La saison d‘ incendie 2009 en France a commencé par un incendie dans les Landes à Meilhan où à peu près 200 ha de pins maritimes ont brûlé. Ceci était à prévoir, car la Forêt des Landes est, après les dégâts provoqués par la tempête Klaus , particulièrement propice aux départs d’incendies. Personnellement, je pense qu’à cause des conséquences de la tempête Klaus la Forêt des Landes est même une des régions françaises les plus menacées par les risques d’incendies. Beaucoup plus que les forêts, maquis et garrigues méditerranéens, – même si le risque, comme chaque été, est particulièrement élevé dans les écosystèmes méditerranéens, il n’est pas comparable aux risques encourus par les forêts des Landes, car celles-ci accumulent un très grand potentiel de « masse combustible »qui dépasse largement la moyenne des forêts, maquis et garrigues méditerranéens. Les incendies de forêt qui menacent les forêts de pins maritimes peuvent être particulièrement meurtriers, même si la mémoire collective en France l’a presque oublié. Cela rappelle un peu les souvenirs du feu de la Lüneburger Heide en Allemagne en 1975 ( voir mon billet Feux de forêts et lectures de paysages méditerranéens du 4.6.2009). Il y a juste 60 ans que la Forêt des Landes fut parcourue par les plus terribles feux de forêts français- ce qui coûta la vie à 82 personnes. Je pense même qu’au niveau européen ,ce fut un des plus meurtriers feux de forêts des dernières décennies.(Les feux de l‘ été 2007 en Grèce ne firent que d’après les sources divergeantes, entre 60 et 70 morts) Le feu dura du 19.8.1949 au 27.8.1949 dans un triangle entre Cestas , Le Barp , et Mios ; – plus de 50.000 ha de forêt de pins furent brulés, 710 ha de Landes, plusieurs centaines de blessés, 82 décès (Deville, J. 2009 p. 137) : . Jamais depuis les forêts françaises n’ont dû subir d‘ incendie d’une ampleur comparable. Espérons qu’un tel drame, surtout au niveau des pertes humaines ne se reproduira pas. Comme je l’ai écrit cet événement a été oublié du grand public. On ne trouve même pas d’article sur le feu de forêts meurtier des Landes de 1949 sur wikipedia.fr – par comparaison, l’événement du feu de la Lüneburger Heide qui à lui, son article dans wikipedia.de – on se rend compte à quel point l’incendie des Landes de 1949 a disparu de la mémoire collective française.

Signalons qu’un livre récemment publié par Joan Deville sous le titre « L’incendie meurtrier – dans la forêt des Landes en août 1949 » – permet de sortir cette partie de l’histoire des incendies des forêts françaises de l’oubli. Le livre est divisé en deux parties. Dans la première partie, nommée « contexte du drame » après une brève description de la forêt landaise de 1949 l’organisation et l’équipement de la lutte contre les feux forestiers en 1949 sont expliqués. La seconde partie du livre intitulée « du 19 au 27 aout 1949 – l’incendie meurtrier – la chronologie de l’incendie est rapportée minutieusement. En plus, les chapitres sont enrichis par de nombreux témoignages d’époque (sapeurs-pompiers, militaires, gendarmes etc). Dans le chapitre 13 intitulé « les registres de l’état civil » sont énumérés par noms, fonctions et lieux de décès – les morts de l’incendie. Le livre de Joan Deville a le mérite de nous retirer de l’oubli ce feux gigantesque qui ravagea les Landes il y 60 ans. Il devrait aussi nous rappeler, même si on peut penser qu‘ au niveau secours nous sommes beaucoup mieux organisés aujourd’hui‘ hui, que de tels drames pourront, ressurgir en France, en Europe. Je pense même que l‘ incendie des Landes, ou le feu de la Lüneburger Heide pourrait être un peu le modèle de feu de forêts auxquels nous devrons peut être de plus en plus faire face avec les changements climatiques en dehors de écosystèmes méditerranéens, – en France (forêts des collines sous-vosgiennes par E.) ,en Allemagne (Fôret noire, forêts seches de la Haardt en Palatinat par E.) – des feux difficilement maitrisables à cause de leurs grandes charges de masse combustible, avec risque de formation de feux convective, tornade de feux (comme décrite dans le livre Deville), donc des feux rappelant plutôt les feux de forêts boréales, ou les feux de forêt de l‘ arc pacifique américain (British Columbia, Oregon, Montana, Californie, Washington), que les feux méditerranéens.
Revenons à l’incendie des Landes en 1949 – pour tout lecteur qui s’intéresse un peu aux détails et à la chronologie de l’incendie des Landes , surtout en ce qui concerne le point de vue des pompiers, – la lecture du livre de Joan Deville « l‘ incendie meurtrier – dans les forêts des Landes en août 1949 » est certainement très enrichissant .
Source :
Deville, J. (2009) : L’incendie meurtrier – dans la forêt des Landes en août 1949. Paris (les Éditions des Pompiers de France), (ISBN 978-2-916079-20-2)
Christophe Neff, Grünstadt le 6.7.2009
P.S. (17.8.2009) : Dans le billet « Le 19 août 1949 – le drame de la Forêt des Landes » on trouve des infos complémentaires sur l’incendie de la Forêt des Landes en 1949.
P.S. (15.03.2023) : Puisque le billet « 1949 – l’incendie meurtrier dans la forêt des Landes » est certainement l’un des billets les plus consultés du blog Paysages, j’ai décidé de déposer une capture d’écran de l’article/ Pdf impression dans la bibliothèque KIT-Open. DOI: 10.5445/IR/1000131914
As the post „1949 – l‘ incendie meurtrier dans la forêt des Landes “ is certainly one of the most consulted posts of the blog paysages I decided to deposit a screenshot/ Pdf printout of the post in the KIT-Open library. DOI: 10.5445/IR/1000131914
J’ai perdu mon frère, qui faisait alors son service militaire au 33 ème R.I.à Chatelerault dans cet incendie des landes en 1949. J’avais 12 ans. Ce fut le début d’un changement de vie dramatique dans notre famille…..La France a la mémoire courte,dont M. Druker,lorsqu’il à commenté l’incendie de la Grèce de 2007…?
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Bonjour,je suis pompier en Gironde et je suis à la recherche d’un exemplaire de „l’incendie meurtrier“.Pourriez-vous m’aider dans mes recherches.D’avance merci.
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Bonjour
On trouve le livre dans une bonne librairie ou dans une bonne bibliothèque universitaire (par exemple à Karlsruhe (http://www.ubka.uni-karlsruhe.de/hylib-bin/suche.cgi?opacdb=UBKA_OPAC&simple_search=&field1=TI&name1=incendie+meurtrier&opt1=AND&field2=AU&name2=&opt2=AND&field3=PY&name3=&Aktion=Suchen&SE_Fachgebiet=&seit=) , si dans votre région il n y ni bonne librairie ou bonne bibliothèque directement chez amazon.fr (http://www.amazon.fr/LIncendie-meurtrier-dans-for%C3%AAt-Landes/dp/2916079203/ref=sr_1_4?ie=UTF8&s=books&qid=1264695767&sr=8-4) .
Bien cordialement
Christophe Neff
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Mon père Salzmann Jean Max etait ambulancier militaire appelé et à été demandé par ses chefs militaires de partir avec son camion (à l’époque) pour entrer dans la fournaise pour sauver les gens des villages encerclés par les flammes , parti seul à son volant ,comme la trentaine de militaire appelée ,dans le meme cadre , il fut de retour après plein de péripécies ,avec 3 jours porté mort , ce n’est qu’à son retour qu’il appris qu’ils n’était que 3 revenus vivants de son groupe . A chaque fois ,qu’il se remémorise cet événement ,il pleure en penssant aux gens qu’il n’a pas pu sauver ou aux morts qu’il a rencontré ,(les gens enfouis dans des buses de ponts ,tirer par les jambes ,iln’y a que la moitiée du corps qui se délivre, horible ;
ce dimanche 25 03 2012 un repas commémoratif aura lieu à Ruch 33 France ,je tiens à rendre homage à ces hommes qui au risques de leurs vies dont beaucoup l’on laissée ,sont partis dans les flammes dont certaines à plus d’une dizaine de mètres pour sauver des villageois qu’ils ne connaissaient pas ,bravo Messieurs
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Nous habitions Caudéran à l’époque de ce terrible incendie et je me souviens qu’en revenant par le train du Bassin d’Arcachon, on pouvait apercevoir des brasiers de forêt entière par la fenêtre. Comme nous élevions quelques poules, ma mère nous avait fait remarquer qu’à 17h en plein mois d’Août, les poules croyant la nuit arrivée, s’étaient déjà couchées!
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La mémoire des hommes n’a pas complètement oublié cet incendie. La mienne en a gardé le souvenir alors que je n’étais pas encore né. Je suis né en 1949, à Bordeaux, peu après. Mon enfance fut bercée par de nombreuses évocations de cet événement.
Ma mère en fin de grossesse a le souvenir d’un été particulièrement chaud et pénible. Lors de l’incendie, elle était avec ma famille à Fargues St Hilaire à 12 Km de Bordeaux du côté opposé à la forêt en feu. On me disait que, malgré la distance et l’absence de nuages, ils n’avaient pas vu le soleil pendant quelques jours. Des cendres et des particules de braises éteintes retombaient alentour sur la campagne.
Dans les années qui suivirent, chaque fois nous traversions la vaste zone qui avait brûlé, on ne manquait pas de me rappeler que les arbres qui y avaient repoussé avaient mon âge. J’ai le souvenir de grandes étendues de jeunes arbres, à perte de vue et tous de taille identique. Ils ont grandi plus vite que moi, mais j’ai vécu plus vieux qu’eux et je m’en souviens encore. Mon père me racontait que l’on avait fait venir en renfort des pompiers de Paris et même de Londres.
Quant à moi, très mégalo, je m’amuse parfois à raconter que c’était mon père qui avait déclanché cet incendie en allumant un feu de joie pour célébrer ma naissance, celle de son premier fils. J’ai de plus en plus de mal à trouver un public pour raconter cette fable, peu de gens étant encore au courant de cette catastrophe. Il semble que cet incendie soit effectivement en voie de disparition de la mémoire collective.
Je viens de consulter Wikipédia qui y consacre maintenant un article.
Wollbur
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Le frère de mon grand-pére , Marcel Goossens à quitté sa ville natale de Liège en Belgique pour venir vivre à Cestas . Il est lui aussi décédé dans cet incendie de 1949 . Les années passant nous avons perdu ,de Belgique , tout contact avec les membres de sa famille . Si ce nom vous dit quelque chose …. Merci d’avance
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Il y avait juste 1 mois que nouveaux mariés nous étions arrivés à Bordeaux pour tenir en gérance un bar derrière la gare St-Jean , quartier Belcier. Nous étions en plein apprentissage du métier (et pas du tout faits pour cela . !!!!) et un peu perdus. Je me souviens très bien de l’incendie, d’autant plus que pendant une semaine notre établissement ( je suis incapable de me souvenir comment cela est arrivé: perquisition, volontariat, autre ???.) a servi de campement à une escouade ? de pompiers de Paris. Les hommes partaient le matin, revenaient le soir méconnaissables, exténués et apeurés d’avoir vu de près cette catastrophe. Ils ne parlaient point, bivouaquaient dans la salle de bar Je faisais de grandes marmites de soupe, le reste était fourni par la ville je crois.en cours de semaine deux des leurs ont été légèrement brûlés à la face. il en restait 6. Des flammèches encore incandescentes tombaient partout dans une quasi obscurité et je me souviens que ces hommes arrosaient le toit du bar et autour avec un tuyau d’arrosage de jardin. J’ai perçu une indemnisation de la Ville un mois après leur départ.
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