« Le vendredi 19 août 1949 , à 14.57, la tour de guet de Biganos signale de la fumée « par 101 ». Une minute plus tard, celles de Béliet (maintenant Belin – Béliet) et de Cabanac (maintenant Cabanac-et-et-Villagrains) signalent aussi cette fumée « par 37 ». Le feu est ainsi repéré au Murat, dans la commune de Saucats (Gironde) (Deville 2009, 151)». Le début de l‘ incendie meurtrier de la Forêt des Landes, décrite dans le livre de Joan Deville « L’incendie meurtrier », livre que j‘ avais déjà décrit dans mon billet « 1949 – l‘incendie meurtrier dans la Forêt des Landes »,incendie qui coûta la vie à 82 hommes – et dévasta plus de 50.000 ha de forêt de Pins ; cet incendie fut à mon avis le plus meurtrier de la proche histoire forestière européenne (200 ans en arrière).
Voyant sur WordPress Dashboard qu’il existe une véritable demande sur cet événement tragique , je me suis mis à écrire cette petite note. Je ne suis pas spécialiste de la forêt des Landes, je ne la connais même pas . J’aurais voulu m’y rendre durant mes vacances d’été – mais grâce à cet accident du 2.5.2009 ,il n y pas eu de vacances d’été ,ni de visite de la forêt des Landes. Les quelques petit jours de vacances qui me restent, je les passerai ici à Grünstadt en palatinat. Comme je l’ai écrit dans mon dernier bulletin « Le grand bouleau cesse d’émettre », les feux de forêts sont mon métier, je pourrais donc dire émettre un avis même si je ne connais pas les forêts des Landes. A mon avis,le livre de Joan Deville déjà décrit dans mon billet « 1949 – l‘incendie meurtrier dans la Forêt des Landes » est pour les lecteurs souhaitant un aperçu assez complet de l’incendie , le document de référence.
Pour les lecteurs souhaitant avoir une impression de témoin scientifique des années 1949/50 je suggère de lire deux articles de Revue forestière française qui a mis ses archives de 1949 – 2002 sur le web – plus précisément l‘ article « le drame de la Forêt Landaise » par P. LALLEMED et du même auteur l‘ article « la reconstitution des sols dans les landes des Gascogne ». Il serait certainement fort intéressant de voir dans quelle mesure les conseils d’aménagement forestier de Pierre Allemand de 1950, surtout en que concerne le choix des espèces, furent vraiment suivis sur le terrain. En lisant les deux articles de Pierre Allemand , on peut un peu se rendre compte à quel point ce feu de foret fut aussi un drame forestier, sylvicole – car tous ces aspects disons forestiers, environnementaux et écologiques ne sont pas le point fort du livre de Deville. Ajoutons dans ce contexte l’article d’Y.Lesgourgues sur l’incendie de Porge – Lacanau en 1989 . Donc assez de lecture de fonds disponible pour le lecteur désirant en savoir un peu plus sur l’incendie meurtrier de 1949. En ce qui concerne les conséquences , prévention anti incendie ,combat anti feu, je pense que les leçons nécessaires ont été bien appliquées en France! Personnellement je considère la DFCI (Défense contre l‘ incendie) à la française, les pompiers français, les bombardiers d‘ eau de la sécurité civile française, les patrouilles Dangel, comme un modèle de combat anti-feu pour le monde entier. Naturellement un modèle qui devrait être constamment remis en question et amélioré ! Dans ce contexte , l‘ analyse des risques d‘ incendies , (une démarche exemplaire qui pourrait aussi être mis en oeuvre dans les départements français connaissant un risque élevé de feux de forêt ) est le travail de Marco Conedera sur l‘ analyse des risques d‘ incendie de forêt dans le canton du Tessin « Implementing fire history and fire ecology in fire risk assessment: the study case of Canton Ticino (southern Switzerland) ». Ce travail publié en anglais contient aussi un résumé exhaustif en français. Je pense réellement que la « méthode Conedera » pourrait être une base pour une analyse de risque de feux de forêts pour un département français se situant dans la bande potentielle des paysages à risques de feux en France, bande qui contient les forêts des Landes, le midi méditerranéen, mais aussi les collines sous -vosgiennes, les forets rhénanes sèches de la Haardt etc.
Je finis ce billet en rappellent au lecteur que ce fut en France que l’analyse écologique du feu débuta, longtempst avant que le mot « fire-ecology » ne fusse inventé aux Etats-Unis. J’avais dans « Waldbrandrisiken in den Garrigues de Nîmes (Neff 1995) » consacré quelques pages à l’histoire de l’analyse scientifique des feux en France ,vers le milieu des années 1930 ,ce fut l’école de Nîmes, ce fut le livre de Kuhnholtz-Lordat (1938) « la terre incendie » qui en furent les pionniers. Tous cela semble être tombe un peu en oubli. Quant à une lecture moderne actuelle du problème de feux de forêt en France, je suggère au lecteur intéressé, comme je l‘ ai déjà fait dans, « Dépêches du grand bouleau : au moins encore 2 semaines » et dans « Feux de forêts et lectures de paysages méditerranéens » le livre édité par Benoit Garronne « le feu dans la nature ».
Je finis ce petit billet sur l’incendie de la Forêt des Landes d‘ août 1949 en espérant que les lecteurs désirant trouver des infos complémentaires sur les incendies historiques des années 1949 ne soient pas trop restés sur leur soif.
Sources et Littératures citées :
Deville, J. (2009) : L’incendie meurtrier dans la forêt des Landes en août 1949. Paris (les Éditions des Pompiers de France), (ISBN 978-2-916079-20-2)
Garrone, B. (2004) : Le feu dans la nature mythes et réalité. Prades -le- Lez (Les Ecologistes de l‘ Euzière), ISBN 2-906-128-17-1
Kuhnholtz-Lordat, G.(1938) : La Terre incendie – essai d‘ agronomie comparée. Nîmes.
Neff, C. (1995): Waldbrandrisiken in den Garrigues de Nîmes (Südfrankreich) – eine geographische Analyse. Materialien zur Geographie 27, Mannheim. (ISBN 3-923750-50-1)
Christophe Neff, Grünstadt le 17.8.2009