Je l’ai découvert en feuilletant le dernier numéro de Cuisine et Vins de France (Février-Mars 2015, N. 162), sur le carnet dégustation « 12 Vins pour recevoir (p.82, 83) : un Fitou du Mas des Caprices[1] à Leucate – le « Retour aux sources 2013 » – un produit leucatois dans la sélection dégustation de CVF, cela n’arrive pas tous les jours. La CVF nous décrit ce vin par les mots suivants : « Un vin terrien, puissant, poivré et giboyeux. Cette cuvée nous ramène aux sources et nous rappelle la chaleur du soleil du Languedoc. Il nous raconte beaucoup de choses et nous laisse une impression en final. Un vin qui incite à la découverte (Cuisine et Vins de France N. 162, p. 83)». La chaleur du soleil du Languedoc, – soleil et lumière qui nous manquent tant entre les mois de novembre et mars à Grünstadt. Pendant ces jours de grisailles, de brumes rhénane, – un verre de vin apportant les lumières, les rayons du soleil des falaises de Leucate, du plateau de Leucate et de ses vignes est toujours le bienvenu!
Cette mention dans la CVF est une très belle réussite pour Mireille et Pierre Mann, – ces vignerons alsaciens qui ont choisi les terres entre mer et étangs dans le pays leucatois pour leur aventure « bio » ! Notons aussi que leur « Blanc de l’œuf », un Corbières blanc, à base de Grenaches et de Maccabeo mérite le « détour ».
Mais les Manns ne sont pas sont pas les seuls qui produisent des bonnes bouteilles qui méritent le détour. La cave coopérative de Leucate, – « les Vignerons du Cap Leucate [2]» : on les retrouve dans le dernier « bettane + dessauve » – ce qui est aussi une très belle réussite. Le Coup de cœur des dégusteurs du bettane + dessauve est le « Vin de France L 2011 » qui est décrit de manière suivante « Magnifique nez d’une complexité et d’une maturité impressionnante, arômes de café, prunes, fruits noirs confiturés, grillé, jasmin, bouche tout aussi aromatique, d’une grande fraîcheur, avec une longueur superbe et un équilibre parfait. Grande expression du Carignan (Bettane & Desseauve 2014, 552) ».
Leucate, terroir de viticulture, est aussi devenu une destination gastronomique,- pour la deuxième année consécutive, le guide Michelin (Michelin 2015) distingue deux tables leucatoises, – le 35 B situé au centre de Leucate Village à la place de la république reçoit un bib gourmand, et le Klim & Ko situé sur la falaise du Cap Leucate reçoit une étoile Michelin. Seul bémol à ajouter, le fameux point d’information sur le plateau et la falaise de Leucate, point d’information sur les sites natura 2000 sur le plateau de Leucate que la Municipalité de Leucate nous avait promis en paquet lors de l’aménagement de l’ancien site TDF en restaurant gastronomique[3], d’après mes informations n’a pas encore vu la lumière du jour. Dommage! Les magnifiques paysages des falaises auraient mérité mieux.
Néanmoins le paysage viticole de Leucate se porte bien, – les hommes et femmes travaillant leur vignes contribuent à leur manière à la richesse des paysages leucatois. Une manière de valoriser les « Services fournis par les écosystèmes », les fameux « Ecosystem services » des paysages leucatois. Sans viticulture, les paysages du leucatois risquent de perdre leur diversité, leur richesse. Une viticulture raisonnable peut même à sa manière contribuer à augmenter les biodiversités du paysage, ce qui est certainement le cas dans le pays leucatois[i].
Ouvrages cités :
Angles, Stepane (Ed.) (2014): Atlas des paysages de la vigne et de l’olivier en France méditerranéenne. Versailles (Quae), ISBN 978-2-7592-2211-7
Bettane, Michel ; Desseauve, Thierry (2014) : Guide des Vins bettane + dessauve 2015. Paris (Flammarion), ISBN 978-2-0813-4275-0
Cuisine et Vins de France, Février – Mars 2015, N. 162.
Michelin (2015) : Le guide Michelin 2015. Boulogne Billancourt
Christophe Neff, le 15.02.2015
[1] Le site du Mas de Caprice à Leucate se trouve ici.
[2] Le site des Vignerons du Cap Leucate se trouve ici.
[i] Pour une lecture plus approfondie sur la valeur de « paysages de la vigne » voir le livre « Atlas de la vigne et de l’olivier en France méditerranéenne » édité par Stéphane Angles.
Ce fut en 1968 (si mes souvenirs sont corrects) que mes grands-parents ont acheté une villa à Port Leucate. C’était une villa dans la résidence de La Griffoulière. La Griffoulière était une des premières résidences de la nouvelle unité touristique Leucate – Barcarès (aussi dénommée unité touristique Port Leucate –Port Barcarès) construite dans le cadre de la mission Racine et dont l’architecte en chef fut Georges Candilis. La résidence de la Griffoulière fut commercialisée par la société Pippi frères, surtout dans le Grand Est (Metz, Nancy, Strasbourg) et c’est ainsi que mes grand parents débarquèrent comme beaucoup d’autres premiers « acheteurs » venus du Grand Est français à Port Leucate et découvrirent un pays de sable et de vent, un véritable paysage semi-désertique, un paysage africain (Conill 1933, Neff & Scheid 2005) en pleine France. Mon premier souvenir de Port Leucate, nous passions quelques jours de vacances en 1969 chez les grands-parents à Port Leucate sont les véritables tempêtes de sable qui interdisaient l’accès à la plage du Kyklos, ce qui assez souvent nous mettait en pleurs et obligeait mes parents et grands- parents à « fuir » à la Plage de Leucate – Plage pour les délices des plages et les bains de mer, mieux abrité de la Tramontane. Au Kyklos il y avait la plage, souvent rendue inaccessible par des rafales de Tramontane foudroyante, et au début de la station c’est au Kyklos que la messe dominicale avait lieu. Mais ce qui impressionnait le plus les premiers vacanciers de la nouvelle station de Port Leucate, c’était ce manque de verdure, pas un arbre, – un paysage quasiment semi-désertique – balayé par la Tramontane, et aucune cigale qui chantait. Cette atmosphère étrange, on peut un peu la retrouver dans l’exposition « Exposition centenaire Georges Candilis Architecture & Design[1]» qui a actuellement lieu à la marie annexe de Leucate, à Port Leucate dans l’espace culturel Henry de Monfreid. Au début de années 1970 mes grands-parents quittaient Eckbolsheim, pour des raisons professionnelles et déménageaient dans la région nîmoise, à Aubord entre Costière et Vistrenque, avec ses été torrides et depuis, la Griffoulière leur servait comme lieu de villégiature pour fuir les vagues de chaleurs estivales du Bas-Languedoc. Pour les enfants et les petits enfants et même arrière -petit enfants de mes grands-parents Port Leucate devenait la station balnéaire de référence.
A Port Leucate le thermomètre dépassait très très rarement les 30 C., le vent, que ce soit Tramontane ou Marin ne cessait guère de souffler – il y avait toujours du mouvement dans l’air. Mais les cigales, si présentes dans le Gard, ont toujours manqué à Port Leucate, – a tel point qu’ils avaient même essayé de les naturaliser à Port Leucate, mais sans réel succès. Port Leucate était resté un paysage sans chants de cigales pendant plus de quarante ans. Ceci vient de changer, -cet été durant les deux dernières semaines de juillet on pouvait enfin entendre le chant des cigales à Port Leucate. Ce n’était pas encore le concert symphonique comme en Provence, dans les garrigues de Nîmes ou même sur le plateau de Leucate, – mais c’était déjà un beau début, – mes grands-parents auraient sûrement aimé entendre le chant des cigales sous leurs deux palmiers à la Griffoulière. 45 années après les débuts de la station de Port Leucate, le chant des cigales peut être aussi considéré comme une réussite des idées de Candilis. Le paysage du Lido entre Leucate et le Barcarès s’est au niveau esthétique complétement métamorphosé, – avant la mission Racine et au début de la station de Port Leucate le paysage ressemblait plus au sud Tunisien, véritable Jeffara française – c’est ainsi que j’ai connu la station dans ses tout premiers débuts durant mon enfance. Aujourd’hui Port Leucate est entouré de belles Pinèdes peuplées de Pins parasols (Pinus pinea), de Pin d’Alep (Pinus halepensis), de Pin maritimes (Pinus pinaster) et de Cyprès (Cupressus sempervirens horizontalis). En plus, les espaces verts de Port Leucate aussi bien au niveau esthétique qu’au niveau écologique sont d’une qualité considérable. Jadis plutôt un paysage semi-désertique, sorte de Jeffara française, – Port Leucate est devenu un véritable îlot de verdure entre mer et étang. Naturellement l’aspect sauvage, ce semi-désert à la française, – la « wilderness » a presque disparu pour laisser place à un paysage de verdure semi-urbain où les cigales semblent enfin se naturaliser et se sentir à l’aise. Du point de vue de touriste du Nord de l’Europe, Port Leucate et le pays Leucatois ressemble de plus en plus à cette vision de paysage méditerranéen héritée de voyages de « Grand tour », pinèdes et cigales, mer et architecture formant une unité esthétique harmonieuse.
Conill, L. (1933) : Végétation de la Salanque et des Corbières orientales Roussillonnaises. Commentaires botaniques de la Carte des productions végétales, Feuille XXV – 48, Perpignan N.W. Bulletin de la Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées Orientales. Perpignan, p. 189 – 261.
Neff, C. & Scheid, A. (2005): Der mediterrane Süden Frankreichs. Vegetationsdynamik und Kulturlandschaft im Languedoc- Roussillon. In: Geographische Rundschau, 57, Heft 9, 38-44.
Christophe Neff, le 07.08.2013
P.S. : D’après les chants, les cigales présentes à Port Leucate durant le mois de juillet 2013 appartenaient aux espèces Lyristes plebejus (Cigale plébéienne) et Cicada orni (Cigale grise). Pour le chant voir aussi la page SONGS OF EUROPEAN SINGING CICADAS, – dont le chant de Lyristes plebejus et de Cicada orni.
Le « Grand Cap » est le site touristique sur la Falaise du Cap Leucate qui comprend le restaurant gastronomique Klim & Ko et un point d’information sur le plateau et la falaise (plateau de Leucate ; site de la falaise du Cap Leucate = sites natura 2000). L’ouverture du Klim & Ko fut célèbre en « grand pompe » le 26.05.2012, le site d’information ne fut jusqu’à présent jamais ouvert. Pendant de longs mois on avait droit à une petit affiche sur le grillage du sous-sol du Klim & Ko où devrait se situer le fameux point d’information sur le site Natura 2000; il y était écrit « le point d’information sur la plateau et la falaise ouvrira prochainement » (photo + article dans la Blognotice 20.10.2012: les violettes du Cap Leucate n’ont pas disparu); entre temps cette petite
affiche sur le grillage a disparu. Seul témoin visible de cette promesse est la pancarte « ici la ville de Leucate investit pour vous » – devant le site du « Grand Cap » pancarte qui a tendance à disparaitre sous les chardons. Peut-être l’équipe municipale aimerait bien faire oublier cette promesse avant les élections municipales 2014, car avec cette promesse on avait fait avaler la pilule amère d’avoir construit un restaurant gastronomique sur un site protégé Natura 2000 (voir entre autre ici). Le maire de Leucate, Monsieur Py, nous avait promis en plus une table étoilée pour Leucate. Dans le dernier guide rouge Michelin – ces étoiles sont
encore restées invisibles pour Leucate, nous retrouvons juste un restaurant deux fourchettes ,donc comparable au Jardin des Filoche à Leucate Village (Michelin 2013, p. 853 (Jardin des Filoche), p. 854 (Klim & Ko)) (le KLIM&KO sur le site Michelin.fr , le Jardin des Filoche sur le site Michelin.fr) . Ceci rejoint ce que j’avais écrit sur les connaissances en géographie gastronomique de Monsieur Py en juin 2012. La table étoilée promise pour le grand Cap n’a pas encore vu le jour mais j’espère bien que ce macaron Michelin va arriver un beau jour sans quoi l’argent du contribuable aurait été dépensé pour rien, quant à l’ouverture du site d’information natura 2000 ce sera pour des lustres, difficile de croire que site ouvrira prochainement. Peut-être qu’à la marie de Leucate on a
simplement oublie cette petite promesse. L’année 2014 on aura droit à deux échéances électorales – les élections communales et les élections européennes, ce sera le temps de demander des comptes, où est passé l’argent du contribuable? Quels fonds ont été utilisés pour construire le site du Grand Cap, des fonds, aides régionales ou nationales, voire européennes ? Pourquoi le point d’information sur le site de la falaise du Cap Leucate tarde-t- il à ouvrir ? Des questions qui méritent bien d’être discutées et d’y trouver une réponse.
Le mal est fait ; pour le Klim &Ko, j’espère que l’affaire tournera bien, je me rejouirais même d’un macaron Michelin, cela serait sûrement un + pour la commune de Leucate, – et si ce macaron pouvait bien arriver, on pourrait enfin améliorer le chemin d’accès au site du Cap Leucate qui est une vraie catastrophe. Concernant les choix en aménagement de la station touristique de Leucate pour un développement durable, on aurait mieux fait d’ utiliser « l’énergie investie» pour promouvoir un Hôtel trois ou quatre étoiles, ouvert toute l’année et trouver un site aménageable pour un tel hôtel à la Franqui, au village ou à Port Leucate plutôt que de gaspiller l’argent du contribuable pour la construction d’un restaurant gastronomique sur un site protégé Natura 2000.
Le dernier posting sur paysages, – mes vœux de bonne année 2013 pour les lecteurs de paysages– ont reçu une attention exceptionnelle de la part de mes visiteurs/lecteurs. La photo des fleurs d’amandiers utilisée dans ces vœux je l’avais déjà publiée dans la Blognotice du 17.3.2012. Personnellement j’aurais aussi souhaité un tel intérêt pour la « Blognotice 30.12.2012: Réflexions sur « les Zungenknoten – ungebetene Gäste» de Martin Graff », qui parle du déclin du français en Allemagne et de l’allemand en France, mais hélas les lecteurs ont préféré les vœux de nouvel an. La floraison d’amandiers (Mandelblüte) de la Weinstrasse en Allemagne est considérée comme le début du printemps en Allemagne. Paradoxalement il n’existe pas d’article Wikipedia.de sur la Mandelblüte, mais seulement sur le Gimmeldinger Mandelblütenfest. Les fleurs d’amandiers sur la photo prise durant le printemps 2013 entre Herxheim am Berg et Kallstadt montre les fleurs d’une Dürkheimer Krachmandel, une variété d’amandiers à fleur blanche. La plupart de Amandiers fleurissant sur la « Weinstraße » ont des fleurs roses – et en réalité ce ne sont pas de vrais Amandiers – mais des hybrides entre Amandiers & Pêches – les Mandelpfirsiche (Prunus amygdalo-persica (West) Rehd.). Ces hybrides qu’on rencontre aussi assez rarement à l’état spontané où on trouve les deux parents sont cultivés de nos jours pour les belles fleurs roses. Durant le printemps, – normalement en Mars, les allées de la région de la Weinstrasse sont donc plongées dans un bain de fleurs roses des Mandelpfirsische. Notons que la plupart des habitants de la Weinstrasse ne sont pas au courant de ce que les fleurs d’amandiers roses proviennent des Mandelspfirsiche, mais depuis que la culture d’amandiers a perdu toute importance économique, les amandiers avec à fleurs blanches (les vraies comme la Dürkheimer Krachmandel) se raréfient de plus en plus. Notons en fin de cette petite blognotice sur les fleurs d’amandiers, qu’il y a un petit pays en France, où dans les endroits abrités de la Tramontane glacée de janvier on peut trouver ici et là les premiers amandiers en fleurs dès le début du mois janvier – c’est le plateau de la presqu’ile de Leucate. Les premières fleurs d’amandier apparaissent durant le mois de janvier, et en février une véritable « neige florale » baigne le plateau de Leucate. Dans le livre « Leucate – plein cadre (Hautemanière & Hiron(2004) » – on trouve quelques photos des amandiers en fleurs sur le plateau de Leucate. La vue sur les amandiers et les vignes du plateau de Leucate avec l’étang de Leucate et le massif du Canigou couvert d’un épais manteau de neige en arrière-plan est sûrement un des (de mon point vue) plus beaux paysages d’hiver méditerranéen que je connaisse. Dommage que je n’en possède (sauf peut-être dans les fonds de mes cartons d’archive de diapositives) pas de photos de ce paysage hivernal méditerranéen exceptionnel, paysage de pierre, vignes et fleurs d’amandiers. Notons aussi que les vignobles Cap Leucate (anciennement les vignerons du Cap Leucate) fête annuellement une Fête des amandiers en fleurs, mais cet évènement à caractère local, régional n’est pas comparable aux Gimmeldinger Mandelblütenfest qui est un évènement national, – car la Mandelbüte de la Weinstrasse est traitée chaque année dans la presse nationale allemande comme le début du « véritable printemps » en Allemagne !
Pour finir, – en attendant le printemps et la floraison des amandiers sur la Weinstrasse j’espère que l’hiver ne sera pas trop rude ici dans la Unterhaardt – car même si la neige manque assez souvent ici entre Bad Dürkheim et Grünstadt – il peut aussi y avoir des périodes de grands froids, en février 2012 nous avons eu droit à des nuits entre – 18 et- 22° (1,2) !
Œuvres citées :
Hautemanière, Nöel ; Hiron, Jacques (2004): Leucate : plein cadre ; livre de photographies. Toreilles, ISBN 2-9516053-3-1
Les violettes du Cap Leucate (Viola arborescens, Violette ligneuse) n’ont heureusement pas disparu. La construction d’un restaurant gastronomique sur le site de la Falaise du Cap Leucate (voir aussi: Blognotice 7.6.2012: changements de paysages dans le pays Leucatois), avait fait craindre le pire pour cette espèce rare, qui est certainement une des plantes énigmatiques du site du Cap Leucate. Mais l’espèce a encore perdu du terrain, ce sont les impressions d’une sortie de terrain (7.10.2012) sur le site. Naturellement l’espèce avait déjà à subir avant la construction du Klim & Co un important impact humain, je pense surtout au piétinement. Ce piétinement avait déjà pris des impressionnantes dimensions, – telles que je l’ai dit il y a quelques années : j’avais tenu un cours avec comme titre « Loki Schmidt und die Viola arborescens vom Cap Leucate/Loki Schmidt et les violettes ligneuse du Cap Leucate) où j’expliquais aux étudiants en géobotanique du KIT, qu’en France une personnalité comme Loki Schmidt manquait cruellement, car le grand public en France ignore la richesse botanique, la valeur des plantes, la valeur des paysages.
C’est grâce à son initiative qu’en Allemagne, chaque année la « Blume des Jahres (fleur de l’année) est désignée, ce qui a servi à une considérable prise de conscience de ce qu’apportent les plantes rares à la société. Malheureusement en France, il manque une telle initiative. La « Blume des Jahres » 2013 en Allemagne est l’Hépatique noble (Hepatica nobilis). Peut-être bien qu’on pourrait, avec une initiative comparable à la Blume des Jahres en France, sensibiliser le grand public envers les menaces qui pèsent sur certaines espèces végétales. Et pour cela il faut déjà connaitre les plantes qui nous entourent. J’ai l’impression que la plupart des promeneurs qui visitent le site du Cap Leucate, qu’il s’agissent des promeneurs du dimanche, des touristes estivaux, des parapentistes, ou des randonneurs, la plupart de ceux qui fréquent le site, ne sont pas au courent, du fait que c’est un des derniers sites français, et peut-être même européens de Viola arborescens.
Il était initialement prévu d’ouvrir d’un point d’information sur le plateau et la Falaise du Cap Leucate au sous-sol du restaurant Klim & Co, car il faut peut – être le rappeler :il s’agit d’un terrain Natura 2000, mais jusqu’ à présent ce point d’info n’a pas encore été ouvert. Juste une petite pancarte qui nous informe que prochainement le point d’info s’ouvrira. Si je me souviens bien, cette petite pancarte était déjà visible en Juin 2012, date de l’ouverture du restaurant du site de la falaise de Leucate. Quand donc ce point d’info s’ouvrira-t-il réellement ses portes – en 2012, – en 2013, en 2014 – ou peut-être jamais ? Comme le panneau l’indique, le site de la falaise est un site européen majeur pour la conservation de la biodiversité mais apparemment les responsables de la Marie de Leucate semblent avoir oublié cette responsabilité aussi bien envers le site et ses espèces rares et protégées ainsi qu’envers les citoyens.
Durant mon dernier séjour à Leucate j’ai découvert la librairie L’An Demain à Leucate-village. En fait, la librairie existe déjà depuis juillet 2012, – mais apparemment je ne l’avais pas encore découverte. Donc à Leucate village, nous avons déjà trois librairies – la librairie Adamus, la librairie Entrez libres – au clos de Ninon, – et maintenant la librairie galerie l’An Demain. Avec la librairie du Centre Commercial de Port Leucate, la commune de Leucate est donc en train de devenir un vrai centre du livre, – « Leucate – capitale du livre des Corbières maritimes ?».
J’admire le courage des deux nouveaux libraires à Leucate (Entrez libres – au clos de Ninon, L’An Demain), car le métier de librairie devient de plus en plus difficile. La librairie galerie l’An Demain est une librairie spécialisée dans les secteurs « nature, écologie, paysages » secteurs qui ne sont pas les branches principales des autres librairies à Leucate. Une bonne place pour trouver un livre spécial sur l’écologie des paysages méditerranéens hors d’une librairie universitaire. En plus c’est aussi une librairie bloggeur, – le libraire Martin Guillemot publie aussi un petit blog, – « le blog de la librairie L’An demain ». Je pense que vu la spécialisation des trois librairies à Leucate-village, il y aura assez de place pour les trois (Librairie Adamus petite librairie générale avec un grand rayon presse incluant aussi la presse internationale (allemande, anglaise etc.) ; Entrez libres – au clos de Ninon librairie spécialisée dans les livres pour enfants, livres de poches et livres de poésie, beaux livres – et l’An Demain avec la spécialisation déjà décrite et de plus un rayon de livres d’occasion en anglais.). Donc si tout va bien, Leucate, Leucate village pourrait devenir une véritable capitale du livre dans les Corbières maritimes, – une cité du livre et de la lecture – entre Montagne, Etang et Mer. La seule chose qui manque un peu, c’est un véritable guide naturaliste du pays Leucatois, un guide qui décrit aux intéressés les beautés des paysages Leucatois et de ses environs, un guide qui parle aussi des problèmes et dangers environnementaux, car ces dangers existent et cela ne sert à rien de les balayer sous le tapis. Un tel guide devrait être si possible un guide bilingue (anglais/Français) pour pouvoir se trouver une clientèle internationale. Si un jour j’atteins l’âge de ma retraite, je pourrais moi-même écrire un tel guide naturaliste (Titre potentiel: Guide naturaliste des paysages du Leucatois/naturalist guide of the landscapes of Leucate), – mais j’atteindrai mon âge de retraite dans une vingtaine d’années. Il faut donc espérer, si on veut voir naître un tel guide naturaliste des paysages du pays Leucatois dans un plus bref délai, qu’un autre auteur s’attaque à l’écriture de l’ouvrage.
Pour en revenir à ma dernière blognotice sur les changements de paysages dans le pays Leucatois, à peine une journée après sa publication le 7 juin 2012 je tombe, en lisant le premier chapitre du Hors-Série N.1 de la revue le Palmier sur le Chamaerops humilis ( livre édite par l’association „Les Fous de Palmiers“ dont j’écrirai sûrement plus tard une critique un peu plus détaillée ):« un petit palmier qui ne perd pas le nord » chapitre écrit par Fréderic Tournay – encore une fois de plus une remarque sur la situation géobotanique exceptionnelle de Leucate.
Concernant les « peuplements résiduels » du palmier nain en France, nous trouvons dans ce petit chapitre de F. Tournay, la phrase – « Elle est enfin beaucoup plus rare à l’ouest du Rhône, où elle est très localement recensée dans le massif de la Clape au Sud de Narbonne et à Leucate dans l’Aude (Noble, com. pers.) (Tournay, F. 2012, 8) ». Cette petite phrase, montre une fois de plus la singularité géobotanique et paysagère des différentes parties de la presqu’île de Leucate, plateau de Leucate, falaises, Cap Leucate etc. est très bien connue dans les milieux scientifiques (des sciences de la terre, du vivant et du paysage) – mais cette notoriété écologique des paysages de Leucate semble échapper à une partie des élus communaux. Ceci pourrait être une des raisons pour expliquer la construction d’un restaurant gastronomique sur un site Natura 2000 (Plateau de Leucate), – construction dont je parlais dans mon dernier billet.
Concernant les Chamaerops humilis de Leucate, je ne peux que confirmer la phrase de Tournay, car j’ai personnellement travaillé un peu sur les palmiers et d’autres plantes exotiques (ou rares) sur le territoire de la commune de Leucate (Neff1998, 1999, 2003). Dans la publication de 1999 il se trouve même une petite carte répertoriant les différents sites où on trouvait des palmiers nains. Le site du petit mini-golf abandonné, qui était un des sites de départ de naturalisation du palmier nain, a fait place à un nouveau rond-point de la D. 627 au sud-est de Leucate – Village (ancien Moural) – et a donc disparu.
Mais par contre dans les Pinèdes longeant la falaise aussi bien à La Franqui qu’à Leucate-Plage on peut trouver ici et là des Chamaerops humilis. Mais il faut préciser que je n’ai plus fait moi-même de prospections/relevés dans ces pinèdes depuis 2006. Par contre à Port Leucate, j’ai pu observer dernièrement de jeunes pousses de Chamaerops humilis, – mais ceux-ci (comme les pousses assez fréquentes de Phœnix canariensis (cf. Neff 1998)) sont assez souvent systématiquement « éliminées» par les services des espaces verts ou des jardiniers privés.
Leucate, avec le développement touristique des dernières décennies est aussi devenu un paysage de palmiers, les palmiers les plus fréquemment plantés sont Phœnix canariensis, Sabal palmetto (surtout à Port Leucate), et Chamaerops humilis. Notons qu’à la Franqui on trouve aussi quelques beaux exemplaires de Trachycarpus fortunei.
Sur le fond, je suis assez d’accord avec l’actuelle équipe municipale et son maire « Michel Py », qu’ il faut essayer d’étendre la saison touristique si possible à une grande partie de l’année. Mais ceci nécessite une politique d’aménagement touristique raisonnable et durable qui ne dilapide pas le capital naturel du pays Leucatois: son formidable paysage !
Bibliographie et sources citées :
Les Fous de Palmiers (2012)(Ed): Chamaerops humilis. Les Fous de Palmier, Hors – Série N. 1, Janvier 2012.(plus d’info ici)
Neff, C. (1998): Kulturlandschaftswandel, Fremdenverkehr und Biodiversität auf der Halbinsel Leucate (Dept. Aude/ Frankreich). In: Fremdenverkehrsgebiete des Mittelmeerraumes im Umbruch. Beiträge der Tagung des Arbeitskreises „Geographische Mittelmeerländer- Forschung“ vom 11.-13. Oktober 1996 in Regensburg. Regensburger Geographische Schriften, H. 27, 99-135, Regensburg. (ISBN 3-88 246-193-4)
Neff, C. (1999): Observation géographique et floristique sur la presqu’île de Leucate. In: Bul. Soc. Et. Sc. Nat. Nimes et Gard, T. 62, 1999, 23-34. DOI: 10.5445/IR/1000121552 (Download sur KITopen) .
Neff, C. (2003): Les Corbières maritimes – forment-elles un étage de végétation méditerranéenne thermophile masqué par la pression humaine ? In: Fouache, E. (Ed.): The Mediterranean World Environment and History. IAG Working Group on Geo-archeology, Symposium Proceedings. Environmental Dynamics and History in Mediterranean Areas, Paris, Université de Paris – Sorbonne 24 – 26 avril 2002. Paris, 191 – 202, (Elsevier France, ISBN 2-84299-452-3)
Tournay, F.(2012): Un petit palmier qui ne perd pas le nord. In : Les Fous de Palmiers (2012)(Ed): Chamaerops humilis. Les Fous de Palmier, Hors- Série N. 1, Janvier 2012, p.6-9
Cela fait presque 20 ans déjà que je fais des cours pratiques sur les paysages méditerranéens, géobotanique et dynamiques des changements de paysages, souvent dans le « Midi méditerranéen français », – mais aussi au Portugal, en Italie etc. Pour une fois de plus, avec 20 étudiants en géographie & écologie du paysage, nous avons passé une semaine (du 26.5 au 3.6.2012) à la découverte des changements de paysages et de la géobotanique dans les Corbières maritimes et le pays Leucatois. Et des changements de paysages, petits et grands, étaient au rendez-vous.
La petite gare de Leucate-La Franquia eu droit à une nouvelle horloge. J’inclus toujours la petite gare de Leucate la Franqui dans mes cours, car d’une part on peut très bien expliquer le développement du premier tourisme balnéaire à la Franqui et à Leucate Plage, développement touristique qui était dans ses débuts très lié aux chemins de Fer. La petite station balnéaire de la Franqui, fut une des premières stations balnéaires de la côte du Languedoc, et ceci déjà au 19eme siècle. En plus la gare de Leucate est un site privilégié pour observer les cigales, – les arbres longeant voie et quais de la petit gare sont, pendant l’été, « couverts » de cigales. Malheureusement cette année, le chant des cigales n’était pas au rendez-vous, l’été n’ayant pour ainsi dire pas encore réellement commencé !
Au village, – à Leucate village, – découverte d’une nouvelle librairie indépendante « entrez libres – au clos de Ninon », – en fait c’est une librairie salon de thé. Belle idée, – je cite le texte sur le site de cette nouvelle librairie Leucatoise « „Entrez Libres“ est une librairie pour se retrouver entre amis, mais aussi faire de nouvelles rencontres, autour des mots et des idées. Elle se veut un lieu de paroles et d’expression, où pourront se mêler les styles, les cultures et les générations. » Ainsi Leucate village, possède donc deux librairies, la librairie Adamus, – dont j’ai déjà parlé ici et là et maintenant la librairie « entrez libres – au clos de Ninon ». Fait remarquable, car autre-part assez souvent les librairies, surtout les librairies indépendantes sont plutôt une « espèce en voie de disparition ».
Autre découverte, – le Mas des Caprices, un nouveau producteur de vins, qui s’est installé à Leucate, depuis quelques années déjà, mais que je viens de découvrir seulement maintenant. Mireille et Pierre Mann, d’origine alsacienne, ont tenté en 2005 leur aventure vigneronne bio sur le plateau de Leucate. Une partie de leurs vignes, se situe juste en face du sémaphore du Cap Leucate, pas loin de la parcelle sur laquelle je « suis » attentivement depuis de longue années la dynamique végétale (Neff, C. 1999). Le blanc de l’œuf, Corbières blanc délicieux, provient de ce vignoble du Cap Leucate, à quelques pas, du sémaphore, de la falaise et de la fameuse plagette, et naturellement de la parcelle dont je suis la dynamique depuis de longues années. De voir la « vigne » renaitre entre plateau et falaise de Leucate et en même temps, il faut le noter, la reprise du pâturage sur une partie du plateau de Leucate, laisse espérer que la dynamique du paysage a pris, au moins sur cette partie de la « presqu’ile de Leucate » la bonne direction.
Mais le changement de paysages le plus visible dans le pays Leucatois est certainement le restaurant Klim & Ko sur la falaise pas loin du Phare du Cap Leucate. Comme une surcoupe volante le Klim & Ko, – disons le bâtiment conçu par Éric Raffy, survole les vignes et garrigues du Cap Leucate. Esthétiquement parlant le bâtiment est plutôt une réussite – pour le reste on dirait que c’est un « vestige » bien visible du « Sarkozistan » qui garnira pendant longtemps le paysage visuel du Cap Leucate. On pourrait naturellement se demander légitimement comment une telle construction – en pleine zone Natura 2000 – peut obtenir un permis de construction. Et ceci dans un des derniers sites en France où l’on trouve encore la Violette ligneuse (Viola arborescens) (cf. Neff 2003),espèce protégée au niveau national français (fiche sur Viola arborescens sur le réseau telabotanica) – qui en dehors du site entre le phare du Cap Leucate et le Sémaphore du Cap Leucate a presque entièrement disparu en France. Mais dans la France du Sarzkozistan, – et malheureusement même avant l’ère Sarkozistan – on a toujours eu une grande liberté avec les lois environnementales.
En plus, sur les panneaux encore en place devant le Klim & Ko nous apprenons que la ville de Leucate a investi ici pour un « site d’accueil et promotion de la falaise » ,mais en fait il s’agit d’un restaurant gastronomique, ce qui n’est pas mentionné sur le panneau d’autopromotion de la marie de Leucate. On pourrait aussi légitimement se demander si l’argent de du contribuable doit servir à faire démarrer un « restaurant gastronomique » sur un site protégé ?!
Cette histoire du Klim & Ko, construite sur une des dernières perles sauvages de la méditerranée, un des derniers sites où on trouve encore des Violettes ligneuses, n’est certainement pas une référence pour le Maire de Leucate, Michel Py, qui en ce moment se présente pour la députation de la deuxième circonscription de l’Aude. Peut-être Michel Py entrera –t-il dans l’histoire politique, pour y avoir arraché cette circonscription historique, – ce fut la circonscription de Leon Blum pendant la troisième république, à la gauche, et ceci grâce aux rivalités et guerres de clan de la gauche Audoise. Notons que l’Indépendant pense que Michel Py na guerre de chance de prendre place sur le « fauteuil de Léon Blum ». Mais Monsieur Py, avec cette obscure idée d’utiliser l’argent du contribuable, pour valoriser le site de la falaise de Leucate, en y construisant un restaurant gastronomique, dans un site classe Natura 2000, risque bien de trouver sa place dans les livre d’histoire du paysage français, comme le maire, ayant sacrifié un des derniers sites de « Viola arborescens » françaises ,en fait ce fut la plus grande station de Viola arborescens en France !
Concernant le Klim & Ko, étant entre autre aussi amateur de bonne cuisine & de bons restaurant, – je vais certainement un jour y rendre visite, – le mal est déjà fait, – et donc pourquoi pas en profiter pour un bon repas gastronomique, en espérant que les travaux de construction (qui vont bientôt atteindre leurs fins) et les piétinements en plus que va certainement occasionner ce restaurant sur la falaise, ne vont pas sonner le glas pour les derniers viola arbustives. Concernant le cadre et le site du restaurant, – il est certes très exceptionnel, – mais de croire comme l’a fait Michel Py durant l’inauguration du Klim & Ko, je cite la dépêche du Midi « Leucate ; le restaurant Klim and Co inauguré : Enfin, Michel Py, maire de Leucate, a félicité tous les partenaires de ce projet qui offrira un nouveau haut lieu de la gastronomie ouvert à l’année afin d’ouvrir davantage le tourisme aux quatre saisons, en espérant également que ce site magnifique mènera ces nouveaux chefs vers toutes les étoiles.» – que le seul fait d’avoir un cite exceptionnel pourrait être un gage pour recevoir une des fameuses étoiles Michelin montre que Monsieur le Maire n’a que de piètres connaissances de la géographie gastronomique française. Une très grande partie des tables étoilées françaises ne se trouvent pas sur un site paysage exceptionnel, bien au contraire. Il y en a, – mais c’est plutôt rare. Les tables étoilées, ont eu droit à leur(s) étoile(s) grâce au génie de leurs « grands chefs » – mais le cadre paysages n’y est pour rien !
Je finis donc ce petit tour d’horizon des changements de paysages dans le pays leucatois, – avec le constat, qu’une fois de plus les hommes et le temps ont modifié le paysage. La gare a une nouvelle horloge, le village a maintenant une libraire de plus et un nouveau domaine viticole bio. Le nouveau restaurant Klim & Ko sur la falaise, – est certes une réussite au niveau architectural, – concernant la géographie gastronomique des Corbières cela pourrait enrichir le paysage culinaire régional, – pour le volet environnemental ce projet de valorisation de la falaise de Leucate pourrait bel et bien sonner le glas pour un site qui fut considéré comme la plus grande et plus belle station de Viola arborecens en France. Pour enfin finir ce tour d’horizon de changements de paysage récent dans le pays Leucatois, notons que le premier des vitraux crée par Jacques Loire du Centre international du vitrail de Chartres pour l’Eglise St. Jacques à Port Leucate vient d’arriver à destination. Le nouveau vitrail montre St. Jacques arrivant en bateau baigné par les couleurs et lumières en plein nef de la nouvelle église de Port Leucate. Là, enfin, – une vraie réussite !
Je viens donc de passer une très belle semaine de cours sur la dynamique & géobotanique des paysages méditerranéens avec un groupe d’étudiants très engagé. Semaine riche en observations dont j’ai décrit quelques impressions ici même. Ce fut aussi une semaine avec une météo estivale, – sur le plateau de Leucate les températures oscillaient entre 29 et 34 C., presque pas de vent, ce qui est assez exceptionnel pour Leucate. Qui, même sans chant de cigales, cette semaine fut une vraie semaine de paysages estivaux dans le pays Leucatois entre Mer, Falaise et Corbières.
Bibliographie:
Neff, C. (1999): Observation géographiques et floristiques sur la presqu’île de Leucate. In: Bul. Soc. Et. Sc. Nat. Nimes et Gard, T. 62, 1999, 23-34. DOI: 10.5445/IR/1000121552, (Download KITopen).
Neff, C. (2003): Les Corbières maritimes – forment-elles un étage de végétation méditerranéenne thermophile masqué par la pression humaine ? In: Fouache, E. (Ed.): The Mediterranean World Environment and History. IAG Working Group on Geo-archeology, Symposium Proceedings. Environmental Dynamics and History in Mediterranean Areas, Paris, Université de Paris – Sorbonne 24 – 26 avril 2002. Paris, 191 – 202, (Elsevier France, ISBN 2-84299-452-3)
Tramontane et soleil sont revenus sur les plages de Leucate – la tempête du 10 au 11.10.2010 est presque déjà oubliée. Il y a des voix qui disent que c’était la tempête la plus violente depuis 50 ans. Ils ont la mémoire courte.
Il y a eu la tempête du 12 au 13 novembre 1999 qui jeta le Danube Voyager sur la plage des Coussoules, la tempête du 16 au 17 décembre 1997 où on mesurait des rafales de vent de 180 km au Cap Leucate. Mais tout cela s’oublie très vite. Le seul événement qui semble s’être gravé dans la mémoire collective régionale est l’Aiguat de 1940 dans le Roussillon. Autrement tout souvenir de ces tempêtes et inondations semble avoir disparu de la mémoire collective. Si on considère que de nos jours Wikipedia reproduit dans un certain sens la mémoire collective, on ne sera pas trop surpris que même l’ inondation de Nîmes du 3 octobre 1988 n’ ait pas d’article dans la Wikipedia française, ni la tempête du 12 au 13 novembre 1999 dans l’ Aude et les départements avoisinants qui pourtant a laissé un bien lourd bilan de 19 morts ,l’ histoire du Danube Voyager qui fut jeté sur la plage des Coussoules entre la Franqui et Port la Nouvelle fut seulement une petite parenthèse pittoresque de cet événement tragique oublié de nos jours. Notons que l’événement du 12-13. Novembre 1999 est aussi le thème du livre remarquable de Freddy Vinet «Géographie des risques. Crues et inondations dans la France méditerranéenne. Les crues torrentielles des 12 et 13. novembre 1999».
Sources :
Vinet, F. (2003) : Géographie des risques. Crues et inondations dans la France méditerranéenne. Les crues torrentielles des 12 et 13. novembre 1999 (Aude, Tarn, Pyrénées – Orientales, Hérault). Nantes, Editions du Temps. ISBN 2-84274-252- 4.
La mer déferle sur la plage de Port Leucate . La tempête qui a déjà provoque des dégâts considérables en Algérie, en Catalogne a atteint depuis hier après- midi le Languedoc-Roussillon. L’Agly qui était presque à sec avant-hier est devenue un fleuve menaçant les habitations de la Salanque. Grande houle, forte mer, – la mer se déchaîne sur la plage de Port Leucate. Je connais Port Leucate depuis plus de 40 ans, mais j’admets que je n’ai jamais vu cela. C’est vraiment un spectacle impressionnant – la mer qui monte jusqu’à la jetée, la promenade de la mer de Port Leucate, jusqu’ au Kyklos. Mais les habitués du coin me précisent que cela arrive assez souvent durant les tempêtes d’hiver. Cela me rappelle que j’ avais déjà écrit – (ici (en allemand) & ici) que je pensais que les submersions marines sur le lido séparant l’ étang de Leucate et la mer où se trouve les sites de Port Leucate et de Port Barcarès sont un risque naturel à prendre en considération. Cela s’est produit avant l’aménagement touristique du lido durant les années 1960, et je suis persuadé que cela se reproduira.
Suivent quelques photos sur la plage prises ce matin sur la plage de Port Leucate