Liu Xiaobo – Carl von Ossietzky

En écrivant mon dernier billet de blog, – un petit billet sur mes huit ans ans de bloggeur sur le Monde.fr – j’avais pensé aussi à Liu Xiaobo[1]. Nobel de la Paix de 2010, il avait passé à peu près  neuf ans dans les prisons chinoises –  incarcéré en Décembre 2008 pour avoir osé signer la Charte 08, –  et devenir un des  portes- drapeau de cette charte des droits de l’homme, il fut condamné à 11 ans de prison ferme pour subversion le 25 décembre 2009. En décembre 2009 j’étais déjà depuis quelques temps bloggeur sur le Monde.fr. –  Liu Xiaobo fut condamné  à 11 ans de prison, –  mais après quelques « larmes de crocodiles de la conscience humanitaire internationale» on oubliera assez vite cet homme – jusqu’ au jour où le comité  Nobel de la paix, déclara Liu Xiaobo lauréat du Prix  Nobel de la Paix 2010[2]. La chaise vide qui représenta Liu Xiaobo lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix le 10 décembre –  c’était le souvenir de la chaise vide de Carl von Ossietzky de 1936, de sa corvée à travers les camps de concentration, des hôpitaux – toujours sous la surveillance de ses geôliers de la Gestapo –jusqu’à sa mort dans un hôpital à Berlin sous surveillance de la Gestapo le 4 mai 1938. Quand j’écrivais les lignes et les mots de mon dernier billet, j’ai craint le même sort pour Liu Xiaobo, mais je ne savais pas que le sort choisi par le régime de Pékin pour son prisonnier célèbre allait si étrangement ressembler au sort de Carl von Ossietzky jusqu’au dernier jour. Le jour où j’ai mis en ligne mon dernier billet, le 26.06.2017 le gouvernement chinois ordonne une libération conditionnelle « pour raison médicale » pour Liu Xiaobo. Deux petites semaines après Liu Xiaobo est mort, le jeudi 13 juillet, achevé par un cancer sans avoir pu retrouver la liberté. Carl von Ossietzky n’a pas pu retrouver sa liberté avant de mourir, – mais de nos jours une université allemande porte son nom  –   « Carl von Ossietzky Universität Oldenburg ».  J’espère que le jour viendra où, quand le peuple chinois aura retrouvé sa liberté, une université chinoise portera le nom de Lui Xiaobo – pour qu’on se souvienne de son combat  pour la liberté. En attendant j’espère surtout que les pays occidentaux se battent pour obtenir la libération de son épouse Liu Xia et son départ pour le pays de son choix.  Et j’espère que les pays occidentaux sortent enfin de leur indifférence envers les violations systématiques des droits de l’homme en Chine. Si on compare l’indifférence des pays occidentaux envers le sort de Liu Xiabo et la compassion des pays occidentaux il  y maintenant plus de 40 ans pour le prix de Nobel de la Paix de 1975  Andreï Sakharov on remarque bien des différences. Nos gouvernements sont tellement éblouis par le poids économique et géopolitique de la Chine qu’ils n’osent guère critiquer le gouvernement chinois quant à la situation des droits de l’homme en Chine. Je pense que c’est une grave erreur.

La façon dont  le gouvernement chinoise a traité le sort de Liu Xiaobo –  me fait toujours penser au texte de Simon Leys « He Told the Truth About China’s Tyranny (il nous racontait la vérité sur la Tyrannie chinoise) » –  texte qui mérite une fois de plus une lecture approfondie à travers le Monde libre.  Pour finir, comme je l’ai déjà écrit, j’espère que le jour viendra, quand le peuple chinois aura retrouvé sa liberté, une université chinoise portera le nom de Lui Xiaobo – et j’espère aussi que son épouse Liu Xia puisse enfin retrouver sa liberté, et que si  elle le souhaite elle puisse partir pour un pays de son choix. J’espère aussi, que nous, qui nous avons la chance de vivre dans des pays où la liberté n’est pas un vain mot,  – nous qui sommes des hommes libres nous n’oublions pas Liu  Xiaobo (et les autres prisonniers politiques & dissident chinois) –  car à Pékin on ne parie que sur cela – que les pays occidentaux et les medias internationaux après tout vont assez vite oublier le sort tragique que le régime communiste avait réservé au Nobel de la paix 2010 Liu Xiaobo.

Christophe Neff, écrit le16.07.2017, publié le 17.07.2017 (Grünstadt)

[1] Lors du décès de Liu Xiaobo le « New York Review  of books » publia une biographie détaillée du défunt lauréat prix Nobel de la paix 2010 « The Passion of Liu Xiaobo » écrite par Perry Link.

[2] La situation des droits de l’homme – et aussi le sort de Liu Xiaobo étaient déjà décrits dans divers billet de paysages, dont : Quelques réflexions sur l’invité d’honneur de la Buchmesse 2009 à Frankfurt ; Blognotizen 10.10.2010 – zum Literaturnobelpreis 2010 und zum Friedensnobelpreis 2010 – ; Blognotice 11.10.2011 – petites remarques sur les prix littéraires ; Blognotice 10.12.2011

Kommentar verfassen

Trage deine Daten unten ein oder klicke ein Icon um dich einzuloggen:

WordPress.com-Logo

Du kommentierst mit deinem WordPress.com-Konto. Abmelden /  Ändern )

Facebook-Foto

Du kommentierst mit deinem Facebook-Konto. Abmelden /  Ändern )

Verbinde mit %s