Blognotice 30.12.2012: Réflexions sur « les Zungenknoten – ungebetene Gäste» de Martin Graff

Le 22. Janvier 2013 on fêtera le cinquantième anniversaire du traité de l’Elysée! On prononcera des beaux discours, – des « Sonntagsreden » sur la « Deutsch-Französische Freundschaft », – sur l’amitié franco-allemande, – des discours parfois très loin des réalités de terrain – la maîtrise du français en Allemagne (voir aussi: «Blognotice 22.09.2012: Commémoration du discours historique de Charles de Gaulle du 9.9.1962 à Ludwigsburg » ) est en plein déclin, – l’apprentissage de l’Allemand en France ne se porte guère mieux! Martin Graff a dédié son dernier Zungenknoten « Zungenknoten – ungebetene Gäste» à ce casse -tête linguistique, – le fait que ,en dehors des beaux discours , de moins en moins d’Allemands et de Français sont capables de se parler, de se comprendre dans leurs langues réciproques.  En plus Martin Graff déplore le fait que de plus en plus d’allemands et de français utilisent  l’anglais pour communiquer entre eux. Je me permets de citer quelques petits passages de ce « Zungenknoten » -« Dans quelques jours ist es soweit, nous  inaugurons un demi-siècle d’amitié franco-allemande dont l’anniversaire exact am 22. Januar gefeiert wird, le jour où Charles de Gaulle et Konrad Adenauer ont signé le fameux traité de l’Elysée, Grundstein einer neuen Ära der deutsch-französischen Beziehungen. Damals wurde auch das Deutsch- Französische Jugendwerk gegründet, une entreprise de paix qui succéda à toutes les entreprises de guerre zwischen Frankreich und Deutschland. Ziel der Begegnungen war unter anderem, aus Franzosen und Deutschen Sprachakrobaten zumachen. Le but n’a jamais été atteint, …. Die Lobeshymnen, die zu erwarten sind, ne changeront rien à la donne. Wir entfernen uns, en paix certes, aber wir entfernen uns (Graff, M. 2012) ». Oui, Monsieur Graff, décrit bien la situation, – les deux parties du couple franco-allemand    s’éloignent de plus en plus, en paix certes, mais ils s’éloignent – et ceci n’est pas seulement dû  à l‘incompréhension linguistique, je pense que depuis quelques années il y aussi un vrai fossé  socio-culturel qui se creuse entre l’Allemagne et la France. On pourrait aussi se poser la question combien de député(e)s du Bundestag maitrisent  le français, – ou combien de député(e)s de l’assemblée nationale maîtrisent l’allemand ? Ou pourquoi une telle enquête n’a pas été menée dans les deux assemblées de Berlin et de Paris pour les festivités du cinquantenaire du traité de l’Elysée. Mais peut-être a-t-on aussi eu un peu peur d’une telle « ehrliche Bestandsaufnahme » des connaissances linguistiques des député(e)s français en allemand, des MdB (MdB = Membre du Bundestag = député allemand) en français. Naturellement au niveau individuel il y a toujours des exceptions, – ici et là on les trouve encore ces Sprachvagabunden.  Pour finir cette blognotice avec une touche positive je cite ces trois étudiants d’un de mes cours, qui ont bien voulu s’attaquer en dépit de l’obstacle linguistique à  préparer  un travail sur les « écosystèmes du Mali », une analyse de la réception scientifique de l’ouvrage « la terre incendiée » de  Georges Kuhnholtz – Lordat et d’une relecture critique de la réédition du texte clef de René Dumont « L’Afrique noire est mal partie » – ainsi que les préfaces de Abdou Diouf (Afrique, le continent du futur) et de Jean Ziegler ( René Dumont – visionnaire et prophète),pour mener ce travail à fond, – car il n’existe à  priori pas de littérature scientifique non francophone sur ces trois sujets. Oui, cela existe encore dans l’Allemagne de nos jours, des étudiants allemands, qui maîtrisent si bien le français, qu’ils  peuvent lire et comprendre textes scientifiques, livres …. écrits en français, – donc le travail  de l’  Office franco-allemand pour la jeunesse n’était pas pour rien, le travail des professeurs de français dans les Lycées (Gymnasien) et oui, même dans les Gesamtschulen et les Realschulen n’était pas en vain. Des étudiants allemands maîtrisent le français cela existe encore de nos jours, mais cela devient de plus en plus rare dans l’Allemagne de l’an 2012/13.

Ouvrages et sources cités :

Birnbaum, Philippe (2012) : Biodiversité au Sahel. Les forêts du Mali. Éditions Quae, Versailles, ISBN 978-2-7592-1811-0

Desjeux, Catheriné ; Desjeux, Bernard (2011) : Fleuve Niger. Cœur du Mali. Éditions Grandvaux, Brinon sur Sauldre, ISBN 978-2-909550-73-2

Dumont, René (2012): L’Afrique Noire est mal partie. Préfaces de Abdou Diouf et Jean Ziegler. Paris. Éditions du Seuil, ISBN 978-2-02-108644-7

Graff, Martin(2012): Zungenknoten – ungebetene Gäste. In: Die Rheinpfalz  Nr. 302– Ihr Wochenende – Balkon über Grenzen.  Samstag, 29. Dezember 2012.

Kuhnholtz-Lordat, G. (1939) : La Terre incendiée. Essai d‘ agronomie comparée. Nîmes (Éditions de la Maison carrée)

Christophe Neff, le 30.12.2012

2 Kommentare zu „Blognotice 30.12.2012: Réflexions sur « les Zungenknoten – ungebetene Gäste» de Martin Graff

  1. C’est vrai que c’est vraiment dommage , car partager une langue, pour des pays limitrophes tels que l’Allemagne et la France, c’est aussi partager une histoire, NOTRE histoire…… Surtout pour les jeunes, car nous, les anciens nous sommes un tout petit peu au courant de ce qui, dans l’histoire, nous a opposés ou rapprochés……

    Presque tout le monde apprend l’Anglais, en France, c’est vrai! Mais c’est vrai aussi que l’Anglais est parlé un peu partout dans le monde, si bien que c’est pratique de connaître ou comprendre cette langue internationale.

    Un autre paramètre à prendre en compte: Lorsque l’on songe à “ Qui est l’ennemi héréditaire de la France, traditionnellement parlant? “ on sait bien que la réponse est: l’Angleterre….. La perfide, l’ennemie au foot et au rugby…

    J’essaie bien d’apprendre un tout petit peu l‘ allemand, mais c’est difficile: pouvoir lire Goethe en allemand, cela me tenterait, bien entendu ( Certains essaient de se mettre au chinois!!!).

    Bon article. Je vais le partager sur FB. Merci Dr Christopher……..

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  2. Pas d’études supérieures sans une bonne connaissance de l’anglais et pas de carrière internationale, sans l’anglais. Quand dans les grandes entreprises suisses, des germanophones et des francophones se rencontrent, il peut y avoir des gens qui ne parlent pas une des deux langues et qui sont des étrangers, l’anglais est de rigueur dans les meetings. Dans le monde bancaire globalisé, ou celui de la chimie, que faire sans l’anglais ?
    L’anglais est aussi la langue écrite dans les grandes boites.
    Bien entendu, les francophones pourraient faire le tour du monde, en ne visitant que les anciennes colonies Françaises et les territoires d’outre-mer. Pour ce qui est des germanophones, il y a la Namibie et quelques communautés sectaires en Amérique, là l’allemand est encore parlé.
    Le français fut la langue de l’élite jusque dans les années 50, puis l’anglais a pris le premier rang. L’élite avant WW1 n’avait pas toujours besoin de vraiment travailler pour vivre. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
    Faut-il regretter „la part de marché linguistique“ du français ? Cela oblige les Français à apprendre l’anglais, je n’y vois rien de négatif.
    Les Français, dont je fais partie, ne se plaignaient pas quand le français était la Langue Internationale, pourquoi faire tout un drame, quand l’anglais a remplacé cette fonction ?

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