegeben, – denn die Autorin erzählt uns die Geschichte ihres Vaters und seinen Büchern. Sie hat diese Geschichte ausführlicher und anders schon einmal in dem Roman „Vati“ erzählt. Aber dieses Buch kenn ich (noch) nicht. Ja, und natürlich geht es im Bücherfreund um Bücher und Verlust. Bücherverlust und andere Verluste, die jedoch nur angedeutet werden. Die Idee des Vatis dem drohenden „Bücherverlust“ durch das Vergraben von einigen Büchern zuvor zukommen, das hat doch einen gewissen Charme, aber zeigt auch die Ausweglosigkeit der Situation. Ich selbst habe viel zu viele Bücher, und weiß eigentlich schon gar mehr wohin mit all diesen Büchern – und ich werde mich zwangsläufig von einem Teilen meiner Bücher trennen müssen. Um das Platzproblem der überquellenden Buchregale zu lösen habe ich mir ja auch einen E-Book Reader gekauft, – darüber habe ich hier in diesem Blog schon mehrfach berichtet[5]. Im Juni 2031 werde ich das gesetzliche Pensionsalter erreicht haben, – und dann allerspätestens sollte ich wissen, wohin mit all diesen Büchern in meinem Büro am Institut für Geographie und Geoökologie (IFGG) am KIT. Vielleicht mit dem Studienfreund aus Mannheim, auch er ein Bücherfreud aus dem Schwarzwald, im besagten Schwarzwald eine Hütte mieten oder kaufen und dort die Bücher mit einem Hausvorrat an Klingelberger, Ruländer, Spätburger lagern. Den dreibändigen Rikli „das Pflanzenkleid der Mittelmeerländer“ , die „Vegetationskunde des Schwarzwaldes“ von Bartsch & Bartsch, die letzte (deutschsprachige ) Ausgabe des Ellenberges „Vegetation Mitteleuropas mit den Alpen“ , die Studie „Contribution à la mise en valeur de la Costière du Gard : étude du milieu“ mit den farbigen Vegetationskarten von Kuhnholtz-Lordat, den Maydell „Arbres et Arbustes du Sahel“ werde ich mir auf jeden Fall mit nach Hause nehmen. Den Ellenberg hatte ich mir ja seit dem Studium bei jeder Neuausgabe neu gekauft. Von einer Hütte im Schwarzwald als Bleibe für die geliebten Bücher und ein paar Bouteillen Wein um mich dort mit dem Bücherfreund aus der Studienzeit in Mannheim zu Wanderungen durch den Schwarzwald zu treffen, – das wird nur ein Traum bleiben. Studierende werden diese Bücher, also meine „Bürobücher“ die ich mir teilweise schon als Student gekauft hatte,  auch kaum gebrauchen können, das Fach, das ich vor nun vor über vierzig Jahren in Mannheim und Montpellier studiert habe[6], das kann man heut zu Tage eigentlich ohne eine Buch in die Hand zu nehmen, studieren. Manchmal wundere ich mich auch über Fachkollegen die „Bücher“ und „Buchwissen“ für relativ unbedeutend halten, ja selbst längere Zeitschriftenaufsätze gelten da schon als unwissenschaftlich oder gar irrelevant. Da komme ich mir manchmal vor wie ein Feld, Wald und Wiesengeograph aus einer „Welt von Gestern“, sozusagen eine vom Aussterben bedrohte Art[7]. Die wenigen oben genannten Bücher, und vielleicht noch ein zwei mehr, werde ich dann also  – wenn es soweit ist und ich mich vom Berufsleben verabschiede -einpacken und nach Hause nehmen und zum „Bücherfreund“ von Monika Helfer und der Flora Helvetica ins Buchregal stellen.  Den „Bücherfreund“ von Monika Helfer, kann ich denjenigen empfehlen, die gern noch ein Buch in die Hand nehmen, die beim Lesen innehalten können, – die Augen schließen um mit Monika Helfer  Bücher und Erinnerungslandschaften aus der Nachkriegszeit auf der Tschengla in Vorarlberg zu entdecken ! Und überhaupt, ohne das literarische Werk von Monika Helfer wäre das Kriegsopfer-Erholungsheim Tschengla, wahrscheinlich schon längst vergessen. Vielleicht sollte ich da irgendwann mal auch hinfahren auf die Tschengla und mir diese Welt, oder was von ihr übriggeblieben ist, auch mit eigenen Augen ansehen. Und sollte ich im Winter kommen, werde ich mich an die junge Frau in der Nachkriegszeit erinnern, die die Rehe mit bloßen Händen am schneebedeckten Waldrand fütterte.

Quellen und Bibliographie:

Bartsch J. & M. (1940): Vegetationskunde des Schwarzwaldes. Jena, Fischer, Pflanzensoziologie Band 4.

Borchert, Wolfgang (1982): Wolfgang Borchert. Das Gesamtwerk. Mit einem biographischen Nachwort von Bernhard Meyer-Marwitz. Hamburg, Copyright  © by Rowohlt Verlag GmbH, Hamburg, 440. Tausend Januar 1982

Ellenberg, Heinz; Leuschner, Christoph (2010): Vegetation Mitteleuropas mit den Alpen in ökologischer, dynamischer und historischer Sicht : 6., vollst. neu bearb. und stark erw. Aufl. / von Christoph Leuschner. Mit einem Beitr. von Hartmut Dierschke. Ulmer, Stuttgart. ISBN 978-3-8001-2824-2

Helfer, Monika (2021): Vati. Roman. Carl Hanser Verlag München. ISBN 978-3-446-26917-0

Helfer, Monika; Menschik, Kat (2025): Der Bücherfreund. Illustriert von Kat Menschik. © 2025, Carl Hanser Verlag München, erste Auflage 2025. ISBN 978-3-446-28273-5

Kuhnholtz-Lordat, Georges et al. (1949) : Contribution à la mise en valeur de la Costière du Gard : étude du milieu. Mémoires de la Société d’Etude des Sciences Naturelles de Nîmes, Nr. 8.

Lauber, Konrad; Wagner, Gerhart; Gygax, Andreas (2024): Flora Helvetica. Illustrierte Flora der Schweiz, mit Artbeschreibung und Verbreitungskarten von 3250 wild wachsenden Farn und Blütenpflanzen, einschließlich wichtiger Kulturpflanzen. Siebte, überarbeitete Auflage. Bern, © 2024 Haupt Verlag, Bern. ISBN 978-3-258-08349-0

Magenau, Jörg (2025): Buchkritik. Monika Helfer – Der Bücherfreund. SWRKultur Lesenswert 14.02.2025

Maydell, Hans-Jürgen von (1990) : Arbres et Arbustes du Sahel – leurs caractéristiques et leurs utilisation. GTZ, Eschborn, ISBN 3-8236-1197-6

Neff, C. (2023): Der Schramm, der Bahnhof und der Krieg. In: Scheck, Conny; Gelder, Maria Margarete (Hrsg): Aus dem Grau der Kriegszeit. Geschichten hinter der Geschichte. Spuren Lebendig Gemacht, Band III, Bad Saulgau Mai 2023, S. 252 – 259. (Ein PDF – Sonderdruck des Buchbeitrages kann in der KITOPEN Bibliothek heruntergeladen werden DOI: 10.5445/IR/1000159193)

Rikli, Martin Albert (1943 – 48): Das Pflanzenkleid der Mittelmeerländer, 3 Bde., 1943-48. Bern, Haupt.

Christophe Neff, Grünstadt, im März 2025 (veröffentlicht am 10.03.2025).


[1] Den „Tolino“ habe ich mir gekauft um den Raumproblemen meiner Bibliothek Herr zu werden, siehe auch « Une liseuse „Tolino“ pour délester ma bibliothèque».

[2] Tschengla ist eine Hochebene in der vorarlbergischen Gemeinde Bürserberg. Sonderbarerweise gibt es keinen Wikipediaartikel über „Tschengla“, auch über das Kriegsopfer Erholungsheim Tschengla gibt es in der Wikipedie nichts zu finden. In der Vorarlberger Landesbibliothek kann man hier Ansichtskarten vom Beginn der 1950 Jahre finden.

[3] Siehe auch „Der Schramm, der Bahnhof und der Krieg“.

[4] Siehe „Draußen vor der Tür – von Wolfgang Borchert“ , Schauspielhaus Stuttgart.

[5] Siehe u.a. « Une liseuse „Tolino“ pour délester ma bibliothèque», « Willy Hahn – Aïcha et les 40 lecteurs – Scènes d’une vie de libraire » notices de lecture, voyages et souvenirs d’un habitué de la librairie « à Livre ouvert » à Wissembourg », « Blognotice 12.02.2025: vers le soleil à Wissembourg pour enrichir ma bibliothèque » , „ Erinnerungen  und Gedankenfetzen zu Martin Walsers autobiographischem Roman „ein springender Brunnen“,

[6] Siehe u.a. „Mannemer Dreck- traumhafte Zeiten – eine autobiographische Zeitreise mit Musikbegleitung nach Mannheim“ und „Das Fach Geographie an der Mannheimer Hochschule“.

[7] Siehe u.a. auch « Flâneries d’un phytogéographe sur le billet « Les fleurs qui rendent immortel » du blog « l’Aventura – le BD blog scientifique de Fiamma Luzzati » ».

Blognotiz 02.03.2025: Das Ende des transatlantischen Zeitalters

Blick auf Horta (Faial/Azoren) im sich lichtenden Atlantiknebel , © Christophe Neff, 30.09.2023

Auf dem „Apfeltablet“ sah ich im Familienkreis die siebzigste Ausgabe von „Mainz wie es singt und lacht an[1]– und irgendwann bekam ich es in der Mastodontimeline meines „Handtelefones“ – Smartphone würde man ja wortwörtlich als „Schlautelefon“ bezeichnen, mit, die öffentliche Demütigung von Wolodymyr Selenskyj durch Donald Trump und J.D. Vance. Es muss noch vor dem bemerkenswerten Auftritt von Lars Reichow in Mainz bleibt Mainz gewesen sein. Spätestens jetzt müsste es also jedem klar geworden sein, das transatlantische Zeitalter ist vorbei. Dass die Trumpadministration die Ukraine aufgeben würde, – davor hatte ich in diesem Blog schon vor der Wahl Donalds Trump mehrfach hingewiesen[2], das war zu erwarten. Dass man Selenskyj so in aller Öffentlichkeit demütigen würde, das war auch für mich erstaunlich, aber es zeigt klar und deutlich, dass die Trumpadministration keine Grenzen kennt. Sie kennt auch keine Grenzen bei der Zertrümmerung der us-amerikanischen Wissenschaft, der Grundlagenforschung, der Gesundheitsvorsorge etc.. Ich hatte es schon in „America where are you going“ im Oktober 2024 beschrieben, dass ich befürchte,  dass ein Wahlsieger Trump die USA in einen autoritären proto-faschistischen Staat verwandeln würde. Es sieht fast so aus, als würden meine Befürchtungen leider eintreffen, wenn man so mitbekommt was in den USA alles so passiert. Charles de Gaulle, der große Charles de Gaulle, hat mit seiner Abkopplung von den USA in den 1960 Jahren recht gehabt[3], – Frankreich ist zur Zeit wohl das einzige europäische Land welches voll verteidigungsfähig ist, – auch wenn es etwas an eigenständigen „Augen“ und „Ohren“ mangelt. Nils Minkmar hat das sehr schön in seinem Blog „der siebte Tag“ mit den Worten „Charles de Gaulle hat – darum denke ich an diesen Besuch – den Moment, an dem wir heute sind, kommen sehen. Amerika und Russland verbünden sich gegen Europa. Darum misstraute er der NATO, förderte die Frankophonie und setzte ganz auf Souveränität und Autonomie. Kern des von ihm ersonnenen, freien Europas war die deutsch-französische Freundschaft. Das Minimum an atomarer Abschreckung auf dem Kontinent, das nicht von Trump abhängig ist, verdanken wir ihm“  ausgedrückt. Als ich die Demütigung von Selenskiy mitbekam, dachte ich, die nächste Bundesregierung sollte zusätzlich zu der geplanten  F- 35  Anschaffung für die Luftwaffe, noch einige Rafales anschafften, denn man weiß ja nie ob die „Musk-Boys“ sollte es darauf ankommen, die F-35 per Fernsteuerung am Boden halten. Wir werden uns gewaltig umstellen müssen, – und das nicht nur in verteidigungspolitischer Hinsicht.

Unsere technologische Abhängigkeit von den USA ist schon gewaltig, – das gilt für ganze Europa,- aber für Deutschland gilt das ganz besonders. Immerhin gibt es ja Deepl oder den französischen Chatbot – le Chat, aber ansonsten sieht es im Bereich der vieldiskutierten KI in Europa doch ziemlich mau aus. In vielen Bereichen, vor allem im naturwissenschaftlichen-technischen Bereich ist unsere Abhängigkeit von den USA doch beträchtlich. Auch dieser Blog wird von WordPress.com gehostet, und das ist nur ein kleines Beispiel, von vielen aus unserem Alltagleben. Wir werden, und das gilt besonders für Deutschland, technologisch unabhängiger von den USA werden müssen. Das wird in jeder Hinsicht ein anstrengender Weg sein, der da vor uns steht. „Sich nur zu empören“ – wie es Julia Amalia Heyer so treffend in ihrem Kommentar „Europa und der Eklat im Weißen Haus “ beschreibt wird wenig hilfreich sein! Von der Ukraine will ich gar nicht reden, – man kann nur hoffen, dass die europäischen Staaten den Willen und die Kraft haben die Ukraine nicht im Stich zu lassen[4].  

Bibliographie:
Mishchenko, Kateryna; Raabe, Katharina (Hrsg) (2023): Aus dem Nebel des Krieges. Die Gegenwart der Ukraine. Herausgegeben von Kateryna Mishchenko und Katharina Raabe. Mit Photographien. Berlin, 2023, © der deutschsprachigen Auflage, Suhrkamp Verlag Berlin, erste Auflage 2023, edition Suhrkamp, ISBN 978-3-518-02982-4.

Photo: © Christophe Neff, 30.09.2023

Christophe Neff, Grünstadt 02.03.2025


[1] Eine hörenswerte Radiodiskussion zu 70 Jahre Mainz bleibt Mainz findet man in SWRKultur im Forum „Politik mit Kokolores – 70 Jahre „Mainz bleibt Mainz“

[2] Siehe u.a. „L’année 2023 sur le blog paysages – une rétrospective/eine Rückschau auf das Jahr 2023 im Paysagesblog“, « Blognotice 18.08.2024: de retour à Grünstadt – et les martinets se sont déjà envolés vers le Sud », sowie « Blognotice “27.10.2024” :  America where are you going ? ».

[3] Austritt Frankreich aus der militärischen Integration der Nato im Jahre 1966.

[4] In diesem Sinne, der Blogbeitrag von Sebastian Rogler „Stand with UKRAINE!“ in Schneckinternational !