
J’avais appris la disparition de Christophe en lisant la nécrologie « « Christophe est parti, ses forces l’ont abandonné » : le mythique chanteur d’« Aline » et des « Mots bleus » meurt à 74 ans » écrit par Bruno Lesprit dans le Monde. En lisant cet « Adieu » à Christophe les souvenirs d’une rencontre que j’avais faite à Praia sur l’ile de Santiago sur l’archipel du Cap Vert me ressurgissaient. C’était en Novembre 2017, – je participais à un congrès sur la phytosociologie et la biographie des régions atlantiques où j’avais aussi tenu une conférence sur la dynamique végétale du Capelinhos, ce volcan qui avait surgi des flots de l’Atlantique en 1957 [1], [2], [3] . C’était une collègue qui avait tenu une conférence dans la même session que moi-même et elle s’appelait « Aline »[4]. Apres la clôture de la session on discutait un peu ensemble, et je lui racontait que durant mes années étudiantes parfois je me faisais un peu d’argent de poche en chantant dans les bars à Mannheim, et que la chanson « Aline » de Christophe était dans mon répertoire d’antan – « Aline c’était un peu le succès de mes années chantantes durant mes études ». En souriant elle me dit dans un français impeccable « vous savez Christophe – je connais très bien la chanson. Mon père est musicien et il ma nommé « Aline » en souvenir de la chanson de Christophe ». Je ne sais si l’histoire est vraie, – mais c’est une très belle histoire, qui nous montre que les paroles d’Aline ont même fait le voyage jusqu’aux iles lointaines du Cap Vert au milieu de l’Atlantique. Le chanteur Christophe a disparu de notre monde, – mais les paroles et la mélodie d’Aline resteront toujours inoubliables. Des souvenirs inoubliables qui ont réussi à traverser l’Atlantique jusqu’aux îles du Cap Vert. Des souvenirs de jeunesse étudiante quand je chantais Aline, que ce soit dans les bars & tavernes de Mannheim et ses environs[5], ou au « alte Socken[6] » à Schramberg en Forêt-Noire.
Et voici pour se souvenir, le début des paroles d’Aline, –
« J’avais dessiné
Sur le sable
Son doux visage
Qui me souriait
Puis il a plu
Sur cette plage
Dans cet orage
Elle a disparu
Et j’ai crié, crié
Aline
Pour qu’elle revienne
Et j’ai pleuré, pleuré
Oh! J’avais trop de peine »
(paroles Daniel Bevilacqua (dit Christophe) ; arrangements Jacques Denjean)
Pour finir ce petit récit très personnel sur une chanson qui m’a accompagné pendant une bonne partie de ma vie, je renvoi aux archives de la RTS présent sur Youtube avec l’enregistrement de l’interprétation d’Aline par Christophe de l’émission Tiercé Mélodies en 1979[7]. C’est en 1979 que la chanson est ressortie une deuxième fois par le label Motors, – et devient encore une fois un succès sur la hitparade français quatorze ans après sa sortie en juillet 1965. Je pense que j’ai découvert « Aline » durant l’été 1979, – peut être même écoutant ma radio préfèrée le SWF3, car durant ces années-là, on donnait assez de titres français dans les radios allemandes !
Image: Capture d’écran de mon post Facebook « Souvenirs d’Aline » du 17.4.2020
Christophe Neff, écrit le 03.05.2020, publié le 04.05.2020
[1] C’était le congres “European Meeting of Phytosociology Biogeography and Syntaxonomy of the Atlantic Regions November 5 – 7, University of Cape Verde”, voir aussi le billet “« Lua Nha Testemunha »– souvenir d’un voyage « phytogéographique » aux iles du Cap Vert (Santiago/Fogo) en Novembre 2017 » dédie a cette conférence & l’excursion post conférence sur l’île de Fogo et l’ascension du Pico do Fogo.
[2] Concernant mes recherches & voyages aux Açores voir aussi le billet « Souvenirs de vingt ans de voyages de recherche à Capelo (Île le de Faial/Açores) ».
[3] On trouve le programme du congrès “European Meeting of Phytosociology Biogeography and Syntaxonomy of the Atlantic Regions November 5 – 7, University of Cape Verde” ici.
[4] Aline Rendall Monteiro, enseignante-chercheuse à l’Université du Cap Vert.
[5] Voir aussi « Mannemer Dreck- traumhafte Zeiten – eine autobiographische Zeitreise mit Musikbegleitung nach Mannheim ».
[6] Le « alte Socken (vielle chaussette) » fut un « jazz-club » a Schramberg dans les années 1980. Véritable institution du Jazz en Forêt- Noire durant les années 1980 ce club de jazz est tombé totalement à l’oubli. On trouve quelques mots sur ce club dans l’article « Schramberg : Schon die Nazis wittern Verrat » de Christoph Ziechhaus publié dans le Schwarzwälder Bote , qui résume l’histoire du Jazz dans la Raumschaft Schramberg.
[7] On retrouve sur les archives de l’INA une interpretation d’Aline de Christophe du 14 octobre 1965.