Blognotice 23.6.2012: „Frei-Bild für alle!“ – un petit commentaire

Ce Samedi matin 23.06.2012 dans notre boîte aux lettres, nous avons trouvé un journal inhabituel, – nous avons eu droit comme 41 millions d’autre ménages allemands à un exemplaire du fameux „Bild“ – une Sonderausgabe (édition spéciale) pour le soixantième anniversaire du tabloïd allemand – que la maison Springer a offerte à tous les ménages allemands. Dans cette Sonderausgabe – pas beaucoup de lecture – Bild – c’est l’image et la photo – sauf peut-être l’interview de l’ex- chancelier Gerhard Schröder « Warum braucht man zum Regieren Bild, BamS und Glotze Herr Schröder ? (Pourquoi pour gouverner a-t-on besoin de Bild, Bild am Sonntag et de la Télé Monsieur Schröder ?). En dehors de cela – rien de nouveau sur la planète Bild ! Mon avis personnel sur « la Bildzeitung »n’a pas changé depuis ce jour où j’empruntai ce petit livre de poche dans la bibliothèque de mon père au Lärchenweg – sur la couverture du livre entre deux chaises vides une dame vêtue de noir, tenant un journal sur le genou gauche   –  die verlorene Ehre der Katharina Blum (L’Honneur perdu de Katharina Blum) – et  où j’ai lu ces mots dans « prolog » de ce petit roman de Heinrich Böll „Personen und Handlung dieser Erzählung sind frei erfunden. Sollten sich bei der Schilderung gewisser journalistischer Praktiken Ähnlichkeiten mit den Praktiken der Bild-Zeitung ergeben haben, so sind diese Ähnlichkeiten weder beabsichtigt noch zufällig, sondern unvermeidlich.“ (« L’action et les personnages de ce récit sont imaginaires. Si certaines pratiques journalistiques décrites dans ces pages offrent des ressemblances avec celles du journal Bild, ces ressemblances ne sont ni intentionnelles ni fortuites mais tout bonnement inévitables. »). Le roman de Heinrich Böll « die verlorene Ehre der Katharina Blum » est quasiment tombé à l’oubli en Allemagne, et néanmoins Bild fait toujours partie du paysage médiatique allemand. Ajoutons à cela que l’œuvre littéraire de Böll en dehors de quelques cercles littéraires ne fait guère partie du bagage littéraire allemand contemporain.

Concernant le Bild, je ne le lis pas. Pour les interviews c’est un peu plus difficile. Pendant l’été 2006, – le fameux Saharasommer – le Bild voulait faire une interview sur les incendies de forêts ravageant différents pays méditerranéen. J’avais prié les services presse de l’université de Karlsruhe de ne pas accepter les demandes d’interview du Bild, mais impossible,  j’y étais obligé , car comme mes recherches étaient financées  par le contribuable allemand, pas de choix  la Bild avait droit à une interview. Mais comme je ne prévoyais pas d’incendie catastrophique, ni la fin du monde pour les forêts portugaises, espagnoles … en fait après tout il n’était pas trop intéressé vu que je n’annonçais pas un Armageddon pour les forêts méditerranéennes. Car le Bild c’est ça : scandale, catastrophe, fin du monde permanente. Et gare aux « personnages » qui sont dans le collimateur du Bild – ils sont réduits au néant médiatique, au néant tout simplement! La façon dont la Bild traita l’ancien président Christian Wulff durant sa chute, pour évoquer un exemple récent, montra que depuis le récit de Böll en fait rien n’a changé au Bild. Ne partageant pourtant pas les opinions politiques de Monsieur Wulff je fus scandalisé par la manière dont l’ancien président allemand fut « achevé médiatiquement » par le  Bild.

Même chose pour cette monstrueuse campagne contre la Grèce, – même Schröder dans l’interview dans « la Frei – Bild für alle » l’a remarqué « Bild hat beim Thema Griechenland keine gute Rolle gespielt (La Bild na pas joue un rôle positive dans le thème grecque/crise grecque) » évoquant ce rôle douteux du Bild pendant les débuts de la crise grecque.

Donc pour conclure cette petite remarque sur le soixantième anniversaire du  Bild,   peut-être faudrait-il en ces jours relire le récit de Böll ( j’avais douze ans quand j’empruntai le livre dans la bibliothèque de mon père ) je me souviens encore de la place du livre dans l’étagère de la bibliothèque. La France et les français peuvent se sentir heureux de n’avoir pas de « Bild » français – ou quelque chose de semblable !

Œuvres et Interviews citées:

Bild (23.6.2012): Warum braucht man zum Regieren Bild, Bams und Glotze Herr Schröder? Interview von Kai Diekmann, Jörg Quoos und Frank Zauritz (Foto) mit Gerhard Schröder.

Böll, Heinrich (1974) : Die verlorene Ehre der Katharina Blum oder : Wie Gewalt enstehen und wohin Sie führen kann. Erzählung. München, Deutscher Taschenbuch Verlag  4. Auflage März 1976.

Ecrit le 23.6.2012, publié le 24.6.2012

Christophe Neff, Grünstadt

Ein Kommentar zu „Blognotice 23.6.2012: „Frei-Bild für alle!“ – un petit commentaire

  1. Bonjour.
    60 ans de Bild Zeitung, toute une histoire d’articles avec des titres et sans contenu ! ou ?
    Vous dites que les Français n’ont pas d’équivalent de la Bild Zeitung, la rumeur fait son travail en France. Les Anglais ont pire et les Suisses allemands ont Blick…
    Pour Christian Wulff, son départ fut accéléré par une presse de boulevard, et Christian Wulff méritait d’être éjecté.
    Merci donc pour l’accélération.

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