Dixit Martin Graff dans les Zungenknoten du 20.02.2016: „Nicht an allem ist Frau Merkel schuld /non Madame Merkel n’est pas coupable pour tous“

Je lis assez régulièrement les „Zungenknoten“ de Martin Graff dans la Rheinpfalz. Dommage qu’ ils n’apparaissent pas sur la toile. Véritable « Kabinettstückchen bilingue  (pièce rare bilingue)» franco-allemand ils mériteraient un lectorat beaucoup plus large que la zone atteinte par le quotidien Rheinpfalz. J’ai d’ailleurs déjà plusieurs fois commenté les Zungenknoten dans paysages[1]. Ce matin je tombe sur les Zungenknoten du 20.02.2012 intitulé « Nicht an allem ist Frau Merkel schuld /non Madame Merkel n’est pas coupable pour tout», dont je reprends les dernières phrases ici, car je partage les sentiments de Martin Graf exprimés dans ses Zungenknoten, je vais même au-delà.

« J’en veux particulièrement à Manuel Valls de faire le malin à Munich, in dem er eiskalt mitteilte que la France n’acceptera que 30.000 réfugiés. Er ist einfach unverschämt. Seine Familie flüchtete vor Franco. Vater Katalane, Mutter italienische Schweizerin. Er selbst wurde erst im Alter von 20 Jahren Franzose. Seine Sturheit hat etwas avec le Bekehrungseifer des disciples de la dernière heure zu tun. Valls liebt Frankreich so sehr, dass er es für sich behalten will. » (Graff, Martin 2016)

Je suis assez d’accord avec ces Zungenkonten du 20.02.2016, car le discours de Manuel Valls à Munich fut une douche froide pour Madame Merkel, une véritable gifle à la figure de Madame Merkel. Comme je l’ai déjà écrit dans la Blognotice du 06.09.2015[2] il faut trouver une solution européenne pour le drame des refugiées syriens.

En dehors de toute considération humanitaire, – pour des raisons de simple « realpolitik », de géopolitique, – il faut absolument trouver une solution pour que la Jordanie et surtout le Liban ne coule pas sous les flots des refugié/es syrien/ne/s. Un Liban qui serait englouti par le maelström de la guerre civile en Syrie serait une catastrophe de plus pour le proche orient, – mais aurait aussi des conséquences dramatiques pour la France. Les conséquences d’une contamination par la guerre civile en Syrie d’un état déjà tellement fragilisé que le Liban ne semble pas encore être entré entièrement dans le diagnostic géopolitique parisienne.

L’Allemagne, ne pourra pas accueillir tous les refugiés syriens,- c’est impossible. Il faut une solution européenne[3],- et si cette solution européenne n’est pas praticable, vu toutes les oppositions des Etats membres l’Union européenne se situant à l’est de l’Allemagne, il faut au moins trouver une solution franco-allemande ! La France a les capacités de prendre en charge plus que 30.000 réfugiés, la France peut aider l’Allemagne à gérer la crise de réfugiés, elle a largement les moyens d’épauler un peu l’Allemagne, c’est juste la volonté politique en France qui manque un peu.

Je finis ce petit billet en citant cette phrase de Pierre – Yves Le Borgn’, que j’ai trouvée dans la dernière note sur son site « Aucune solution pérenne au drame des réfugiés n’interviendra en effet sans une position franco-allemande solide et affirmée ».

Source :

Graff, Martin (2016) : Zungenkonten. Nicht an allem ist Frau Merkel schuld. In: Die Rheinpfalz Nr. 43, Balkon: Über Grenzen, Samstag, 20 Februar 2016.

Christophe Neff, écrit le 20.02.2016 à Grünstadt, publié le 22.02.2016

[1] Voir entre-autres les billets : Blognotice 10.12.2011, Blognotice 30.12.2012: Réflexions sur « les Zungenknoten – ungebetene Gäste» de Martin Graff, Blognotice 21.02.2013: „Du bist schön Frollein“ – „tu es belle Mademoiselle“.

[2] « Tant que nous ne sommes pas capables de trouver une solution pour le drame Syrien et la guerre civile en Irak – nous, les Européens, nous devrons au moins accueillir les naufragés des drames qui sévissent en Syrie et en Irak. »

[3] Dans ce contexte voir aussi les idées de Pervenche Berès, Guillaume Duval et Yannick Jadot : «  L’Europe peut accueillir dignement les réfugiés 

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