Il y a quelque temps déjà que j’ai rencontré un médecin somalien originaire de Mogadiscio passant régulièrement ses vacances à Port Leucate. A ma question pourquoi il venait si régulièrement à Port Leucate, il me répondit qu’il aimait beaucoup le climat ici à Port Leucate , surtout l’omniprésence du soleil, le vent un peu moins – mais le soleil oui cela lui rappelait le soleil et le temps à Mogadiscio, – les souvenirs d’un temps où Mogadiscio était encore une ville heureuse. Il a quitté la Somalie depuis longtemps, études de médecine en Allemagne et après il s’est installé en Angleterre. En Angleterre le soleil lui manque et c’est pourquoi il revient régulièrement dans le pays Leucatois.
Seule chose qu’il lui manque à Leucate – c’est la cuisine italo-somalienne que la communauté somalienne a importée à Londres. Il n’y a pas de restaurant italo-somalien à Leucate, ni même un restaurant italien, autrefois on trouvait de très bonnes pizzas au Fort de l’eau à Port Leucate ;le Bar- Restaurant les voiliers qui a pris la relève du Fort de l’eau est aussi une bonne adresse pour les pizzas – mais un vrai restaurant italien – ou une sorte de grotto ticinese avec pasta, risotto et pizzas manque terriblement dans le pays Leucatois.
En parlant de la cuisine italo-somalienne je pensais qu’ en ce moment à Mogadiscio on a terriblement faim, – et ce qui restait de la cuisine italo-somalienne a certainement disparu depuis longtemps dans les décombres de plus de vingt ans de guerre civile. Je ne partage pas l’avis de beaucoup de soi- disant experts, qui essaient d’expliquer que la crise humanitaire qui secoue actuellement une grande partie de la corne d’Afrique est surtout une crise hydrique ou climatique. Non j’estime que c’est plutôt la conséquence de vingt-ans de guerre, conséquence catastrophique pour un « failed state » qui nous intéresse seulement quand les medias nous présentent les images choquant d’enfants mourants , les « ewige Biafrakinder (les éternels enfants de Biafra) » ;en fait depuis l’opération « restore Hope » il y a juste 21 ans , les choses en Somalie n’ont pas beaucoup changé. Guerre et famine sont un cercle infernal en Somalie et les changements climatiques n’y sont pour rien (ou disons ne sont certainement pas les causes principales de l’actuelle famine), – même si quelques experts et journalistes essaient de le nous faire croire.
De Mogadiscio à Port Leucate , j’écris ce petit billet entre fortes ondées et orages et quelques rares rayons de soleils qui ici et là éclaircissent la plaine du Palatinat en me souvenant du Soleil de Leucate, ce Soleil de Leucate qui rappelait à ce médecin d’origine somalienne les souvenirs d’un temps où Mogadiscio était encore une ville heureuse. Ce fut, il me semble, il y a très très longtemps.
Christophe Neff, 10.8.2011
tous ces malheureux pays de la „corne de l’Afriqu“ sont surtout victimes de bandes de tueurs qui se soucient comme d’une guigne des famines qu’ils provoquent, je dirai sciemment! En effet, quel plus sûr moyen de tenir des peuples en laisse que de les affamer? Staline hier, le tyran nord coréen aujourd’hui, les méthodes n’ont pas changé.
Et bien plus que les conditions météo, ce sont les pillages, les rackets, les vols de ces bandes de tueurs qui sont à l’origine des famines. Et plus les ONG et les Etats – ces derniers étant bien sûr accusés de tous les maux – verseront d’agent et enverrront de la nourriture et des médicaments, plus ces salopards persisteront. Il conviendrait de les éradiquer, mais bien plus facile à dire qu’à faire…
LikeLike